Bernard Golse sur l'autisme
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Comme si l'autisme était contagieux
Par BERNARD GOLSE Pédo-psychiatre et psychanalyste, hôpital Necker-Enfants malades - Libération 23.09.2009
Nous vivons, décidément, une bien curieuse époque en matière d’autisme infantile, une époque qui n’est pas seulement antipsychanalytique, mais plus fondamentalement anti- psychiatrique, voire antimédicale. Un certain nombre de parents d’enfants autistes considèrent en effet désormais que les troubles envahissants du développement sont d’ordre purement neurodéveloppemental, qu’ils répondent à un modèle causal linéaire et que, comme tels, ils n’appellent pas de mesure d’aide psychothérapeutique, mais seulement des approches éducatives, rééducatives et pédagogiques spécialisées.
En tant que responsable, à l’hôpital Necker-Enfants malades, de l’un des cinq centres d’évaluation et de diagnostic de l’autisme du Centre de ressources autisme Ile-de-France (Craif), à côté des services de pédopsychiatrie des hôpitaux Robert-Debré, la Pitié-Salpêtrière, Bicêtre et Sainte-Anne, je persiste à penser que l’origine des troubles envahissants du développement répond fondamentalement à un ensemble de causes multiples et variables selon chaque enfant, d’où la nécessité de recourir à une approche multidimensionnelle, une approche qui associe de manière adaptée à chaque cas, diverses mesures d’aide appartenant aux trois registres du soin, de l’éducation et de la pédagogie. Et ceci, sur le fond d’une intégration scolaire digne de ce nom, ce qui n’est pas encore le cas, tant s’en faut, en dépit de la loi de 2005.
Personnellement, je pense que certaines techniques éducatives spécialisées peuvent être les bienvenues, que certaines rééducations (orthophonique ou psychomotrice) sont, à un moment ou à un autre, toujours nécessaires, mais que les psychothérapies psychanalytiques ont encore une place importante à tenir, moins pour éclairer sur la cause intime de l’autisme, que pour nous aider à mieux comprendre le monde interne de ces enfants dont les souffrances sont immenses, et dont les progrès eux-mêmes ne vont pas sans faire surgir des angoisses qui doivent être continûment élaborées pour ne pas freiner l’évolution des enfants, et pour leur permettre de s’adapter à leurs nouveaux fonctionnements. Je plaide donc, encore une fois, pour une approche résolument multidimensionnelle de ces pathologies si douloureuses.
Au moment même où une vision intégrative commence à émerger, vision intégrative centrée, notamment, sur les troubles de la sensorialité des enfants autistes qui les empêcheraient d’accéder normalement à l’intersubjectivité (capacité de savoir que l’autre existe et capacité de savoir que soi et l’autre, cela fait deux), on voit certaines associations de parents attaquer et insulter gravement les pédopsychiatres, voire certains centres d’évaluation et de diagnostic de l’autisme qui, pourtant, travaillent tous en conformité absolue avec les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) en matière de dépistage précoce et de diagnostic des troubles envahissants du développement, comme vient de le rappeler énergiquement le Craif.
L’une de ces associations (association Léa pour Samy) prône, de manière caricaturale, la méthode ABA (Analysis Behaviour Applied ou «analyse appliquée du comportement») comme la seule méthode utile et validée, ce qui appellerait de multiples commentaires, car cette méthode de conditionnement est ancienne (en dépit de son aura de modernité), et parce que ses supposées validations demeurent encore très contestables et contestées. Mon propos n’est pas de polémiquer avec cette association qui vient d’ailleurs d’être déboutée par la ministre Roselyne Bachelot dans sa demande de moratoire envers le Programme hospitalier de recherche clinique sur la technique du «packing» (une technique de soin) mis en place par le professeur Pierre Delion (chef de service de pédopsychiatrie au CHU de Lille), dans des conditions légales et rigoureuses. Mon propos est de dire que toute méthode qui se présente comme la seule méthode légitime, se trouve, à mon sens, ipso facto, disqualifiée, car si le tout thérapeutique a échoué, le tout pédagogique et le tout éducatif échoueront de même.
Les enfants autistes ont du mal à généraliser leurs apprentissages, du mal à anticiper, et du mal à faire une synthèse de leurs diverses perceptions sensorielles.
