Etre vieux et autiste
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Re: Etre vieux et autiste
Laisse tomber, il y a des gens qui croient que tous les autistes se replient sur eux mêmes par choix et non par contrainte.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Etre vieux et autiste
ca leur permet de continuer à nier le problème réel :
l exclusion et la non acceptation de la différence
comme à l époque où l on disait que les aspi étaient dans leur bulle,
qu ils ne voulaient pas rentrer dans le monde réel...
jusqu a ce qu on commence a peine a admettre que le problemes d hipersensorialité,
(et de rejet constant) les obligent a se replier et a s isoler.
le jour où l on attenuera les néons des magasins, le son des concerts ,les odeurs chimiques,
et qu on se moquera moins
des autistes ...
l exclusion et la non acceptation de la différence
comme à l époque où l on disait que les aspi étaient dans leur bulle,
qu ils ne voulaient pas rentrer dans le monde réel...
jusqu a ce qu on commence a peine a admettre que le problemes d hipersensorialité,
(et de rejet constant) les obligent a se replier et a s isoler.
le jour où l on attenuera les néons des magasins, le son des concerts ,les odeurs chimiques,
et qu on se moquera moins
des autistes ...
diagnostiquée autiste hpi le 2 dec 2014,après 42 ans de survie et souffrance.
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Re: Etre vieux et autiste
Ben oui, il me semble.Benoit a écrit :Absolument pas, ce que tu as écrit c'est :Je lis dans cette phrase un lien de causalité entre l'absence de monde "compréhensif" et la compensation et l'exclusion.la Bête a écrit :on a encore toute une génération de gens dont le SA n'a pas pu être compris et décelé tôt, qui ont grandi et même évolué dans l'âge adulte dans un monde qui ne comprenait pas ça et les a contraints à la compensation ou à l'exclusion.
Et moi je veux bien savoir où j'ai prétendu que tout était résolu désormais.Depuis 2000 (ou même 2012 pour la Grande Cause Nationale) les ressources disponibles pour "comprendre" sont de plus en plus accessibles, il devrait donc y avoir une amélioration dans le domaine.
Je veux bien savoir où.
Les mentalités françaises sont pas les plus rapides à évoluer, c'est un fait, on est à la ramasse sur pas mal d'autres sujets de société, et si le milieu psycho-médical n'y met pas du sien, ne parlons même pas du grand public.
Donc non hélas, tout le monde ne s'est pas réveillé en sursaut un beau matin de 2000 (ou de 2012) en se disant "je sens une perturbation dans la force, il faut que je lise le CFTMEA !"
En 10 ans on a à peine réussi à amorcer un début d'intérêt général vers les enfants Asperger.
"c'est mieux que rien mais c'est peu, c'est peu mais c'est mieux que rien" selon comment on veut le voir.
Les enfants qu'on dépiste aujourd'hui, on pourra peut-être les voir se développer et grandir sans oppression, et savoir comment se développe un Aspie reconnu et accueilli en tant que tel depuis son enfance. Quand ils seront adultes peut-être qu'il y aura davantage de connaissances et de ressources pour les adultes.
Les adultes Aspies d'aujourd'hui, ils n'ont pas eu cette chance, ils sont pour beaucoup difficiles à déceler, de par les conditions particulières dans lesquelles leur génération a dû grandir - et évoluent encore de nos jours, oui hélas. Les adultes non-aspies du même âge qui les entourent aujourd'hui ont eux aussi grandi sans ça, sans cette acceptation, et il est affreusement difficile de les faire revenir sur des habitudes et des conceptions longuement ancrées.
En tout cas c'est pas avec de l'agressivité qu'on suscite une meilleure compréhension ou acceptation.
Si on ne parvient pas à déboulonner les idées reçues chez les vieux cons, peut-être que les générations de NT prochaines auront grandi aux côté d'enfants reconnus et encadrés en tant qu'Aspies, et seront moins fermées ? Peut-être, c'est sûrement pour ça que les enfants ont la priorité avec les faibles moyens qui commencent à être alloués pour le SA, le changement durable part souvent des écoles, de l'éducation, des bases.
