Place à la "conférence régionale" pour une santé participative
Publié le vendredi 21 février 2014 - Corse Matin
Au service de l’échange entre décideurs, professionnels et usagers, l’outil a mis en exergue sa véritable mission, hier, à l’occasion d’un grand débat à Corte. Bien des perspectives y ont été entrevues
C'est un outil dont on doit se servir spécifiquement à l'échelle de la Corse pour évoquer nos problèmes sanitaires dus à l'insularité et qui ne sont pas encore reconnus par l'État, notamment en termes de finances et d'organisation. », explique Josette Risterucci, présidente de la Conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA). À la tribune de l'amphithéâtre Ribellu, elle a répondu aux questions des participants à ce premier débat public de la CRSA sur le thème « santé insularité ». Jean-Jacques Coiplet, directeur de l'Agence régionale de santé (ARS), Jean Arrighi, directeur de l'Observatoire régional de la santé, et de Jean-Paul Auray, professeur d'économie de la santé, y ont également participé.
Une réunion consultative, en somme, mise en place à la demande des conférences nationales de la santé et du ministère. L'objectif ? Rapprocher les décisions publiques des citoyens, dans un souci de transparence, pour permettre aux usagers et aux professionnels de la santé de participer à une réflexion autour du thème de la santé. Et c'est peu dire que le débat a déchaîné les passions. La thématique de l'insularité - à travers la continuité territoriale sanitaire - a été rapidement escamotée lors des échanges pour avancer vers d'autres problématiques, à l'instar de la prise en charge de l'autisme et des handicaps, de la progression de la précarité et ses effets sur la santé, ou encore du vieillissement de la population.
Les participations ont été nombreuses et chacun y est allé de sa touche personnelle pour proposer des solutions aux problèmes rencontrés sur le terrain.
« Une région pilote »
Au sujet de l'insularité, Lætitia Cucchi, présidente de l'association Inseme - dont le cheval de bataille est le soutien aux familles vivant en Corse et devant se rendre sur le Continent pour raison médicale - s'est exprimée : « L'insularité est un handicap qui pèse sur chaque famille en Corse lorsque l'on parle de santé. Nous n'incitons pas les gens à se soigner hors de l'île, mais quand cela est nécessaire ça ne doit pas être si cher et si compliqué. Les gens préféreraient se soigner chez eux, mais beaucoup partent sur le Continent car les soins dont ils ont besoin n'existent pas ici. Cela représente 18 000 déplacements par an. C'est pourquoi il est important d'aider les familles, notamment pour faire face aux frais que cela engendre ».
Pour sa part, Patrick Maurel expliquait que « le coût total de la santé en Corse dépasse le milliard d'euros par an. Mais l'enveloppe destinée à la prévention est chiffrée à 2.40 euros par an et par personne, c'est dérisoire ». Et le président de la Caisse primaire d'assurance-maladie de Corse-du-Sud de poursuivre : « Aujourd'hui il est important de régler les problèmes en amont. C'est pourquoi je propose de faire de la Corse une région pilote en matière de prévention »,sans occulter le curatif pour autant.
C'est dire si les propositions ont pullulé et si tous les points ont été abordés par la salle. Les participants semblaient bien conscients de l'ampleur du chemin à parcourir.
Développer l'intelligence collective
Jean-Jacques Coiplet a notamment insisté sur l'importance d'amplifier « l'intelligence collective » et de réfléchir pour innover au niveau de l'offre en matière de santé, « avec de nouvelles méthodes comme la télé santé ». Sans occulter la nécessité d'anticiper sur les problématiques à venir, a fortiori l'adaptation au vieillissement et la prise en charge des personnes en perte d'autonomie car, à l'horizon 2040, le tiers de la population insulaire aura plus de 65 ans.
Josette Risterucci a, pour sa part, évoqué les travaux à poursuivre sur la santé des jeunes. « Il y a de nombreuses préoccupations sur les conduites addictives et les dérives comportementales de la jeunesse. C'est pour cela qu'il y a un besoin de créer une liaison avec les établissements scolaires dès le plus jeune âge ».
