Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Je me pose la question de savoir si d'autres comme moi ressentent une très grande culpabilité pour pas grand chose. Je ne sais pas si c'est de la culpabilité, mais c'est en tout cas se sentir très mal. Par exemple, j'ai annulé mon prochain RDV avec ma nouvelle psy parce que je n'ai pas apprécié sa façon d'être avec moi, rien de bien méchant, en soi. Mais cet appel téléphonique m'a coûté énormément. C'est comme si j'avais honte de ne pas m'entendre avec elle, alors que j'imagine que sans doute, elle va être peut-être froissée trois secondes mais m'oubliera définitivement dans les minutes qui suivent. Même en me disant cela, c'est vraiment très compliqué pour moi. Je l'ai fait quand même, hein! Mais c'est je genre de chose pour lesquelles je me sens devenir très lâche .
Est-ce que cela vous parle?
Officiellement non-autiste
"J'aurais pas été besoin" Nikos Aliagas, philosophe grec des Lumières
Tout à fait. Honte et culpabilité. C'est un très gros problème pour moi aussi.
J'imagine que ça va avec un manque de confiance en soi.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
Disturbed a écrit :J'imagine que ça va avec un manque de confiance en soi.
Ce qui est bizarre, c'est que je ne manque pas de confiance en moi pour pas mal de choses mais pour le relationnel oui, complètement. Ce qui est bizarre, c'est que je peux faire et dire des trucs et me foutre très sincèrement complètement de ce que les gens vont en penser et pour d'autres choses comme ce que j'ai énoncé plus haut, c'est la bérézina. Je n'arrive pas bien à en affiner les raisons
Officiellement non-autiste
"J'aurais pas été besoin" Nikos Aliagas, philosophe grec des Lumières
coucou Pupuce ! ... je ne suis pas aspie, et pourtant sur ce point je suis comme toi ... je me sens coupable pour un rien, c'est exagéré, j'en ai conscience donc c'est quelque chose que j'essaie de contrôler ... ce sentiment de culpabilité bouffe, je crois, beaucoup de notre énergie ... j'ai l'impression (mais je me trompe peut-être) qu'il est en lien avec l'enfance ... des parents très défaillants et immatures ... l'enfant se construit alors un peu en divergence (évidemment je ne parle que de mon cas, sans avis sur la problématique d'autrui) ... j'arrive mieux à tenir cette culpabilité un peu à distance mais c'est un travail quotidien qui continue à me pomper beaucoup d'énergie ! ... est-ce que ça ne t'épuise pas Pupuce cette culpabilité ?
...en même temps se sentir coupable est un signe qu'on est humain et qu'on prend l'autre en compte, donc ce n'est pas que négatif ! ... le tout c'est le dosage et aussi de penser plus en termes de responsabilité et d'attention à l'autre qu'en terme de culpabilité
@ Baobab : ben, mes parents n'étaient ni immatures et encore moins défaillants . Je ne pense que que cela vienne de là. Si, cette culpabilité pour tout et n'importe quoi m'a souvent épuisée. Comment croire que l'on est responsable de tout? J'ai ma fille cadette qui a ce trait assez prononcé aussi, je le remarque souvent comparé à son frère et à sa soeur. Elle prend tout sur elle presque naturellement. Je ne pense pas que cela vienne d'un facteur externe (des parents pourris ou autres). Je l'ai pensé comme toi lorsque je faisais de l'analyse avec des psy mais je sens que c'est autre chose de beaucoup plus lié à ma nature, même si on sait qu'un individu est un mix de nature et d'éducation(quoique la-dessus, quitte à faire hurler, j'ai quand même une nette propension à penser que l'éducation ne change pas grand chose ce que l'on est destiné à être. Je crois beaucoup au facteurs biologiques. Le reste, c'est du maquillage. Pas taper )
Officiellement non-autiste
"J'aurais pas été besoin" Nikos Aliagas, philosophe grec des Lumières
Pupuce en effet cela me parle.
