Evolutions de la classification - DSM V
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
L'étude est effectivement limitée : mais cela rappelle que s'il y a des différences au niveau clinique dans le DSM-IV et la CIM-10 entre SA et "autisme infantile" [pas de retard de langage dans le SA] , il n'y en a pas de prouvées dans les recherches génétiques oui basées sur des signes objectifs (IRM etc ...).
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
Actualités - DSM-5
Les apports et les limites de la nouvelle édition du DSM-5 qui introduit la terminologie de « troubles du spectre de l'autisme »
Le DSM-5 est arrivé, et après ?
René Cassou de Saint Mathurin psychiatre, La Rochelle, secrétaire général de l'arapi
le Bulletin scientifique de l arapi -numéro 32 -automne 2013 -pp.77-84
La nouvelle version du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, traduit de l'anglais : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, de l'Association Américaine de Psychiatrie (APA, DSM-5, qui fait suite au DSM IV, 1994 et DSM IV TR, 2000) est sortie au mois de mai 2013. Cette arrivée ne s'est pas faite sans débat, principalement de ce côté-ci de l'Atlantique, mais également aux Etats-Unis, notamment autour d'Allan Frances, qui avait participé à la rédaction
du DSM-IV, et dont les critiques portaient principalement sur le risque de « pathologiser » des situations ou des comportements « normaux » et d'ouvrir la porte, sous la pression de l'industrie pharmaceutique, à des traitements médicamenteux de ces situations, opinion qui a été largement relayée dans les médias français. (...)
Le DSM IV :
L'algorithme du DSM-IV pour l'autisme infantile était le suivant :
• Au moins 6 symptômes dans les 3 domaines suivants :
- Altération qualitative des interactions sociales (au moins 2/4),
- Altération qualitative de la communication (au moins 1/4),
- Caractère restreint, répétitif et stéréotypés des comportements, des intérêts et des activités (au moins 1/4).
• Début avant 3 ans ;
• Priorité du diagnostic de syndrome de Rett ou du trouble désintégratif sur le trouble autistique lorsque les critères pour ces troubles étaient présents.
Ces troubles, appartenant à la catégorie des « troubles apparaissant habituellement dans l'enfance » étaient regroupés dans le chapitre « Troubles envahissants du développement » (trouble du spectre de l'autisme), avec 5 troubles distincts : trouble autistique, syndrome d'Asperger, TED non spécifié/ autisme atypique (défini par défaut : tableaux cliniques qui ne répondent pas aux critères du trouble autistique en raison de l'âge de début, d'une symptomatologie atypique ou limite, ou de l'ensemble de ces critères), trouble désintégratif de l'enfance, syndrome de Rett.
Les limites de ce modèle catégoriel (c'est-à-dire définissant les troubles mentaux en catégories mutuellement exclusives, à partir de la présence ou de l'absence de certains symptômes) sont apparues :
• l'augmentation de la prévalence a mis en évidence un continuum dans la sévérité des troubles autistiques dans des populations avec des troubles cliniquement repérables (Walker et al., 2004), et sur une répartition continue de « traits autisliques » dans la population générale (Constantino et al., 2004) ;
Notons que la dernière version de la classification française (CFTMEA R-2000) ne reconnaît pas ces données : « Pour la sous-catégorie 1.0 "Psychoses précoces", apparaît la dénomination conjointe "Troubles envahissants du développement" : l'introduction de cette terminologie est justifiée car, dans l'ensemble, c 'est bien la même problématique qui se trouve couverte par les deux termes : cependant, ceci n 'inclut pas une adhésion des pédopsychiatres français aux théories étiologiques réductrices qui ont fait rejeter le concept de psychose, tant par le DSM que par la CIM10. »
- la distinction entre syndrome d'Asperger et trouble autistique, si elle a eu le mérite d'attirer l'attention des cliniciens sur les personnes avec autisme sans déficience intellectuelle, est apparue comme peu justifiée, ce que L. Wing soulignait déjà dans son article de 1981(Frith, 2004 ; Macintosh & Dissanayake, 2004) ;
- l'impossibilité de faire le diagnostic de syndrome d'Asperger (puisqu'il existe un critère de priorité qui exige que l'on fasse le diagnostic de trouble autistique, plutôt que celui de syndrome d'Asperger lorsqu'une personne répond à la fois aux critères du trouble autistique et du syndrome d'Asperger, ce qui survient dans la presque totalité des cas) (Mayes et al., 2001) ;
- alors que les critères permettaient aux cliniciens de distinguer entre présence ou absence de troubles envahissants du développement, ils ne permettaient pas à des cliniciens experts de faire mieux que le hasard pour faire le diagnostic des différents sous-types de TED (Mahoney et al., 1998). Une étude multicentrique publiée en 2012 et réalisée auprès de centres experts dans le domaine de l'autisme (Lord et al. 2012) a montré des variations considérables de la répartition des
diagnostics au sein de chaque sous-type de TED, qui semble en relation avec les particularités des pratiques diagnostiques de chaque centre ;
- la découverte du gène MECP2 et la variété de ses expressions phénotypiques a remis en question la place du syndrome de Rett comme TED spécifique, et renouvelé le débat qui avait eu lieu entre Michael Rutter et Christopher Gillberg lors de l'introduction du syndrome de Rett dans la CIM-10 (Rutter, 1994, Gillberg, 1994);
- les études épidémiologiques ont montré le caractère tout à fait exceptionnel du trouble désintégratif de l'enfance.
Le DSM-5 :
Dans le domaine de l'autisme, le DSM-5 introduit de profonds changements :
- les troubles du spectre de l'autisme sont inclus dans les troubles neuro-développementaux avec les déficiences intellectuelles, les troubles de la communication (du langage), le TDA/H (trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité), les troubles spécifiques des apprentissages, les troubles affectant le développement moteur (trouble du développement de la coordination, mouvements stéréotypés, tics) ;
- les catégories du DSM-1V (trouble autistique, trouble désintégratif, syndrome d'Asperger, TED non spécifié) disparaissent au profit d'une une seule catégorie : trouble du spectre de l'autisme ;
- le syndrome de Rett disparait comme TED spécifique (puisque la découverte du gène MECP2 rattache ce syndrome à une cause génétique connue, et a permis l'identification de variants phénotypiques). Bien entendu, cette disparition n'interdit pas de porter le diagnostic de trouble du spectre autistique, comme on le ferait chez n'importe quel autre patient porteur d'une anomalie génétique (sclérose tubéreuse, X fragile...) ;
- les critères diagnostiques sont modifiés et une évaluation dimensionnelle des symptômes et de leur sévérité est introduite ;
- une nouvelle catégorie est créée : « Trouble socio-communicatif» , rattachée au trouble de la communication (langage), pour identifier des patients présentant un trouble socio-communicatif isolé, qui n'est pas associé à des comportements et des intérêts répétitifs et restreints (ce trouble correspond à ce qui est aussi désigné trouble sémantique-pragmatique).
L'algorithme diagnostic du DSM-5 comprend 4 critères A, B, C, D qui doivent tous être remplis.
Les critères A et B concernent les symptômes et sont répartis en 2 facteurs :
- Critère A comportement socio-communicatif,
- Critère B intérêts et activités stéréotypés, qui inclut maintenant les anomalies sensorielles.
Le critère C est un critère d'âge au diagnostic, qui permet d'éviter les problèmes posés pour les enfants, principalement avec un trouble autistique sans déficience intellectuelle, qui arrivent tardivement pour un diagnostic :
« Les symptômes doivent être présents depuis la petite enfance (mais peuvent ne devenir totalement manifestes que lorsque la demande sociale excède les limites des compétences) ».
