Question naïve : "précoce et/ou Asperger" ?
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A mon sens qu'il refuse ne veut pas forcément dire qu'il ne regrette pas de ne pas le faire... Vouloir ce n'est pas forcément pouvoir et rien que ça peut être rageant. Je comprends que ce soit difficile à accepter mais pour moi au moins parler ne va pas de soi, c'est parfois incroyablement dur, je ne crois pas que ce soit une simple question de volonté comme les gens le pensent forcément. En fait je crois que c'est assez inexplicable, moi même ça me dépasse...
J'arrive parfois à réaliser que ce doit aussi être dur pour les personnes qui ont à faire face à ce mutisme ou à ces refus.
J'arrive parfois à réaliser que ce doit aussi être dur pour les personnes qui ont à faire face à ce mutisme ou à ces refus.
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Je me pose une question à laquelle vous pourrez peut-être répondre (Béa, Clovis, Bernard , Laura....etc):
Lorsque vous voyez quelqu'un qui se fait mal physiquement (par exemple qui se tord la cheville) , est-ce que vous "ressentez la douleur" qu'il doit probablement avoir?
Je m'explique , souvent chez les NT, lorsqu'on assiste à un accident : on a mal pour la personne , on se met (de façon fugace) à leur place et on "imagine" ce qu'ils ressentent....Est-ce que ça marche pour vous aussi, ou pas du tout ?
Je pense que ce type de situation peut déjà marquer une forme d'empathie....
Ceci dit, pouvoir exprimer de la sympathie , c'est déjà fort appréciable.! Pour moi, on ne peut pas exiger d'un SA d'avoir de l'empathie si ce n'est pas possible.!!!!C'est un peu comme si on demandait à un aveugle de voir.!
Lorsque vous voyez quelqu'un qui se fait mal physiquement (par exemple qui se tord la cheville) , est-ce que vous "ressentez la douleur" qu'il doit probablement avoir?
Je m'explique , souvent chez les NT, lorsqu'on assiste à un accident : on a mal pour la personne , on se met (de façon fugace) à leur place et on "imagine" ce qu'ils ressentent....Est-ce que ça marche pour vous aussi, ou pas du tout ?
Je pense que ce type de situation peut déjà marquer une forme d'empathie....
Ceci dit, pouvoir exprimer de la sympathie , c'est déjà fort appréciable.! Pour moi, on ne peut pas exiger d'un SA d'avoir de l'empathie si ce n'est pas possible.!!!!C'est un peu comme si on demandait à un aveugle de voir.!
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
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Ce serait donc ça que veut dire la phrase "j'ai mal pour toi". J'ai toujours vu ça comme une expression assez absurde... Je crois que ça résume assez bien.
Si quelqu'un se coupe je lui cherche un pansement, si quelqu'un tombe je peux l'aider à se relever... Je peux demander si tout va bien mais à part ça je ne vais pas m'apitoyer outre mesure, je n'en vois pas l'utilité, je fais ce que je peux concrètement faire...
La notion de ressentir la douleur j'ai vraiment du mal à saisir...
Si quelqu'un se coupe je lui cherche un pansement, si quelqu'un tombe je peux l'aider à se relever... Je peux demander si tout va bien mais à part ça je ne vais pas m'apitoyer outre mesure, je n'en vois pas l'utilité, je fais ce que je peux concrètement faire...
La notion de ressentir la douleur j'ai vraiment du mal à saisir...
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Mais je dirais aussi qu'un accident physique à lequel on assiste c'est peut-être plus facile à appréhender qu'une blessure morale parce que cette dernière il faut déjà se rendre compte de sa présence et qu'il n'y a pas forcément quelque chose de concret qu'on puisse faire.
Lorsqu'il s'agirait de remonter le moral à quelqu'un je sais bien que la normale voudrait que je dise quelque chose mais c'est vraiment pas naturel, je ne sais pas vraiment quoi dire - des banalités dont je trouve qu'elles sonnent faux - et je ne vois pas vraiment à quoi ça sert vraiment au final...
Lorsqu'il s'agirait de remonter le moral à quelqu'un je sais bien que la normale voudrait que je dise quelque chose mais c'est vraiment pas naturel, je ne sais pas vraiment quoi dire - des banalités dont je trouve qu'elles sonnent faux - et je ne vois pas vraiment à quoi ça sert vraiment au final...
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empathie
Merci pour cet échange très interessant...
Autrefois, j'ai fait un mémoire de DEA de philo sur l'empathie.Je crains fort que ma motivation profonde ait été celle d'intellectualiser quelque chose qui me restait profondement obscure, de faire le tour d'une question qui au quotidien provoquait des tempêtes en moi (je travaillait en hopital). Travail très bien reçu par le jury, un commentaire me revient tout de même en tête : dommage qu'il n'y est pas eu d'eccho de ma pratique !!!
