La dépression
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Re: La dépression
Sérieusement, je ne pense pas non plus
savoir ce qu'est vraiment la dépression.
Ce que je vis est plutôt une sorte de mélancolie
latente et permanente. La plupart du temps,
c'est calme et ce n'est pas si désagréable.
Par contre, à certaines périodes, c'est un peu
la tempête, avec des vagues bouleversantes.
Les moments de creux peuvent durer deux heures
comme deux jours, ou plus ... Rodent alors autour
de moi des fantômes pas très sympathiques ...
savoir ce qu'est vraiment la dépression.
Ce que je vis est plutôt une sorte de mélancolie
latente et permanente. La plupart du temps,
c'est calme et ce n'est pas si désagréable.
Par contre, à certaines périodes, c'est un peu
la tempête, avec des vagues bouleversantes.
Les moments de creux peuvent durer deux heures
comme deux jours, ou plus ... Rodent alors autour
de moi des fantômes pas très sympathiques ...
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Re: La dépression
j'ai passé quelques années en recluse, que j'appelle rétrospectivement mes années "de dépression" (à défaut de savoir vraiment ce que c'était).
Je n'avais plus envie de rien, ne voulais plus voir personne, restait dans ma chambre, dans le noir (volets jamais ouverts).
Mais je n'ai pourtant jamais eu envie d'en finir, je m'en foutais juste de tout, vivre ou mourir peu importe.
Par contre, je voulais que la fin du monde arrive (j'ai honte de le dire), ou qu'il arrive une très grosse catastrophe en France, me disant qu'ainsi, les gens seraient beaucoup plus proches et compréhensifs, car alors tout le monde serait dans la galère, logé à la même enseigne. Seules les ressemblances feraient sens, et non plus les différences. Ou encore, être la seule survivante.
Parfois je me dis que j'ai frisé la psychopathie, mais finalement je ne crois pas ; ce n'était pas par volonté de voir souffrir les autres, mais pour me sentir plus libre.
Je me demande si la dépression s'accompagne forcément d'idées noires ?
De souffrances psychiques, je suppose que oui. Je me dis aussi que je souffrais peut-être mais n'en étais pas consciente (possible).
Je n'avais plus envie de rien, ne voulais plus voir personne, restait dans ma chambre, dans le noir (volets jamais ouverts).
Mais je n'ai pourtant jamais eu envie d'en finir, je m'en foutais juste de tout, vivre ou mourir peu importe.
Par contre, je voulais que la fin du monde arrive (j'ai honte de le dire), ou qu'il arrive une très grosse catastrophe en France, me disant qu'ainsi, les gens seraient beaucoup plus proches et compréhensifs, car alors tout le monde serait dans la galère, logé à la même enseigne. Seules les ressemblances feraient sens, et non plus les différences. Ou encore, être la seule survivante.
Parfois je me dis que j'ai frisé la psychopathie, mais finalement je ne crois pas ; ce n'était pas par volonté de voir souffrir les autres, mais pour me sentir plus libre.
Je me demande si la dépression s'accompagne forcément d'idées noires ?
De souffrances psychiques, je suppose que oui. Je me dis aussi que je souffrais peut-être mais n'en étais pas consciente (possible).
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Re: La dépression
Je ne pense pas, en tout cas chez les autistes, raison pour laquelle il est parfois très difficile de s'en rendre compte sur le moment. Par contre, elle peuvent arriver d'un coup.evolution650HBn°2 a écrit :Je me demande si la dépression s'accompagne forcément d'idées noires ?
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Re: La dépression
Je reviendrai sur certaines choses au-dessus, mais voici les signes de la dépression:
Reconnaître les signes de dépression chez l’adulte
Modification de l'humeur, troubles de la pensée et manifestations physiques sont les principaux symptômes d'une dépression. Généralement déclenchée par des évènements extérieurs, la dépression semble le plus souvent résulter d'une conjonction de facteurs biologiques, génétiques, ainsi que de l'environnement social et familial de la personne.
