Apprendre pour mieux comprendre
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Apprendre pour mieux comprendre
Bonsoir (ou bonjour selon l'heure à laquelle vous lirez). Comme je l'ai dis dans ma présentation je suis donc une demoiselle de 23 ans non Asperger (oui je répète pour qui n'aurait pas été voir, sait-on jamais, je le sais il y en a toujours un, je te vois derrière ton écran !)
Jusqu'à présent je n'ai jamais été confrontée à cet univers là. On a quelques doutes pour mon petit frère, mais puisqu'il n'a pas été diagnostiqué je ne peux rien certifier. Bref, là n'est pas le sujet.
Cette année, suite à une réorientation, j'ai intégré un nouvel établissement scolaire, nouvelles têtes, donc nouvelles relations sociales, nouveaux potes. Et je n'aime pas les relations sociales. Dans ma classe en majorité composée de filles il n'y a que trois garçons, et sur ces trois l'un d'eux est Asperger. Je ne l'ai appris que récemment en fait. En début d'année on m'a juste dis qu'il souffrait d'une forme d'autisme et qu'il ne suivait pas tous les cours pour cette raison. Je n'ai pas posé de questions, après tout ça ne me regardait pas et par respect pour la vie privée des gens je ne le fais pas. Au fil des semaines il a rejoins notre petit groupe d'inséparables, mais sans trop réussir à s'intégrer, toujours en restant distant, en parlant très peu, etc. Allez savoir pourquoi, réflexe de la maman poule, ou parce que je sais que passer sa scolarité seul c'est tout sauf agréable, bin j'ai été le voir et on a commencé à discuter. Surtout moi en fait. J'aimais beaucoup le taquiner surtout pour le voir réagir.
Il faut savoir que j'ai un caractère très explosif et impulsif. Je suis quelqu'un de très agressif, et me contrôler au quotidien me demande énormément d'efforts, autant que lui en fait lorsqu'il est avec des gens (bien que je ne puisse affirmer cela avec certitude, après tout on ne peut pas comparer ce qui n'est pas comparable, mais c'est pour vous donner une idée). Concrètement : je suis un bourrin. Je suis quelqu'un de très franc, très brutal dans ma manière de parler et d'agir. Et je ne planifie rien, un véritable électron libre qui décide 80% des choses à la dernière minute. Un fléau.
Maintenant je vous laisse imaginer ce qu'a donné la rencontre entre nous. Lui avait peur de moi, moi je m'énervais de ne jamais le voir réagir. Certes je savais vite fait pour son autisme, mais comme beaucoup de gens j'ai tendance à traiter tout le monde pareil. D'un côté je me dis : "c'est bien, ça doit aussi faire du bien d'être traité comme quelqu'un de "normal"". Sauf qu'en fait non, c'est pas si bien que ça, car en pensant faire bien on peut faire plus de mal qu'autre chose. Le début a été difficile. Mais finalement j'ai pris sur moi pour me calmer en sa présence et ça n'a pas été si compliqué que ça parce que ce type a un effet apaisant. J'ignore si c'est caractéristique du syndrome ce côté "éponge à émotion". En tous cas j'ai vite pris goût à ces moments où je n'ai pas besoin d'être sur la défensive en permanence, où je peux juste discuter de tout et de rien sans craindre qu'il ne m'attaque après.
Je le taquinais énormément, par des petites piques verbales, mais aussi par les gestes (le principe du "poke") tout en sachant qu'il déteste les contacts. Et je savais que j'agissais mal. J'étais très stressée, poussée à bout par d'autres personnes que je ne devais pas frapper, j'étais sur les nerfs, très agressive, si bien qu'il subissait mes agressions sans jamais broncher (je sais quand m'arrêter, même pendant mes crises de nerf). Puis je me suis débarrassée de ceux causant mon agressivité, et je me suis très rapidement calmée.
Après ça bien évidemment je me suis excusée, nous avons discuté, longtemps, beaucoup, et nos relations se sont apaisées. Mais jamais le sujet de son "handicap" comme il l'appelle n'a été abordé. Parce que ça le gêne, il en a visiblement honte, et je n'ose pas trop le pousser sur ça quand bien même j'ai envie de savoir et comprendre.
Là où ça s'est de nouveau gâté c'est que ce jeune homme est très convoité. Deux de mes amis sont amoureux de lui, et l'un m'a bien fais comprendre qu'il n'appréciait pas du tout de nous voir ensemble et qu'il jalousait le temps que je passais avec l'objet de son amour. Fort heureusement pour moi j'ai juste eu à montrer les crocs et répliquer un : "vas-y, si tu le veux fonce" pour retrouver la paix très rapidement. Toutefois, intérieurement ça m'agaçait. Parce qu'au fil des mois j'ai réussi à l'apprivoiser, en quelque sorte. Il me laisse le toucher sans broncher (au point d'accepter des massages et de m'en faire, et seigneur qu'il masse bien *-*), il n'a plus peur de moi, il accepte de sortir pour des promenades ou juste de venir me voir pour une journée film, il m'a invité à dormir chez lui et même à aller au resto en sa compagnie.
Fatalement, un beau matin je me suis réveillée avec cette profonde réflexion : "et merde, il me plait". J'ai lu quelque part dans un sujet que beaucoup de filles craquent pour le côté "mec solitaire et mystérieux", ça m'a fais sourire d'ailleurs ^^
Ce n'est pas mon cas. Et je dirais même que ce constat ne m'a pas fais plaisir. Pire encore, notre attitude a commencé à éveiller les soupçons des gens de notre classe. Des sourires entendus, des regards voulant tout dire, des réflexions du style "c'est mignon vos disputes de couple". Autant je suis capable d'encaisser et gérer des situations difficiles, autant là j'ai commencé à avoir du mal. Parce que j'interprétais ses gestes et ses paroles comme pour un homme "normal" (je n'aime pas ce mot). Or, pour moi, ses agissements signifiaient : "viens, je t'autorise à avancer plus près".
Mais dans le fond je savais que non. Seulement, le sujet n'étant jamais abordé ... Bin j'en ai eu marre et j'ai pris le taureau par les cornes. J'ai donc fais des recherches, beaucoup, elles m'ont menées ici d'ailleurs. Et n'en pouvant plus de cette relation ambiguë je lui ai parlé, et j'ai expliqué longuement ce qui posait souci, en quoi ses gestes prêtaient à confusion. Bien entendu tout n'était pas de sa faute. J'avais beau lui dire "si tu ne veux pas repousse moi", je ne cachais pas aimer ça. Tords partagés donc.
Il a accepté de parler de ce sujet presque tabou, il a confirmé être Asperger (que j'ai prononcé "Asperjer" la première fois ça l'a fais rire), et comme j'avais fais des recherches, lu des témoignages, ça a été beaucoup plus simple d'en discuter. Il m'a dis alors ne pas éprouver d'amour pour moi, seulement m'apprécier en tant qu'amie (encore que ami soit un mot fort, pour lui comme pour moi, on ne donne pas ce titre à n'importe qui). Oui j'ai été un peu déçue, mais en même temps terriblement soulagée de savoir où était la limite, que je n'avais pas à m'inquiéter. Et malgré cette mise au point ça n'a rien changé à notre relation, je dirais même qu'elle est presque plus avancée d'un pas ou deux. Il m'a dis trouver ça gentil de me part de chercher à comprendre ce qu'il vit, parce que j'essaie vraiment. Je fais très attention à ce que je dis, à ce que je fais, à ne jamais pousser les contacts physiques trop loin. Malgré ça j'ai l'impression de marcher sur des oeufs, et j'ai du mal à trop le questionner car je sais qu'il n'aime pas en parler, qu'il a du mal à en parler aussi. Je sais qu'il ne me fais pas confiance, pas beaucoup, tout comme il sait que je ne lui fais pas confiance non plus. C'est très étrange comme relation. Je ne suis même pas certaine de bien m'y prendre tellement notre duo est improbable. Il sait qu'il me plait, tout comme il sait que je n'ai pas l'intention de lui demander quoi que ce soit. Récemment j'ai proposé un nouveau "jeu de confiance". J'accepte de planifier les sorties, les trajets, au moins un minimum, de cadrer mes actes. En échange il accepte de me laisser tout gérer lorsque c'est moi qui initie la sortie, sans se soucier de rien et de seulement jouer le touriste. Je vous avoue que ça ne marche pas encore bien, c'est compliqué de tout planifier xD
Je me rends compte que c'est aussi difficile de se mettre à sa place, de voir les choses comme lui, d'essayer ne serait-ce que d'imaginer comment il vit et appréhende les relations avec les autres. Peut être que c'est moi qui me complique trop la vie, c'est possible me connaissant. Et j'ai l'impression que depuis que je m'intéresse à ça, à faire attention justement pour ne pas le blesser involontairement, bin je fais encore plus n'importe quoi. Peut être suis-je trop sur les nerfs, ça aussi c'est possible (partiels, soucis personnels, tout ça). En plus j'ai l'impression d'être ridicule à chaque fois, ce qui m'énerve encore plus parce que je déteste perdre le contrôle de la situation.
J'arrive à la fin de mon pavé. C'était très long, j'en suis navrée, résumer l'histoire depuis le mois de septembre ça prend du temps. Je cherche surtout à initier la discussion, et comme je l'ai dis à essayer de comprendre. Même si je sais qu'on ne peut jamais véritablement comprendre une situation qu'on ne vit pas. Je ne peux pas en parler avec mes amies parce qu'elles ne se posent pas les questions qui me turlupinent en ce moment. Même celle qui est amoureuse de lui n'a pas été chercher. Et puis, je ne peux pas discuter avec elles de choses aussi intimes le concernant puisqu'elles le connaissent.
Enfin bref, voilà où j'en suis actuellement. Je me suis blindée pour faire taire cette attirance que j'ai pour lui, pour me protéger moi,et pour ne pas lui faire peur. Parce que je sais que la perspective d'une relation amoureuse (il n'en a jamais eu) le terrifie. C'est déjà ingérable pour quelqu'un de non Asperger, alors pour ceux qui le sont je n'ose même pas imaginer le calvaire que ça peut représenter. Je vous avoue craindre un peu pour la suite, si suite il y a. J'ai lu beaucoup d'histoires qui commençaient comme la mienne pour finir par "et nous sortons ensemble depuis". Je doute que je sois la personne la plus adaptée, je doute même de le vouloir vraiment. D'ailleurs je suis de trois ans son aînée. Dans le fond, juste se contenter de ça, c'est pas si mal non ? On se fait du bien mutuellement sur un plan que je n'avais jamais envisagé jusque là.
Bon voilà j'ai terminé, navrée pour la longueur, et bravo à ceux qui auront eu le courage de tout lire !
Jusqu'à présent je n'ai jamais été confrontée à cet univers là. On a quelques doutes pour mon petit frère, mais puisqu'il n'a pas été diagnostiqué je ne peux rien certifier. Bref, là n'est pas le sujet.
