[Doc] À ciel ouvert (Marianne Otero)
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
Ce serait intéressant de savoir comment l'intérêt pour la "folie" manifesté par la réalisatrice se combine avec le fait de traiter les autistes de "golems" et d'ordinateurs.
Melman est considéré comme un pestiféré en Bretagne, suite à l'interview dans "Le Télégramme". On nous fait comprendre qu'il est sénile ou qu'il est "Melman" avec un haussement d'épaule.
Je serais curieux de savoir comment çà se traduit dans un haut lieu de l’intelligentsia.
J'ai vu deux fois le film, je ne me suis pas ennuyé : en plus, quand on le "lit" avec des lunettes critiques, il est encore plus intéressant. Des extraits du livre bientôt, avec confrontations avec les documents du Courtil.
Melman est considéré comme un pestiféré en Bretagne, suite à l'interview dans "Le Télégramme". On nous fait comprendre qu'il est sénile ou qu'il est "Melman" avec un haussement d'épaule.
Je serais curieux de savoir comment çà se traduit dans un haut lieu de l’intelligentsia.
J'ai vu deux fois le film, je ne me suis pas ennuyé : en plus, quand on le "lit" avec des lunettes critiques, il est encore plus intéressant. Des extraits du livre bientôt, avec confrontations avec les documents du Courtil.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
-
- Passionné
- Messages : 405
- Enregistré le : dimanche 23 septembre 2012 à 19:27
- Localisation : Paris 14, France
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
Ce qui m'étonne encore plus de la part des organisateurs de cette projection, c'est que Melman est quand même notoirement réac sur certains sujets, et quand j'écris ça il suffit vraiment d'une petite recherche Google pour s'en convaincre.
Aussi tard que 2007, il pouvait encore écrire, par exemple : "L’homosexualité féminine est régulièrement liée à une déception à l’égard du père, éventuellement généralisée à l’ordre phallique : voilà le fons et origo."
Et on peut trouver plein d'autres passages du même acabit.
Entre ça et ses propos récents sur les autistes, tellement rétrogrades et archaïques qu'ils ont dû être désavoués par des collègues, on ne peut pas dire que c'était le meilleur exemple de psychanalyste qu'ils pouvaient dégoter
(Source de la citation : http://www.cairn.info/revue-la-revue-la ... age-40.htm )
Aussi tard que 2007, il pouvait encore écrire, par exemple : "L’homosexualité féminine est régulièrement liée à une déception à l’égard du père, éventuellement généralisée à l’ordre phallique : voilà le fons et origo."
Et on peut trouver plein d'autres passages du même acabit.
Entre ça et ses propos récents sur les autistes, tellement rétrogrades et archaïques qu'ils ont dû être désavoués par des collègues, on ne peut pas dire que c'était le meilleur exemple de psychanalyste qu'ils pouvaient dégoter
(Source de la citation : http://www.cairn.info/revue-la-revue-la ... age-40.htm )
-
- Modérateur
- Messages : 41265
- Enregistré le : jeudi 15 novembre 2012 à 0:13
- Localisation : Nord-44
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
Ah quand même !Anty28 a écrit :Aussi tard que 2007, il pouvait encore écrire, par exemple : "L’homosexualité féminine est régulièrement liée à une déception à l’égard du père, éventuellement généralisée à l’ordre phallique : voilà le fons et origo."
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
-
- Prolifique
- Messages : 3896
- Enregistré le : mercredi 6 juillet 2011 à 19:48
- Localisation : br
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
ouais, et avec ça, ils se revendiquent "humanistes". j'hésite entre le dégout de dévoyer ce mot magnifique, et rire à cause de l'autodérision dont ils font, là, preuve.Tugdual a écrit :Ah quand même !Anty28 a écrit :Aussi tard que 2007, il pouvait encore écrire, par exemple : "L’homosexualité féminine est régulièrement liée à une déception à l’égard du père, éventuellement généralisée à l’ordre phallique : voilà le fons et origo."
