[Doc] À ciel ouvert (Marianne Otero)

[Laura Ingalls]

J'allais dire, ou bien alors c'est pour asseoir leur autorité? Mais t'as répondu avant! C'est pour avoir la mainmise dessus? Mais c'est quand-même complètement anormal!

Les responsables légaux, c'est quand-même les parents, non? Je ne comprends pas pour qui ils se prennent, en fait!

[corinneduval]

Ils sont vraiment à la limite de la dérive sectaire. Est ce pour cela qu'ils ont laissé faire ce film? C'est mon impression en tout cas....

[nicolew]

Le film me semble un décor aussi.
On voit en tout et pour tout moins de 10 enfants,
- On ne voit jamais les autres, même pas une silhouette qui traverse la cour de ferme.
- Pourquoi avoir choisi ce cadre plus privilégié du corps de ferme sans rien montrer du bâtiment genre vieux pensionnat.
- Il est certain que le cadre a été relooké, d'après une interview que Mariana Otéro a fait, tout au moins la peinture pour la lumière.
- Il y a un grand luxe de quantité d'intervenants dans la salle de musique, pour un seul et unique enfant, pour quelques activités type petite section de maternelle. Avec 150 intervenants pour 250 enfants en pension, il ne peut pas y avoir comme ça plusieurs intervenants par enfant.

Malgré leurs dires, on ne voit pas de grands progrès, il faut les croire quand ils disent qu'Alysson avait peur de marcher sur l'herbe, on ne l'a pas vue reculer devant une pelouse.
à la fin du film, si j'était éducateur j'empêcherais les jeunes de sauter sur le ponton.

[corinneduval]

Oh oui le ponton, j'en étais malade de voir ces enfants sauter et la nana rester stoïque! Et que dire lors de l'arrivée du nouveau laissé livré à lui-même, ne sachant pas si il pouvait se servir une tartine au nutella, le regard de détresse de ce gamin m'a chamboulée...

[nicolew]

Oui, et puis après, ils trouvaient pathologique que le petit se promène partout avec ses tartines.
Des petits de 4 ans qui se promènent avec une tartine ou un bout de gâteau, il y en a beaucoup.

Le film n'a pas de fil conducteur, on voit des séquences séparées, qui n'ont pas de relation les unes avec les autres, et entre chaque séquence, ils débitent leur théorie, trouvant chaque mot ou action comme indice de psychose.
Ils ont filmé au printemps mais le portrait de Saint Nicolas est toujours dans la salle à manger.

[corinneduval]

Et que dire de leur analyse du gamin qui verse son chocolat directement de la boite au bol, sans utiliser une cuillère? C'est vraiment navrant, si ça n'était pas si grave ce serait à pleurer de rire! Je suis éducatrice de profession, et depuis 21 ans maman de Césaire TSA, jamais je n'ai pu faire de telles constations bateau, j'aurai eu trop honte!!!

[Laura Ingalls]

et c'est ça la folie que Mariana Otero veut montrer? Et si un gamin mange du nutella à la cuiller, ils font quoi comme analyse? Ils lui donnent quoi comme traitement?

En fait, elle a montré la folie, mais pas celle des enfants!

[Jean]

Pour faciliter la lecture de la lettre adressée le 21 février à la LDH et au cinéma Les Studios (+ annexe)
:
Lettre ouverte à la Ligue des Droits de l’Homme de Brest

Dans le cadre du festival de cinéma que vous organisez, vous projetez le film de Marianna Otero, « A ciel ouvert ».

Cela est très surprenant. Vous avez sans doute été abusés, comme l'UNAPEI, qui a publiquement regretté l'information favorable qu'elle avait précédemment diffusée.
En tant que défenseur des libertés, dont celle de l'information, vous n'êtes pas sans savoir que le documentaire de Sophie Robert - « Le Mur » - diffusé en septembre 2011 a été interdit de janvier 2012 à janvier 2014, sur demande notamment du Dr Alexandre Stevens, responsable du Courtil. Cette interdiction était exceptionnelle et avait fait l'objet des inquiétudes des documentaristes. La justice a aujourd'hui indiqué qu'il n'y avait pas de dénaturation fautive des propos des personnes interviewées, dont le Dr Stevens. Chacun peut le vérifier, non en lisant un article d'une journaliste du « Monde », mais le jugement lui-même.

C'était « Le Mur » , enfin libéré de la censure, qu'il fallait diffuser, et non un film à l'apologie des censeurs.

Le Comité Consultatif national d'éthique a à deux reprises critiqué l'accès aux droits fondamentaux pour les personnes autistes en France. Faut-il aussi faire référence aux deux condamnations européennes, dont la dernière vient d'être publiée ?

