Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Anatheia a écrit :J'ai personnellement résolu ce problème en faisant lire le livre de Tony Attwood (le guide complet) à mes parents. Je les ai laissés se faire leur propre réflexion et ce sont eux qui sont revenus vers moi pour me dire, que oui, cela correspond tout à fait à mon comportement et qu'ils ont même trouvé des similitudes avec eux-mêmes et mon frère.
^-^'
Je n'ais pas eu de problème a résoudre quoi que ce soit puisque mes parents avait un doute sur mon éventuelle autisme depuis que j'ai 3 ans. ^^
la Bête a écrit :
Mais bon, soit ça connote le handicap et elle le perçoit comme un peu "avilissant", soit j'adoucis la notion pour qu'elle la perçoive comme plus "normale", et dans ce cas elle ne voit pas bien ce que ça peut changer de poser un diagnostique.
Une chose m'interpelle dans ce que tu dis ici... Parler de tes doutes (hypothèses, suspicions) ok, mais la question d'une éventuelle évaluation diagnostique concerne ton frère et non pas ta mère, ni toi. Sauf si lui engage les démarches et demande à ce que votre mère participe comme souvent c'est suggéré ou demandé (pour avoir une idée du portrait de la personne dans sa petite enfance). J'espère que ça ne sera pas mal pris, c'est peut-être maladroit comment je dis les choses. Simplement, à mon sens, ce sera à lui de voir et de décider si cette démarche peut lui être utile.
Je suis d'accord avec toi.
Mais pour mieux expliquer ma démarche, il y a 2 raisons pour lesquelles je commence par la famille et non le principal concerné :
1- Je cherche encore à amasser de l'information pour confirmer mes soupçons, car si je dois en parler à mon frère, je veux le faire avec des arguments assez solides, et ne pas prendre le risque de le heurter avec un postulat qui serait erroné ou mal étayé. Et des infos, ma famille en a plus que moi, ma mère a parlé aux divers thérapeutes que mon frère a vu étant petit, elle a des souvenirs plus nets que moi de ses comportements quand il était bébé, de son développement en bas âge, etc...
2- a. Si cette révélation doit avoir un impact sur la vie de mon frère, il arrive un peu tard pour ce qui est de sa scolarité, mais toujours à temps pour réparer le relationnel, et notamment les rapports avec nos parents, avec notre père, les culpabilités et les frustrations passées et rémanentes.
2- b. Et par ailleurs, parmi ses traits aspies, se faire aider, c'est compliqué pour mon frère. Parler de lui-même aux parents aussi.
Alors il sera, de toute façon, tout aussi important que les parents soient sensibilisés et approuvent la révélation et les démarches qui iront peut-être avec.
Démarches ou pas, d'ailleurs. Peut-être qu'il ne voudra pas le faire, ou pas tout de suite, peut-être que ça se passera de confirmation médicale, en effet, la décision finale lui revient.
Comme j'ai déjà mentionné, on lui a proposé de voir un psy à l'occasion pour ses problèmes de communication, pour s'assurer qu'il sache que l'opportunité existe et qu'on l'approuve, qu'il n'ait pas peur d'y aller ou de le demander, mais lorsqu'il dit "non" on ne l'y contraint pas.
Et dans mon cas, par exemple, quand je me suis découverte HPI, au terme de ma réflexion j'ai finalement décidé que je n'avais pas besoin de faire une confirmation médicale, l'important pour moi étant que je me reconnais dans ce profil et que les conseils que j'y ai trouvé associés m'ont correspondu et énormément aidée dans la vie, pour moi c'est une confirmation et une aide suffisante.
Je me souvient avoir dit: non, quand ont m'avait re-proposé un suivit psychiatrique il y a 2/3 ans... Aujourd'hui c'est moi qui le demande.
Peut être ça viendra avec le temps, peut être il dira non et dans 1 ou 2 ans il demandera lui même le diagnostique.. Ce n'est qu'une hypothèse t'en fait pas. ^^'
Oui, c'est un scénario inclus dans mes hypothèses ^^
la Bête a écrit :Démarches ou pas, d'ailleurs. Peut-être qu'il ne voudra pas le faire, ou pas tout de suite, peut-être que ça se passera de confirmation médicale, en effet, la décision finale lui revient.
Petite parenthèse dans ma quête familiale. (de ce côté là, je laisse reposer un peu pour l'instant)
Cette semaine, j'ai aussi balancé un soupçon de diagnostique dans la vie de quelqu'un d'autre.
J'en ai parlé à la mère de mon ex.
Alors vous allez peut-être penser, et je n'en serai pas surprise, que comme j'ai découvert le monde Aspie il n'y a pas longtemps, je traverse une phase un peu obsessive où je vois de l'Aspie partout, où je crois maîtriser le sujet et en abuse...