Cette année, suite à une réorientation, j'ai intégré un nouvel établissement scolaire, nouvelles têtes, donc nouvelles relations sociales, nouveaux potes. Et je n'aime pas les relations sociales. Dans ma classe en majorité composée de filles il n'y a que trois garçons, et sur ces trois l'un d'eux est Asperger. Je ne l'ai appris que récemment en fait. En début d'année on m'a juste dis qu'il souffrait d'une forme d'autisme et qu'il ne suivait pas tous les cours pour cette raison. Je n'ai pas posé de questions, après tout ça ne me regardait pas et par respect pour la vie privée des gens je ne le fais pas. Au fil des semaines il a rejoins notre petit groupe d'inséparables, mais sans trop réussir à s'intégrer, toujours en restant distant, en parlant très peu, etc. Allez savoir pourquoi, réflexe de la maman poule, ou parce que je sais que passer sa scolarité seul c'est tout sauf agréable, bin j'ai été le voir et on a commencé à discuter. Surtout moi en fait. J'aimais beaucoup le taquiner surtout pour le voir réagir.
Il faut savoir que j'ai un caractère très explosif et impulsif. Je suis quelqu'un de très agressif, et me contrôler au quotidien me demande énormément d'efforts, autant que lui en fait lorsqu'il est avec des gens (bien que je ne puisse affirmer cela avec certitude, après tout on ne peut pas comparer ce qui n'est pas comparable, mais c'est pour vous donner une idée). Concrètement : je suis un bourrin. Je suis quelqu'un de très franc, très brutal dans ma manière de parler et d'agir. Et je ne planifie rien, un véritable électron libre qui décide 80% des choses à la dernière minute. Un fléau.
Maintenant je vous laisse imaginer ce qu'a donné la rencontre entre nous. Lui avait peur de moi, moi je m'énervais de ne jamais le voir réagir. Certes je savais vite fait pour son autisme, mais comme beaucoup de gens j'ai tendance à traiter tout le monde pareil. D'un côté je me dis : "c'est bien, ça doit aussi faire du bien d'être traité comme quelqu'un de "normal"". Sauf qu'en fait non, c'est pas si bien que ça, car en pensant faire bien on peut faire plus de mal qu'autre chose. Le début a été difficile. Mais finalement j'ai pris sur moi pour me calmer en sa présence et ça n'a pas été si compliqué que ça parce que ce type a un effet apaisant. J'ignore si c'est caractéristique du syndrome ce côté "éponge à émotion". En tous cas j'ai vite pris goût à ces moments où je n'ai pas besoin d'être sur la défensive en permanence, où je peux juste discuter de tout et de rien sans craindre qu'il ne m'attaque après.
Je le taquinais énormément, par des petites piques verbales, mais aussi par les gestes (le principe du "poke") tout en sachant qu'il déteste les contacts. Et je savais que j'agissais mal. J'étais très stressée, poussée à bout par d'autres personnes que je ne devais pas frapper, j'étais sur les nerfs, très agressive, si bien qu'il subissait mes agressions sans jamais broncher (je sais quand m'arrêter, même pendant mes crises de nerf). Puis je me suis débarrassée de ceux causant mon agressivité, et je me suis très rapidement calmée.
Après ça bien évidemment je me suis excusée, nous avons discuté, longtemps, beaucoup, et nos relations se sont apaisées. Mais jamais le sujet de son "handicap" comme il l'appelle n'a été abordé. Parce que ça le gêne, il en a visiblement honte, et je n'ose pas trop le pousser sur ça quand bien même j'ai envie de savoir et comprendre.
Là où ça s'est de nouveau gâté c'est que ce jeune homme est très convoité. Deux de mes amis sont amoureux de lui, et l'un m'a bien fais comprendre qu'il n'appréciait pas du tout de nous voir ensemble et qu'il jalousait le temps que je passais avec l'objet de son amour. Fort heureusement pour moi j'ai juste eu à montrer les crocs et répliquer un : "vas-y, si tu le veux fonce" pour retrouver la paix très rapidement. Toutefois, intérieurement ça m'agaçait. Parce qu'au fil des mois j'ai réussi à l'apprivoiser, en quelque sorte. Il me laisse le toucher sans broncher (au point d'accepter des massages et de m'en faire, et seigneur qu'il masse bien *-*), il n'a plus peur de moi, il accepte de sortir pour des promenades ou juste de venir me voir pour une journée film, il m'a invité à dormir chez lui et même à aller au resto en sa compagnie.
Fatalement, un beau matin je me suis réveillée avec cette profonde réflexion : "et merde, il me plait". J'ai lu quelque part dans un sujet que beaucoup de filles craquent pour le côté "mec solitaire et mystérieux", ça m'a fais sourire d'ailleurs ^^
Ce n'est pas mon cas. Et je dirais même que ce constat ne m'a pas fais plaisir. Pire encore, notre attitude a commencé à éveiller les soupçons des gens de notre classe. Des sourires entendus, des regards voulant tout dire, des réflexions du style "c'est mignon vos disputes de couple". Autant je suis capable d'encaisser et gérer des situations difficiles, autant là j'ai commencé à avoir du mal. Parce que j'interprétais ses gestes et ses paroles comme pour un homme "normal" (je n'aime pas ce mot). Or, pour moi, ses agissements signifiaient : "viens, je t'autorise à avancer plus près".
Mais dans le fond je savais que non. Seulement, le sujet n'étant jamais abordé ... Bin j'en ai eu marre et j'ai pris le taureau par les cornes. J'ai donc fais des recherches, beaucoup, elles m'ont menées ici d'ailleurs. Et n'en pouvant plus de cette relation ambiguë je lui ai parlé, et j'ai expliqué longuement ce qui posait souci, en quoi ses gestes prêtaient à confusion. Bien entendu tout n'était pas de sa faute. J'avais beau lui dire "si tu ne veux pas repousse moi", je ne cachais pas aimer ça. Tords partagés donc.
Il a accepté de parler de ce sujet presque tabou, il a confirmé être Asperger (que j'ai prononcé "Asperjer" la première fois ça l'a fais rire), et comme j'avais fais des recherches, lu des témoignages, ça a été beaucoup plus simple d'en discuter. Il m'a dis alors ne pas éprouver d'amour pour moi, seulement m'apprécier en tant qu'amie (encore que ami soit un mot fort, pour lui comme pour moi, on ne donne pas ce titre à n'importe qui). Oui j'ai été un peu déçue, mais en même temps terriblement soulagée de savoir où était la limite, que je n'avais pas à m'inquiéter. Et malgré cette mise au point ça n'a rien changé à notre relation, je dirais même qu'elle est presque plus avancée d'un pas ou deux. Il m'a dis trouver ça gentil de me part de chercher à comprendre ce qu'il vit, parce que j'essaie vraiment. Je fais très attention à ce que je dis, à ce que je fais, à ne jamais pousser les contacts physiques trop loin. Malgré ça j'ai l'impression de marcher sur des oeufs, et j'ai du mal à trop le questionner car je sais qu'il n'aime pas en parler, qu'il a du mal à en parler aussi. Je sais qu'il ne me fais pas confiance, pas beaucoup, tout comme il sait que je ne lui fais pas confiance non plus. C'est très étrange comme relation. Je ne suis même pas certaine de bien m'y prendre tellement notre duo est improbable. Il sait qu'il me plait, tout comme il sait que je n'ai pas l'intention de lui demander quoi que ce soit. Récemment j'ai proposé un nouveau "jeu de confiance". J'accepte de planifier les sorties, les trajets, au moins un minimum, de cadrer mes actes. En échange il accepte de me laisser tout gérer lorsque c'est moi qui initie la sortie, sans se soucier de rien et de seulement jouer le touriste. Je vous avoue que ça ne marche pas encore bien, c'est compliqué de tout planifier xD
Je me rends compte que c'est aussi difficile de se mettre à sa place, de voir les choses comme lui, d'essayer ne serait-ce que d'imaginer comment il vit et appréhende les relations avec les autres. Peut être que c'est moi qui me complique trop la vie, c'est possible me connaissant. Et j'ai l'impression que depuis que je m'intéresse à ça, à faire attention justement pour ne pas le blesser involontairement, bin je fais encore plus n'importe quoi. Peut être suis-je trop sur les nerfs, ça aussi c'est possible (partiels, soucis personnels, tout ça). En plus j'ai l'impression d'être ridicule à chaque fois, ce qui m'énerve encore plus parce que je déteste perdre le contrôle de la situation.
J'arrive à la fin de mon pavé. C'était très long, j'en suis navrée, résumer l'histoire depuis le mois de septembre ça prend du temps. Je cherche surtout à initier la discussion, et comme je l'ai dis à essayer de comprendre. Même si je sais qu'on ne peut jamais véritablement comprendre une situation qu'on ne vit pas. Je ne peux pas en parler avec mes amies parce qu'elles ne se posent pas les questions qui me turlupinent en ce moment. Même celle qui est amoureuse de lui n'a pas été chercher. Et puis, je ne peux pas discuter avec elles de choses aussi intimes le concernant puisqu'elles le connaissent.
Enfin bref, voilà où j'en suis actuellement. Je me suis blindée pour faire taire cette attirance que j'ai pour lui, pour me protéger moi,et pour ne pas lui faire peur. Parce que je sais que la perspective d'une relation amoureuse (il n'en a jamais eu) le terrifie. C'est déjà ingérable pour quelqu'un de non Asperger, alors pour ceux qui le sont je n'ose même pas imaginer le calvaire que ça peut représenter. Je vous avoue craindre un peu pour la suite, si suite il y a. J'ai lu beaucoup d'histoires qui commençaient comme la mienne pour finir par "et nous sortons ensemble depuis". Je doute que je sois la personne la plus adaptée, je doute même de le vouloir vraiment. D'ailleurs je suis de trois ans son aînée. Dans le fond, juste se contenter de ça, c'est pas si mal non ? On se fait du bien mutuellement sur un plan que je n'avais jamais envisagé jusque là.
Bon voilà j'ai terminé, navrée pour la longueur, et bravo à ceux qui auront eu le courage de tout lire !
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- Enregistré le : lundi 15 juillet 2013 à 15:09
- Localisation : CH
Re: Apprendre pour mieux comprendre
Bonne chose que de ne pas l'avoir laissé seul. Tu vois, c'est déjà ça de pris pour les relations sociales.
Bon, comme les personnes Asperger ne sont pas forcément à l'aise avec les interactions sociales (réfléchir avant d'agir car on ne sait pas toujours spontanément interpréter un regard, un ton de voix, du langage non verbal ; tout mettre sur un pied d'égalité ; on compense beaucoup en rationalisant, en apprenant*), elles ne vont, je pense, pas rechercher le conflit, chercher à attaquer (surtout attaquer plusieurs personnes ; car pour gérer la discussion avec plus de 3 personnes, ça commence à devenir... ingérable [en face à face, donc]). Donc, peut-être qu'on n'aime pas trop le conflit, même si on peut concevoir que le conflit est parfois nécessaire ou inévitable, ou peut-être qu'on va essayer de le gérer différemment.