Je suis d'accord et je souhaite moi aussi que plus de ressources soient disponibles pour les adultes Aspies, si possible avant d'attendre ce renouvellement de générations. Ce serait mieux que les mentalités des gens d'aujourd'hui changent. Pour l'instant ça n'y est pas mais il faut continuer d'agir et de sensibiliser, ça viendra bien un jour.
Ah oui mais non, mec.Et ça j'ai choisi de l'ignorer, parce que ça implique qu'une personne exclue choisisse d'être antisociale, plutôt que de se le voir imposer par la-dite exclusion.En tout cas, sans doute que quand on est vieux et retraité, ça devient plus facile d'être antisocial à sa guise.
Arrête de tirer des conclusions hâtives, je me suis déjà plusieurs fois exprimée clairement sur le forum à ce sujet, en plus.
D'après moi de nombreux aspies sont tout à fait sociables à leur façon et ont des besoins sociaux, qui demandent simplement à être exprimés et satisfaits de manières différentes de celles que la société leur propose (ou impose). Ce n'est pas parce que parler avec plus de 3 personnes en live est hautement fatigant qu'on n'a jamais envie de voir personne du tout. La maladresse et le malaise en société n'excluent pas des besoins à la base. Et puis, tous ceux qui prennent la peine de s'inscrire à un forum et qui communiquent au clavier font déjà preuve d'une certaine sociabilité.
Il y en a aussi qui affirment que l'interaction sociale ne les intéresse vraiment pas et qui revendiquent un repli volontaire. J'en vois sur ce forum et ailleurs qui clament qu'ils n'ont aucun besoin social dans la vie, que moins ils en ont mieux ils se portent, littéralement. On ne va pas forcer ces gens là à admettre que mais si, quelque part au fond de leur petit coeur ils en ont envie mais qu'ils se sont endurcis au contact du monde brutal… s'ils disent qu'ils n'en ont jamais eu envie je les crois autant que les autres.
Ceci était clarifié, pour en revenir à la phrase citée "être antisocial" c'est une expression que j'utilisais ici comme façon de parler pour faire bref, j'aurais peut-être pas dû présumer qu'on comprendrait le raccourci. Juste pour dire que quand on est vieux, il y a moins de pression pour rentrer dans un moule social, voir du monde, fréquenter des lieux bruyants ou surpeuplés, on fait davantage ce qu'on veut à son rythme et à sa manière.
Sans nier les besoins affectifs de certains Aspies, ça peut correspondre au besoin de tranquillité de pas mal d'entre eux, c'est tout.
D'accord mais sache que tu ne parles pas à une ennemie, que si je dis quelque chose qui ne te convient pas c'est certainement une maladresse ou un malentendu de ma part, et que je suis à tout moment disposée à discuter et à éclaircir tout ça.PPS:
Le sarcasme ou l'humour ça fait partie des techniques qui aident à tenir le coup en situation d'hypercompensation et d'exclusion.
S'il te plaît ne me provoque pas systématiquement comme si je t'avais attaqué (ou attaqué la cause du SA en général), c'est loin d'être mon but sur ce forum, je suis là pour apprendre.
Quand je m'exprime sur le SA j'essaye de résumer ce que je crois en avoir compris jusqu'à présent, en espérant être comprise et tomber juste, mais c'est toujours en toute humilité, prête à ajuster ma conception aux éclaircissements qu'on pourra me répondre.
Et puis plus simplement, je suis sensible, tes réactions me font de la peine.
Je suis désolée si j'ai blessé qui que ce soit.
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Re: Etre vieux et autiste
Même la partie "aménagement" du volet scolaire je pense qu'on peut en discuter, des progrès.
Ou plus exactement ce sont des progrès à court terme.