Or, tout se passe un petit peu, aujourd’hui, comme si l’autisme était «contagieux», comme s’il amenait les professionnels à fonctionner eux-mêmes de manière autistique et clivée, en s’arc-boutant sur une méthode unique au détriment d’une véritable approche multidimensionnelle et intégrative. L’autisme autistise… et il fait le jeu d’un consensus plus ou moins implicite entre les médias et le grand public, pour évacuer toute forme de complexité qui nous confronte inéluctablement à la souffrance, à la sexualité et à la mort. Or, le développement psychique n’est pas simple, les troubles du développement ne le sont pas davantage, et vouloir le faire croire est une pure escroquerie.
En février, avec le service de neuro-imagerie de l’hôpital Necker-Enfants malades (professeur Francis Brunelle), nous avons participé à une séance de l’Académie nationale de médecine consacrée à une approche intégrative de l’autisme infantile, avec la présentation de résultats concernant un dysfonctionnement du lobe temporal supérieur qui peut désormais être compris à la fois dans l’optique des neurosciences et dans celle de la psychopathologie psychanalytique. Ce serait donc vraiment dommage de se laisser happer par des divisions haineuses et conceptuellement coûteuses, car les enfants autistes ont mieux à faire que de nous voir les imiter dans des querelles et des divisions interprofessionnelles à valeur de clivage, à l’image de leur propre fonctionnement.
Par BERNARD GOLSE Pédo-psychiatre et psychanalyste, hôpital Necker-Enfants malades - Libération 23.09.2009
Nous vivons, décidément, une bien curieuse époque en matière d’autisme infantile, une époque qui n’est pas seulement antipsychanalytique, mais plus fondamentalement anti- psychiatrique, voire antimédicale. Un certain nombre de parents d’enfants autistes considèrent en effet désormais que les troubles envahissants du développement sont d’ordre purement neurodéveloppemental, qu’ils répondent à un modèle causal linéaire et que, comme tels, ils n’appellent pas de mesure d’aide psychothérapeutique, mais seulement des approches éducatives, rééducatives et pédagogiques spécialisées.
En tant que responsable, à l’hôpital Necker-Enfants malades, de l’un des cinq centres d’évaluation et de diagnostic de l’autisme du Centre de ressources autisme Ile-de-France (Craif), à côté des services de pédopsychiatrie des hôpitaux Robert-Debré, la Pitié-Salpêtrière, Bicêtre et Sainte-Anne, je persiste à penser que l’origine des troubles envahissants du développement répond fondamentalement à un ensemble de causes multiples et variables selon chaque enfant, d’où la nécessité de recourir à une approche multidimensionnelle, une approche qui associe de manière adaptée à chaque cas, diverses mesures d’aide appartenant aux trois registres du soin, de l’éducation et de la pédagogie. Et ceci, sur le fond d’une intégration scolaire digne de ce nom, ce qui n’est pas encore le cas, tant s’en faut, en dépit de la loi de 2005.
Personnellement, je pense que certaines techniques éducatives spécialisées peuvent être les bienvenues, que certaines rééducations (orthophonique ou psychomotrice) sont, à un moment ou à un autre, toujours nécessaires, mais que les psychothérapies psychanalytiques ont encore une place importante à tenir, moins pour éclairer sur la cause intime de l’autisme, que pour nous aider à mieux comprendre le monde interne de ces enfants dont les souffrances sont immenses, et dont les progrès eux-mêmes ne vont pas sans faire surgir des angoisses qui doivent être continûment élaborées pour ne pas freiner l’évolution des enfants, et pour leur permettre de s’adapter à leurs nouveaux fonctionnements. Je plaide donc, encore une fois, pour une approche résolument multidimensionnelle de ces pathologies si douloureuses.
Au moment même où une vision intégrative commence à émerger, vision intégrative centrée, notamment, sur les troubles de la sensorialité des enfants autistes qui les empêcheraient d’accéder normalement à l’intersubjectivité (capacité de savoir que l’autre existe et capacité de savoir que soi et l’autre, cela fait deux), on voit certaines associations de parents attaquer et insulter gravement les pédopsychiatres, voire certains centres d’évaluation et de diagnostic de l’autisme qui, pourtant, travaillent tous en conformité absolue avec les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) en matière de dépistage précoce et de diagnostic des troubles envahissants du développement, comme vient de le rappeler énergiquement le Craif.
