allez vous vraiment mal?

[rebecca]

a pleurer chaque jour,
chercher chaque jours des raisons et strategies pour rester en vie
ne plus croire qu aucun bien etre puisse etre,
ni liens avec quiconque ...
si oui,toujours?
par période?
depuis toujours?

[hapycius]

Euh non, quand ça arrive c'est juste une période et après ça repars tout bien.

J'ai de la chance d'avoir des amis qu'on aurait tendance à qualifier de folles mais qui jamais ne me juge. Y en a même une encore plus têtue que moi

Tu te sens désespérer à ce point? Aller courage

[Lita]

Rebecca, avant mon auto-diagnostic, absolument, oui.

Depuis mon diagnostique, ça a commencé à aller mieux progressivement car j'ai commencé à adapter ma vie, mon environnement à mon fonctionnement.
Parfois je m'en veux d'avoir attendu qu'on me dise que j'étais aspie et que j'avais le droit d'adapter ma vie à mes contraintes pour mettre des choses en place pour ma survie... C'était une habitude, j'ai vécu mes 20 premières années en ayant interdiction d'être différente... Ce sont les parents qui flagelle (et ++++ puisqu'ils ne m'ont jamais expliqué comment ne pas être différente) puis dès qu'on est assez grand on se le fait tout seul...

Là, plus d'1 an après le diag, ce n'est pas parfait car je ne vis pas seule, je ne peux donc pas tout faire tourner autour de moi (hélas ^^), mais c'est déjà bien quand je me rappelle de ce qu'était ma vie avant le diagnostique et de l'état lamentable dans lequel j'étais arrivée (j'ai dû faire 6 mois de gestion mentale avec une orthophoniste car je m'en demandais tellement que j'étais en saturation cognitive permanente. Je n'arrivais plus à stopper mon hyper-vigilance... C'était épouvantable, mes avant bras s'en rappellent mais par chance je cicatrise très bien.

En fait, je commence juste à vivre. Je n'ai jamais connu tant de bien-être.
Du calme, peu d'interactions, mon intérêt particulier (que j'essaie de faire fructifier d'ailleurs puisque je ne travaille pas), et voilà.

Ton diagnostique est récent, tu as commencé à adapter ta vie pour pouvoir dépenser moins d'énergie ?
Car plus de bien être est possible, quand ta vie te correspondra ça ira beaucoup mieux.

Pour les liens par contre, là j'ai plus de doutes (me concernant... je voudrais pas mettre tout le monde dans le même panier) mais je m'en accommode car je vais mieux.

[rebecca]

oui,
comme tu dis,c est parceque j ai pas d ami
heureusement, j aime le vin
et j ai vecu pire alors je resiste
lilas, c est bien ce que tu dis, c est vrai que je n ai encore rien reussi a changer depuis mon diagnostic,
sauf que j ai arretée mon travail
(j etais therapeute, masseuse, dieteticienne,acupunteur , naturopathe depuis 15 ans et je n en pouvais plus de voir que des malades depus deja 6 ans.)..en plus je bossais chez moi dans mon mini studio!!j ai donc arretée ce travail depuis 5 mois;et fais du menage dans une salle de yoga,pour survivre et garde l impression d etre utile a la société,j ai aussi quitté mon ex et suis seule depuis 4 mois:
ca fait donc 2 gros changements mais qui etaient necessaires
je n ai rien adaptée reelement pour mon plaisir, chez moi tout est installé pour recevoir les patients...
je culpabilise de faire mon interet particulier(dessin)
j ai peur de m enfermer et rester seule, alors que je ne suis bien que seule en realité....
j espère que le mieux etre viendra, avec du temps et de l organisation
merci

[Benoit]

Je suis abonné aux montagnes russes émotionnelles depuis autant que je me souvienne.

C'est parce que je suis trop optimiste.

[Lita]

Je ne sais pas si la culpabilité (au sens large) aggrave ta peine, mais si c'est le cas, il faut que tu t'en débarrasses car c'est contre-productif.

Et ceci dit, tous ces changements sont peut être idéal pour commencer à faire le ménage dans ta vie (en plus de dans la salle de yoga ^^).
Il est peut être temps de réaménager ton logement en fonction de ce dont tu as besoin pour vivre pour toi. C'est important, c'est ce qui compte : toi.
Ne pas t'autoriser ton intérêt particulier te prive d'une source de récupération mentale et peut être même physique, il me semble important de te réapproprier le dessin. Je pense que ton bien-être pourrait passer par là... Pour moi il est passé par là en tout cas. Peut être que tu en as besoin présentement là pour aller mieux...
L'enfermement tu pourras le gérer quand tu iras mieux... C'est peut être pas le problème le plus important à gérer dans l'immédiat.
En plus, personnellement, l'enfermement m'est nécessaire pour récupérer quand ça ne va plus. Se forcer c'est contre-productif.

Il y a 10 ans, mon intérêt restreint était le dessin, la peinture.
A cette période j'étais très très angoissée car je faisais des études d'infirmière ^^.
Je me rappelle d'un jour où j'ai passé 7h d'affilée sur une peinture, j'ai arrêté quand il a commencé à faire trop sombre. J'ai pas quitté ma chaise pendant 7h. C'était une nécessité, j'en avais vraiment besoin. Ca me ressourçait.

