Conseils pour l'université
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Re: Conseils pour l'université
J'ai haï l'université et ça m'a pris tellement mais je suis content de voir que les aspi(e)s peuvent être aidé(e)s dans leurs études,c'est bien d'avoir toutes les chances de son côté.
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Re: Conseils pour l'université
de retour à l'université pour un an, j'avoue que je ne m'y fais pas du tout: les obligations, les emplois du temps qui varient de semaine en semaine ça me rend folle ! Il y a aussi ces moments de "pause" qui sont les plus pénibles pour moi: le déjeuner notamment car je n'aime pas trop manger dans le bruit, je n'arrive pas à m'intégrer aux discussions, mais on m'a fait remarquer que partir à la bibliothèque tous les midis c'était pas sympa pour les autres (?) du coup je commence à rater beaucoup de cours, je n'arrive plus à y aller...
j'ai peur que ça soit comme ça toujours, ne jamais sortir de ce schéma; je parle de schéma car j'ai travaillé dans plusieurs endroits et il me semble que ces pauses me font du tort: mes collègues sont sympathiques au début mais j'ai comme l'impression que le fait que je ne parle pas dans ces moments là les rend hostiles à la longue (ou bien je suis parano ?)
Désolée de m'être épanchée alors que vous me connaissez si peu mais si ça parle à quelqu'un et que ça peut m'aider à comprendre, ça serait bien pour moi.
j'ai peur que ça soit comme ça toujours, ne jamais sortir de ce schéma; je parle de schéma car j'ai travaillé dans plusieurs endroits et il me semble que ces pauses me font du tort: mes collègues sont sympathiques au début mais j'ai comme l'impression que le fait que je ne parle pas dans ces moments là les rend hostiles à la longue (ou bien je suis parano ?)
Désolée de m'être épanchée alors que vous me connaissez si peu mais si ça parle à quelqu'un et que ça peut m'aider à comprendre, ça serait bien pour moi.
Aspie diagnostiquée au CRA de Toulouse
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Re: Conseils pour l'université
Mais en fait il y a plein de sujets intéressant là dessus. Et celui-ci, les études, la sexualité, la bouffe, tout mélangé sur la première page.
Le premier post est hyper angoissant, les règles pour réussir... Aller en cours, etc...
Je n'allais pas en cours, je me suis basé sur mon habileté avec les maths et voir qu'à force, les profs nous demandaient toujours la même chose aux examens pour minimiser à fond mon "travail" et privilégier le début de ma vie enfin seul, sans les parents, libre! Et on arrive sur la sexualité, (gay, bi, ...?) et la gestion du quotidien (oublier de bouffer pendant plusieurs jours). Les addictions? (l'alcool pour se désinhiber dans les relations sociales).
Je suis devenu enseignant (universitaire) et je passe mon temps à casser tous les formatages auprès de mes étudiants, quitte à critiquer mes collègues, à critiquer le système, à me critiquer moi-même. Je ne peux pas m'empêcher de dire ce que je pense aux étudiants, ils doivent entendre les choses vraies. Se rendre compte que les études c'est pas "si" important, qu'ils ont aussi une vie à côté. Les aider au maximum, quitte à mettre des notes élevées pour qu'ils passent car de toute manière le système de "notation" est complètement débile.
En fait, je dois vraiment pas être Aspie. Juste un extra-terrestre sans diagnostique et en fait finalement c'est pas forcément un mal. (démarche lancée au CRA de Bretagne mais restructuration donc premier rendez vous dans ... je sais pas).
Le premier post est hyper angoissant, les règles pour réussir... Aller en cours, etc...
Je n'allais pas en cours, je me suis basé sur mon habileté avec les maths et voir qu'à force, les profs nous demandaient toujours la même chose aux examens pour minimiser à fond mon "travail" et privilégier le début de ma vie enfin seul, sans les parents, libre! Et on arrive sur la sexualité, (gay, bi, ...?) et la gestion du quotidien (oublier de bouffer pendant plusieurs jours). Les addictions? (l'alcool pour se désinhiber dans les relations sociales).