Il n'y a pas si longtemps, les aspis pouvaient également être de fait accueillis et acceptés à l'école, qui de façon plus générale n'était pas un environnement aussi compétitif que maintenant où les parents d'élèves peuvent se permettre de faire exclure quelqu'un qui "ne correspond pas à la norme".
A cette époque là personne ne savait ce qu'était un aspie, mais personne n'aurait non plus osé se permettre d'aller voir un directeur d'école pour faire des commentaires du genre "cet élève retarde l'épanouissement de mon fils, sa place est en institution". Maintenant c'est ultra-fréquent cette intolérance généralisée et avouée.
Du coup personne ne savait ce qu'était un aspie, mais l'école avait vocation à inclure tout le monde, et les attitudes visant à exclure étaient la minorité.
Certes il y avait des gens plus ou moins bizarres, des professeurs Tournesols, dont on pouvait se moquer. Mais ça s'arrêtait là.
Mais j'idéalise aussi peut être un peu.
C'est vers ce genre de société qu'il faut revenir à mon avis, parce que les autistes non déficients ça existe depuis l'âge de pierre et pourtant c'est devenu un problème insurmontable il y a en gros une vingtaine d'années. (et un problème de plus en plus gros).
Parce qu'en fait maintenant la société a besoin que les autistes aient des AVS pour les accepter (oui la formulation est lourdingue, mais c'est ce qui me semble parlant), mais pas seulement à l'école. Après il y aura besoin de sortes d'AVS pour adultes parce que l'inclusion ne sera toujours pas là. Et pour parler du sujet du fil on finira avec des AVS pour vieux sûrement.
Quant'aux adultes d'aujourd'hui, je pense qu'on gagnerait énormément à leur donner la parole, et pas sur des forums internet - qui ne sont pas à mon avis le médium approprié pour traiter de cette question - mais dans des amphis, dans des conférences, dans des cafés Asperger qui sont des vrais cafés Asperger c'est à dire des lieux dédiés à l'échange entre autistes et non autistes. Et pas des lieux réservés exclusivement aux autistes parce qu'on a constaté que personne ne veut d'eux ailleurs.
Là on se rendrait peut être compte qu'ils n'ont pas d'agressivité en eux (mais certainement de la frustration).
Parce que franchement le format "forum" ce n'est pas approprié du tout pour se représenter du ton d'un message (dans un sens comme dans l'autre), alors pour dialoguer...
(Pour parler de moi, je sais parfaitement que je ne suis pas fait pour dialoguer sur ce format.
En même temps, ça tombe bien, je suis capable de le faire IRL, et c'est ça qu'on attend de moi.)
Ou plus exactement ce sont des progrès à court terme.
Il n'y a pas si longtemps, les aspis pouvaient également être de fait accueillis et acceptés à l'école, qui de façon plus générale n'était pas un environnement aussi compétitif que maintenant où les parents d'élèves peuvent se permettre de faire exclure quelqu'un qui "ne correspond pas à la norme".
A cette époque là personne ne savait ce qu'était un aspie, mais personne n'aurait non plus osé se permettre d'aller voir un directeur d'école pour faire des commentaires du genre "cet élève retarde l'épanouissement de mon fils, sa place est en institution". Maintenant c'est ultra-fréquent cette intolérance généralisée et avouée.
Du coup personne ne savait ce qu'était un aspie, mais l'école avait vocation à inclure tout le monde, et les attitudes visant à exclure étaient la minorité.
Certes il y avait des gens plus ou moins bizarres, des professeurs Tournesols, dont on pouvait se moquer. Mais ça s'arrêtait là.
Mais j'idéalise aussi peut être un peu.
C'est vers ce genre de société qu'il faut revenir à mon avis, parce que les autistes non déficients ça existe depuis l'âge de pierre et pourtant c'est devenu un problème insurmontable il y a en gros une vingtaine d'années. (et un problème de plus en plus gros).
