Autodiagnostic (attention : sujet chaud)
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
ben ouais, c'est un peu ça. Mais, si j'explique que non, je n'en ai pas rien à foutre, comment peuvent-ils penser qu'ils savent mieux que moi et que "mais si, tu t'en fous"? Ils pensent connaître nos intentions mieux que nous-même? Ou est-ce l'idée que ce qu'ils croient détecter sur nos visages est en fait faux?
Disons que le soucis, c'est que si "on" s'en réfère à un oeil extérieur qui croit que je m'en fous, et qui croivois sur pas mal d'autre points à mon sujet, je suis mal barrée!
Disons que le soucis, c'est que si "on" s'en réfère à un oeil extérieur qui croit que je m'en fous, et qui croivois sur pas mal d'autre points à mon sujet, je suis mal barrée!
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
C'est sûr qu'il faut un avis extérieur sur des faits et pas des impressions, parce que sinon c'est complètement faussé.
"Quand tu es en retard, tu souris" -> c'est un fait. "quand tu es en retard, tu t'en fous" -> c'est un jugement possiblement faux.
Souvent on me parle de moments dont je me souviens très bien, mais la manière dont ça a été perçue n'a rien à voir avec mon vécu intérieur. Non seulement je ne souris pas forcément quand il le faudrait, ou je n'ai pas le bon ton de voix, mais surtout je n'ai pas l'habitude de parler de ce que je ressens. Ca mène à des incompréhensions complètes entre moi et mon entourage. A penser que mes années collège se passaient bien quand en fait je n'avais pas d'amis, que les élèves fouillaient dans mes affaires, m'insultaient, me frappaient, etc. A penser que j'aimais bien telle personne alors que pas du tout, j'essayais d'être polie. A penser que je "faisais la gueule" quand j'étais gravement suicidaire. Etc. Du coup, pour avoir des réponses sur mon enfance, c'est très très compliqué. Je ne veux pas m'autodiagnostiquer, mais je ne vois pas comment il va être possible d'avoir un avis extérieur fiable.
"Quand tu es en retard, tu souris" -> c'est un fait. "quand tu es en retard, tu t'en fous" -> c'est un jugement possiblement faux.
Souvent on me parle de moments dont je me souviens très bien, mais la manière dont ça a été perçue n'a rien à voir avec mon vécu intérieur. Non seulement je ne souris pas forcément quand il le faudrait, ou je n'ai pas le bon ton de voix, mais surtout je n'ai pas l'habitude de parler de ce que je ressens. Ca mène à des incompréhensions complètes entre moi et mon entourage. A penser que mes années collège se passaient bien quand en fait je n'avais pas d'amis, que les élèves fouillaient dans mes affaires, m'insultaient, me frappaient, etc. A penser que j'aimais bien telle personne alors que pas du tout, j'essayais d'être polie. A penser que je "faisais la gueule" quand j'étais gravement suicidaire. Etc. Du coup, pour avoir des réponses sur mon enfance, c'est très très compliqué. Je ne veux pas m'autodiagnostiquer, mais je ne vois pas comment il va être possible d'avoir un avis extérieur fiable.
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Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
Un psy est censé distinguer si les parents mettent trop de ressentis, ils y sont habitués.
L'entretien est fait que ça soit un minimum objectif, et le psy rattrape la conversation avant que cela ne dérive dans le ressenti personnel...
J'avais peur de ce que mes parents pouvaient répondre, et au final ça s'est fait de manière très bien...
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30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
(J'ai tardé à finir mon message, je répondais à Laura Ingalls.)
Je pense que plusieurs facteurs incitent les gens à juger d'eux-même, quel que soit l'avis de la personne concernée.
D'abord, parce qu'une personne ne dit pas forcément la vérité. Si les autistes sont réputés pour être des gens sincères, les non-autistes eux savent mentir et cela fait partie de leur environnement, ils restent donc à l'affut d'une tromperie. Il y a bien sûr des nuances, des gens plus naïfs que d'autres, mais globalement ils se méfient et préfèrent se faire leur propre avis sur les choses (ce qui à la base, n'est pas un mauvais principe).
Ensuite, une personne peut se tromper sur elle-même, soit quand elle ne veut pas voir quelque chose, soit quand elle ne voit tout simplement pas cette chose. Par exemple, une personne peut être particulièrement égoïste et destructrice et se plaindre abondamment qu'on est agressif avec elle alors qu'elle fait du mieux qu'elle peut (selon elle). Dans cette situation, pourrait-on se contenter de se dire "elle pense que c'est une bonne personne, donc c'est forcément vrai et toutes les saletés qu'elle fait autour d'elles sont excusables et de notre faute" ? Sans doute pas, on déciderait qu'elle se trompe, qu'elle se voile la face.
Je dirais enfin que nous sommes notre propre référent pour juger ce qui nous entoure. C'est vrai pour ce qui nous ressemble et pour ce qui nous ressemble moins ou pas du tout.
