Ecarts de compétence et gestion vie quotidienne

[Suriciole]

Tu peux essayer de procéder à quelques vérifications dans ces cas de figure.

- Est-ce que, objectivement, ce que je fais est nuisible ?
- Est-ce que je fais de mon mieux, par rapport à moi-même ?
- Est-ce que la situation me permet d'être absolument certain-e de ce que pense l'observateur ?
- Est-ce que l'avis de cette personne a un rôle à jouer dans ma vie ?

Dans ton exemple, on répondrait :

- Non, je ne nuis à rien ni à personne en faisant ce que je fais. > Je n'ai rien à me reprocher.
- Je fais ce qui correspond à moi-même, à mon fonctionnement, à ma réalité. > Ce que je fais a un sens, il compte pour moi.
- Je ne connais pas l'observateur et je ne peux pas dire ce qu'il pense, en tous cas pas exactement. Je ne peux qu'interpréter et je risque donc de choisir la déduction la plus négative. > Je ne dois pas culpabiliser pour un jugement qui n'est qu'une hypothèse et pas une certitude.
- Quoi que cette personne puisse penser, je ne la connais pas, je n'aurai jamais à m'entendre avec elle. > Son avis ne compte pas.

Le point le plus important je pense, c'est le troisième. On peut vraiment interpréter de façon très négative (et éloignée de la réalité) sans s'en rendre compte. Parfois, le jugement était effectivement très négatif, mais pas toujours.

Je ne suis pas pour dire "on s'en fout de ce que pensent les autres", parce que ce n'est pas vrai et qu'on ne peut pas n'avoir aucun lien avec le regard d'autrui. En revanche, je pense qu'il faut faire le tri. Il y a des avis dont on ne se fout pas, des avis qui sur la forme laissent à désirer mais qui sur le fond sont utiles, d'autres qui ne répondent pas à notre fonctionnement et finalement ceux dont on se fout effectivement.

Tout ça ne se fait pas en un jour quelle que soit la technique utilisée et comme toujours, il est plus facile d'énoncer une théorie que de l'appliquer. Mais je trouve que c'est bien d'avoir un plan. Petit à petit, on prend de bonnes habitudes, on a moins le réflexe de faire des interprétations douloureuses et davantage de se concentrer sur soi. En tous cas c'est mon ressenti.

[Ixy]

On pourrait rajouter aussi que cela fait souffrir. C'est tellement vrai mais tellement difficile quand on a passé sa vie à vouloir être "normale". Cela fait un moment que je travaille dans ce sens mais très souvent encore j'ai envie de me mettre à la poubelle. Ya du boulot pour s'accepter. Bien se connaitre et bien connaitre ses limites pour mieux avancer, surtout en accord avec soi-même. Mais c'est difficile à assumer je trouve. Ce fameux regard des autres, quand on se rend compte qu'on est pas adéquat, qu'est-ce que c'est difficile...Je lutte depuis mon adolescence pour être moi-même en me disant que je me fiche de ce que pensent les autres...Oui, mais non, quand même, c'est dur.

Je me rappelle il y a quelques mois, j'étais dans ma voiture après être allée au super marché. Je soufflais un peu(1/4 d'heure)en grignotant dans la voiture avant de retrouver mes enfants à la maison. J'étais complètement dans mes pensées et devait avoir le regard ailleurs. Au bout d'un moment, mon regard à croisé celui d'un type dans sa voiture aussi. Il me regardait d'un air amusé. Pffff, ça m'a gonflé de ne même pas être tranquille dans ma voiture et puis en même temps j'ai eu honte. Sans comparaison, pas de honte. Bon, là, je me suis écartée du sujet qui parlait de gestion quotidienne, mais c'est juste pour dire que je ne sais pas comment faire concrètement pour ne plus avoir honte, ou se sentir dysfonctionnelle ou se sentir "moins bien que". Les autres sont toujours là pour nous rappeler la comparaison, pas facile...

On peut à mon avis assez bien se passer du regard des autres. Ce qu'on ne peut pas, par contre, c'est aller à l'encontre de l'image que l'on a de soi. Et cette image que l'on fait de soi, elle est ancrée en nous depuis tellement longtemps, elle est déjà présente petit quand on interagit avec nos parents.

Donc la première étape, c'est d'apprendre à savoir comment on fonctionne, faire à sa façon, voir comment « on se comporte » sans la présence des autres, découvrir ce qui nous fait plaisir, ce que l'on veut faire, comment on veut le faire, etc.
Puis aller au delà du sentiment de honte que l'on peut avoir. Ce sentiment de honte, c'est un peu la même chose que le sentiment de nudité, on a l'impression qu'on a une partie de soi qu'il ne faut pas montrer. C'est assez drôle même, quand on va contre ça, ce sentiment cette fois de liberté et un comportement quasi-infantile... Et si c'était juste trop de sérieux, qu'on serait trop dur avec soi. Il faut aussi rire de soi (facile à dire, personnellement je n'ose pas poster sur ce topic mes gaffes je les trouve pas drôles du tout ).

