Les aspies et la famille

[Manichéenne]

Alors j'ai volontairement fais fi de ce détail en ce qui me concerne, mais en fait il y a eu une cassure à un certain âge dans ma relation à mes parents. Je ne me le suis jamais expliqué, pas de trauma ou d'évènement particulier.

J'ai parlé du présent aussi.
J'ai eu une relation fusionnelle avec ma soeur (jumelle), entre autres parce que c'était le seul moyen de me protéger un peu du milieu scolaire et de la violence des autres enfants, et que ça me permettait de ne pas être seule. Avec comme bonus le fait d'être moins observée et jugée puisqu'on voit toujours les jumeaux comme un ensemble sans vraiment faire attention à chaque individu.
De la même manière, je jugeais ma famille parfaite. Par opposition avec l'extérieur qui me faisait tant souffrir.
Il y a eu une coupure violente de tout ça, quand j'ai commencé à aller vraiment mal à l'adolescence et qu'ils ont complètement fermé les yeux. Ils ne m'ont pas vraiment soutenue, n'ont jamais cherché à comprendre, j'ai plutôt récolté des reproches. Il attente probablement de moi que je retourne à leur normalité (très relative), mais je ne peux pas abandonner ma personnalité.

[Akamiaou]

je les aimes, c'est sûr -le sens de 'aimer' m'est encore plutot étranger ; mais sur l'idée, ils comptent plus que les autres-, je dois paraître distant : je ne donne pas de nouvelles, je n'appelle qu'exceptionnellement (concept : pas de nouvelles, bonnes nouvelles), je n'ai jms fait de calins, faire la bise il a fallu bcp bcp de temps (et j'ai tjs détesté embrassé une vieille) et ça reste un privilège, j'oublie les anniversaires ou les fêtes, j'oublies qu'il est de bon ton d'offrir des cadeaux de temps en temps (genre aux anniversaire, que de toutes façons j'oublie ^^) ... etc ...

pour autant, ils savent que je ne suis pas un gros méchant, et que je ne fais pas "exprès". ils captent tous, et depuis tjs, que tout ça me passe au dessus. du coup, ma relation est resté (presque*) la même depuis le diag officiel. je m'appuis sur eux qd j'ai un pb, et ils savent que je ne pourrais pas les aider de la meme façon. expl : un demenagement, j'ai besoin d'eux, mais je n'irai pas les aider à leur tour, trop physique. et je rendrais service autrement. enfin, bref, et on s'entends bien, tous c'est pas impossible de bien s'entendre avec sa famille, aspie ou pas.

sur les décès, je ne suis pas (et ça m'a embêté !) vraiment touché par la perte d'un proche. c'est pas cool dit comme ça tout en sachant que la perte de mon chat me fait flipper au plus haut point -le plus tard possible-, bien plus que pour les humains mais pourtant, c'est le cours de la vie, et je ne ressens pas le besoin d'exprimer un "manque" plus que ça. j'ai l'impression que les autistes (tous) ne sont pas super touché par la mort : ça arrive forcement, et c'est normal que ça arrive. les NT, à chaque fois, disent que c'est injustes ou je ne sais quoi, mais, ... c'est juste la vie, quoi ?!

enfin voilà, tout ça pour dire que oui, je suis distant, et que ça se passe bien qd meme

Je crois que j'aurais pu dire à peu près tout ça.
Sauf sur la mort, parce que j'ai perdu un enfant, et là oui, ç'a été la pire chose au monde.
Mais aujourd'hui c'est loin derrière moi, je n'ai pas vraiment de souvenir (ma mémoire fonctionne ainsi), donc ça me touche beaucoup moins.
L'hypothétique mort de mes parents, mon père plus spécifiquement, génère une sorte d'angoisse/malaise, parce qu'un pilier sur lequel j'ai toujours pu compter (pour répondre à mes questions, partager son savoir, m'aider physiquement en cas de besoin, etc) disparaitrait, et c'est un peu comme si le monde... devenait bancal, d'y songer.
Mais voilà, à part cette angoisse insondable concernant mes enfants encore vivants, et mon père de manière diffuse, tout le reste me parle.

(et je précise que je ne veux pas de paroles compatissantes car elles me mettent très mal à l'aise, je ne sais pas y répondre, ça fait simplement partie de mon histoire)

[Niejcas]

Alors j'ai volontairement fais fi de ce détail en ce qui me concerne, mais en fait il y a eu une cassure à un certain âge dans ma relation à mes parents. Je ne me le suis jamais expliqué, pas de trauma ou d'évènement particulier.