Quels sont les signes de la dépression ?
Contrairement à la déprime passagère, la dépression (ou dépression nerveuse) est un état de profonde détresse qui dure. Elle se caractérise par l'association durable de plusieurs symptômes comme une modification importante de l'humeur (tristesse permanente), une perte de motivation, une souffrance parfois insupportable et un ralentissement des gestes de la vie courante. La personne malade a un sentiment d'inutilité et d'impuissance, avec des idées morbides, voire suicidaires.
Maladie aux multiples facettes, la dépression est parfois difficile à déceler. La personne qui en souffre refuse de voir ses symptômes, ou en sous-estime l'importance. Elle ne veut pas se plaindre, se dit que "ça va passer". C'est la raison pour laquelle l'entourage peut jouer un rôle primordial dans le diagnostic de la maladie.
Certains changements peuvent alerter : la personne n'a plus envie de pratiquer des activités qui lui plaisaient auparavant, ne fait plus de projets, est d'humeur instable, peut faire preuve d'une agressivité inhabituelle ou présente des difficultés de concentration.
Elle dort moins ou au contraire beaucoup plus, mange très peu ou grignote sans arrêt, est constamment fatiguée. Des idées sombres sont énoncées : "Je suis dans une impasse, je n'y arriverai jamais, j'ai tout raté dans ma vie, je porte la poisse, je rends les autres malheureux?" Si ce discours revient sans cesse, il faut absolument inciter la personne à consulter.
Parfois, la dépression prend des formes dites "masquées". Elle se traduit par des manifestations physiques difficiles à associer, dans l'esprit de la personne qui en souffre, avec l'image qu'elle se fait de la dépression : troubles du sommeil, fatigue, agitation, maux de dos ou maux de ventre, troubles digestifs, vertiges, maux de tête, etc.
Les symptômes de la dépression
Cafard
Tristesse permanente pendant au moins deux semaines
Envie incontrôlable et fréquente de pleurer
Irritabilité
Perte totale d'intérêt pour les activités ordinairement agréables
Baisse de l'estime de soi
Sentiment de culpabilité
Anxiété ou inquiétude excessive
Difficultés de concentration
Pertes de mémoire
Incapacité à prendre des décisions
Pensées morbides qui reviennent souvent
Agitation ou ralentissement des gestes du quotidien
Perte d'énergie
Fatigue
Sommeil perturbé (insomnie ou envie de dormir excessive)
Perte ou augmentation de l'appétit
Troubles digestifs et maux de ventre
Maux de tête
Diminution du désir sexuel
Douleurs diffuses
Mal de dos
http://www.axaprevention.fr/application ... ssion.aspx
(quelques trucs intéressants sur la page)
Reconnaître les signes de dépression chez l’adulte
Modification de l'humeur, troubles de la pensée et manifestations physiques sont les principaux symptômes d'une dépression. Généralement déclenchée par des évènements extérieurs, la dépression semble le plus souvent résulter d'une conjonction de facteurs biologiques, génétiques, ainsi que de l'environnement social et familial de la personne.
Quels sont les signes de la dépression ?
Contrairement à la déprime passagère, la dépression (ou dépression nerveuse) est un état de profonde détresse qui dure. Elle se caractérise par l'association durable de plusieurs symptômes comme une modification importante de l'humeur (tristesse permanente), une perte de motivation, une souffrance parfois insupportable et un ralentissement des gestes de la vie courante. La personne malade a un sentiment d'inutilité et d'impuissance, avec des idées morbides, voire suicidaires.
Maladie aux multiples facettes, la dépression est parfois difficile à déceler. La personne qui en souffre refuse de voir ses symptômes, ou en sous-estime l'importance. Elle ne veut pas se plaindre, se dit que "ça va passer". C'est la raison pour laquelle l'entourage peut jouer un rôle primordial dans le diagnostic de la maladie.
