Jean a écrit :Pas de commentaires ou de questions ?
J'avais été choquée qu'on puisse mettre au placard un professionnel comme Lemonnier, qu'on puisse lui reprocher d'avoir un intérêt quant à la trouvaille, la piste qu'est le burinex
Je trouve son discours très posé par rapport à tout cela finalement (moi j'aurais envie de tout casser, de hurler, mais bon...)
En revanche, un point me dérange, le n°10, question portant sur la souffrance à l'école et le sensoriel. Pour moi qui brandis l'étendard "pensez autiste, pensez sensoriel", je le trouve... dénigrant face à ces difficultés, je le trouve dénigrant face aux personnes autistes. C'est comme s'il disait que les autistes parce qu'ils contrôlent mal leurs émotions, en "rajoutent" en fait, et que ce n'est pas si désagréable au fond. Comment peut on savoir à la place d'autrui ce qu'il ressent, comment peut on juger que sa souffrance n'est pas en fait si douloureuse que cela ? Je suis abasourdie de lire ça...
Je suis aussi mitigée avec cette phrase : "Tous ceux qui ont des enfants savent qu'éduquer un enfant, c'est lui imposer un certain nombre de choses qui lui sont désagréables." Déjà il n'y a que ceux qui ont des enfants qui peuvent savoir ? j'adore... bref, ce n'est pas le sujet mais je ne suis pas vraiment d'accord avec ce qui suit non plus. Question de choix éducatif. Et ne pas mettre son enfant autiste à l'école, ce n'est pas nécessairement manquer d'ambition, ce n'est pas nécessairement le "maintenir dans un niveau de handicap très important". Il n'y a pas que l'école dans la vie pour apprendre, que ce soit pour les autistes ou non-autistes. Ne pas mettre son enfant à l'école -quand il y souffre- c'est avant tout respecter son fonctionnement, c'est le respecter. Que l'enfant soit autiste, ou non, je le répète. C'est aussi pour moi lui donner toutes les chances de progresser au maximum en choisissant un autre environnement dans lequel il se sentira bien, non agressé, parce que plus adapté. Et cela ne veut pas dire renoncer à tout jamais à l'école, cela ne veut pas dire renoncer aux apprentissages et à la socialisation non plus. Alors malheureusement, le gros problème pour les enfants différents, quelle que soit leur différence, c'est que cet autre environnement est rarement offert par la société. Pour moi le plus gros handicap des personnes avec handicap c'est finalement... la société.
J'espère ne pas m'attirer les foudres ici parce que j'ose critiquer M Lemonnier, qui, je l'ai compris par ailleurs, œuvre clairement dans le bon sens pour nos enfants.
Mais je trouve cette réponse sans nuance, pleine de certitudes, d'idées arrêtées, fermées, c'est bien dommage.
Cela me renvoie à la triste sensation que j'ai eu en entrant dans le monde de l'autisme, la sensation de rentrer dans le monde de l'absurde, dans le monde du dogme, dans le monde du tout noir-tout blanc, dans un monde très pauvre finalement où personne ne s'écoute mais clame des "vérités" bonnes pour tous et juge les autres à tour de bras. Et je ne parle pas des autistes là bien sûr, mais des autres...
Ps : oh la la, je me relis et souhaite ajouter que je n'attaque personne et si j'ose formuler tout cela ici, c'est parce que justement j'apprécie asperansa pour son ouverture d'esprit, ses échanges sans jugement et la participation entre autre de beaucoup de personnes atypiques qui en font toute la richesse

Maman de 2 jeunes ados : un "grand grand" de 16 ans, autiste typique avec retard, et un "petit grand" de 14 ans