* Je pense qu'une personne Asperger qui s'intéresse voire se passionne pour les sciences du comportement aura certains outils en plus pour que sa rationalisation l'aide à mieux comprendre les comportements des autres personnes (notamment de celles qui ne sont pas autistes), à apprendre à communiquer, à disséquer la communication. Tout ça ne rendre pas forcément sa communication spontanée, mais "presque" (le temps de réflexion avant de parler peut se réduire à force de s'habituer à certaines situations, à certains types de discussions).
Il est clair que si tu venais me parler, je resterais bien calme et t'observerais. "Oui, qu'est-ce qu'il y a ? le ciel t'est / vous est tombé sur la tête ?" Ou je t'énerverais à ne pas réagir. ("Merde, j'essaie de le séduire, et il ne me regarde même pas !" ) Je te dirais même, calmement "Hoï, reste calme. Qu'y a-t-il ? Tu veux un peu de musique calme pour te relaxer ?" Oui, si c'est une personne Asperger comme moi, il va rarement éclater de joie comme de colère, de tristesse ou de peur, ce ne sera pas spontané, et il n'aura pas envie d'en faire trop. Ce n'est pas qu'il ressent pas, mais que ça ne s'exprime pas spontanément (paraît que c'est au niveau des neurones-miroirs, mais je m'y connais peu du côté neurologique et neurotransmetteurs ; en tout cas, les facteurs génétiques ne sont pas innocents).
En fait, on ne sait même pas dans quelle mesure il s'est lui-même intéressé au syndrome d'Asperger. Est-ce qu'il a lu Tony Attwood ou Laurent Mottron ? en discute sur ce forum ou sur d'autres forums consacrés ? en parle-t-il à d'autres personnes ? a-t-il lu des témoignages et oeuvres de Joseph Schovanec ou Temple Grandin ? s'est-il intéressé aux autres "zones" du spectre autistique (syndrome du x fragile, syndrome de Rett, autisme de haut niveau, etc.) ? est-il suivi par des spécialistes pour parfaire ses habiletés sociales ? a-t-il rencontré d'autres personnes Asperger ? On ne sait rien de tout cela, pour le moment. Si tu continues de discuter avec lui, tu en apprendras petit à petit.
Beaucoup de filles craquent pour le côté solitaire, mystérieux ? peut-être, mais comment cela se fait-il ? ce n'est déjà pas toujours simple pour un homme de comprendre une femme neurotypique, alors pour un homme Asperger... Bon, je ne crois pas que toutes les femmes craquent pour le même type d'hommes. Il y a bien des - mauvaises ? - langues qui disent que les femmes sont intéressées par le muscle, ou par le compte en banque. On entend un peu de tout et n'importe quoi, je trouve. Difficile de s'y retrouver.
En tout cas, oui, il est bien de discuter avec lui pour comprendre comment il interprète tes gestes et pour qu'il puisse, lui aussi, surtout lui, comprendre tes gestes. Pour les personnes Asperger, associer un geste à une intention n'a rien d'évident. Si on arrive à associer, c'est parce qu'on a appris et qu'on s'est habitué à certaines situations. Tu me mets dans une nouvelle situation, je vais devoir à nouveau mobiliser plein de ressources (me poser plein de questions) pour essayer d'interpréter justement les gestes des autres personnes (par exemple, tu m'expédies au Japon, où il paraît que la communication est bien différente de celle en France ou en Suisse, je vais devoir alors tout apprendre). Pour ma part, je peux accepter de parler de beaucoup de sujets, mais j'en parlerai sobrement (on raconte les choses comme des faits) et tout en gardant mes distances.
Oui, au début, je prononcer aussi comme le verbe asperger parce que je ne savais pas que ça venait de l'anglais, tout comme la maladie de Lyme (que je prononçais comme la lime à ongle). Non, je ne suis pas atteint de la maladie de Lyme, pas de souci.
Après, quant au type de relation que vous voulez développer, il y a mille possibilités. S'il n'est pas amoureux, il y a raison à se faire. Il y a bien, il me semble, une certaine confiance entre vous, mais ce n'est pas la même confiance que celle entre deux personnes amoureuses mutuellement et qui se le sont dit.
Tu ne parles qu'à lui ?
Un pavé ? ben, il semble que les personnes Asperger aiment les pavés, notamment sur ce forum. Et même toi, qui n'es pas Asperger, semble aimer les pavés. En tout cas, ça ne me dérange pas. J'aime beaucoup plus lire que voir des vidéos. Et comme j'aime apprendre, je dévore. (Je dévore des pdf de sciences, mais peu de romans.) En matière de pavés, sur ce forum, il y a déjà plusieurs personnes qui ont corsé la concurrence.
Pour information, je serai bientôt diagnostiqué Asperger (à presque trente ans), et peut-être haut potentiel (HP). Pour ce dernier point, je passe des longs tests les deux premiers mardis de juin. Mi-juin ou fin-juin, je devrais être fixé sur mon "sort".
Bon, comme les personnes Asperger ne sont pas forcément à l'aise avec les interactions sociales (réfléchir avant d'agir car on ne sait pas toujours spontanément interpréter un regard, un ton de voix, du langage non verbal ; tout mettre sur un pied d'égalité ; on compense beaucoup en rationalisant, en apprenant*), elles ne vont, je pense, pas rechercher le conflit, chercher à attaquer (surtout attaquer plusieurs personnes ; car pour gérer la discussion avec plus de 3 personnes, ça commence à devenir... ingérable [en face à face, donc]). Donc, peut-être qu'on n'aime pas trop le conflit, même si on peut concevoir que le conflit est parfois nécessaire ou inévitable, ou peut-être qu'on va essayer de le gérer différemment.
* Je pense qu'une personne Asperger qui s'intéresse voire se passionne pour les sciences du comportement aura certains outils en plus pour que sa rationalisation l'aide à mieux comprendre les comportements des autres personnes (notamment de celles qui ne sont pas autistes), à apprendre à communiquer, à disséquer la communication. Tout ça ne rendre pas forcément sa communication spontanée, mais "presque" (le temps de réflexion avant de parler peut se réduire à force de s'habituer à certaines situations, à certains types de discussions).
Il est clair que si tu venais me parler, je resterais bien calme et t'observerais. "Oui, qu'est-ce qu'il y a ? le ciel t'est / vous est tombé sur la tête ?" Ou je t'énerverais à ne pas réagir. ("Merde, j'essaie de le séduire, et il ne me regarde même pas !" ) Je te dirais même, calmement "Hoï, reste calme. Qu'y a-t-il ? Tu veux un peu de musique calme pour te relaxer ?" Oui, si c'est une personne Asperger comme moi, il va rarement éclater de joie comme de colère, de tristesse ou de peur, ce ne sera pas spontané, et il n'aura pas envie d'en faire trop. Ce n'est pas qu'il ressent pas, mais que ça ne s'exprime pas spontanément (paraît que c'est au niveau des neurones-miroirs, mais je m'y connais peu du côté neurologique et neurotransmetteurs ; en tout cas, les facteurs génétiques ne sont pas innocents).
En fait, on ne sait même pas dans quelle mesure il s'est lui-même intéressé au syndrome d'Asperger. Est-ce qu'il a lu Tony Attwood ou Laurent Mottron ? en discute sur ce forum ou sur d'autres forums consacrés ? en parle-t-il à d'autres personnes ? a-t-il lu des témoignages et oeuvres de Joseph Schovanec ou Temple Grandin ? s'est-il intéressé aux autres "zones" du spectre autistique (syndrome du x fragile, syndrome de Rett, autisme de haut niveau, etc.) ? est-il suivi par des spécialistes pour parfaire ses habiletés sociales ? a-t-il rencontré d'autres personnes Asperger ? On ne sait rien de tout cela, pour le moment. Si tu continues de discuter avec lui, tu en apprendras petit à petit.
amis ou amies ? Et lui, est-il amoureux ? peut-être qu'il s'en fiche (si c'est comme moi ). Sont-ils homosexuels ? pas sûr qu'il le soit. Et ce n'est pas parce que tu discutes avec une personne que c'est pour flirter ou développer le grand amour. Il y a cette tendance, que je trouve fâcheuse, à tout de suite penser à "relation sexuelle/amoureuse" dès qu'on voit un homme et une femme ensemble. Certaines personnes semblent obsédées par les relations amoureuses/sexuelles. En plus, voient-elles une relation entre deux femmes qui parlent entre elles, et qui pourraient être homosexuelles ? (on en pas mal parlé ici) Et toi, finiras-tu par attraper le béguin pour lui ?Sylin a écrit :Deux de mes amis sont amoureux de lui, et l'un m'a bien fais comprendre qu'il n'appréciait pas du tout de nous voir ensemble et qu'il jalousait le temps que je passais avec l'objet de son amour.
Beaucoup de filles craquent pour le côté solitaire, mystérieux ? peut-être, mais comment cela se fait-il ? ce n'est déjà pas toujours simple pour un homme de comprendre une femme neurotypique, alors pour un homme Asperger... Bon, je ne crois pas que toutes les femmes craquent pour le même type d'hommes. Il y a bien des - mauvaises ? - langues qui disent que les femmes sont intéressées par le muscle, ou par le compte en banque. On entend un peu de tout et n'importe quoi, je trouve. Difficile de s'y retrouver.
En tout cas, oui, il est bien de discuter avec lui pour comprendre comment il interprète tes gestes et pour qu'il puisse, lui aussi, surtout lui, comprendre tes gestes. Pour les personnes Asperger, associer un geste à une intention n'a rien d'évident. Si on arrive à associer, c'est parce qu'on a appris et qu'on s'est habitué à certaines situations. Tu me mets dans une nouvelle situation, je vais devoir à nouveau mobiliser plein de ressources (me poser plein de questions) pour essayer d'interpréter justement les gestes des autres personnes (par exemple, tu m'expédies au Japon, où il paraît que la communication est bien différente de celle en France ou en Suisse, je vais devoir alors tout apprendre). Pour ma part, je peux accepter de parler de beaucoup de sujets, mais j'en parlerai sobrement (on raconte les choses comme des faits) et tout en gardant mes distances.
Oui, au début, je prononcer aussi comme le verbe asperger parce que je ne savais pas que ça venait de l'anglais, tout comme la maladie de Lyme (que je prononçais comme la lime à ongle). Non, je ne suis pas atteint de la maladie de Lyme, pas de souci.
Après, quant au type de relation que vous voulez développer, il y a mille possibilités. S'il n'est pas amoureux, il y a raison à se faire. Il y a bien, il me semble, une certaine confiance entre vous, mais ce n'est pas la même confiance que celle entre deux personnes amoureuses mutuellement et qui se le sont dit.
Tu ne parles qu'à lui ?
