Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Non c'est moi qui ai pris l'initiative de prendre rdv chez un psychiatre, mais je crois que c'est plutôt moi qui vais y aller pour avoir les clés pour accepter et gérer la relation...
Nous n'avons pas lu de livres, et à vrai dire c'est moi qui me suis bcp renseignée sur le sujet, car lui part du principe que, dans la mesure où il a toujours très bien vécu comme ça jusqu'à présent, inutile d'en savoir plus. il est bien comme ça, et ça lui suffit.
honnêtement là, je suis un désemparée... j'ai beau lui expliquer que j'en souffre il dit qu'il ne fait pas à mal mais en attendant le résultat est là...
Ah, ça change pas mal de choses...
Si lui ne se sent pas plus concerné que ça, que la demande n'est pas de son initiative, et qu'il ne ressent pas le besoin d'une "vérification", ça va être compliqué...
À cet âge là, c'est difficile de le faire à la place de quelqu'un d'autre, cette démarche.
L'aide d'un psy pour votre relation est intéressant: il peut apporter un regard extérieur, dénué d'affectif, et t'aider à trouver des pistes pour dialoguer avec ton compagnon.
Mais si c'est pour un diagnostic, c'est à ton ami de faire la démarche, je pense.
Internet est une bonne source d'informations, indispensable dans certains cas, mais tu peux compléter par le "Guide complet du syndrome d'asperger" (ou plus ou moins), de Tony Attwood, qui n'est pas donné, mais qui est bien quand on découvre cet univers.
Quelqu'un ayant des traits autistiques, a parfois du mal à imaginer quelque chose que lui-même ne ressent pas, ce n'est pas évident.
je sais, quoiqu'il arrive le diagnostic officiel ne me semble pas forcément essentiel, dans la mesure où lui n'en ressent pas le besoin, mais c'est effectivement plus en "couple" ou moi seule que cela serait nécessaire.
Loup a écrit :Internet est une bonne source d'informations, indispensable dans certains cas, mais tu peux compléter par le "Guide complet du syndrome d'asperger" (ou plus ou moins), de Tony Attwood, qui n'est pas donné, mais qui est bien quand on découvre cet univers.
moi en fait je ne veux rien, je n'ai même pas réellement envie de faire le diagnostic, je suis sûre et certaine qu'il est asperger, donc un diagnostic serait presque inutile. ce que j'aimerais c'est comprendre un asperger, le comprendre lui, et réussir à ce que nous trouvions un mode de fonctionnement, un équilibre, une entente qui fasse qu'aucun des deux ne se sente pris en otage, ou délaissé.
mais là je suis à bout à vrai dire, nous avons eu une petite dispute en début de semaine au sujet d'une compétition de boxe qu'il avait ce we (la boxe prend bcp, bcp de temps dans sa vie) et depuis il fuit, il m'évite, il se renferme, me dit qu'il ne sait pas communiquer...donc je souffre en silence...et j'attends, j'attends, j'attends toujours...
Merci pour vos message.
je ne suis pas bilingue mais je devrais comprendre l'essentiel
thetania a écrit :
Après, je crois qu'il ne mesure pas à quel point ses comportements me font de la peine, et nous empechent d'avancer...
A 42 ans, par exemple, il a beau avoir eu des enfants, avoir été marié, il dit ne jamais avoir aimé quelqu'un ou alors avoir aimé "à sa façon" c'est à dire très modérément... Il n'a jamais eu de chagrin d'amour par exemple. ça me parait fou de ne jamais avoir été réellement amoureux à cet âge là, ou de ne jamais avoir souffert d'une rupture. Il dit qu'il se contente de ce qu'il a, que tant que ça marche bien, ça lui va...
C'est dur... dur de se projeter du coup, dur de libérer ses propres sentiments et de se laisser vivre.
J'ai le même à la maison
Si tu es une personne qui a besoin de manifestations d'affection tu vas te rendre très malheureuse avec cet homme. Désolée d'être si directe.
Par contre si tu es prête à renoncer à ça (les câlins et toutes les manifestations de tendresse), à vivre "à côté" de lui et non "avec" lui, tu peux t'en sortir. Il faut aussi accepter qu'il ne sera peut être jamais "amoureux" mais qu'il peut être "bien" avec toi ce qui est déjà un beau cadeau.
Il est nécessaire d'expliquer tout le temps quel est ton statut émotif et ce dont tu as besoin car il ne le comprend pas de lui-même. Donc ne pas souffrir en silence mais lui expliquer ce qui se passe pour toi.
Je ne voudrais pas blesser les aspie qui vont lire ces lignes et vont penser que je fais des remarques désobligeantes, car je le répète, la personnalité de chacun est aussi très importante. Tous les SA sont différents et peuvent se comporter de façon différente dans une relation amoureuse suivant la personne qui est en face.