Certains changements peuvent alerter : la personne n'a plus envie de pratiquer des activités qui lui plaisaient auparavant, ne fait plus de projets, est d'humeur instable, peut faire preuve d'une agressivité inhabituelle ou présente des difficultés de concentration.
Elle dort moins ou au contraire beaucoup plus, mange très peu ou grignote sans arrêt, est constamment fatiguée. Des idées sombres sont énoncées : "Je suis dans une impasse, je n'y arriverai jamais, j'ai tout raté dans ma vie, je porte la poisse, je rends les autres malheureux?" Si ce discours revient sans cesse, il faut absolument inciter la personne à consulter.
Parfois, la dépression prend des formes dites "masquées". Elle se traduit par des manifestations physiques difficiles à associer, dans l'esprit de la personne qui en souffre, avec l'image qu'elle se fait de la dépression : troubles du sommeil, fatigue, agitation, maux de dos ou maux de ventre, troubles digestifs, vertiges, maux de tête, etc.
Les symptômes de la dépression
Cafard
Tristesse permanente pendant au moins deux semaines
Envie incontrôlable et fréquente de pleurer
Irritabilité
Perte totale d'intérêt pour les activités ordinairement agréables
Baisse de l'estime de soi
Sentiment de culpabilité
Anxiété ou inquiétude excessive
Difficultés de concentration
Pertes de mémoire
Incapacité à prendre des décisions
Pensées morbides qui reviennent souvent
Agitation ou ralentissement des gestes du quotidien
Perte d'énergie
Fatigue
Sommeil perturbé (insomnie ou envie de dormir excessive)
Perte ou augmentation de l'appétit
Troubles digestifs et maux de ventre
Maux de tête
Diminution du désir sexuel
Douleurs diffuses
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http://www.axaprevention.fr/application ... ssion.aspx
(quelques trucs intéressants sur la page)
30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"
En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
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Re: La dépression
Y a pas meilleure définition que celle-ci à mes yeux...Loup a écrit :La création étant la structure même de mon esprit, j'arrive à la maintenir (enfin à peu près).
Sans ça, j'y passe.
Avec des moments de vide terribles...
Mais c'est clairement ce qui me sauve (au-delà de mon entourage).
Je crois -et ma psy aussi- que j'ai une certaine énergie, assez effrayante, qui me permet de tenir (si elle était canalisée autrement...), et encore de lutter même sans la croyance (ce qui est paradoxal et me rend profondément perplexe). Ça reste un peu mécanique dans l'ensemble.
Ce moment, où on a passé une certaine limite (comme en sport par exemple, dans un marathon), t'as mal, t'en peux plus, mais t'avance, un pas après l'autre. Beh, c'est à peu près ça. Et tout le mouvement est douloureux, te pique les yeux, te fait grogner. Tu poses. Tu respire et tu repars.
Mais il suffit d'une bosse, d'un creux pour manquer de te faire chavirer... Et parfois, il y a le ravin, à pic, tu dégringoles, et avec un peu de bol, tu rattrapes la route en-dessous ou alors, ça continue, et tu ne sais pas où ça s'arrête.
Et tu vois les autres te dépasser, le souffle fluide, une bonne foulée...
Et je plussoie que la dépression n'aide pas du tout à la créativité bien au contraire, c'est mon cas depuis quelques années maintenant... Depuis que je suis ma thérapie j'ai réussi à "pratiquer mécaniquement" des pratiques artistiques qui étaient source de plaisir immense avant comme le dessin ou l'écriture, mais je ne peux plus "créer", je me sens tellement vide, incompétente et inutile que le simple fait d'essayer, me plonge dans un abysse sans fond.
Je distingue aussi très bien les petites déprimes qui me stimulait un peu pour écrire ou faire de la musique, mais la dépression coupe tout autant le créativité, que les besoins fondamentaux comme la faim, la soif, l'hygiène et la sexualité. On peut faire semblant de manger, de prendre soin de soi et d'avoir des rapports sexuels mais au final c'est juste des automatismes (oui c'est trash dit comme ça). Personnellement, quand je suis au plus profond de la dépression (là j'arrive à me maintenir du bout des pieds au dessus de la limite grâce à mon suivie thérapeutique au centre expert) et que je suis seule, je ne mange plus, ne me lave plus, me lève rarement pour faire mes besoins, et ne fait rien à part rester coucher soit en dormant, soit en essayant de forcer le sommeil, on est loin de l'état de grâce des créateurs et grands penseurs...
