Faire l'idiot(e) + l'auto-dévalorisation

[FloretteRanou]

J'ai pris conscience aujourd'hui que j'ai un problème qui me dessert beaucoup.

J'ai une fâcheuse habitude de faire l'idiote : celle qui n'y comprend rien, qui est tout le temps à côté de la plaque, qui dit des bêtises, qui ne connait pas les bases de son métier.

Cette attitude est sans doute la cause principale de mes années de harcèlement à l'école. Peut-être que le fait de jouer à l'imbécile m'a causée d'avantage de tors que de ne pas bien comprendre les codes sociaux. Au boulot aussi, ça ne m'aide pas à être respectée par mes collègues.

J'ai aussi tendance à minimiser mes réussites.
Exemple : récemment au boulot j'ai réussi à effectuer une tâche plus vite et mieux que quelqu'un de beaucoup plus expérimenté que moi. Mais quand il m'a demandé si je me sentais à l'aise sur cette tâche, je n'ai réussi à exprimer qu'une avalanche de doutes.
Des fois, je réussi à résoudre trouver la cause de problèmes ardus et quand on me demande comment j'ai fait, je fais passer ça pour de la chance / du hasard.

Je sais que cette auto-dévalorisation me fait du tors au boulot mais je n'arrive pas à m'empêcher de me comporter ainsi.

Pourquoi je suis comme ça alors que paradoxalement je ressens un fort besoin de reconnaissance ?

J'ai honte de l'avouer mais je suis très sensible aux compliments et je désire fortement que mon travail et mes compétences / capacités soient reconnues / appréciées.
Pourquoi ai-je une attitude qui va à l'encontre de ce que je souhaite ?

Peut-être qu'une des raisons principales est ma difficulté à me faire comprendre quand j'ai raison.

Je ne pense pas être prétentieuse en disant que parfois je pense être en avance dans mes raisonnements mais je me décourage à les expliquer car je n'arrive pas à me faire entendre / à convaincre.

Peut-être que ça a à voir avec le fait que je pense avoir une façon de pensée qui correspond fortement aux descriptions que j'ai pu lire de la pensée arborescente.
Tout en allant très loin dans mes réflexions, je peux donner l'impression de ne pas être méthodique, de dire ce qui me passe par la tête sans réfléchir.

Parfois, les gens ont raison de penser ainsi car il m'arrive aussi de dire des choses stupides par manque de méthode.
Il m'arrive de me tromper / de dire de réelles idioties en pêchant par trop d'impulsivité.

[la Bête]

Avoir raison est parfois une malédiction, c'est ce que j'appelle le syndrome de Cassandre (voir la mythologie associée), avoir une clairvoyance qu'on ne parvient jamais à argumenter, à légitimer...

Du coup, dans un contexte social immédiat, il semble plus facile d'assumer un personnage maladroit qui ne se prend pas au sérieux que de rendre convaincant le personnage compétent que nous sommes réellement. Et puis douter et être exigent avec soi-même fait partie des éléments qui rendent compétent, alors ce n'est pas forcément quelque chose qu'il faut entièrement perdre, mais gérer autrement.

Je pense que rien que de prendre conscience de ce phénomène de "décrédibilisation" est une première clé pour aller doucement vers un peu plus d'affirmation.

[Lilas]

J'ai exactement le même type de comportement, à dire des bêtises (très peu, car je ne parle pas beaucoup), exprimer mes doutes quand je ne suis pas sûre de ce que je dis, minimiser la difficulté ou ma participation quand on me félicite (bien que j'aime ça aussi, quand c'est justifié).

J'ai pris conscience que ce n'était pas le cas de tout le monde lors d'un bilan de compétences.
Le consultant m'a expliqué qu'habituellement les personnes qu'il recevait surestimaient leurs capacités, et qu'il devait les ramener à des objectifs plus réalistes, et que chez moi c'était le contraire.

A l'inverse, parfois, j'ai le sentiment après coup d'avoir été indélicate, quand j'expose quelque chose que j'ai compris ou corrige le travail de quelqu'un d'autre. J'ai tendance à ne pas prendre de pincettes pour expliquer les "évidences" et cela passe parfois mal.