Je suis devenu enseignant (universitaire) et je passe mon temps à casser tous les formatages auprès de mes étudiants, quitte à critiquer mes collègues, à critiquer le système, à me critiquer moi-même. Je ne peux pas m'empêcher de dire ce que je pense aux étudiants, ils doivent entendre les choses vraies. Se rendre compte que les études c'est pas "si" important, qu'ils ont aussi une vie à côté. Les aider au maximum, quitte à mettre des notes élevées pour qu'ils passent car de toute manière le système de "notation" est complètement débile.
En fait, je dois vraiment pas être Aspie. Juste un extra-terrestre sans diagnostique et en fait finalement c'est pas forcément un mal. (démarche lancée au CRA de Bretagne mais restructuration donc premier rendez vous dans ... je sais pas).
Premier RDV CRA de Brest le 22 mai 2015, sorte de "pré-diagnostique" de la part du médecin?? ADI avec ma mère le 2 juillet encore un pré-diagnostique Asperger ET bipolaire... La suite dans un an...
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Re: Conseils pour l'université
ok je vais aller regarder les sujets en première page alors, merci !
je suis d'accord avec toi sur le système de notations c'est débile et très décourageant pour certains élèves !
je suis d'accord avec toi sur le système de notations c'est débile et très décourageant pour certains élèves !
Aspie diagnostiquée au CRA de Toulouse
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Re: Conseils pour l'université
J'en ai encore parlé avec mes étudiants ce soir et c'est une aberration de noter quelqu'un. Je n'ai pas de réelle solution, mais s'entretenir avec les étudiants, voir leur attitude, leur intérêt, leurs questions, et parfois des tests, mais souvent pour réellement être capable de juger si les choses sont assimilées et comment. Noter de façon juste aussi. Regarder le raisonnement plutôt que le résultat. Encourager, donner des pistes pour s'améliorer. Mais non, les collègues diront "ils ne font plus rien, ils ne travaillent pas à la maison, si ils ne réussissent pas c'est qu'ils ne travaillent pas, ils sont dissipés"... J'ai envie d'acheter un M16 et de tous les exploser, ils touchent à mes jeunes et ils n'ont pas le droit. Bande de débiles de profs, ... Désolé, je m'égarreAthéna a écrit :ok je vais aller regarder les sujets en première page alors, merci !
je suis d'accord avec toi sur le système de notations c'est débile et très décourageant pour certains élèves !
Premier RDV CRA de Brest le 22 mai 2015, sorte de "pré-diagnostique" de la part du médecin?? ADI avec ma mère le 2 juillet encore un pré-diagnostique Asperger ET bipolaire... La suite dans un an...
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Re: Conseils pour l'université
en tout cas je comprends tout à fait ce que tu ressens ! c'est assez difficile de faire accepter des méthodes de travail qui sortent de l'ordinaire, ou de ne pas être d'accord avec les autres profs... et quand on est jeune prof débutant, n'en parlons pas ! moi qui pensais que la fac était plus libre à ce niveau là que le secondaire !
Aspie diagnostiquée au CRA de Toulouse
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Re: Conseils pour l'université
Au début j'avais des réticences à être moi-même. Maintenant, je ferme les portes de la salle de TD et je suis moi-même. Les étudiants sont souvent sur le cul en m'entendant et viennent souvent me voir, comme hier "monsieur, j'ai parlé à des étudiants de tel groupe et je sais qu'avec vous je pourrai parler de mes questionnements" ... Je suis libre et j'utilise cette liberté, même si ça froisse d'autres collègues, mes étudiants sont importants, mes collègues Non!Athéna a écrit :en tout cas je comprends tout à fait ce que tu ressens ! c'est assez difficile de faire accepter des méthodes de travail qui sortent de l'ordinaire, ou de ne pas être d'accord avec les autres profs... et quand on est jeune prof débutant, n'en parlons pas ! moi qui pensais que la fac était plus libre à ce niveau là que le secondaire !
Premier RDV CRA de Brest le 22 mai 2015, sorte de "pré-diagnostique" de la part du médecin?? ADI avec ma mère le 2 juillet encore un pré-diagnostique Asperger ET bipolaire... La suite dans un an...