Le critère D est un critère de handicap, rendu nécessaire par l'évaluation dimensionnelle de la symptomatologie. Les symptômes doivent être à la fois être présents et constituer un handicap et pas seulement une originalité dans le développement : « Les symptômes limitent et handicapent à la fois le fonctionnement quotidien ».
A titre d'exemple, voici les indications pour le critère A (comportement socio communicatif) :
Déficits persistants dans la communication et les interactions sociales quelles que soient les situations, que l'on ne peut expliquer par un retard global et qui s'expriment dans les 3 domaines suivants :
1. Déficits dans la réciprocité socio émotionnelle; allant d'anomalies dans l'interaction sociale et les habiletés conversationnelles, par une réduction du partage des intérêts, des émotions et des affects, jusqu'à un manque total d'interaction sociale.
2. Déficits dans les comportements de communication non verbale utilisés dans les interactions sociales; allant d'une mauvaise intégration entre la communication verbale et non-verbale, par des anomalies du contact oculaire et du langage corporel ou un déficit dans la compréhension et l'usage de la communication non verbale, jusqu'à une absence totale d'expression faciale ou de gestes
3. Déficits dans l'établissement et le maintien des relations, correspondant au niveau de développement (au-delà de celles personnes habituellement en charge de l'enfant) ; allant de difficultés à ajuster son comportement en fonction des différents contextes sociaux en raison de difficultés à partager un jeu d'imagination et à se faire des amis jusqu 'à une apparente absence d'intérêt pour autrui.
Le caractère dimensionnel de l'évaluation des symptômes apparaît donc clairement.
Pour le critère B (Répertoire restreint et répétitif du comportement, des intérêts ou des activités se manifestant par au moins deux des symptômes suivants), les anomalies sensorielles (qui n'étaient pas mentionnées dans le DSM-IV) sont introduites:
4. Hyper ou hyporéactivité aux stimulations sensorielles ou intérêt inhabituel pour des aspects sensoriels de l'environnement, (comme une indifférence apparente à la douleur, à la chaleur ou au froid, une réaction négative à certains sons ou textures, un flairage ou une manipulation excessive des objets, une fascination pour les lumières ou les objets en rotation).
Enfin le DSM-5 impose de coter :
- la sévérité, évaluée en fonction du besoin d'accompagnement, et évaluée suivant les deux facteurs qui contribuent au diagnostic (communication sociale et intérêts restreints/comportements répétitifs) avec 3 degrés de sévérité :
- Niveau 3 : nécessite un accompagnement très important
- Niveau 2 : nécessite un accompagnement important
- Niveau 1 : un accompagnement est nécessaire
- l'existence d'une déficience intellectuelle, d'un trouble du langage, ou d'un autre trouble neuro-développemental associé (par exemple, TDAH).
- l'existence d'un facteur génétique, médical ou environnemental connu.
Forces et faiblesses du DSM-5
Le regroupement des 5 sous-catégories de TED en une seule « troubles du spectre de l'autisme » correspond aux données de la recherche, qui montrent la difficulté pour des cliniciens experts à distinguer « autisme, syndrome d'Asperger et TED non spécifié », et paraît mieux adapté à ce que l'on observe dans la pratique clinique quotidienne auprès de personnes avec autisme car cette approche dimensionnelle donne une image plus fidèle de la variété de l'expression des troubles autistiques, tout en préservant l'idée d'un noyau commun, qui constitue le handicap autistique.
Le regroupement des symptômes en deux domaines rend mieux compte de ce qui est observé cliniquement, en permettant de distinguer ce qui est de l'ordre de l'usage social du langage (troubles pragmatiques), ce qui constitue un usage stéréotypé du langage (ex : écholalie), et ce qui est une atteinte spécifique du langage, comme on peut l'observer dans d'autres troubles du développement, ou les troubles spécifiques du langage, et qui nécessitent des modalités d'interventions différentes (et complémentaires).
La modification de l'algorithme diagnostique et la formulation plus explicite des critères conduit à une meilleure cohérence interne des diagnostics et à une meilleure spécificité. Cette meilleure spécificité s'est-elle faite au prix d'une perte de la sensibilité ?3 Des études reprenant de manière rétrospective des échantillons de population diagnostiqués avec les critères du DSM-IV ont en effet pu faire craindre que près de 40 % des sujets (notamment ceux sans déficience intellectuelle) perdent leur diagnostic avec le DSM-5, et potentiellement l'accès aux services dont ils ont besoin (Mattila et al., 2011 ; Frazier et al,. 2012, MacParland et al., 2012 ; Maison et al, 2012 ;Tahery & Perry, 2012 ; Barton et al., 2013 ; Mayes et al., 2013). Certains auteurs ont donc suggéré une modification de l'algorithme diagnostique en diminuant le nombre de symptômes exigés pour le diagnostic, augmentant ainsi la sensibilité. La réduction du nombre de symptômes nécessaires de trois à deux pour le domaine socio-communicatif n'a finalement pas été retenue, car l'utilisation prospective des critères du DSM-5 ne semble finalement pas modifier de manière significative la sensibilité du diagnostic (et donc l'accès aux soins) (Mazefsky et al., 2012 ; Huerta et al., 2012 ; Kent et al. 2013).
L'inquiétude d'une inflation des diagnostics avec l'utilisation du DSM-5 est donc injustifiée, mais la poursuite des recherches vérifiant que l'algorithme retenu optimise le rapport sensibilité/spécificité apparaît nécessaire. (...)
Sensibilité : probabilité d'identifier une personne malade au sein de l'ensemble des personnes atteintes (vrais positifs + faux négatifs) ; spécificité : probabilité d'identifier une personne non atteinte au sein de l'ensemble des personnes indemnes (vrai négatifs + faux positifs).
Les apports et les limites de la nouvelle édition du DSM-5 qui introduit la terminologie de « troubles du spectre de l'autisme »
Le DSM-5 est arrivé, et après ?
René Cassou de Saint Mathurin psychiatre, La Rochelle, secrétaire général de l'arapi
le Bulletin scientifique de l arapi -numéro 32 -automne 2013 -pp.77-84
La nouvelle version du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, traduit de l'anglais : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, de l'Association Américaine de Psychiatrie (APA, DSM-5, qui fait suite au DSM IV, 1994 et DSM IV TR, 2000) est sortie au mois de mai 2013. Cette arrivée ne s'est pas faite sans débat, principalement de ce côté-ci de l'Atlantique, mais également aux Etats-Unis, notamment autour d'Allan Frances, qui avait participé à la rédaction
du DSM-IV, et dont les critiques portaient principalement sur le risque de « pathologiser » des situations ou des comportements « normaux » et d'ouvrir la porte, sous la pression de l'industrie pharmaceutique, à des traitements médicamenteux de ces situations, opinion qui a été largement relayée dans les médias français. (...)
Le DSM IV :
L'algorithme du DSM-IV pour l'autisme infantile était le suivant :
• Au moins 6 symptômes dans les 3 domaines suivants :
- Altération qualitative des interactions sociales (au moins 2/4),
- Altération qualitative de la communication (au moins 1/4),
- Caractère restreint, répétitif et stéréotypés des comportements, des intérêts et des activités (au moins 1/4).
• Début avant 3 ans ;
• Priorité du diagnostic de syndrome de Rett ou du trouble désintégratif sur le trouble autistique lorsque les critères pour ces troubles étaient présents.