Vaste chantier donc, pour l'organisme consultatif et l'ARS qui concourent à la politique régionale de la santé.
Durant trois heures d'échanges vifs où chacun s'est nourri des expériences des autres - exprimées parfois avec émotion - le mot « coopération », employé à maintes reprises par les participants témoignait de la prégnance d'un souci de concertation dans l'appréhension de l'action publique en matière de santé. C'est dire si les débats sont également nécessaires pour soigner les maux.
Où est le scandale ? C'est que dans cette conférence "participative", le Directeur de l'ARS a benoitement expliqué que grâce à l’attribution de la gestion du CRA Corse aux PEP (pupilles de l'enseignement public), le CRA mettrait en valeur la psychanalyse en Corse ! Et cela juste après que Carlotti ait rappelé à l'ordre les ARS sur les lenteurs de mise en œuvre du plan autisme ...
Scandale à la "conférence régionale" ARS en Corse
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Scandale à la "conférence régionale" ARS en Corse
Modifié en dernier par Tugdual le jeudi 27 février 2014 à 16:12, modifié 1 fois.
Raison : Correction du titre : "Sacandale" devient "Scandale".
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Re: Sacandale à la "conférence régionale" ARS en Corse
J'espère que les corses vont réagir de manière efficace comme ils en ont l'habitude. Je serais corse je prendrais cette annonce du directeur de l'ARS comme une insulte.
"Ne le secouez pas, cet homme est plein de larmes." Charles Dickens.
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Re: Sacandale à la "conférence régionale" ARS en Corse
La colère d'Espoir autisme corse après les propos de Jean-Jacques Coiplet
Rédigé par Lydie Colonna le Lundi 24 Février 2014 à 22:03 | Modifié le Mardi 25 Février 2014 - 00:07
Les parents et les personnes engagées dans le combat pour la prise en charge de l'autisme sont en colère contre Jean-Jacques Coiplet, directeur de l'ARS.
La colère d'Espoir autisme corse après les propos de Jean-Jacques Coiplet
Nonce Giacomoni, fondateur de l’association espoir autisme corse, ne décolère pas.
Lors du débat public organisé par la CRSA (Conférence Régionale sur la Santé et l’Autonomie) sur le thème « santé et insularité », plusieurs sujets sont abordés sur le mode questions/ réponses. La maman d’un enfant autiste est donc intervenue, alertant ses interlocuteurs sur ses difficultés de parent à gérer un enfant autiste, exprimant son sentiment d’être abandonnée face à tous ces problèmes. Submergée par ses émotions elle n’a pu terminer son propos et a alors passé la parole à Nonce Giacomoni.
Ce dernier en a profité pour rappeler quelques chiffres concernant les subventions allouées à l’autisme dans différentes régions de France. La Corse qui compte environ 314 500 habitants reçoit une subvention de 1 700 000 euros, la Réunion avec 800 000 habitans (soit plus du double) est subventionnée pour 8 400 000 euros soit 4 fois plus…
Le directeur de l’ARS (Agence Régionale de la Santé), Jean Jacques Coiplet, a répondu à cette intervention en disant qu’ « il faut laisser le libre choix aux familles de soigner par la psychanalyse ou par une autre méthode ».
Cette réponse qui sous entend que l’Etat, en Corse, va donc continuer à financer la psychanalyse. Une phrase qui met Nonce Giacomoni et tous les parents d’enfants autistes, hors d'eux D’autant que Marie -Arlette Carlotti, déléguée auprès du ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, a fortement préconisé l’application des nouvelles méthodes que sont les méthodes comportementalistes et les méthodes développementales, ayant fait leur preuve dans d’autres pays notamment aux Etats-Unis.
Il semblerait que des réponses concrètes doivent être apportées dans un second temps à toutes les problématiques énoncées. Souhaitons que concernant l’autisme, les parents et associations trouveront plus de satisfaction.
Rédigé par Lydie Colonna le Lundi 24 Février 2014 à 22:03 | Modifié le Mardi 25 Février 2014 - 00:07
Les parents et les personnes engagées dans le combat pour la prise en charge de l'autisme sont en colère contre Jean-Jacques Coiplet, directeur de l'ARS.