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Re: Conseils pour l'université
Une enquête exhaustive sur les étudiants actuels et anciens avec des troubles du spectre autistique
A comprehensive survey of current and former college students with autism spectrum disorders
Yale J Biol Med.4 mars 2015 - Gelbar NW, Shefyck A, Reichow B.
http://autisme-info.blogspot.fr/2015/03 ... r-les.html
Traduction revue :
Contexte :
Il y a peu de recherches sur les personnes avec des troubles du spectre autistique (TSA) qui ont poursuivi ou poursuivent des études universitaires.
Méthode:
Cette étude visait à augmenter cette lacune dans la littérature en sondant les individus atteints de TSA qui sont actuellement étudiants ou qui ont déjà fréquenté le collège.
Résultats :
Trente-cinq personnes ont rempli un questionnaire en ligne. Ces personnes ont déclaré avoir reçu des soutiens académiques complets qui ont permis leur réussite scolaire. Leurs difficultés signalées dans les domaines sociaux et émotionnels ont reçu moins de soutien. En outre, tous les domaines de la vie du campus n'étaient pas favorables, comme les études à l'étranger et les bureaux des services pour l'emploi qui ont été signalés comme ne comprenant pas les personnes avec TSA.
Conclusions:
Globalement, les résultats de cette enquête indiquent l'importance des associations de défense et la nécessité pour les institutions d'enseignement supérieur d'offrir un soutien complet pour les personnes avec autisme dans les domaines académiques, sociaux et émotionnels pour intégrer efficacement ce groupe dans l'environnement du campus.
Texte original intégral
A comprehensive survey of current and former college students with autism spectrum disorders
Yale J Biol Med.4 mars 2015 - Gelbar NW, Shefyck A, Reichow B.
http://autisme-info.blogspot.fr/2015/03 ... r-les.html
Traduction revue :
Contexte :
Il y a peu de recherches sur les personnes avec des troubles du spectre autistique (TSA) qui ont poursuivi ou poursuivent des études universitaires.
Méthode:
Cette étude visait à augmenter cette lacune dans la littérature en sondant les individus atteints de TSA qui sont actuellement étudiants ou qui ont déjà fréquenté le collège.
Résultats :
Trente-cinq personnes ont rempli un questionnaire en ligne. Ces personnes ont déclaré avoir reçu des soutiens académiques complets qui ont permis leur réussite scolaire. Leurs difficultés signalées dans les domaines sociaux et émotionnels ont reçu moins de soutien. En outre, tous les domaines de la vie du campus n'étaient pas favorables, comme les études à l'étranger et les bureaux des services pour l'emploi qui ont été signalés comme ne comprenant pas les personnes avec TSA.
Conclusions:
Globalement, les résultats de cette enquête indiquent l'importance des associations de défense et la nécessité pour les institutions d'enseignement supérieur d'offrir un soutien complet pour les personnes avec autisme dans les domaines académiques, sociaux et émotionnels pour intégrer efficacement ce groupe dans l'environnement du campus.
Texte original intégral
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Conseils pour l'université
Extrait du Discours de Ségolène Neuville à l’occasion du Comité National Autisme - jeudi 16 avril 2015
Il est également important d’installer rapidement le groupe de travail portant sur l’accompagnement des étudiants atteints de troubles autistiques dans l’enseignement supérieur, sous l’égide du Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Conseils pour l'université
Dans certaines Universités françaises (toutes ?) ils ont du boulot.
Au pôle handicap on m'a même dit que ce serait normal si je n'avais aucun ami à la fac durant plusieurs années. J'ai candidaté ailleurs mais si je ne suis pas pris, je crois que je continuerai pas à la fac. Je préfère encore ne rien faire.
Au pôle handicap on m'a même dit que ce serait normal si je n'avais aucun ami à la fac durant plusieurs années. J'ai candidaté ailleurs mais si je ne suis pas pris, je crois que je continuerai pas à la fac. Je préfère encore ne rien faire.