L’une de ces associations (association Léa pour Samy) prône, de manière caricaturale, la méthode ABA (Analysis Behaviour Applied ou «analyse appliquée du comportement») comme la seule méthode utile et validée, ce qui appellerait de multiples commentaires, car cette méthode de conditionnement est ancienne (en dépit de son aura de modernité), et parce que ses supposées validations demeurent encore très contestables et contestées. Mon propos n’est pas de polémiquer avec cette association qui vient d’ailleurs d’être déboutée par la ministre Roselyne Bachelot dans sa demande de moratoire envers le Programme hospitalier de recherche clinique sur la technique du «packing» (une technique de soin) mis en place par le professeur Pierre Delion (chef de service de pédopsychiatrie au CHU de Lille), dans des conditions légales et rigoureuses. Mon propos est de dire que toute méthode qui se présente comme la seule méthode légitime, se trouve, à mon sens, ipso facto, disqualifiée, car si le tout thérapeutique a échoué, le tout pédagogique et le tout éducatif échoueront de même.
Les enfants autistes ont du mal à généraliser leurs apprentissages, du mal à anticiper, et du mal à faire une synthèse de leurs diverses perceptions sensorielles.
Or, tout se passe un petit peu, aujourd’hui, comme si l’autisme était «contagieux», comme s’il amenait les professionnels à fonctionner eux-mêmes de manière autistique et clivée, en s’arc-boutant sur une méthode unique au détriment d’une véritable approche multidimensionnelle et intégrative. L’autisme autistise… et il fait le jeu d’un consensus plus ou moins implicite entre les médias et le grand public, pour évacuer toute forme de complexité qui nous confronte inéluctablement à la souffrance, à la sexualité et à la mort. Or, le développement psychique n’est pas simple, les troubles du développement ne le sont pas davantage, et vouloir le faire croire est une pure escroquerie.
En février, avec le service de neuro-imagerie de l’hôpital Necker-Enfants malades (professeur Francis Brunelle), nous avons participé à une séance de l’Académie nationale de médecine consacrée à une approche intégrative de l’autisme infantile, avec la présentation de résultats concernant un dysfonctionnement du lobe temporal supérieur qui peut désormais être compris à la fois dans l’optique des neurosciences et dans celle de la psychopathologie psychanalytique. Ce serait donc vraiment dommage de se laisser happer par des divisions haineuses et conceptuellement coûteuses, car les enfants autistes ont mieux à faire que de nous voir les imiter dans des querelles et des divisions interprofessionnelles à valeur de clivage, à l’image de leur propre fonctionnement.
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Et quelle méthode ?Jean a écrit : Mon propos n’est pas de polémiquer avec cette association qui vient d’ailleurs d’être déboutée par la ministre Roselyne Bachelot dans sa demande de moratoire envers le Programme hospitalier de recherche clinique sur la technique du «packing» (une technique de soin)
Il serait bon de connaitre les réactions de CE monsieur s'il en subissait lui-même l'usage, contraint et forcé !!!!!!!!!!!
Rien n'est plus important pour moi que d'entendre mon fils rire tous les jours
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- Prolifique
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L'erreur (à mon avis) dans le texte de B. Golse, c'est de vouloir appliquer les théories psychanalytiques du monde des NT (qui marchent peut-être pour eux, pourquoi pas) au monde de l'autisme, où le fonctionnement est différent (je pense à la phrase "un emplâtre sur une jambe de bois").
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
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Cet erreur (aussi a mon avis ) s'applique non seulement aux theories psychanalatiques, mais aussi au medication et la prise en charge souvent proposé. Dés l'instant que ces soi disant Spés ne prennent pas en compte la difference de fonctionnement (pourtant ils en parlent a la longueur de la journée) entr NT et NAT, ils vont continuer a faire des erreurs monumentales aux frais des NAT.
Ceci est justement "l'approche multidimensionnelle" que je trouve perspicace...sauf que c'est rare de trouver des Spés formés a l'autisme. Ici en IDF c'est impossible d'avoir un RDV avec un Psy (on a besoin pour l'ordonnance de Concerta) et je demande meme pas un Psy formé en autisme!! Impossible egalement une orthophoniste (surtout pour adultes) psychomotricien etc.
Ceci est justement "l'approche multidimensionnelle" que je trouve perspicace...sauf que c'est rare de trouver des Spés formés a l'autisme. Ici en IDF c'est impossible d'avoir un RDV avec un Psy (on a besoin pour l'ordonnance de Concerta) et je demande meme pas un Psy formé en autisme!! Impossible egalement une orthophoniste (surtout pour adultes) psychomotricien etc.