Parce qu'en fait maintenant la société a besoin que les autistes aient des AVS pour les accepter (oui la formulation est lourdingue, mais c'est ce qui me semble parlant), mais pas seulement à l'école. Après il y aura besoin de sortes d'AVS pour adultes parce que l'inclusion ne sera toujours pas là. Et pour parler du sujet du fil on finira avec des AVS pour vieux sûrement.
Quant'aux adultes d'aujourd'hui, je pense qu'on gagnerait énormément à leur donner la parole, et pas sur des forums internet - qui ne sont pas à mon avis le médium approprié pour traiter de cette question - mais dans des amphis, dans des conférences, dans des cafés Asperger qui sont des vrais cafés Asperger c'est à dire des lieux dédiés à l'échange entre autistes et non autistes. Et pas des lieux réservés exclusivement aux autistes parce qu'on a constaté que personne ne veut d'eux ailleurs.
Là on se rendrait peut être compte qu'ils n'ont pas d'agressivité en eux (mais certainement de la frustration).
Parce que franchement le format "forum" ce n'est pas approprié du tout pour se représenter du ton d'un message (dans un sens comme dans l'autre), alors pour dialoguer...
(Pour parler de moi, je sais parfaitement que je ne suis pas fait pour dialoguer sur ce format.
En même temps, ça tombe bien, je suis capable de le faire IRL, et c'est ça qu'on attend de moi.)
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Etre vieux et autiste
Pour revenir un peu sur le cri du coeur de l'auteur du fil...
Je soupçonne fortement mon père d'être asperger lui aussi. Il a 65 ans, et je pense qu'un diagnostique lui rendrait service, même à son age.
Déjà, ça permettrait à ma mère de comprendre sa tendance à se focaliser 90% du temps sur ses intérêts restreints (depuis qu'il est à la retraite, il s'est mis à la généalogie, et c'est vrai qu'il passe vraiment beaucoup de temps dessus, qu'on a du mal à l'en faire lever le nez même à l'heure des repas, etc. Elle a beaucoup de mal à supporter ça). Ca lui permettrait aussi de relire son histoire sous un jour nouveau, qui lui permettrait de panser pas mal de blessures, et de faire la paix avec lui-même, voir peut être, qui sait, de déculpabiliser (je ne suis pas dans sa tête, mais tout de même, je soupçonne que ça finirait de répondre aux questions qu'il se pose sur lui même)?
Si mon diagnostique à moi est positif, il est très probable que ça sufise à mon père pour avancer sur son propre cas.
Je soupçonne aussi totalement mon grand-père paternel d'avoir été asperger, et lui il est vraiment trop tard pour le tester, vu qu'il est mort. Mais bon en ce qui le concerne, le "pattern" était vraiment net. Ses enfants ont beaucoup souffert de la manière dont il n'a pas su interagir avec eux, mon père en particulier. Et comprendre a posteriori que peut être il était asperger pourrait les aider également à lui pardonner et à passer à autre chose (bon je sais pas si j'en parlerai à mes oncles et tantes, mais ça aidera mon père au moins).
Bref, évidemment, quand on est vieux, il y a de quoi regretter qu'un diagnostique arrive bien trop tard, les embûches sur le chemin ayant été très nombreuses... mais mieux vaut tard que jamais, il y a quand même toujours quelque chose à en tirer.
Je soupçonne fortement mon père d'être asperger lui aussi. Il a 65 ans, et je pense qu'un diagnostique lui rendrait service, même à son age.
Déjà, ça permettrait à ma mère de comprendre sa tendance à se focaliser 90% du temps sur ses intérêts restreints (depuis qu'il est à la retraite, il s'est mis à la généalogie, et c'est vrai qu'il passe vraiment beaucoup de temps dessus, qu'on a du mal à l'en faire lever le nez même à l'heure des repas, etc. Elle a beaucoup de mal à supporter ça). Ca lui permettrait aussi de relire son histoire sous un jour nouveau, qui lui permettrait de panser pas mal de blessures, et de faire la paix avec lui-même, voir peut être, qui sait, de déculpabiliser (je ne suis pas dans sa tête, mais tout de même, je soupçonne que ça finirait de répondre aux questions qu'il se pose sur lui même)?