D'un Z qui ne veut rien dire. Diagnostiqué Asperger en octobre 2013.
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Re: Conseils pour l'université
Sauter dans le vide de l’emploi | Trouble du spectre de l’autisme
15 décembre 2015 Par Marie-Josée Paquette Comeau
Le milieu universitaire se dit prêt à accueillir le nombre grandissant d’étudiants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Cependant, l’écart entre les études et la réalité du marché du travail semble insurmontable pour les jeunes autistes diplômés.
Il est possiblement celui qui pose trop de questions dans le cours. Elle est celle qui ne vous regarde jamais dans les yeux lorsque vous lui parlez. En 2015, ils sont deux fois plus nombreux qu’en 2011 à être sur les bancs d’école postsecondaire, selon les statistiques de l’Association québécoise interuniversitaire des conseillers aux étudiants en situation de handicap. Cette augmentation demande aux universités d’être créatives afin de s’adapter aux personnes autistes, pour qui le monde universitaire et le marché du travail demeurent très hostiles.
Sophie Bruno est autiste et étudiante en génie mécanique à l’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal. Suivie par le Service aux étudiants en situation de handicap de son université, elle travaille avec des tuteurs afin d’approfondir la matière vue dans les cours. «Ma plus grande crainte était la gestion du temps», dit Sophie, qui a reçu son diagnostic de TSA comme un soulagement au début de ses études universitaires. «Je me demandais ce qui clochait chez moi. Tout le monde dit que je suis différente. C’est soulageant quand tu trouves la clé de ton mystère», explique l’étudiante autiste.
Michel Blanchet, un autiste de haut niveau, a pour sa part a reçu son diagnostic à l’âge adulte. Il a perdu plusieurs emplois à cause de sa différence. Une situation qui arrive de moins en moins grâce aux avancés médicales.
Sa méconnaissance du TSA a mené Émilie Robert, conseillère en orientation au Cégep Montmorency, à s’intéresser à cette clientèle. «En recevant mes premiers clients autistes à mon bureau il y a 5 ans, je me suis vite rendue compte qu’il n’y avait pas beaucoup d’informations à propos des autistes», explique-t-elle.
À la suite de nombreuses recherches, elle a publié en mai 2015 l’ouvrage Les personnes autistes et le choix professionnel, qui traite de la relation d’aide avec les jeunes autistes dans un contexte d’orientation scolaire. Dans son ouvrage, elle suggère à ses collègues d’éviter les pièges des discussions abstraites sur les futurs emplois possibles. Les autistes aiment les idées claires et concrètes. «Faire un stage d’un jour ou aider la personne à se trouver un emploi étudiant, à la bibliothèque par exemple, est beaucoup plus efficace que la discussion sur la réalisation de soi», précise l’auteure.
Les autistes universitaires
Émilie Robert considère que le milieu universitaire est «assez» prêt à accueillir les cégépiens atteints d’un TSA. Le milieu universitaire étant plus anonyme, il convient davantage aux autistes, plus solitaires. Par contre, pour ceux qui veulent socialiser, le cadre universitaire semble plus difficile : «Tout est à grande échelle. Pour des autistes qui veulent créer des liens, ça devient intimidant», annote-t-elle.
Le conseiller à l’accueil et intégration au Service d’accueil et de soutien aux étudiants en situation de handicap de l’UQAM, Sylvain Le May, accueille cette année seize étudiants autistes, soit plus du double qu’en 2011. Il explique que l’intégration sociale des autistes est un défi. «On a toujours eu [des étudiants autistes] à l’UQAM, mais la différence est que ceux qui arrivent aujourd’hui ont été plus encadrés par le passé et n’ont donc pas développé assez de stratégies d’adaptation», note Sylvain Le May.
Bien que l’intégration sociale de Sophie Bruno ait été difficile au début, elle s’est maintenant jointe au RockÉTS , le club universitaire scientifique de l’ÉTS qui promeut les sciences spatiales. «J’ai plusieurs connaissances à l’école, mais pas d’amis proches. Je me sens parfois seule et différente», confie Sophie.
