La pensée visuelle (et l'autisme)
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
Il y a des non autistes qui pensent en visuel, ce n'est pas l'apanage des autistes, même si ça se retrouve de manière très marquée.
Je pense que ça doit être difficile des deux côtés pour comprendre comment l'autre fonctionne.
C'est comme imaginer être sans sa part d'autisme.
Je pense que ça doit être difficile des deux côtés pour comprendre comment l'autre fonctionne.
C'est comme imaginer être sans sa part d'autisme.
30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"
En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
C'est pas faux.Loup a écrit :Il y a des non autistes qui pensent en visuel, ce n'est pas l'apanage des autistes, même si ça se retrouve de manière très marquée.
Je pense que ça doit être difficile des deux côtés pour comprendre comment l'autre fonctionne.
C'est comme imaginer être sans sa part d'autisme.
Modifié en dernier par Lilette le dimanche 28 septembre 2014 à 23:40, modifié 1 fois.
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
De même, tous les autistes ne pensent pas en images (j'aimerais bien que vous me prêtiez votre cerveau pour voir ce que ça donne)
F84.5 | Things go wrong so that you appreciate them when they're right, you believe lies so you eventually learn to trust no one but yourself, and sometimes good things fall apart so better things can fall together.
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
Tu ne penses pas en visuel, G.O.B.?
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
Je tombe parfaitement dans la définition du pattern thinker de Grandin
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
Ça me semble cohérent, effectivement.
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
A noter que certains autistes sont également à cheval entre 2 modes de pensée, par exemple verbal+image...
Comment procèdes-tu pour écrire un poème Loup ?
Comment procèdes-tu pour écrire un poème Loup ?
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
Je me faisais la réfléxion, tiens...
Je me retrouve un peu dans les deux (peut-être avec le hpi verbal ).
Pattern, et visual.
Pour écrire?
Avec des images dans la tête, des sensations, les sens qui se réveillent, ou alors, je me plonge dans différents états... J'essaye de trouver ce qui est le plus juste. Comme en dessin. C'est vraiment la justesse qui revient, la recherche d'un équilibre, d'une harmonie. Très imagé.
Parfois, c'est le sonore des mots, je les récite dans ma tête, voire à voix haute si possible. Je les fait rouler, je joue avec, je les tords.
Je viens de retrouver l'intro de mon mémoire, ça sera plus parlant:
"Ce que je produis part toujours de ce que je sens, vois, de ce monde qui fluctue sans cesse autour de moi. Tout résonne face à ses battements, à son murmure, à ce doux grondement qui me secoue, et me fait frissonner quand je sors dans la rue.
Cela devient un territoire, un environnement soumis aux variations du son, des humeurs et des signes. Ce que je crois voir n’est qu’un fantôme de certitude, une trace de ce qui a été. Tout est sans cesse en mouvement, la brise ondule contre la matière, la tôle sillonne son écho, et le bitume accroche mes pas.
Écorchée, sonnée, polluée, ossifiée, fossilisée, défoncée à la matière qui se loge sous l’ongle. Une poussière face à l’immensité de ce qui règne.
Comme un besoin de me racler la tête à vif contre la réalité, et d’en tirer un trait.
Créer, dessiner, écrire, devient alors le moyen d’éplucher le monde, de me glisser dans les interstices. Trouver le point faible des règles, détourner les choses, opérer un glissement entre fiction et réalité. Toucher du bout des doigts les liens et les tensions qui attachent le monde.
Décortiquer les mots pour en saisir le sens. Pour jouer avec. Les triturer, les casser, les reconstruire, les assembler.
Parfois, ils me laissent sur le bas-côté. Les mots semblent désuets face à ce qui se trame dans ma tête, inconsistants, des carcasses d’expression aux yeux vides alors que la tempête fait rage à l’intérieur, qu’il y a un défilement des images incessants, un ballet de sensations innommables. Le mot ne pèse plus rien, il sonne creux, il est sec sur la langue, crasseux, pâteux. Reste la solution d’attraper le crayon, et de tracer les choses, les dessiner alors que l’image vibre dans la tête.