Neuro pas du tout typique, diagnostiquée hqi, ne souhaite pas faire de diagnostic SA
tu n'es pas directe, j'ai pris conscience de ça, conscience que je ne pouvais pas le changer, et que de toute façon on ne doit pas changer les gens qu'on aime mais les aimer pour ce qu'ils sont. Donc soit j'accepte, soit je pars, et c'est justement où j'en suis aujourd'hui...
toi tu arrives à accepter l'idée que peut-être il ne "t'aimera" jamais? Je t'avoue avoir un peu de mal, mais comme je tiens énormément à lui je suis prête à accepter. SA ou pas, c'est l'homme le plus extraordinaire que j'ai jamais rencontré, et je dirais même que c'est certainement parce qu'il est aspie que je l'aime. Parce qu'il a cette naïveté que j'adore, cette façon de toujours voir le bien chez les gens, de toujours voir la vie du bon côté, cette façon si simple d'être heureux que j'aimerais avoir aussi. Parfois je me dis que le monde se porterait mieux si nous étions tous aspie!
Mais même si j'accepte l'idée qu'il ne m'aimera jamais passionnément, le quotidien pèse. Comme ses sentiments sont mesurés, je ne suis pas forcément une priorité, s'il ne me voit pas aujourd'hui il me verra demain, rien n'est grave, prévoir des vacances à l'avance relève de l'impossible, "dans 2 mois?? mais c'est dans super longtemps 2 mois!" , il fait les choses à fond, et quand il s'investit c'est au détriment du reste et donc de moi, quand on a une discussion sur tout ça, il ne dit rien, ne réagit pas, il semble spectateur, et finit par dire "bah je réagit pas, parce que tu m'as pas posé de question!". ça me rend dingue des fois j'avoue.
mais tu as raison, il faut que je lui dise mon mal être, mais il ne semble pas vraiment comprendre. Il ne sait pas se mettre à la place de quelqu'un d'autre.
Comment gères-tu toi? comment as-tu réussi à t'y retrouver?
thetania a écrit :
Mais même si j'accepte l'idée qu'il ne m'aimera jamais passionnément, le quotidien pèse. Comme ses sentiments sont mesurés, je ne suis pas forcément une priorité, s'il ne me voit pas aujourd'hui il me verra demain, rien n'est grave, prévoir des vacances à l'avance relève de l'impossible, "dans 2 mois?? mais c'est dans super longtemps 2 mois!" , il fait les choses à fond, et quand il s'investit c'est au détriment du reste et donc de moi, quand on a une discussion sur tout ça, il ne dit rien, ne réagit pas, il semble spectateur, et finit par dire "bah je réagit pas, parce que tu m'as pas posé de question!". ça me rend dingue des fois j'avoue.
C'est exactement ça que je vis.
Si tu n'es pas toi-même investie à fond dans ta propre vie avec tes propres centres d'intérêt, c'est ingérable car tu vas passer ton temps à attendre qu'il s'intéresse à toi. Ce qu'il ne sait pas faire.
Le problème c'est qu'on a tendance à nier ses propres besoins affectifs dans ce genre de situation. Tu le dis bien "je suis prête à accepter". Tout accepter n'avancera à rien. Au contraire, tu ne fais que nier tes besoins et tes envies, c'est une source de souffrance.
Je sais que je compte pour mon compagnon, il a su l'exprimer à sa façon.
Je lui dit beaucoup ce que je ressens et mes difficultés et ce que je veux qu'il fasse. Il y a des progrès, mais c'est très lent et ça n'ira jamais très loin.
Mon questionnement est le même que le tien : partir ou rester. C'est un choix très personnel et je ne peux pas t'aider pour ça.
Edit : il faut toujours mettre des questions dans tes discussions. En effet, il ne répond pas s'il n'y a pas de question.
Neuro pas du tout typique, diagnostiquée hqi, ne souhaite pas faire de diagnostic SA
Je suis en couple avec une femme qui vient d'être diagnostiquée Asperger. Nous avons 26 ans
Pour placer la situation, cela fait 6 mois que nous sommes ensemble, et avons un passé de 10 ans derrière nous. J'ai toujours été amoureux de cette jeune femme, de mes 16 ans à aujourd'hui. C’était ma meilleurs amie, ma confidente avant que se rajoute le coté compagne et maitresse.
Elle ne m'avait rien dit, jusqu'à il y a 8 mois, ou elle m'a avoué m'avoir toujours aimé. Le choc, je pensais qu'elle n'en avait rien à faire. Nous avons décidé de prendre notre temps pour poser les choses sérieusement, même si je suis dingue de cette fille.
Nous avions décidé de nous installer ensemble, nous parlions de projets d'avenir, (d'acheter un logement, avec le temps de nous marier et d'avoir un enfant si tout se passait bien).