La mélancolie des artistes c'est le spleen Baudelairien, c'est le culte de la déprime, de l'humeur noire que l'on savoure, et qui a stéréotypé la dépression.
Par contre il y a en effet un lien entre penseurs, créatif et dépression, car elle va souvent de pair avec une certaine hyperlucidité des enjeux du monde et l'impression d'isolement dans cette violente et implacable lucidité qui nous éloigne des autres et de ce que l'on voudrait/pensait être. Les créatifs/penseurs utilisent souvent leurs arts pour éloigner la dépression, l’exorciser, l'apprivoiser, mais pas l'inverse. C'était mon humble avis sur la question.
Diagnostiqué(e) en février 2014.
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Re: La dépression
Pas mieux, Lou Morgan, tu décris parfaitement bien la dépression telle que je la vois(et l'ai vécue).
Officiellement non-autiste
"J'aurais pas été besoin" Nikos Aliagas, philosophe grec des Lumières
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Re: La dépression
Très intéressant ce que tu racontes. L'art donnerait-il un sentiment de puissance, pouvoir manipuler la réalité afin de lui donner du sens ?Lou Morgan a écrit :Y a pas meilleure définition que celle-ci à mes yeux...Loup a écrit :La création étant la structure même de mon esprit, j'arrive à la maintenir (enfin à peu près).
Sans ça, j'y passe.
Avec des moments de vide terribles...
Mais c'est clairement ce qui me sauve (au-delà de mon entourage).
Je crois -et ma psy aussi- que j'ai une certaine énergie, assez effrayante, qui me permet de tenir (si elle était canalisée autrement...), et encore de lutter même sans la croyance (ce qui est paradoxal et me rend profondément perplexe). Ça reste un peu mécanique dans l'ensemble.
Ce moment, où on a passé une certaine limite (comme en sport par exemple, dans un marathon), t'as mal, t'en peux plus, mais t'avance, un pas après l'autre. Beh, c'est à peu près ça. Et tout le mouvement est douloureux, te pique les yeux, te fait grogner. Tu poses. Tu respire et tu repars.
Mais il suffit d'une bosse, d'un creux pour manquer de te faire chavirer... Et parfois, il y a le ravin, à pic, tu dégringoles, et avec un peu de bol, tu rattrapes la route en-dessous ou alors, ça continue, et tu ne sais pas où ça s'arrête.
Et tu vois les autres te dépasser, le souffle fluide, une bonne foulée...
Et je plussoie que la dépression n'aide pas du tout à la créativité bien au contraire, c'est mon cas depuis quelques années maintenant... Depuis que je suis ma thérapie j'ai réussi à "pratiquer mécaniquement" des pratiques artistiques qui étaient source de plaisir immense avant comme le dessin ou l'écriture, mais je ne peux plus "créer", je me sens tellement vide, incompétente et inutile que le simple fait d'essayer, me plonge dans un abysse sans fond.
Je distingue aussi très bien les petites déprimes qui me stimulait un peu pour écrire ou faire de la musique, mais la dépression coupe tout autant le créativité, que les besoins fondamentaux comme la faim, la soif, l'hygiène et la sexualité. On peut faire semblant de manger, de prendre soin de soi et d'avoir des rapports sexuels mais au final c'est juste des automatismes (oui c'est trash dit comme ça). Personnellement, quand je suis au plus profond de la dépression (là j'arrive à me maintenir du bout des pieds au dessus de la limite grâce à mon suivie thérapeutique au centre expert) et que je suis seule, je ne mange plus, ne me lave plus, me lève rarement pour faire mes besoins, et ne fait rien à part rester coucher soit en dormant, soit en essayant de forcer le sommeil, on est loin de l'état de grâce des créateurs et grands penseurs...
