Un parcours bleu Lou

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Nath62
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Re: Projet diagnostic pour 2013

Message par Nath62 »

Bon courage à toi, Lou Morgan. :kiss:
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
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La Bluble
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Re: Projet diagnostic pour 2013

Message par La Bluble »

Tu as été très courageuse ! C'est pas facile ce que tu as fait.
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Lupine
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par Lupine »

Bonsoir à tous,

je n'ai pu aller en cours que Lundi... Le mardi matin, je suis allée jusqu'à Lyon, une fois à l'arrêt du bus, j'ai commencé à me sentir vraiment mal, très angoissé et je me suis mise à réfléchir... Je me suis alors rendu compte que j'avais oublié mon tee-shirt de sport, ridicule hein ? Ben ça m'a littéralement donné des sueurs froides, je me suis mise à voir encore plus trouble, mais j'ai voulu résister, aller en cours. Et là le bus arrive. Blindé. Les gens sortent et une personne me bouscule très fort pour libérer sa place dans le bus et c'était de trop. J'ai fais une crise et j'ai repris "conscience" dans le train retour à Grenoble... Je ne suis pas retourné en cours depuis.

Jeudi après-midi j'ai rencontré la nouvelle psy de l'équipe qui me suit, il s'agit d'une psy cognitivo-comportementaliste, on a un peu discuté de ce qui sera mis en place lors de nos séances et à confirmer le fait que j'étais en dépression sévère... Mais surtout, plus je discute avec l'équipe, plus je suis dans le flou angoissant vis-à-vis de ma formation professionnelle. Le premier semestre à été épanouissant, bien que totalement désorganisé et à l'arrache, ça allai, c'était assez varié et stimulant pour que j'y trouve ma place. Mais depuis la fin des examens et le retour des vacances de Noël, je sombre. Bien que je fus 2ème à l'examen, j'ai eu des retours très flous et que j'ai perçu de manière négative ce qui m'a dans un premier temps casser mon entrain... De retour des vacances, j'avais réussi à isoler cela et j'avais envie de me donner encore plus à fond pour ne laisser aucun doute cette fois. Et un projet qui me tenais à cœur à été mis à mal. J'ai continué à tenir le coup, mais l'ambiance générale (je suis très sensible aux ambiances...) étaient morose, agressive voire hostile et c'est devenu très compliqué pour moi de rester en cours...

Ça et mes nombreux rendez-vous à l’hôpital, le diagnostic etc. J'ai complétement perdu mon "mojo", je ne monte plus sur le plateau (et même quand je le veux mes partenaires de jeu n'étaient pas là car actif sur une autre pièce...) et quand je suis monté, je me suis pris des retours très violent et très flou... En cherchant à en savoir plus, je suis allé voir la personne pour lui demander du concret et elle n'a rien ajouté tout en dérivant vers un grief qu'il avait avec une de mes partenaires bref ! J'ai même appris plus tard que certaine personne de ma formation avait dit à mes partenaires que c'était de ma faute si la scène avait pas décoller... C'était pile à mon retour après mon risque d'hospitalisation... J'ai de moins en moins envie d'aller en cours (pour être tout à fait sincère, je n'ai plus une once de motivation, ni de plaisir à y aller...). J'ai aussi un peu l'impression d'avoir été stupide car j'ai fait un prêt énorme pour payer les 4200€ de la formation et au final, je passe la plupart de mon temps assise car on doit passer des scènes mais que mes partenaires sont tous occupé sur d'autre pièce... Et je n'ai toujours pas de perspective de travail. Je n'ose pas passer de casting car je me sens pas du tout au niveau... Je ne sais pas quel est mon niveau en fait tout simplement, car je n'ai pas eu de retour précis, je ne sais pas quoi travailler, quoi garder, quoi oublier. Je me sens seule, isolée, incomprise et inutile encore une fois...