Ces troubles, appartenant à la catégorie des « troubles apparaissant habituellement dans l'enfance » étaient regroupés dans le chapitre « Troubles envahissants du développement » (trouble du spectre de l'autisme), avec 5 troubles distincts : trouble autistique, syndrome d'Asperger, TED non spécifié/ autisme atypique (défini par défaut : tableaux cliniques qui ne répondent pas aux critères du trouble autistique en raison de l'âge de début, d'une symptomatologie atypique ou limite, ou de l'ensemble de ces critères), trouble désintégratif de l'enfance, syndrome de Rett.
Les limites de ce modèle catégoriel (c'est-à-dire définissant les troubles mentaux en catégories mutuellement exclusives, à partir de la présence ou de l'absence de certains symptômes) sont apparues :
• l'augmentation de la prévalence a mis en évidence un continuum dans la sévérité des troubles autistiques dans des populations avec des troubles cliniquement repérables (Walker et al., 2004), et sur une répartition continue de « traits autisliques » dans la population générale (Constantino et al., 2004) ;
Notons que la dernière version de la classification française (CFTMEA R-2000) ne reconnaît pas ces données : « Pour la sous-catégorie 1.0 "Psychoses précoces", apparaît la dénomination conjointe "Troubles envahissants du développement" : l'introduction de cette terminologie est justifiée car, dans l'ensemble, c 'est bien la même problématique qui se trouve couverte par les deux termes : cependant, ceci n 'inclut pas une adhésion des pédopsychiatres français aux théories étiologiques réductrices qui ont fait rejeter le concept de psychose, tant par le DSM que par la CIM10. »
- la distinction entre syndrome d'Asperger et trouble autistique, si elle a eu le mérite d'attirer l'attention des cliniciens sur les personnes avec autisme sans déficience intellectuelle, est apparue comme peu justifiée, ce que L. Wing soulignait déjà dans son article de 1981(Frith, 2004 ; Macintosh & Dissanayake, 2004) ;
- l'impossibilité de faire le diagnostic de syndrome d'Asperger (puisqu'il existe un critère de priorité qui exige que l'on fasse le diagnostic de trouble autistique, plutôt que celui de syndrome d'Asperger lorsqu'une personne répond à la fois aux critères du trouble autistique et du syndrome d'Asperger, ce qui survient dans la presque totalité des cas) (Mayes et al., 2001) ;
- alors que les critères permettaient aux cliniciens de distinguer entre présence ou absence de troubles envahissants du développement, ils ne permettaient pas à des cliniciens experts de faire mieux que le hasard pour faire le diagnostic des différents sous-types de TED (Mahoney et al., 1998). Une étude multicentrique publiée en 2012 et réalisée auprès de centres experts dans le domaine de l'autisme (Lord et al. 2012) a montré des variations considérables de la répartition des
diagnostics au sein de chaque sous-type de TED, qui semble en relation avec les particularités des pratiques diagnostiques de chaque centre ;
- la découverte du gène MECP2 et la variété de ses expressions phénotypiques a remis en question la place du syndrome de Rett comme TED spécifique, et renouvelé le débat qui avait eu lieu entre Michael Rutter et Christopher Gillberg lors de l'introduction du syndrome de Rett dans la CIM-10 (Rutter, 1994, Gillberg, 1994);
- les études épidémiologiques ont montré le caractère tout à fait exceptionnel du trouble désintégratif de l'enfance.
Le DSM-5 :
Dans le domaine de l'autisme, le DSM-5 introduit de profonds changements :
- les troubles du spectre de l'autisme sont inclus dans les troubles neuro-développementaux avec les déficiences intellectuelles, les troubles de la communication (du langage), le TDA/H (trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité), les troubles spécifiques des apprentissages, les troubles affectant le développement moteur (trouble du développement de la coordination, mouvements stéréotypés, tics) ;
- les catégories du DSM-1V (trouble autistique, trouble désintégratif, syndrome d'Asperger, TED non spécifié) disparaissent au profit d'une une seule catégorie : trouble du spectre de l'autisme ;
- le syndrome de Rett disparait comme TED spécifique (puisque la découverte du gène MECP2 rattache ce syndrome à une cause génétique connue, et a permis l'identification de variants phénotypiques). Bien entendu, cette disparition n'interdit pas de porter le diagnostic de trouble du spectre autistique, comme on le ferait chez n'importe quel autre patient porteur d'une anomalie génétique (sclérose tubéreuse, X fragile...) ;
- les critères diagnostiques sont modifiés et une évaluation dimensionnelle des symptômes et de leur sévérité est introduite ;
- une nouvelle catégorie est créée : « Trouble socio-communicatif» , rattachée au trouble de la communication (langage), pour identifier des patients présentant un trouble socio-communicatif isolé, qui n'est pas associé à des comportements et des intérêts répétitifs et restreints (ce trouble correspond à ce qui est aussi désigné trouble sémantique-pragmatique).
L'algorithme diagnostic du DSM-5 comprend 4 critères A, B, C, D qui doivent tous être remplis.
Les critères A et B concernent les symptômes et sont répartis en 2 facteurs :
- Critère A comportement socio-communicatif,
- Critère B intérêts et activités stéréotypés, qui inclut maintenant les anomalies sensorielles.
Le critère C est un critère d'âge au diagnostic, qui permet d'éviter les problèmes posés pour les enfants, principalement avec un trouble autistique sans déficience intellectuelle, qui arrivent tardivement pour un diagnostic :
« Les symptômes doivent être présents depuis la petite enfance (mais peuvent ne devenir totalement manifestes que lorsque la demande sociale excède les limites des compétences) ».
Le critère D est un critère de handicap, rendu nécessaire par l'évaluation dimensionnelle de la symptomatologie. Les symptômes doivent être à la fois être présents et constituer un handicap et pas seulement une originalité dans le développement : « Les symptômes limitent et handicapent à la fois le fonctionnement quotidien ».
A titre d'exemple, voici les indications pour le critère A (comportement socio communicatif) :
Déficits persistants dans la communication et les interactions sociales quelles que soient les situations, que l'on ne peut expliquer par un retard global et qui s'expriment dans les 3 domaines suivants :
1. Déficits dans la réciprocité socio émotionnelle; allant d'anomalies dans l'interaction sociale et les habiletés conversationnelles, par une réduction du partage des intérêts, des émotions et des affects, jusqu'à un manque total d'interaction sociale.
2. Déficits dans les comportements de communication non verbale utilisés dans les interactions sociales; allant d'une mauvaise intégration entre la communication verbale et non-verbale, par des anomalies du contact oculaire et du langage corporel ou un déficit dans la compréhension et l'usage de la communication non verbale, jusqu'à une absence totale d'expression faciale ou de gestes
3. Déficits dans l'établissement et le maintien des relations, correspondant au niveau de développement (au-delà de celles personnes habituellement en charge de l'enfant) ; allant de difficultés à ajuster son comportement en fonction des différents contextes sociaux en raison de difficultés à partager un jeu d'imagination et à se faire des amis jusqu 'à une apparente absence d'intérêt pour autrui.
Le caractère dimensionnel de l'évaluation des symptômes apparaît donc clairement.
Pour le critère B (Répertoire restreint et répétitif du comportement, des intérêts ou des activités se manifestant par au moins deux des symptômes suivants), les anomalies sensorielles (qui n'étaient pas mentionnées dans le DSM-IV) sont introduites:
4. Hyper ou hyporéactivité aux stimulations sensorielles ou intérêt inhabituel pour des aspects sensoriels de l'environnement, (comme une indifférence apparente à la douleur, à la chaleur ou au froid, une réaction négative à certains sons ou textures, un flairage ou une manipulation excessive des objets, une fascination pour les lumières ou les objets en rotation).
