freeshost a écrit :Est-ce que les personnes non autistes ont besoin de plus de communication que les personnes autistes (dont Asperger) ? Est-ce que les personnes non autistes ont plus besoin de socialiser (socialisation) que les personnes autistes ?
Sur la question des "besoins", j'ai l'impression que toutes les personnes autistes n'ont pas la même réponse.
Peut-être c'est juste les conditions dans lesquelles le contact humain est habituellement établi avec vous qui vous le rend désagréable ? Par exemple, si vous êtes là sur ce forum, je suppose que ça peut vouloir dire que sous forme écrite ça passe, et que tout de même la conversation d'autres humains, ce qu'ils écrivent, créent et émettent comme idées peut parfois vous intéresser, vous être utile ou agréable... si ça se présente sous une forme qui vous est supportable.
Peut-être que certaines personnes autistes ont quand même des besoins à ce niveau-là, mais plus compliqués à satisfaire puisque ce que la société leur offre est inadapté et les oppresse ?
Enfin, loin de moi l'idée d'imposer cette vision à tous, d'abord là je ne parle pas de moi, je fais des suppositions, et en plus la réponse à cette question semble aussi varier d'un individu à l'autre. Et donc désolée si jamais je formule des thèses à côté de la plaque, c'est juste que ça m'intéresse de vous comprendre, alors j'essaye...
freeshost a écrit :Est-ce que les personnes non autistes le prennent mal si nous ne passons pas du temps avec elles alors que nous sommes au même endroit ? ("désolé d'exister", "moi, chus rien pour toi ?" qu'elles seraient tentées de nous dire)
Ben pas "mal", pas nécessairement. Si c'est inhabituel ou que je connais encore mal le fonctionnement de la personne, à un moment ou à un autre je vais poser une question, juste pour être sûre que tout va bien. Mais la réponse "bah là j'ai juste un besoin de solitude/rêverie/repos, rassure-toi ça n'est pas pour te signifier mon mépris" est tout à fait valide, acceptable et acceptée.
J'ai des amis qui ne savent pas laisser 30 secondes de silence s'écouler, j'en ai qui sont beaucoup moins bavards, ont des "absences", des "décrochages" et des "pauses" fréquentes dans les échanges, et je sais m'accommoder des deux. Personne ne s'en tient rancœur ni dans un sens ni dans l'autre.
Quand il y a quelque chose d'inhabituel je demande, mais quand on m'a répondu, tout va bien.
freeshost a écrit :[les personnes non autistes] perçoivent-elles l'absence de compliments comme un reproche ?
Les personnes narcissiques peut-être ? Ou en gros manque de confiance, je ne sais pas.
Sans abus, les compliments font plaisir et enjolivent le quotidien, mais je ne crois pas que ça soit une nécessité.
freeshost a écrit :Et vous, avez-vous besoin de votre dose quotidienne de compliments ?
Il peut m'arriver d'en avoir bien besoin, voire d'en rechercher, les jours où j'ai l'estime de moi dans les chaussettes et que je n'arrive pas à retrouver en moi-même des raisons de m'aimer.
Ce n'est pas un besoin quotidien, mais circonstanciel, parfois.
freeshost a écrit :Parfois, j'ai l'impression que certaines personnes non autistes ne connaissent pas la neutralité. C'est soit positif, soit négatif. "Soit tu m'apprécies, soit je te dérange." Il me semblent que beaucoup de personnes non autistes cèdent facilement à la tentation du jugement, positif ou négatif. Et le jugement neutre, dans tout ça ?
C'est beaucoup le cas, oui, les positionnements pas clairs ne sont pas rassurants pour les gens, tout ce qui n'est pas clairement amical leur semble potentiellement une menace cachée, et ils ne veulent pas prendre ce risque.
J'exprime souvent des choses nuancées, je présente souvent plusieurs points de vue à la fois sans avoir nécessairement tranché pour l'un ou pour l'autre, j'analyse souvent des situations sans nécessairement être pour ou contre... car dans un conflit je ne suis souvent ni pour un parti, ni pour l'autre, mais surtout pour la paix. Et ça c'est très difficile à faire comprendre à une majorité de personnes, et je suis souvent bien malgré moi cataloguée "ennemie" aussi. Mais je développe toujours plus mes qualités de diplomate.
freeshost a écrit :Pour ma part, je n'ai pas besoin de recevoir tous les jours des compliments et des sourires (même si je préfère les sourires aux moues

).
J'ai longtemps vécu en recevant des messages négatifs au quotidien, et je suis très vulnérable à la critique.
Alors si on me fiche la paix et qu'on est neutre avec moi c'est déjà pas mal.
Mais disons que la bonne humeur, si c'est possible, c'est encore mieux.
C'est pas une obligation, mais si tout le monde fait gentiment un petit effort, ça rend la vie très jolie. ^_^
praydatum a écrit :J'ai observé quelque chose chez certaines personnes. Elles veulent vous faire plaisir, et quand ça ne marche pas, alors elles vous en veulent! Elles vous en veulent parce qu'elles n'ont pas réussi à vous faire plaisir!!!
Le rejet de la faute sur autrui, ça c'est un comportement de frustration et d'impuissance assez courant chez tout le monde. C'est ça ou l'apitoiement sur soi.
En tous les cas il y a un fautif, c'est l'autre ou bien c'est soi. Sortir de ces deux cas de figure c'est une aptitude que bien peu de personnes semblent avoir.