La colère d'Espoir autisme corse après les propos de Jean-Jacques Coiplet
Nonce Giacomoni, fondateur de l’association espoir autisme corse, ne décolère pas.
Lors du débat public organisé par la CRSA (Conférence Régionale sur la Santé et l’Autonomie) sur le thème « santé et insularité », plusieurs sujets sont abordés sur le mode questions/ réponses. La maman d’un enfant autiste est donc intervenue, alertant ses interlocuteurs sur ses difficultés de parent à gérer un enfant autiste, exprimant son sentiment d’être abandonnée face à tous ces problèmes. Submergée par ses émotions elle n’a pu terminer son propos et a alors passé la parole à Nonce Giacomoni.
Ce dernier en a profité pour rappeler quelques chiffres concernant les subventions allouées à l’autisme dans différentes régions de France. La Corse qui compte environ 314 500 habitants reçoit une subvention de 1 700 000 euros, la Réunion avec 800 000 habitans (soit plus du double) est subventionnée pour 8 400 000 euros soit 4 fois plus…
Le directeur de l’ARS (Agence Régionale de la Santé), Jean Jacques Coiplet, a répondu à cette intervention en disant qu’ « il faut laisser le libre choix aux familles de soigner par la psychanalyse ou par une autre méthode ».
Cette réponse qui sous entend que l’Etat, en Corse, va donc continuer à financer la psychanalyse. Une phrase qui met Nonce Giacomoni et tous les parents d’enfants autistes, hors d'eux D’autant que Marie -Arlette Carlotti, déléguée auprès du ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, a fortement préconisé l’application des nouvelles méthodes que sont les méthodes comportementalistes et les méthodes développementales, ayant fait leur preuve dans d’autres pays notamment aux Etats-Unis.
Il semblerait que des réponses concrètes doivent être apportées dans un second temps à toutes les problématiques énoncées. Souhaitons que concernant l’autisme, les parents et associations trouveront plus de satisfaction.
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Re: Sacandale à la "conférence régionale" ARS en Corse
Jean-Jacques Coiplet chez Marie-Arlette Carlotti : Malentendu levé
Rédigé par Marilyne SANTI le Mercredi 26 Février 2014 à 23:31 | Modifié le Jeudi 27 Février 2014 - 00:58
A la suite des propos de Jean-Jacques Coiplet directeur général de l’ARS en Corse, lors du premier débat santé du 20 février à Corte, et à l’appel des associations concernées par l'autisme en Corse, Arlette Carlotti ministre déléguée, en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion a rencontré mardi le directeur de l’ARS. Un communiqué a rapidement fait suite à cette entrevue.
"Un tour de France de l'autisme"
"La discussion a permis de lever tout malentendu : l’Agence Régionale de Santé de Corse, à travers son directeur et ses équipes, est pleinement mobilisée pour la mise en œuvre du 3ème plan autisme, dans le strict respect de ses orientations basées sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) et de l'agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM) souligne la ministre déléguée, confirmant qu’un courrier à l’ensemble des directeurs généraux d’ARS avait été envoyé, leur annonçant « un tour de France de l’autisme » : le cabinet de la Ministre se rendra dans chaque région pour faire un point d’avancement du plan avec l’ensemble des acteurs de la prise en charge de l’autisme et des familles.
L’une des premières étapes se fera en Corse. Jean-Jacques Coiplet et ses équipes inviteront à ce moment-là les associations, les gestionnaires d’établissements, le recteur, les MDPH, la collectivité territoriale de Corse et les conseils généraux, afin de faire un état des lieux de la prise en charge sur l’île et du déploiement du plan.
Tout était parti lors du débat "Santé et Insularité" organisé récemment à Corte.
Voici les propos qui ont présidé à la polémique.
Premières questions sur l'autisme en Corse : De flagrantes inégalités
Le débat sur l'autisme a été lancé par Mme Casanova maman d’un enfant autiste. Elle a pris la parole avec la voix chargée d’émotion, Nonce Giacomoni président d’espoir Autisme corse, prenant rapidement le relais.