J'ai envie d'arrêter, mais si j'arrête, je devrais quand même finir de payer ma formation... Si je continu je sais que je vais encore être extrêmement souvent absente car ce ne sont que des crises d'angoisses, des larmes, des insomnies, des mal de ventre à en vomir chaque veille d'aller là-bas. En plus avec tout ces aller-retour qui me prennent un temps fou, je n'ai plus de vie de couple, ni de vie de meute. Je me sens du coup encore plus isolé. Je ne vois plus mon copain, plus mes chiens, plus ma famille, je n'ai plus le temps ni de lire, ni d'écrire, ni de dessiner. Je mange de manière déséquilibrer, les gens de ma formation bien que très gentil sont fatiguant socialement, car même si je leur ai un peu expliquer et qu'ils sont demandeur d'explication, je vois bien qu'ils ne comprennent pas, puis qu'en fait ils ne font aucun effort (ou juste qu'ils ne comprennent rien ou qu'ils s'en foutent je sais pas), du coup je suis obligé de moi faire des efforts en plus, d'utiliser mon "mode automatique" à fond les ballons alors que je sens que la machine est à deux doigts de lâcher et d'exploser, je suis passé au delà de mes dernières réserves d'énergies....

Je ne comprend pas que tout ce qui me plaise dans la vie m'échappe juste à cause de problèmes sociaux (explication obscure, critiques acerbes, mensonges, hypocrisies, abandons, concurrence...), tout ce que je veux c'est créer et vivre de ça en partageant ces créations. Tout le reste je m'en contre fout, je veux juste être indépendante financièrement, faire quelque chose de ma vie et avoir le droit d'aller à mon rythme, de vivre....

Bref, au secours.
Diagnostiqué(e) en février 2014.
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Tugdual
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par Tugdual »

Lou Morgan a écrit :J'ai envie d'arrêter, mais si j'arrête, je devrais quand même finir de payer ma formation... Si je continu je sais que je vais encore être extrêmement souvent absente car ce ne sont que des crises d'angoisses, des larmes, des insomnies, des mal de ventre à en vomir chaque veille d'aller là-bas. En plus avec tout ces aller-retour qui me prennent un temps fou, je n'ai plus de vie de couple, ni de vie de meute. Je me sens du coup encore plus isolé. Je ne vois plus mon copain, plus mes chiens, plus ma famille, je n'ai plus le temps ni de lire, ni d'écrire, ni de dessiner.
Ça fait beaucoup tout ça ! :shock:
Qu'en pense ta psy ?

Courage ...
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Astragale
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par Astragale »

Ce que tu vis à propos de cette formation est très brutal Lou Morgan.

J'ai tenté le théâtre il y a 25 ans, au conservatoire à Paris. Franchement, je ne sais même pas comment des personnes NT peuvent résister à cette pression, ces comparaisons, ces exigences et évidemment, je n'y comprenais rien et avais l'impression de passer sous un rouleau compresseur.

Je ne sais pas si c'est TA voie et si tu dois persévérer. Je sais seulement que se brutaliser ne mène nulle part et qu'on a le droit de se tromper, même à 4200 € (si tu savais comme je me suis coûté cher à moi même ! :D ).

Ton diagnostic ne peut pas servir à changer qui tu es, dans la vie et dans cette formation. En revanche il peut/doit t'aider à t'adapter et à tenir compte de tes difficultés. Il ne sert à rien de les nier.

Fondamentalement, je pense qu'une voie qui rend malade n'est pas une voie juste. Il existe forcément des aménagements ou simplement d'autres approches auxquelles tu n'as peut-être pas encore pensé pour arriver au but que tu t'es fixé.

Je suis d'accord avec Tugdual, il est urgent que tu en parles avec ta psy et que tu fasses le tri de tout ça.
Aspie HPI

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TiZ
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par TiZ »

