Émotions : vide / trop plein / ou...

[Niejcas]

Souvent j'entends parler de vide pour les émotions.

J'ai une amie IRL avec qui je discute depuis un certain temps et qui se questionne aussi sur le SA. De son point de vue, elle ne ressent qu'un grand vide au niveau des sentiments et des émotions qui vont avec. Ça la culpabilise.
J'opposais cela avec le fait que moi, je les ressens très fort au contraire. Trop fort. Je peux avoir l'impression de tomber amoureux de manière démesurée pour une personne à peine rencontrée. Et je me rendais alors bien compte que la personne en question ne comprendrais pas et prendrais peur.
J'avais ainsi fini par me dire que j'avais sans doute pris cela pour de l'amour alors que ça me paraissait finalement improbable. Peut être avais-je confondu de l'amour avec une simple attirance.

Or il me semble que je confonds sentiment et émotion.
Je me demande si au contraire mes émotions ne seraient pas tout simplement trop intenses. Je ressentirais réellement de l'amour de manière démesurée parce que les émotions liées à mes sentiments seraient excessivement amplifiées. Ce qui expliquerait ce malaise qui m'habite.
Cela expliquerait aussi mes blocages genre "statue" que j'ai pu ressentir quand mes émotions me submergeaient. Mes montagnes russes...
Et je me rend compte que peut être aussi, mon amie ressent un profond vide non pas parce que rien ne passe, mais parce qu'il y en aurait tellement.

En disant ça, j'ai l'impression de réaliser un truc que je savais déjà avant mais dont je n'avais pas pris la juste mesure. Je suis sur que j'aurais pris la peine de lire un peu plus de choses sur le SA j'aurais découvert des chapitres entiers à ce sujet... Le cerveau est-il fait pour perdre son temps ?

[dpld]

J'ai également cette sensation, lorsque je suis heureuse, l'expression de la joie est décuplée par rapport aux gens qui gèrent tout très bien.
Ce soir nous sommes invités chez des personnes "normales" que mon mari "normal" connaît et j'ai très peur de faire un faux pas. Donc je vais passé un moment très difficile.
Cependant, je crois que ça peut aussi bien se passer mais j'ai peur.

[Bran Rêve-d'Encre]

Je vis un peu de tout,il y a des fois où ce sera vraiment à vif,très fort,et d'autres fois où j'aurais l'impression d'avoir l'esprit anesthésié,de n'être que de loin concerné,même quand ça fait mal.J'ai appris la mort de Robin Williams ce midi,un acteur immense que j'adorais,et je suis resté dans un hors-temps,comme si je ne réalisais pas,où que ça ne faisais rien,alors que ça aurait dû me faire l'équivalent d'un rame de métro dans la face...

[Cryptobiose]

Message supprimé

[Bran Rêve-d'Encre]

Mais sinon c'est juste mon état normal. Mon homme appelle ça mon état M.Spock. C'est l'état rationnel, qui permet de réfléchir et de faire des trucs.

Je vois ça,c'est une sorte de mode sans échec ou de mode de travail...J'aime la comparaison avec Mr Spock(je n'ai jamais vu un seul épisode ou film de Star Trek mais lui je l'ai toujours eût en tête).

Après, du coup, quand les émotions arrivent, c'est toujours un peu Noël. Je suis pas trop habituée, ou je ne m'habitude pas vite, j'en sais rien.
J'apprends avec le temps, mais si c'est moins épique qu'il y a quelques années, ça reste toujours aussi épuisant.

C'est comme une charge qui s'amène dans l'esprit en fait,cela chamboule tout et détourne la conception qu'on a des choses,c'est déstabilisant mais quelque part,qu'est-ce que ça doit être bon de les ressentir...

[lala38]

Est-ce que parfois vous avez le sentiment de vous sentir très seul(e) même si vous êtes très entourés?
Avez-vous l'envie parfois de ne plus être sur terre (ne plus vouloir exister)?

