Se sentir coupable

[Tugdual]

Je me pose la question de savoir si d'autres comme moi ressentent une très grande culpabilité pour pas grand chose. Je ne sais pas si c'est de la culpabilité, mais c'est en tout cas se sentir très mal.

Dans le même genre que se sentir gêné de
sortir d'un magasin sans rien avoir acheté ?

Toujours vouloir bien faire, pour ne heurter personne, ne blesser personne, toujours être polie (parfois même à l'excès), répondre au mieux aux attentes des gens ; [...]

Lors de la restitution, c'est un des points sur
lesquels ils ont lourdement insisté, ils l'ont
apparemment ressenti même pendant le WAIS.

Ce sentiment de lourdeur est très pesant au quotidien, et, j'ai l'impression, empêche notre "moi" de se révéler, de sortir de sa coquille.

Et tout autant sur mon besoin de contrôle par
trop envahissant, l'absence de lâcher-prise ...

[Baobab]

quand j'ai parlé de parents défaillants j'avais pris la précaution d'indiquer que cette "explication" ne valait que pour moi et que je ne projettais rien pour autrui ... comme c'est difficile la communication ... peut-être ne suis-je pas à ma place ici

[Pupuce]

quand j'ai parlé de parents défaillants j'avais pris la précaution d'indiquer que cette "explication" ne valait que pour moi et que je ne projettais rien pour autrui ... comme c'est difficile la communication ... peut-être ne suis-je pas à ma place ici

Oui, je l'avais bien lu et intégré, ne t'inquiète pas Baobab . Pourquoi le prends-tu comme ça? J'ai dit quelque chose qui t'a blessée? Si c'est le cas, je suis désolée

[Baobab]

bon, désolée Pupuce, c'est moi qui ai mal interprété alors ... ... c'est vrai que j'ai très mal au crâne ce matin, et que je me débats avec des communications téléphoniques un peu ubuesques avec entre autre le fjt et l'irritation par rapport à eux monte doucement et sûrement (il faut que je la contienne et que je reste diplomate, ce qui n'est pas mon fort !)

[Pupuce]

Dans le même genre que se sentir gêné de
sortir d'un magasin sans rien avoir acheté ?

Beaucoup beaucoup plus prononcé. Cette gêne que tu évoques, je l'ai eu longtemps quand j'étais plus jeune. Je m'en suis défaite quasiment complètement.

Mais j'ai la sensation que c'est la même origine(?)

Mon avant-dernier psy, c'en était au point de ne pas réussir à lui dire le moindre truc car je devinais que cela le déstabiliserait, le mettrait en porte-à-faux. Du coup, je lui disais ce que je pensais qu'il avait envie d'entendre. Les rares fois où j'ai réussi à lui parler de mes véritables pensées et ressentis, il a mal réagi comme je l'avais pressentis et du coup j'ai cessé de le voir.
J'ai horreur du conflit sous-terrain, aussi. Est-ce que cela vient de ça? J'ai peur dans ces cas-là que si je dis ce que l'autre veut masquer, de la faire de façon violente ou plutôt assez trash. Je ne sais pas m'y prendre autrement.

[Pupuce]

(@ Baobab : peut-être as-tu pris la fin de mon post entre parenthèses pour toi, mais en fait là, c'était une réflexion personnelle globale. En me relisant, c'est vrai que ça peut prêter à confusion)

[Baobab]

merci Pupuce

[Ixy]

Ce qui est décrit dans ce topic est moins de la culpabilité (même si c'en est un peu) à mon avis qu'une hyperattention à l'autre. Moi aussi je vis la même chose. et c'est assez compréhensible vu que pour ne pas avoir un comportement inadapté, on doit multiplier les efforts, faire attention aux autres constamment pour ne pas faire d'erreur, etc.. Ce sont des efforts que ne font pas les autres et qui peuvent aboutir à des comportements exagérés.