Enfin le DSM-5 impose de coter :
- la sévérité, évaluée en fonction du besoin d'accompagnement, et évaluée suivant les deux facteurs qui contribuent au diagnostic (communication sociale et intérêts restreints/comportements répétitifs) avec 3 degrés de sévérité :
- Niveau 3 : nécessite un accompagnement très important
- Niveau 2 : nécessite un accompagnement important
- Niveau 1 : un accompagnement est nécessaire
- l'existence d'une déficience intellectuelle, d'un trouble du langage, ou d'un autre trouble neuro-développemental associé (par exemple, TDAH).
- l'existence d'un facteur génétique, médical ou environnemental connu.
Forces et faiblesses du DSM-5
Le regroupement des 5 sous-catégories de TED en une seule « troubles du spectre de l'autisme » correspond aux données de la recherche, qui montrent la difficulté pour des cliniciens experts à distinguer « autisme, syndrome d'Asperger et TED non spécifié », et paraît mieux adapté à ce que l'on observe dans la pratique clinique quotidienne auprès de personnes avec autisme car cette approche dimensionnelle donne une image plus fidèle de la variété de l'expression des troubles autistiques, tout en préservant l'idée d'un noyau commun, qui constitue le handicap autistique.
Le regroupement des symptômes en deux domaines rend mieux compte de ce qui est observé cliniquement, en permettant de distinguer ce qui est de l'ordre de l'usage social du langage (troubles pragmatiques), ce qui constitue un usage stéréotypé du langage (ex : écholalie), et ce qui est une atteinte spécifique du langage, comme on peut l'observer dans d'autres troubles du développement, ou les troubles spécifiques du langage, et qui nécessitent des modalités d'interventions différentes (et complémentaires).
La modification de l'algorithme diagnostique et la formulation plus explicite des critères conduit à une meilleure cohérence interne des diagnostics et à une meilleure spécificité. Cette meilleure spécificité s'est-elle faite au prix d'une perte de la sensibilité ?3 Des études reprenant de manière rétrospective des échantillons de population diagnostiqués avec les critères du DSM-IV ont en effet pu faire craindre que près de 40 % des sujets (notamment ceux sans déficience intellectuelle) perdent leur diagnostic avec le DSM-5, et potentiellement l'accès aux services dont ils ont besoin (Mattila et al., 2011 ; Frazier et al,. 2012, MacParland et al., 2012 ; Maison et al, 2012 ;Tahery & Perry, 2012 ; Barton et al., 2013 ; Mayes et al., 2013). Certains auteurs ont donc suggéré une modification de l'algorithme diagnostique en diminuant le nombre de symptômes exigés pour le diagnostic, augmentant ainsi la sensibilité. La réduction du nombre de symptômes nécessaires de trois à deux pour le domaine socio-communicatif n'a finalement pas été retenue, car l'utilisation prospective des critères du DSM-5 ne semble finalement pas modifier de manière significative la sensibilité du diagnostic (et donc l'accès aux soins) (Mazefsky et al., 2012 ; Huerta et al., 2012 ; Kent et al. 2013).
L'inquiétude d'une inflation des diagnostics avec l'utilisation du DSM-5 est donc injustifiée, mais la poursuite des recherches vérifiant que l'algorithme retenu optimise le rapport sensibilité/spécificité apparaît nécessaire. (...)
Sensibilité : probabilité d'identifier une personne malade au sein de l'ensemble des personnes atteintes (vrais positifs + faux négatifs) ; spécificité : probabilité d'identifier une personne non atteinte au sein de l'ensemble des personnes indemnes (vrai négatifs + faux positifs).
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
Quelles prévalences de l’autisme avant et… après le DSM-5 ? – JIM.fr
3 05 2014
http://www.jim.fr/medecin/actualites/me ... _med.phtml
Avec la publication récente du DSM-5, une révision notable vient d’être opérée dans les critères diagnostiques de l’autisme et des troubles apparentés (dits du « spectre autistique », TSA). Une étude réalisée aux États-Unis évalue l’incidence prévisible de ce changement de critères sur la prévalence des TSA dont presque tous les observateurs s’accordent à dire qu’elle a beaucoup augmenté ces dernières années. Pour cerner cet impact du changement de l’outil diagnostique sur la fréquence attendue des TSA d’une mouture à l’autre du DSM (à savoir du DSM-IV-TR au DSM-5), les auteurs ont appliqué rétrospectivement les nouveaux critères à des sujets ayant déjà reçu un diagnostic d’autisme, en application des critères anciens (ceux du DSM-IV-TR).
Cette étude porte sur près de 650 000 enfants âgés de 8 ans, suivis en 2006 ou en 2008, et vivant dans l’une des « 14 régions géographiquement définies du réseau ADDM (Autism and Developmental Disabilities Monitoring Network – Réseau de surveillance de l’autisme et des troubles du [neuro] développement). Cette population comporte 6 577 sujets étiquetés « avec autisme », selon les critères de l’édition révisée du DSM-IV. En appliquant rétrospectivement aux intéressés les nouveaux critères préconisés par le DSM-5, les auteurs ont confirmé le diagnostic de TSA pour 5 339 sujets, soit dans 81,2 % des cas, par rapport aux anciens critères. Les proportions de cette concordance entre l’application des nouveaux et des anciens critères se révèlent similaires chez les garçons et chez les filles, mais plus élevées pour les enfants avec déficience intellectuelle (86,6 % des cas) que pour ceux sans déficience cognitive (72,5 % des cas) [p < 0,001]. Inversement, 304 enfants relèvent du diagnostic de TSA selon les critères du DSM-5, mais non selon ceux du DSM-IV-TR.
Sur la base de ces résultats, une simulation de la prévalence des TSA a été faite pour l’année 2008 et s’élève à 1 % de la population [intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 0,96 à 1,03], valeur à comparer avec celle retenue effectivement cette année-là avec les critères diagnostiques alors en vigueur : 1,13 % [IC95 de 1,10 à 1,17].
Comme l’estimaient des détracteurs de ces changements de critères, ces résultats augurent d’une prévalence des TSA « probablement inférieure » sous le règne amorcé du DSM-5 qu’à l’époque du DSM-IV-TR. Mais au vu de l’estimation citée, cette réduction des proportions de sujets avec autisme ou troubles apparentés sera sans doute moins importante que ne le craignaient des opposants au DSM-5 voyant surtout dans cette modification des critères une manipulation statistique propre à contenir la prévalence « alarmante » de l’autisme, et à justifier ensuite la limitation des budgets pour financer les soins, la recherche, les allocations, les structures d’accueil…
De plus, les auteurs estiment que cette baisse prévisible de la prévalence sera peut-être « atténuée par l’adaptation future des pratiques » (diagnostiques) pour se conformer aux nouveaux critères. Mais la controverse sur la prévalence « réelle » des troubles apparentés à l’autisme demeure largement ouverte [1].
[1] http://www.asperansa.org/actu/cra_20140 ... 022014.pdf
Dr Alain Cohen
3 05 2014
http://www.jim.fr/medecin/actualites/me ... _med.phtml
Avec la publication récente du DSM-5, une révision notable vient d’être opérée dans les critères diagnostiques de l’autisme et des troubles apparentés (dits du « spectre autistique », TSA). Une étude réalisée aux États-Unis évalue l’incidence prévisible de ce changement de critères sur la prévalence des TSA dont presque tous les observateurs s’accordent à dire qu’elle a beaucoup augmenté ces dernières années. Pour cerner cet impact du changement de l’outil diagnostique sur la fréquence attendue des TSA d’une mouture à l’autre du DSM (à savoir du DSM-IV-TR au DSM-5), les auteurs ont appliqué rétrospectivement les nouveaux critères à des sujets ayant déjà reçu un diagnostic d’autisme, en application des critères anciens (ceux du DSM-IV-TR).
