Comment montrer son affection

[cosima]

Dans le résumé du séminaire d'Attwood que GOB a posté récemment, j'ai retenu cette phrase :

En couple un asperger peut ne pas se rendre compte que son partenaire veut de l'affection. Pour sa part il montrera son affection avec des actes de la vie quotidienne plutôt qu'avec des gestes émotifs ou mot doux. L'amour s'explique pour eux par des actions pratiques.

J'aimerai savoir si vous êtes d'accord avec ça, si c'est votre expérience ou non.

Modération (Tugdual) : Discussion déplacée dans l'"Espace TED"

[freeshost]

Que signifie "montrer son affection" ? ce n'est pas la même chose que "montrer son besoin d'affection" ?

D'ailleurs, qu'est-ce que l'affection ? affection tactile (caresses, bisous succulents) ? affection verbale (voix doucerette et mots doux) ?

Est-ce que les personnes autistes ont moins besoin d'affection que les non-autistes ?
Est-ce que les personnes Asperger ont moins besoin d'affection que les neurotypiques ?

Pour ma part, être emmitouflé dans un duvet et des pensées agréables, ça me suffit. Et je le fais chaque nuit (parfois le jour, si je travaille la nuit).

[cosima]

Est-ce que les personnes autistes ont moins besoin d'affection que les non-autistes ?
Est-ce que les personnes Asperger ont moins besoin d'affection que les neurotypiques ?

Je n'en sais rien.
Je voulais simplement savoir si la citation d'Attwood évoquait quelque chose à ceux qui la lisait.

Maintenant si ma question vous *em....de*, faut le dire et j'annule le fil...

[Suriciole]

[suppression]

[isra]

En tant que femme potentiellement aspie ça me parle: Soit je suis très affectueuse, carrément envahissante mais c'est une impulsion personnelle
je ne fais pas cela parce que l'autre en a besoin, d'ailleurs j'ai jamais eu l'impression que les hommes avaient besoin de mon affection,
plutôt qu'ils acceptaient simplement d'en recevoir.

Donc je suis tendre et affectueuse mais lorsque l'initiative vient de moi,
il est vrai que je ne suis pas très réceptive aux besoins affectifs de mon partenaire.

ça rejoins ce que dit Attwood, qu'il est possible qu'on ne peut pas se rendre compte que notre partenaire veut de l'affection...

Ce qui me parle aussi, c'est que lorsque mon mari m'a quittée,
il m'a argumenté que je ne lui apportais pas l'affection dont il avait besoin,
je suis "tombée des nues" car je faisais beaucoup pour lui et j'étais très à son écoute, très investie dans le couple
tout semblait bien aller entre-nous et surtout j'étais pareille qu'au début,
je n'étais pas plus tendre lorsqu'il m'a épousée...

Donc j'ai pensé qu'il exagérait vraiment, comme un grand gamin...
Maintenant avec l'hypothèse d'Asperger, je me dis que son reproche avait certainement quelque-chose de fondé

Avec la famille, je montre mon affection en donnant de ma disponibilité,
en aidant lorsqu'ils en ont besoin mais jamais une parole affectueuse,
ou un geste tendre, j'en suis incapable...

Et pourtant je suis très sentimentale et je crois avoir un "grand coeur",
surtout pour les gens que j'aime mais cela ne s'exprime pas par les manifestations d'affections standard...

[Niejcas]

Oh oui ça me parle.

Ma première copine me reprochait souvent ma distance, mon "désinterêt", mon peu de romantisme, de ne pas lui offrir de fleurs... J'en ai culpabilisé pensant que c'était vraiment moi le fautif (aucun soupçons sur le SA à l'époque). J'en ai beaucoup souffert mais j'ai mis du temps avant de m'en rendre compte. J'ai fini par mettre un terme à huit années de relation il y a environ cinq ans, je préférais redevenir seul, histoire de mieux me comprendre. Elle m'a balancé dans la tronche la fameuse crise de la trentaine... Souvent les gens sont admiratifs de huit ans de relation pour une première copine. Je crois qu'ils ne se rendent pas compte du problème. Croyez-moi, j'aurais compris plus tôt, j'aurais d'autant plus écourté notre relation.
Oui je sais, c'est triste de dire ce genre de chose.

Je ne désespère pas de retrouver quelqu'un un jour, mais ça n'est pas le bon moment ces derniers mois avec mon attente grandissante. De plus, je redouble de méfiance.

La famille, c'est encore autre chose. Je ne saurais l'expliquer. Il y a une distance entre moi et mes parents. Surtout de mon père envers moi, depuis tout petit. Je n'avais jamais su pourquoi et forcément, j'en viens à émettre des théories... Qui ne valent rien sans diagnostique, encore une fois

Edit : Hey isra, bon courage pour ton diag en septembre !

[isra]

Edit : Hey isra, bon courage pour ton diag en septembre !

Ah, toi aussi
Alors bienvenue au club!
Croisons les fesses et serrons les doigts
pour passer au mieux cette étape cruciale
Bon courage à toi aussi!

[Pupuce]

.............

[freeshost]

L'autre ne peut pas dire verbalement "Je veux de l'affection." ?

[isra]

Edit : je viens de voir que tu n'es pas la poétesse que je croyais , c'est Niejcas le poète

Oui, j'ai repris son expression qui m'avait bien faite marrer

L'autre ne peut pas dire verbalement "Je veux de l'affection." ?