ps : fons et origo, latin : la source et l'origine
TSA
-
- Régulier
- Messages : 38
- Enregistré le : dimanche 9 février 2014 à 0:09
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
Il ne faut surtout pas hésiter à aller voir le film, comme le souligne Jean on ne s'ennuie pas. Peut-être que leur dire seulement lors du débat que les gens qui connaissent l'autisme pour le vivre au quotidien ne sont pas dupes! Ne pas les attaquer avec animosité, sinon ils se comporteront en victimes et gagneront... Ils sont complètement en dehors de la réalité et finissent par vivre comme une secte...
Amicalement
Amicalement
-
- Passionné
- Messages : 405
- Enregistré le : dimanche 23 septembre 2012 à 19:27
- Localisation : Paris 14, France
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
Je veux bien le croirecorinneduval a écrit : Ne pas les attaquer avec animosité, sinon ils se comporteront en victimes et gagneront... Ils sont complètement en dehors de la réalité et finissent par vivre comme une secte...
C'est pourquoi je comptais m'adresser au public et à la réalisatrice plutôt qu'aux psyks directement. Mais je vais d'abord voir s'il y a d'autres réactions avant moi, quand même.
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
Un fichier reprenant les différents messages de Corinne sur son blog et le compte-rendu d'Isabelle Resplendino (6 pages).
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
En lisant le livre d'entretiens sur le Courtil réalisé par Marianna Otero et Marie Brémond, certaines questions esquivées dans le film apparaissent bien - et d'autres sont camouflées, comme la relation avec les parents.
Je n'ai pas le temps pour l’instant de faire des citations.
A de multiples reprises, les intervenants insistent sur le fait que le travail avec les enfants n'a pas d'objectif éducatif ni pédagogique. Ils veulent que la folie s'exprime. Pourquoi faire ? En tout cas pas pour les amener à l'autonomie et à la liberté à l'âge adulte. La scolarisation est retardée, partielle (voir l'article des "Mots qui grattent" et le témoignage de Corinne). La chance est de profiter du système d'éducation spécialisée belge (payé par l'Etat Belge - Wallonie)
Le Courtil avait au départ une seule équipe avec cette pratique, qui a été étendue et concernerait désormais une centaine d'enfants - chaque équipe étant autonome dans son fonctionnement. Mais Le courtil a ensuite développé une unité Jeunes Adultes : la ségrégation pendant l'enfance trouve son débouché dans un dispositif ségrégué - à part de la société - à l'âge adulte.
Ce qui est effrayant, c'est que des jeunes sont maintenus au Courtil en amendement Creton (maintien dans une institution pour enfants faute de place dans une institution pour adultes) pendant une dizaine d'années. Cela devrait signer l'arrêt de mort d'une institution aussi inadaptée.
Dans le livre, ils se défendent d'avoir un taux d'encadrement important, puisque que dans certaines activités (atelier semblant, je crois), il y aurait deux intervenants pour un enfant (on en compte pourtant 3). Ils disent avoir un taux de 0,7 emploi par enfant, comme dans un ITEP.
Dans ce taux, ils ne comptent pas le défilé incessant de stagiaires, envoyés par tous les profs lacaniens de la sphère francophone. Cela compense apparemment l'usure des éducateurs, qui ne restent pas, et permet de raffermie la foi des adeptes plus anciens, gratifiés par l'admiration de ces nouvelles têtes.
La référence au taux d'encadrement des ITEP est significative. Les MDPH semblent orienter des enfants qui auraient le profil pour ce type d'établissement. En cela, elles ne respectent pas la législation française, qui implique une prise en charge pluridisciplinaire adaptée au handicap autistique (art. L246-1 du code de l'action sociale et des familles). Et une circulaire interministérielle indique que les ITEP ne sont pas adaptés aux enfants autistes : cela peut les conduire à reproduire par imitation des comportements inadaptés : on l'a vu dans le cas de Césaire.