Cette étude porte sur près de 650 000 enfants âgés de 8 ans, suivis en 2006 ou en 2008, et vivant dans l’une des « 14 régions géographiquement définies du réseau ADDM (Autism and Developmental Disabilities Monitoring Network – Réseau de surveillance de l’autisme et des troubles du [neuro] développement). Cette population comporte 6 577 sujets étiquetés « avec autisme », selon les critères de l’édition révisée du DSM-IV. En appliquant rétrospectivement aux intéressés les nouveaux critères préconisés par le DSM-5, les auteurs ont confirmé le diagnostic de TSA pour 5 339 sujets, soit dans 81,2 % des cas, par rapport aux anciens critères. Les proportions de cette concordance entre l’application des nouveaux et des anciens critères se révèlent similaires chez les garçons et chez les filles, mais plus élevées pour les enfants avec déficience intellectuelle (86,6 % des cas) que pour ceux sans déficience cognitive (72,5 % des cas) [p < 0,001]. Inversement, 304 enfants relèvent du diagnostic de TSA selon les critères du DSM-5, mais non selon ceux du DSM-IV-TR.
Sur la base de ces résultats, une simulation de la prévalence des TSA a été faite pour l’année 2008 et s’élève à 1 % de la population [intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 0,96 à 1,03], valeur à comparer avec celle retenue effectivement cette année-là avec les critères diagnostiques alors en vigueur : 1,13 % [IC95 de 1,10 à 1,17].
Comme l’estimaient des détracteurs de ces changements de critères, ces résultats augurent d’une prévalence des TSA « probablement inférieure » sous le règne amorcé du DSM-5 qu’à l’époque du DSM-IV-TR. Mais au vu de l’estimation citée, cette réduction des proportions de sujets avec autisme ou troubles apparentés sera sans doute moins importante que ne le craignaient des opposants au DSM-5 voyant surtout dans cette modification des critères une manipulation statistique propre à contenir la prévalence « alarmante » de l’autisme, et à justifier ensuite la limitation des budgets pour financer les soins, la recherche, les allocations, les structures d’accueil…
De plus, les auteurs estiment que cette baisse prévisible de la prévalence sera peut-être « atténuée par l’adaptation future des pratiques » (diagnostiques) pour se conformer aux nouveaux critères. Mais la controverse sur la prévalence « réelle » des troubles apparentés à l’autisme demeure largement ouverte [1].
[1] http://www.asperansa.org/actu/cra_20140 ... 022014.pdf
Dr Alain Cohen
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
« La détection des maladies mentales doit être précoce »
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 09.06.2014 | Propos recueillis par Pascale Santi
Le psychiatre américain David Kupfer a dirigé la rédaction de la cinquième édition du DSM, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux.
Un an après la publication de la cinquième édition du DSM-5 par l'Association américaine de psychiatrie, ce manuel, qui classe les troubles mentaux, continue de susciter des controverses. Aux Etats-Unis, les instituts américain pour la santé mentale (National Institute of Mental Health) se sont ainsi désolidarisés du DSM-5. Cet ouvrage a été publié pour la première fois en 1952, avec une liste de moins de cent pathologies. Depuis 1980, il a évolué vers une approche de plus en plus catégorielle des maladies mentales, pour devenir un outil incontournable dans le monde de la santé mentale (supplément « Science & Médecine » du 15 mai 2013). Cette classification est utilisée pour les recherches cliniques, les études épidémiologiques ou l’évaluation des molécules (antidépresseurs, anxiolytiques et autres neuroleptiques). David Kupfer, directeur du comité d’élaboration du DSM-5, professeur de psychiatrie à l’université de Pittsburgh, président du conseil scientifique de la fondation FondaMental, revient sur cet outil diagnostique, qui sera traduit prochainement en français.
Le « DSM-5 » n’encourage-t-il pas une inflation de pathologies ?
D’abord, il n’y a pas 350 pathologies, comme je l'ai souvent lu, mais 157, contre 297 en 1994, classées par grandes catégories. Qu'il s'agisse de l'autisme, des troubles de l'attention, de la dépression, de la schizophrénie ou des troubles bipolaires, il est très important de détecter les symptômes de ces maladies le plus tôt possible. Or, bien souvent, ce n’est pas le cas. Par exemple, nous avons étudié un grand nombre de personnes entre 15 et 25 ans présentant des troubles bipolaires. Nous nous sommes aperçus que ces personnes attendaient en moyenne sept à dix ans avant d'avoir un bon diagnostic aux Etats-Unis, dix ans en France. C'est beaucoup trop long, et cela engendre des traitements inadaptés, voire pas de traitement du tout.
Avec le DSM-5, nous mettons en avant ce que nous pensons être les signes cliniques des troubles bipolaires en se concentrant sur la dépression et les accès maniaques. Avant cela, nous cherchons à identifier les premiers changements d'humeur ou de niveau d'activité et d’énergie, qui sont, selon le DSM-5, les premiers signes de la maladie. La détection des maladies mentales doit être précoce. Car, comme pour toutes les maladies chroniques, on a alors plus de chances d'avoir un traitement adapté. Pour traiter les maladies mentales, il faut une prise en charge globale : traitement médicamenteux, psychothérapie, hygiène de vie...
L'une des principales critiques concernant le « DSM-5 » ciblait les liens d'intérêt avec l'industrie pharmaceutique, visant à orienter les classifications de pathologies. Que répondez-vous ?
Chaque membre du conseil qui a travaillé sur la rédaction des critères diagnostiques du DSM-5 a accepté d’abandonner toute relation avec l'industrie pharmaceutique pendant les sept ans de travaux de préparation. Il y avait un seuil maximum de 7 500 euros (l’équivalent de trois conférences environ) de liens avec l'industrie à ne pas dépasser.
Les Instituts américains de la santé mentale (National Institute for Mental Health, NIMH) se sont désolidarisés du « DSM-5 », mentionnant sa faiblesse sur le plan scientifique. Comment analysez-vous cette critique ?
Plusieurs personnes des NIMH ont changé d'avis. Par ailleurs, une douzaine de personnes travaillant pour les NIMH étaient des membres importants du groupe de travail du DSM-5. En tout, il y avait 160 groupes de travail pour le DSM-5, soit 400 conseillers, dont 20 % d’Européens.
Le professeur Allen Frances, qui a supervisé le « DSM-IV », s'élève contre le risque de surdiagnostic. En France, le combat est porté par un collectif intitulé « Stop DSM », constitué de professionnels proches du milieu psychanalytique. Qu'en pensez-vous ?
Il y a des mouvements contre le DSM-5 partout. Pourtant, c'est un moyen pour les soignants de parler le même langage, de disposer des mêmes outils pour faire les diagnostics les plus fins. Je désapprouve le terme de « bible »: ce n'est pas une bible, c'est un outil pour accompagner le changement. Dans tous les cas, ce n'est pas le mot de la fin. D'ailleurs, le fait d'avoir changé « V » en « 5 » n'est pas anodin. Si nous parlons de « 5.0 », cela devient attractif pour la jeune génération. Il y a eu vingt ans entre le DSM-IV et celui-ci, je ne veux pas attendre vingt ans avant le « DSM-6 ». La version 5 est faite pour évoluer avec les découvertes scientifiques et donner naissance aux versions 5.1, 5.2 etc...