Suzanne, la vieille qui blatere, maman de Loic 29 ans
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Si je comprends bien (je me fie a mon traduction ) il veut que nos NAT consultent pour qu'eux apprennent? Et quelle aide ca donne a nos NAT? Les souffrances sont muliplié en sachant qu'on consulte pour etre cobaye!les psychothérapies psychanalytiques ont encore une place importante à tenir, moins pour éclairer sur la cause intime de l’autisme, que pour nous aider à mieux comprendre le monde interne de ces enfants dont les souffrances sont immenses,
Si ils sont si peu enseigné dans l'autisme, comment ils peuvent "dicté" aux parents, a l'entourage, l'attitude a adopter? On dit toujours que nous, on apprends sur le tas, non pas par choix, mais par necessité, on fait des erreurs, certes, mais d'accepter la raisonnement d'une personne qui n'a pas de "vecue" me semble inutile.
J'ai apprecié d'autant plus le formation de CD en sachant qu'il vit tous les jours ce que nous vivons.
Suzanne, la vieille qui blatere, maman de Loic 29 ans
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Tu as raison Maho.
Non seulement prendre les enfants pour des cobayes mais pour les torturer. Ils savent très bien ce qu'ils font aux enfants avec les médicaments et le packing.
Ce packing ressemble beaucoup à une privation de stimuli sensoriel, qui est une méthode de torture psychologique très grave. La privation de stimuli sensoriels conduit rapidement aux hallucinations, Ses effets peuvent être accentués avec les médicaments.
L'effet escompté est une régression, Dans l'étude, le critère de réussite sera essentiellement le sous-score irritabilité, or, être irritable c'est déjà se révolter, exprimer une demande, même si cette demande n'est pas comprise. Quelqu'un qui aura régressé sera plus amorphe mais moins irritable, plus docile, et ils inscriront un succés du packing,
Pour faire passer leur approche, ils ont plusieurs techniques. La première est de culpabiliser les parents, une autre est de se flatter de tous ses titres, ensuite, dire que leur spécialité est très difficile et complexe, faisant ainsi croire à l'interlocuteur qu'il est vain d'essayer de s'instruire,
Ce sont des méthodes qui marchent avec les NT.
Non seulement prendre les enfants pour des cobayes mais pour les torturer. Ils savent très bien ce qu'ils font aux enfants avec les médicaments et le packing.
Ce packing ressemble beaucoup à une privation de stimuli sensoriel, qui est une méthode de torture psychologique très grave. La privation de stimuli sensoriels conduit rapidement aux hallucinations, Ses effets peuvent être accentués avec les médicaments.
L'effet escompté est une régression, Dans l'étude, le critère de réussite sera essentiellement le sous-score irritabilité, or, être irritable c'est déjà se révolter, exprimer une demande, même si cette demande n'est pas comprise. Quelqu'un qui aura régressé sera plus amorphe mais moins irritable, plus docile, et ils inscriront un succés du packing,
Pour faire passer leur approche, ils ont plusieurs techniques. La première est de culpabiliser les parents, une autre est de se flatter de tous ses titres, ensuite, dire que leur spécialité est très difficile et complexe, faisant ainsi croire à l'interlocuteur qu'il est vain d'essayer de s'instruire,
Ce sont des méthodes qui marchent avec les NT.
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je redit ce que je pense de bernard golse je pense quil ne se preoccupe pas des penser autre des personne portant un ted et quil veut juste les faire taires et les soigner avec des methode plus que INUTILE EN SACHANT QUE LA PSYCHOMOTRICITEE NA JAMAIS SERVI A MA FILLE!!
et de plus cest pas avec une seance tous les mois que les choses avances!!!!
que la psychanalyse ne sert a rien cela rend encore plus anxieux un patient atteint du ted!!!!!!
et le packing cest barbare!!!!!!!!!!! cest honteux !!!!!!
et les droit de lenfant la dedans sont tils respectes ?
NON IL NE LE SONT PAS!!!
alors se monsieur goles ferrais mieux de se taire avec ces theories a la con!!!
et de plus cest pas avec une seance tous les mois que les choses avances!!!!
que la psychanalyse ne sert a rien cela rend encore plus anxieux un patient atteint du ted!!!!!!
et le packing cest barbare!!!!!!!!!!! cest honteux !!!!!!
et les droit de lenfant la dedans sont tils respectes ?