Peu à peu on se donne le droit de vivre pour soi.
Et cette personne qui t'a regardé d'un air moqueur, cela t'aurait semblé évident : il se moque, il est méchant, et tu ne veux pas avoir affaire avec lui. Tu es ce que tu es, et s'il est pas content c'est la même.

Cette image de soi est tellement importante. Imagine que quand tu étais petite, on t'ait dit que tu es handicapée, attardée ou je ne sais quoi (ce qu'on peuvent entendre des enfants autistes certainement), jamais tu n'aurais réagit de cette façon, tu aurais trouvé ça même normal qu'une personne se moque de toi, ça aurait fait partie du paysage.


Voilà quelques pistes Pupuce

[Cryptobiose]

Message supprimé

[Cryptobiose]

Message supprimé

[zad]

rien de mieux qu'un timer sur ton smartphone. en gal, il en a un build in. mais sinon, il a pléthores de time timer (pronto est mon préféré)


pour l'objectivite (vis a vis des tâches au quotidien), rien de mieux qu'un bilan d'ergothérapie ou un bilan fonctionnel, qqchose du genre. elle voit plus de choses et est objective, là où la pensée autistique t'empeches d'etre objectif et de voir certains pbs (et inversement, surestimer ses propres pbs)

et juste pour finir : oui, il faut se motiver en se donnant des objectifs réalisables et s'offrir une récompense si c'est fait (donc en se restreignant sur ce que l'on préfère pour que ce soit ça la récompense)

[Cryptobiose]

Message supprimé

[G.O.B.]

Je rencontre globalement les mêmes problèmes Atom, et tu récapitules ça très bien, par contre je bosse sur des sessions plus longues que 10 min, même lorsque c'est pénible (et chiant), tu as pensé au TDA/H pour cette histoire de concentration ?

[WinstonWolfe]

Ces problèmes me parlent, je me permets de rajouter quelques points issus de mes recherches, de ma lutte...

D'abord, la théorie des marches. Une marche trop haute est infranchissable, mais plusieurs marches plus petites emmènent aussi haut. Le tout est de savoir redécouper les grosses marches. Par exemple, depuis un an, j'adapte ma maison pour que les tâches ménagères ne soient que des petites marches. Un aspirateur sans fil qui permet de faire une petite session efficace de 2 minutes, à l'improviste. Ça ne vaudra jamais une grande campagne de 2 heures, mais ça permet de garder un état satisfaisant. Ou alors, des rangements en quantité, une place pour chaque chose, qui permet de garder un aspect raisonnablement rangé, et évite le grand pfffff devant une maison en bordel quand il faut s'y mettre.

Ensuite, avoir conscience du temps que prennent les choses. Se rendre compte que 10 minutes, ça va vite, et pourtant, en consacrant 10 minutes chaque matin à remettre en état ma maison avant de partir au travail, j'arrive à la maintenir dans un état constamment correct. Ça a été une découverte, j'aurais parié avant que ça prenait une heure ou deux. Mais ça, c'était le ressenti. En vrai, ça prend pas si longtemps.

Il est aussi important de savoir ressentir le soulagement d'une action réalisée. Pour faire le lien entre effort et soulagement. Ça peut paraître bête, mais ce n'était pas inné pour moi. J'étais capable de me laisser embêter sur des mois par un boulet (par exemple une tâche administrative), me pourrir la vie avec ça mais ne pas arriver à le faire. Maintenant, j'arrive mieux à penser en amont à la satisfaction de se libérer d'un poids, ça fait une motivation pour les choses pénibles. Bon, c'est pas parfait encore...

Accepter d'avoir un rythme atypique. C'est pas la peine d'essayer de faire comme les autres quand on est seul. Si j'ai le mojo pour me faire un gâteau à 3 heures du matin, ça ne regarde que moi ! Et en corollaire de ça, une arme puissante : savoir détecter le bon moment pour faire les choses. Le moment où on en a envie. Pour moi, ce n'était pas si évident, et puis même quand je le détectais, je me disais "c'est bon, j'en aurai toujours envie toute à l'heure, je le ferai plus tard". Ben non. Et puis c'est très agréable de faire les choses au moment précis où on a envie de les faire. Encore une découverte !

Bref, encore du chemin, mais depuis que j'ai compris que je devais avoir ma façon d'être qui n'a pas besoin de ressembler à celle des autres, je trouve des solutions beaucoup plus adaptées.

[Pupuce]

Ensuite, avoir conscience du temps que prennent les choses. Se rendre compte que 10 minutes, ça va vite, et pourtant, en consacrant 10 minutes chaque matin à remettre en état ma maison avant de partir au travail, j'arrive à la maintenir dans un état constamment correct. Ça a été une découverte, j'aurais parié avant que ça prenait une heure ou deux. Mais ça, c'était le ressenti. En vrai, ça prend pas si longtemps.