Dans le contexte qui nous intéresse, la personne juge à partir de ce qu'elle connaît, c'est-à-dire essentiellement elle-même et la connaissance qu'elle a de ce qui lui ressemble et de ce qui ne lui ressemble pas. Ici, la personne se connaît plus ou moins en temps qu'humaine, en temps que fille, en temps que personne de tel âge, etc. Elle a aussi appris que ce qui lui ressemble le plus a globalement le même fonctionnement qu'elle. Les humains, surtout ceux qui sont proches d'elle (culture, corps, mentalité, éducation, etc), ont donc supposément la même façon de faire qu'elle. Ceci est appuyé par des arguments de masse, c'est-à-dire des "les autres font comme moi", "on est plusieurs à le penser", bref tout ce qui s'appuie sur la supériorité numérique.
Notre cobaye se trouve face à une personne qui a l'air de lui ressembler. C'est un humain, d'un type très semblable sinon identique à ce qu'elle connaît déjà. Elle s'attend donc à ce que cet humain ait le même fonctionnement que ceux qu'elle a déjà rencontré, y compris elle-même.
L'expérience lui a montré que lorsqu'elle arrivait en retard quelque part, elle était gênée et ne souriait pas. Elle a constaté cette attitude chez les autres humains. Il lui est probablement arrivé de rencontrer quelques personnes dans sa vie qui n'étaient pas ponctuelles et qui disaient clairement qu'elles s'en fichaient.
Le raisonnement est alors tout à fait logique : une personne en retard qui culpabilise ne sourit pas, si elle sourit, c'est qu'elle s'en fiche. Si une personne arrive en retard, sourit et prétend être gênée, elle correspond soit à la première catégorie décrite (une menteuse volontaire), soit à la deuxième (elle se trompe sur elle-même, elle n'assume pas).
La parade, à mon avis, ne consiste pas à essayer de démontrer un cas particulier ("je souris mais je suis gênée") mais à essayer d'expliquer le fonctionnement en général. Évidemment, ce n'est pas chose facile, justement parce que de l'extérieur, rien ou presque rien ne différencie un aspi d'un non-autiste. Si tous les aspis avaient les cheveux bleus, les autres ne se demanderaient pas s'ils sont différents ou non, ils auraient la preuve irréfutable que c'est le cas.
Je pense que plusieurs facteurs incitent les gens à juger d'eux-même, quel que soit l'avis de la personne concernée.
D'abord, parce qu'une personne ne dit pas forcément la vérité. Si les autistes sont réputés pour être des gens sincères, les non-autistes eux savent mentir et cela fait partie de leur environnement, ils restent donc à l'affut d'une tromperie. Il y a bien sûr des nuances, des gens plus naïfs que d'autres, mais globalement ils se méfient et préfèrent se faire leur propre avis sur les choses (ce qui à la base, n'est pas un mauvais principe).
Ensuite, une personne peut se tromper sur elle-même, soit quand elle ne veut pas voir quelque chose, soit quand elle ne voit tout simplement pas cette chose. Par exemple, une personne peut être particulièrement égoïste et destructrice et se plaindre abondamment qu'on est agressif avec elle alors qu'elle fait du mieux qu'elle peut (selon elle). Dans cette situation, pourrait-on se contenter de se dire "elle pense que c'est une bonne personne, donc c'est forcément vrai et toutes les saletés qu'elle fait autour d'elles sont excusables et de notre faute" ? Sans doute pas, on déciderait qu'elle se trompe, qu'elle se voile la face.
Je dirais enfin que nous sommes notre propre référent pour juger ce qui nous entoure. C'est vrai pour ce qui nous ressemble et pour ce qui nous ressemble moins ou pas du tout.
Dans le contexte qui nous intéresse, la personne juge à partir de ce qu'elle connaît, c'est-à-dire essentiellement elle-même et la connaissance qu'elle a de ce qui lui ressemble et de ce qui ne lui ressemble pas. Ici, la personne se connaît plus ou moins en temps qu'humaine, en temps que fille, en temps que personne de tel âge, etc. Elle a aussi appris que ce qui lui ressemble le plus a globalement le même fonctionnement qu'elle. Les humains, surtout ceux qui sont proches d'elle (culture, corps, mentalité, éducation, etc), ont donc supposément la même façon de faire qu'elle. Ceci est appuyé par des arguments de masse, c'est-à-dire des "les autres font comme moi", "on est plusieurs à le penser", bref tout ce qui s'appuie sur la supériorité numérique.
Notre cobaye se trouve face à une personne qui a l'air de lui ressembler. C'est un humain, d'un type très semblable sinon identique à ce qu'elle connaît déjà. Elle s'attend donc à ce que cet humain ait le même fonctionnement que ceux qu'elle a déjà rencontré, y compris elle-même.
L'expérience lui a montré que lorsqu'elle arrivait en retard quelque part, elle était gênée et ne souriait pas. Elle a constaté cette attitude chez les autres humains. Il lui est probablement arrivé de rencontrer quelques personnes dans sa vie qui n'étaient pas ponctuelles et qui disaient clairement qu'elles s'en fichaient.