Si mon diagnostique à moi est positif, il est très probable que ça sufise à mon père pour avancer sur son propre cas.
Je soupçonne aussi totalement mon grand-père paternel d'avoir été asperger, et lui il est vraiment trop tard pour le tester, vu qu'il est mort. Mais bon en ce qui le concerne, le "pattern" était vraiment net. Ses enfants ont beaucoup souffert de la manière dont il n'a pas su interagir avec eux, mon père en particulier. Et comprendre a posteriori que peut être il était asperger pourrait les aider également à lui pardonner et à passer à autre chose (bon je sais pas si j'en parlerai à mes oncles et tantes, mais ça aidera mon père au moins).
Bref, évidemment, quand on est vieux, il y a de quoi regretter qu'un diagnostique arrive bien trop tard, les embûches sur le chemin ayant été très nombreuses... mais mieux vaut tard que jamais, il y a quand même toujours quelque chose à en tirer.
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Re: Etre vieux et autiste
Oui, c'est quelque chose que je n'ai pas vu à ma génération, mais dont j'ai entendu parler de plus en plus oui (famille de profs et instits).Benoit a écrit :"cet élève retarde l'épanouissement de mon fils, sa place est en institution". Maintenant c'est ultra-fréquent cette intolérance généralisée et avouée.
C'est assez effrayant cette prise de pouvoir des parents d'élèves qui fait écho à la devise "le client est roi"… le parent-client ne s'implique plus dans la vie scolaire (il ne s'inscrit plus à l'APEL, il n'a plus le temps d'accompagner les sorties scolaires) par contre il doit être "servi", décide de tout, et contredit tout. L'école n'est plus quelque chose de collectif, on ne coopère plus avec les profs, ni entre camarades, c'est la cage à chacun-pour-soi.
C'est un extrême dans lequel on est tombé depuis un autre extrême, où le professeur avait toute autorité, l'enfant atypique n'était pas exclu de l'école, mais il devait rentrer dans le rang, et l'instituteur pouvait lui infliger diverses corrections douloureuses s'il ne se comportait pas de manière conforme. La génération de mes parents a reçu des coups de règle, on été punis à genoux sur une règle, se sont fait tirer les cheveux et les oreilles, fesser et humilier en public, parfois pour aussi peu que de la rêverie. Et le plus souvent avec la bénédiction des parents.
Entre ces deux extrêmes il a dû y avoir un point de bascule où c'était pas trop trop mal, oui… où ça s'équilibrait, où c'était bien parti (je pense que je suis tombée à peu près sur ce moment, même si tout n'était pas parfait… on n'était pas battus, et les parents travaillaient en collaboration avec les instits sur des projets épanouissants pour nous, les profs s'inspiraient de la pédagogie Freinet à l'époque...)
La question se posait sans doute aussi différemment dans un contexte où les études n'avaient pas les mêmes attentes, la même importance ni la même longueur. Mais là on part sur des choses qui ont changé au niveau de la société dans son ensemble.C'est vers ce genre de société qu'il faut revenir à mon avis, parce que les autistes non déficients ça existe depuis l'âge de pierre et pourtant c'est devenu un problème insurmontable il y a en gros une vingtaine d'années. (et un problème de plus en plus gros).
Pour rester dans le sujet, je crois que personne ne s'intéressait aux histoires d'enfants tout simplement. Des résultats scolaires corrects et un respect des règles suffisaient au professeur, mais personne ne luttait particulièrement non contre l'intimidation non plus à cette époque-là, rentrer chez soi couvert de bleu n'était pas anormal, en ressortir de même non plus… je ne sais pas si tout le monde était tendre avec les Pr. Tournesol, mais je n'y étais pas.
