Motivation à devenir "sociable"

[cortex]

Bonjour,

Je rencontre actuellement de grosses difficultés dans mon suivit post diagnostique on peut dire.

Je ne semble pas avoir la motivation pour faire les efforts de communication que l'on me demande. Parler plus, parler de choses inutiles pour en arriver à des choses utiles...
C'est plus la volonté de ma psy que la mienne, mais je ne vois pas ce que cela peut m'apporter au final sachant que je ne souffre pas vraiment de solitude.

Je me demande si j'arriverai vraiment à aimer ca un jour... Est-ce quelque chose que tous les aspergers peuvent arriver à faire ?
Est que je me suis tellement convaincu de ne pas pouvoir aimer ca que maintenant j'y crois dur comme fer ?

Merci pour vos avis.

[ClaraO]

Difficile de te conseiller, je suis pareille... J'ai laissé tomber mon suivi psy à cause de ça, la psy insistait trop sur le côté "il faut faire des efforts" et moi...je ne comprenais pas trop cet acharnement. A partir du moment où on est inséré socialement, où on ne galère pas trop, où on n'est pas en souffrance, pourquoi devrait-on se forcer ? Après, j'ai conscience que ce mode de fonctionnement en solitaire est un gros cercle vicieux. Moins on voit de gens, moins on les supporte, et moins on a envie de les voir...

[Mars]

Si tu ne souffres pas de la solitude, je ne vois pas, en effet, pourquoi tu ferais des efforts.
J'ai longtemps cru, par rapport à l'attitude de ma fille, qu'il serait souhaitable de faire quelques efforts car un entourage sympa, cela peut "servir".
Je comprends maintenant que cela ne sert à rien de se forcer car les relations ne seront pas naturelles et causeront du stress.
Ma fille a commencé à rencontrer un groupe de geeks pour jouer. C'est un de ses centres d'intérêt, alors elle continue car c'est bien pratique d'avoir des partenaires de jeux quand on aime cela.

[FloretteRanou]

Je pense que pour se créer un cercle de relations il faut chercher des personnes ayant les mêmes centres d'intérêt / qui nous ressemblent. Et pour se lier avec ceux qui nous ressemblent moins, rechercher malgré tout les points communs. Ainsi ce sera moins un effort. Parler pour ne rien dire je n'aime pas ça non plus.

[la Bête]

Parfois une passion ou une motivation (un jeu, un sujet d'intérêt, un objectif précis) vient à point le jour où il faut, et vaut mieux que tous les efforts extirpés à contre-cœur. Le jour où quelque chose vous y poussera, où la volonté viendra de vous, vous aurez déjà plus de chances de parvenir à "aimer ça" (ou du moins à équilibrer la balance effort/bénéfice).

Ça a été le cas pour mon frère (bien qu'il ne soit pas diagnostiqué, je le précise par honnêteté).

Et si ça ne vient pas, que votre vie vous convient et que vous vous sentez bien là où vous en êtes, si vous estimez que ça peut continuer de fonctionner ainsi à l'avenir, le psy n'aura pas le dernier mot.

[Tugdual]

Je ne semble pas avoir la motivation pour faire les efforts de communication que l'on me demande. Parler plus, parler de choses inutiles pour en arriver à des choses utiles...
C'est plus la volonté de ma psy que la mienne, mais je ne vois pas ce que cela peut m'apporter au final sachant que je ne souffre pas vraiment de solitude.

Je suppose que tu parles d'efforts effectués
dans le cadre d'un atelier d'habilités sociales ?

Si c'est bien ça, je pense que cela peut être intéressant
d'apprendre et de pratiquer quelques-unes des règles
du jeu social, pour pouvoir, par la suite, interagir de
façon à peu près constructive avec les autres.

Il ne s'agit pas non plus de les appliquer en permanence
(cela serait épuisant), mais de réserver ces efforts aux
quelques situations importantes voire incontournables
qu'on peut rencontrer (rien qu'au boulot par exemple) ...

[Jacquie]

Il ne faut en aucun cas te forcer.

Le principal est que toi, tu sois le mieux possible dans ta peau

il est inutile d'ajouter du stress au handicap qui est déjà par lui-même
pas facile à vivre au quotidien.

[ClaraO]

Si tu ne souffres pas de la solitude, je ne vois pas, en effet, pourquoi tu ferais des efforts.
J'ai longtemps cru, par rapport à l'attitude de ma fille, qu'il serait souhaitable de faire quelques efforts car un entourage sympa, cela peut "servir".
Je comprends maintenant que cela ne sert à rien de se forcer car les relations ne seront pas naturelles et causeront du stress.
Ma fille a commencé à rencontrer un groupe de geeks pour jouer. C'est un de ses centres d'intérêt, alors elle continue car c'est bien pratique d'avoir des partenaires de jeux quand on aime cela.