[FloretteRanou]

J'ai plutôt l'impression de ressentir plus fortement les émotions que les autres.
Je m'attache aussi plus fort et plus rapidement aux gens.

[Niejcas]

1)J'ai plutôt l'impression de ressentir plus fortement les émotions que les autres.
2)Je m'attache aussi plus fort et plus rapidement aux gens.

1) Pareil. Ça peut me rendre insupportable pour les autres quand mes colères et ma nervosité s'exprime vraiment. Et dans mes souvenirs, on m'a justement fais beaucoup de reproches là dessus depuis mon plus jeune âge. Et comme je voulais m'intégrer aux autres, j'ai finis par écraser mes émotions en moi en espérant qu'on me tolère plus. Tu parles...
J'ai depuis l'air "écrasé" et on me reproche de "ne pas avoir de caractère"...

Comment peut-on dire ça à quelqu'un ? Ça ne me viendrait pas à l'esprit de considérer que quelqu'un ne puissent pas avoir de culture, d'intelligence, de caractère...
Je subissais la chose depuis au moins deux dizaines d'années. Depuis j'ai préféré couper court et rester chez moi.

2) Autre chose que j'ai effectivement identifier il y a 8 ans. Je me coupe des gens pour éviter de croiser des femmes. Car la douleur m'est insurmontable.
Et j'en ai à la pelle des frustrations d'enfance/adolescence dans ce genre.
Mais je n'imagine pas être le seul.

[FloretteRanou]

Je vis la même chose que toi au sujet des relations sentimentales.
J'ai éprouvé une forte attirance pour quelques garçons et ça tournait à l'obsession.
Cela me donnait l'impression d'être amoureuse alors qu'en réalité je ne les connaissais pas bien.
Je n'ai jamais su comment faire pour les approcher.

[Niejcas]

Cela me donnait l'impression d'être amoureuse alors qu'en réalité je ne les connaissais pas bien.

Pareil, j'ai cru après 25 ans que je m'étais peut être trompé sur ce que je pensais être de l'amour. Mais aujourd'hui je reviens à mon opinion initiale. Je tombe juste amoureux pour pas grand chose. Et ça fait mal.

Je n'ai jamais su non plus comment les aborder.
Le plus "drôle", c'est que la seule pour qui j'avais réussi à faire un effort, d'aller lui parler, n'a pas comprise, était à fond dans son travail et n'a rien remarqué. Elle m'a juste dit "désolé je peux pas ce soir là" sans comprendre ce que ma demande signifiait.
J'avais alors appris à la fin de l'année par email qu'elle était autiste et qu'elle découvrait ça, qu'elle commençait à avoir enfin l'impression de vivre et voulait en profiter.

Nos chemins se sont donc séparé mais... en gros :
- la première pour qui je fais un tel effort est, par le plus grand des hasards à la con, diagnostiquée autiste et je n'en savais rien ;
- j'ai donc entendu parlé ainsi de l'autisme il y a 10 ans. Et à l'époque, j'ai pas tilté.
Et aujourd'hui je me pose donc des questions que j'aurais pu amené il y a de cela 10 ans. Mais j'étais tellement angoissé par mes études et ma vie de tous les jours que je n'avais pas eu les moyens de voir ça sérieusement...

"Dégouté", c'est le mot.

[FloretteRanou]

A coté de ça, il semblerait que j'ai plu à quelques garçons pour lesquels je ne ressentais aucune attirance.

J'ai l'impression de fonctionner en mode binaire du point de vue de mon attirance pour la gente masculine :
1- folle amoureuse
2- attirance 0, 100% platonique

Je n'arrive pas à comprends les autres filles qui disent d'un tas de garçons qu'elles les trouvent mignons, qu'ils lui plaisent bien, tout en étant très détachées.

J'ai été aussi attirée par un garçon dont j'avais entendu dire qu'il était autiste. Mais j'avais l'impression qu'il était indifférent du coup notre relation a évolué vers une amitié platonique puis on s'est perdus de vue.