Après avoir fait référence à Bettelhiem comme source d'inspiration dans le livre, les responsables du Courtil se gargarisent de ne pas rejeter la faute sur les parents et d'avoir des relations suivies avec eux, de collaborer. Ce n'est pas le cas : ils parlent maintenant de réanimer une journée "portes ouvertes" curieusement oubliée.
Marianna Otero fait état du plaisir manifesté par les parents en ayant vu le film en avant première. Pas étonnant, cela leur permettait pour la première fois de voir où vivaient leur enfant et d'avoir une petite idée des activités.
Sur le fond, un document interne au Courtil montre que la condition pour que l'enfant soit gardé, c'est que les parents acceptent de se soumettre à des entretiens sur eux-mêmes - pas pour collaborer sur la prise en charge de l'enfant.
Par ailleurs, le livre montre que si la situation apparaît apaisée, c'est parce que :
- les responsables sélectionnent les enfants qui pourront vivre en internat d'après eux;
- on les amène à l'HP en cas d'agitation;
- les psychotropes sont très utilisés.
Je n'ai pas le temps pour l’instant de faire des citations.
A de multiples reprises, les intervenants insistent sur le fait que le travail avec les enfants n'a pas d'objectif éducatif ni pédagogique. Ils veulent que la folie s'exprime. Pourquoi faire ? En tout cas pas pour les amener à l'autonomie et à la liberté à l'âge adulte. La scolarisation est retardée, partielle (voir l'article des "Mots qui grattent" et le témoignage de Corinne). La chance est de profiter du système d'éducation spécialisée belge (payé par l'Etat Belge - Wallonie)
Le Courtil avait au départ une seule équipe avec cette pratique, qui a été étendue et concernerait désormais une centaine d'enfants - chaque équipe étant autonome dans son fonctionnement. Mais Le courtil a ensuite développé une unité Jeunes Adultes : la ségrégation pendant l'enfance trouve son débouché dans un dispositif ségrégué - à part de la société - à l'âge adulte.
Ce qui est effrayant, c'est que des jeunes sont maintenus au Courtil en amendement Creton (maintien dans une institution pour enfants faute de place dans une institution pour adultes) pendant une dizaine d'années. Cela devrait signer l'arrêt de mort d'une institution aussi inadaptée.
Dans le livre, ils se défendent d'avoir un taux d'encadrement important, puisque que dans certaines activités (atelier semblant, je crois), il y aurait deux intervenants pour un enfant (on en compte pourtant 3). Ils disent avoir un taux de 0,7 emploi par enfant, comme dans un ITEP.
Dans ce taux, ils ne comptent pas le défilé incessant de stagiaires, envoyés par tous les profs lacaniens de la sphère francophone. Cela compense apparemment l'usure des éducateurs, qui ne restent pas, et permet de raffermie la foi des adeptes plus anciens, gratifiés par l'admiration de ces nouvelles têtes.
La référence au taux d'encadrement des ITEP est significative. Les MDPH semblent orienter des enfants qui auraient le profil pour ce type d'établissement. En cela, elles ne respectent pas la législation française, qui implique une prise en charge pluridisciplinaire adaptée au handicap autistique (art. L246-1 du code de l'action sociale et des familles). Et une circulaire interministérielle indique que les ITEP ne sont pas adaptés aux enfants autistes : cela peut les conduire à reproduire par imitation des comportements inadaptés : on l'a vu dans le cas de Césaire.
Après avoir fait référence à Bettelhiem comme source d'inspiration dans le livre, les responsables du Courtil se gargarisent de ne pas rejeter la faute sur les parents et d'avoir des relations suivies avec eux, de collaborer. Ce n'est pas le cas : ils parlent maintenant de réanimer une journée "portes ouvertes" curieusement oubliée.
Marianna Otero fait état du plaisir manifesté par les parents en ayant vu le film en avant première. Pas étonnant, cela leur permettait pour la première fois de voir où vivaient leur enfant et d'avoir une petite idée des activités.