Le raisonnement est alors tout à fait logique : une personne en retard qui culpabilise ne sourit pas, si elle sourit, c'est qu'elle s'en fiche. Si une personne arrive en retard, sourit et prétend être gênée, elle correspond soit à la première catégorie décrite (une menteuse volontaire), soit à la deuxième (elle se trompe sur elle-même, elle n'assume pas).
La parade, à mon avis, ne consiste pas à essayer de démontrer un cas particulier ("je souris mais je suis gênée") mais à essayer d'expliquer le fonctionnement en général. Évidemment, ce n'est pas chose facile, justement parce que de l'extérieur, rien ou presque rien ne différencie un aspi d'un non-autiste. Si tous les aspis avaient les cheveux bleus, les autres ne se demanderaient pas s'ils sont différents ou non, ils auraient la preuve irréfutable que c'est le cas.
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
je comprends ce que tu dis. C'est pareil pour la douleur?
Quelqu'un qui souffre ne sourit pas et quelqu'un qui sourit ne souffre pas, donc si tu souris c'est que tu souffre pas, en tout cas pas tant que ça?
La difficulté c'est de faire émerger l'idée qu'il puisse y avoir différents fonctionnement. J'ai déjà tenté de parler de ça, que ça m'est déjà arrivé de dire bonjour en souriant alors que j'avais pourtant très mal, ou même de rire alors que j'avais mal, mais la personne à qui j'en parlait a refusé catégoriquement d'envisager la chose "si t'avais si mal que ça, tu rigolerais pas, tu sourirais pas", fin de l'histoire. Pour elle, je racontais simplement n'importe-quoi, que je délirais!
concernant ton précédent message:
Quelqu'un qui souffre ne sourit pas et quelqu'un qui sourit ne souffre pas, donc si tu souris c'est que tu souffre pas, en tout cas pas tant que ça?
La difficulté c'est de faire émerger l'idée qu'il puisse y avoir différents fonctionnement. J'ai déjà tenté de parler de ça, que ça m'est déjà arrivé de dire bonjour en souriant alors que j'avais pourtant très mal, ou même de rire alors que j'avais mal, mais la personne à qui j'en parlait a refusé catégoriquement d'envisager la chose "si t'avais si mal que ça, tu rigolerais pas, tu sourirais pas", fin de l'histoire. Pour elle, je racontais simplement n'importe-quoi, que je délirais!
concernant ton précédent message:
c'est un peu ça! C'est même beaucoup ça. Du coup, ça me fait un peu soucis.Disturbed a écrit :C'est sûr qu'il faut un avis extérieur sur des faits et pas des impressions, parce que sinon c'est complètement faussé.
"Quand tu es en retard, tu souris" -> c'est un fait. "quand tu es en retard, tu t'en fous" -> c'est un jugement possiblement faux.
Souvent on me parle de moments dont je me souviens très bien, mais la manière dont ça a été perçue n'a rien à voir avec mon vécu intérieur. Non seulement je ne souris pas forcément quand il le faudrait, ou je n'ai pas le bon ton de voix, mais surtout je n'ai pas l'habitude de parler de ce que je ressens. Ca mène à des incompréhensions complètes entre moi et mon entourage. A penser que mes années collège se passaient bien quand en fait je n'avais pas d'amis, que les élèves fouillaient dans mes affaires, m'insultaient, me frappaient, etc. A penser que j'aimais bien telle personne alors que pas du tout, j'essayais d'être polie. A penser que je "faisais la gueule" quand j'étais gravement suicidaire. Etc. Du coup, pour avoir des réponses sur mon enfance, c'est très très compliqué. Je ne veux pas m'autodiagnostiquer, mais je ne vois pas comment il va être possible d'avoir un avis extérieur fiable.
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
Mais SI une personne neurotypique détecte aisément le mensonge, elle n'aura pas besoin de le suspecter, puisque, par hypothèse, elle l'a tout de suite détecté, spontanément, sans grand effort.Suriciole a écrit :D'abord, parce qu'une personne ne dit pas forcément la vérité. Si les autistes sont réputés pour être des gens sincères, les non-autistes eux savent mentir et cela fait partie de leur environnement, ils restent donc à l'affut d'une tromperie. Il y a bien sûr des nuances, des gens plus naïfs que d'autres, mais globalement ils se méfient et préfèrent se faire leur propre avis sur les choses (ce qui à la base, n'est pas un mauvais principe).
Et puis c'est cognitivement fatigant que de toujours envisager une dissonance entre ce que l'autre dit et ce que l'autre pense. Je pense alors qu'il vaut mieux ne pas tomber dans une méfiance des vingt-quatre heures. D'ailleurs, la plupart des personnes font a priori confiance aux personnes qu'elles croisent (même un certain type d'éducation nous dit de ne pas faire confiance aux personnes inconnues). On voit qu'il y a plusieurs degrés de confiance.