Le premier semestre à été épanouissant, bien que totalement désorganisé et à l'arrache, ça allai, c'était assez varié et stimulant pour que j'y trouve ma place. Mais depuis la fin des examens et le retour des vacances de Noël, je sombre. Bien que je fus 2ème à l'examen, j'ai eu des retours très flous et que j'ai perçu de manière négative ce qui m'a dans un premier temps casser mon entrain... De retour des vacances, j'avais réussi à isoler cela et j'avais envie de me donner encore plus à fond pour ne laisser aucun doute cette fois. Et un projet qui me tenais à cœur à été mis à mal. J'ai continué à tenir le coup, mais l'ambiance générale (je suis très sensible aux ambiances...) étaient morose, agressive voire hostile et c'est devenu très compliqué pour moi de rester en cours...
J'ai l'impression que tu parles de moi quand tu écris ça... J'ai très souvent envie de quitter le cours et de rentrer me réfugier chez moi, au calme. Par exemple, hier il y avait les portes ouvertes du lycée dans lequel je suis (je suis en DMA Régie du spectacle, c'est l'équivalent d'un BTS et la formation se déroule dans un lycée). On a présenté notre travail dans une salle où tout le monde s'entassait, il faisait chaud, il y avait du bruit partout, c'était un enfer. Mais j'ai dû résister. Et je suis obligée d'aller en cours parce que bien que je sois majeure, mes parents seront prévenus de mes absences si je ne viens pas.
J'ai fini le premier semestre avec 15,7 de moyenne, première de la classe, mais là je ne supporte plus. Je n'arrive plus à travailler comme avant.
Et je vois la psy le 3 mars.

Encore une fois, je suis désolée de parler de moi sur le topic d'autres personnes.
Et je te souhaite beaucoup de courage.
Diagnostiquée en février 2015 (psychiatre libéral) puis confirmation au CRA en novembre 2016

On peut revenir de tout, sans être parti très loin, on peut revenir de loin, sans être parti du tout ! - Bazar et bémols
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Lupine
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par Lupine »

Tugdual a écrit :Ça fait beaucoup tout ça ! :shock:
Qu'en pense ta psy ?

Courage ...
C'est assez obscure. Elle m'a dit dans un premier temps de ne pas abandonner, car j'ai tendance à être impulsive et à regretter d'avoir abandonner après (comme pour les Beaux-arts où malgré les attaques violentes dont j'ai fais preuve, je me dis que j'aurai du persévérer comme tout les autres le font tout le temps...) ainsi on éviterait que je me "grille" dans une autre voie professionnelle... Un autre jour après elle m'a dit que je pourrais pas faire des études toutes ma vie surtout compte tenu de ma situation financière inquiétante (je suis sur-endettée et sans aucun revenu enfin à part le RSA depuis peu...) puis de ce que ça me provoque psychiquement à cause de mes grandes difficultés sociales avec l'autorité... Elle m'a demandé si j'avais vraiment envie de faire ça et s'il y avait des débouchés professionnelles, comme d'habitude j'ai répondu de manière logique, donc ce qu'on m'a dit, oui il y a possibilité de trouver du travail grâce au casting et au contact qu'à l'école, sauf qu'il faut téléphoner, aller vers les gens, demander directement aux profs et je n'ose pas, je n'y arrive pas, car je me sens illégitime, nulle, incompétente et que j'ai peur de l'échec... BREF, du coup j'en suis toujours au même point. Ma coordinatrice elle m'a dit qu'il fallait que je continu jusqu'à la fin, car même si cela s'avère ne mener nul part ou ne pas débouché sur du travail, cela me permettra de gagner en confiance en moi et peut-être un peu d'estime pour une mini-victoire, réussir à finir quelque chose. Du coup, je sais pas quoi faire, je persévère, mais au final je ne vais en cours que de manière sporadique...
Astragale a écrit :Ce que tu vis à propos de cette formation est très brutal Lou Morgan.