De plus, la classification internationale des maladies, sur laquelle travaille l'Organisation mondiale de la santé, qui devrait sortir en 2016, converge fortement avec le DSM-5. Ce n'est jamais arrivé avant. Cela permettra de se mettre d'accord sur des critères et de parler un langage commun et international, d'avoir une classification similaire. Pour aider à la détection précoce de ces troubles, il est indispensable, en l’absence de marqueurs biologiques, de disposer d’un outil clinique qui aide à mieux définir les pathologies. C’est l’objet du DSM-5.
Les NIMH préconisent de nouveaux programmes de recherche afin de découvrir les anomalies cérébrales qui sous-tendent les maladies mentales. Est-ce selon vous à privilégier ?
Les recherches actuelles en psychiatrie ont pour but de chercher des marqueurs objectifs des maladies en mobilisant toutes les disciplines et tous les outils à notre disposition, tels que les tests cognitifs, l'imagerie cérébrale, la biologie, la génétique, qui permettront de préciser diagnostics et pronostics, de mieux comprendre le mécanisme de ces maladies et de découvrir de nouvelles voies thérapeutiques.
Il y a eu de nombreux débats sur certains sujets, comme l'addiction aux jeux. Qu’en pensez-vous ?
L’addiction aux jeux sur Internet figure parmi les sujets à suivre. Les consultations pour ce type de troubles se multiplient. Mais il n'existe pour l'instant pas d'étude scientifique montrant qu’ils devraient être considérés comme un désordre mental au sens du DSM. Autre sujet, le tableau atténué de schizophrénie. L'idée est de repérer la phase prodromique de la schizophrénie chez les jeunes adultes, moment où la personne commence à se désintéresser de ses activités habituelles, à avoir des difficultés relationnelles, à s'isoler. Le but est d'identifier les jeunes adultes avant que la schizophrénie ne survienne, pour que des stratégies préventives puissent être mises en place afin d’éviter la première crise psychotique. Mais nous devons encore préciser ces critères, car les jeunes présentant ces caractéristiques ne deviennent pas tous schizophrènes.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 09.06.2014 | Propos recueillis par Pascale Santi
Le psychiatre américain David Kupfer a dirigé la rédaction de la cinquième édition du DSM, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux.
Un an après la publication de la cinquième édition du DSM-5 par l'Association américaine de psychiatrie, ce manuel, qui classe les troubles mentaux, continue de susciter des controverses. Aux Etats-Unis, les instituts américain pour la santé mentale (National Institute of Mental Health) se sont ainsi désolidarisés du DSM-5. Cet ouvrage a été publié pour la première fois en 1952, avec une liste de moins de cent pathologies. Depuis 1980, il a évolué vers une approche de plus en plus catégorielle des maladies mentales, pour devenir un outil incontournable dans le monde de la santé mentale (supplément « Science & Médecine » du 15 mai 2013). Cette classification est utilisée pour les recherches cliniques, les études épidémiologiques ou l’évaluation des molécules (antidépresseurs, anxiolytiques et autres neuroleptiques). David Kupfer, directeur du comité d’élaboration du DSM-5, professeur de psychiatrie à l’université de Pittsburgh, président du conseil scientifique de la fondation FondaMental, revient sur cet outil diagnostique, qui sera traduit prochainement en français.
Le « DSM-5 » n’encourage-t-il pas une inflation de pathologies ?
D’abord, il n’y a pas 350 pathologies, comme je l'ai souvent lu, mais 157, contre 297 en 1994, classées par grandes catégories. Qu'il s'agisse de l'autisme, des troubles de l'attention, de la dépression, de la schizophrénie ou des troubles bipolaires, il est très important de détecter les symptômes de ces maladies le plus tôt possible. Or, bien souvent, ce n’est pas le cas. Par exemple, nous avons étudié un grand nombre de personnes entre 15 et 25 ans présentant des troubles bipolaires. Nous nous sommes aperçus que ces personnes attendaient en moyenne sept à dix ans avant d'avoir un bon diagnostic aux Etats-Unis, dix ans en France. C'est beaucoup trop long, et cela engendre des traitements inadaptés, voire pas de traitement du tout.
Avec le DSM-5, nous mettons en avant ce que nous pensons être les signes cliniques des troubles bipolaires en se concentrant sur la dépression et les accès maniaques. Avant cela, nous cherchons à identifier les premiers changements d'humeur ou de niveau d'activité et d’énergie, qui sont, selon le DSM-5, les premiers signes de la maladie. La détection des maladies mentales doit être précoce. Car, comme pour toutes les maladies chroniques, on a alors plus de chances d'avoir un traitement adapté. Pour traiter les maladies mentales, il faut une prise en charge globale : traitement médicamenteux, psychothérapie, hygiène de vie...
L'une des principales critiques concernant le « DSM-5 » ciblait les liens d'intérêt avec l'industrie pharmaceutique, visant à orienter les classifications de pathologies. Que répondez-vous ?
Chaque membre du conseil qui a travaillé sur la rédaction des critères diagnostiques du DSM-5 a accepté d’abandonner toute relation avec l'industrie pharmaceutique pendant les sept ans de travaux de préparation. Il y avait un seuil maximum de 7 500 euros (l’équivalent de trois conférences environ) de liens avec l'industrie à ne pas dépasser.
Les Instituts américains de la santé mentale (National Institute for Mental Health, NIMH) se sont désolidarisés du « DSM-5 », mentionnant sa faiblesse sur le plan scientifique. Comment analysez-vous cette critique ?
Plusieurs personnes des NIMH ont changé d'avis. Par ailleurs, une douzaine de personnes travaillant pour les NIMH étaient des membres importants du groupe de travail du DSM-5. En tout, il y avait 160 groupes de travail pour le DSM-5, soit 400 conseillers, dont 20 % d’Européens.
Le professeur Allen Frances, qui a supervisé le « DSM-IV », s'élève contre le risque de surdiagnostic. En France, le combat est porté par un collectif intitulé « Stop DSM », constitué de professionnels proches du milieu psychanalytique. Qu'en pensez-vous ?
Il y a des mouvements contre le DSM-5 partout. Pourtant, c'est un moyen pour les soignants de parler le même langage, de disposer des mêmes outils pour faire les diagnostics les plus fins. Je désapprouve le terme de « bible »: ce n'est pas une bible, c'est un outil pour accompagner le changement. Dans tous les cas, ce n'est pas le mot de la fin. D'ailleurs, le fait d'avoir changé « V » en « 5 » n'est pas anodin. Si nous parlons de « 5.0 », cela devient attractif pour la jeune génération. Il y a eu vingt ans entre le DSM-IV et celui-ci, je ne veux pas attendre vingt ans avant le « DSM-6 ». La version 5 est faite pour évoluer avec les découvertes scientifiques et donner naissance aux versions 5.1, 5.2 etc...
De plus, la classification internationale des maladies, sur laquelle travaille l'Organisation mondiale de la santé, qui devrait sortir en 2016, converge fortement avec le DSM-5. Ce n'est jamais arrivé avant. Cela permettra de se mettre d'accord sur des critères et de parler un langage commun et international, d'avoir une classification similaire. Pour aider à la détection précoce de ces troubles, il est indispensable, en l’absence de marqueurs biologiques, de disposer d’un outil clinique qui aide à mieux définir les pathologies. C’est l’objet du DSM-5.
Les NIMH préconisent de nouveaux programmes de recherche afin de découvrir les anomalies cérébrales qui sous-tendent les maladies mentales. Est-ce selon vous à privilégier ?
Les recherches actuelles en psychiatrie ont pour but de chercher des marqueurs objectifs des maladies en mobilisant toutes les disciplines et tous les outils à notre disposition, tels que les tests cognitifs, l'imagerie cérébrale, la biologie, la génétique, qui permettront de préciser diagnostics et pronostics, de mieux comprendre le mécanisme de ces maladies et de découvrir de nouvelles voies thérapeutiques.
