Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Tempus Fugit a écrit :je comprend pas la question.
Je ne sais pas s'il s'agit d'un commentaire ou d'une demande d'éclaircissement ? Si c'est la deuxième option, je ne sais pas trop comment éclaircir mes questions .
Ce sont des questions en lien avec nos aspirations (personnelles, professionnelles...)
Me suis-je réalisé ? J'ai une vie indiscernablement normale, dans les normes de la société dis-je. Inséré, disent-ils. Ils ont voulu que je sois ingénieur, je le suis, il faut une maison, j'en ai une, se montrer un peu, je me montre, j'ai une petite voiture avec 5 portes au cas où des gens voudraient monter derrière...
Je remplis un à un tous les critères qui permettent au commun des mortels de dire "je me suis réalisé", mais bien que mortel je ne suis pas commun. Et puis il manque un morceau plutôt gros dans tout ça.
Je suis celui qu'ils ont voulu que je sois, mais je suis loin de celui que je voudrais être – à ma décharge, je commence à peine à comprendre ce que je voudrais être. Fourvoyé, dirons-nous ?
Je garde espoir... je reprends espoir... Je sens confusément que ce que je vis s'appelle espoir.
Ce qu'il me manque ? Rien, y'a juste deux trucs en trop. La fatigue et la peur. Pour éliminer la fatigue, il faudrait que je prenne les bonnes décisions, celles qui font peur. Pour outrepasser cette peur, il me faudrait de l'énergie, sur un temps assez long. Ca tourne en rond.
J'ai 2 enfants, une vie personnelle assez merdique (colère et fatigue sont mes deux amies les plus régulières).
Mais je ne pense pas qu'un projet 'en particulier' changerait ma vie en réalité.
Je pense que c'est mon regard que je dois apprendre à changer (le filtre surtout). Et la pression... dégager cette foutue pression.
Parce que je me connais.. Je PEUX vivre dans une maison qui fuit, avec des fringues que je garde 20 ans, et une voiture autant sinon plus, j'ai pas de besoin matériels, juste de quoi ne pas être "inquiets" pour le mois suivant, et que mes enfants ne manquent de rien.
Le reste.. qui dit désir dit frustration. Détaches toi de tout désir, et tu saura alors ce qu'est le vrai bonheur.
Je ne parviens pas encore à ça (je rêve d'une maison plus "adaptée" à mon fonctionnement.. Et de retrouver tous mes livres.. aussi.. )
Maman d'un enfant TED diagnostiqué au CRA de Reims.
Je ne suis pas très typique, sans avoir pourtant creusé la question d'une façon ou d'une autre.
Je ne me suis pas réalisée, mais j'y travaille et ça avance.
L'essentiel actuellement passe par... la destruction. Destruction de mes idées reçues, des attentes que ma famille et la société m'ont imposées.
J'ai eu une vie qui paraissait bien, selon les critères communément admis. Mais franchement, boulot, maison, bons revenus, des enfants, des voitures... C'était pas moi. Surtout ce boulot, surtout l'intégration forcée avec des gens bornés, le stress, l'absence de temps de solitude.
J'apprends à ne plus faire ce qu'on attend de moi, et ça me va bien mieux. L'étape d'après serait de trouver ce que je veux faire de moi, mais ça ira déjà beaucoup mieux sans les illusions, et en m'acceptant telle que je suis.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin TDAH.
Tempus Fugit a écrit :je comprend pas la question.
Je ne sais pas s'il s'agit d'un commentaire ou d'une demande d'éclaircissement ? Si c'est la deuxième option, je ne sais pas trop comment éclaircir mes questions .
Ce sont des questions en lien avec nos aspirations (personnelles, professionnelles...)
C'est une demande d'éclaircissement. Ce que je comprend des dires des uns et des autres, c'est que leur accomplissement personnelle dépend toujours plus ou moins des autres. sauf pour pupuce qui elle a essayé de réagir en contradiction et donc a l'opposé de ce qu'elle a vécu mais tout en essayant de ne pas le reproduire sur ses enfants, donc au final ca reste une réaction en fonction des autres.
Si ta question est ce savoir comment on a réagit a la pression de l'entourage, je dirais que la plupart du temps, je n'en ai rien a cirer. Je n'en fais qu'a ma tête. et je ne fais confiance a personne. par ce qu'il n'y a que moi qui soit bien placée pour savoir de quoi j'ai besoin. les autres sont toujours a coté de la plaque. Alors je passe mon temps a les envoyer balader et ca me crée des ennuis, mais je me suis rendu compte a la longue qu'au final ca paie comme attitude. par ce que les gens comprennent que je suis droite dans mes botes et que c'est a prendre ou a laisser.