Je l'ai toujours trouvé exceptionnelle, elle me fascine. Mais il y a quelques jours elle m'a annoncé qu'elle avait été diagnostiqué Asperger, qu'elle n'aurait pas d'enfants, qu'elle était désolée mais que c’était fini entre nous car je méritais mieux, quelqu'un de "normale". Ce qui m'a choqué c'est qu'elle soit désolé en premier lieu, je lui ai dit qu'elle n'avait pas à l'être. Ensuite, je lui ai expliqué qu'au fond, je l'ai toujours trouvé extraordinaire, et la seule chose qui a changé, c'est que les médecins ont donné un nom à son 'coté extraordinaire'.
J'adore sa capacité d'adaptation, ces facultés d'apprentissage, l’écouter me parler de ce qui l'a passionne, j'adore apprendre alors je bois ses paroles, elle est douce et gentille. Pour moi, ça ne change rien, car c'est elle qui m'a plu et dont je suis tombé amoureux, alors oui elle a des difficultés à mettre des mots sur ces sentiments, elle a ses angoisses, que j'essaye de comprendre, et de soulager, de les minimiser, pas toujours évident. La plus grosse angoisse a été quand on a parlé de rencontrer mes parents mais je vais y revenir.
A la suite de son diagnostic, elle m'a dit qu'une asperger n'avait pas de relation amoureuse, qu'elle ne pouvait pas être en couple. Alors que ça fonctionnait avant que l'on nomme sa différence. J'avoue être tombé de haut, j'ai essayé de lui faire comprendre que ça ne changeait rien, que tout ce qui fait sa personne, a fait que je tombe amoureux d'elle et que je veuille faire ma vie avec elle, je le désire plus que tout. Elle m'a répondu que c’était une "sorte d'autiste" et que l'on ne faisait pas sa vie avec une "autiste". Elle m'a dit qu'elle m'aimera toujours mais qu'elle ne voulait plus être avec moi, plus de tout ça...
Je pense qu'elle est perdue, qui ne le serait pas. Moi, quand je la regarde, je suis juste en admiration devant elle, ce qu'elle a accompli, réussi, la personne qu'elle est. Si elle n'avait pas eu ces différences, je ne serai peut être pas tombé amoureux d'elle qui sait? Nous nous sommes parlé longtemps, elle a des phrases où elle parle du futur, un futur avec moi, et d'autre ou elle se braque, comme par exemple, pour la présentation de mes parents, elle m'a dit "qu'on ne présente pas une "aspi" à ses parents" et que de toute manière ça servirait à rien car on ne peut pas fonder une vie avec une "aspi".
Je comprends qu'elle soit perdue, qu'elle ne sache pas quoi faire, ni comment gérer la nouvelle et la situation.
Je n'ai pas l'intention de fuir. Une vie de couple est faite d’épreuves, de haut et de bas, de moment de joie et de peine, ça rapproche, ça soude, ça renforce. C'est la femme de ma vie, j'en suis sur, nous avons déjà une grande complicité, presque fusionnelle et nos différences nous rapprochent. Je me battrai pour notre histoire mais je ne veux pas la brusquer, etre attentionné pour lui montrer que tout est pareil.
Voilà, il est un peu tard, j'espère avoir résumé de manière correcte, la situation. Désolé d'avoir fait si long.
Merci de votre réponse.
Elle a trouvé ces informations dans des livres sur l'autisme. Pour les enfants, elle m'a répondu que du fait que c'était génétique ce n'était pas une bonne idée. (Même si je serai fier d'une enfant comme elle, je préfère ne rien dire pour éviter de l'angoisser.)
Il peut être difficile pour certaines personnes de se trouver un(e) partenaire, dû aux difficultés sociales entre autres, mais c'est loin d'être un empêchement absolu. Ce qui m'apparaît particulier ici c'est le fait qu'elle soit déjà avec quelqu'un et qu'elle semble prendre une décision non pas par rapport à elle, sa vie, sa situation, ni par rapport à vous deux, mais par rapport à une idée qui vient de l'extérieur (de je ne sais quelle lecture en fait, car je n'ai jamais lu de tels propos dans les nombreuses lectures que j'ai pu faire).
L'avis d'une psychologue spécialisée : La vie en couple avec un autiste
Spécialiste de l’autisme et du syndrome d’Asperger, la psychologue Isabelle Hénault nous le confirme : oui, c’est possible de vivre en couple même lorsqu’on est autiste ou Asperger. Dans certains cas, les deux partenaires souffrent d’un ou de plusieurs traits du spectre de l’autisme tandis que dans la majorité des cas, un seul des partenaires en est atteint. [...]
Isabelle Hénault souligne que lorsqu’ils sont en couple, les autistes sont très fidèles et que la durée de leurs couples est en moyenne plus longue que dans l’ensemble de la population.
Source : http://pilule.telequebec.tv/occurrence.aspx?id=1201
Je ne sais pas si ça peut aider... ou permettre de relativiser et éventuellement de se recentrer en elle-même pour voir ce qu'elle souhaite, elle, et ce que vous souhaitez tous les deux.