Que voit-on dans le film ? Des enfants arrachés à leurs parents très tôt (dès 4 ans), des diagnostics obsolètes (psychose et schizophrénie infantile : retard de plus de 70 ans), des interprétations délirantes, des activités de jeux intéressantes – avec 3 intervenants pour un enfant, ce qui n'est pas à la portée de toutes les institutions - , l'absence d'objectifs personnalisés.

Que ne voit-on pas dans le film ? L'exclusion des parents, la scolarité oblitérée.
En ce qui concerne la place des parents, on est loin de la prescription parentale recommandée par le Dr Jacques Constant dans son « Permis de conduite en pays autiste ». Ils ignorent ce qui se passe au Courtil [d'où leur intérêt pour le film]. Par contre, ils seront convoqués, eux, pour être traités « à l'insu de leur plein gré ». Un retour à la « Forteresse Vide » de Bruno Bettelheim.
Le succès du Courtil se base sur le fait qu'il permet l'accès à l'éducation spécialisée belge, qui est formée par le SUSA (Service Universitaire Spécialisé en Autisme) et qui utilise couramment notamment les pratiques PECS (communication par images) et TEACCH (structuration de l'environnement). Mais il faut faire le détour par l'internat et l'éloignement de la famille du fait de l'incapacité de notre Éducation Nationale à inclure les enfants autistes – même si çà s'améliore notamment depuis la loi de 2005 et le développement des AVS (auxiliaires de vie scolaire).

Mais dans la pratique du Courtil, l'enfant sera d'abord longuement déscolarisé.

Quelles autres questions pourraient se poser par exemple la LDH par rapport au Courtil ?
· Quelle est la liberté des salariés si tous, baptisés « intervenants », doivent faire une analyse ?
· Quel droit à la sexualité pour les adolescents et adultes hébergés ?

Nous projetterons le nouveau film de Sophie Robert – réalisatrice du « Mur » - au Relecq-Kerhuon le 17 mai après-midi. Nous vous invitons à y venir pour vous informer et débattre.

Nous ne voulons pas accabler les équipes du Courtil. Il peut y avoir des aspects intéressants dans ce qu'ils font. Mais il ne faut pas continuer à faire n'importe quoi avec seulement l'espoir que çà marche par miracle.

Notre association est membre du Collectif Bretagne Autisme, qui s'est constitué pour obtenir le maintien d'un Centre de Ressources Autisme de Bretagne au service des autistes, avec la participation des usagers. La Ligue des Droits de l'Homme des Côtes d'Armor s'est proposée de nous rejoindre dans notre combat. Nous espérons pouvoir vous avoir aussi à nos côtés et nous sommes prêts à en discuter plus longuement.

Nous vous demandons d’informer de notre position les assistants à la projection de ce soir.

[Jean]

http://desmotsgrattent.blogspot.be/2014 ... -peur.html
Sur le blog "Des mots grattent" publié par Isabelle Resplendino (Autisme France). Allez commenter ! C'est terrifiant ce que çà implique en matière de déscolarisation ou de scolarisation retardée, d'entraves à l'autonomie future. Oui, comme celà, la personne autiste aura du mal à rentrer dans le monde neurotypique, mais elle restera dans les établissements lacaniens.

vendredi 21 février 2014
Ça fait peur


Les meilleurs mots de la conférence « Qui sont les autistes aujourd’hui ? » à la Maison Communale de Leers-Nord, animée par les psychanalystes du Courtil, Institut médico-pédagogique près de la frontière française en Belgique. (Le 20 février 2014)

« Quel dommage que les autistes soient sortis du champ de la santé mentale pour être dans celui du handicap » (ben tiens, ça vous lève une part de marché, hein ?)

« L’autiste a un double et il faut parler au double si l’autiste veut pas communiquer ça permet de rentrer en contact »

« Un ‘sujet’ a choisi l’électricité comme job pour se connecter aux autres »

« On a choisi de pas éduquer l’autiste parce que le faire rentrer dans notre monde c’est une violence terrible »

Sans oublier le grand classique : « Il ne parle pas parce qu’il ne VEUT PAS parler » La suite de : "L'autisme, c'est le choix du sujet", dit proféré plus tôt.

Il se regarde dans le miroir sur la porte puis il va voir derrière la porte. (Zut mon chat aussi il est AUTISTE. Je n’avais pas assez avec un mari et un fils.)