Quant au jugement, je pense que les personnes, surtout les neurotypiques, ont le besoin de tout interpréter, du geste à la mimique du visage. Elles s'y sont habituées. De plus, il est plus facile (pour les personnes neurotypiques) de mentir verbalement que non verbalement. Pour détecter des mensonges, on conseille surtout d'observer le non verbal (cela dit : attention aux recettes miracles). Alors, raison de plus pour observer puis interpréter le non verbal. Et si le langage verbal et le langage non verbal ne convergent pas (ne donnent pas le même message), elles vont plus se fier au langage non verbal (surtout si leur interlocuteur ne sait pas mentir avec le langage non verbal, ce qui est aussi plus difficile, tout neurotypique qu'il soit).
Remarquons, pour l'anecdote, que le mensonge n'est pas toujours puni. Loin de là, il est régulièrement utilisé. C'est peut-être aussi une figure de style proche de la comédie. Il convient de la lever régulièrement sinon on risque de se prendre au jeu, ne plus distinguer la comédie de la réalité. Le contexte aide (est censé aider) à indiquer qu'il s'agit d'une comédie. Si on ne lève pas la comédie (la suite de mensonges), ce n'est plus de la comédie. On a réellement donné de mauvaises réponses à l'autre personnes. C'est que les neurotypiques, il me semble, ont plein de cases (champs) vides à remplir. Et ils les remplissent rapidement (pas forcément consciemment), quitte à ce que les données (dans les champs/cases) ne correspondent pas exactement à la réalité.
Ou, comme tu dis, elle ne s'en rend pas compte. Elle n'a pas reçu d'avis extérieur contraire, ou les néglige (biais de confirmation. Une possibilité est de se laisser filmer pour s'observer ensuite. Mais, même en se regardant, on ne s'en rend pas toujours compte. Un exemple bien connu est le cas des personnes anorexiques.Suriciole a écrit :Ensuite, une personne peut se tromper sur elle-même, soit quand elle ne veut pas voir quelque chose, soit quand elle ne voit tout simplement pas cette chose. Par exemple, une personne peut être particulièrement égoïste et destructrice et se plaindre abondamment qu'on est agressif avec elle alors qu'elle fait du mieux qu'elle peut (selon elle). Dans cette situation, pourrait-on se contenter de se dire "elle pense que c'est une bonne personne, donc c'est forcément vrai et toutes les saletés qu'elle fait autour d'elles sont excusables et de notre faute" ? Sans doute pas, on déciderait qu'elle se trompe, qu'elle se voile la face.
Bref, nous sommes d'accord, il me semble, qu'il vaut mieux régulièrement se confronter à des avis contraires, à des idéologies contraires, pour éviter que nous prenions les nôtres pour absolues (et tout le reste est faux).
Tout-à-fait. Expliquer me semble être la meilleure variante, encore faut-il en avoir l'énergie, le courage, la volonté, et que l'autre soit à l'écoute, ouvert(e) à accepter d'autres normes (car il y en a plusieurs). Quand on visite d'autres régions de la planète, nous nous adaptons aux autres normes culturelles (à moins que nous soyons des personnages hautains).Suriciole a écrit :La parade, à mon avis, ne consiste pas à essayer de démontrer un cas particulier ("je souris mais je suis gênée") mais à essayer d'expliquer le fonctionnement en général. Évidemment, ce n'est pas chose facile, justement parce que de l'extérieur, rien ou presque rien ne différencie un aspi d'un non-autiste. Si tous les aspis avaient les cheveux bleus, les autres ne se demanderaient pas s'ils sont différents ou non, ils auraient la preuve irréfutable que c'est le cas.
Pour ma part, si j'arrive en retard, j'essaie de garder un regard neutre. Je me confonds en quelques excuses verbales brèves. Quant à savoir si je dois justifier mon retard, je m'adapte : certaines personnes veulent que je le justifie, d'autres n'en tiennent pas rigueur. Mais en tous les cas, je ne fais pas le fier, et je ne fais pas non plus le surapitoiement, la personne qui s'autoflagelle ("Punissez-moi !", "Je suis le plus irrespectueux des irrespectueux !"). J'évite les exagérations (les hyperboles). J'use plus d'euphémismes. Je relativise, par automatisme "réaliste", le négatif comme le positif. Je ne parle ni de héros ni de boucs émissaires. D'un côté, les chasses aux sorcières ; de l'autre la mise sur piédestal. Je suis plutôt neutraliste, et je neutralise les provocations en faisant exprès de ne pas y réagir, de ne pas ajouter d'huile sur le feu.
Bon, c'est plus facile pour moi - il me semble - je m'y suis pas mal adapté, à ces personnes neurotypiques. Elles se posent moins de questions sur moi, j'ai donc moins besoin de leur donner des explications, et peux alors consacrer mon temps à ce que je veux. Bon, il y a des sujets que certaines personnes aiment rabâcher (t'as pas d'copine ? tu rêves de femmes et de sexe ?). Bande d'obsédé(e)s !