Il y a eu de nombreux débats sur certains sujets, comme l'addiction aux jeux. Qu’en pensez-vous ?
L’addiction aux jeux sur Internet figure parmi les sujets à suivre. Les consultations pour ce type de troubles se multiplient. Mais il n'existe pour l'instant pas d'étude scientifique montrant qu’ils devraient être considérés comme un désordre mental au sens du DSM. Autre sujet, le tableau atténué de schizophrénie. L'idée est de repérer la phase prodromique de la schizophrénie chez les jeunes adultes, moment où la personne commence à se désintéresser de ses activités habituelles, à avoir des difficultés relationnelles, à s'isoler. Le but est d'identifier les jeunes adultes avant que la schizophrénie ne survienne, pour que des stratégies préventives puissent être mises en place afin d’éviter la première crise psychotique. Mais nous devons encore préciser ces critères, car les jeunes présentant ces caractéristiques ne deviennent pas tous schizophrènes.
- Un Français sur cinq concerné
Près de 20 % des Français ont été ou sont atteints d’un ou plusieurs troubles mentaux, qui retentissent aussi sur les proches. Pourtant, la psychiatrie ne représente que 2 % du budget de la recherche en France, comparé à 7 % au Royaume-Uni et 16 % aux Etats-Unis. La fondation FondaMental, dirigée par le professeur Marion Leboyer, psychiatre et chercheuse, œuvre pour faire des maladies mentales un enjeu de santé publique. « Ces questions sont méconnues et sous-estimées », juge la fondation, qui organise jeudi 12 juin, à Paris, un colloque sur la prévention en psychiatrie. Les maladies mentales sont en outre responsables d’une surmortalité en raison d’autres pathologies non diagnostiquées (diabète, hypertension...).
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
je ne comprends pas bien en quoi le diabète et l'hypertension ont à voir avec les maladies mentales!
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
ah oui, et aussi, j'ai tjs lu et entendu, entre autre ici dans ce site, que l'autisme (et le SA) était un trouble neuro-sensoriel d'origine biologique et que ce n'était de ce fait pas une maladie mentale ou psychique. Je ne comprends donc toujours pas ce que ça vient faire dans un livre qui recense les maladies mentales!
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
Une maladie mentale peut entraîner des difficultés à avoir une bonne hygiène de vie et se faire soigner normalement.Laura Ingalls a écrit :je ne comprends pas bien en quoi le diabète et l'hypertension ont à voir avec les maladies mentales!
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
C'est un trouble neuro-sensoriel d'origine biologique. Ensuite, il faut savoir ce qu'on appelle "maladie", "mental" et "psychique". Et distinguer l'origine des conséquences : le fait d'avoir un fonctionnement cognitif différent de la majorité de la société va aussi entraîner des conséquences psychiques 'par exemple dépression). Un sur-handicap.Laura Ingalls a écrit :ah oui, et aussi, j'ai tjs lu et entendu, entre autre ici dans ce site, que l'autisme (et le SA) était un trouble neuro-sensoriel d'origine biologique et que ce n'était de ce fait pas une maladie mentale ou psychique. Je ne comprends donc toujours pas ce que ça vient faire dans un livre qui recense les maladies mentales!
Le syndrome de Rhett est sorti du DSM-5 car une origine biologique précise a été déterminée.
L'homosexualité est sortie du DSM dans les années 70 (et de la Classification internationale des maladies - CIM- en 1990, me semble-t-il) grâce à une évolution des mentalités et du rapport de forces entre professionnels.
Le DSM-5 s'inscrit fans un cadre contraint par le système de santé américain. La place dans le DSM a une conséquence immédiate sur la prise en charge des soins.
http://sfari.org/news-and-opinion/blog/ ... -across-us
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
effectivement. Mais j'ai aussi l'impression que souvent les soignants ont du mal à percuter qu'ils ont quelque chose d'autre que le trouble psychique.Jean a écrit :Une maladie mentale peut entraîner des difficultés à avoir une bonne hygiène de vie et se faire soigner normalement.
un handicap, ça oui, je pense. Par contre, je ne pense pas qu'avoir un fonctionnement cognitif différent de la majorité de la société soit en soit une maladie. Quelqu'un qui ne voit pas, par exemple, il a un handicap par rapport au reste de la société, mais il n'est pas forcément malade. Bien-sûr, ça peut être du à une maladie, comme la rétinite, la cataracte, le glaucome, mais quand c'est pas le cas, quelqu'un qui est aveugle de naissance il n'est pas malade! Une différence c'est pas forcément une maladie. Et ça me dérange toujours beaucoup de voir que tant de monde (je dis pas forcément toi, hein!) ont tendance à considérer la moindre différence comme quelque chose de mauvais et comme une maladie à curer!Jean a écrit :C'est un trouble neuro-sensoriel d'origine biologique. Ensuite, il faut savoir ce qu'on appelle "maladie", "mental" et "psychique". Et distinguer l'origine des conséquences : le fait d'avoir un fonctionnement cognitif différent de la majorité de la société va aussi entraîner des conséquences psychiques 'par exemple dépression). Un sur-handicap.
Pour reprendre un exemple déjà utilisé, un Français qui se retrouverait au Japon, en ne connaissant rien des coutumes et en ne sachant pas un mot de japonais, en ne sachant pas lire le japonais et en ne comprenant donc rien de ce qui est affiché partout, il ne saurait même pas trouvé son chemin et il serait, il ne pourrait communiquer avec personne, et il serait en ce sens, handicapé. Il connaîtrait un alphabet différent, socialement il n'aurait pas du tout les mêmes codes, etc et il aurait donc, dans ce sens, un fonctionnement différent du reste de la société Japonaise. Mais il ne serait pas malade, on ne pourrait en aucun cas classer ça comme une maladie mentale dans le dsm!
Imagine maintenant: arrivé là bas, le malheureux constate qu'il n'existe aucun cours pour apprendre à parler et lire le Japonais, comment ferait-il pour savoir ce que veulent dire les symboles? Peut-être pourrait-il apprendre à les écrire tout seul, mais s'il ne sait pas ce qu'ils veulent dire, comment pourrait-il s'en servir pour former des mots?
Et si, une fois qu'il a apprit, comme il a pu, à parler quelques mots, les gens, au lieu de l'aider à parler mieux, à rectifier les fautes de prononciation et de grammaire, se moquaient de lui et pensait juste qu'il était con, et si, ne connaissant pas les coutumes et règles de politesse, les gens se foutaient de lui et/ou pensaient que c'était un mal-poli, mal-élevé, au lieu de lui expliquer qu'au Japon, on ne fait pas la bise, on retire toujours les chaussures avant d'entrer (me semble-t-il) etc....ben il continuerait pendant longtemps à faire faux, et il aurait un sacré handicap en société et il aurait besoin d'aide, ça c'est certain!
Maintenant, je ne crois pas qu'on puisse dire qu'il est malade et qu'il faut le soigner, le défranciser dans le sens gommer tout ce qui fait de lui un Français pour qu'on ne voit plus qu'il n'est pas Japonais, le Japoniser (physiquement, aussi, pendant qu'on y est!) et classer ça dans les maladies mentales!
(et faire des recherches pour trouver des traitements pour soigner les non-japonais (et en poussant le bouchon plus loin, empêcher les non-japonais de naître) etc...)