Donc on en revient à la fameuse période de transition, je suppose que c'est lorsqu'on a commencé à écouter les enfants en fait, à s'intéresser à leur bienêtre, à leur développement, et à vouloir adapter la scolarité à eux… Comme je disais, j'ai l'impression qu'il y a eu une bonne intention de départ, et puis que ça a basculé dans un autre extrême pas forcément meilleur.
En gros on est passé de "on n'écoute personne" à "n'importe qui peut faire la loi".
Modifié en dernier par la Bête le mardi 10 mars 2015 à 19:07, modifié 4 fois.
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Re: Etre vieux et autiste
Nymphaea ce que tu dis me fait réaliser un truc !
J'avais pas l'impression de savoir assez de choses sur mes grands parents paternels pour déterminer si l'un d'eux ou les deux étaient à l'origine du SA que je soupçonne chez leurs 3 fils et mon frère, mais maintenant que tu le dis, mes deux grands-parents étaient eux-aussi complèèèètement absorbés dans une activité de généalogistes qui les occupait au moins autant qu'un boulot à plein temps… avec une pièce entièrement dédiée à ça dans la maison et la classification minutieuse de milliers de petites fiches de papier par ordre alphabétique…
Ce genre de truc est tellement ancré dans la famille que je n'y avais pas prêté attention, je les ai toujours connus comme ça.
Diantre… bon ça ne suffit pas à conclure à un diagnostic (amateur et posthume en plus), mais tu viens d'ajouter un élément à ma réflexion, merci !
J'avais pas l'impression de savoir assez de choses sur mes grands parents paternels pour déterminer si l'un d'eux ou les deux étaient à l'origine du SA que je soupçonne chez leurs 3 fils et mon frère, mais maintenant que tu le dis, mes deux grands-parents étaient eux-aussi complèèèètement absorbés dans une activité de généalogistes qui les occupait au moins autant qu'un boulot à plein temps… avec une pièce entièrement dédiée à ça dans la maison et la classification minutieuse de milliers de petites fiches de papier par ordre alphabétique…
Ce genre de truc est tellement ancré dans la famille que je n'y avais pas prêté attention, je les ai toujours connus comme ça.
Diantre… bon ça ne suffit pas à conclure à un diagnostic (amateur et posthume en plus), mais tu viens d'ajouter un élément à ma réflexion, merci !
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Re: Etre vieux et autiste
Perso, j'ai que 30 ans, et je me suis pris des baffes et des tapes à l'arrière de la tête (en CM1 et CM2, où j'avais des hommes comme maitres) et des jets de craie (CE2, là une femme mais par contre elle, elle faisait ça à tout le monde, pas seulement moi).
Ma mère m'a dit quand on en a reparlé a posteriori "non je disais rien car je les comprenais, moi rien qu'une heure à te faire faire les leçons après la classe, j'avais aussi envie de te donner des gifles pour être honnête" (mais bon elle l'a pas fait... je me rendais même pas compte d'ailleurs que je l'enervais autant à l'époque au moment des leçons).
Je n'imaginais pas que le système scolaire avait à ce point évolué dans le sens que vous décrivez depuis nous... ma fille n'a que 2 ans, j'ai le temps de voir (pour le moment elle est en toute petite section, mais c'est la chouchoute car la plus jeune de sa classe... puis bon elle a pas du tout l'air aspi, au contraire elle fait des trucs où je me dis "déjà? je savais pas faire ça à 10 ans moi!!"... genre... danser en rythme ^^).
Edit: La Bête: ah ah, heureuse de savoir que j'ai pu t'être utile alors... . C'est fou du coup tes grands-parents avaient le même intérêt restreint? Ils se sont bien trouvés .
Ma mère m'a dit quand on en a reparlé a posteriori "non je disais rien car je les comprenais, moi rien qu'une heure à te faire faire les leçons après la classe, j'avais aussi envie de te donner des gifles pour être honnête" (mais bon elle l'a pas fait... je me rendais même pas compte d'ailleurs que je l'enervais autant à l'époque au moment des leçons).