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
Pour ma part, je ne fais pas la fière. En fait, la gêne me fait sourire ou rire nerveusement, mais apparemment ça ne se voit pas forcément, les gens pensent que je trouve ça drôle ou que je m'en fous!
D'ailleurs, je me demandais un truc.
[Hors sujet]j'ai parfois tenté d'expliquer qu'il y avait un implicite, et l'autre personne a eu l'air de penser que je racontais n'importe-quoi, encore une fois. Et alors je me demandais si dans certains cas, l'implicite est tellement évident pour les autres, qu'ils ne se rendent même pas compte que ça n'est pas formellement énoncé? Ou alors ils trouve que c'est tellement évident qu'ils ne comprennent pas comment on peut avoir besoin que ce soit formellement énoncé pour comprendre le message?
...ou alors je l'ai tellement mal dit, que la personne n'a pas compris ce que j'essayais de dire (bon, ça il n'y a que lui/elle qui pourrait répondre)[/Hors sujet]
ah oui, c'est bien pénible ça! Les paroles aussi, ils ne peuvent pas s'empêcher de les interprêter! "ah, tu veux dire que...?" "..non, j'ai voulu dire mot pour mot ce que j'ai dit, en fait!"....ça, et de comprendre des implicites là où il y en a pas, aussi!freeshost a écrit :Quant au jugement, je pense que les personnes, surtout les neurotypiques, ont le besoin de tout interpréter, du geste à la mimique du visage.
D'ailleurs, je me demandais un truc.
[Hors sujet]j'ai parfois tenté d'expliquer qu'il y avait un implicite, et l'autre personne a eu l'air de penser que je racontais n'importe-quoi, encore une fois. Et alors je me demandais si dans certains cas, l'implicite est tellement évident pour les autres, qu'ils ne se rendent même pas compte que ça n'est pas formellement énoncé? Ou alors ils trouve que c'est tellement évident qu'ils ne comprennent pas comment on peut avoir besoin que ce soit formellement énoncé pour comprendre le message?
...ou alors je l'ai tellement mal dit, que la personne n'a pas compris ce que j'essayais de dire (bon, ça il n'y a que lui/elle qui pourrait répondre)[/Hors sujet]
Modifié en dernier par Laura Ingalls le vendredi 11 avril 2014 à 11:03, modifié 1 fois.
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
Attention au manichéisme, ce n'est pas parce qu'une personne est capable de percevoir le mensonge qu'elle discerne la totalité des mensonges en toute occasion. Si le mensonge était détecté avec aisance par n'importe qui, personne ne s'en servirait, puisqu'on serait immédiatement démasqué.freeshost a écrit : Mais SI une personne neurotypique détecte aisément le mensonge, elle n'aura pas besoin de le suspecter, puisque, par hypothèse, elle l'a tout de suite détecté, spontanément, sans grand effort.
Donc non, on en est loin. C'est justement parce que le mensonge affecte tout le monde que tout le monde s'en méfie et le cherche dans les propos d'autrui, tout en camouflant au mieux les siens.
La naïveté n'a pas attendu les autistes pour exister et il n'y a guère de personnes, aussi neurotypiques soit-elles, qui ne se soient pas fait avoir au moins une fois dans leur vie. Les arnaques, les complots, les duperies sous toutes leurs formes, n'existeraient pas si les gens avaient le don d'anticiper tous les mensonges. Et on sait bien que la tromperie est un sujet important, qui touche beaucoup de monde et beaucoup de domaines. Clairement, si les autistes sont réputés pour être plus naïfs et sincères que la moyenne, les autres ne sont pas beaucoup plus à l'aise sur ce terrain. Ça dépend des gens.
A ce propos, j'aimerais ouvrir une parenthèse. Je lis beaucoup d'oppositions autistes / neurotypiques, comme si les uns et les autres avaient un profil fixe. J'ai aussi pas mal l'impression que ces derniers incarnent le dicton "les absents ont toujours tort". Des neurotypiques, il en existe plein. Ce n'est pas uniquement les gens les plus méchants, des personnes rigides, faibles d'esprit ou que sais-je. Des non-autistes qui sont atypiques, j'en ai connu plein, il y a aussi ceux qui sont un peu moins typiques que la moyenne sans être des clones non plus. Les neurotypiques, ça peut aussi être des gens qui préfèrent visiter des musées que regarder du sport, des artistes formidables, des savants ingénieux, des personnes qui essaient d'être ouvertes, qui font des efforts ou qui sont des alliés précieux.
Si on résumait les aspis à une description unique, il ne s'écoulerait pas une heure avant que quantité de personnes s'insurgent, répondent qu'une personne ne peut être réduite à un nom, que chacun a sa personnalité, son caractère, ses spécificités.
Est-il juste de faire pour les neurotypiques la généralisation qui peut leur être reprochée ? Si le fonctionnement de base peut être discuté, il ne faut pas oublier que les variantes sont nombreuses et qu'eux non-plus ne peuvent être résumés à la neurotypie. Je comprends qu'il soit tentant de se défouler un peu, parce que parfois on rencontre quand même des non-autistes vraiment insupportables, butés, agressifs ou simplement à qui on n'a pas envie de parler.