Ce serait plus simple pourtant...
Comme les autres gens perçoivent cela, ce n'est pas logique pour eux de devoir le verbaliser...

En tous cas le prochain compagnon que j'aurai (si encore j'ai la chance d'en retrouver un),
je lui dirais: si tu as besoin d'affection> dis moi car je ne peux pas deviner:
J'imagine un peu la tête du gars

[freeshost]

Ouais, il y a des personnes qui semblent aimer jouer aux devinettes, ce que je ne trouve pas constructif. Comme si c'était le Graal que de pouvoir se dire "Il/Elle a deviné que ... !"

[chawacee]

Ouais, il y a des personnes qui semblent aimer jouer aux devinettes, ce que je ne trouve pas constructif. Comme si c'était le Graal que de pouvoir se dire "Il/Elle a deviné que ... !"

Peut-être qu'une attitude "différente" implique forcément des difficultés de cet ordre. Mon compagnon dit qu'il ne sait jamais comment me présenter son besoin de contact, du coup, on peut passer des jours sans rien d'autre que le bisou du matin/du soir, sans que je ne me rende compte de rien, et soudain, il tire clairement la gueule, me voilà à réfléchir et.. oups ?! Il a peut être envie de tendresse ? Il a peut-être envoyé des signaux, mais je n'en ai rien vu.

[Laura Ingalls]

L'autre ne peut pas dire verbalement "Je veux de l'affection." ?

Ce serait plus simple pourtant...
Comme les autres gens perçoivent cela, ce n'est pas logique pour eux de devoir le verbaliser...

C'est un truc que je me demande toujours, que ce soit pour l'affection ou pas: pourquoi ils ne peuvent pas aller droit au but? Même quand on leur demande d'être explicite, non c'est pas possible!

Peut-être que c'est comme tu dis, isra! Ou peut-être que c'est tellement évident pour eux qu'ils ne comprennent pas ce qui n'est pas clair. Mais d'un autre côté, je me dis, quand ils font (ou essayent de faire) comprendre un truc sans le dire directement, ou même sans rien dire du tout, ils doivent bien savoir qu'ils n'ont rien dit! Quand ils disent un truc implicitement, donc sans formellement le nommer (pour reprendre la définition du Larousse), la chose pas nommée, ils doivent bien savoir qu'ils ne l'on pas nommé, tout de même! Ou bien?
Et en fait je me dis que soit ils savent bien qu'ils ne l'ont pas nommé, et alors je ne comprends pas pourquoi ils persistent à ne pas la nommer, soit ils ne réalisent pas qu'ils ne l'ont pas nommé, mais alors j'aimerais bien comprendre comment c'est possible, en fait! ....quoi que ça m'arrive parfois de ne pas dire des trucs et de ne pas réaliser que l'autre ne le sait pas (c'est pas de l'implicite, c'est plutôt de pas réaliser que quelqu'un qui n'est pas dans ma tête, ne sais pas telle ou telle chose). Je ne sais pas si ça peut être comparable ou pas du tout?


sinon, pour répondre à la question de départ, je me reconnais bcp là dedans. D'une manière générale, c'est les autres qui viennent vers moi pour les contacts, quasi jamais l'inverse. ça m'est même arrivé qu'on me demande "prends moi dans tes bras" parce que je ne le faisais pas. ça n'est pas naturel du tout pour moi, je ne sais pas faire. Si une copine ou un proche souffre, ça me fait souffrir aussi de le/la voir comme ça, mais aller le/la réconforter c'est très dur, je ne sais pas trop quoi faire. Rien que mettre une main sur l'épaule, faut que je me force. Mais c'est pas du tout du j'm'en foutisme ou de la froideur, ça me fait réellement mal au cœur de le/la voir comme ça,
j'aimerais savoir comment le/la réconforter.
Et montrer de l'affection, c'est un peu pareil. Je ne sais pas trop comment on fait, je ne suis pas douée pour ça.

[chawacee]

Globalement, mes "véritables" amies, sont celles qui me prennent comme je suis, celles qui apprécient que je fasse ce que je sais faire : les écouter. Parfois les aider à réfléchir un peu si elles en ont un besoin urgent, pas forcément celle qui va les accompagner "bêtement" en disant des trucs comme "ouais t'as raison, c'est un connard", "comme je te comprends, c'est dur", etc etc. Non, moi, je vais dire "jvois que ça te fait beaucoup de peine, t'as envie d'en parler ?". Mon amie d'ici, c'est ça qui l'a motivée à me parler de tout. Même des évènements les plus durs de son existence. Et elle m'a dit que ce qui a fait de moi son amie la plus précieuse à ses yeux, c'est cette capacité à la fois d'écoute et d'aide à la réflexion, dont elle a parfois besoin plus qu'un contact humain.


Mais toutes ne sont pas comme ça. Les autres ne sont pas des amies proches du coup (les trop tactiles, globalement, finissent par m'éviter naturellement, vu que je fuis, ils prennent ça pour eux, et se disent que je ne peux pas les blairer. Je me dis que s'ils ne passent pas au travers de ça, et ne cherchent pas à comprendre, ils n'ont de toute façon rien à faire dans mes contacts.)

[Felixia]

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