Du coup ma réalisation personnelle n'est pas brimée. je peux très bien me réveiller a 3h du mat et me mettre a dessiner ou a fabriquer un truc. Et mon seul soucis au moment ou je le fais est d’atteindre la perfection. Alors je dirais que ma problématique est plutôt de l'ordre de savoir si je n'aurais pas assez d'une vie pour faire tout ce que j'ai envie de faire. C'est pour ca que j’espère secrètement me réincarner pour continuer ce que je fais et qui est resté inachevé.
Voila, j'espère que ca répond a ta question
Orbite quelque part entre la voie lactée et Orion :Aspie:
Est-ce que les jeunes de 20 ans comme moi peuvent réellement répondre à cette question ?
Pour répondre, je dirais que j'espère ne pas encore réussi à me réaliser, pour les gens comme nous c'est difficile d'y arriver, dans notre pays on n'a qu'une chance sur cinq d'aller à l'école selon les stats françaises.
En amour pour moi c'est partir d'une page blanche, pour un futur travail stable il y a beaucoup de choses à améliorer (attention, efficacité,...), je ne sais déjà pas quel petit boulot je pourrais exercer, en tant que joueur d'échecs je ne me trouve pas assez fort, je suis arrivé jusque là seul, aucun prof d'échecs n'a réussi à me faire nettement progresser en dehors de mon grand-père aujourd'hui décédé.
Mais pour un aspie Français c'est déjà pas mal non ?
D'un Z qui ne veut rien dire. Diagnostiqué Asperger en octobre 2013.
Pour moi, si je me compare par rapport à un jeune de mon age, je suis à mille lieux des autres. J'aimerais me rapprocher le plus possible de la courbe de tendance de la normalité, même si je sais qu'il n'y a pas de normalité. A savoir, un travail, une copine, des enfants, parler en groupe (4-5 personnes).
Pour être le plus heureux possible, j'ai changé, par exemple avant entre le vendredi soir et le dimanche soir, il m'aurait fallu 2 sorties, depuis fin décembre une sortie me suffit et le reste du week end je me suis adapté à la solitude en faisant des siestes. En semaine, une sortie au max tous les 2 jours. Les sorties sont importantes pour moi, sinon après, je risque de bégayer, de mal articuler ou de ne pas choisir les bons mots pour m'exprimer.
J'ai été diagnostiqué asperger en 2012, via le CRA de Nantes.
Tempus Fugit a écrit : pupuce qui elle a essayé de réagir en contradiction et donc a l'opposé de ce qu'elle a vécu mais tout en essayant de ne pas le reproduire sur ses enfants, donc au final ca reste une réaction en fonction des autres.
Ce n'est pas tout à fait juste. Ma façon de vivre n'a rien de très "conventionnelle". Ce qui doit "être" selon la norme social m'a toujours fait souffrir parce que je n'arrivais pas à m'y conformer et en même temps, elle me révoltait car je ne voyais pas pourquoi cette norme serait mieux que ma norme à moi. J'ai essayé de coller au plus près de mes aspirations, tout en ne me comprenant pas tout à fait encore et en ne comprenant pas très bien pourquoi la société réclamait une certaine manière de vivre qui moi me frustre au plus au point . Je sens que je ne suis que moyennement claire là
euh non, c'est pas clair pour moi la tout de suite je relirais plus tard, peut être que je comprendrais mieux. va pas le supprimer en attendant, attention!
Orbite quelque part entre la voie lactée et Orion :Aspie:
Tempus Fugit a écrit :
Si ta question est ce savoir comment on a réagit a la pression de l'entourage [...]
Non.
Si j'avais voulu poser cette question j'aurais intitulé mon post (ou indiqué dans le corps du message) : "Comment réagissez-vous à la pression de l'entourage ?"
Ce post porte sur la réalisation de soi et l'accomplissement (personnel, professionnel et autres).
WinstonWolfe a écrit :Ce qu'il me manque ? Rien, y'a juste deux trucs en trop. La fatigue et la peur. Pour éliminer la fatigue, il faudrait que je prenne les bonnes décisions, celles qui font peur. Pour outrepasser cette peur, il me faudrait de l'énergie, sur un temps assez long. Ca tourne en rond.
Sans chercher à faire un 360° (un virage complet), peut-être commencer par de petites choses, des petites décisions (qui font moins peur, mais qui permettent d'expérimenter en fonction de ce que tu voudrais être ?)
Z999 a écrit :Est-ce que les jeunes de 20 ans comme moi peuvent réellement répondre à cette question ?
Oui, il n'y a pas d'âge. C'est ouvert à chacun. La réalisation ça peut prendre différentes formes, pas nécessairement dans des grandes choses. C'est peut-être plus un sentiment, d'être en chemin ou d'avoir accompli quelques petites choses qui nous tiennent à coeur (avec plus ou moins d'aisance, en ayant rencontré plus ou moins de facilitateurs ou d'obstacles intérieurs ou extérieurs).