Je ressents, oui, bien des choses dans l'extrême, dans la douleur, ou je m'écarte dans une indifference protectrice.. quoiqu'il en soit, je n'ai pas souvent d'attitude spontanée adéquat en retour !
Ceci dit, je rencontre une floppée de gens non asperger, qui sont des vrai boulet de canon (ce que les personnes Asperger que je connais ne sont pas) et que j'évite à longueur de journée... L'empathie ou plutôt la sympathie (ou compassion) qui peut en découler, est en soit, quand même ,une aptitude extrêment rare.
Tania
Autrefois, j'ai fait un mémoire de DEA de philo sur l'empathie.Je crains fort que ma motivation profonde ait été celle d'intellectualiser quelque chose qui me restait profondement obscure, de faire le tour d'une question qui au quotidien provoquait des tempêtes en moi (je travaillait en hopital). Travail très bien reçu par le jury, un commentaire me revient tout de même en tête : dommage qu'il n'y est pas eu d'eccho de ma pratique !!!
Je ressents, oui, bien des choses dans l'extrême, dans la douleur, ou je m'écarte dans une indifference protectrice.. quoiqu'il en soit, je n'ai pas souvent d'attitude spontanée adéquat en retour !
Ceci dit, je rencontre une floppée de gens non asperger, qui sont des vrai boulet de canon (ce que les personnes Asperger que je connais ne sont pas) et que j'évite à longueur de journée... L'empathie ou plutôt la sympathie (ou compassion) qui peut en découler, est en soit, quand même ,une aptitude extrêment rare.
Tania
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Pas du tout.Murielle a écrit :Est-ce que ça marche pour vous aussi, ou pas du tout ?
Encore que je me suis amélioré.
Je ne dis plus à la personne par terre qu'elle aurait du faire attention à la marche. C'est un mieux.
Je pense que c'est l'esprit logique qui gouverne ici au lieu des émotions qu'on ne sait pas exprimer.
Dans certains cas particuliers, je propose une aide, si c'est un familier. Je peux lui tendre la main pour qu'il se relève par exemple.
Mais comme dit Clovis, à quoi bon s'apitoyer sur le sort de la personne. C'est fait, c'est fait. Plus vite elle sortira de cet état, mieux cela sera.
Avant 2003, et la prise de conscience du SA pour mon cas, les quelques amis de la famille me disait que j'étais dur avec les autres. Je ne comprennais pas pourquoi on me faisait cette remarque, qui revenait souvent dans différentes bouches. Ce devait donc être vrai, sans que je m'en rende compte. Depuis 2003, j'essaye d'analyser et de me reprendre. Mais ce n'est pas inné et je me trompe encore souvent.
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
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Par l'exemple du mal "physique", je voulais tenter d'expliquer le sens concret de l'empathie.!!!
Parceque si ce phénomène fonctionne sur quelque chose de visible , l'entorse par exemple, ça marche aussi au niveau de la douleur morale....
En fait, oui, Clovis, elle vient de là cette phrase "j'ai mal pour toi"'(en vendée on utilise l'expression "ça me fait tort" ), parceque justement, le temps d'un instant on s'est positionné A LA PLACE de celui qui souffre que ce soit physiquement ou psychologiquement....en étant à cette position ne serait-ce qu'un instant, on comprend mieux pourquoi la personne a si mal.!
C'est d'ailleurs ce que je tente de faire régulièrement en vous lisant, ou en observant mon loulou...Sauf, que ce n'est pas toujours aussi simple.! Car pour se mettre à la place de, il faut déjà comprendre ce que l'autre vit....
Maintenant, je comprends aussi depuis que je sais un peu plus de choses sur votre mode de fonctionnement que votre logique soit d'apporter une aide efficace: pansement ou crème....etc....
ceci dit, les NT pourront faire les deux, dans ce cas présent....Et je dirai même que si pour vous, ce n'est pas naturel de ressentir la douleur de l'autre, je pense que chez les NT, c'est comme un réflexe...
comme si on faisait un transfert obligatoire sur nous....
Finalement, on ne fait aucun effort particulier.... pas de quoi être fier
Parceque si ce phénomène fonctionne sur quelque chose de visible , l'entorse par exemple, ça marche aussi au niveau de la douleur morale....