Je peux recevoir cet argument, mais je vous demande aussi de me faire confiance... J'ai vraiment une intuition très très forte sur ce genre de choses, et sur la psychologie, j'appréhende souvent très vite la façon de penser des gens, j'attire les personnes différentes parce que je suis souvent celle qui est la plus proche de les comprendre (je dis "proche de" parce qu'à mon sens on ne comprend jamais définitivement un être humain, ou vivant, en constante évolution). Par exemple j'ai "diagnostiqué" de façon amateure/instinctive plusieurs HPI avec raison ces dernières années (même des HPI chez qui les traits ne semblaient pas flagrants au premier abord, j'ai comme "senti" quelque chose... et les tests ont parlé).
Mon ex, notre relation ne s'est pas bien passé du tout, c'est quelqu'un qui a beaucoup beaucoup de mal à donner de la réciprocité, à faire preuve d'empathie, de patience, qui répète qu'il n'a aucune idée de comment peuvent se sentir les autres personnes et prend très mal qu'on lui demande de faire un effort dans ce sens. C'est quelqu'un qui se met à pleurer, ou devient agressif, dans certaines situations sociales ou relationnelles où il sent qu'il serait obligé de communiquer, de s'expliquer lui-même à quelqu'un. C'est quelqu'un qui résout des rubik's cubes sans jamais se lasser de connaître par cœur la méthode, et qui accumule un savoir "encyclopédique" sur un sujet spécifique... (mais le sujet par contre : les drogues et psychotropes... -_-).
Il a un faux-jumeau, qui présente le même genre de traits, plus accentués (notamment l'agressivité dans les situations sociales où il se retrouvait "coincé"), avec en plus des soucis alimentaires en partie liés aux textures et à d'autres points qu'il parvient moins clairement à expliquer, qui parle d'une voix très monocorde, qui ne fait pas de contact oculaire, et qui me posait énormément de questions très littérales et concrètes sur la manière de communiquer des choses élémentaires comme "comment montrer à quelqu'un que je suis désolé ? quelle est la façon adéquate et polie de se comporter dans telle situation précise ? comment remercier quelqu'un ? que pense mon frère ? comment je sais s'il est fâché ?", sans doute parce que moi j'ai cette aptitude à analyser et expliquer assez clairement ce genre de situations et à identifier et formuler clairement les points essentiels.
Et enfin j'ai aussi connu leur mère. Une personne qui n'a manifestement aucune idée de quand parler ou non, de ce qu'il est approprié de dire ou non, qui ne remarque pas quand les gens "décrochent" de la conversation, quand ses fils ne l'écoutent plus (car eux-mêmes n'ont aucunement la réaction d'écouter respectueusement quelqu'un, ou de prévenir que ça ne les intéresse plus : ils se lèvent et quittent la pièce, ou bien se couchent et s'endorment pendant qu'on leur parle. Et elle, elle continue de parler comme si quelqu'un l'entendait encore, et le fait qu'elle ne regarde pas autour d'elle ne l'aide pas à le remarquer...).
C'est aussi une personne qui semble "suffoquer" lorsqu'elle sort de chez elle et est confrontée à des lieux bruyants, à de la foule, à des échanges avec des étrangers. Il lui faut une longue période de "préparation mentale" avant d'affronter l'extérieur, et de "récupération mentale" après cette épreuve. Une fois, elle était en visite à Montréal pour un week-end (elle habitait hors de la ville à l'époque), elle a décidé d'aller en ville payer son abonnement téléphonique, mais quelque chose ne s'est pas passé comme elle s'y attendait (son moyen de paiement n'était pas valide, et la boutique a fermé pendant qu'elle essayait d'y remédier). Nous on avait rendez-vous avec elle, on l'a attendue plus d'une heure puis elle a finalement réussi à nous appeler d'une cabine téléphonique pour nous dire qu'elle était en train de paniquer en centre-ville et qu'elle ne pouvait plus bouger de là. On n'a même pas réussi à lui faire dire où elle était plus exactement, il lui a fallu une autre heure pour se calmer et venir à notre rencontre.
Je l'ai aidée à trouver un appartement car elle allait être expulsée de force de son logement social (ce dont elle était prévenue depuis 3 ans, mais elle n'avait jamais la force ni la volonté de faire les démarches pour anticiper l'inéluctable, et elle ne supportait pas l'idée de quitter ses lieux je crois) mais il n'y avait pas moyen de visiter plus de 2 appartements en un après-midi à cause de cette paralysie sociale, et c'était à moi de faire la majorité des échanges verbaux et des appels téléphoniques. Soi disant parce qu'elle ne parlait pas assez bien français (mais c'est faux, elle est extrêmement douée). Je me souviens aussi qu'elle se mettait parfois aléatoirement à raconter des détails assez personnels de sa vie aux propriétaires des appartements que nous visitions, c'était parfois presque embarrassant. Elle fait de l'art et sa façon de photographier et de dessiner trahit un amour pour les détails, les motifs répétés, géométriques, les toutes petites choses, aussi.