Cette réalité préoccupe la conseillère en orientation Émilie Robert. Les étudiants universitaires acquièrent des connaissances qui sont parfois difficilement transférables sur le marché du travail. «Le saut est grand. Je m’inquiète à savoir comment les universités peuvent aider les diplômés à trouver un emploi», souligne-t-elle. Les universités s’attendent, selon elle, à ce que les étudiants développent les compétences transversales nécessaires pour appliquer concrètement les connaissances théoriques à l’aide de stages ou d’emplois d’été.
«Quand on gradue de sciences humaines, il faut être créatif. Il faut être frondeur pour faire valoir notre bac même si ce n’est pas le domaine d’étude demandé par l’employeur. Ce sont des compétences que les autistes ne développent pas», mentionne la conseillère en orientation. Elle recommande aux universités d’avoir au sein de leur service de placement une personne désignée à travailler avec la clientèle plus vulnérable. «Le monde du travail est très anxiogène pour les autistes, le suivi ne doit pas se terminer avec la fin des études», conclut Émilie Robert.
Michel Blanchet, autiste de haut niveau, a galéré cinq ans sur l’aide sociale avant de dénicher un emploi à son image. Il travaille actuellement pour Ludia, développeur de jeux mobiles sur Internet. Diplômé en informatique du Collège Delta, Michel déplore la les préjugés entretenus sur l’autisme par les employeurs. «L’autisme, ça fait peur. Ils pensent qu’on va faire des crises et tout briser, mais c’est de la méconnaissance», pense le technicien en informatique. Maintenant qu’il a un emploi, il se fera un devoir de sensibiliser son employeur à ce type de clientèle.
15 décembre 2015 Par Marie-Josée Paquette Comeau
Le milieu universitaire se dit prêt à accueillir le nombre grandissant d’étudiants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Cependant, l’écart entre les études et la réalité du marché du travail semble insurmontable pour les jeunes autistes diplômés.
Il est possiblement celui qui pose trop de questions dans le cours. Elle est celle qui ne vous regarde jamais dans les yeux lorsque vous lui parlez. En 2015, ils sont deux fois plus nombreux qu’en 2011 à être sur les bancs d’école postsecondaire, selon les statistiques de l’Association québécoise interuniversitaire des conseillers aux étudiants en situation de handicap. Cette augmentation demande aux universités d’être créatives afin de s’adapter aux personnes autistes, pour qui le monde universitaire et le marché du travail demeurent très hostiles.
Sophie Bruno est autiste et étudiante en génie mécanique à l’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal. Suivie par le Service aux étudiants en situation de handicap de son université, elle travaille avec des tuteurs afin d’approfondir la matière vue dans les cours. «Ma plus grande crainte était la gestion du temps», dit Sophie, qui a reçu son diagnostic de TSA comme un soulagement au début de ses études universitaires. «Je me demandais ce qui clochait chez moi. Tout le monde dit que je suis différente. C’est soulageant quand tu trouves la clé de ton mystère», explique l’étudiante autiste.
Michel Blanchet, un autiste de haut niveau, a pour sa part a reçu son diagnostic à l’âge adulte. Il a perdu plusieurs emplois à cause de sa différence. Une situation qui arrive de moins en moins grâce aux avancés médicales.
Sa méconnaissance du TSA a mené Émilie Robert, conseillère en orientation au Cégep Montmorency, à s’intéresser à cette clientèle. «En recevant mes premiers clients autistes à mon bureau il y a 5 ans, je me suis vite rendue compte qu’il n’y avait pas beaucoup d’informations à propos des autistes», explique-t-elle.
À la suite de nombreuses recherches, elle a publié en mai 2015 l’ouvrage Les personnes autistes et le choix professionnel, qui traite de la relation d’aide avec les jeunes autistes dans un contexte d’orientation scolaire. Dans son ouvrage, elle suggère à ses collègues d’éviter les pièges des discussions abstraites sur les futurs emplois possibles. Les autistes aiment les idées claires et concrètes. «Faire un stage d’un jour ou aider la personne à se trouver un emploi étudiant, à la bibliothèque par exemple, est beaucoup plus efficace que la discussion sur la réalisation de soi», précise l’auteure.