Je n'imaginais pas que le système scolaire avait à ce point évolué dans le sens que vous décrivez depuis nous... ma fille n'a que 2 ans, j'ai le temps de voir (pour le moment elle est en toute petite section, mais c'est la chouchoute car la plus jeune de sa classe... puis bon elle a pas du tout l'air aspi, au contraire elle fait des trucs où je me dis "déjà? je savais pas faire ça à 10 ans moi!!"... genre... danser en rythme ^^).
Edit: La Bête: ah ah, heureuse de savoir que j'ai pu t'être utile alors... . C'est fou du coup tes grands-parents avaient le même intérêt restreint? Ils se sont bien trouvés .
Modifié en dernier par Nymphaea le mardi 10 mars 2015 à 19:11, modifié 2 fois.
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Re: Etre vieux et autiste
MERCI ! Vos messages et discussion sont des remèdes lorsqu'on est un peu pas bien. Du coup, je me sens moins seule et c'est bien De plus il est vrai que le sujet mérite d'être évoqué. Lorsque je serai diagnostiquée, je pense qu'il faudra que je m'implique un peu dans ce sens
Juste partir
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Re: Etre vieux et autiste
J'ai aussi connu cela c'est vraiment bien que les choses évoluent
Nymphaea a écrit :Perso, j'ai que 30 ans, et je me suis pris des baffes et des tapes à l'arrière de la tête (en CM1 et CM2, où j'avais des hommes comme maitres) et des jets de craie (CE2, là une femme mais par contre elle, elle faisait ça à tout le monde, pas seulement moi).
Ma mère m'a dit quand on en a reparlé a posteriori "non je disais rien car je les comprenais, moi rien qu'une heure à te faire faire les leçons après la classe, j'avais aussi envie de te donner des gifles pour être honnête" (mais bon elle l'a pas fait... je me rendais même pas compte d'ailleurs que je l'enervais autant à l'époque au moment des leçons).
Je n'imaginais pas que le système scolaire avait à ce point évolué dans le sens que vous décrivez depuis nous... ma fille n'a que 2 ans, j'ai le temps de voir (pour le moment elle est en toute petite section, mais c'est la chouchoute car la plus jeune de sa classe... puis bon elle a pas du tout l'air aspi, au contraire elle fait des trucs où je me dis "déjà? je savais pas faire ça à 10 ans moi!!"... genre... danser en rythme ^^).
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Re: Etre vieux et autiste
Je pense que se faire diagnostiquer quelque soit son âge ou son sexe fait avancer le système et permet d'affiner les outil d'évaluation et de prise en charge. C'est vrai à mon avis pour le SA, les TED mais aussi les TDAh.
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Re: Etre vieux et autiste
je suis bien d accord et voit d ailleur l incroyable epanouissement de certains jeunes aspi du caféaspi,entouré de leur parents attentifs , bienveillants et tres au courant de l autisme...c est vraiment deja une enorme difference qui peut leur mettre de la joie dans le coeur et les renforcer ainsi sur d autres inevitables rejets dans la vieLes enfants qu'on dépiste aujourd'hui, on pourra peut-être les voir se développer et grandir sans oppression, et savoir comment se développe un Aspie reconnu et accueilli en tant que tel depuis son enfance. Quand ils seront adultes peut-être qu'il y aura davantage de connaissances et de ressources pour les adultes
là par contre , je suis totalement en desaccord:quand on est vieux, il y a moins de pression pour rentrer dans un moule social, voir du monde, fréquenter des lieux bruyants ou surpeuplés, on fait davantage ce qu'on veut à son rythme et à sa manière.