Un pavé ? ben, il semble que les personnes Asperger aiment les pavés, notamment sur ce forum. Et même toi, qui n'es pas Asperger, semble aimer les pavés. En tout cas, ça ne me dérange pas. J'aime beaucoup plus lire que voir des vidéos. Et comme j'aime apprendre, je dévore. (Je dévore des pdf de sciences, mais peu de romans.) En matière de pavés, sur ce forum, il y a déjà plusieurs personnes qui ont corsé la concurrence.
Pour information, je serai bientôt diagnostiqué Asperger (à presque trente ans), et peut-être haut potentiel (HP). Pour ce dernier point, je passe des longs tests les deux premiers mardis de juin. Mi-juin ou fin-juin, je devrais être fixé sur mon "sort".
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
Les relations sociales, c'est tout un art ! Je n'aime pas ça, les gens sont énervants, méchants, blessants, égoïstes. C'est difficile de bien s’entourer, parfois on se rend compte que certains proches ne sont pas si amicaux que ça bien des années trop tard. J'ai cru comprendre que les personnes Asperger ne décelaient pas le mauvais chez les gens et se faisaient souvent manipuler. Lorsque je lui ai demandé il m'a dis que c'était vrai. J'ignore si c'est pour tous comme ça. Rien que ça c'est très difficile à assimiler pour moi, je suis une sauvage, je me méfie de tout le monde et je pars systématiquement du principe qu'entamer une relation quelle qu'elle soit c'est accepter d'être déçu. Voir des gens "normaux" se faire rabaisser, accepter l'humiliation, ça me rend dingue (beaucoup de choses me rendent dingue en vérité xD). Alors savoir que n'importe qui pourrait le manipuler ... Ca me parait tellement incroyable en fait. (Je suis hélas quelqu'un de très intransigeant et je pars du principe que si j'arrive à faire, dire, surmonter quelque chose tout le monde peut le faire. C'est faux j'en ai conscience, je travaille encore à l'amélioration de ce trait de caractère )
C'est ce qu'il m'a expliqué oui pour les émotions. Il m'a dis devoir toujours se demander "comment réagirait quelqu'un de normal ?" Alors j'ai compris que montrer ses émotions spontanément visiblement ça ne fonctionne pas. Encore que, j'ai déjà pu remarquer des montées de panique, il a le regard qui change dans ces cas là et l’expression du visage aussi. Ca se produit par exemple lorsqu'on aborde des sujets graves. A ce moment là je sais qu'il se dit "comment je dois réagir, qu'est-ce que je dois faire ?" Il m'a demandé une fois ce que ferait une personne normale dans cette situation. Je lui ai répondu : "une personne normale ne ferait rien." Oui j'ai pas une très bonne opinion de mes semblables, je travail dessus aussi.
Mais du coup, si à chaque fois vous vous demandez comment agir normalement, ce n'est pas plus simple d'agir selon votre propre norme ? Les Aspergers ne sont pas sans émotions, c'est juste qu'elles ne se manifestent pas de la même façon. En présence de quelqu'un qui comprend (ce qui suppose déjà une certaine relation de proximité), il n'y a pas moyen de lâcher cette pression constante du "comment agir" ? Parce que si pour chaque sujet qui comprend une implication émotionnelle quelconque il faut sans cesse se poser la question, analyser, peser le pour le contre, le tout rapidement pour ne pas mettre la personne en face mal à l'aise, ça doit être atrocement épuisant.
Je ne sais absolument pas comment il a vécu et vit encore sa situation. Il a évoqué un suivi dans sa jeunesse mais rien de plus. Je sais juste qu'il a évolué dans sa façon de gérer le syndrome car plus jeune il était plus agressif, un simple contact même du médecin de famille et il pouvait frapper la personne. Je sais aussi qu'il a souffert du regard des autres surtout au collège (le collège est la pire des périodes, les gamins sont méchants entre eux). Pour le reste c'est très nébuleux. Il ne doit pas fréquenter de forum, du moins pas à ma connaissance. J'ai parlé un peu avec lui de ce que je lisais sur le sujet, notamment un très beau blog (celui ci Jean Michel Devezeaud que j'ai vu cité dans un autre sujet). Il m'a posé quelques questions sur ce que disait l'auteur, mais je n'ai pas poussé le sujet plus loin parce que je sais qu'il est gêné d'en parler et que je n'ai pas envie que ma curiosité lui apparaisse comme malsaine style "oh une bête de foire !" Je suppose qu'avec le temps ce sera plus simple d'en discuter. Je préfère tout de même prendre les devants histoire de savoir à quoi m'en tenir parce que je sais qu'il y a un risque élevé pour que la communication vole en éclat, j'en ai eu un exemple flagrant hier xD.
Pour la petite histoire, le vendredi on monte ensemble à la gare, nous prenons le train vers la même heure. Il était convenu de passer au fleuriste avant pour la fête des mères, je devais le conseiller pour faire un beau cadeau à sa mère (les fleurs c'est pas son fort). Je laisse mes affaires dans la salle le temps de passer aux toilettes, et quand je suis revenue il était parti. Ca m'a énervé. Pas parce que c'est lui, une autre personne ça m'aurait fais le même effet. Mais parce qu'on remonte toujours ensemble le vendredi, qu'on avait prévu ce passage fleuriste depuis une semaine, et que mince quoi quand tu rentre avec un pote tu te barre pas comme un voleur sans même dire au revoir. J'étais vexée au possible et fatalement énervée. Donc tant pis, je suis partie à la gare toute seule. Et finalement il m'attendait dehors devant le bâtiment. Il pensait que puisqu'il discutait avec le prof, j'étais partie sans lui parce que j'en avais marre d'attendre. Je me suis sentie très stupide après coup, et totalement immature, et juste débile de pas réussir à me contrôler mieux que ça alors que c'est moi l'aînée dans l'histoire.
Ces moments arrivent souvent, et donc il faut après qu'on en parle, pour ne pas laisser un malheureux quiproquo tout casser. C'est dur pour lui, parce qu'il ne comprend pas, ne voit pas forcément en quoi il peut être blessant et ne pense même pas à mal d'ailleurs. C'est dur pour moi parce que je n'arrive pas à exprimer mes sentiments. Une amie dit de moi que je suis une huître, et c'est pas un compliment
Ah alors ça, c'est très drôle en fait. Je ne fais jamais les choses à moitié donc : j'ai une amie amoureuse de lui, et un ami amoureux de lui. Ouai sinon c'est pas drôle, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué xD
Mon ami lui n'est pas homosexuel, j'ai demandé. Il n'est pas non plus amoureux. Et il ne sait même pas qui sont ces deux personnes qui l'aiment, je n'ai rien dis, ce n'est pas à moi de le faire.
Tu sais, même nous entre femmes on ne se comprend pas. Alors ne cherchez pas à nous comprendre . Non plus sérieusement, les hommes et les femmes de base ne sont pas sur le même registre sémantique (j'aurais réussi à la replacer cette phrase !) d'où les problèmes de compréhension entre nous. Je ne suis pas spécialiste du sujet hein, je tire cela de mes expériences et mes observations (dans une autre vie je devais être en charge de la réponse au courrier du cœur d'un grand journal).
Je ne cherche pas à le séduire, absolument pas. Pour être honnête je crois que ça m'aurait plus paniqué moi que lui s'il était amoureux. Ce que je veux c'est juste comprendre, et puis le reste on verra. Je sais qu'il n'a pas d'amis proches, le fameux meilleur ami dont on vante tant les mérites mais que peu de gens possèdent au final. Sans viser ce rôle, je pense juste qu'avoir quelqu'un de sympa avec qui tu passe du bon temps et qui fait l'effort de comprendre comment tu vis les choses au quotidien c'est toujours plus agréable que d'être tout seul. Je pense qu'on a tous besoin d'avoir quelqu'un qu'on peut appeler pour lui dire : "j'ai pas le moral, ramène tes fesses on va regarder un film en mangeant du chocolat."
J'ai le contact assez facile tant que ça ne demande pas que je m'implique émotionnellement dans la relation. J'ai aussi eu ou ai encore des contacts avec des gens souffrant d'autres formes de troubles. J'avais une pote schizophrène fut un temps, j'ai déjà passé une soirée complète à discuter avec un groupe de fétichistes, j'ai une pote qui souffre de sociopathie, ce qui ne nous empêche pas d'entretenir des rapports très cordiaux.
Lui par contre ne discute de ces sujets qu'avec moi. Globalement il s'entend bien avec l'intégralité de la classe, et dans notre groupe ça se passe très bien (sachant qu'il est très souvent le seul homme au milieu de trois filles minimum, parfois ça monte à sept quand tout le monde vient manger). Mais la proximité, si je puis dire, c'est juste avec moi de ce que m'en disent les autres. Après, je ne sais pas pour le reste en dehors des cours. Et comme je suis une quiche en matière de relations sociales ... Je me fie un peu à ce qu'on me dit pour m'en rendre compte après coup.
J'ai vu ça pour les pavés. En plus ce sont des pavés bien écrits sans fautes qui me font saigner les yeux, t'as pas idée à quel point c'est génial ! Et c'est intéressant, avec de l'argumentation, des exemples, du concret *-*
Du coup je me demandais, pour les personnes Aspergers communiquer par l'écrit est plus simple qu'à l'oral non ? Est-ce qu'il faut aussi passer par un travail d'interprétation lorsqu'on discute par internet ou lettre ?
Comment on réagit dans ce cas ? Qu'est-ce que ça fait ? J'ai lu des gens qui disaient être soulagé de mettre un nom sur leur trouble. J'en ai lu d'autres qui au contraire étaient effondrés. J'en ai lu qui n'arrivaient pas à digérer et à prendre conscience de ce que ça signifiait.
Désolée si les questions te mettent mal à l'aise, je sais pas comment exprimer ce que je veux dire, et j'ai l'air d'une parfaite crétine devant mon écran en plus.
C'est ce qu'il m'a expliqué oui pour les émotions. Il m'a dis devoir toujours se demander "comment réagirait quelqu'un de normal ?" Alors j'ai compris que montrer ses émotions spontanément visiblement ça ne fonctionne pas. Encore que, j'ai déjà pu remarquer des montées de panique, il a le regard qui change dans ces cas là et l’expression du visage aussi. Ca se produit par exemple lorsqu'on aborde des sujets graves. A ce moment là je sais qu'il se dit "comment je dois réagir, qu'est-ce que je dois faire ?" Il m'a demandé une fois ce que ferait une personne normale dans cette situation. Je lui ai répondu : "une personne normale ne ferait rien." Oui j'ai pas une très bonne opinion de mes semblables, je travail dessus aussi.
Mais du coup, si à chaque fois vous vous demandez comment agir normalement, ce n'est pas plus simple d'agir selon votre propre norme ? Les Aspergers ne sont pas sans émotions, c'est juste qu'elles ne se manifestent pas de la même façon. En présence de quelqu'un qui comprend (ce qui suppose déjà une certaine relation de proximité), il n'y a pas moyen de lâcher cette pression constante du "comment agir" ? Parce que si pour chaque sujet qui comprend une implication émotionnelle quelconque il faut sans cesse se poser la question, analyser, peser le pour le contre, le tout rapidement pour ne pas mettre la personne en face mal à l'aise, ça doit être atrocement épuisant.