Ou bien rien ne satisfait, alors je reste avec un noeud dans la tête, des images brûlantes, la main crispée sur la feuille ou le clavier. Un sentiment de frustration intense coulant dans les veines.
À d’autres moments, ils tapent juste, claquent sur la langue. Les mots deviennent outils, ils incarnent la pensée. Juste assez pour se caler dans le fracas de l’univers et ses particules. Juste à temps pour capturer la déflagration, le blast libérateur.
Ils muent, ils se changent, ils évoluent, ils s’inventent, et se font inviter. Dans la forêt, les mots se taillent une route, deviennent labyrinthe, et le toucher, le densifie. Ils deviennent entité, incontournables, de mèche avec le dessin, et s’y fondent.
Ils colportent les récits dont est fait le monde."
Je me retrouve un peu dans les deux (peut-être avec le hpi verbal ).
Pattern, et visual.
Pour écrire?
Avec des images dans la tête, des sensations, les sens qui se réveillent, ou alors, je me plonge dans différents états... J'essaye de trouver ce qui est le plus juste. Comme en dessin. C'est vraiment la justesse qui revient, la recherche d'un équilibre, d'une harmonie. Très imagé.
Parfois, c'est le sonore des mots, je les récite dans ma tête, voire à voix haute si possible. Je les fait rouler, je joue avec, je les tords.
Je viens de retrouver l'intro de mon mémoire, ça sera plus parlant:
"Ce que je produis part toujours de ce que je sens, vois, de ce monde qui fluctue sans cesse autour de moi. Tout résonne face à ses battements, à son murmure, à ce doux grondement qui me secoue, et me fait frissonner quand je sors dans la rue.
Cela devient un territoire, un environnement soumis aux variations du son, des humeurs et des signes. Ce que je crois voir n’est qu’un fantôme de certitude, une trace de ce qui a été. Tout est sans cesse en mouvement, la brise ondule contre la matière, la tôle sillonne son écho, et le bitume accroche mes pas.
Écorchée, sonnée, polluée, ossifiée, fossilisée, défoncée à la matière qui se loge sous l’ongle. Une poussière face à l’immensité de ce qui règne.
Comme un besoin de me racler la tête à vif contre la réalité, et d’en tirer un trait.
Créer, dessiner, écrire, devient alors le moyen d’éplucher le monde, de me glisser dans les interstices. Trouver le point faible des règles, détourner les choses, opérer un glissement entre fiction et réalité. Toucher du bout des doigts les liens et les tensions qui attachent le monde.
Décortiquer les mots pour en saisir le sens. Pour jouer avec. Les triturer, les casser, les reconstruire, les assembler.
Parfois, ils me laissent sur le bas-côté. Les mots semblent désuets face à ce qui se trame dans ma tête, inconsistants, des carcasses d’expression aux yeux vides alors que la tempête fait rage à l’intérieur, qu’il y a un défilement des images incessants, un ballet de sensations innommables. Le mot ne pèse plus rien, il sonne creux, il est sec sur la langue, crasseux, pâteux. Reste la solution d’attraper le crayon, et de tracer les choses, les dessiner alors que l’image vibre dans la tête.
Ou bien rien ne satisfait, alors je reste avec un noeud dans la tête, des images brûlantes, la main crispée sur la feuille ou le clavier. Un sentiment de frustration intense coulant dans les veines.
À d’autres moments, ils tapent juste, claquent sur la langue. Les mots deviennent outils, ils incarnent la pensée. Juste assez pour se caler dans le fracas de l’univers et ses particules. Juste à temps pour capturer la déflagration, le blast libérateur.
Ils muent, ils se changent, ils évoluent, ils s’inventent, et se font inviter. Dans la forêt, les mots se taillent une route, deviennent labyrinthe, et le toucher, le densifie. Ils deviennent entité, incontournables, de mèche avec le dessin, et s’y fondent.
Ils colportent les récits dont est fait le monde."