NON IL NE LE SONT PAS!!!
alors se monsieur goles ferrais mieux de se taire avec ces theories a la con!!!
bonjour a tous j'"ai deux enfants une petite fille de trois ans ki est asperger et un petit garcon de 1 et demi je suis ici pour avoir un peu de soutiens et de conseils merci d'avance
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Je trouve très intéressant ce qu'écrit Nicolew (elle prend la peine de résumer), mais je préférerais que cela soit dans le sujet sur le packing ... et non dans le sujet sur Golse.
Bien qu'ils donnent l'impression d'être deux frères jumeaux en autisme, en se soutenant l'un l'autre, je trouve plus intéressant ce qu'explique Delion et ce qu'il fait (au risque de choquer beaucoup de monde) que les théorisations de B. Golse qui n'ont qu'une fonction, selon moi : faire en sorte que le minimum change dans les pratiques des psys.
Bien qu'ils donnent l'impression d'être deux frères jumeaux en autisme, en se soutenant l'un l'autre, je trouve plus intéressant ce qu'explique Delion et ce qu'il fait (au risque de choquer beaucoup de monde) que les théorisations de B. Golse qui n'ont qu'une fonction, selon moi : faire en sorte que le minimum change dans les pratiques des psys.
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Re: Bernard Golse sur l'autisme
Autisme : pour l’accès aux choix des thérapies
Par MICHEL CAFFAREL parent à Toulouse
Libération du 22 octobre
Suite à l’article du Pr Bernard Golse (Libération du 23 septembre), il me semble important que les lecteurs disposent du point de vue d’un parent d’enfant autiste. La lecture de cet article ne peut que donner un sentiment désagréable de querelles intestines, de confrontations violentes entre idéologies exclusives.
Je voudrais dégager quelques points fondamentaux, en évitant autant que possible les polémiques. Les éléments de réflexion qui suivent, issus de l’expérience d’un parent, sont forcément très personnels. Toutefois, pour avoir fréquenté de nombreux autres parents, je suis convaincu qu’ils représentent bien plus que ma propre opinion. Le premier élément important,c’est que les parents d’enfants autistes ne sont pas des idéologues ; dans leur grande majorité, ils ne défendent aucune chapelle. Ils sont simplement, comme tous les parents du monde face à la détresse de leur enfant, à la recherche de la prise en charge la plus adaptée. Deuxièmement, les parents découvrent assez rapidement (grâce aux forums de discussion des associations de parents des pays francophones, à la consultation de documents) qu’en ce qui concerne la prise en charge de l’autisme, la France est un cas singulier.
Pour faire simple, dans la majorité des pays, la prise en charge repose essentiellement sur des thérapeutiques dites «éducatives» alors qu’en France, les prises en charge sont quasi exclusivement d’inspiration psychanalytique. Dire cela ne signifie pas forcément que la France est dans l’erreur et que la psychanalyse est hors jeu. Mais cela signifie concrètement que les parents se retrouvent au quotidien dans un environnement institutionnel très différent de ce qu’on trouve ailleurs.
Troisième point, pour moi fondamental : les parents français découvrent très vite qu’ils n’ont pas le choix. En France, intégrer un service public de prise en charge de l’autisme (hôpital de jour, centre médico-psycho-pédagogique ou CMPP, et institut médico-éducatif, IME), cela veut dire ne se voir proposer que l’approche psychanalytique (les exceptions sont rares). Les enfants autistes n’ont pas accès aux prises en charge éducatives pratiquées ailleurs. Imaginez-vous dans la situation où on vous explique qu’il y a un remède français pour votre enfant, et un autre remède utilisé partout ailleurs auquel vous n’avez pas accès ! Vous voulez au miminum avoir la possibilité de choisir, cela semble légitime et n’a rien à voir avec un débat sur la validité de telle ou telle prise en charge. Ce point est à l’origine de l’exode bien connu de parents d’enfants autistes du Nord de la France vers les établissements belges, à la recherche de ce qui n’existe pas en France.
