Vision des autres et Vision de soi.

[Treshar]

Bonjour à tous,

Un petit texte pour demander quelques avis sur comment chacun arrive à gérer la vision qu'il a des autres et du coup, le retour que les autres donnent.

J'en suis arrivée à me poser cette question assez récemment car j'ai remarqué très souvent que j'étais mal comprise. Très souvent, on me voit autrement que je ne suis (même parfois des gens très proches comme ma famille ou des amis qui me côtoient tous les jours).
Cela ne date pas d'hier. Mais souvent, ma nature est très mal interprétée. Je suis manipulatrice, calculatrice, mauvaise, bête, un monstre et j'en passe. Je n'ai pas le droit d'être en colère, je n'ai pas le droit d'avoir de sentiments somme toute négatifs. Si je réagis à une quelconque remarque, même injuste, je suis hypersensible et je prends tout au pied de la lettre.
Récemment, j'ai eu le droit à un taulé général, et au travail et dans la vie privée. Ne sachant plus quoi faire, n'arrivant plus à comprendre ce que veulent les autres je me suis encore plus renfermée. Je suis même à deux doigts de tout arrêter.
Ces gens là connaissent ma nature. Ils savent que j'ai du mal à les comprendre et parfois, ils jouent des défauts que j'ai pu leur citer. Pour donner un bon exemple, je suis quelqu'un de possessif par nature. Donc, forcément, si j'agis de telle manière c'est juste que je veux faire du mal aux autres et c'est forcément ma jalousie qui s'exprime.
J'ai de plus en plus de mal à distinguer les reproches "utiles" qui me font avancer, voir mes erreurs et modifier certains aspects "dérangeants" de mon comportement, et ceux, qui sont juste là par expression de colère de l'autre. A ajouter à cela, je suis très naïve. Quand on me dit "tu es jalouse à outrance" je vais forcément y réfléchir, cogiter, et tenter de trouver des solutions pour sortir la personne (que j'apprécie le plus souvent) de ce guêpier. S'il fallait résumer ma pensée, je dirais que je fais trop confiance aux autres sur moi-même (sûrement par manque de confiance en moi).
Pour finir, se surajoute à tout ceci mon hypersensibilité. Un reproche et le monde s'écroule. Pas que je me vexe, juste parceque je suis déçue de moi-même, d'être "mauvaise" en soi. Somme toute, seules les personnes ayant une relation "forte" avec moi (elle est généralement plus forte de mon côté et très souvent cachée) ont la réelle capacité de faire s'écrouler mon monde.


Ce texte était pour vous poser la question suivante : Quelle vision ont les autres de vous ? Et cela a t'il une quelconque répercussion sur vous ? Comment gérer vous le stress (s'il y a) occasionné ?

[stéphane]

salut!
moi aussi j'ai beaucoup de mal avec le regard des autres.
Je ne sais en général pas si les gens m'aiment ou pas vraiment (c'est très flou)
j'ai beaucoup de mal à contrôler mes défauts.
beaucoup de gens ne m'aiment pas et il faut que je fasse un éffort fou pour garder une amie/ un ami. Je crois que c'est le cas de beaucoup de monde (ici surtout).
Si je me laisse trop aller j'agresse les autres, ça je m'en suis rendue compte parce qu'on me l'a dit.
C'est vrai que je m'en rends pas forcément compte quand je le fais.

dans son blogue je crois Julie dit que c'est normal d'être sur les nerfs parce que les relations sociales sont quelquechose de très fatiguant. Il faut donc se reposer pour autant de temps qu'on a socialisé.
Si on ne le fait pas on est pas bien après..

[freeshost]

Ouais, j'ai aussi de la misère à prendre en compte le regard des autres. Alors, pour simplifier : je m'en fous. Trucs pour rester dans la discrétion :

- m'habiller toujours en pantalons noirs (bon, là... les températures commencent à dilater le métal, je vais bientôt pouvoir mettre des courts pantalons légers et marcher sans pull, mais il y a encore le vent...),
- faire ce que j'ai prévu de faire,
- ne pas réagir aux provocations, ne pas inciter les autres à me solliciter,
- ne pas me faire remarquer (frimer, faire le malin, faire le fier), mais faire l'humble (l'humilité fait partie de l'humanisme),
- respecter les règles (si je ne respecte pas les règles, je me fais remarquer [des parents, de la police, etc.]),
- peu parler de moi,
- ne pas m'attacher,
- ne pas me considérer comme un élément indispensable (d'ailleurs, aucun être n'est indispensable, chaque être est éphémère, chaque vie est une histoire, avec son début et sa fin, donc quand j'agis, je poursuis mon histoire).