Je ne sais absolument pas comment il a vécu et vit encore sa situation. Il a évoqué un suivi dans sa jeunesse mais rien de plus. Je sais juste qu'il a évolué dans sa façon de gérer le syndrome car plus jeune il était plus agressif, un simple contact même du médecin de famille et il pouvait frapper la personne. Je sais aussi qu'il a souffert du regard des autres surtout au collège (le collège est la pire des périodes, les gamins sont méchants entre eux). Pour le reste c'est très nébuleux. Il ne doit pas fréquenter de forum, du moins pas à ma connaissance. J'ai parlé un peu avec lui de ce que je lisais sur le sujet, notamment un très beau blog (celui ci Jean Michel Devezeaud que j'ai vu cité dans un autre sujet). Il m'a posé quelques questions sur ce que disait l'auteur, mais je n'ai pas poussé le sujet plus loin parce que je sais qu'il est gêné d'en parler et que je n'ai pas envie que ma curiosité lui apparaisse comme malsaine style "oh une bête de foire !" Je suppose qu'avec le temps ce sera plus simple d'en discuter. Je préfère tout de même prendre les devants histoire de savoir à quoi m'en tenir parce que je sais qu'il y a un risque élevé pour que la communication vole en éclat, j'en ai eu un exemple flagrant hier xD.
Pour la petite histoire, le vendredi on monte ensemble à la gare, nous prenons le train vers la même heure. Il était convenu de passer au fleuriste avant pour la fête des mères, je devais le conseiller pour faire un beau cadeau à sa mère (les fleurs c'est pas son fort). Je laisse mes affaires dans la salle le temps de passer aux toilettes, et quand je suis revenue il était parti. Ca m'a énervé. Pas parce que c'est lui, une autre personne ça m'aurait fais le même effet. Mais parce qu'on remonte toujours ensemble le vendredi, qu'on avait prévu ce passage fleuriste depuis une semaine, et que mince quoi quand tu rentre avec un pote tu te barre pas comme un voleur sans même dire au revoir. J'étais vexée au possible et fatalement énervée. Donc tant pis, je suis partie à la gare toute seule. Et finalement il m'attendait dehors devant le bâtiment. Il pensait que puisqu'il discutait avec le prof, j'étais partie sans lui parce que j'en avais marre d'attendre. Je me suis sentie très stupide après coup, et totalement immature, et juste débile de pas réussir à me contrôler mieux que ça alors que c'est moi l'aînée dans l'histoire.
Ces moments arrivent souvent, et donc il faut après qu'on en parle, pour ne pas laisser un malheureux quiproquo tout casser. C'est dur pour lui, parce qu'il ne comprend pas, ne voit pas forcément en quoi il peut être blessant et ne pense même pas à mal d'ailleurs. C'est dur pour moi parce que je n'arrive pas à exprimer mes sentiments. Une amie dit de moi que je suis une huître, et c'est pas un compliment
Ah alors ça, c'est très drôle en fait. Je ne fais jamais les choses à moitié donc : j'ai une amie amoureuse de lui, et un ami amoureux de lui. Ouai sinon c'est pas drôle, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué xD
Mon ami lui n'est pas homosexuel, j'ai demandé. Il n'est pas non plus amoureux. Et il ne sait même pas qui sont ces deux personnes qui l'aiment, je n'ai rien dis, ce n'est pas à moi de le faire.
Je suis bien d'accord avec toi, c'est insupportable même. Malheureusement c'est un phénomène de mode j'ai l'impression. Les gens sont tellement obnubilés par l'amour, le sexe, la relation de couple que pour eux une discussion amicale ouvre la porte à plus. Alors que non. Tu peux parfaitement discuter de la reproduction et l'élevage des crevettes roses en Atlantique Nord sans te dire : "tiens, lui je vais me le faire ce soir." Ils ne prennent même plus plaisir au célibat ! C'est même une tare d'être célibataire, pire encore quand t'es une fille. Mais ça c'est un autre sujet qui n'a pas sa place ici ^^Il y a cette tendance, que je trouve fâcheuse, à tout de suite penser à "relation sexuelle/amoureuse" dès qu'on voit un homme et une femme ensemble.
Le béguin, je ne sais pas. C'est pas une bonne idée donc j'aimerais éviter. Je suis pas quelqu'un pour lui. Au delà de son handicap (non sérieux j'aime pas ce mot) il a des valeurs et une façon de voir certains sujets que je ne partage pas. J'aime juste être avec lui parce qu'il n'est pas dans la recherche du conflit et que c'est reposant. Malheureusement on connait la chanson, ça sert à rien de se voiler la face. Alors si je dois avoir le béguin pour lui, je l'aurais. S'il doit se passer quelque chose, il se passera quelque chose. S'il ne se passe rien, c'est qu'il ne devait rien se passer. Soyons philosopheEt toi, finiras-tu par attraper le béguin pour lui ?
C'est ce que j'ai lu hein. Bon il est vrai que souvent, de ce que j'ai lu ce sont des filles plus jeunes que moi, des adolescentes enflammées, et à cet âge on a besoin de grandes romances et d'histoires dignes des plus grands romans d'amour (je me sens super vieille quand je dis ça xD).Beaucoup de filles craquent pour le côté solitaire, mystérieux ? peut-être, mais comment cela se fait-il ?
Tu sais, même nous entre femmes on ne se comprend pas. Alors ne cherchez pas à nous comprendre . Non plus sérieusement, les hommes et les femmes de base ne sont pas sur le même registre sémantique (j'aurais réussi à la replacer cette phrase !) d'où les problèmes de compréhension entre nous. Je ne suis pas spécialiste du sujet hein, je tire cela de mes expériences et mes observations (dans une autre vie je devais être en charge de la réponse au courrier du cœur d'un grand journal).
Je ne cherche pas à le séduire, absolument pas. Pour être honnête je crois que ça m'aurait plus paniqué moi que lui s'il était amoureux. Ce que je veux c'est juste comprendre, et puis le reste on verra. Je sais qu'il n'a pas d'amis proches, le fameux meilleur ami dont on vante tant les mérites mais que peu de gens possèdent au final. Sans viser ce rôle, je pense juste qu'avoir quelqu'un de sympa avec qui tu passe du bon temps et qui fait l'effort de comprendre comment tu vis les choses au quotidien c'est toujours plus agréable que d'être tout seul. Je pense qu'on a tous besoin d'avoir quelqu'un qu'on peut appeler pour lui dire : "j'ai pas le moral, ramène tes fesses on va regarder un film en mangeant du chocolat."
Comme personne Asperger ? Non maintenant il y à toi xD. Sinon, non je parle à beaucoup de gens. J'ai des amis très proches avec qui justement je peux manger du chocolat et déprimer devant un film.Tu ne parles qu'à lui ?
J'ai le contact assez facile tant que ça ne demande pas que je m'implique émotionnellement dans la relation. J'ai aussi eu ou ai encore des contacts avec des gens souffrant d'autres formes de troubles. J'avais une pote schizophrène fut un temps, j'ai déjà passé une soirée complète à discuter avec un groupe de fétichistes, j'ai une pote qui souffre de sociopathie, ce qui ne nous empêche pas d'entretenir des rapports très cordiaux.
Lui par contre ne discute de ces sujets qu'avec moi. Globalement il s'entend bien avec l'intégralité de la classe, et dans notre groupe ça se passe très bien (sachant qu'il est très souvent le seul homme au milieu de trois filles minimum, parfois ça monte à sept quand tout le monde vient manger). Mais la proximité, si je puis dire, c'est juste avec moi de ce que m'en disent les autres. Après, je ne sais pas pour le reste en dehors des cours. Et comme je suis une quiche en matière de relations sociales ... Je me fie un peu à ce qu'on me dit pour m'en rendre compte après coup.
J'ai vu ça pour les pavés. En plus ce sont des pavés bien écrits sans fautes qui me font saigner les yeux, t'as pas idée à quel point c'est génial ! Et c'est intéressant, avec de l'argumentation, des exemples, du concret *-*
Du coup je me demandais, pour les personnes Aspergers communiquer par l'écrit est plus simple qu'à l'oral non ? Est-ce qu'il faut aussi passer par un travail d'interprétation lorsqu'on discute par internet ou lettre ?
Comment tu le vis ? Enfin, je ne sais pas trop comment formuler ma question. C'est super maladroit, ah purée désolée xD Voilà exactement le souci que j'ai pour discuter avec lui >< Bon ça va aller.Pour information, je serai bientôt diagnostiqué Asperger (à presque trente ans), et peut-être haut potentiel (HP). Pour ce dernier point, je passe des longs tests les deux premiers mardis de juin. Mi-juin ou fin-juin, je devrais être fixé sur mon "sort".
Comment on réagit dans ce cas ? Qu'est-ce que ça fait ? J'ai lu des gens qui disaient être soulagé de mettre un nom sur leur trouble. J'en ai lu d'autres qui au contraire étaient effondrés. J'en ai lu qui n'arrivaient pas à digérer et à prendre conscience de ce que ça signifiait.
Désolée si les questions te mettent mal à l'aise, je sais pas comment exprimer ce que je veux dire, et j'ai l'air d'une parfaite crétine devant mon écran en plus.
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
Et les personnes Asperger ne semblent pas avoir de don dans cet art.Sylin a écrit :Les relations sociales, c'est tout un art !
S'il se résumait au langage verbal, les personnes Asperger excelleraient peut-être.
Pour ma part, j'essaie de mettre de côté les préjugés tant que je n'ai pas vu la personne. Après, si une personne ne me plaît pas, je n'hésite pas à couper les ponts. Je ne réagis pas à ses provocations. Je peux même quitter un groupe sans aucune hésitation (plutôt que de me faire piler dessus).Sylin a écrit :C'est difficile de bien s’entourer
Au début, peut-être pas. Mais à force de côtoyer une personne, on peut s'en rendre compte. Puis, avec l'expérience, on commence à déceler plus tôt les langues de vipères.Sylin a écrit :J'ai cru comprendre que les personnes Asperger ne décelaient pas le mauvais chez les gens et se faisaient souvent manipuler.
Oui, à l'école, on ne nous enseigne pas assez le langage non verbal. Par contre, on insiste beaucoup sur le langage verbal, les fautes d'orthographe et de grammaire.Sylin a écrit :A ce moment là je sais qu'il se dit "comment je dois réagir, qu'est-ce que je dois faire ?"
Pour ma part, s'il y a situation de danger, j'ai appris comment réagir (appeler un numéro d'urgence / utiliser un extincteur / éloigner les autres personnes du danger / rester calme). C'est quand il n'y a pas de situation de danger ou de demande explicite que je ne réagis pas. [Quand tout va bien, ça va mal pour les personnes qui attendent de moi de la communication.]