Mes parents ont longtemps fait pareil (ils ne me savaient pas Aspie, j'ai été diagnostiquée à 30 ans) et ça ne m'a jamais rien apporté non plus. ^^ Gamine, je me souviens avoir piqué d'horribles crises de nerfs parce qu'ils me "forçaient" (gentiment, mais c'était vécu comme une torture) à fêter mes anniversaires à l'école. Ils faisaient de jolis gâteaux (des hérissons ^^ ) que je refusais de manger, j'étais exécrable toute la journée à cause de ça, je ne comprenais pas pourquoi je devais partager un jour qui était censé être "à moi" avec des gamins dont je me contrefichais. Ma mère a aussi essayé de m'inscrire à des activités extrascolaires, genre tennis, ça n'a jamais fait long feu. Elle a gardé des enfants pour me socialiser, les pauvres ont vécu l'horreur, j'étais bien décidée à leur pourrir la vie. Elle invitait des petites voisines à faire les trajets jusqu'à l'école avec moi, idem, ça tenait deux jours, le troisième j'étais désagréable au possible. Mes parents ont arrêté tout ça vers mes 15/16 ans, quand il est devenu évident que je ne serais jamais un exemple de sociabilité !

[cortex]

Je suppose que tu parles d'efforts effectués
dans le cadre d'un atelier d'habilités sociales ?

Pas exactement, je suis encore en suivit psy en attendant le bilan orthophonique la semaine prochaine (qui suivant son résultat, impliquera ou non l'intégration d'un groupe d'habilité sociale).

Il ne s'agit pas non plus de les appliquer en permanence
(cela serait épuisant), mais de réserver ces efforts aux
quelques situations importantes voire incontournables
qu'on peut rencontrer (rien qu'au boulot par exemple) ...

En effet, je pense avoir la chance d'être dans une entreprise très patiente avec moi. Dans une entreprise traditionnelle, je pense que j'aurais été viré depuis longtemps.
Il ne savent pas la cause de mon manque de communication, mais je sens bien que ça les questionne...

Le pire, c'est les clients de mon entreprise qui demande à mes collègues si je suis malade parce que je ne parle pas (la présence de quelqu'un d'étranger je suppose).

Bref, le problème est peut-être que cela ne me gène pas, mais j'ai bien conscience que cela gene d'autres personne. Donc cela pourrait être une motiation, mais jouer un "faux role" sociable, j'ai l'impression que je n'arriverai pas à le surpasser...

[ClaraO]

Perso je sais que mes supérieurs apprécient mon côté ermite. Disons que j'ai la chance de bosser dans un bureau et que les chefs en ont souvent marre des commères qui passent leur temps à créer des histoires et à se voler dans les plumes. Du coup l'employée calme, discrète et polie que je suis est très bien vue... Mon chef m'a dit pour mon évaluation qu'il voyait bien que j'étais "au-dessus de tout ça" et que j'avais bien raison. Ca dépend des milieux après... L'essentiel au boulot n'est pas d'être bien perçu par ses collègues, mais d'être apprécié par sa hiérarchie. (avis purement personnel ceci dit !!)

[cortex]

Du coup l'employée calme, discrète et polie que je suis est très bien vue... Mon chef m'a dit pour mon évaluation qu'il voyait bien que j'étais "au-dessus de tout ça" et que j'avais bien raison.

Idem, on me trouve fiable et mon chef peut apprécier que je parle peu et que c'est par contre relativement pertinent.

[ClaraO]

Du coup l'employée calme, discrète et polie que je suis est très bien vue... Mon chef m'a dit pour mon évaluation qu'il voyait bien que j'étais "au-dessus de tout ça" et que j'avais bien raison.

Idem, on me trouve fiable et mon chef peut apprécier que je parle peu et que c'est par contre relativement pertinent.

Voilà, c'est pareil pour moi, surtout que j'évolue dans un milieu où la confidentialité est appréciée.

[Mars]

Mes parents ont arrêté tout ça vers mes 15/16 ans, quand il est devenu évident que je ne serais jamais un exemple de sociabilité !

J'ai fait pareil, peut-être un tout petit peu avant

Je pense que pour se créer un cercle de relations il faut chercher des personnes ayant les mêmes centres d'intérêt / qui nous ressemblent. Et pour se lier avec ceux qui nous ressemblent moins, rechercher malgré tout les points communs. Ainsi ce sera moins un effort. Parler pour ne rien dire je n'aime pas ça non plus.

Voilà, c'est tout à fait cela. La Bête l'exprime aussi d'ailleurs.

[FloretteRanou]

Perso je sais que mes supérieurs apprécient mon côté ermite. Disons que j'ai la chance de bosser dans un bureau et que les chefs en ont souvent marre des commères qui passent leur temps à créer des histoires et à se voler dans les plumes. Du coup l'employée calme, discrète et polie que je suis est très bien vue... Mon chef m'a dit pour mon évaluation qu'il voyait bien que j'étais "au-dessus de tout ça" et que j'avais bien raison. Ca dépend des milieux après... L'essentiel au boulot n'est pas d'être bien perçu par ses collègues, mais d'être apprécié par sa hiérarchie. (avis purement personnel ceci dit !!)

Pour moi c'est plus compliqué car mon chef attend de moi que je communique beaucoup par oral et par téléphone. Si je passe par l'écrit alors que je pourrais le faire par l'oral alors c'est mal vu. On attend aussi de moi que j'argumente, que j'échange de vive voix avec mes collègues afin de se synchroniser dans le travail. Souvent j'ai l'impression d'être à un procès et de devoir défendre mon travail dans une joute verbale . J'exagère à peine.

[cortex]

Je vois donc qu'il y a quand même une certaine motivation à avoir dans un contexte professionnel quand même.

C'est très différent de la motivation de mon premier post qui est plus "facultative" hors du contexte "pro" et qui là ne me motive absolument pas.