Mais à exclure d'office ceux qui n'ont pas l'étiquette bleue, on risque de reproduire les erreurs qu'on reproche à autrui et de se priver d'alliés potentiels.
C'est pour cette raison que je préfère utiliser le mot "non-autiste" plutôt que "neurotypique". Je ne veux pas être irrespectueuse envers des gens comme on a pu l'être envers moi, je souhaite à chacun qu'il trouve la place qui lui convient, qu'il soit autiste ou non.
Je ferme la parenthèse.
Terrible ça, je ne sais pas comment mon conjoint fait pour supporter des trucs comme ça. Il dit qu'il a fini par s'habituer et qu'il s'en amuse, mais j'ai toujours autant de mal à voir le potentiel comique d'une conversation comme ça ou d'une remarque telle que "ah t'as une copine ? Elle est bonne ?".freeshost a écrit : Bon, c'est plus facile pour moi - il me semble - je m'y suis pas mal adapté, à ces personnes neurotypiques. Elles se posent moins de questions sur moi, j'ai donc moins besoin de leur donner des explications, et peux alors consacrer mon temps à ce que je veux. Bon, il y a des sujets que certaines personnes aiment rabâcher (t'as pas d'copine ? tu rêves de femmes et de sexe ?). Bande d'obsédé(e)s !
Quand j'étais encore un peu sociable, je ne fréquentais que des gens qui n'étaient pas portés sur ce type de commentaires (c'est valable aussi pour d'autres choses futiles), c'était quand même plus agréable de discuter sans discours stéréotypés intempestifs. Cependant, mes amis de l'époque avaient tous le point commun d'avoir été plus ou moins malmenés socialement, et l'avantage certains de ce type de personnes, c'est qu'elle craignent les attaques et donc qu'elles évitent de les provoquer. En bref, elles sont douces et pacifiques.
Laura Ingalls a écrit :ah oui, c'est bien pénible ça! Les paroles aussi, ils ne peuvent pas s'empêcher de les interprêter! "ah, tu veux dire que...?"...non, j'ai voulu dire mot pour mot ce que j'ai dit, en fait!
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
Un peu comme ça ?Laura Ingalls a écrit :Pour ma part, je ne fais pas la fière. En fait, la gêne me fait sourire ou rire nerveusement, mais apparemment ça ne se voit pas forcément, les gens pensent que je trouve ça drôle ou que je m'en fous!
Attention à ne pas virer au fou rire :
ou comme ici (il y a de la tension au parlement suisse ) Faut bien rire, comme par exemple dans le métro. Préférez-vous la gêne ou le plaisir ? Dire qu'il y en a qui s'empêchent de rire !
J'ai bien insisté sur le SI.Suriciole a écrit :Attention au manichéisme, ce n'est pas parce qu'une personne est capable de percevoir le mensonge qu'elle discerne la totalité des mensonges en toute occasion. Si le mensonge était détecté avec aisance par n'importe qui, personne ne s'en servirait, puisqu'on serait immédiatement démasqué.freeshost a écrit : Mais SI une personne neurotypique détecte aisément le mensonge, elle n'aura pas besoin de le suspecter, puisque, par hypothèse, elle l'a tout de suite détecté, spontanément, sans grand effort.
Ouais, il y a des personnes qui croient que trouver une personne conjointe est indispensable. "Sans ça, tu vis pas, mec !"
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
oui, un peu comme ça! lol Mais j'ai pas forcément la main devant la bouche!
Mais on m'a déjà dit que j'arrivais tout sourire et qu'on dirait vraiment que je m'en fous, alors que j'étais super gênée d'arriver super en retard, genre au milieu du repas, impossible d'arriver discrètement, tout le monde vois que moi, je ressens une gêne terrible, mais j'ai un sourire qui donne trop l'impression que j'en ai rien à foutre, genre "salut c'est moi, c'est normal d'arriver 2h en retard, tout va bien, comment allez vous?".
Le problème c'est que:
1. c'est bien malgré moi. Je ne fais pas du tout exprès d'avoir la mauvaise expression faciale qui donne une impression aussi trompeuse! A vrai dire, avant qu'on me le dise, je me rendais pas compte que les gens pensait ça! A la limite je me serais dit que je ne comprenais pas comment les gens peuvent croire qu'on peut comme ça en avoir rien à foutre d'arriver 1/2h, 1h ou 2h en retard, c'est absurde!
2. Essayer d'expliquer ça sans qu'on me prenne pour une malade dérangée qui tient un discours incohérent et qui dois vite aller voir un bon psy! J'ai essayer d'en parler une fois, d'expliquer que les expression faciales inappropriées, ça ne veut pas dire que je m'en fous alors que je ne devrais pas m'en foutre. ça veut dire que je donne l'impression de m'en foutre alors que je ne m'en fous pas. Mais y a des gens qui pensent que tu dis n'importe quoi si tu dis ça!