Pour ma part, je ne suis plus sensible à l'argument "pour faire comme tout le monde". J'ai appris qu'il y a des normes descriptives et des normes prescriptives, et que pas mal de personnes font l'amalgame entre les deux ("C'est comme ça, donc ça doit être comme ça."), ce qui pourrait expliquer en partie la réticence au changement (le confort, le statu quo), qu'on retrouve aussi chez les personnes neurotypiques. J'ai aussi appris que les normes sont relatives à des groupes (normes intra-groupe). Vivent la psychologie sociale et la sociologie.Sylin a écrit :Mais du coup, si à chaque fois vous vous demandez comment agir normalement, ce n'est pas plus simple d'agir selon votre propre norme ?
Pour ma part, tant qu'il n'y a pas d'urgence (danger très proche), je ne cède pas à la précipitation, à la panique, à l'impatience d'autres personnes. Je mets la main devant la bouche, ayant l'air de réfléchir, pour bien montrer que je considère qu'il n'y a pas le feu au lac. Je préfère prendre le temps d'observer au lieu de me jeter tête baissée. Prenons du recul. Pour ça, les personnes Asperger gagnent le point.Sylin a écrit :Parce que si pour chaque sujet qui comprend une implication émotionnelle quelconque il faut sans cesse se poser la question, analyser, peser le pour le contre, le tout rapidement pour ne pas mettre la personne en face mal à l'aise, ça doit être atrocement épuisant.
Oui, il m'est arrivé - ça doit faire au moins dix ans - aussi de mal réagir quand on me touche sans m'avertir (dans le dos), de sursauter voire de me débattre. Maintenant, je pourrais sursauter mais réussirais à garder mon calme. Il y a toujours la question des intentions : une personne me touche par derrière et me fait sursauter ; à ce moment-là, je ne sais ni qui elle est ni ce qu'elle veut (m'attaquer ou discuter). Je suis peut-être un peu influencé par le fait de travailler - très partiellement - dans une équipe de sécurité non professionnelle tout en apprenant du jiu-ji-tsu avec d'autres personnes (qui travaillent dans une sécurité professionnelle). On apprend à être prêts à réagir, sur le qui-vive, observateurs, attentifs.
Du point de vue purement gustatif, les huîtres sont l'une des rares choses que je n'aime pas manger. [Par contre, il y a beaucoup d'aliments que j'exclus pour des raisons sanitaires, éthiques, écologiques, économiques, politiques, culturelles.]
Il y a beaucoup de monde qui semble amoureux de lui. Ne lui mettez pas la pression. Il y aura forcément des personnes déçues qui se casseront les dents après avoir voulu se frotter à lui.
Oui, cette obnubilation pour l'amour et le sexe... et les scénaristes semblent en profiter... il y a presque toujours une histoire d'amour en second plan... il paraît que l'argent, le sexe et l'amour peuvent être des drogues au même titre que le cannabis, la cocaïne ou l'héroïne. "Il me faut ma dose. Je ferais n'importe quoi pour en avoir, y compris voler, tuer." Pas très synonyme de liberté et d'autonomie, tout cela.
Si elles attendent le prince charmant parmi les hommes Asperger, elles attendent Godot.Sylin a écrit :C'est ce que j'ai lu hein. Bon il est vrai que souvent, de ce que j'ai lu ce sont des filles plus jeunes que moi, des adolescentes enflammées, et à cet âge on a besoin de grandes romances et d'histoires dignes des plus grands romans d'amour (je me sens super vieille quand je dis ça xD).
Bon, pour ma part, j'ai rarement le moral dans l'abîme abyssal. Et j'arrive à me remonter le moral en regardant des choses drôles (vidéo gag, juste pour rire) ou en vaquant à mes occupations favorites. En général, je préfère être seul : je peux vaquer à mes activités sans me soucier des interactions sociales, sans devoir faire la conversation.Sylin a écrit :Je pense qu'on a tous besoin d'avoir quelqu'un qu'on peut appeler pour lui dire : "j'ai pas le moral, ramène tes fesses on va regarder un film en mangeant du chocolat."
Ben, à l'écrit, on n'a plus tout le langage non verbal à gérer (regard, geste, posture, vêtement, mimiques, etc.). On peut se concentrer sur le fond au lieu de gaspiller son énergie sur la forme. Cela dit, il peut arriver des malentendus même entre personnes Asperger. Pour ma part, je m'aide souvent des sourires ( ). Par contre, je ne suis pas adepte du clavardage (chat) : c'est bien du langage verbal, mais on doit répondre rapidement sans réfléchir. Avec les forums, on peut prendre le temps d'écrire le message, de le relire, de le corriger, de le structurer, etc. On peut être sur plusieurs forums à la fois.Sylin a écrit :Du coup je me demandais, pour les personnes Aspergers communiquer par l'écrit est plus simple qu'à l'oral non ? Est-ce qu'il faut aussi passer par un travail d'interprétation lorsqu'on discute par internet ou lettre ?
Pour ma part, toutes ces démarches pour le diagnostic, je les prends sobrement. Ni déni ni explosion de joie. Je ne focalise pas sur cela. Cela dit, on peut constater que j'ai passé pas mal de temps sur ce forum durant ces derniers mois. Mais j'essaie d'équilibrer le temps que je consacre à mes activités diverses. Je ne vois pas d'un bon œil la spécialisation et préfère la diversité. En fait, comme je suis un avide de savoirs (quand ça m'intéresse ; ça ressemble un peu à certaines personnes HP), je dévore les connaissances qui me permettent de mieux comprendre nos comportements. Avant de connaître l'autisme, je m'intéressais déjà aux effets de l'alcool, à la dissonance cognitive, aux stéréotypes, aux normes sociales, aux habitus, aux langues. Maintenant, l'autisme s'ajoute à mes objets d'investigations. Il y a aussi plein d'objets d'investigations auxquels je m'intéresse même si je ne suis pas concerné : homophobie, hétérocentrisme, végétalisme, maladie de Lyme, schizophrénie, fibromyalgie, surdité, cécité, racisme, spécisme et antispécisme, dépression, suicide, drogues et dépendances, vieillesse, sclérose en plaque, sida, paludisme, lèpre, trisomies, etc.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
Je ne crois pas avoir jamais rencontré personne possédant un don dans cet art ^^Et les personnes Asperger ne semblent pas avoir de don dans cet art.
Je suppose que les différentes expériences personnelles aident aussi. Chacun a son chemin. Tu es plus vieux que lui de 10 ans, ça aide. En dix années on en traverse des choses. Tu es bien plus expérimenté que moi aussi, un vieux sage qui sait tout *-*Au début, peut-être pas. Mais à force de côtoyer une personne, on peut s'en rendre compte. Puis, avec l'expérience, on commence à déceler plus tôt les langues de vipères.
Dans la filière où nous sommes nous avons un cours de linguistique/sémiologie. On parle un peu du langage corporel, mais ce n'est pas notre spécialité. Par contre on apprend beaucoup sur l'analyse des mots, sur comment décortiquer la langue que ce soit à l'écrit ou à l'oral. C'est très intéressant bien qu' infernal. Analyser une chose que l'on fait instinctivement c'est difficile ><Oui, à l'école, on ne nous enseigne pas assez le langage non verbal.
Pour le langage du corps, je suppose qu'il y a une part d'instinct aussi. J'avoue n'avoir jamais réfléchis à la question, et n'étant pas très fine observatrice ... Autant pour analyser un comportement, une attitude, des mots, ça va. Autant le reste c'est le brouillard. Je saurais mettre les mots sur les raisons d'une colère, d'une douleur, je saurais expliquer un comportement, et encore des fois ça ne fonctionne pas toujours. L'analyse d'autrui n'est pas une science exacte, c'est ça qui fait aussi tout l'intérêt de la chose. Bon ok parfois on sature et on a envie d'aller vivre au fin fond d'une grotte, mais c'est pas grave.
Le changement c'est le bien *-* C'est stimulant, c'est l'aventure, c'est braver l'inconnu pour aller demander son chemin après avoir accepté d'admettre que oui on s'est paumé xD
Ah la patience .... Encore une vertu qui n'est pas mienne. Quelque part j'admire ces gens capables de prendre le temps de se poser avant d'agir. Un jour, quand je serais grande, j'espère être pareille
Oui c'est assez hallucinant. Mes amies m'ont toutes fais la réflexion : "oh il est mignon !" C'est très amusant à entendre. C'est encore plus amusant d'aller le lui dire après et de le regarder rougir et sourire. Bon faut pas trop le lui dire non plus, après il va prendre la grosse tête Mais sinon il n'y a pas de pression. Personne ne s'est déclaré, ils se contentent d'attendre. (C'est très méchant de ma part de dire que ça m'arrange, mais bon hein, je ne vais pas dire que je suis triste de voir qu'on ne vient pas marcher sur mes plates-bandes). Je crois que ces personnes n'ont pas assez confiance en elles pour tenter de l'approcher. L'amour fait peur à tout le monde. Et se faire refaire la dentition coûte quand même un bras ^^Il y a beaucoup de monde qui semble amoureux de lui. Ne lui mettez pas la pression. Il y aura forcément des personnes déçues qui se casseront les dents après avoir voulu se frotter à lui.
J'admets, c'est triste à voir. Ceci dit d'un point de vue purement professionnel, c'est un excellent filon à exploiter pour se faire de l'argent. Mais c'est un autre débat.Pas très synonyme de liberté et d'autonomie, tout cela.
Je ne connaissais pas Godot, je me coucherais moins bête ce soir xD
Question de personnalité je suppose. Quand ça ne va vraiment pas je préfère m'isoler également, pour ne pas blesser les autres déjà, et pour ne pas les voir me regarder avec cette expression qui signifie : "je ne peux rien pour toi". Dans ce cas la solitude s'impose.En général, je préfère être seul : je peux vaquer à mes activités sans me soucier des interactions sociales, sans devoir faire la conversation.
Mais sinon, sans avoir besoin de parler, juste être avec quelqu'un, passer un bon moment devant un film, c'est juste ce qu'il faut.
Copain de smiley *-*Pour ma part, je m'aide souvent des sourires
Le problème de l'écran ou de la lettre, c'est qu'il manque l'intonation de la voix. Je suis capable de prendre très mal des choses qu'on m'écrit alors que la personne ne pensait pas à mal, juste parce que je n'ai pas l'intonation de sa voix. Ca marche dans les deux sens, et j'utilise beaucoup de smiley, de "xD" (qui est un smiley d'abord ><) pour faire comprendre que je n'agresse pas les gens, ou que je plaisante sur un point.
Les vêtements c'est du langage non verbal ? oO Des vêtements ce sont des vêtements. A part pour les occasions spéciales ils n'ont pas de signification, non ? Autant les regards, les mimiques, la posture du corps, ça je visualise, mais les vêtements ... Explique moi.