Ce sentiment de lourdeur est très pesant au quotidien, et, j'ai l'impression, empêche notre "moi" de se révéler, de sortir de sa coquille.
Toujours vouloir bien faire, pour ne heurter personne, ne blesser personne, toujours être polie (parfois même à l'excès), répondre au mieux aux attentes des gens ; ou plutôt ce qu'on pense qu'ils attendent de nous, souvent ils s'en foutent, ou préféreraient avoir affaire à quelqu'un qui a du caractère.
C'est quelque chose que j'ai du mal à comprendre, particulièrement au sein de la famille. Cela me coûte de tenter de répondre aux attentes de ma famille (bien que je ne saurais pas quoi faire d'autre si je devais ne pas y répondre), et pourtant je le fais à chaque fois, serviable, et suis pourtant absolument certaine que c'est sur moi qu'ils bavent le plus. D'autres (ma cousine, mon frère, par exemple) font leur vie sans se soucier des autres, souvent même avec "égoïsme" et sont quasi-admirés et l'on parle d'eux avec tendresse.
Bref.
Je saisis cette culpabilité, et voudrais ne plus être aussi avenante et angoissée pour ces choses, mais d'un autre côté je ne saurais pas être autrement.
Mes parents n'étaient non plus ni immatures ni défaillants.
Mon nouveau "délire" culpabilisant, c'est celui de m'imaginer à mon propre enterrement, quand ma famille verra à quel point j'étais seule (il n'y aura pas d'amis, puisque je n'en ai pas). Et je culpabilise vraiment, de savoir que ma mère culpabilisera sans doute, pensant qu'elle a mal fait quelque chose, alors que le pb ne vient que de moi.
Je songe de plus en plus à écrire un testament dans lequel j'expliquerai que rien n'est de sa faute, qu'il s'agissait d'un choix personnel et qu'il n'y a rien de piteux là-dedans.
Ca me fait penser à : "Mes parents, ce n'est pas que je ne veuille rien leur laisser mais enfin bon, dans l'ordre des choses, s'il y a un bon dieu, s'il ne m'arrive pas de tuile, quand même si tout se passe bien, c'est quand même eux qui vont partir avant moi ! Merde alors ! Il ne manquerait plus que ça !"
J'ai (encore) envie de te crier : VAS TE FAIRE
Spoiler : :
DIAGNOSTIQUER
F84.5 | Things go wrong so that you appreciate them when they're right, you believe lies so you eventually learn to trust no one but yourself, and sometimes good things fall apart so better things can fall together.
Oh c'est dans quoi ça déjà ? " "Mes parents, ce n'est pas que je ne veuille rien leur laisser mais enfin bon, dans l'ordre des choses, s'il y a un bon dieu, s'il ne m'arrive pas de tuile, quand même si tout se passe bien, c'est quand même eux qui vont partir avant moi ! Merde alors ! Il ne manquerait plus que ça !" MuRielle Robin ? j'ai un doute.
S'affirmer, c'est prendre le risque de déplaire. Et sans doute que je veux plaire. Etre aimée. Pffff, merde, j'aurais pas dû ouvrir ce fil
Mais en même temps, cela me le fait que pour certaines choses bien précises, quand la relation est mise en jeu. Parce que comme je l'ai dit, je peux dire affirmer des choses, des comportements et des points de vue pas du tout consensuels IRL et les assumer parfaitement. Et bizarrement, je me fiche de la façon dont ils prendront ça. C'est parce que je suis convaincue de ce que je dis sur le moment.
Là, le contexte est différent. Ca rejoint un peu le "savoir dire non". C'est affirmer que l'on existe, quelque chose dans ce goût là. Crotte alors, j'avais pas trop envie d'aller dans cette direction qui me donne la nausée .
Edit x : me suis trompée x fois dans mes édits, veuillez m'excuser
Modifié en dernier par Pupuce le jeudi 25 septembre 2014 à 11:44, modifié 3 fois.