En fait, oui, Clovis, elle vient de là cette phrase "j'ai mal pour toi"'(en vendée on utilise l'expression "ça me fait tort" ), parceque justement, le temps d'un instant on s'est positionné A LA PLACE de celui qui souffre que ce soit physiquement ou psychologiquement....en étant à cette position ne serait-ce qu'un instant, on comprend mieux pourquoi la personne a si mal.!
C'est d'ailleurs ce que je tente de faire régulièrement en vous lisant, ou en observant mon loulou...Sauf, que ce n'est pas toujours aussi simple.! Car pour se mettre à la place de, il faut déjà comprendre ce que l'autre vit....
Maintenant, je comprends aussi depuis que je sais un peu plus de choses sur votre mode de fonctionnement que votre logique soit d'apporter une aide efficace: pansement ou crème....etc....
ceci dit, les NT pourront faire les deux, dans ce cas présent....Et je dirai même que si pour vous, ce n'est pas naturel de ressentir la douleur de l'autre, je pense que chez les NT, c'est comme un réflexe...
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Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
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Dans ce cas précis, oui, tu as raison Brigitte.!!!on peut se poser la question.!!!!
Et puis, il y a aussi un autre facteur avec lequel il faut composer: la politesse.!!
On peut ajouter aussi ceux qui éprouvent de la compassion, et ceux pour qui seule leur petite personne compte.!Là, on a affaire à de l'égoïsme et c'est encore autre chose.!
Oh, là, là....en fait, c'est bien compliqué tout cela, hein?
Bonne journée à tous sous un beau soleil .!(un peu venteux chez nous.!)
Et puis, il y a aussi un autre facteur avec lequel il faut composer: la politesse.!!
On peut ajouter aussi ceux qui éprouvent de la compassion, et ceux pour qui seule leur petite personne compte.!Là, on a affaire à de l'égoïsme et c'est encore autre chose.!
Oh, là, là....en fait, c'est bien compliqué tout cela, hein?
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Je pense qu'il faut différencier la capacité naturelle à faire preuve d'empathie avec le choix de l'utiliser ou non... Pas forcément évident.
J'imagine également qu'être Aspie n'exclut pas du tout une volonté empathique même si celle-ci ne s'exprimera pas nécessairement de manière classique, attendue.
J'imagine également qu'être Aspie n'exclut pas du tout une volonté empathique même si celle-ci ne s'exprimera pas nécessairement de manière classique, attendue.
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Je repense à autre chose, après avoir lu ton post Brigitte....
Ca me rappelle lorsque j'étais jeune et que je poussais mon cousin très handicapé (moteur et cérébral, à 40 ans il avait l'âge mental d'un enfant de 2 ans) dans les rues de sa ville....
J'étais TRES choquée par certaines personnes.!Si je comprenais qu'il pouvait attirer le regard par son handicap très visible, je faisais la différence entre les gens qui avaient jeté un oeil discret , ceux qui,visiblement semblaient compatir et enfin ceux (grrrr) qui insistaient lourdement par le regard, ou pire ceux qui rigolaient carrément.!
Là, tu vois, je ne parle pas d'empathie, mais surtout d'impolitesse et de bêtise.!
A ces derniers, je leur faisais remarquer qu'ils ne savaient pas ce que l'avenir leur réservait et que du jour au lendemain, ils pourraient se retrouver après un accident de la route dans la chaise à sa place.!
C'est ces personnes qui finissaient par fuir le regard et qui se sentaient bêtes....
Non, mais.!
Ca me rappelle lorsque j'étais jeune et que je poussais mon cousin très handicapé (moteur et cérébral, à 40 ans il avait l'âge mental d'un enfant de 2 ans) dans les rues de sa ville....
J'étais TRES choquée par certaines personnes.!Si je comprenais qu'il pouvait attirer le regard par son handicap très visible, je faisais la différence entre les gens qui avaient jeté un oeil discret , ceux qui,visiblement semblaient compatir et enfin ceux (grrrr) qui insistaient lourdement par le regard, ou pire ceux qui rigolaient carrément.!
Là, tu vois, je ne parle pas d'empathie, mais surtout d'impolitesse et de bêtise.!
A ces derniers, je leur faisais remarquer qu'ils ne savaient pas ce que l'avenir leur réservait et que du jour au lendemain, ils pourraient se retrouver après un accident de la route dans la chaise à sa place.!
C'est ces personnes qui finissaient par fuir le regard et qui se sentaient bêtes....
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Je trouve ta remarque Clovis absolument juste.!Je pense qu'il faut différencier la capacité naturelle à faire preuve d'empathie avec le choix de l'utiliser ou non... Pas forcément évident
Merci , au moins c'est clair.!! J'ai tendance à ne pas savoir synthétiser ce que je cherche à faire passer....Bravo et merci.!
Murielle,
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