C'est très lié à la santé tout ça/sociologie tout ça. Ca doit être intéressant de débattre avec toi ^^ Tu t'intéresse aussi à la politique, la religion, la littérature, l'art, etc ?Avant de connaître l'autisme, je m'intéressais déjà aux effets de l'alcool, à la dissonance cognitive, aux stéréotypes, aux normes sociales, aux habitus, aux langues. Maintenant, l'autisme s'ajoute à mes objets d'investigations. Il y a aussi plein d'objets d'investigations auxquels je m'intéresse même si je ne suis pas concerné : homophobie, hétérocentrisme, végétalisme, maladie de Lyme, schizophrénie, fibromyalgie, surdité, cécité, racisme, spécisme et antispécisme, dépression, suicide, drogues et dépendances, vieillesse, sclérose en plaque, sida, paludisme, lèpre, trisomies, etc.
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
Ben, les vêtements ont aussi leurs effets. Il y a des personnes qui aiment se donner une allure, qui aiment faire impression, paraître sérieux. Il y a des vêtements pour ça. D'autres préfèrent la discrétion, et choisiront d'autres vêtements. Les pantalons courts n'ont pas une connotation très sérieuse : on voit rarement des personnes au guichet ou des hommes d'affaire en short et t-shirts. Intéressant aussi est l'usage du foulard autour du cou de certaines femmes. Ou encore les hauts talons, pas très pratiques pour courir, mais dont on reconnaît tout de suite le bruit. Ah ! puis toutes ces personnes, même des hommes, qui passent leur temps devant le miroir : petit coup de gel, mascarat, rouge à lèvre, ongles et tutti quanti... moi, en cinq minutes, je suis habillé et prêt. Pour les cheveux, je les coupe à 3 mm chez le coiffeur, chez qui je vais 2-3 fois par année. Pas de gel, pas de crème, pas de déodorant, pas de vernis à ongle, pas de parfum. [En plus, avec tous ces produits qui peuvent créer des allergies...]
Bon, comme je ne suis pas très cinéphile, ce n'est pas avec moi que tu regarderas de film. Un bon moment ? ben, jouer aux échecs, au poker, à des problèmes de mathématique, au sudoku, parler de sciences.
La politique, ben un petit peu. Exemple avec les élections européennes 2014 en cette fin de semaine. La religion, boah, pas trop, je suis plutôt athée-agnostique, contre l'endoctrinement et le lavage de cerveau, pour la liberté de penser et le développement de l'esprit critique, de la remise en question, surtout quand la religion s'impose d'une personne à l'autre (manque d'homéostasie psychique/cognitive : ce faux besoin d'imposer à autrui les mêmes rites et croyances). La littérature, ben... en soi, elle ne me passionne pas, mais certains écrits m'intéressent pour leur contenu : littérature scientifique, mais aussi certains livres comme ceux d'Émile Zola, où il y a description de la société, des mœurs. Victor Hugo et Honoré de Balzac ne sont pas mal non plus. Sinon, la littérature en d'autres langues, moins pour l'histoire que pour apprendre d'autres langues. Si je regarde les livres et pdf que j'ai, plus des trois quarts sont des livres de sciences ou de langues. Les romans... il doit y en avoir même pas 10 %. Le reste, ça doit surtout être des livres concernant l'histoire (L'archipel du goulag, histoire de la Suisse, Gandhi, ...) ou la musique (solfège, violon, guitare, partitions). Il n'y a (presque) rien concernant les arts visuels.
Bon, comme je ne suis pas très cinéphile, ce n'est pas avec moi que tu regarderas de film. Un bon moment ? ben, jouer aux échecs, au poker, à des problèmes de mathématique, au sudoku, parler de sciences.
La politique, ben un petit peu. Exemple avec les élections européennes 2014 en cette fin de semaine. La religion, boah, pas trop, je suis plutôt athée-agnostique, contre l'endoctrinement et le lavage de cerveau, pour la liberté de penser et le développement de l'esprit critique, de la remise en question, surtout quand la religion s'impose d'une personne à l'autre (manque d'homéostasie psychique/cognitive : ce faux besoin d'imposer à autrui les mêmes rites et croyances). La littérature, ben... en soi, elle ne me passionne pas, mais certains écrits m'intéressent pour leur contenu : littérature scientifique, mais aussi certains livres comme ceux d'Émile Zola, où il y a description de la société, des mœurs. Victor Hugo et Honoré de Balzac ne sont pas mal non plus. Sinon, la littérature en d'autres langues, moins pour l'histoire que pour apprendre d'autres langues. Si je regarde les livres et pdf que j'ai, plus des trois quarts sont des livres de sciences ou de langues. Les romans... il doit y en avoir même pas 10 %. Le reste, ça doit surtout être des livres concernant l'histoire (L'archipel du goulag, histoire de la Suisse, Gandhi, ...) ou la musique (solfège, violon, guitare, partitions). Il n'y a (presque) rien concernant les arts visuels.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
Je n'ai jamais fais attention à ça. A part pour les entretiens d'embauche ou pour le travail où oui il faut être habillé d'une certaine façon, le reste c'est pas important.
[quoet]. La religion, boah, pas trop, je suis plutôt athée-agnostique, contre l'endoctrinement et le lavage de cerveau,[/quote]
Être athée n'empêche pas d'en discuter. Je le suis également mais j'ai quelques amis qui sont croyants, ça donne lieu à des discussions intéressantes. Autant parfois ça devient houleux, principalement lorsqu'il y a eu la loi pour le mariage homosexuel, autant ça donne lieu à de grands débats interminables qui terminent par aller regarder dans la Bible qui a raison. Si je suis contre la religion, ses institutions et tout le reste, je n'ai rien contre la Foi, je trouve ça même très beau.
Ce sont plutôt les sciences, la sociologie et l'histoire tes sujets de prédilection donc. Bon bin j'ai du boulot à faire alors, ce ne sont clairement pas mes points forts (je suis plutôt bouquin fiction, musique, écriture, jeu de rôle, bref tout ce qui est très très très loin de la science ). En sujet plus "sérieux" j'apprécie de discuter des thèmes de société et d'actualité, et je suis capable de tenir une conversation juridique encore cohérente xD (j'ai tapé 4 ans de droit, autant dire que j'en suis rendue).
Tu as dis que tu allais être bientôt diagnostiqué, à 30 ans. Comment se fait-il que ça ne l'ai pas été plus tôt ? Aujourd'hui ça se fait très jeune, et on en parle beaucoup plus. Désolée si la question est indiscrète, et t'es pas obligé de répondre hein, ou sinon la boîte à mp est ton amie il faut l'aimer aussi. Et je suppose que tu en a déjà parlé, m'enfin, t'as 800 messages bientôt, ça fait beaucoup à dépouiller pour trouver
Bon après je n'ai pas écumer le forum à fond, je ne connais pas encore les gens même si j'ai repéré quelques pseudo (surtout les modos, toujours faire attention aux modos, ils ont le pouvoir), mais j'ai l'impression que ce sont des gens d'un certain âge. Du moins plus âgés que moi pour la majorité. Du coup des personnes plus âgés, et avec plus de recul, n'ont certainement plus le même regard qu'un garçon de 20 ans qui n'a peu être pas terminé de se questionner et de s'accepter. Remarque peut être que ce dernier terme ne se dit pas. Ce n'est pas comme être homosexuel et accepter ce fait. Du moins je ne pense pas.
Parce qu'il y a un usage spécifique pour ça ? A mes yeux c'est juste pour faire joli. Encore que je préfère un beau bijou qu'un foulard qui étrangle. Et c'est presque flippant que je ne saches pas ces choses là alors que je suis une femme T_TIntéressant aussi est l'usage du foulard autour du cou de certaines femmes;
Je plussoie ! Courir après son train en talons c'est tout sauf pratique, les ranjos il n'y a que ça de vrai ! En plus le bruit des talons donne mal à la tête. Et on se tord les chevilles. Et c'est tellement loin du sol !Ou encore les hauts talons, pas très pratiques pour courir, mais dont on reconnaît tout de suite le bruit.
Je suis pourtant certaine qu'un joli vernis ferait ressortir à merveille ton côté fémininpas de vernis à ongle
Associer les maths au plaisir, quelle drôle d'idée xDben, jouer aux échecs, au poker, à des problèmes de mathématique, au sudoku, parler de sciences.
[quoet]. La religion, boah, pas trop, je suis plutôt athée-agnostique, contre l'endoctrinement et le lavage de cerveau,[/quote]
Être athée n'empêche pas d'en discuter. Je le suis également mais j'ai quelques amis qui sont croyants, ça donne lieu à des discussions intéressantes. Autant parfois ça devient houleux, principalement lorsqu'il y a eu la loi pour le mariage homosexuel, autant ça donne lieu à de grands débats interminables qui terminent par aller regarder dans la Bible qui a raison. Si je suis contre la religion, ses institutions et tout le reste, je n'ai rien contre la Foi, je trouve ça même très beau.
Ce sont plutôt les sciences, la sociologie et l'histoire tes sujets de prédilection donc. Bon bin j'ai du boulot à faire alors, ce ne sont clairement pas mes points forts (je suis plutôt bouquin fiction, musique, écriture, jeu de rôle, bref tout ce qui est très très très loin de la science ). En sujet plus "sérieux" j'apprécie de discuter des thèmes de société et d'actualité, et je suis capable de tenir une conversation juridique encore cohérente xD (j'ai tapé 4 ans de droit, autant dire que j'en suis rendue).
Tu as dis que tu allais être bientôt diagnostiqué, à 30 ans. Comment se fait-il que ça ne l'ai pas été plus tôt ? Aujourd'hui ça se fait très jeune, et on en parle beaucoup plus. Désolée si la question est indiscrète, et t'es pas obligé de répondre hein, ou sinon la boîte à mp est ton amie il faut l'aimer aussi. Et je suppose que tu en a déjà parlé, m'enfin, t'as 800 messages bientôt, ça fait beaucoup à dépouiller pour trouver
Bon après je n'ai pas écumer le forum à fond, je ne connais pas encore les gens même si j'ai repéré quelques pseudo (surtout les modos, toujours faire attention aux modos, ils ont le pouvoir), mais j'ai l'impression que ce sont des gens d'un certain âge. Du moins plus âgés que moi pour la majorité. Du coup des personnes plus âgés, et avec plus de recul, n'ont certainement plus le même regard qu'un garçon de 20 ans qui n'a peu être pas terminé de se questionner et de s'accepter. Remarque peut être que ce dernier terme ne se dit pas. Ce n'est pas comme être homosexuel et accepter ce fait. Du moins je ne pense pas.
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
En fait, il y a pas mal de personnes Asperger qui passent inaperçues car elles arrivent à compenser autrement, notamment cognitivement par la rationalisation, et par observation et imitation.
De plus, quand nous sommes jeunes, nous ne sommes pas encore confrontés à toutes les interactions sociales, aux règles implicites, aux obligations légales. Les autres se disent que nous sommes enfants et excusent facilement nos comportements "déviants" ou "hors-normes" ou peu polis. Dès le moment où l'on paraît adulte, ça passe moins. Et avant mes 29 ans, mes parents et moi n'avions aucune idée de ce qu'était le syndrome d'Asperger ni même de son existence.