Si je ne suis pas compris, c'est pour une des raisons suivantes :

- je n'ai pas assez parlé de moi (remarquez que je n'ai pas le besoin d'être compris de bout en bout),
- je parle d'un thème que certaines personnes ne peuvent pas comprendre parce qu'elles ne l'ont pas assez étudié,
- j'ai un paradigme ou un point de vue différent de celui de mon interlocuteur,
- je me suis mal exprimé,
- j'ai fait des jeux de mots "trop subtils",
- je ne joue pas le même jeu que mon interlocuteur car je refuse de rentrer dans ce jeu.

Bon, par contre, je ne suis pas possessif ou jaloux (sauf que je ne veux pas qu'on me prive de mes outils).

[Niejcas]

C'est l'attitude des autres à notre égard qui fait de nous ce que nous sommes... Si on écoute Fox Mulder ( Saison 4 épisode 20 "La queue du Diable").

Pendant longtemps, j'ai considéré que si les gens me faisaient des critiques (que je découvre être en fait des reproches), c'est qu'ils devaient avoir au minimum une bonne raison pour cela. Et couplé au fait que des reproches, j'en ai depuis gamin; et que gamin j'avais envie de m'intégrer comme tout le monde, alors je n'étais pas contre tenter de "m'améliorer".
Je constate aujourd'hui qu'on m'a poussé en dehors de ma nature, à être ce que les autres veulent que je sois, loin de mon vrai moi. Un moi qui arrange les autres.
L'inoffensif petit Nicolas... Que tout le monde trouve gentil mais sans doute un peu bête. De la compassion mêlé à du mépris. Mais chut.

Alors remettre en cause ma place parmi les autres et, de ce fait, remettre en cause la place des autres dans l'absolu... Place qu'ils ont durement gagné, ça ne plait pas. Et ma dépression est une bonne opportunité pour eux de se dire "Nan mais le Nicolas, ça va pas du tout en ce moment...".

Pour la subtilité et le second degré, je peux pas m'empêcher de parler d'un truc que vous comprendrez surement.
Il m'arrive de prendre au premier degré, certes. Mais passons.
Quand je capte le second degré d'une phrase qui m'est adressée et que je répond moi-même au second degré. Et bien c'est mon interlocuteur qui ne le capte pas. Et qui en déduit que je n'avais pas capté son second degré d'origine.
Il me le fait remarquer, je suis obligé de me justifier, et là tout le monde croit que j'essaie de rattraper le coup...
Mais après, ils s'offusquent de ma distance à leur égard. C'est injuste, après tout ce qu'ils ont fait pour moi je dois vraiment être un sale con sans coeur.



EDIT : Je suis sans doute un peu trop sarcastique ces derniers temps, désolé. C'est mon contexte actuel qui veut ça j'imagine.

[FloretteRanou]

Moi aussi je subis fortement l’incompréhension des autres depuis mon enfance. J’ai subit énormément de harcèlement à l’école quand j’étais petite .

J’ai également énormément de mal à savoir si on m’apprécie ou pas .

D’après mon expérience, il y a des gens qui me méprisent car je ne corresponds pas du tout à leurs valeurs qui sont la sociabilité, l’aisance en groupe, le culte de l’image que l’on donne, aimer faire la fête et partir à l'aventure . Sans compter ceux qui me trouvent bizarre et pour qui hors de la norme point de salut .

En revanche, j’ai remarqué aussi qu’au final il y a pas mal de personnes qui m’apprécient. Ma mère me dit que des fois les gens lui parlent de moi et me trouvent très gentille. Je suis toute gênée parce que je n’ai pas l’impression d’avoir été si gentille que ça avec eux . Des fois, on me dit s’il n’y avait que des gens comme toi, il y aurait la paix dans le monde . En grandissant, j'ai réussi à me faire des amis et je suis touchée qu'ils semblaient sincèrement m'apprécier et que certains m'ont soutenue dans les moments difficiles . Je pense que les gens qui m’apprécient sont justement des gens qui ont des valeurs communes avec les miennes.

Je subis beaucoup de reproches dans mon travail et parfois ça me met vraiment en colère , colère que j'essaie de cacher du mieux que je peux. Je n’aime pas quand je suis infantilisée et quand on cherche à me faire la leçon. Mais je suis bien obligée de m’y faire puisque que ça m’arrive à longueur de journée . J’essaie donc de contrôler ma colère spontanée et d’écouter ce qu’on me dit. J’essaie de prendre ce qu’il y a d’utile dans les conseils qu’on me donne. Parfois, je me rends compte que certaines remarques peuvent être intéressantes et m’aider à m’améliorer .