Très intéressant

Savoir détecter quand on a envie de faire les choses et le faire pile à ce moment là, très bien aussi(moi aussi j'ai tendance à penser que j'en aurais toujours envie quand j'aurai fini ci ou ça, mais c'est faux).

Merci pour tes astuces.

[Tugdual]

D'abord, la théorie des marches.

Oui, un pas après l'autre ...

[...] savoir détecter le bon moment pour faire les choses. Le moment où on en a envie.

Il est aussi important de savoir ressentir le soulagement d'une action réalisée.

Je fonctionne aussi beaucoup avec ces deux points :

• saisir le moment où l'envie est présente ;
• se concentrer sur l'après, pour susciter l'envie ...

Je remarque aussi un problème de seuil.
Souvent, ce n'est pas que la tâche qui m'attend
soit irréalisable, c'est l'effort pour m'atteler
à cette tâche qui me semble insurmontable.
Mais une fois le seuil franchi, ça roule ...

[Mars]

Merci beaucoup pour ces tuyaux Winston, c'est très encourageant. Et puis, ça fait du bien de savoir que l'on n'est pas seul à se décourager devant la montagne de ménage à faire.

[FloretteRanou]

Moi mon problème avec le ménage, c'est que quand j'arrive chez moi le soir ("tard"), j'utilise le peu d'énergie qui me reste pour faire le minimum c'est à dire les courses, ma toilette, mettre mon linge à la machine et le mettre au sec, manger, faire ma vaisselle. Et ça y est c'est déjà l'heure d'aller se coucher.
Et le peu de weekend où je reste dans mon appart, je suis souvent épuisée de ma semaine et insomniaque donc je ne suis bonne à rien pendant deux jours.
Et pendant ce temps là le ménage ne se fait pas tout seul.
Je déplace des montages au boulot et il ne me reste plus aucune énergie pour mes tâches ménagères.
Si j'avais la forme et du temps, j'aimerais bien le faire le ménage. J'aimerais aussi m'acheter des étagères pour ranger mes affaires pour que ce soit moins le bazard.
J'ai emménagé depuis plus de deux ans et je suis toujours dans les cartons.
Je n'ai pas le temps d'aller acheter des meubles de rangement.
Il faudrait que je me fasse livrer et monter car je ne sais pas faire ça toute seule et je n'ai pas de voiture.
Et en plus, je ne suis pas souvent là le weekend et je finis tard donc je ne suis pas là aux heures de livraison.
C'est un cercle vicieux.
J'ai aussi des post-it qui traînent partout avec des tâches que je n'ai jamais le temps de faire.

[Tugdual]

Et le peu de weekend où je reste dans mon appart, je suis souvent épuisée de ma semaine et insomniaque donc je ne suis bonne à rien pendant deux jours.

Une année, j'avais fait du sport (volley en loisir), et ça se passait
tous les vendredi soirs. J'avais apprécié cette dépense physique
juste en fin de semaine. J'avais l'impression qu'après la fatigue
de la semaine, cette effort physique m'aidait à changer de régime,
à basculer vers un autre rythme, à mieux profiter du week-end.

Peut-être une piste ...

[FloretteRanou]

Merci Tugdual pour le conseil mais je suis une catastrophe en sport .
De plus, faire du sport le soir il parait que ça empêche de dormir car ça réchauffe le corps.
Et souvent le vendredi soir je suis dans le train.
Et en arrivant je dois faire la conversation avec mes parents tout en m'installant.
Ca m'empêche d'avoir une période longue de temps seule au calme nécessaire pour me détendre.
Quand je ne prend pas le train, j'ai souvent des courses à faire le vendredi soir ou alors je reste tard au boulot car on a une livraison de projet.

[Baobab]

coucou Florette ! ... pour le ménage il y a aussi les robots ... j'ai le Roombat qui aspire et dont je suis satisfaite (depuis 2 ans) il part à la recherche de la poussière et s'arrête quand c'est propre ... bon il ne fait pas la poussière sur les meubles et il ne faut pas que le sol soit encombré d'un tas de choses mais ça peut aider ... pendant que Monsieur Roombat passe l'aspi tu peux te concentrer sur la poussière ... et avant ben ça t'oblige à au moins ramaaer ce qui traine au sol ... dans la même gamme tu as le robot qui lave mais celui-là je ne l'ai pas ... il y a aussi l'astuce si tu as une copine ou quelqu'un de ta famille de proche de faire le ménage à 2, un coup chez toi, un coup chez elle ... je connais quelqu'un qui déteste faire le ménage et qui depuis qu'elle fonctionne ainsi s'en trouve mieux ... sinon le ménage, même les NT comme moi trouve cela très ch...t surtout que c'est un éternel recommencement .... mais qu'est-ce qu'on est mieux quand c'est propre et rangé ! (enfin je parle pour moi)

bon courage