On va dire que les deux font un équilibre.

[laboulette]

C'est aussi un comportement que j'ai.
Je fais la gourde.Mais ce n'est pas calculé, c'est devenu un réflexe depuis l'adolescence.
Paradoxalement, Ça me fais penser à un collègue qui fait le bof un peu macho, par moment, alors qu'il est tout le contraire.

[freeshost]

Quand je fais l'idiot,
je dégote tous les ragots.
Quand je fais le sot,
on ne me prend pas au mot.
Quand je suis ridicule,
j'ai l'air d'un tubercule.
Quand je fais le nul,
je dévale le monticule.

Plus je fais l'idiot,
plus on me prend au mot.
Plus je fais le sot,
plus j'ai bon dos.
Plus je fais le ridicule,
plus éclatent les bulles.
Plus je fais le nul,
plus je capitule.

À force faire l'idiot,
je ressemble à un chariot.
À force de faire le sot,
je ressemble à un seau.
À force d'être ridicule,
je rends les gens incrédules.
À force de faire le nul,
je croule sous les rotules.

Mais si je faisais le fort,
j'attirerais les matadors.
Mais si je faisais la brute,
je provoquerais la lutte.
Mais si je faisais le malin,
on me prescrirait du ritalin.
Mais si je bombais le torse,
on me foutrait une entorse.

Pas facile de trouver les quilles libres. There is no dike for your strike.

Connais-tu Dunning et Kruger ?

Pour ma part, pour rester discret, une manière est de ne pas me montrer aux extrêmes (ni parmi les "meilleurs" ni parmi les "pires"). Car les extrêmes exacerbent les exactions exagérées qui exaltent les personnes exultantes. L'exagération (l'hyperbole) a plus la cote que l'atténuation (l'euphémisme) chez les personnes non autistes, il me semble.

[laboulette]

C'est de toi, ces rimes?

Sinon, quand on parle de faire, l'idiot, c'est fait exprès, genre pour noyer le poisson? Où, c'est involontaire, genre personnage joué par Jerry Lewis?

[freeshost]

Ouais, je viens d'improviser des rimes, mais je n'ai pas compté les pieds.

[la Bête]

Connais-tu Dunning et Kruger ?

Ah, merci, je voulais ajouter cette référence à mon message mais je n'arrivais plus à me souvenir du nom !

Pour ma part, pour rester discret, une manière est de ne pas me montrer aux extrêmes (ni parmi les "meilleurs" ni parmi les "pires"). Car les extrêmes exacerbent les exactions exagérées qui exaltent les personnes exultantes. L'exagération (l'hyperbole) a plus la cote que l'atténuation (l'euphémisme) chez les personnes non autistes, il me semble.

Oui, mais c'est une cote à tempérer, plus superficielle, moins profonde et durable. Tu peux pas comparer ça à quelqu'un qui a le charisme et l'aura d'une "force tranquille", quelqu'un qui est sûr de soi sans donner une démonstration théâtrale continuelle de sa supériorité, simplement en étant égal à soi et juste. À la fin, cette personne obtient peut-être moins d'attention en quantité, mais plus en qualité, en crédibilité.
Pour moi c'est le rêve d'arriver à ça, plutôt que d'arriver à "épater la galerie", je trouve. ^^

Chouettes tes rimes, au fait !

[freeshost]

Ouais, bien d'accord pour tempérer les exagérations, rester modérés, discrets, modestes, lucides, calmes, sereins. À force d'exagérer, on risque de glisser dans la brèche extrémiste, de perdre pied avec la réalité, ce qui ne serait pas le pied pour prendre son pied.

[jutana]

[L'espion du coin]

J'ai pris conscience aujourd'hui que j'ai un problème qui me dessert beaucoup.

J'ai une fâcheuse habitude de faire l'idiote : celle qui n'y comprend rien, qui est tout le temps à côté de la plaque, qui dit des bêtises, qui ne connait pas les bases de son métier.