[Cryptobiose]

Message supprimé

[evolution650HBn°2]

Très entourées, il se passe un truc bizarre ; au début je suis mal à l'aise, après ça semble aller un peu mieux, j'arrive à discuter (à peu près) voire à être contaminée, mentalement, par la bonne ambiance à l'entour, puis d'un coup, et assez rapidement, un espèce de voile se met devant mes yeux et dans ma tête, et je ressens une immense mélancolie et n'ai plus envie que d'une chose : rentrer.
Impression qu'on me met sous le nez quelque chose que je veux, et que je me rends compte que je n'arrive pas à le manger.

[evolution650HBn°2]

Chaque fois que j'ai voulu cesser d'exister, c'était momentanément, jamais définitivement.
En général, je m'imagine plutôt que je suis seule sur terre, et m'imagine alors tout ce que je pourrais faire (même si je sais qu'il s'agit là d'une utopie, et que les choses seraient bien différentes que ce que je m'imagine ; je ne sais pas si la vie à un sens / procure du plaisir, s'il n'y a vraiment personne d'autre que soi).

[Bran Rêve-d'Encre]

Est-ce que parfois vous avez le sentiment de vous sentir très seul(e) même si vous êtes très entourés?
Oui,c'est même dans ces moments-là que je me sens le plus seul,j'ai même du mal à avoir des pensées stables.
Avez-vous l'envie parfois de ne plus être sur terre (ne plus vouloir exister)?
Par rapport à la question précédente?

Je m'attache aussi plus fort et plus rapidement aux gens.

Pour ma part,j'ai justement peur de m'attacher,de trop m'impliquer,je ne sais de quoi l'autre est capable et j'ai bien peur que ça ne m'apporte pas que du bien.

Je vis la même chose que toi au sujet des relations sentimentales.
J'ai éprouvé une forte attirance pour quelques garçons et ça tournait à l'obsession.
Cela me donnait l'impression d'être amoureuse alors qu'en réalité je ne les connaissais pas bien.
Je n'ai jamais su comment faire pour les approcher.

C'est principalement(ou précisément)ce que je redoute par rapport aux autres,cela engage beaucoup de choses et ouvre le flanc à beaucoup de risques et de retombées,de plus,je ne sais pas non plus comment approcher une femme.

Pareil, j'ai cru après 25 ans que je m'étais peut être trompé sur ce que je pensais être de l'amour. Mais aujourd'hui je reviens à mon opinion initiale. Je tombe juste amoureux pour pas grand chose. Et ça fait mal.

Je te crois largement quand tu dis cela,ça doit marquer à vif :S...

J'avais alors appris à la fin de l'année par email qu'elle était autiste et qu'elle découvrait ça, qu'elle commençait à avoir enfin l'impression de vivre et voulait en profiter.

C'est impressionnant tout de même,de par cette coïncidence comme de par sa réaction,j'aurais plus imaginé qu'elle reste la tête dans le guidon par peur de se perdre dans cette révélation...Et je crois que tu ne devrais pas trop "culpabiliser"(je ne sais pas si c'est le bon mot)dans le fait que tu n'as pas tilté il y a 10 ans,après tout tu n'as pas vu,tu n'as pas vu,c'était il y a 10 ans,tu le dis toi-même tu avais autre chose à penser...

Et aujourd'hui je me pose donc des questions que j'aurais pu amené il y a de cela 10 ans.

Une uchronie à échelle réduite...Dans un cadre romanesque,ce serait passionnant,mais IRL,ce n'est qu'une théorie chronophage,j'ai passé beaucoup de temps à réfléchir sur certains moments que je peux ou ait pu estimé comme décisifs et sur les chemins qui auraient pu être pris,mais le passé est passé;),il faut veiller au présent pour en profiter pleinement;).

Impression qu'on me met sous le nez quelque chose que je veux, et que je me rends compte que je n'arrive pas à le manger.

En fait au début,tu t'obliges à apprécier,à t'immerger,mais au final,ta volonté première reprends le dessus et tu n'arrives pas à tenir plus longtemps...