Sur le fond, un document interne au Courtil montre que la condition pour que l'enfant soit gardé, c'est que les parents acceptent de se soumettre à des entretiens sur eux-mêmes - pas pour collaborer sur la prise en charge de l'enfant.
Par ailleurs, le livre montre que si la situation apparaît apaisée, c'est parce que :
- les responsables sélectionnent les enfants qui pourront vivre en internat d'après eux;
- on les amène à l'HP en cas d'agitation;
- les psychotropes sont très utilisés.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
quelques documents du Courtil
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
-
- Prolifique
- Messages : 767
- Enregistré le : jeudi 6 mars 2008 à 15:20
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
Un résumé du fonctionnement du coutil d'après le livre d'entretiens Mariana _intervenants :
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
-
- Passionné
- Messages : 405
- Enregistré le : dimanche 23 septembre 2012 à 19:27
- Localisation : Paris 14, France
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
Merci pour les documents. C'est quand même dingue ces arguments d'autorité, à les lire on croirait vraiment que la psychologie n'a pas évolué depuis Freud et Lacan
-
- Régulier
- Messages : 38
- Enregistré le : dimanche 9 février 2014 à 0:09
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
Ils refusent tout changement, ils fonctionnent comme une secte!!!
-
- Prolifique
- Messages : 767
- Enregistré le : jeudi 6 mars 2008 à 15:20
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
Jean, c'est là que tu as trouvé les documents?
http://www.courtil.be/feuillets/archives.html
ils disent qu'ils n'y a pas de règlement et ne disent jamais non.
Ne jamais donner une réponse nette, mais faire patienter, d'abord dire qu'on va s'en référer au directeur, puis si l'enfant insiste, le directeur qui volontairement répond à côté de la demande, c'est très déstabilisant pour des enfants, NAT ou NT d'ailleurs.
Que font-t-ils quand soudain un enfant veut aller promener seul au bord du canal? ils sont bien obligés de dire non.
http://www.courtil.be/feuillets/archives.html
ils disent qu'ils n'y a pas de règlement et ne disent jamais non.
Ne jamais donner une réponse nette, mais faire patienter, d'abord dire qu'on va s'en référer au directeur, puis si l'enfant insiste, le directeur qui volontairement répond à côté de la demande, c'est très déstabilisant pour des enfants, NAT ou NT d'ailleurs.
Que font-t-ils quand soudain un enfant veut aller promener seul au bord du canal? ils sont bien obligés de dire non.
-
- Intarissable
- Messages : 11097
- Enregistré le : vendredi 21 octobre 2005 à 11:05
- Localisation : Plougastel-Daoulas
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
Comment les reléguer au placard définitivement ces vieux croûtons malfaisants et nuisibles????.!
Ca me rend dingue qu'ils puissent encore avoir des tribunes.!!!!
Ca me rend dingue qu'ils puissent encore avoir des tribunes.!!!!
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
-
- Passionné
- Messages : 405
- Enregistré le : dimanche 23 septembre 2012 à 19:27
- Localisation : Paris 14, France
Re: "A ciel ouvert" - Marianne Otero
Bon, j'étais à l'heure devant le cinéma tout à l'heure, mais quand j'ai vu la "foule" devant, c'est ma timidité maladive naturelle qui l'emporté (euheu...)
Bon, vu les regards des uns et des autres, ça avait l'air de tourner en circuit fermé, et j'avais peur de me retrouver tel une porcelaine dans un magasin d'éléphants (comme le dit la formule).
Et puis je me suis dit aussi qu'au lieu de leur donner de l'argent, j'avais peut-être des choses plus intéressantes à faire...
Bon, vu les regards des uns et des autres, ça avait l'air de tourner en circuit fermé, et j'avais peur de me retrouver tel une porcelaine dans un magasin d'éléphants (comme le dit la formule).
Et puis je me suis dit aussi qu'au lieu de leur donner de l'argent, j'avais peut-être des choses plus intéressantes à faire...