L’éducatrice : « On ramassait des orties pour faire du purin d’orties, avec les gants mais ça faisait mal quand même. Je me pique aux orties, je crie. Je ‘théâtralise’ et là Henri parle. Parce qu’à cause des orties, ça lui rappelle son père qui était jardinier et qui est parti de la maison quand il était petit. Plus tard, Henri est allé à l’école et là il a fait des progrès : les progrès c’est grâce à mon cri qui a provoqué un déclic ».

« Mais on fait des tas de choses, on n’a même que 10 minutes pour les repas des enfants car il y a : atelier théâtre, atelier eau, atelier promenades, atelier gares, atelier poterie, etc. Alors hein, avec tout ça le temps d’école il est partiel hein, enfin pour ceux qui vont à l’école ».

Et plusieurs fois dans la soirée (sans parler des tracts distribués à l’entrée) : « Allez voir le film de Mariana Otero « à ciel ouvert » à IMAGIX à Tournai, le film qui montre le Courtil c’est un super film ».
Un peu de promo aussi pour 2 bouquins.

Ne rigolez pas, tout ça c’est avec vos impôts. Le film aussi…
700 000 euros d’Arte (Chaîne publique européenne)
70 000 euros du ministère de la culture de Wallonie-Bruxelles
20 000 euros de Tax Shelter

(Liste non exhaustive). Combien d’enfants avec autisme aurait-on pu scolariser et éduquer avec cette somme ?

À ciel ouvert, peut-être, mais à la raison fermé.

[corinneduval]

Je lis et je crie presque!!! Je vais aller de suite sur le blog pour témoigner,j'ai retrouvé un "bulletin scolaire " de Césaire du temps où il était au Courtil et scolarisé à la Goélette, l'école qui est sur le lieu mais indépendante. Je tremble de lire tout ça, rien a changé depuis le séjour de mon fils là-bas!!!
Désolée de ne pas avoir encore écrit mon sentiment sur le film mais il me faut du temps pour tout mettre en place, je suis convaincue que même après toutes ces années mon témoignage sur ce qui s'est passé pour Césaire et nous, ses parents et aussi son frère et ses sœurs peut éclairer sur leurs pratiques. En tout cas, n'hésitez pas à me contacter

[Murielle]

Merci Corine de ce témoignage précieux et courageux...
C'est choquant de lire pour Césaire (j'aime beaucoup ce prénom original) et de penser à tous ces enfants enfermés là-bas....

[corinneduval]

Ca me fait du bien de témoigner, de me dire que notre expérience malheureuse permettra peut-être que ça cesse. Il n'est malheureusement pas possible de revenir en arrière et toujours du coup nous avons essayé d'aller de l'avant pour Césaire et aussi pour ses frère et soeurs, tout le monde à souffert de cette histoire. Je suis allée sur le blog "Les mots qui grattent", j'y ai laissé un com et la personne m'a contactée, après lui avoir donné mes coordonnées elle m'a appelé me demandant si j'étais d'accord pour faire un écrit qui sera donné aux ministres et autres personnes concernées en Belgique, il y a longtemps qu'ils attendent des témoignages pouvant leur permettre de coincer le Courtil, il y a encore des enfants et des familles en danger et il faut que cela cesse. J'espère que en France il y aura aussi une prise de conscience et que d'autres parents (et pourquoi pas des éducateurs?) qui jusqu'à lors n'ont pas osé parler, le feront à ma suite, je sais que Césaire n'est pas le seul à avoir été démoli...
Samedi j'ai une fois de plus essayé qu'il m'en parle mais il a complètement occulté cette partie de sa vie, il n'en a plus aucun souvenir même en voyant des photos, je crois que c'est ce qui lui a permis de s'en sortir.
Césaire ne sera jamais comme les autres mais il est un jeune adulte heureux, épanoui et bien dans sa peau et c'est ce qui compte

[Murielle]

la fin de ton post est le plus important.!! Bravo à lui.!!!
Sur les photos de ton blog on voit qu'il a l'air heureux.!!!

[Laura Ingalls]

Ils sont graves!!! Purée ça fait peur!!!!

c'est de la maltraîtance, y a pas d'autre mots! On devrait leur coller un procès au cul à ces gens et les interdire d'exercer!



Et bravo Corinne d'avoir le courage de témoigner!

[nicolew]

on n’a même que 10 minutes pour les repas des enfants

le film n'est pas représentatif alors puisque la moitié du film se passe à la cuisine ou la salle à manger.
C'est pas normal, tout le monde sait que ce n'est pas bon pour la santé de manger en 10mn.
Dans le film, on ne voit pas plus de 2 ou 3 enfants table en même temps, c'est bizarre.