De la même manière, je jugeais ma famille parfaite. Par opposition avec l'extérieur qui me faisait tant souffrir.
Il y a eu une coupure violente de tout ça, quand j'ai commencé à aller vraiment mal à l'adolescence et qu'ils ont complètement fermé les yeux. Ils ne m'ont pas vraiment soutenue, n'ont jamais cherché à comprendre, j'ai plutôt récolté des reproches. Il attente probablement de moi que je retourne à leur normalité (très relative), mais je ne peux pas abandonner ma personnalité.

Bon ben tu as très bien résumé ce qui m'est également arrivé.

Sauf que moi, fils unique. Mais un demi-frère plus âgé de mon père mais situation compliquée à l'époque suite au divorce...
Je n'ai pas vraiment de souvenirs mauvais de lui.

[G.O.B.]

Si un modérateur pouvait corriger la faute dans le titre du fil, ce serait cool, ça me rend dingue lorsque le sujet remonte

[Idée]

Si un modérateur pouvait corriger la faute dans le titre du fil, ce serait cool, ça me rend dingue lorsque le sujet remonte

C'est fait.

[G.O.B.]

'ci

[Mercury]

Ma mère m'a renié, ainsi que ma famille maternelle. Elle ne m'a jamais supporté. J'ai toujours été bizarre pour elle. J'ai souvent ressenti une forme de honte.
Après des années d'absence de relation avec mon père, nous nous sommes retrouvés. Il ne sait rien de mon vrai Moi. Je le cache. Malgré mon parcours chaotique, il a fini par m'avouer qu'il m'aime. Il voit ma différence, par rapport aux autres. Ce qui me fait du bien, c'est qu'il souhaite mon bonheur et que je réussisse.
Je tente de ne pas reproduire mon schéma familial avec mes enfants. Je souhaite être une meilleure mère que la mienne.

[Jacquie]

Bonjour à tous

j'ai justement mon fils aspie qui veut fêter l'anniv de sa grande soeur NT
bon en soi déjà c'est bien que l'idée vienne de lui

je lui ai proposé de lui faire une carte, il était ok
il l'a donc écrite et m'a demandé de la relire (pour les fautes éventuelles)

je l'ai donc lue mais ......je ne sais pas si l'on peut lui offrir
cette carte, tellement elle est froide, elle n'est pas désagréable du tout
mais sans aucune chaleur humaine

et pourtant ils sont très proches depuis tout petits
et comme je vous dis, c'est lui qui a tenu à faire un geste pour sa soeur

mais il ne sait pas exprimer,
il me dit, je peux pas dire mieux à ma soeur
mieux dans le sens d'être chaleureux, il dit "c'est gênant"

je veux dire, il ne peut pas lui dire qu'il l'aime
alors que je sais que oui mais il ne peut pas lui dire
même pas je t'embrasse fort

c'est "ma chère soeur, en ce jour d'anniversaire;...
bien que nos avis divergent, il nous arrive parfois d'être en symbiose"

[Jacquie]

soyez gentil avec le had, il n'écrit pas de messages comme ça d'habitude d'ailleurs je pourrais ouvrir un fil sur 'arrivez vous à parler de vous sur un forum ?'

ok ben, moi, je viens d'une famille tout ce qu'il y a de plus gentille pas d'histoires complexes ou douloureuses, ... enfin, bref, ça va, hier comme aujourd'hui et nous sommes tous un peu artiste, à notre manière

je les aimes, c'est sûr -le sens de 'aimer' m'es encore plutot étranger ; mais sur l'idée, ils comptent plus que les autres-, je dois paraître distant : je ne donne pas de nouvelles, je n'appelle qu'exceptionnellement (concept : pas de nouvelles, bonnes nouvelles), je n'ai jms fait de calins, faire la bise il a fallu bcp bcp de temps (et j'ai tjs détesté embrassé une vieille) et ça reste un privilège, j'oublie les anniversaires ou les fêtes, j'oublies qu'il est de bon ton d'offrir des cadeaux de temps en temps (genre aux anniversaire, que de toutes façons j'oublie ^^) ... etc ...

pour autant, ils savent que je ne suis pas un gros méchant, et que je ne fais pas "exprès". ils captent tous, et depuis tjs, que tout ça me passe au dessus. du coup, ma relation est resté (presque*) la même depuis le diag officiel. je m'appuis sur eux qd j'ai un pb, et ils savent que je ne pourrais pas les aider de la meme façon. expl : un demenagement, j'ai besoin d'eux, mais je n'irai pas les aider à leur tour, trop physique. et je rendrais service autrement. enfin, bref, et on s'entends bien, tous c'est pas impossible de bien s'entendre avec sa famille, aspie ou pas.