Bref... je me renseignais pour ma famille, mais en chemin, j'ai aussi remarqué des parallèles franchement troublants avec ce trio-là, avec qui j'ai connu bien de la souffrance et me suis sentie comme l'assistante sociale de leur famille plus que comme la petite amie.
Une telle explication à l'année si éprouvante que ma relation avec son fils et sa famille m'a faite endurer, ça apporterait un sens à tout ça. Ça apaiserait sans doute tout le monde de se dire que dans le fond, on a juste tous été ce que nous sommes sans pouvoir se comprendre.
Je ne parle plus à ses fils, car je pense que je ne peux pas gérer ça après tout ce qui s'est passé, ils sont vraiment trop durs et toxiques pour moi émotionnellement. Mais je me suis adressée à leur mère, qui elle au moins a toujours su montrer un minimum sa gratitude, et lui ai fait part de mes soupçons. En laissant entendre que je savais fort bien que je me trompais peut-être, et que je ne souhaitais pas l'offenser... mais que ça ne coûtait rien de l'orienter vers cette information qui pourrait peut-être donner des clés immenses à leurs difficultés si jamais je ne me suis pas trompée.
Et je commence sérieusement à me questionner sur cette sur-représentation des traits "Aspergeresques" dans mon entourage. Fille, sœur, nièce d'Aspreger ? Aspergophile ?
Comme je l'ai dit plus haut, j'attire décidément la différence, sans doute parce que je l'aime et la comprends dans les formes qu'elle prend.
la Bête a écrit :Petite parenthèse dans ma quête familiale. (de ce côté là, je laisse reposer un peu pour l'instant)
Cette semaine, j'ai aussi balancé un soupçon de diagnostique dans la vie de quelqu'un d'autre.
J'en ai parlé à la mère de mon ex.
Alors vous allez peut-être penser, et je n'en serai pas surprise, que comme j'ai découvert le monde Aspie il n'y a pas longtemps, je traverse une phase un peu obsessive où je vois de l'Aspie partout, où je crois maîtriser le sujet et en abuse...
Oui, c'est souvent comme ça quand on découvre un nouveau phénomène (surtout psychique, social, psychosocial, sociologique), l'effet Barnum aidant.
Cela dit, il est possible que des soupçons se vérifient.
Ton enquête mérite d'être poursuivie.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Ben j'aimerais souligner aussi qu'il serait bien plus facile pour moi de conclure que c'est juste "une bande de connards et de cas sociaux", de me baser sur mon ressenti et de ne pas réfléchir au delà. Quand je dis qu'ils m'ont beaucoup faite souffrir, je pèse mes mots, sur la fin, les garçons se sont montrés littéralement tyranniques et irrespectueux avec moi.
Je pense avoir vraiment fait l'effort de m'en tenir aux faits et d'être relativement objective dans cette réflexion...
D'ailleurs, la mère, quand je lui en ai parlé, a semblé trouver que ça pouvait en effet être très possible et a dit qu'elle s'y intéresserait, et puis elle m'a avoué qu'un de ses ex était un Asperger diagnostiqué...
Comme je l'ai dit ça fait longtemps (plus de 6 mois) que j'évite tout contact trop personnel avec eux.
Cependant via les amis communs et le travail, j'en entends toujours parler. Je sais que le frère faux-jumeau est toujours aussi peu communicant et agressif dès qu'un échange se prolonge trop, ou devient trop "personnel". Mon ex est toujours aussi "égo-centré", a toujours des problèmes avec la hiérarchie au travail... Bref, je ne pense pas que beaucoup de choses aient changé.
Et ils font la même impression à d'autres personnes, il n'y a pas qu'avec moi qu'ils sont "comme ça".
Je pense que je les mettais face à leurs failles (dans le but de les aider à y faire face et à les résoudre, mais ils n'étaient manifestement pas prêts à ça) et que vu que ce sont des individus "compensés" qui ont mis en place des stratégies d'évitement et de contournement du problème, quand ils se retrouvent coincés, leur ultime recours c'est de prendre l'ascendant, avec agressivité ou tyrannie (et c'est facile avec moi, je suis hypersensible...). Comme ça ils donnent l'illusion d'avoir le contrôle, et ils font fuir la personne qui les confronte.
Dans l'absolu oui, c'est juste qu'on était dans une relation qu'on essayait de faire marcher, et que je souffrais de son comportement envers moi, alors j'essayais de comprendre et de l'aider à me comprendre, de trouver un compromis qui marcherait pour tout le monde. Ils me demandaient mon aide aussi, pour cracher dessus ensuite, c'était vraiment pas simple de savoir ce que j'étais censée faire. J'aurais peut-être dû ne pas essayer, le quitter ou ne pas me mettre avec lui en premier lieu, mais bon, je ne sais pas trop pourquoi, c'était stupide, mais voilà, c'est fait, j'ai appris ma leçon.
En fait c'est assez culpabilisant, ce que tu me dis, là. Je devrais pas avoir à me justifier, je suis une bonne personne.