J'ai mis un lien récemment vers self/faux-self : http://psychiatriinfirmiere.free.fr/def ... x-self.htm , notion de Winnicott. C'est très clair mais c'est pour ceux qui ne sont pas trop allergiques à la psychanalyse

[Pupuce]

Ah Ixy, ton post me parle bien surtout là :

à mon avis qu'une hyperattention à l'autre. Moi aussi je vis la même chose. et c'est assez compréhensible vu que pour ne pas avoir un comportement inadapté, on doit multiplier les efforts, faire attention aux autres constamment pour ne pas faire d'erreur, etc.. Ce sont des efforts que ne font pas les autres et qui peuvent aboutir à des comportements exagérés.

Oui, je crois que c'est ça. Je vais regarder ton lien

[meï]

j'ai les mêmes difficultés.j'essaie de travailler dessus parfois, depuis quelques années.
je manque bcp de confiance en moi.et ça m'agace (oui j ai l'impression que je vaux "autre chos"e que ce que je montre...ça me déprime.)
bref, j'essaie de prendre plus de confiance en moi quand je dois aller vers une situation de ce type (annuler un RV etc..)
et parfois ça marche (ça dépend bcp du jour, de mon humeur,..)
un truc de dingue, c'est que si quelqu'un dit "qui a volé ceci/ou alors "fait ça"? je vais rougir et me sentir coupable!! alors que je ne le suis evidemment pas.Mais depuis toute petite, je pense que j'ai une attitude coupable dès qu'on est en situation de savoir qui a fait quoi, alors que j'ai rien fait: j ai horreur de ça!

pour le reste idem, tout prend des proportions énormes en terme de relationnel.(qu'est ce quelle va penser etc.)
donc..j'ai bcp appris à pendre du recul.ça marche..parfois..soupir.
je te rejoins, peur de ne pas être apprécier...peur de "être soi" et de s exposer aux risques qui vont avec.les rares fois ou j'ai tenu des propos "surs de moi" j'ai eu des réactions dures, et compris que de toute façon, quoi qu'on fasse, il y a des gens qui disent el contraire ou ne nous aimeront pas (même sils se trompent ds leurs idées..ce qui en plus me rend malade interieurement...bref.)

[Pupuce]

un truc de dingue, c'est que si quelqu'un dit "qui a volé ceci/ou alors "fait ça"? je vais rougir et me sentir coupable!! alors que je ne le suis evidemment pas.Mais depuis toute petite, je pense que j'ai une attitude coupable dès qu'on est en situation de savoir qui a fait quoi, alors que j'ai rien fait: j ai horreur de ça!

Idem, surtout quand j'étais petite. C'est fou ça. Mon fils est pareil aussi. Quand je commence à dire "qui a fait ça?" avec des gros yeux devant une bêtise, tu peux être sûr que mon fils va rougir quand je vais le regarder, rire de gêne et presque pleurer du fait qu'il ait peur que je ne le crois pas Heureusement que je connais ça et n'en tiens pas compte!

[evolution650HBn°2]

Pupuce, pour ce qui est de s'imaginer son propre enterrement, ça n'est pas très amusant ; le ressenti est plutôt très pénible.
Ceci dit ça me "rassure" que tu l'aies aussi fait. Rassurer est un grand mot, ça ne m'inquiétait pas plus que ça, mais toujours mieux de sentir que d'autres peuvent avoir les mêmes pensées.

Sinon, pour ce qui est de ce sentiment constant de culpabilité, je n'ai pas vraiment de remède... C'est quand même étrange, un cerveau.
Une partie veut quelque chose, l'autre partie n'en veut pas ou ne peut pas, et nous, nous sommes là, au milieu, soumis. Comme s'il faisait sa vie hors de nous et que nous étions ses pions. Il décide d'aimer le chocolat, bon ben nous on suit, on aime le chocolat.. (je délire, je délire).