La mélancolie des artistes c'est le spleen Baudelairien, c'est le culte de la déprime, de l'humeur noire que l'on savoure, et qui a stéréotypé la dépression.
Par contre il y a en effet un lien entre penseurs, créatif et dépression, car elle va souvent de pair avec une certaine hyperlucidité des enjeux du monde et l'impression d'isolement dans cette violente et implacable lucidité qui nous éloigne des autres et de ce que l'on voudrait/pensait être. Les créatifs/penseurs utilisent souvent leurs arts pour éloigner la dépression, l’exorciser, l'apprivoiser, mais pas l'inverse. C'était mon humble avis sur la question.
Diagnostiquée TSA sévérité 1 / syndrome d'Asperger par le CRA de Brest en 2017
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Re: La dépression
J'ai l'impression que la dépression est l'impossibilité de donner du sens à la vie, au monde et l'emprisonnement dans ce sentiment.
Sortir de la dépression consisterait-il à accepter que la vie en tant que telle n'a pas de sens mais que c'est à nous de lui en donner ?
En gros passer de l'état de celui qui subit sa vie à celui d'acteur / créateur dans sa vie.
La sortie d'une période dépression pourrait être corrélée au fait de trouver une idée créatrice qui pousse vers l'action.
On entrerait en dépression quand on arrive pas à se faire une représentation mentale cohérente et fonctionnelle du monde, comme l'impossibilité de résoudre un puzzle.
On ne trouve pas d'idée pour résoudre le puzzle et on est en panne d'inspiration.
Le manque d'inspiration serait initialement la cause et non la conséquence de la dépression ?
Ensuite cet état de confusion épuiserait l'énergie des personnes et diminuerait leurs capacités de créativité qui pourraient justement les aider à en sortir, comme un cercle vicieux.
C'était quelques idées personnelles. Je suis curieuse de savoir ce que vous en pensez.
Sortir de la dépression consisterait-il à accepter que la vie en tant que telle n'a pas de sens mais que c'est à nous de lui en donner ?
En gros passer de l'état de celui qui subit sa vie à celui d'acteur / créateur dans sa vie.
La sortie d'une période dépression pourrait être corrélée au fait de trouver une idée créatrice qui pousse vers l'action.
On entrerait en dépression quand on arrive pas à se faire une représentation mentale cohérente et fonctionnelle du monde, comme l'impossibilité de résoudre un puzzle.
On ne trouve pas d'idée pour résoudre le puzzle et on est en panne d'inspiration.
Le manque d'inspiration serait initialement la cause et non la conséquence de la dépression ?
Ensuite cet état de confusion épuiserait l'énergie des personnes et diminuerait leurs capacités de créativité qui pourraient justement les aider à en sortir, comme un cercle vicieux.
C'était quelques idées personnelles. Je suis curieuse de savoir ce que vous en pensez.
Modifié en dernier par FloretteRanou le jeudi 14 août 2014 à 15:38, modifié 1 fois.
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Re: La dépression
Lou... Tu résumes assez bien les choses.
J'en suis au mécanique, vu que je ne suis pas toute seule chez moi, mais du coup, j'ai pas d'énergie pour les autres choses.
En fait, c'est quand tu arrives à te féliciter pour étendre ton linge, faire la vaisselle, sortir faire une course, te faire à manger, un brin de nettoyage quelque part, poster un courrier... Chaque action anodine du quotidien est une montagne à gravir, faut faire un gros effort pour concentrer le point de vue sur le début de la montagne.
Ce qui est naturel ne l'est pas.
Pour comparer, une "action sociale" chez un autiste lui coûte de l'énergie qui se dépense vite.
Chez un dépressif, c'est à peu près toutes les actions, et encore plus celles qui demandent une réflexion (appeler, envoyer un mail, mettre un message...).