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
@laura : dans l'absolu, un trouble du cerveau handicapant, c'est un trouble mental, au sens large (et ce n'est pas un synonyme de trouble psychique) pcq ça concerne le cerveau et la cognition (donc ... mental, cqfd).
et sur l'autisme, ça serai bien d'arreter de penser que aux aspies : ils sont pas reprensentatif du tout.
c'est d'abord les autistes typiques (non verbaux par xpl), les TED avec DI, ... et vu l'importance majeure du handicap et de ses comorbidités, parler de maladie est pas si mal (pas tres sympa, mais comprehensible)
et sur l'autisme, ça serai bien d'arreter de penser que aux aspies : ils sont pas reprensentatif du tout.
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
Faudrait arrêter de croire qu'on ne pense qu'aux aspies! Ce n'est pas les aspies qui ont besoin d'apprendre à parler.........et dans mon exemple, je pensais aussi à ça en fait.
Bien-sûr, je ne suis pas spécialiste, mais je pense quand-même que les autistes plus lourds ont le même problème mais en pire. Y a quand-même de la doc sur des enfants autistes sévères qui, avec le bon apprentissage, suffisamment tôt, on évolué jusqu'à quasi (ou même pas quasi?) être considérés aspies, aller à l'école normale, et tout!
[edit] et faudrait aussi arrêter de nous blâmer parce qu'on pense aux aspies.....qui sont quand-même mis dans le même sac, considérés malades mental/psychique etc...zut!
Bien-sûr, je ne suis pas spécialiste, mais je pense quand-même que les autistes plus lourds ont le même problème mais en pire. Y a quand-même de la doc sur des enfants autistes sévères qui, avec le bon apprentissage, suffisamment tôt, on évolué jusqu'à quasi (ou même pas quasi?) être considérés aspies, aller à l'école normale, et tout!
[edit] et faudrait aussi arrêter de nous blâmer parce qu'on pense aux aspies.....qui sont quand-même mis dans le même sac, considérés malades mental/psychique etc...zut!
Modifié en dernier par Laura Ingalls le vendredi 4 juillet 2014 à 14:29, modifié 1 fois.
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
encore une fois, si tu prenait un NT que tu le plongeait dans un monde d'autistes, c'est lui qui aurait un "trouble du cerveau handicapant"!had a écrit :@laura : dans l'absolu, un trouble du cerveau handicapant, c'est un trouble mental, au sens large (et ce n'est pas un synonyme de trouble psychique) pcq ça concerne le cerveau et la cognition (donc ... mental, cqfd).
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
On reprend nos discussions enflammées sur la définition de maladie, syndrome etc ?had a écrit :@laura : dans l'absolu, un trouble du cerveau handicapant, c'est un trouble mental, au sens large (et ce n'est pas un synonyme de trouble psychique) pcq ça concerne le cerveau et la cognition (donc ... mental, cqfd).
et sur l'autisme, ça serai bien d'arreter de penser que aux aspies : ils sont pas reprensentatif du tout.
c'est d'abord les autistes typiques (non verbaux par xpl), les TED avec DI, ... et vu l'importance majeure du handicap et de ses comorbidités, parler de maladie est pas si mal (pas tres sympa, mais comprehensible)
La tournure de la discussion actuelle me fait pensé a la notre justement.
Aspie "cru 2014".
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
On peut!
1ère définition que j'ai trouvé sur google
2. souffre d'une maladie: souffrir de pas réussir à communiquer convenablement, de ne pas être accepté etc...c'est pas la même chose que souffrir d'une maladie, de symptômes de maladies, fièvre, boutons, démangeaisons, douleurs, etc......et même c'est pas la même chose que de souffrir d'entendre des voix, de se prendre pour Napoléon, etc..
3. symptômes évolutifs: là aussi.....c'est quoi les symptômes évolutifs? Apprendre à parler ne être considéré comme tel, sinon toute la planète aurait été malade dans les 1ères années de vie! Apprendre les gestes du quotidien non-plus, pour la même raison. Les problèmes sensoriels? Est-ce que ça évolue? Je veux dire est-ce que ça évolue au même titre qu'un cancer qui gagne du terrain ou diminue, qu'une rougeole qui guérit, etc..?
4. "il ne faut pas confondre la maladie avec le handicap, le syndrôme ou encore la blessure." tout est dit! Vous me dites qu'ils sont handicapés: oui c'est certain! Très handicapés pour certains? Oui! malades? Je ne suis pas d'accord! Malade et handicapé, ce n'est pas la même chose.
5. Je rajoute quelque chose qui n'y est pas, mais je pense qu'une maladie, c'est quelque chose qui, dans l'absolu, peut se guérir. L'autiste, même si on lui apprends tout ce qu'il a besoin d'apprendre et qu'il fait illusion, il est toujours autiste.
1ère définition que j'ai trouvé sur google
1. mauvais fonctionnement de l'organisme: déjà ça, ça reste à prouver que c'est un mauvais fonctionnement et pas juste un fonctionnement différent qui pose problème parce que la majorité ne fonctionne pas comme ça, ne comprennent pas et n'acceptent pas. En tout cas pour les cas légers. Perso, je ne suis pas partisane de l'idée que le fonctionnement de quelqu'un qui fabrique des cerf-volants, un système pour ouvrir la barrière sans sortir de la voiture, des installations pour s'occuper des vaches bien mieux que les anciennes, soit mauvais. Même si au départ elle était pas capable de parler. Et je ne suis pas non-plus partisane de dire que cette personne aurait un trouble mental...et encore moins une maladie mentale, alors là c'est clair que non!Définition
La maladie désigne un ensemble d'altérations qui engendre un mauvais fonctionnement de l'organisme. Le malade est l'individu qui souffre d'une maladie, c'est-à-dire de symptômes évolutifs nécessitant un traitement thérapeutique. Il ne faut pas confondre la maladie avec le handicap, le syndrome ou encore la blessure. De nombreux facteurs peuvent engendrer des maladies chez l'homme. Ces causes peuvent être intrinsèquement ou extrinsèquement liées à l'organisme. L'étiologie est la science qui étudie les facteurs qui entraînent des maladies.
2. souffre d'une maladie: souffrir de pas réussir à communiquer convenablement, de ne pas être accepté etc...c'est pas la même chose que souffrir d'une maladie, de symptômes de maladies, fièvre, boutons, démangeaisons, douleurs, etc......et même c'est pas la même chose que de souffrir d'entendre des voix, de se prendre pour Napoléon, etc..
3. symptômes évolutifs: là aussi.....c'est quoi les symptômes évolutifs? Apprendre à parler ne être considéré comme tel, sinon toute la planète aurait été malade dans les 1ères années de vie! Apprendre les gestes du quotidien non-plus, pour la même raison. Les problèmes sensoriels? Est-ce que ça évolue? Je veux dire est-ce que ça évolue au même titre qu'un cancer qui gagne du terrain ou diminue, qu'une rougeole qui guérit, etc..?
4. "il ne faut pas confondre la maladie avec le handicap, le syndrôme ou encore la blessure." tout est dit! Vous me dites qu'ils sont handicapés: oui c'est certain! Très handicapés pour certains? Oui! malades? Je ne suis pas d'accord! Malade et handicapé, ce n'est pas la même chose.
5. Je rajoute quelque chose qui n'y est pas, mais je pense qu'une maladie, c'est quelque chose qui, dans l'absolu, peut se guérir. L'autiste, même si on lui apprends tout ce qu'il a besoin d'apprendre et qu'il fait illusion, il est toujours autiste.
"L'autisme n'est pas contagieux et je trouve que c'est bien dommage d'ailleurs!" J. Schovanec
Diagnostiquée asperger
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Re: Evolutions de la classification - DSM V
Je pense que tu peu aller relire cette discussion :
http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?f=6&t=4981
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Aspie "cru 2014".