Le langage/les mots comme une langue étrangère
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Le langage/les mots comme une langue étrangère
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Modifié en dernier par Nel Blu le mercredi 31 décembre 2014 à 2:53, modifié 1 fois.
Diag TSA 2015
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Re: Le langage/les mots comme une langue étrangère
Pour les longues phrases, non, je n'en fait pas trop.
Il m'arrive parfois d'utiliser du vocabulaire "savant". Cela vient sûrement de mon habitude de lire des pdf sur les sciences, et pas des magazines "psychologie de comptoir". Disons que, pour le vocabulaire, le vocabulaire scientifique est plus formel, plus univoque, beaucoup moins souvent polysémique, beaucoup moins souvent connoté. Les personnes non autistes ne discutent pas au quotidien de façon scientifique. Les personnes qui baignent dans la science (étude, enseignement, recherche, etc.) ont plus l'habitude du vocabulaire formel scientifique que les personnes qui n'y baignent pas. Idem pour les sports : je ne m'y connais pas en vocabulaire de football parce que je ne fais pas de football. Je m'y connais mieux en vocabulaire du jeu d'échecs. Je m'y connais mieux en vocabulaire québécois qu'en vocabulaire breton ou chti.
Il m'arrive parfois de parler trop vite, c'est que je suis parfois pressé.
Mais, globalement, j'ai pris l'habitude de parler lentement. Par contre, pour varier mon intonation, ça dépend des contextes. Si c'est pour adapter mon intonation à une histoire <en français suisse> que je raconte à un enfant, ça va. Si c'est pour adapter mon intonation à un discours politique (pour galvaniser les foules), je n'ai pas encore vraiment d'expérience dans le domaine. Je commence à m'habituer à adapter mon intonation au bluff (au poker ; mais bon, il faut habituer tout le langage non verbal, pas seulement l'intonation... et ce n'est pas gagné...).
Il arrive que nos manières de parler ne soient pas adaptées aux personnes non autistes. Aux personnes non autistes, le langage verbal joue un piètre rôle à côté du langage non verbal. La variation d'intonation, la variation de vitesse, la variation du regard, la variation de la gestuelle, tout cela va "parler" à la plupart des personnes non autistes. On doit essayer d'être un peu plus théâtral, même si ce n'est pas aussi spontané chez nous que chez les personnes non autistes. La vie est une pièce de théâtre. Exemple avec la circulation routière :
- Je marche vers un passage piéton. Il y a des voitures qui viennent des deux côtés. Il n'y a pas de feux. Je veux traverser et dois donc regarder à gauche comme à droite. Je regarde le chauffeur, dans les yeux
, qui vient de la gauche. Il me fait signe de la main (de sa droite à sa gauche), que je peux passer. Je regarde la chauffeuse, dans les yeux aussi, qui vient de ma droite. Elle me fait signe de la main (de sa gauche à sa droite). J'avance alors. Je remercie alors le chauffeur de gauche, en levant l'avant-bras* main ouverte et en regardant dans les yeux. Je continue d'avance. Je remercie la chauffeuse de droite, en levant l'avant-bras* main ouverte et en regardant dans les yeux.
(* pas tout le bras) Notez que cette habitude de communication entre différents acteurs de la route a tendance à se perdre dans pas mal de grandes villes.
Pour ma part, j'écoute beaucoup, histoire d'adapter ma manière de parler à chaque autre personne.
Il m'arrive parfois d'utiliser du vocabulaire "savant". Cela vient sûrement de mon habitude de lire des pdf sur les sciences, et pas des magazines "psychologie de comptoir". Disons que, pour le vocabulaire, le vocabulaire scientifique est plus formel, plus univoque, beaucoup moins souvent polysémique, beaucoup moins souvent connoté. Les personnes non autistes ne discutent pas au quotidien de façon scientifique. Les personnes qui baignent dans la science (étude, enseignement, recherche, etc.) ont plus l'habitude du vocabulaire formel scientifique que les personnes qui n'y baignent pas. Idem pour les sports : je ne m'y connais pas en vocabulaire de football parce que je ne fais pas de football. Je m'y connais mieux en vocabulaire du jeu d'échecs. Je m'y connais mieux en vocabulaire québécois qu'en vocabulaire breton ou chti.

Il m'arrive parfois de parler trop vite, c'est que je suis parfois pressé.

Il arrive que nos manières de parler ne soient pas adaptées aux personnes non autistes. Aux personnes non autistes, le langage verbal joue un piètre rôle à côté du langage non verbal. La variation d'intonation, la variation de vitesse, la variation du regard, la variation de la gestuelle, tout cela va "parler" à la plupart des personnes non autistes. On doit essayer d'être un peu plus théâtral, même si ce n'est pas aussi spontané chez nous que chez les personnes non autistes. La vie est une pièce de théâtre. Exemple avec la circulation routière :
- Je marche vers un passage piéton. Il y a des voitures qui viennent des deux côtés. Il n'y a pas de feux. Je veux traverser et dois donc regarder à gauche comme à droite. Je regarde le chauffeur, dans les yeux

(* pas tout le bras) Notez que cette habitude de communication entre différents acteurs de la route a tendance à se perdre dans pas mal de grandes villes.
Pour ma part, j'écoute beaucoup, histoire d'adapter ma manière de parler à chaque autre personne.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Le langage/les mots comme une langue étrangère
Je trouve que ton long premier paragraphe répond à cette question, non?Eole Lienne a écrit : On dirait je parle une langue étrangère pour quasiment tout le monde, pourtant je ne vois pas en quoi ?
La plupart des gens attendent des efforts que ce soit sur la forme ou le fond, que tu aies ou non raison au final sur la terminologie importe peu dans ce domaine: pour échanger il faut plus ou moins adopter le même niveau de langage.
Ça implique par exemple de se limiter aux mots d'usage courant du dictionnaire (du moins à l'oral), quitte à utiliser leur signification "comme à la télé", même à mauvais escient. Ça implique aussi que certain sujet "techniques" sont inaccessibles pour une conversation courante.
De la même manière, n'est-ce pas toi plutôt que tes interlocuteurs qui serait le plus à même de "réorganiser" le fil de ta pensée, quand tu l'exprime d'une façon qui me semble (à ta façon de la décrire) décousue.
Personnellement, je fais ce type d'efforts ou du moins j'essaie.
Même si on peut penser que c'est clairement du temps perdu parce que non consacré à la réflexion en elle même, c'est - je trouve - un préalable à la possible compréhension mutuelle.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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