En revanche, quand les reproches qu’on me fait s’opposent à mes valeurs, alors là je ne renonce en aucun cas à ces valeurs qui sont les miennes ! J’ai développé une forte conscience de ce qui est important à mes yeux et de ce que je souhaite être. et je suis totalement insensible aux personnes qui veulent me détourner de cet objectif. Je n'aime pas non plus les reproches qui consisteraient à me faire correspondre d'avantage au modèle qu'ils attendent mais qui ne me font pas devenir une meilleure personne. Par exemple, les remarques sur ma tenue vestimentaire, mes manies, etc., je trouve que ça ne regarde que moi, je fais ce que je veux de ma vie .

- j'ai fait des jeux de mots "trop subtils",

Pour la subtilité et le second degré, je peux pas m'empêcher de parler d'un truc que vous comprendrez surement.
Il m'arrive de prendre au premier degré, certes. Mais passons.
Quand je capte le second degré d'une phrase qui m'est adressée et que je répond moi-même au second degré. Et bien c'est mon interlocuteur qui ne le capte pas. Et qui en déduit que je n'avais pas capté son second degré d'origine.
Il me le fait remarquer, je suis obligé de me justifier, et là tout le monde croit que j'essaie de rattraper le coup...
Mais après, ils s'offusquent de ma distance à leur égard. C'est injuste, après tout ce qu'ils ont fait pour moi je dois vraiment être un sale con sans coeur.

je suis rassurée de savoir que ça n'arrive pas qu'à moi

[Niejcas]

En revanche, quand les reproches qu’on me fait s’opposent à mes valeurs, alors là je ne renonce en aucun cas à ces valeurs qui sont les miennes !

Moi je considère que je n'avais jamais eu d'autre choix que de m'écraser... Si je m'oppose au désaccord des autres, il me faut des arguments. Et vu que depuis longtemps je n'ai jamais pu m'expliquer mes difficultés, dur d'en trouver des arguments...

Ca me ramène aux gens qui te disent "Tu as pas confiance en toi, il faudrait que tu ais plus de confiance en toi dans la vie !"
Des gens à qui j'aimerais répondre "Comment avoir confiance en soi quand une part importante de ton identité est plongée dans un épais brouillard ?"

Foncer tête baissée, j'ai déjà fait, pas eu le choix. Mais je préfère éviter d'en abuser.

[FloretteRanou]

En revanche, quand les reproches qu’on me fait s’opposent à mes valeurs, alors là je ne renonce en aucun cas à ces valeurs qui sont les miennes !

Moi je considère que je n'avais jamais eu d'autre choix que de m'écraser... Si je m'oppose au désaccord des autres, il me faut des arguments. Et vu que depuis longtemps je n'ai jamais pu m'expliquer mes difficultés, dur d'en trouver des arguments...

Moi aussi je m'écrase souvent sur le coup devant eux mais ce que je veux dire c'est que ça ne change pas ce que je pense.

Ca me ramène aux gens qui te disent "Tu as pas confiance en toi, il faudrait que tu ais plus de confiance en toi dans la vie !"

On m'a reprochée la même chose. Mais je ne suis pas sûre d'avoir tant que ça un problème de confiance en moi mais plutôt d'affirmation de ma personne devant les autres. Mais ça c'est parce que souvent on ne m'accepte pas comme je suis. Si les gens étaient tolérants, alors j'aurais beaucoup moins de mal à m'affirmer.

[Niejcas]

Sur tes deux citations, on est bien d'accord =]

[freeshost]

Moi je considère que je n'avais jamais eu d'autre choix que de m'écraser... Si je m'oppose au désaccord des autres, il me faut des arguments.

Pour ma part, je choisis une autre option : "Je n'ai pas à me justifier." Sans remords, je coupe les ponts et mets fin à la discussion. J'opte rarement pour entrer dans le jeu "débats sans fin où les arguments et contre-arguments se répètent comme une chanson en boucle.

[Niejcas]

Moi je considère que je n'avais jamais eu d'autre choix que de m'écraser... Si je m'oppose au désaccord des autres, il me faut des arguments.

Pour ma part, je choisis une autre option : "Je n'ai pas à me justifier." Sans remords, je coupe les ponts et mets fin à la discussion. J'opte rarement pour entrer dans le jeu "débats sans fin où les arguments et contre-arguments se répètent comme une chanson en boucle.

Très franchement, j'aurais voulu pouvoir agir ainsi. Mais impossible, ça ne m'aurais pas paru très cool. Mais ça m'aurais vraiment évité bien des souffrances...
Par contre, il y a un ami d'environ 15 ans, soit-disant mon meilleur ami, j'ai fini par couper les ponts. Mais ça a été dur de prendre la décision.