Florette,
L'Art n'est pas une question de "puissance", tu peux manipuler la réalité parce que tu retransmets ton point de vue sur les choses, c'est subjectif. Mais c'est une autre histoire.
Il faut comprendre que la dépression se manifeste différemment chez chaque personne, c'est très difficile de faire des généralités dessus.
Une personne tombera en dépression pour un chagrin d'amour, un divorce, un renvoi, c'est réactionnel (et ça peut s'enfoncer si d'autres événements surviennent, ou ça peut constituer un élément déclencheur...).
D'autres, c'est plus existentiel. D'autres, c'est le temps, la saison.
Des fois, y a pas de raisons, c'est biologique, problème de transmission des neurones, ça peut être les hormones aussi...
Il y a le vécu, les traumatismes, l'environnement, l'histoire personnelle, familiale...
C'est un peu un iceberg la dépression, y a une partie visible, somatique. Puis, tu creuses un peu, et tu trouves plein de choses... Au mieux, l'iceberg n'est pas très grand, et c'est tant mieux.
La sortie de la dépression n'est absolument pas prévisible, ça peut être un petit rien comme un énorme truc.
Mais on recommande vivement la thérapie, et si besoin, pour un coup de pouce, les médocs. Une prise de médicaments doit s'accompagner d'une thérapie pour moi, un minimum de suivi, c'est une béquille, pas le plâtre en lui-même.
Faire très attention aux médocs d'ailleurs, et au psy qui les prescrit, il ne devrait pas le faire sans questionner un minimum la personne pour comprendre ses besoins, et ne pas lui donner un anti-dépresseur au pif et dans une quantité raisonnable, avec graduation si besoin (pas 50 mg d'anxiolytique comme j'ai pu tester et qui m'a mis plus en vrac qu'autre chose, je rentrais en zig-zag chez moi, et ne reconnaissais plus les gens).
L'entrée en dépression n'est pas non plus prévisible, même chez les artistes, qui n'ont certainement pas un seul prétexte pour y tomber. Van Gogh n'avait pas une thune, n'était pas reconnu, créait avec une productivité incroyable, et a fini par se suicider.
Ce qui crée l'absence d'idée, c'est le manque de plaisir à le faire, le désir (et pour désirer, il faut le plaisir). Ça touche ce qui est en externe d'abord avant de s'enlacer autour de la création, ce qui nous tient le plus à coeur.
Mais comme chez la plupart des dépressifs sévères, c'est l'absence de désir. C'est un symptôme commun.
J'insiste bien sur le caractère non universel de la dépression.
J'en suis au mécanique, vu que je ne suis pas toute seule chez moi, mais du coup, j'ai pas d'énergie pour les autres choses.
En fait, c'est quand tu arrives à te féliciter pour étendre ton linge, faire la vaisselle, sortir faire une course, te faire à manger, un brin de nettoyage quelque part, poster un courrier... Chaque action anodine du quotidien est une montagne à gravir, faut faire un gros effort pour concentrer le point de vue sur le début de la montagne.
Ce qui est naturel ne l'est pas.
Pour comparer, une "action sociale" chez un autiste lui coûte de l'énergie qui se dépense vite.
Chez un dépressif, c'est à peu près toutes les actions, et encore plus celles qui demandent une réflexion (appeler, envoyer un mail, mettre un message...).
Florette,
L'Art n'est pas une question de "puissance", tu peux manipuler la réalité parce que tu retransmets ton point de vue sur les choses, c'est subjectif. Mais c'est une autre histoire.
Il faut comprendre que la dépression se manifeste différemment chez chaque personne, c'est très difficile de faire des généralités dessus.
Une personne tombera en dépression pour un chagrin d'amour, un divorce, un renvoi, c'est réactionnel (et ça peut s'enfoncer si d'autres événements surviennent, ou ça peut constituer un élément déclencheur...).
D'autres, c'est plus existentiel. D'autres, c'est le temps, la saison.