Les autistes universitaires
Émilie Robert considère que le milieu universitaire est «assez» prêt à accueillir les cégépiens atteints d’un TSA. Le milieu universitaire étant plus anonyme, il convient davantage aux autistes, plus solitaires. Par contre, pour ceux qui veulent socialiser, le cadre universitaire semble plus difficile : «Tout est à grande échelle. Pour des autistes qui veulent créer des liens, ça devient intimidant», annote-t-elle.
Le conseiller à l’accueil et intégration au Service d’accueil et de soutien aux étudiants en situation de handicap de l’UQAM, Sylvain Le May, accueille cette année seize étudiants autistes, soit plus du double qu’en 2011. Il explique que l’intégration sociale des autistes est un défi. «On a toujours eu [des étudiants autistes] à l’UQAM, mais la différence est que ceux qui arrivent aujourd’hui ont été plus encadrés par le passé et n’ont donc pas développé assez de stratégies d’adaptation», note Sylvain Le May.
Bien que l’intégration sociale de Sophie Bruno ait été difficile au début, elle s’est maintenant jointe au RockÉTS , le club universitaire scientifique de l’ÉTS qui promeut les sciences spatiales. «J’ai plusieurs connaissances à l’école, mais pas d’amis proches. Je me sens parfois seule et différente», confie Sophie.
Cette réalité préoccupe la conseillère en orientation Émilie Robert. Les étudiants universitaires acquièrent des connaissances qui sont parfois difficilement transférables sur le marché du travail. «Le saut est grand. Je m’inquiète à savoir comment les universités peuvent aider les diplômés à trouver un emploi», souligne-t-elle. Les universités s’attendent, selon elle, à ce que les étudiants développent les compétences transversales nécessaires pour appliquer concrètement les connaissances théoriques à l’aide de stages ou d’emplois d’été.
«Quand on gradue de sciences humaines, il faut être créatif. Il faut être frondeur pour faire valoir notre bac même si ce n’est pas le domaine d’étude demandé par l’employeur. Ce sont des compétences que les autistes ne développent pas», mentionne la conseillère en orientation. Elle recommande aux universités d’avoir au sein de leur service de placement une personne désignée à travailler avec la clientèle plus vulnérable. «Le monde du travail est très anxiogène pour les autistes, le suivi ne doit pas se terminer avec la fin des études», conclut Émilie Robert.
Michel Blanchet, autiste de haut niveau, a galéré cinq ans sur l’aide sociale avant de dénicher un emploi à son image. Il travaille actuellement pour Ludia, développeur de jeux mobiles sur Internet. Diplômé en informatique du Collège Delta, Michel déplore la les préjugés entretenus sur l’autisme par les employeurs. «L’autisme, ça fait peur. Ils pensent qu’on va faire des crises et tout briser, mais c’est de la méconnaissance», pense le technicien en informatique. Maintenant qu’il a un emploi, il se fera un devoir de sensibiliser son employeur à ce type de clientèle.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Conseils pour l'université
Le guide pédagogique de l'université de Laval (Québec) pour 2015 :
https://www.aide.ulaval.ca/wp-content/u ... perger.pdf
Beaucoup de pages intéressantes :
https://www.aide.ulaval.ca/situation-de ... sentation/
https://www.aide.ulaval.ca/wp-content/u ... perger.pdf
Beaucoup de pages intéressantes :
https://www.aide.ulaval.ca/situation-de ... sentation/
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Conseils pour l'université
Israël va ouvrir sa première université pour étudiants autistes
Les études pré-doctorales du BE Academic College prépareront aussi les personnes avec des troubles d’apprentissage au monde du travail
Times of Israel Staff 30 décembre 2015, 14:27
Le campus du lycée de Beit Ekstein à Givatayim. (Crédit : capture d'écran YouTube)
La première université d’Israël destinée spécifiquement aux étudiants souffrant d’autisme, du syndrome d’Asperger ou de troubles d’apprentissage complexes devrait ouvrir en mars 2016.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l'info Inscription gratuite!
