L'expérience que tu relates est d'une violence inouïe à mes yeux, et pour en avoir vécu de semblables -acte intentionnel de nier ton existence, de te le faire savoir et si possible pour en rajouter une couche, de le faire savoir à autant d'autres que possible - je voudrais t'abord te dire que je peux ressentir toute la souffrance que cela te fait éprouver.
Je ne vois aucune excuse objective à un tel comportement. Toute acte de cet acabit est nécessairement accompagné d'une intention de blesser les sentiments, surtout quand il émane de personnes du groupe familial proche, donc qui te connaissent depuis toujours. Enfin je veux dire qu'ils connaissent surtout la meilleure façon de te blesser quand cela leur prend, mais qu'ils ne connaissent fondamentalement probablement pas la façon dont tes différences te font ressentir et penser le monde, parce que cela serait beaucoup trop exigeant (en termes d'énergie) et impliquant (émotionnellement) pour eux de s'y confronter.
Tout à fait d'accord, et avant tout le message émane d'un tiers qui fait autorité, dont incontestable (pour un NT bien sûr). Si avant même de désapprouver le fait que le message ait été relayé, tu as envie de contester son contenu, tu es d'ores et déjà disqualifiée. C'est trés habile (très NT).Astragale a écrit :Le message était ambivalent. Il rassurait les personnes non-surdouées et contenait également de quoi faire une bonne petite vengeance sur les surdoués locaux qui tombait à pic (sujet en cours)
Rappelle-toi notre échange sur l'"inconscient". C'est une caractéristique souvent rencontrée chez les Aspies, cette incapacité à refouler. La souffrance que tu éprouves est bien présente, tu en es consciente et en plus tu souffres de la conscience de cette souffrance (puisque tu ne l'a pas refoulée).Astragale a écrit :Le côté négatif, la jalousie et le désir de vengeance sont immédiatement refoulés (ça c'est un sport dont j'ai appris l'existence récemment. Je ne peux pas refouler, ce qui est venu une fois à ma conscience ne peut "disparaitre")
C'st une double peine en quelque sorte: souffrance de la violence du comportement, et souffrance de la conscience aigüe de cette souffrance.
Je ne sais pas si je suis très claire. En tous cas c'est un phénomène que j'ai observé chez moi depuis toute petite (mes premiers souvenirs, qui comme par hasard sont familiaux et douloureux), et les mots que tu emploies m'y font penser.
Astragale a écrit :La destinataire de la vengeance est Aspie, pas de bol. Elle entend et comprends le discours en détail.
On peut être NT et intelligent sans être HPI, cela s'appelle souvent PN quand les intentions sont mauvaises. Et c'est tellement plus facile d'atteindre son but quand la réaction du destinataire de l'acte intentionnellement méchant est tellement prévisible.Astragale a écrit :Jamais je ne ferais ce genre de choses aux autres et je n'arrive pas à comprendre qu'ils le font.
Prévisible selon un schéma du style: elle va comprendre le message; elle va souffrir; elle va se heurter à une difficulté d'interprétation des intentions; elle va croire alternativement -parce qu'elle est aspie donc naïve- que la faire souffrir n'était pas intentionnel ; puis -parce qu'elle a déjà rencontré le même genre de situation- que la faire souffrir était intentionnel ; - parce qu'elle est HPI, - elle va tenter de clarifier ce qui est impossible à clarifier parce que volontairement ambigu, et intentionnellement ambigu parce qu'ils savent qu'elle a besoin de clarté; elle va souffrir davantage.
Astragale, vraiment je compatis. Quand je vis ce genre de situation, maintenant que j'en ai décortiqué les mécanismes, je m'efforce d'ignorer pour ne pas donner davantage de prise. Je sais que je suis perdante à tous les coups si je m'implique: je m'approche encore plus de ma souffrance, et de mon impuissance à agir. Je me répète comme un mantra que je n'ai aucun pouvoir sur les sentiments des autres, leur jalousie sans fondement, leur méchanceté gratuite, leur insatisfaction profonde etc (quand on est satisfait de sa vie, on ne va pas pourrir celle des autres) . Et, sachant combien les comportements peuvent blesser, je m'efforce de m'appuyer sur ces expériences négatives pour être le plus exemplaire possible.