Des fois, y a pas de raisons, c'est biologique, problème de transmission des neurones, ça peut être les hormones aussi...
Il y a le vécu, les traumatismes, l'environnement, l'histoire personnelle, familiale...
C'est un peu un iceberg la dépression, y a une partie visible, somatique. Puis, tu creuses un peu, et tu trouves plein de choses... Au mieux, l'iceberg n'est pas très grand, et c'est tant mieux.
La sortie de la dépression n'est absolument pas prévisible, ça peut être un petit rien comme un énorme truc.
Mais on recommande vivement la thérapie, et si besoin, pour un coup de pouce, les médocs. Une prise de médicaments doit s'accompagner d'une thérapie pour moi, un minimum de suivi, c'est une béquille, pas le plâtre en lui-même.
Faire très attention aux médocs d'ailleurs, et au psy qui les prescrit, il ne devrait pas le faire sans questionner un minimum la personne pour comprendre ses besoins, et ne pas lui donner un anti-dépresseur au pif et dans une quantité raisonnable, avec graduation si besoin (pas 50 mg d'anxiolytique comme j'ai pu tester et qui m'a mis plus en vrac qu'autre chose, je rentrais en zig-zag chez moi, et ne reconnaissais plus les gens).
L'entrée en dépression n'est pas non plus prévisible, même chez les artistes, qui n'ont certainement pas un seul prétexte pour y tomber. Van Gogh n'avait pas une thune, n'était pas reconnu, créait avec une productivité incroyable, et a fini par se suicider.
Ce qui crée l'absence d'idée, c'est le manque de plaisir à le faire, le désir (et pour désirer, il faut le plaisir). Ça touche ce qui est en externe d'abord avant de s'enlacer autour de la création, ce qui nous tient le plus à coeur.
Mais comme chez la plupart des dépressifs sévères, c'est l'absence de désir. C'est un symptôme commun.
J'insiste bien sur le caractère non universel de la dépression.
30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"
En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
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Re: La dépression
L'année dernière, ma psychiatre, en 4 ans m'a dis de haute voix, que j'étais en dépression chronique.
Certes je le suis, mais ce n'est pas pour autant que je n'ai pas des moments de joies!
Certes je le suis, mais ce n'est pas pour autant que je n'ai pas des moments de joies!
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Re: La dépression
Merci pour toutes ces précisions Loup. C'est très instructif.
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Re: La dépression
Je suppose qu'il y a plusieurs "niveaux"/formes de dépression.newvie492 a écrit :L'année dernière, ma psychiatre, en 4 ans m'a dis de haute voix, que j'étais en dépression chronique.
Certes je le suis, mais ce n'est pas pour autant que je n'ai pas des moments de joies!
Aucune n'est à négliger (sinon, il y a un risque que ça s'installe et je ne le souhaite à personne...).
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Re: La dépression
Est-ce que cela arrive à certaines personnes ici de vivre cette inertie intellectuelle comme je l'ai décrite dans mon message précédent ?
Aspie.
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Re: La dépression
Ce que tu décris dans ton précédent post rejoint sensiblement ce que je peux vivre à l'heure actuelle, sauf peut-être le brouillard intellectuel. J'ai du mal à appeler cet état un état "dépressif" en comparaison à la dépression profonde que j'ai faite à la vingtaine, où j'avais aussi ressenti un énorme ralentissement intellectuel.Svad a écrit :Est-ce que cela arrive à certaines personnes ici de vivre cette inertie intellectuelle comme je l'ai décrite dans mon message précédent ?
Mais je me demande si je ne me suis pas tout simplement habituée à l'état dépressif devenu chronique. C'est une vraie question que je me pose pour moi. Mon sommeil n'est pas de très bonne qualité, j'ai l'impression de réfléchir en même temps que je dors. Au réveil, j'ai la sensation de ne pas avoir vraiment dormi. Parfois, sans que je sache vraiment pourquoi, je me rends compte que j'ai bien dormi, que mon cerveau s'est mis sur off.