Selon le site d’informations NRG, le BE Academic College sera une collaboration entre Beit Ekstein, une organisation qui fournit des services à des personnes ayant divers troubles d’apprentissage ou du développement, et l’université ouverte, une institution d’éducation à distance avec des locaux dans tout le pays.
« D’une étroite familiarité avec le monde des étudiants ayant des troubles de l’apprentissage est venue la mise en place du BE Academic College, dont l’objectif est de rendre l’éducation académique possible en construisant un programme de soutien adapté », a déclaré Beit Ekstein dans un communiqué annonçant l’ouverture prochaine de l’institution.
La nouvelle institution sera hébergée sur le campus de Beit Ekstein à Givatayim, en banlieue de Tel Aviv. Elle offrira trois parcours interdisciplinaires qui prépareront sa population cible au monde du travail. Les programmes annoncés par l’académie sont psychologie et éducation, économie et informatique, et psychologie et communications.
L’une des caractéristiques de la nouvelle université sera l’élimination des critères d’admission, donnant aux personnes avec des troubles de l’apprentissage ou du développement une chance de commencer à étudier pour un diplôme sans conditions préalables.
En plus d’offrir une instruction spécialisée dans leur domaine d’étude aux étudiants, les programmes fourniront aussi des ateliers sur les métiers et des conseils sur la planification pour le monde extérieur. De plus, les étudiants auront un soutien pour leurs besoins émotionnels et sociaux.
Après avoir achevé le programme de quatre ans, les étudiants recevront un diplôme de l’université ouverte, une institution officiellement accréditée par le conseil de l’éducation supérieure israélien.
Sur son site internet, Beit Ekstein s’auto-décrit comme un pionnier du concept d’inclusion en Israël pour les personnes avec les handicaps suivants : retards mentaux, lésions cérébrales bénignes, troubles de l’apprentissage, autisme et syndrome d’Asperger. L’organisation fournit à ces populations une aide pour l’hébergement, l’emploi et les services éducatifs.
L’organisation gère un certain nombre d’écoles élémentaires et de lycées dans le pays, dont deux à Givatayim.
Selon la société israélienne des enfants autistes, un bébé israélien sur 100 est diagnostiqué autiste chaque année. Des initiatives liées à l’autisme et aux troubles de l’apprentissage ont récemment été mises en place en Israël.
L’armée israélienne a commencé à proposer des opportunités aux soldats autistes avec son programme Roim Rachok (« Voir loin »), les incorporant dans les unités de renseignement où ils déchiffrent les photos de reconnaissance aérienne pour fournir des informations aux soldats combattants en amont des missions.
Roim Rachok aide les personnes autistes à intégrer l'armée israélienne et leur permet de servir à des positions clés (Crédit : Autorisation de l'armée israélienne)
D’autres programmes forment des candidats à être des électriciens militaires, qui gèrent des outils comme des lunettes de vision nocturne, ou des techniciens optiques, qui travaillent avec des binoculaires.
En août, le premier centre de recherche sur l’autisme du Moyen-Orient a été établi à Jérusalem par l’université hébraïque et le centre médical Hadassah.
Le centre sur l’autisme est un effort collaboratif et pluridisciplinaire impliquant plusieurs facultés des deux institutions, ancré à la faculté de médecine de l’université hébraïque.
Le centre rassemble en une communauté des recherches de pointe, des services cliniques, des formations de pointe, et de l’éducation pour les professionnels et les parents.
David Shamah et Ben Sales ont contribué à cet article.
PS : sur l'emploi dans l'armée israélienne Les autistes au sein de Tsahal : rencontrez les génies de l’Unité spéciale des Renseignements 9900
Les études pré-doctorales du BE Academic College prépareront aussi les personnes avec des troubles d’apprentissage au monde du travail
Times of Israel Staff 30 décembre 2015, 14:27
Le campus du lycée de Beit Ekstein à Givatayim. (Crédit : capture d'écran YouTube)
La première université d’Israël destinée spécifiquement aux étudiants souffrant d’autisme, du syndrome d’Asperger ou de troubles d’apprentissage complexes devrait ouvrir en mars 2016.