Le dernier point important est qu’en pratique, les parents n’ont pas d’autre choix que de se regrouper en associations et de remédier à l’absence dans le public de prises en charge éducatives, en montant un véritable système parallèle de santé (avec l’aide de psychologues, orthophonistes, psychomotriciens…). Il est important de préciser que ces associations qui peuvent s’occuper d’un nombre important d’enfants (souvent plus que l’hôpital de jour) ne survivent que grâce à la formidable énergie déployée par les parents et les professionnels et à des financements incertains issus d’une recherche épuisante d’argent auprès de la famille des enfants, des entreprises philanthropiques, des collectivités territoriales…
En conclusion, j’aimerais rappeler que, pour les parents d’enfants autistes, il n’y a pas de combat idéologique. Il y a simplement la revendication du droit d’accès aux différentes thérapeutiques. Que ce soit la psychanalyse ou les thérapies éducatives, peu importe, nous demandons simplement que le système de santé public français ne force pas les parents à s’épuiser à construire eux-mêmes ce qui existe partout ailleurs, et que les choix thérapeutiques de certains ne soient pas imposés à tous.
Par MICHEL CAFFAREL parent à Toulouse
Libération du 22 octobre
Suite à l’article du Pr Bernard Golse (Libération du 23 septembre), il me semble important que les lecteurs disposent du point de vue d’un parent d’enfant autiste. La lecture de cet article ne peut que donner un sentiment désagréable de querelles intestines, de confrontations violentes entre idéologies exclusives.
Je voudrais dégager quelques points fondamentaux, en évitant autant que possible les polémiques. Les éléments de réflexion qui suivent, issus de l’expérience d’un parent, sont forcément très personnels. Toutefois, pour avoir fréquenté de nombreux autres parents, je suis convaincu qu’ils représentent bien plus que ma propre opinion. Le premier élément important,c’est que les parents d’enfants autistes ne sont pas des idéologues ; dans leur grande majorité, ils ne défendent aucune chapelle. Ils sont simplement, comme tous les parents du monde face à la détresse de leur enfant, à la recherche de la prise en charge la plus adaptée. Deuxièmement, les parents découvrent assez rapidement (grâce aux forums de discussion des associations de parents des pays francophones, à la consultation de documents) qu’en ce qui concerne la prise en charge de l’autisme, la France est un cas singulier.
Pour faire simple, dans la majorité des pays, la prise en charge repose essentiellement sur des thérapeutiques dites «éducatives» alors qu’en France, les prises en charge sont quasi exclusivement d’inspiration psychanalytique. Dire cela ne signifie pas forcément que la France est dans l’erreur et que la psychanalyse est hors jeu. Mais cela signifie concrètement que les parents se retrouvent au quotidien dans un environnement institutionnel très différent de ce qu’on trouve ailleurs.
Troisième point, pour moi fondamental : les parents français découvrent très vite qu’ils n’ont pas le choix. En France, intégrer un service public de prise en charge de l’autisme (hôpital de jour, centre médico-psycho-pédagogique ou CMPP, et institut médico-éducatif, IME), cela veut dire ne se voir proposer que l’approche psychanalytique (les exceptions sont rares). Les enfants autistes n’ont pas accès aux prises en charge éducatives pratiquées ailleurs. Imaginez-vous dans la situation où on vous explique qu’il y a un remède français pour votre enfant, et un autre remède utilisé partout ailleurs auquel vous n’avez pas accès ! Vous voulez au miminum avoir la possibilité de choisir, cela semble légitime et n’a rien à voir avec un débat sur la validité de telle ou telle prise en charge. Ce point est à l’origine de l’exode bien connu de parents d’enfants autistes du Nord de la France vers les établissements belges, à la recherche de ce qui n’existe pas en France.
Le dernier point important est qu’en pratique, les parents n’ont pas d’autre choix que de se regrouper en associations et de remédier à l’absence dans le public de prises en charge éducatives, en montant un véritable système parallèle de santé (avec l’aide de psychologues, orthophonistes, psychomotriciens…). Il est important de préciser que ces associations qui peuvent s’occuper d’un nombre important d’enfants (souvent plus que l’hôpital de jour) ne survivent que grâce à la formidable énergie déployée par les parents et les professionnels et à des financements incertains issus d’une recherche épuisante d’argent auprès de la famille des enfants, des entreprises philanthropiques, des collectivités territoriales…
En conclusion, j’aimerais rappeler que, pour les parents d’enfants autistes, il n’y a pas de combat idéologique. Il y a simplement la revendication du droit d’accès aux différentes thérapeutiques. Que ce soit la psychanalyse ou les thérapies éducatives, peu importe, nous demandons simplement que le système de santé public français ne force pas les parents à s’épuiser à construire eux-mêmes ce qui existe partout ailleurs, et que les choix thérapeutiques de certains ne soient pas imposés à tous.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans