Fuir les rencontres ? ben, en tout cas, je ne les crée que rarement, en suis rarement l'organisateur (sauf s'il n'y a que moi qui puisse l'organiser).
S'il y a un événement, ça va surtout dépendre s'il m'intéresse ou non. Si c'est pour parler de mathématique, de langues, de psychologie ou d'éthique, ça peut éventuellement m'intéresser. Si ça parle de femmes à "mater", d'astrologie, de ski ou d'acheter des produits de beauté, je vais probablement décliner l'offre, disant franchement que ça ne m'intéresse pas, ou ne répondant pas.
Si c'est une rencontre nécessaire et qui fait partie d'une activité dans laquelle je suis déjà engagé, je vais y aller si elle me semble utile ou agréable, et si je n'ai rien d'autre en même temps sur quoi je mettrais la priorité.
Événements où je suis déjà allés de mon propre chef : concerts de musique (que j'aime), festivals pour écouter un groupe ou festivals/foires que je croise fortuitement, ça ne me dérange pas d'être dans la foule du moment que ce n'est pas moi qui suis au centre des attentions ; assemblées générales ; réunions d'activités (pour planifier ou débriefer).
Bon, quand j'étais à l'école, ça ne me dérangeait pas de passer devant la classe pour un test oral (sauf si je n'avais pas étudié correctement...
), sûrement parce que l'exigence principale porte sur une compétence, un savoir-faire. Si l'exigence principale porte sur l'apparence, ce qui m'intéresse bien moins, là, je serais moins à l'aise : me suis-je bien coiffé ? bien lavé les dents ? ya des ratures sur les chaussures ? d'la poussière sur les vêtements ? et mes lunettes ? dois-je encore penser à autre chose ??? ils sont difficiles, ces neurotypiques, quant à l'apparence et à l'image (surtout les femmes neurotypiques).
Parfois, j'ai l'impression qu'ils font l'amalgame entre propreté et apparence. J'aime la sobriété, pas le clinquant. J'aime être discret, pas attirer l'attention sur moi, d'où le fait que je m'habille presque toujours de la même manière (pantalons noirs avec chaussures noires et pull foncé [noir, bleu foncé]), sauf quand il fait chaud et que je ne travaille pas (short blanc ou couleur léger et t-shirt uni*). * Ah ! oui, la plupart de mes vêtements sont unis. Quand je vais acheter des vêtements - je préfère y aller seul (ma mère, c'est une impatiente pour certaines choses, et j'aime prendre le temps de choisir), sauf les rares fois où je demande conseil - j'exclus presque toujours les vêtements avec des motifs ou des textes. Les seuls t-shirts que j'ai avec des motifs ou des textes ont des motifs de groupes de musique que j'ai aimés, de causes qui me tiennent à cœur, ou d'activités que j'aime bien. Mais remarquons que je les porte rarement, toujours dans le but de me faire discret dans la rue. Les t-shirts de mathématique, je ne les porte qu'à des occasions mathématiques, les t-shirts de groupes de musique, je ne les porte que quand je vais rencontrer d'autres fans ou pour faire connaître le groupe. Il faudrait que j'achète des t-shirts qui sensibilisent sur les dangers de la fumette* - j'ai juste des boules anti-stress, avec lesquelles je m'amuse à jongler.
* S'il y a un truc qui peut facilement faire pencher la balance en défaveur de ma présence, c'est l'odeur de cigarette ! Même quand il s'agit d'attendre le bus ou le train, je m'éloigne des personnes qui fument. [Pas corrélé avec le syndrome d'Asperger, cela dit.] Habituellement, les réunions se font à l'intérieur où il est interdit de fumer. Mais il existe des contextes où l'entreprise permet aux personnes de fumer à l'intérieur... et là, il faut se farcir cette fumée qui visite nos poumons, nous colle à la peau, s'infiltre dans nos vêtements et poils. Quand je sais que je vais à telle réunion (le soir), je décide de changer mes vêtements juste après, histoire d'éviter les lessives supplémentaires, et parce que je n'aime pas enfiler des vêtements qui puent la cigarette. L'odeur des pipes me gêne moins. L'odeur du cannabis, c'est la pire ! Très forte, elle reste très longtemps. Une fois, tous les wagons d'un train étaient pleins. Il est désormais interdit de fumer à l'intérieur de tous les wagons en Suisse, mais un gars était entré (rastaman). Il puait à fond le cannabis de pied en cap. En l'espace de dix minutes, le wagon empestait. Et, comme le wagon était plein, difficile de l'éviter, alors que lui semblait léviter. Maudite fumée passive ! ça ne m'encourage pas à m'entraîner à m'époumoner pour qu'on m'entende d'un bout à l'autre de la salle.
Donc, pour résumer, si je ne suis pas sur-sollicité (les regards tournés vers moi comme si je devais animer la salle*), les rencontres de tous niveaux ne me dérangent pas : aller au bar, aller en concert, aller à l'arrêt de bus, aller dans un magasin, aller chez la spécialiste qui me diagnostiquera, aller chez le dentiste, aller à un concours de mathématique, aller donner un cours à un élève ou un petit groupe d'élèves dont je n'ai pas la responsabilité, aller à une fête. Après, si je suis fortuitement sollicité durant la rencontre, je m'en sors si l'on parle de quelque chose qui m'intéresse. Par contre, les difficultés à converser viendront si le sujet ne m'intéresse pas, si je ne suis pas du même avis (d'avance, je sais déjà qu'on va se faire chier à essayer de convaincre l'autre, et sais pertinemment que chacun, moi compris, va camper sur ses positions) ou si je dois faire le one-man-show* (everybody looks at me, y en a qui aiment ça !). Quant aux rencontres où je serais au centre des attentions (être sur scène, rendez-vous amoureux, être dans une situation d'urgence et avoir des responsabilités particulières, la compétence de sécurité, la love affair), je ne les ai que rarement essayées. Je pense que j'y serais à l'aise seulement si je maîtrise la chose (l'instrument de musique, le thème dont on parle). Un autre truc qui ne m'encourage pas à aller de l'avant, c'est parler avec des personnes que je ne connais pas : je ne sais pas à quel point je peux leur faire confiance (histoire de ne pas me faire trop influencer) ; je ne les connais pas (je peux dire des trucs qui blessent la personne (mais pas le commun des mortels) car elle a vécu quelque chose dont je ne suis pas au courant) ; je ne sais pas s'il y a quelque chose qui nous intéresse tous les deux. Il y a aussi les personnes qui me paraissent "chelou" mais je devrais aussi me demander si je parais "chelou" (bizarre) à d'autres. Pour les discussions non officielles, ça part déjà mal avec moi si les autres fument et/ou s'ils n'arrêtent pas de me poser des questions sur les femmes et le sexe (surtout les gars...) ou s'ils essaient de me séduire (surtout les femmes) et/ou s'ils essaient de propager leurs opinions, leurs rites, leurs idéologies (les religieux, les brainwashés) et/ou s'ils essaient de faire les intéressants (moi, t'as vu ç'qu'j'sais faire !, gros biceps !). Il est vrai que, de plus, je parle rarement de moi, mais bien plus de ce qui m'intéresse.
* D'un autre côté, je comprends que ça peut être lassant pour l'autre qui doit se dire "C'est toujours à moi de faire l'effort d'entretenir, d'animer la conversation. Lui, il fout rien, il ne fait que réagir, répondre."