Mais on m'a déjà dit que j'arrivais tout sourire et qu'on dirait vraiment que je m'en fous, alors que j'étais super gênée d'arriver super en retard, genre au milieu du repas, impossible d'arriver discrètement, tout le monde vois que moi, je ressens une gêne terrible, mais j'ai un sourire qui donne trop l'impression que j'en ai rien à foutre, genre "salut c'est moi, c'est normal d'arriver 2h en retard, tout va bien, comment allez vous?".
Le problème c'est que:
1. c'est bien malgré moi. Je ne fais pas du tout exprès d'avoir la mauvaise expression faciale qui donne une impression aussi trompeuse! A vrai dire, avant qu'on me le dise, je me rendais pas compte que les gens pensait ça! A la limite je me serais dit que je ne comprenais pas comment les gens peuvent croire qu'on peut comme ça en avoir rien à foutre d'arriver 1/2h, 1h ou 2h en retard, c'est absurde!
2. Essayer d'expliquer ça sans qu'on me prenne pour une malade dérangée qui tient un discours incohérent et qui dois vite aller voir un bon psy! J'ai essayer d'en parler une fois, d'expliquer que les expression faciales inappropriées, ça ne veut pas dire que je m'en fous alors que je ne devrais pas m'en foutre. ça veut dire que je donne l'impression de m'en foutre alors que je ne m'en fous pas. Mais y a des gens qui pensent que tu dis n'importe quoi si tu dis ça!
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
Plusieurs solutions :
- plus de retard,
- donner des excuses,
- essayer de mimer la personne embarrassée :
Mettre la main sur la tête (ou devant la bouche ; mais la bouche me semble jouer un grand rôle), ça me semble beaucoup aider.
Allez ! face au miroir, grimaçons "Tcheu la honte !" ou "Tcheu, j'me sens coupable !"
- plus de retard,
- donner des excuses,
- essayer de mimer la personne embarrassée :
Mettre la main sur la tête (ou devant la bouche ; mais la bouche me semble jouer un grand rôle), ça me semble beaucoup aider.
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Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
La deuxième photo, je trouve que ce n'est pas de la honte. Dans l'ordre des images je dirais : "je vais me faire engueuler", "oh merde lol, quel con je fais !" (il sourit et met la main sur la tête, comme on le voit si souvent dans les "facepalm" de l'internet, qui expriment plutôt que l'individu est abasourdi par la bêtise d'autrui ou par la sienne). Les deux derniers me semblent correspondre à "oh la la je suis désolée", donc ce qu'on recherche ici.
Selon moi, la honte s'exprime beaucoup par les yeux, puis par la bouche et par les sourcils. Éviter le regard, surtout le baisser et baisser la tête avec, est un signe qu'on n'est pas sûr de soi (dans ce contexte). Regardez les chiens quand ils ont fait une bêtise, ils baissent la tête et regardent le sol. Et pour faire plus humain, observez les personnages dans les séries. Quand ils jouent de la honte ou la gêne de devoir avouer une faute, ils évitent le regard de leur interlocuteur et inclinent un peu la tête.
Il ont aussi souvent les sourcils en V inversés, ce qui donne un air triste. Associé à ça, on a la bouche en U retourné ou du moins plissée vers le bas, exagérément tirée sur les côtés. On peut éventuellement ajouter une voix inquiète, mais ça je trouve que c'est plus difficile.
Mais les sourires nerveux, si c'est ce à quoi je pense, c'est difficile à réprimer je trouve. Parfois ça m'arrive, la situation est mauvaise, un conflit par exemple, et j'ai d'un coup un grand sourire, qui peut aller jusqu'à un petit rire. Je n'arrive pas à l'enlever, j'essaie de dire "je ne rigole pas, je sais qu'on dirait que je me moque mais ce n'est pas ça ! Je t'assure que je suis pas joyeuse !". Quand quelqu'un est en train d'expliquer quelque chose de très sérieux dans une situation tendue, ça peut vite être très gênant de se mettre à rire ou à sourire comme si on s'amusait. Objectivement, je comprends qu'on puisse douter de mes intentions dans ces cas-là.
Quand j'étais plus jeune, j'imitais les personnages de fiction pour apprendre les expressions faciales. A cette époque, j'étais férue de mangas et je me souviens que j'étais embêtée pour faire les sourires. Eh oui, quand ils sont joyeux, les personnages de mangas, ils ferment les yeux !
Selon moi, la honte s'exprime beaucoup par les yeux, puis par la bouche et par les sourcils. Éviter le regard, surtout le baisser et baisser la tête avec, est un signe qu'on n'est pas sûr de soi (dans ce contexte). Regardez les chiens quand ils ont fait une bêtise, ils baissent la tête et regardent le sol. Et pour faire plus humain, observez les personnages dans les séries. Quand ils jouent de la honte ou la gêne de devoir avouer une faute, ils évitent le regard de leur interlocuteur et inclinent un peu la tête.
