Lors d'une discussion dans un groupe, comment êtes vous?

[newvie492]

Je suis sorti vendredi soir, ou nous étions 5 personnes (je ne les connaissais pas, tout le monde ne se connaissait pas), pour assister à un concert dans un bar. Avant que le concert commence, nous étions dehors en train de discuter, ou plutot eux discuter et moi à la fois desfois présent dans la discussion mais que peu de temps, et le reste du temps à regarder tout ce qui se passe autour de moi, les autres personnes sur la terrasse du bar, la nui qui tombait, les voitures qui circulait...Ensuite pendant le concert, j'avais aussi des absences, dans mes pensées. Enfin, pendant la pause du concert, pareil, j'avais des absences aussi, pendant que les autres discutaient.

Hier, je suis sorti avec l'association autisme49, ou cette fois-ci, je connaissais des personnes. Et bis répétita que la veille au soir, je suivais une conversation pendant une minute, et je regardais autour de moi la deuxième minute, puis je reprenais la conversation et etc...

Regardé tout autour de moi, et ne plus être dans la conversation, n'est pas la première fois que je m'apperçois de cela, mais c'est vraiment récent dans ma vie, surtout que depuis que j'ai fais une réhabilitation sociale, ou j'ai appris avec ma neuropsychologue sur des photos d'expliquer chaque situation (avant, pendant et après).

Je ne dis pas qu'avant, je ne regardais pas autour de moi, mais c'étais moins présent.

Je me questionne pour savoir, si il n'y a que moi, ou vous aussi?

[freeshost]

Pour ma part, il peut m'arriver d'écouter une conversation sans y participer. Si je l'écoute, c'est plus pour apprendre que pour y participer, surtout si je ne connais rien du sujet.

Je suis aussi du genre à regarder autour de moi, comme si l'autre personne n'était qu'un détail parmi tant d'autres à observer. Bon, j'ai appris que les personnes neurotypiques avaient grand besoin de voir le visage de la personne avec qui elles parlent. Bon, j'en profite pour observer aussi leurs visages.

Dans un bar ou un restaurant, il est rare que je converse avec de nouvelles personnes sauf si j'ai "une bonne raison" (l'autre me pose une question ; un événement imprévu nous amène à discuter ensemble ; je décide de parler une personne en particulier ; je fais la promotion du groupe de musique ou d'une association).

Dans le train, je peux écouter une conversation et, pour donner le change, je fais semblant de m'occuper (l'ordinateur ou un livre).

Si je connais l'autre personne :

- si elle ne parle pas, je n'insiste pas (silence des deux côtés),
- si elle me parle, j'essaie de tenir une conversation, quoique superficielle.

[Laura Ingalls]

Pour ma part, je ne dis pas grand chose. De temps en temps je dis un truc, mais pas souvent. Le reste du temps, je suis un peu comme toi, j'ai aussi tendance à regarder tout ce qu'il se passe, et aussi à écouter ce qui se dit et répondre de temps en temps! Par contre, si les conversations commencent à se croiser, alors là je deviens incapable de suivre quoi que ce soit! Et selon comment, si les gens parlent fort, ça peut aller jusqu'au mal de tête!

[Suriciole]

C'est variable me concernant, mais plus il y a de personnes et plus le contexte est agité ou bruyant et moins je suis concentrée. Je vais donc avoir tendance à être attirée par n'importe quoi. Une camarade m'avait comparé à Doug, le chien du film Là-haut lorsqu'il se fige brusquement en criant "Écureuil !", j'ai trouvé la comparaison bien choisie. Depuis j'essaie de ne pas tourner la tête dès que mon attention est aspirée ailleurs, ça donne l'impression que je me fiche de ce qu'on me dit ("c'est si chiant ce que je raconte que tu préfères écouter la moto dehors ?").


Je pense que ce phénomène est dû en particulier à ces facteurs :
- le manque de naturel du non-verbal. Puisque ce mode de communication n'est pas inné, le contact visuel maintenu ne l'est pas non plus. Même si on apprend à regarder son interlocuteur, ça reste moins évident que si c'était naturel ;
- la non-discrimination sensorielle des autistes. Si on entend chaque son, qu'on voit chaque chose, sans faire de distinguo entre chaque, il est normal que l'attention soit plus aléatoire et la concentration sur une conversation plus fragile ;
- un éventuel trouble de l'attention. J'ai lu que ça arrivait plus fréquemment chez les autistes que chez le reste de la population. Ça voudrait dire qu'on est de base plus sujet à être déconcentré.

Rien qu'en mélangeant les deux premiers, on risque de passer quelques moments à regarder autour de nous pendant une conversation. Par exemple, je peux être intéressée par ce qu'on me dit et être attirée soudainement par le vol d'une abeille. Si elle se pose, il est possible que je n'ai pas le réflexe de replacer mon regard, je vais observer l'abeille quelques temps avant de me rendre compte que je ne suis plus en train de regarder mon interlocuteur.

Il est possible que les personnes qui étaient avec toi faisaient la même chose mais que tu ne t'en sois pas rendu compte. Si toi-même tu te déconnectes régulièrement de la conversation, tu as pu ne pas t’apercevoir que d'autres l'ont fait aussi et ça peut ne pas t'interpeller même si tu le vois.

[FinementCiselé]

Éméché, le plus souvent.
Autrement je ne discute pas en groupe.

[G.O.B.]