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Selon le site d’informations NRG, le BE Academic College sera une collaboration entre Beit Ekstein, une organisation qui fournit des services à des personnes ayant divers troubles d’apprentissage ou du développement, et l’université ouverte, une institution d’éducation à distance avec des locaux dans tout le pays.
« D’une étroite familiarité avec le monde des étudiants ayant des troubles de l’apprentissage est venue la mise en place du BE Academic College, dont l’objectif est de rendre l’éducation académique possible en construisant un programme de soutien adapté », a déclaré Beit Ekstein dans un communiqué annonçant l’ouverture prochaine de l’institution.
La nouvelle institution sera hébergée sur le campus de Beit Ekstein à Givatayim, en banlieue de Tel Aviv. Elle offrira trois parcours interdisciplinaires qui prépareront sa population cible au monde du travail. Les programmes annoncés par l’académie sont psychologie et éducation, économie et informatique, et psychologie et communications.
L’une des caractéristiques de la nouvelle université sera l’élimination des critères d’admission, donnant aux personnes avec des troubles de l’apprentissage ou du développement une chance de commencer à étudier pour un diplôme sans conditions préalables.
En plus d’offrir une instruction spécialisée dans leur domaine d’étude aux étudiants, les programmes fourniront aussi des ateliers sur les métiers et des conseils sur la planification pour le monde extérieur. De plus, les étudiants auront un soutien pour leurs besoins émotionnels et sociaux.
Après avoir achevé le programme de quatre ans, les étudiants recevront un diplôme de l’université ouverte, une institution officiellement accréditée par le conseil de l’éducation supérieure israélien.
Sur son site internet, Beit Ekstein s’auto-décrit comme un pionnier du concept d’inclusion en Israël pour les personnes avec les handicaps suivants : retards mentaux, lésions cérébrales bénignes, troubles de l’apprentissage, autisme et syndrome d’Asperger. L’organisation fournit à ces populations une aide pour l’hébergement, l’emploi et les services éducatifs.
L’organisation gère un certain nombre d’écoles élémentaires et de lycées dans le pays, dont deux à Givatayim.
Selon la société israélienne des enfants autistes, un bébé israélien sur 100 est diagnostiqué autiste chaque année. Des initiatives liées à l’autisme et aux troubles de l’apprentissage ont récemment été mises en place en Israël.
L’armée israélienne a commencé à proposer des opportunités aux soldats autistes avec son programme Roim Rachok (« Voir loin »), les incorporant dans les unités de renseignement où ils déchiffrent les photos de reconnaissance aérienne pour fournir des informations aux soldats combattants en amont des missions.
Roim Rachok aide les personnes autistes à intégrer l'armée israélienne et leur permet de servir à des positions clés (Crédit : Autorisation de l'armée israélienne)
D’autres programmes forment des candidats à être des électriciens militaires, qui gèrent des outils comme des lunettes de vision nocturne, ou des techniciens optiques, qui travaillent avec des binoculaires.
En août, le premier centre de recherche sur l’autisme du Moyen-Orient a été établi à Jérusalem par l’université hébraïque et le centre médical Hadassah.
Le centre sur l’autisme est un effort collaboratif et pluridisciplinaire impliquant plusieurs facultés des deux institutions, ancré à la faculté de médecine de l’université hébraïque.
Le centre rassemble en une communauté des recherches de pointe, des services cliniques, des formations de pointe, et de l’éducation pour les professionnels et les parents.
David Shamah et Ben Sales ont contribué à cet article.
PS : sur l'emploi dans l'armée israélienne Les autistes au sein de Tsahal : rencontrez les génies de l’Unité spéciale des Renseignements 9900
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Conseils pour l'université
Je trouve que c'est vraiment une très bonne nouvelle,ça à l'air très bien organisé,parrainé par des instances importantes,c'est un très beau geste et une grande initiative des institutions de ce pays .
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Re: Conseils pour l'université
Ouais, très bonne nouvelle. Faudrait faire de même en Suisse, en France, en Belgique, etc.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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