Et les enseignants se souciaient pas trop pour moi. "Il se débrouille très bien, a de bonnes notes, surtout en mathématique."
Oui, oui, on peut aimer les mathématiques.
J'ai déjà posé la question : on ne peut pas devenir neurotypique ou Asperger sur un coup de tête juste en pensant "je veux". On l'est durant toute la vie. Et toi, tu resteras neurotypique.
Sinon, si ça t'intéresse, il y a des couples où une personne est Asperger alors que l'autre ne l'est pas. Exemple ici.
De plus, quand nous sommes jeunes, nous ne sommes pas encore confrontés à toutes les interactions sociales, aux règles implicites, aux obligations légales. Les autres se disent que nous sommes enfants et excusent facilement nos comportements "déviants" ou "hors-normes" ou peu polis. Dès le moment où l'on paraît adulte, ça passe moins. Et avant mes 29 ans, mes parents et moi n'avions aucune idée de ce qu'était le syndrome d'Asperger ni même de son existence.
Et les enseignants se souciaient pas trop pour moi. "Il se débrouille très bien, a de bonnes notes, surtout en mathématique."
Oui, oui, on peut aimer les mathématiques.
J'ai déjà posé la question : on ne peut pas devenir neurotypique ou Asperger sur un coup de tête juste en pensant "je veux". On l'est durant toute la vie. Et toi, tu resteras neurotypique.
Sinon, si ça t'intéresse, il y a des couples où une personne est Asperger alors que l'autre ne l'est pas. Exemple ici.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
La transcendance mathématique ne m'a jamais touchée xD
D'accord je comprends mieux. Et puis ça peut aussi passer pour de la simple timidité, beaucoup d'enfants le sont. Mon petit frère par exemple fait d'énormes crises d'angoisse si on change ses habitudes (exemple tout bête : si le matin il n'y a plus de confiture pour mettre sur les tartines c'est la fin du monde). Pour moi c'est du caprice, mais ma mère dit que non c'est peut être autre chose. Il est très en avance pour son âge, il apprend beaucoup de choses tout seul, à lire notamment. Avec les autres enfants c'est parfois difficile. Bon je ne sais pas si ça signifie quelque chose, mais c'est vrai que depuis que je m'intéresse au sujet je me pose la question. Et comme je suis sa soeur je n'ai pas la même vision que quelqu'un d'extérieur. Pour moi mon petit frère c'est une fierté, il gère les jeux vidéos mieux que moi à son âge xD
Oui donc ça n'a rien de comparable avec une orientation sexuelle pour faire la comparaison. Tu peux seulement t'en rendre compte plus ou moins tard. J'ai lu qu'il y avait plusieurs "degrés" dans le syndrome, globalement ça s'en ressent comment ? J'avoue ne pas avoir poussé les recherches à fond, je suis techniquement en train de réviser mes partiels
J'avais survolé quelques sujets concernant ce type de relation. Et je me reconnais beaucoup dans ces témoignages, c'en est presque effrayant. En toute honnêteté, j'ignore si j'aurai la patience pour une telle relation. Outre nos personnalités respectives, je suis persuadée d'être plus néfaste qu'autre chose. Bon je dis ça dans l'éventualité où potentiellement il est hypothétique que ça arrive (cette phrase ne veut rien dire je sais). Rien que pour un détail : je sais être très tactile quand je suis en couple xD Sans parler de sexe, j'adore les câlins, les massages, ou simplement m'installer tête sur l'épaule et somnoler devant un film. Or, il déteste les contacts. Et c'est atrocement frustrant d'agiter une barre de chocolat sous ton nez en te disant : "t'as pas le droit de mordre dedans." (Oui les gens sont souvent ramenés à des aliments avec moi )
D'accord je comprends mieux. Et puis ça peut aussi passer pour de la simple timidité, beaucoup d'enfants le sont. Mon petit frère par exemple fait d'énormes crises d'angoisse si on change ses habitudes (exemple tout bête : si le matin il n'y a plus de confiture pour mettre sur les tartines c'est la fin du monde). Pour moi c'est du caprice, mais ma mère dit que non c'est peut être autre chose. Il est très en avance pour son âge, il apprend beaucoup de choses tout seul, à lire notamment. Avec les autres enfants c'est parfois difficile. Bon je ne sais pas si ça signifie quelque chose, mais c'est vrai que depuis que je m'intéresse au sujet je me pose la question. Et comme je suis sa soeur je n'ai pas la même vision que quelqu'un d'extérieur. Pour moi mon petit frère c'est une fierté, il gère les jeux vidéos mieux que moi à son âge xD
Oui donc ça n'a rien de comparable avec une orientation sexuelle pour faire la comparaison. Tu peux seulement t'en rendre compte plus ou moins tard. J'ai lu qu'il y avait plusieurs "degrés" dans le syndrome, globalement ça s'en ressent comment ? J'avoue ne pas avoir poussé les recherches à fond, je suis techniquement en train de réviser mes partiels
J'avais survolé quelques sujets concernant ce type de relation. Et je me reconnais beaucoup dans ces témoignages, c'en est presque effrayant. En toute honnêteté, j'ignore si j'aurai la patience pour une telle relation. Outre nos personnalités respectives, je suis persuadée d'être plus néfaste qu'autre chose. Bon je dis ça dans l'éventualité où potentiellement il est hypothétique que ça arrive (cette phrase ne veut rien dire je sais). Rien que pour un détail : je sais être très tactile quand je suis en couple xD Sans parler de sexe, j'adore les câlins, les massages, ou simplement m'installer tête sur l'épaule et somnoler devant un film. Or, il déteste les contacts. Et c'est atrocement frustrant d'agiter une barre de chocolat sous ton nez en te disant : "t'as pas le droit de mordre dedans." (Oui les gens sont souvent ramenés à des aliments avec moi )
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
Ton petit frère est diagnostiqué Asperger ?
Je ne me souviens pas si j'étais aussi capricieux à son âge actuel. En tout cas, maintenant, je ne le suis pas si le paquet de pâtes n'est plus où je l'avais mis. Je tâte et mesure l'importance du changement. Si je ne retrouve plus mon portemonnaie, plus important qu'un paquet de pâtes, je vais cogiter sans m'énerver : où l'ai-je posé pour la dernière fois ? a-t-il pu sortir du sac / de ma poche ? ... Puis, bon, quand on est jeune enfant, nous sommes la plupart capricieux, non ? et aux parents (et frères et sœurs) de ne pas céder sans cesse aux caprices.
Bon, ne passe pas trop de temps à te plonger dans le syndrome d'Asperger au point d'en oublier d'étudier pour tes examens. Au fait, pourquoi, en France, les appelle-t-on des "partiels" ?
En tout cas, oui, chaque personne Asperger a son propre vécu.
Je ne me souviens pas si j'étais aussi capricieux à son âge actuel. En tout cas, maintenant, je ne le suis pas si le paquet de pâtes n'est plus où je l'avais mis. Je tâte et mesure l'importance du changement. Si je ne retrouve plus mon portemonnaie, plus important qu'un paquet de pâtes, je vais cogiter sans m'énerver : où l'ai-je posé pour la dernière fois ? a-t-il pu sortir du sac / de ma poche ? ... Puis, bon, quand on est jeune enfant, nous sommes la plupart capricieux, non ? et aux parents (et frères et sœurs) de ne pas céder sans cesse aux caprices.
Bon, ne passe pas trop de temps à te plonger dans le syndrome d'Asperger au point d'en oublier d'étudier pour tes examens. Au fait, pourquoi, en France, les appelle-t-on des "partiels" ?
En tout cas, oui, chaque personne Asperger a son propre vécu.
Tu te prends pour le génie du mal ? un peu de modestie, voyons ! les génies du mal sont Laszlo Carreidas et Roberto Rastapopoulos (bande dessinée Tintin - Vol 714 pour Sydney) !Sylin a écrit :je suis persuadée d'être plus néfaste qu'autre chose
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Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
Non il ne l'est pas. C'est ma mère qui s'interroge parce qu'il est particulier, demande énormément d'attention, depuis tout bébé (il ne pouvait pas dormir sans être porté). Moi je pense qu'elle l'a trop couvé, que sa remarquable intelligence et sa grande culture pour un enfant de 6 ans lui viennent de sa grande soeur qui lui apprend plein de trucs (oui oui je suis modeste xD).
On appelle ça des partiels parce que les examens ne portent que sur une partie de l'année. Dans le supérieur les cours sont découpés en deux semestres. Et les examens sont à la fin de chaque semestre mais uniquement sur les cours de ce semestre. Même si parfois un prof aime à glisser des notions vues au premier semestre, c'est fourbe un prof.
Ah mais je suis diabolique Non ça c'est à force de m'entendre dire que je suis méchante. Je sais que c'est faux, mais à force bin ça finit par rentrer. Et comme toutes mes histoires d'amour ont foiré par "ma faute" .... Je préfère qu'il trouve une fille plus sympa et moins chiante/speed/imprévisible/câline/insérer adjectif.
On appelle ça des partiels parce que les examens ne portent que sur une partie de l'année. Dans le supérieur les cours sont découpés en deux semestres. Et les examens sont à la fin de chaque semestre mais uniquement sur les cours de ce semestre. Même si parfois un prof aime à glisser des notions vues au premier semestre, c'est fourbe un prof.
Ah mais je suis diabolique Non ça c'est à force de m'entendre dire que je suis méchante. Je sais que c'est faux, mais à force bin ça finit par rentrer. Et comme toutes mes histoires d'amour ont foiré par "ma faute" .... Je préfère qu'il trouve une fille plus sympa et moins chiante/speed/imprévisible/câline/insérer adjectif.
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
Il y a un truc que je trouve marrant dans cette discussion :
Spoiler : :
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Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
Moi je lis, mais j'ai pas grand chose à ajouter. Et je me sens pas très bien placé pour dire quoi que se soit là dessus. A part inviter à lire les autres topics du forum !
« How small a thought it takes to fill a whole life »
Entretien pré-diagnostic le 15 Mai 2014.
Diagnostic les 8 et 9 Octobre 2014.
Bilan le 4 décembre 2014.
TSA / HQI confirmé.
Entretien pré-diagnostic le 15 Mai 2014.
Diagnostic les 8 et 9 Octobre 2014.
Bilan le 4 décembre 2014.
TSA / HQI confirmé.
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
Pour ma part, je n'ai pas envie d'interrompre votre grande conversation,freeshost a écrit :Il y a un truc que je trouve marrant dans cette discussion :Spoiler : :
je trouve que vous avez un bon feeling là
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Re: Apprendre pour mieux comprendre
Il est vrai que, en face à face, quand deux personnes discutent, je me dis qu'il est très impoli de les interrompre, si bien que je ne parle pas, ou très peu.
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Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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