"Je viens parler du 1% des familles qui sont touchées par l’autisme. L’autisme en Corse est une catastrophe au niveau du développement. Nous ne sommes pas entendus, c’est un combat permanent avec le RDPH, nous n’arrivons pas à tout faire ensemble. Nous ne pouvons pas dire que nos enfants sont maltraités, mais ignorés. Les établissements qui les encadre et qui sont chargés de les recevoir n’ont pas du tout de formation. Les adultes eux sont à la maison. Les parents sont abandonnés….Je voudrais aussi savoir pourquoi se sont les CAMS, qui n’ont aucune validité et qui n’écoute pas les recommandations qui sont chargés de faire les programmes ? Les enfants sont soit en garderie, soit à la maison à la charge des parents…Je vais passer la parole à Nonce….
Nonce Giacomoni, président de la commission spécialisée d’offre de soins de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA) lui succède pour relever des inégaliéts. "En ce qui concerne l’autisme, le plan autisme 3 prévoit 1 700 000 euros pour la Corse pour 320 000 habitants, Mayotte 200 000 habitants 1 900 000 euros, Réunion 8 400 000 euros, Guyane 175 000 habitants 4 000 000 euros. Quant au médico social nous sommes très loin de l’offre possible de soins. Aujourd’hui les familles en sont réduites à trouver elles même les solutions pour prendre en charge leurs enfants autistes, dyslexiques ou ayant des pathologies qu’on a qualifié de psychologiques et psychiatriques. La France a le plus fort taux de psychologue de toute l’Europe, alors au lieu d’avoir des intervenants sur le psy, on pourrait aussi avoir des intervenants directs, qui feraient un travail direct, et les familles en ont besoin. Si nous n’étions pas une île certaines associations n’existeraient pas, et pourtant nous avons un taux de pondération de 1 point en plus. La Guyane, la Guadeloupe ont 15 points en plus pour l’hospitalisation et les soins."
Jean-Jacques Coiplet : "Beaucoup de choses à mettre en place"
Réponse du directeur de l'ARS, Jean-Jacques Coiplet : "Sur l’autisme il y a beaucoup de travail et de réflexion à apporter, la situation est on le sait difficile. J’ai donné l’engagement vis-à-vis de l’Etat et de l’ARS d’être à vos cotés, à coté des familles, à coté de celles et de ceux qui sont confrontés quotidiennement à ce problème et y apporter des réponses. Nous en avons déjà apporté mais il y en a encore beaucoup par rapport à la création de services de soins à domicile, du centre de ressource autisme (CRA). Je vous rappelle tout de même que ce dernier est dans une dynamique de partenariat que la convention constitutive du CRA est une convention partenariale, et je rappelle l’intérêt de travailler ensemble sur ce sujet. Nous avons la perspective de création de maisons d’accueil pour les adultes, de conforter encore d’autres services de soins à domicile. J’entends que nous avons encore beaucoup de choses à mettre en place, mais il faut vraiment que vous soyez certains les uns et les autres que l’ARS, comme l’ensemble des autres services de l’Etat, collectifs et territorial,va essayer effectivement de répondre le plus possible à ces besoins. Sur le champ du handicap et des adultes nous avons apporté des réponses et nous continuerons à en apporter."
Jean-Christophe Pietri parent d'enfant autiste et auteur du livre "Qu'on t-ils fait de Florian?"
La France a été condamnée par l’union européenne en 2003 pour non prise en charge des enfants autistes (http://www.autismeurope.org/files/files ... l-2012.pdf page 15). Mardi, Arlette Carlotti ministre déléguée, en charge des personnes handicapées a déclarée publiquement que la totalité des directeurs d’ARS en France n’appliquait pas du tout les directives de la haute autorité de santé sur le problème. Ma question va être courte : seriez-vous prêt à ce que nous discutions du problème des enfants différents et que nous abordions le sujet d’une façon totalement différente par rapport à ce qui se fait actuellement et en restant bien sur dans le cadre de la loi ? Ce qui est proposé aujourd’hui par vos services ne pourra pas marcher et ne marchera pas. Il faut faire autrement et mon intervention et ma question ne son pas polémiques, mais se veulent constructives."