sur les décès, je ne suis pas (et ça m'a embêté !) vraiment touché par la perte d'un proche. c'est pas cool dit comme ça tout en sachant que la perte de mon chat me fait flipper au plus haut point -le plus tard possible-, bien plus que pour les humains mais pourtant, c'est le cours de la vie, et je ne ressens pas le besoin d'exprimer un "manque" plus que ça. j'ai l'impression que les autistes (tous) ne sont pas super touché par la mort : ça arrive forcement, et c'est normal que ça arrive. les NT, à chaque fois, disent que c'est injustes ou je ne sais quoi, mais, ... c'est juste la vie, quoi ?!

enfin voilà, tout ça pour dire que oui, je suis distant, et que ça se passe bien qd meme

* presque ! ce qui a changé après le diag, c'est que eux aussi ils ont des outils pour comprendre, et plus ou moins un "pourquoi". et ça, ça a qd meme changé notre relation : ils sont bcp plus sympa, dans le sens, qu'ils ne me mettent plus la pression du "fait que mieux nous mon fils", et que, ben, je trouve ça cool

Bonjour HAD

je ne pourrai pas dire mieux pour expliquer le ressenti de
mon fils, tout concorde, à la virgule près.

y compris la phrase écrite en tout petit mais que j'ai réussi à lire

[evolution650HBn°2]

Je ne comprends pas vraiment ce qui te dérange dans cette lettre, Jacqueline.
Qu'il n'y ait pas de coeurs partout et de "gros bisous" ?
Je trouve que c'est un signe déjà très affectueux que de décider de faire une carte, cela montre l'attachement qu'il peut lui porter, pas besoin d'en rajouter, tout est dans l'intention.
Perso si je devais écrire une lettre, ça ressemblerait à ce que tu as écris, je ne vois pas en quoi c'est froid..
Mais si jamais ça l'est tant que ça, ta fille doit le connaître et n'en sera pas offusquée.
Ne pas remettre cette carte serait prendre le risque qu'il n'en fasse plus jamais puisque "quoique je fasse ça ne va pas, même quand je veux me montrer démonstratif".

[Niejcas]

Oui. Ses démonstrations d'affection ne sont pas mauvaises en soi, elles sont justes différentes. Selon son langage à lui. Et j'imagine que sa sœur est au courant de son diagnostique ? Donc pour peu qu'elle ait cherché à se renseigner, elle sera touchée par son intention et c'est bien ça qui compte.

C'est finalement de ce dont parle le fil de ce sujet

[Manichéenne]

mais il ne sait pas exprimer,
il me dit, je peux pas dire mieux à ma soeur
mieux dans le sens d'être chaleureux, il dit "c'est gênant"

Je suis un peu comme ça. Je suis par exemple incapable d'écrire "bisous" en fin de lettre/email.
J'ai cherché en grandissant quelques formules que je puisse écrire et qui soit un peu moins froides tout en étant vraies. Ca donnerait des "je suis contente de te souhaiter ton anniversaire" ou "je tenais à te fêter ton anniversaire". C'est un réel effort parfois de réaliser ce que je ressens, et ce que je peux en transmettre avec mes mots.
Sa carte n'est pas forcément à modifier, elle vient de lui et c'est bien ainsi. Tu peux peut-être par contre lui indiquer des pistes pour être un peu plus expressif sans que ce soit gênant pour lui à l'avenir.

[Jacquie]

bonjour

je ne compte pas changer le moindre mot à sa carte

mais oui cela aurait été mieux de mettre, je suis content de te souhaiter
ton anniversaire mais bon, ce ne serait pas son frère !

quant à la carte, c'est moi qui lui ai suggéré d'en faire une
il voulait lui remettre un chèque comme ça

sa soeur connait le diagnostic mais a du mal à l'accepter
petit à petit elle s'y fait
ils ont toujours été très proches
elle aimerait qu'il lui télephone ou envoie des sms
il le fait, uniquement s'il a besoin d'elle

[Tugdual]

[...] elle aimerait qu'il lui télephone ou envoie des sms
il le fait, uniquement s'il a besoin d'elle

Ça a l'air très dur de faire comprendre aux proches
à quel point c'est un effort monstrueux de devoir
téléphoner à quelqu'un sans avoir quoi que ce soit
d'intéressant à dire, à raconter, à demander ...

J'essaie de faire comprendre ça à ma mère,
mais ce n'est pas acquis, elle ne pige pas ...

[Jacquie]

moi je peux le comprendre mais ma fille c'est dur dur

et puis une fille, c'est bavard
elle aimerait qu'il l'appelle pour dire, alors quoi de neuf ?

donc elle l'appelle et il lui répond avec bcp de patience et de gentillesse