Je connais aussi cette gêne quand on cherche un coupable, toujours peur que ça me retombe dessus, et si je venais à être accusée, je serais presque à même de douter..
Exemple, qui date, ma mère m'accusait moi et mon frère de lui avoir voler 10 euros. Ce n'était pas moi (ni mon frère), elle a tellement insisté que j'ai commencé à douter "peut-être que je l'ai fait sans m'en rendre compte ?". Bon ça a fini que je lui ai donné 10 euros en m'énervant et ai préféré partir plutôt que devenir méchante (et tout est bien qui finit bien, on a trouvé le coupable par la suite).

[freeshost]

Pour ma part, étant donné mon habitude de rationaliser, ma culpabilisation est très passagère en général. Je passe facilement à autre chose.

Si ma culpabilité vient d'une erreur ou d'une bêtise de ma part, je vais me mettre à observer dans quelle mesure l'autre personne me pardonne si je dis "Excuse-moi". Puis, je prends acte.

Je ne suis pas assailli par la culpabilité. Je retourne aisément à mes activités.

Mais le sentiment de culpabilité peut se comprendre puisqu'il sous-entend qu'on aurait pu agir mieux ou autrement, qu'on est capable d'avoir le contrôle de soi. Une autre "option" serait de penser qu'on n'a pas de contrôle de soi et de ne jamais culpabiliser, option très fataliste que je n'encourage pas.

Le sentiment de culpabilité peut venir régulièrement quand on est très - trop ? - exigeant envers soi. Plus on est exigeant envers soi, plus on a de chances de "se louper", "ne pas être à la hauteur". Peut-être faut-il parfois viser moins haut, mais pas trop bas non plus.

On ne peut pas plaire à tout le monde. Il faut choisir son "camp", surtout qu'il n'y a pas tout le monde qui s'efforce de nous plaire. Les erreurs et les échecs font partie de l'expérience, des apprentissages, du quotidien. Errare humanum est.

Un peu de relaxation et de respiration lente en ne pensant à rien ?

Sens-toi libre, avec le moins d'interdictions et d'obligations. Mets de côté les conventions sociales pendant toute une journée, voire deux, ou trois... Sans compte à rendre, sans devoir, sans responsabilité autre que celle que tu as choisie, sans remord, sans gêne, mais avec fermeté et auto-détermination. You're not a slave.

[Lilette]

Je me pose la question de savoir si d'autres comme moi ressentent une très grande culpabilité pour pas grand chose. Je ne sais pas si c'est de la culpabilité, mais c'est en tout cas se sentir très mal.

Dans le même genre que se sentir gêné de
sortir d'un magasin sans rien avoir acheté ?

Ah ça, je connais bien ... De même qu'être dans un magasin, avec ma soeur par ex, qui, alors que je veux acheter quelque chose, dit que c'est n'importe quoi, que c'est trop cher, qu'il ne faut pas acheter cet article, bam ..

Je culpabilise souvent, très souvent, sans raison particulière. Je culpabilise même, enfin je ne sais pas si c'est réellement de la culpabilisation à vrai dire, par ex quand j'entends quelqu'un dire du mal d'une autre personne, que je connais cette personne (ou pas en fait), j'ai son image en tête, et je ressens toujours un genre de pincement au coeur.

[Idée]

Est-ce que cela vous parle?

Coucou Pupuce, j'arrive un peu tard sur le sujet. Je me serais probablement sentie très mal dans une situation semblable (mais je ne crois pas que ç'aurait été de la culpabilité, plutôt de l'anxiété). Si tu ne la sentais pas cette psy, c'est plus qu'ok d'avoir pris cette décision. Tu ne lui dois rien à cette personne. Le sentiment de culpabilité (ou de malaise) va s'estomper progressivement. Cette personne a été une étape qui a permis l'obtention du papier dont tu avais besoin, mais n'était pas la bonne pour t'accompagner. Je croise les doigts que tu croises quelqu'un de bien pour la suite