"Ne pas opposer approches psychanalytiques et comportementalistes"
Nouvelle intervention du directeur de l'ARS : "Concernant l’autisme, oui je suis d’accord, nous en avons parlé avec la CTC, mais également avec le recteur, pour travailler avec les associations et peut-être trouver d’autres modalités de travail. Les réponses qui sont aujourd’hui apportées pour certaines doivent être développées et pour d’autres maintenues. Je ne crois pas qu’il faille fondamentalement opposer les approches psychanalytiques et comportementalistes, mais en tout cas il faut permettre de laisser, à chaque fois, la possibilité d’avoir des réponses adaptées à aux besoins sans opposer aucune méthode. Je suis en effet prêt à travailler avec la CTC, avec le rectorat, avec tous les professionnels et avec les associations sur la prise en charge des enfants autistes."
Rédigé par Marilyne SANTI le Mercredi 26 Février 2014 à 23:31 | Modifié le Jeudi 27 Février 2014 - 00:58
A la suite des propos de Jean-Jacques Coiplet directeur général de l’ARS en Corse, lors du premier débat santé du 20 février à Corte, et à l’appel des associations concernées par l'autisme en Corse, Arlette Carlotti ministre déléguée, en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion a rencontré mardi le directeur de l’ARS. Un communiqué a rapidement fait suite à cette entrevue.
"Un tour de France de l'autisme"
"La discussion a permis de lever tout malentendu : l’Agence Régionale de Santé de Corse, à travers son directeur et ses équipes, est pleinement mobilisée pour la mise en œuvre du 3ème plan autisme, dans le strict respect de ses orientations basées sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) et de l'agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM) souligne la ministre déléguée, confirmant qu’un courrier à l’ensemble des directeurs généraux d’ARS avait été envoyé, leur annonçant « un tour de France de l’autisme » : le cabinet de la Ministre se rendra dans chaque région pour faire un point d’avancement du plan avec l’ensemble des acteurs de la prise en charge de l’autisme et des familles.
L’une des premières étapes se fera en Corse. Jean-Jacques Coiplet et ses équipes inviteront à ce moment-là les associations, les gestionnaires d’établissements, le recteur, les MDPH, la collectivité territoriale de Corse et les conseils généraux, afin de faire un état des lieux de la prise en charge sur l’île et du déploiement du plan.
Tout était parti lors du débat "Santé et Insularité" organisé récemment à Corte.
Voici les propos qui ont présidé à la polémique.
Premières questions sur l'autisme en Corse : De flagrantes inégalités
Le débat sur l'autisme a été lancé par Mme Casanova maman d’un enfant autiste. Elle a pris la parole avec la voix chargée d’émotion, Nonce Giacomoni président d’espoir Autisme corse, prenant rapidement le relais.
"Je viens parler du 1% des familles qui sont touchées par l’autisme. L’autisme en Corse est une catastrophe au niveau du développement. Nous ne sommes pas entendus, c’est un combat permanent avec le RDPH, nous n’arrivons pas à tout faire ensemble. Nous ne pouvons pas dire que nos enfants sont maltraités, mais ignorés. Les établissements qui les encadre et qui sont chargés de les recevoir n’ont pas du tout de formation. Les adultes eux sont à la maison. Les parents sont abandonnés….Je voudrais aussi savoir pourquoi se sont les CAMS, qui n’ont aucune validité et qui n’écoute pas les recommandations qui sont chargés de faire les programmes ? Les enfants sont soit en garderie, soit à la maison à la charge des parents…Je vais passer la parole à Nonce….