J'ai tenté le théâtre il y a 25 ans, au conservatoire à Paris. Franchement, je ne sais même pas comment des personnes NT peuvent résister à cette pression, ces comparaisons, ces exigences et évidemment, je n'y comprenais rien et avais l'impression de passer sous un rouleau compresseur.
Là c'est une formation plus axé cinéma bien que l'on fasse du théâtre pour se faire la main. L'ambiance est plus détendus et moins sur la pression (c'est une école qui se veut très familial) mais certaines personnes pourrissent l'ambiance et sont très très agressif voire totalement hostile. Puis j'ai eu deux déconvenues avec des personnes malsaines (dont un manipulateur) avec qui je me retrouve obligé de travail un minimum.
Astragale a écrit :Je ne sais pas si c'est TA voie et si tu dois persévérer. Je sais seulement que se brutaliser ne mène nulle part et qu'on a le droit de se tromper, même à 4200 € (si tu savais comme je me suis coûté cher à moi même ! :D ).
4200€ c'est une somme que je n'ai jamais gagné de ma vie, pour moi le fait de l'avoir mis dans cette formation et de me retrouver dans cette situation ça me remet fasse à ma profonde médiocrité et incapacité tout en m'enfonçant un peu plus dans la difficulté de la vie car il va falloir que je le rembourse ce prêt alors que tout bêtement en m'inscrivant je m'attendais à pouvoir vite trouver des petits boulots (petits casting de ci, de là) pour le rembourser rapidement... J'étais déjà dans une situation financière précaire, là c'est la catastrophe... C'est aussi et surtout pour ça que j'angoisse à l'idée d'arrêter ou de ne tout simplement plus arriver à y aller. C'est stupide mais je ne fais que me brutaliser dans la vie, dans tout, sinon je suis déjà angoissé, tout m'angoisse de toute façon, dès que j'ouvre les yeux le matin j'angoisse à avoir le bide de travers. J'ai même penser à me suicider pour pouvoir rembourser mes dettes, car j'ai une espèce d'assurance vie (obligatoire pour mon ancien travail...) et même si la somme est pas énorme (quoique si je l'avais sur mon compte, ça m’arrangerait pas mal...) elle pourrait rembourser mon conjoint, ma formation voire un peu ma mère...
Astragale a écrit :Ton diagnostic ne peut pas servir à changer qui tu es, dans la vie et dans cette formation. En revanche il peut/doit t'aider à t'adapter et à tenir compte de tes difficultés. Il ne sert à rien de les nier.
Oui, je sais bien, mais j'ai la sensation qu'il tombe beaucoup trop tard (alors que je sais très bien que je suis jeune et que certains n'ont toujours pas leur diag' à 60ans...). J'ai évolué et construit des millions de connectiques pour survivre jusqu'ici, et toute la machine est en train d'imploser/exploser, elle débloque totalement, n'est plus du tout à la page, quasi obsolète et je sens qu'elle va me tuer en même temps qu'elle va disparaitre. Je n'arrive même pas à savoir qu'est-ce qui fait partie de mes difficultés ou ce qui fait partie de ma mauvaise volonté (oui, j'ai toujours à l'idée que je suis juste une grosse feignasse incompétente qui ne fait pas assez d'effort....), du coup plutôt que les nier, je suis comme emporté dans un tourbillon sans fin qui m’engloutit toujours plus profondément.
Astragale a écrit :Fondamentalement, je pense qu'une voie qui rend malade n'est pas une voie juste. Il existe forcément des aménagements ou simplement d'autres approches auxquelles tu n'as peut-être pas encore pensé pour arriver au but que tu t'es fixé.
Le problème, c'est que toutes les voies prisent jusqu'ici, commence toujours très bien, sont très épanouissante, florissante, stimulante tant que je suis dans l'activité même. C'est toujours, dès que l'humain entre tout d'un coup dans le truc que là tout se détruit, parce qu'ils expliquent mal, parce qu'ils sont flous, parce que je ne comprend pas du tout ce qu'ils attendent de moi, parce que je ressens leurs hostilité, leur incompréhension, parce qu'ils sont mal à l'aise avec moi, pour l'autorité. Ensuite y a les collègues et là, c'est trop, j'explique 1000 fois les mêmes choses, ils finissent malgré eux à m'isoler (clairement pas volontairement, c'est une voie naturelle) et du coup je suis complétement à l'ouest pour le travail, car il implique TOUJOURS un travail d'équipe. J'en suis au moins à ma 20ème voie qui finit en échec et qui en plus d'avoir brisé mon estime de moi, mes passions, mes seules plaisirs dans la vie et ma retiré toute espoir de trouver une once d'envie de continuer à vivre. Je ne pense qu'à la mort, au manière de m'être fin à une vie inutile certainement erreur de la nature qu'elle n'arrive pas à annihiler de manière rapide. J'ai plus rien. C'est pour ça que j'attendais beaucoup du diagnostic et surtout du suivi en réhabilitation derrière qui m'apporte pas mal, mais je suis torturée par le regret d'avoir fait cette formation avant d'avoir mon diagnostic, c'était stupide et mal joué, car ça me sur-handicape de partout, je ne peux pas pleinement profiter de la réhabilitation (les ateliers étant tous le matin quand je suis en cours ou en début d'après-midi, quand je suis dans le train pour rentrer sur Grenoble...)... Du coup tout est ralentie et je me sens totalement noyé avec mon diagnostic et mes études. Car je suis censé me redécouvrir, me reconstruire, me re-comprendre tout en apprenant un métier, gérer des relations sociales inévitables, en reconstruisant mes compétences AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!
Astragale a écrit :Je suis d'accord avec Tugdual, il est urgent que tu en parles avec ta psy et que tu fasses le tri de tout ça.
Je ne sais pas quoi dire, puis de toute façon la décision ne tient qu'à moi donc... M'enfin, déjà avec le cognitivo-comportemental peut-être qu'on arrivera à débloquer quelque chose.
TiZ a écrit :J'ai l'impression que tu parles de moi quand tu écris ça... J'ai très souvent envie de quitter le cours et de rentrer me réfugier chez moi, au calme. Par exemple, hier il y avait les portes ouvertes du lycée dans lequel je suis (je suis en DMA Régie du spectacle, c'est l'équivalent d'un BTS et la formation se déroule dans un lycée). On a présenté notre travail dans une salle où tout le monde s'entassait, il faisait chaud, il y avait du bruit partout, c'était un enfer. Mais j'ai dû résister. Et je suis obligée d'aller en cours parce que bien que je sois majeure, mes parents seront prévenus de mes absences si je ne viens pas.
J'ai fini le premier semestre avec 15,7 de moyenne, première de la classe, mais là je ne supporte plus. Je n'arrive plus à travailler comme avant.
Et je vois la psy le 3 mars.

