Si tu ne comprends pas mon langage, c'est parce que t'es trop carré, donc mal barré, carrément au rabais ! Un conseil :
langage-toi ! On dit que le langage est une source de malentendus. Mais regarde-toi, t'es toi-même mal entendu, te dis-tu. En fait, t'es malentendant. ¿ Entiendes ? On s'entends-tu que c'est la mésentente quand tu manges des mets en tente, que l'attente te tente dans la maison d'ta tante ? ta matante ! t'rends-tu pas compte ? tsé, les contes qu'elle raconte au comte !
t'en souvient-il ? ou ta mémoire fait des faux ?
Je me souviens.
Si tu pouvais savoir, si tu pouvais comprendre... mais le peux-tu ? mais le veux-tu ? toi, le velu de bouche-à-nez ? toutes tes questions, toutes tes phrases, tous tes mots, c'est du pain béni pour mes oreilles. Je ne demande que ça, tes mots m'inspirent avant même que le délai n'expire. Rien n'est insipide pour le lucide car tout s'élucide pour mes placides glucides. Tu comprends ? non, sûrement pas ! le chaos, c'est
mon univers à part, chus un électron libre, sus aux menottes numériques. Si tu ne comprends pas ça, c'est qu'il y a de la merde sur ton front, c'est le serrurier noir qui te l'a rendue, pigeon du voyage. Plus tu frottes, plus tu l'étales, c'est d'la crotte létale. Détale, détale, ça ne changera pas ton mental menteur, toujours à dénier le réel chaos en recherche de certitude. Quête vaine que tu revendiques à coups de pots de vin... frelaté. Qu'est-ce qu'on bave, heyn, dans ce combat vain. L'utopie, ça n'arrive jamais, par définition, mais tu y crois et ta mauvaise foi croît de croix en croissance infinie. En niant le chaos, tu demeures l'éternel insatisfait.
Les petits pois ? chiche !
les petits pois sont d'avril ! Et toi, fais-tu le poids ? tant la poix te porte poisse ! Deux poids, deux mesures ? mais quand tu cherches à porter tout le poids du monde, c'est de la démesure, de la démence tant tu démens le réel, tant tes démons te démontent les piliers de ta liberté. La liberté, je le redis, ça ne se négocie pas. Marchande-la et t'es perdant d'avance. Tu ne deviens plus qu'un poids mort, tout au plus de la marchandise standardisé. Un pur produit de sommation, de saumure, jamais sûr d'arriver à bon port, à bon prix. A bon entendeur !
Quant à ton panier de l'amène âgé, si tu le scies avec tes canines, il devient ouvert à la source, et peut supporter tant ton clavier que tes pots-citrons. On n'est plus à un Boson près, c'est un électron d'expérience qui te le dis. De toute façon, ce n'est pas l'instrument qui compte, mais le son qui en sort. Ce n'est pas l'homme qui goûte, mais le sang qui en jaillit, parole de vampire mis à l'ombre depuis des lustres, à des années-lumières de la moindre étincelle, par les détraqueurs. Alors, répartis à ta guise aiguisée les citrons et les marshmallows sur les touches du piano de Gertrude. Elle n'y touchera pas, n'y coupera pas, n'y résistera pas. Mais, au moins, la disharmonie, la dissonance sera présente, la création. C'est dans cette authenticité personnifiée et personnalisée que naissent les remèdes à l'ennui. Just a piece of hazard is better than hurricane of Evian water. Gertrude, Gertrude, si tu connaissais Cunigonde !
La polenta cuite ? les carottes, surtout ! tu laisses les haricots sur leur faim ! Rajoute donc un œuf au beurre noir ! c'est mieux que le subway ! la subculture suburbs ne se contente pas de plats prêts-à-chier, d'opinions prêtes-à-juger, peu opiniâtre - c'est un euphémisme ! - c'est plat' à dire - encore un euphémisme ! - mais vous n'avez pas inventé l'eau chaude - allez ! litotons, pour changer ! En plus, vous parlez de "diversion". Pour l'esprit libre, il n'y a pas de diversion, il n'y a que de la diversité ! La diversion n'est perçue que du bas des sentiers rabattus. On vous a endoctrinés à coup de "Il faut trouver la voie, le chemin. Moi, Jésus, je suis la voie, le chemin, la vérité." On vous a culturellement modifié le cerveau. Pour la pensée sauvage, le schéma arborescent, il n'y a pas de conformisme ou d'anticonformisme, il y a un large univers des possibles, un réseau d'hypothèses, de conjectures et de suppositions. Plus vous prévoyez, plus vous rencontrerez d'imprévus. Moins vous prévoyez, moins y aura d'imprévu. C'est on ne peut plus logique, quoique prévisible. A force de vouloir une gouvernance mondiale en jouant le rôle de grand frère, à force de vouloir réduire les imprévus, le hasard, vous ne faites que vous rendre plus sensibles aux imprévus. Vous devenez paranoïaques. Lisez le DSM-V, si vous en êtes encore capables. Mais si vous êtes sérieusement atteints, vous n'allez même pas le lire et tout de suite conclure à un nouveau complot. Vous n'avez pas la pensée tranquille. Vous me torturez et c'est vous qui souffrez ! Surréaliste !
Sur ce sursis, de l'extérieur des sentiers battus, je t'envoie mes pensées les plus sauvages.
Souviens-toi, l'été dernier, souviens-toi : langage-toi. On ne le dira pas assez : langage-toi.