Je suis persuadée que tu peux arriver à un mieux-être.
Tu me montreras le prochain dessin que tu feras ? Je serais ravie de le voir

[misty]

j ai peur de m enfermer et rester seule, alors que je ne suis bien que seule en realité

Ce que tu dis là me parle beaucoup parce que c'est un de mes grands défis. Je me rends compte depuis quelques temps que j'ai fait beaucoup de choix "d'ouverture forcée" pour m'empêcher de me "refermer sur mon petit univers". Parce que ça, ça me faisait très peur! Du coup je me suis épuisée à m'imposer des interactions sociales sans les apprécier. Et maintenant que je ne le fait plus, que je m'isole quand j'en ressent le besoin, j'apprécie beaucoup plus les moments en famille ou entre amis.

Et, faute de pouvoir faire autrement, je fais entrer d'autres personnes dans mon monde. Exemple: au lieu de culpabiliser à mort parce que j'ai envie de dessiner ou peindre au lieu d'être avec ma fille, je lui fais une place dans mon petit atelier comme ça on est ensemble, elle dessine, ou peint, ou fait sa poterie et je m'investis quand même dans mes projets. Avec musique pour éviter qu'elle ne me noie sous son flot de paroles

[Sidonie]

J'espère Rebecca que tu es accompagnée par un bon thérapeute pour t'aider à gérer ta souffrance.
J'ai pour ma part eu une période très dure aussi, et j'étais plutôt mal entourée, sans aucune idée de ce que j'avais (et on me répétait assez souvent que j'étais folle ou que je faisais semblant). J'ai fini par essayer de mettre fin à mes jours et j'ai été interné. Aujourd'hui je vais beaucoup mieux, j'ai appris à m'entourer des bonnes personnes et à accepter mes limites, à gérer les choses comme j'en avais besoin et non pas comme la société nous dit de le faire. J'ai décidé de me privilégier dans mes rapports à l'autre, et de ne plus tenter de faire des efforts démesurés pour être acceptée, mais de choisir d'être moi-même et de faire une énorme tri dans tout ce qui était trop dur à encaisser pour moi.
J'ai tiré un trait sur beaucoup de mes projets mais j'en ai mis des nouveaux en place, bien plus adaptés à mes besoins. Et j'ai arrêté de culpabiliser de ne pas être comme tout le monde. J'essaye d'être indulgente avec moi-même : ce qui compte c'est que je me fasse plaisir (et des fois ça passe par une semaine complète enfermée seule à lire les mêmes livres et regarder les mêmes séries).

J'espère que tu vas réussir à tenir le coup. C'est un processus long, mais nos difficultés se contournent. Je te souhaite beaucoup de courage.

[rebecca]

merci pour tous vos conseils
merci

[hapycius]

Et bon courage

[Nova]

Je suis abonné aux montagnes russes émotionnelles depuis autant que je me souvienne.

C'est parce que je suis trop optimiste.

exactement, pareil pour moi

[Athéna]

a pleurer chaque jour,
chercher chaque jours des raisons et strategies pour rester en vie
ne plus croire qu aucun bien etre puisse etre,
ni liens avec quiconque ...
si oui,toujours?
par période?
depuis toujours?

oui, cela arrive mais ça ne dure pas. Cependant, j'ai des moments de gros désespoir qui me font peur;
j'assimile cela à des périodes de grosse lucidité: je considère le monde d'un regard extérieur, puis mon existence que je trouve dénuée de sens: je ne comprends pas l'intérêt de la vie en société, du travail, des repas entre personnes: tout cela n'a aucun intérêt pour moi. D'y penser ça m'angoisse terriblement.

[meï]

j'ai également des montagnes russes en matière de moral..le Dr du CRA me l'avait dit aussi, c'est très "aspi".
avant mon diag j'avais aussi des périodes de désespoir surtout parce que je me pensais nulle, inadaptée, et très "mauvaise" dans le sens fenéante, egocentrique etc.
mais après, ça change tout..on comprends pourquoi on est comme ça et notre parcours
ça va donc mieux mais, reste les difficultés du quotidien, de la vie.
mais je fais avec en cherchant le plus possible à me ressourcer, à recharger l'energie...c'est dur oui mais je crois qu'il y a pleins de choses qui valent la peine.(mes enfants par ex dans mon cas sont ma principale motivation.)

je te souhaite vraiment de trouver une voie vers un mieux être, et peut être un thérapeuthe etc.
bonne chance!

[freeshost]

Pour ma part, j'ai l'humour plutôt stable, et en suis plutôt content. Jamais très enthousiaste, n'en déplaise aux personnes non autistes (surtout les femmes non autistes), mais jamais très déprimé, dussé-je rendre jalouses d'autres personnes.

[Idée]

lilas, c est bien ce que tu dis, c est vrai que je n ai encore rien reussi a changer depuis mon diagnostic,
sauf que j ai arretée mon travail

Je me demandais, est-ce que le fait de rencontrer d'autres aspies (cafés asperger, rencontres forum) et de discuter sur le forum ça te fait un peu de bien? Je souligne, parce ça en est un changement, même si petit (à moins que tu rencontrais déjà des aspies au préalable ). Peut-être que ces discussions et contacts pourront t'aider à aménager progressivement un mode de vie qui soit davantage compatible avec ton fonctionnement... Et à être en contact avec quelques personnes... Je te le souhaite.