Il ont aussi souvent les sourcils en V inversés, ce qui donne un air triste. Associé à ça, on a la bouche en U retourné ou du moins plissée vers le bas, exagérément tirée sur les côtés. On peut éventuellement ajouter une voix inquiète, mais ça je trouve que c'est plus difficile.
Mais les sourires nerveux, si c'est ce à quoi je pense, c'est difficile à réprimer je trouve. Parfois ça m'arrive, la situation est mauvaise, un conflit par exemple, et j'ai d'un coup un grand sourire, qui peut aller jusqu'à un petit rire. Je n'arrive pas à l'enlever, j'essaie de dire "je ne rigole pas, je sais qu'on dirait que je me moque mais ce n'est pas ça ! Je t'assure que je suis pas joyeuse !". Quand quelqu'un est en train d'expliquer quelque chose de très sérieux dans une situation tendue, ça peut vite être très gênant de se mettre à rire ou à sourire comme si on s'amusait. Objectivement, je comprends qu'on puisse douter de mes intentions dans ces cas-là.
Quand j'étais plus jeune, j'imitais les personnages de fiction pour apprendre les expressions faciales. A cette époque, j'étais férue de mangas et je me souviens que j'étais embêtée pour faire les sourires. Eh oui, quand ils sont joyeux, les personnages de mangas, ils ferment les yeux !
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
Il me semble que le visage, tout seul, ne dit pas tout. Le contexte peut aider et est nécessaire pour le détail, même si globalement le visage suffit.
Par exemple, pour l'embarras, on peut être embarrassé :
- parce qu'on a fait une bêtise et qu'on s'attend à être réprimandé,
- parce qu'on est à côté d'une personne qui a un comportement gênant,
- parce qu'on ne sait pas quoi faire dans une situation,
- etc.
La dernière photo me semble pouvoir aussi être une certain colère (sûrement les sourcils qui me font penser cela).
Par exemple, pour l'embarras, on peut être embarrassé :
- parce qu'on a fait une bêtise et qu'on s'attend à être réprimandé,
- parce qu'on est à côté d'une personne qui a un comportement gênant,
- parce qu'on ne sait pas quoi faire dans une situation,
- etc.
La dernière photo me semble pouvoir aussi être une certain colère (sûrement les sourcils qui me font penser cela).
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
heu...en même temps, c'est pas comme si je faisais exprès, genre, ça m'amuse, j'aime bien ça, arriver en retard, et eux, ça ne les amuse pas alors je ne vais plus le faire! Ben oui, c'est LA solution........comment n'y avais-je pas pensé?freeshost a écrit :Plusieurs solutions :
- plus de retard,
c'est un peu plus complexe que ça, quand-même!
je ne sais pas donner des excuses pas vraies. En fait, je ne sais pas trouver des excuses tout court! Alors la vraie raison, elle n'est bien souvent pas valable aux yeux des principaux concernés!freeshost a écrit :- donner des excuses,
Je SUIS embarrassée! Et je ne fais pas exprès de rire ou sourire NERVEUSEMENT! Les nerfs ne sont pas toujours si faciles à contrôler! S'il suffisait de prendre une autre tête, ce serait bien simple!freeshost a écrit :- essayer de mimer la personne embarrassée :
Mettre la main sur la tête (ou devant la bouche ; mais la bouche me semble jouer un grand rôle), ça me semble beaucoup aider.
Allez ! face au miroir, grimaçons "Tcheu la honte !" ou "Tcheu, j'me sens coupable !"
Faut que je mime une autre personne embarrassée?
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Re: autodiagnostic (attention : sujet chaud)
meï a écrit :ben c'est là où je suis embetée d'en voir qui le font, sur FB notamment.Laura Ingalls a écrit : C'est clair qu'on ne peut pas se revendiquer aspie, avec un autodiag, sans avoir vu de médecin, seulement avec 1 ou 2 tests en ligne.
Et encore moins joindre une assoc', défendre les autistes, etc. sans être officiellement diagnostiqué. .
Sans avoir lu toutes les pages du sujet, je me suis arrêtée sur cette phrase qui m'a perturbée.
D'abord dans mot revendiquer. Puis-je revendiquer quelque chose que je n'ai pas choisi d'être. Je ne suis ni fière, ni honteuse, d'avoir un rapport au Monde particulier... Ce mot revendiquer me déplaît.
Je ne comprends pas non plus pourquoi on refuserait à ceux qui ne sont pas autistes de s'engager dans des associations de défense. Est-ce qu'on ne doit défendre que ce que l'on est ? Mon épouse n'est pas autiste, cela veut dire qu'elle n'a pas le droit d'adhérer à une association pour me défendre ?
Je suis perplexe.
"Ils avaient créé leur propre soleil pour combattre la nuit ."
"Simplement, un jour, j'ai pris conscience que, en matière d'humanité, la laideur aussi pouvait être intérieure."
Ayerdhal
Autiste diagnostiquée.
"Simplement, un jour, j'ai pris conscience que, en matière d'humanité, la laideur aussi pouvait être intérieure."
Ayerdhal
Autiste diagnostiquée.