Sans nier les besoins affectifs de certains Aspies, ça peut correspondre au besoin de tranquillité de pas mal d'entre eux, c'est tout.
personnellement je n ai jamais ressenti de pression a renter dans un moule ou faire partie de la masse,voir du monde ,ni sortir...
je n étai juste pas du tout interessée par ces choses et était bien plus tranquille dans ma chambre a lire , je ne me suis jamais sentie frustrée de ne pouvoir faire de choses;je n avais pas les memes envies ou interets ;en 42 ans je n ai jamais feté de jour de l an par choix et non par impossibilité.
plus jeune je n etait pas consciente de ma difference;les problemes sont survenus a l age adultes et empirent toujours quand apres 60 echecs amoureux, je me rend compte que je ne pourrais jamais reussir un lien,et que mon besoin affectif restera inassouvi car sur un autre plan que les nt. quand après 30 ans d essai d amitié, toutes en echecs ,je me rend compte de l impossibilité de cela ,non paceque je n y arrive pas ou qu il y a ait une pression pour avoir des amis mais parceque les centre d interet et le mode de communication ne sont pas les meme qu avec les nt et que je n arrive donc a rien echanger d interessant ou d harmonieux avec eux, et vice verca;
plus je vieilli plus je me rend compte que j effray les gens,on me le disait deja mais maintenant seulement je le voit
Je ne peux jamais etre naturelle, toujours devant me controller a 100 pour cent pour tenter de passer inappercu,et cela me fatigue plus qu avant
les gens me font plus remarquer ma difference maintenant, adulte.
enfant on m agressait, m insultait,se moquaient de moi mais il y avait un lien, meme si negatif.
adulte on me montre ma difference et me rejette en bloc: ainsi je me rend compte de mon inevitable solitude
donc pour moi , vieillir aspi est pus dur que d etre unjeune aspi ,avec encore de l espoir
diagnostiquée autiste hpi le 2 dec 2014,après 42 ans de survie et souffrance.
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Re: Etre vieux et autiste
Oui, je suis tout à fait d'accord.
EDIT: croisement de post, je répondais à laboulette.
EDIT: croisement de post, je répondais à laboulette.
Modifié en dernier par Nymphaea le mardi 10 mars 2015 à 21:18, modifié 1 fois.
En cours de démarche pour le diag
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Re: Etre vieux et autiste
rebecca : bon, je vois que tu l'as vécu différemment que ce que je pensais.
Je pensais plutôt aux Aspies dont l'entourage insiste pour les changer… Par exemple on ne reproche pas autant à une petite mémé de ne pas traîner en groupe dans les bars bruyants, qu'à une personne plus jeune qui peut se faire dire ça par ses collègues par exemple. On va plus facilement comprendre son besoin d'activités calmes…
Mais c'est vrai que si la solitude te fait souffrir, je comprends que ça t'inquiète dans un sens.
Mais tu parles des nt, ça ne se passe pas mieux avec d'autres Aspies ?
Je pensais plutôt aux Aspies dont l'entourage insiste pour les changer… Par exemple on ne reproche pas autant à une petite mémé de ne pas traîner en groupe dans les bars bruyants, qu'à une personne plus jeune qui peut se faire dire ça par ses collègues par exemple. On va plus facilement comprendre son besoin d'activités calmes…
Mais c'est vrai que si la solitude te fait souffrir, je comprends que ça t'inquiète dans un sens.
ohquand apres 60 echecs amoureux, je me rend compte que je ne pourrais jamais reussir un lien,et que mon besoin affectif restera inassouvi car sur un autre plan que les nt. quand après 30 ans d essai d amitié, toutes en echecs ,je me rend compte de l impossibilité de cela ,non paceque je n y arrive pas ou qu il y a ait une pression pour avoir des amis mais parceque les centre d interet et le mode de communication ne sont pas les meme qu avec les nt et que je n arrive donc a rien echanger d interessant ou d harmonieux avec eux, et vice verca;
Mais tu parles des nt, ça ne se passe pas mieux avec d'autres Aspies ?
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Re: Etre vieux et autiste
au café aspi ils ont l age d etre mes enfants, je peux donc rigoler mais ce ne sera jamais des vrais liens d amitié et encore moins de couple
diagnostiquée autiste hpi le 2 dec 2014,après 42 ans de survie et souffrance.