Cette attitude est sans doute la cause principale de mes années de harcèlement à l'école. Peut-être que le fait de jouer à l'imbécile m'a causée d'avantage de tors que de ne pas bien comprendre les codes sociaux. Au boulot aussi, ça ne m'aide pas à être respectée par mes collègues.

J'ai aussi tendance à minimiser mes réussites.
Exemple : récemment au boulot j'ai réussi à effectuer une tâche plus vite et mieux que quelqu'un de beaucoup plus expérimenté que moi. Mais quand il m'a demandé si je me sentais à l'aise sur cette tâche, je n'ai réussi à exprimer qu'une avalanche de doutes.
Des fois, je réussi à résoudre trouver la cause de problèmes ardus et quand on me demande comment j'ai fait, je fais passer ça pour de la chance / du hasard.

Je sais que cette auto-dévalorisation me fait du tors au boulot mais je n'arrive pas à m'empêcher de me comporter ainsi.

Pourquoi je suis comme ça alors que paradoxalement je ressens un fort besoin de reconnaissance ?

J'ai honte de l'avouer mais je suis très sensible aux compliments et je désire fortement que mon travail et mes compétences / capacités soient reconnues / appréciées.
Pourquoi ai-je une attitude qui va à l'encontre de ce que je souhaite ?

Peut-être qu'une des raisons principales est ma difficulté à me faire comprendre quand j'ai raison.

Je ne pense pas être prétentieuse en disant que parfois je pense être en avance dans mes raisonnements mais je me décourage à les expliquer car je n'arrive pas à me faire entendre / à convaincre.

Peut-être que ça a à voir avec le fait que je pense avoir une façon de pensée qui correspond fortement aux descriptions que j'ai pu lire de la pensée arborescente.
Tout en allant très loin dans mes réflexions, je peux donner l'impression de ne pas être méthodique, de dire ce qui me passe par la tête sans réfléchir.

Parfois, les gens ont raison de penser ainsi car il m'arrive aussi de dire des choses stupides par manque de méthode.
Il m'arrive de me tromper / de dire de réelles idioties en pêchant par trop d'impulsivité.

Tu sais que je me retrouve à 100% dans ton témoignage... ?


Et je pense comme la Bête... !

(Mais je ne suis pas un zèbre... )

[jutana]

tient au fait !? la Bête on la voit plus !?

[Rudy]

Je ne trouve pas que le fait que tu te dévalorises soient en contradiction avec le fait que tu ais besoin de reconnaissance, surtout dans le cas où tu aurais une basse estime de toi-même. Peut-être te sous estime-tu vis à vis des autres, parce que tu as peur de te "surestimer" vis à vis de leur regard (de passer pour une prétentieuse/de ne pas avoir l'image "juste" de toi par manque de confiance..), quand bien même en soi, tu sais que tu as certaines capacités. Peut-être qu'un jour, quelqu'un t'a mis en tête que tu étais "idiote", et, par effet Pygmalion, tu donnes l'images que les autres te renvoient (par méconnaissance). Enfin bon je ne sais pas.

Je ne suis pas diag, mais, j'ai un "soucis" similaire. C'est pour ça que je fais les hypothèses plus hautes, mais pour le coup, en fait, elles ne s'appliquent peut-être qu'à moi. C'est plus simple pour ma part de "jouer à l'idiote", plutôt que de montrer mes réelles capacités. Ça évite qu'on me mette par la suite la pression vis à vis des capacités que je peux montrer dans un domaine X, mais suis incapable de montrer dans un domaine Y. Je trouve qu'il est plus facile de se "rendre", en tout cas se faire passer, pour plus idiot qu'on ne l'est réellement, plutôt que de se rendre plus intelligent qu'on ne l'est (question de limite). Sachant que parfois, montrer ses réelles capacités et les affirmer, ça tendance à donner une image de "prétentieuse" aux yeux des autres.

[jutana]

a qui parles-tu Rudy ?

Je ne trouve pas que le fait que tu te dévalorises

le "tu" !? il s'adresse à qui ?

edit : à Freeshost ?, à la Bête ?, à l'espion du coin ? à moi ? à qui ?

[freeshost]

Je suppose que Rudy s'adressait à FloretteRanou.