Bienvenue au club, FinementCiselé

[freeshost]

Il m'est arrivé aussi d'être éméché. Désormais, j'éviterai de dépasser une certaine limite.

[FinementCiselé]

A me définir, je dirai que dans mes relations socialisantes, a 1 verre je commence a sourire presque naturellement, a 2 je commence a discuter, 3 ça va, au dessus ... Je vais me coucher
L'alcool désinhibe clairement. Mais oui il ne faut ni dépasser une certaine limite, ni en abuser. Déjà pour dépasser la limite, ça va très vite puisque désinhibition rime souvent avec difficulté a appréhender les limites "raisonnables" et en abuser, bonjour les dégâts et l'alcoolisme qui guette.
L'utilisation de ce subterfuge est donc a réalisé quand on a possibilité de ne pas prendre le volant et avec des personnes de confiance.

[evolution650HBn°2]

En groupe, pour m'intégrer, le processus est toujours quasi-identique, et commence à m'agacer moi-même ; je reprends ce qui a été dit en faisant de l'humour hyperbolique, cela amuse en général tout le monde.

Après, cela dépend aussi du groupe en question - groupe d'amis ? groupe de collègues ? groupe d'inconnus ? (HS, plus j'écris le mot "groupe", plus je trouve qu'il sonne bizarre, ça ne vous le fait jamais, ça ?)

Sinon, si je ne peux utiliser cet humour, j'ai tendance à ne rien dire du tout et à prier le ciel pour qu'une soucoupe volante m'enlève et me ramène chez moi.

[bidouille]

Je crois que c'est normal que l'attention décroche par moment de la conversation pour penser a autres choses.
J'ai fais une formation pour devenir formatrice, et on nous a clairement expliqué que l'attention décroche en moyenne toutes les 7 minutes, c'est une moyenne qui dépend, de l'intéret de la personne pour la conversation, de son état de fatigue, de ses préoccupations...
Sinon au dela de 3 personnes , j'ai du mal a suivre la conversation, et généralement je participe très peu, je préfère écouter.

[Laura Ingalls]

C'est variable me concernant, mais plus il y a de personnes et plus le contexte est agité ou bruyant et moins je suis concentrée. Je vais donc avoir tendance à être attirée par n'importe quoi. Une camarade m'avait comparé à Doug, le chien du film Là-haut lorsqu'il se fige brusquement en criant "Écureuil !", j'ai trouvé la comparaison bien choisie. Depuis j'essaie de ne pas tourner la tête dès que mon attention est aspirée ailleurs, ça donne l'impression que je me fiche de ce qu'on me dit ("c'est si chiant ce que je raconte que tu préfères écouter la moto dehors ?").

Oui, c'est très pénible ça et les gens comprennent très mal. Y a des moments ou je sature au niveau du bruit, pas du tout au niveau de la personne. Y a trop en même temps, trop de stimulis, et je deviens simplement incapable de suivre, j'en suis limite déjà au stade du mal de crâne et l'autre ne comprend pas, il croit juste que je me désintéresse. Pourquoi est-ce si difficile pour certains de comprendre que ce n'est pas du désintérêt, mais à ce moment là, une incapacité qui n'a rien à voir avec la personne? Le pire, c'est qu'en général, j'essaye tout ce que je peux pour ne pas décrocher, pour me concentrer et écouter ce qu'on me dit, mais ils ont l'impression que je m'en fous et que je ne fais aucun effort!

C'est un peu comme si on prenait une feuille de papier, disons A4, et qu'on écrivait ou dessinait dessus toutes les conversations et les stimulis, les conversations croisés seraient donc écrites dans tous les sens sur la page, ce qui rend très difficile d'en lire une seule, on rajouterait des dessins et des gribouillis pour les odeurs, la musique, les autres bruits, les gens qui bousculent, etc...au bout d'un moment, la feuille serait couverte de mots et de dessins et il n'y aurait presque plus de blanc. Et à ce moment là, quelqu'un viendrait m'écrire, sur cette feuille déjà recouverte, quelque chose de la plus haute importante, mais pas avec un feutre fluo ou de la peinture, qui serait visible, non, avec un bête crayon papier! J'aurais toutes les peines du monde à déchiffrer, à essayer de lire ce qui peut bien être écrit, et là, la personne me reprocherais "t'en à rien à foutre de ce que je t'ai écris? Je te dis des trucs important et tu t'en fous? " et j'aurais beau essayer d'expliquer que non je ne m'en fous pas, c'est juste que c'est écrit au crayon discret sur un gribouilli, c'est illisible, je n'y peut rien, faut retourner la feuille et écrire de l'autre côté, etc, rien y fait, il/elle pense que je m'en fout, que ça ne m'intéresse pas ce qu'il/elle m'écrit!

[Jean]

Sur le fait que l'alcool désinhibe, OK. Mais par rapport au "défaut d'attention"' - bien entendu lié aux multiples sollicitations sensorielles -, je suis plus sceptique.

[Laura Ingalls]

sceptique de quoi? j'ai pas compris!

[freeshost]

Sur le fait que l'alcool désinhibe, OK.

Il faudrait que nous cherchions des moyens de nous désinhiber sans substances psychotropes. Des pistes ?

[Laura Ingalls]

J'ai relu vite fait le topic, je ne suis pas sûre de comprendre, Jean.
Est-tu sceptique sur le fait que l'alcool soit d'une quelconque efficacité concernant le problème d'attention, les stimulis, les difficultés à suivre les conversations croisés? Ou j'ai rien compris?