Nonce Giacomoni, président de la commission spécialisée d’offre de soins de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA) lui succède pour relever des inégaliéts. "En ce qui concerne l’autisme, le plan autisme 3 prévoit 1 700 000 euros pour la Corse pour 320 000 habitants, Mayotte 200 000 habitants 1 900 000 euros, Réunion 8 400 000 euros, Guyane 175 000 habitants 4 000 000 euros. Quant au médico social nous sommes très loin de l’offre possible de soins. Aujourd’hui les familles en sont réduites à trouver elles même les solutions pour prendre en charge leurs enfants autistes, dyslexiques ou ayant des pathologies qu’on a qualifié de psychologiques et psychiatriques. La France a le plus fort taux de psychologue de toute l’Europe, alors au lieu d’avoir des intervenants sur le psy, on pourrait aussi avoir des intervenants directs, qui feraient un travail direct, et les familles en ont besoin. Si nous n’étions pas une île certaines associations n’existeraient pas, et pourtant nous avons un taux de pondération de 1 point en plus. La Guyane, la Guadeloupe ont 15 points en plus pour l’hospitalisation et les soins."
Jean-Jacques Coiplet : "Beaucoup de choses à mettre en place"
Réponse du directeur de l'ARS, Jean-Jacques Coiplet : "Sur l’autisme il y a beaucoup de travail et de réflexion à apporter, la situation est on le sait difficile. J’ai donné l’engagement vis-à-vis de l’Etat et de l’ARS d’être à vos cotés, à coté des familles, à coté de celles et de ceux qui sont confrontés quotidiennement à ce problème et y apporter des réponses. Nous en avons déjà apporté mais il y en a encore beaucoup par rapport à la création de services de soins à domicile, du centre de ressource autisme (CRA). Je vous rappelle tout de même que ce dernier est dans une dynamique de partenariat que la convention constitutive du CRA est une convention partenariale, et je rappelle l’intérêt de travailler ensemble sur ce sujet. Nous avons la perspective de création de maisons d’accueil pour les adultes, de conforter encore d’autres services de soins à domicile. J’entends que nous avons encore beaucoup de choses à mettre en place, mais il faut vraiment que vous soyez certains les uns et les autres que l’ARS, comme l’ensemble des autres services de l’Etat, collectifs et territorial,va essayer effectivement de répondre le plus possible à ces besoins. Sur le champ du handicap et des adultes nous avons apporté des réponses et nous continuerons à en apporter."
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La France a été condamnée par l’union européenne en 2003 pour non prise en charge des enfants autistes (http://www.autismeurope.org/files/files ... l-2012.pdf page 15). Mardi, Arlette Carlotti ministre déléguée, en charge des personnes handicapées a déclarée publiquement que la totalité des directeurs d’ARS en France n’appliquait pas du tout les directives de la haute autorité de santé sur le problème. Ma question va être courte : seriez-vous prêt à ce que nous discutions du problème des enfants différents et que nous abordions le sujet d’une façon totalement différente par rapport à ce qui se fait actuellement et en restant bien sur dans le cadre de la loi ? Ce qui est proposé aujourd’hui par vos services ne pourra pas marcher et ne marchera pas. Il faut faire autrement et mon intervention et ma question ne son pas polémiques, mais se veulent constructives."
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Nouvelle intervention du directeur de l'ARS : "Concernant l’autisme, oui je suis d’accord, nous en avons parlé avec la CTC, mais également avec le recteur, pour travailler avec les associations et peut-être trouver d’autres modalités de travail. Les réponses qui sont aujourd’hui apportées pour certaines doivent être développées et pour d’autres maintenues. Je ne crois pas qu’il faille fondamentalement opposer les approches psychanalytiques et comportementalistes, mais en tout cas il faut permettre de laisser, à chaque fois, la possibilité d’avoir des réponses adaptées à aux besoins sans opposer aucune méthode. Je suis en effet prêt à travailler avec la CTC, avec le rectorat, avec tous les professionnels et avec les associations sur la prise en charge des enfants autistes."
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Re: Sacandale à la "conférence régionale" ARS en Corse
Mouais... C'est un peu la rhétorique de ceux qui n'ont pas vraiment envie de se débarrasser de la psychanalyse. Il faudra rester vigilant, je pense
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Re: Scandale à la "conférence régionale" ARS en Corse
Reportage FR3 Corse
http://corse.france3.fr/2014/02/27/auti ... 23387.html
http://corse.france3.fr/2014/02/27/auti ... 23387.html
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