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
En fait ton écrit, tes mots sont à eux seuls des dessins , la façon que tu as de les exprimer, leur donne un sens très "dessinant"
(◕^^◕)Non-Diagnostiquée2016 début de ma démarche auprès de pro/structures spécialisées TSA en vue d'éliminer ou pas cette auto suspicion de TSA-et être informée et/ou orientée vers des solutions, soutiens pour évoluer/avancer-orientation en secteur privé(◕^^◕)
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
j'avoue ne pas être très sûre de bien comprendre ce qu'est le pattern thinker. Si quelqu'un veut bien (essayer de) m'expliquer, sioulpé
faut pas rougir! ça me fait du bien aussi de me sentir moins seule!jutana a écrit :"...des mots comme rhétorique, pragmatique, j'ai beau avoir cherché la définition plusieurs fois dans le dico ou sur internet, j'ai toujours de la peine! ..."
pour le mot pragmatique, ça ne vient pas non plus, je n'arrive pas à comprendre je suis désolée mais...ça fait du bien de ne pas se sentir seule
Par contre, je comprends très bien comment vous "pensez visuellement" ...et les difficultés qui en découlent
bah moi non-plus! Jusqu'à il n'y a pas si longtemps que ça, je pensais que tout le monde pensait comme ça!Liya a écrit :Ces histoires de pensée visuelle sont une vraie révélation pour moi!!!
1) je ne savais même pas que ça existait comme "concept"
2) ça ne me serait même pas venu à l'esprit un seul instant qu'il est possible de penser autrement qu'avec des images
oui, y a plein de choses où je me dis que c'est peut-être ça l'explication!Liya a écrit :Bref, je débarque complètement, mais ça explique du coup pas mal de choses aussi, tout d'un coup!
je connais aussi!Liya a écrit :J'aime beaucoup la comparaison avec des cassettes vidéos, c'est tellement ça... parfois je discute avec mon homme, pendant ce temps le film continue indépendamment dans ma tête, voire ça change de film, et je finis souvent par lui sortir quelque chose qui n'a strictement rien à voir avec la conversation en cours (enfin pour moi il y a un lien parfaitement évident, mais il faut que je lui explique, sinon lui ne voit vraiment pas le rapport: il fait juste cette tête = )
"L'autisme n'est pas contagieux et je trouve que c'est bien dommage d'ailleurs!" J. Schovanec
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
Ah tiens moi aussi je me sens moins seule ..Laura Ingalls a écrit :j'avoue ne pas être très sûre de bien comprendre ce qu'est le pattern thinker. Si quelqu'un veut bien (essayer de) m'expliquer, sioulpé
faut pas rougir! ça me fait du bien aussi de me sentir moins seule!jutana a écrit :"...des mots comme rhétorique, pragmatique, j'ai beau avoir cherché la définition plusieurs fois dans le dico ou sur internet, j'ai toujours de la peine! ..."
pour le mot pragmatique, ça ne vient pas non plus, je n'arrive pas à comprendre je suis désolée mais...ça fait du bien de ne pas se sentir seule
Modifié en dernier par Lilette le lundi 29 septembre 2014 à 0:45, modifié 1 fois.
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
Message supprimé
Modifié en dernier par Cryptobiose le jeudi 25 février 2016 à 16:14, modifié 1 fois.
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
Merci.jutana a écrit :En fait ton écrit, tes mots sont à eux seuls des dessins , la façon que tu as de les exprimer, leur donne un sens très "dessinant"
Je pense qu'il y a une dominance sans pour autant s'y tenir strictement...Atomheartdaughter a écrit :Je pense qu'il doit être courant de faire appelle à plusieurs formes de pensées. L'exception me semblerait plutôt aller vers l'usage exclusif d'une forme de mémoire.
Après une forme peut être clairement dominante chez une personne.
Le visuel passe avant le sonore chez moi.
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
Message supprimé
Modifié en dernier par Cryptobiose le jeudi 25 février 2016 à 16:15, modifié 1 fois.
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Re: La pensée visuelle (et l'autisme)
'spèce d'autiste!
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