J'ai arrêté le Séroplex(anti-dépresseur)il y a un an et demi et j'ai senti une nette différence, comme si j'étais "sans filet". Cela faisait 5 ans que je le prenais et voulais tenter de m'en passer(pas envie d'être sous médoc à vie). Le résultat pour le moment est mitigé. Si mon environnement de vie ou les circonstances extérieures s'améliorent et que je ne vais pas mieux, alors je reprendrai sans doute l'AD.
Je veux voir comment je peux être en gérant de façon naturelle, c'est-à-dire en agissant sur les causes.
Je trouve cette suggestion très intéressante, car c'est l'idée intuitive que je me fais de ma dépression. Attendre d'être allée au bout de mes investigations et envisager peu à peu une autre façon de vivre cette vie. Si malgré tout ça, je ne parviens pas à améliorer mon humeur, je reprendrai peut-être un AD. Mais pour l'instant, j'ai quand même bon espoir.Florette a écrit :On entrerait en dépression quand on arrive pas à se faire une représentation mentale cohérente et fonctionnelle du monde, comme l'impossibilité de résoudre un puzzle.
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"J'aurais pas été besoin" Nikos Aliagas, philosophe grec des Lumières
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Re: La dépression
Bonjour à tous,
J'ai lu ce que Tony Atwood écrit sur la dépression, et plus généralement sur les troubles de l'humeur chez les personnes concernées par le SA.
Un aspie sur 3 souffrirait de dépression.
La vulnérabilité s'expliquerait par l'isolement, l'exclusion, la solitude, etc. mais aussi par l'incapacité de gérer ses propres émotions (théorie de l'esprit derrière...) et souvent une façon de penser très pessimiste/perfectionniste.
Il fait la différence entre les troubles anxieux et la dépression, même s'il y a une sorte de continuum entre les deux. Il dit très justement que c'est presque la règle que les aspies soient concernées par l'un des deux troubles. Dans les troubles anxieux, la personne peut dégager beaucoup d'énergie pour surmonter ses angoisses. Les signes cliniques sont similaires et des périodes de grande anxiété peuvent mener à des troubles dépressifs.
Il peut être plus difficile de sortir de la dépression du fait qu'il est plus difficile de s'aider des autres comme régulateur émotionnel. A la place, certains Aspies essaieront de sortir de la dépression par des pensées subjectives, sans parvenir à améliorer la situation.
Parfois la dépression chez les Aspies peuvent se reconnaître par le fait qu'ils ne prennent plus de plaisir dans leurs activités habituelles, et même que celles-ci peuvent prendre un aspect morbide.
J'ai lu ce que Tony Atwood écrit sur la dépression, et plus généralement sur les troubles de l'humeur chez les personnes concernées par le SA.
Un aspie sur 3 souffrirait de dépression.
La vulnérabilité s'expliquerait par l'isolement, l'exclusion, la solitude, etc. mais aussi par l'incapacité de gérer ses propres émotions (théorie de l'esprit derrière...) et souvent une façon de penser très pessimiste/perfectionniste.
Il fait la différence entre les troubles anxieux et la dépression, même s'il y a une sorte de continuum entre les deux. Il dit très justement que c'est presque la règle que les aspies soient concernées par l'un des deux troubles. Dans les troubles anxieux, la personne peut dégager beaucoup d'énergie pour surmonter ses angoisses. Les signes cliniques sont similaires et des périodes de grande anxiété peuvent mener à des troubles dépressifs.
Il peut être plus difficile de sortir de la dépression du fait qu'il est plus difficile de s'aider des autres comme régulateur émotionnel. A la place, certains Aspies essaieront de sortir de la dépression par des pensées subjectives, sans parvenir à améliorer la situation.
Parfois la dépression chez les Aspies peuvent se reconnaître par le fait qu'ils ne prennent plus de plaisir dans leurs activités habituelles, et même que celles-ci peuvent prendre un aspect morbide.
Je n'ai pas de diagnostic /!\
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
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