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"J'aurais pas été besoin" Nikos Aliagas, philosophe grec des Lumières
evolution650HBn°2 a écrit :Mon nouveau "délire" culpabilisant, c'est celui de m'imaginer à mon propre enterrement, quand ma famille verra à quel point j'étais seule (il n'y aura pas d'amis, puisque je n'en ai pas). Et je culpabilise vraiment, de savoir que ma mère culpabilisera sans doute, pensant qu'elle a mal fait quelque chose, alors que le pb ne vient que de moi.
Je songe de plus en plus à écrire un testament dans lequel j'expliquerai que rien n'est de sa faute, qu'il s'agissait d'un choix personnel et qu'il n'y a rien de piteux là-dedans.
Alors ça, evolution, c'est exactement le scénario que je m'imaginais en long en large et en travers quand j'étais un peu plus jeune. Cela m'arrive encore parfois mais je suis tellement isolée que si je mourrai maintenant, yaurait personne à mon enterrement, je ne peux même plus m'amuser à penser des trucs comme ça
Edit : Edit : ah non, en fait, j'ai lu trop vite. En fait, j'imaginais ma famille à mon enterrement mais en espérant bien qu'ils allaient se rendre compte de ce qu'ils n'avaient pas fait et qu'ils allaient au contraire bien culpabiliser En fait, je ne sais même pas ce que je ressentais avec ces scénarios, juste que ça me rendais triste.
Modifié en dernier par Pupuce le jeudi 25 septembre 2014 à 11:43, modifié 3 fois.
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"J'aurais pas été besoin" Nikos Aliagas, philosophe grec des Lumières
m**** faut que j'aille au travail, et cette phrase va me travailler sans doute plus que le travail en lui-même.
mais je crois quand mêem que c'est Murielle Robin.
A toute.
evolution650HBn°2 a écrit :Oh c'est dans quoi ça déjà ? " "Mes parents, ce n'est pas que je ne veuille rien leur laisser mais enfin bon, dans l'ordre des choses, s'il y a un bon dieu, s'il ne m'arrive pas de tuile, quand même si tout se passe bien, c'est quand même eux qui vont partir avant moi ! Merde alors ! Il ne manquerait plus que ça !" MuRielle Robin ? j'ai un doute.
Bof perso, je n'ai pas plus de culpabilité que ça, je réfléchit toujours à savoir si mes acte était justifier ou pas, si j'avais tord ou raison... Il peut m'arriver de m'excusée et de faire preuve d'humilité quand je sais que j'ai tord et que j'ai fait du mal à quelqu'un, mais je ne culpabilise pas, ça m'arrive mais pas tant que ça... ma logique prend souvent le dessus sur mes sentiment envers autrui.. (cela ne veut pas dire que je n'est aucune empathie, pitié, culpabilité etc non sinon je serais certainement sociopathe et pas autiste ^^' j'en ai des sentiment et de l'empathie, de la culpabilité etc, mais ce n'est pas forcément exprimer correctement, et pour ce qui est de la culpabilité ça dépend vraiment du contexte mais ça m'arrive, mais peut être plus rarement, ou plus caché je sais pas trop).
Enfaîte je pense pas que ce soit si lié au SA que ça, je pense surtout que c'est quelque chose de féminin (mais peut être que le SA amplifie).
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. Je ne pense que que cela vienne de là. Si, cette culpabilité pour tout et n'importe quoi m'a souvent épuisée. Comment croire que l'on est responsable de tout? J'ai ma fille cadette qui a ce trait assez prononcé aussi, je le remarque souvent comparé à son frère et à sa soeur. Elle prend tout sur elle presque naturellement. Je ne pense pas que cela vienne d'un facteur externe (des parents pourris ou autres). Je l'ai pensé comme toi lorsque je faisais de l'analyse avec des psy mais je sens que c'est autre chose de beaucoup plus lié à ma nature, même si on sait qu'un individu est un mix de nature et d'éducation(quoique la-dessus, quitte à faire hurler, j'ai quand même une nette propension à penser que l'éducation ne change pas grand chose ce que l'on est destiné à être. Je crois beaucoup au facteurs biologiques. Le reste, c'est du maquillage. Pas taper 
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