Encore une fois, je suis désolée de parler de moi sur le topic d'autres personnes.
Et je te souhaite beaucoup de courage.
J'espère que la psy pourra te donner des clefs pour mieux survivre dans la jungle scolaire. Je comprend complétement le dilemme entre survivre à bout et l'obligation de continuer à subir ça. Courage !
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Tugdual
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par Tugdual »

J'ai beau y réfléchir, je ne sais
vraiment pas quoi te conseiller.
D'autant que je ne connais pas
du tout le milieu artistique.
:?
Lou Morgan a écrit :Du coup tout est ralentie et je me sens totalement noyé avec mon diagnostic et mes études. Car je suis censé me redécouvrir, me reconstruire, me re-comprendre tout en apprenant un métier, gérer des relations sociales inévitables, en reconstruisant mes compétences
La clé du problème doit quand
même tourner autour de ça ...
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Loup
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par Loup »

Je pense, au vu ce que je lis, que le plus important pour le moment, c'est toi. Et non ta formation. Va au bout de l'année, ça peut être intéressant.

Mais pour le coup, il faut que tu prennes soin de toi, te reconstruire, par petits bouts, prendre le temps de livrer les choses, respirer... Si la base n'est pas solide elle-même, tu ne pourras rien construire de fiable, et tu as besoin de stabilité.
Faut faire le tri, sinon tu vas te noyer, n'essaye pas de brasser tout en même temps, c'est le meilleur d'échouer dans ton cas. Du moins, il me semble.

Courage. :kiss:

(tu sais où je suis... :wink: )
30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"

En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
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Mars
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par Mars »

Je viens de trouver ceci :
Si votre enfant inscrit dans une école privée abandonne en cours d’année ses études, sachez que vous ne serez pas forcément contraint de régler la totalité des frais de scolarité. Une décision de la Cour de cassation vient de donner raison à une étudiante en conflit de plusieurs mois avec une école privée.

Voilà une affaire qui devrait faire jurisprudence. En septembre dernier, une jeune femme s’est inscrite auprès de l’Ecole Pigier de Perpignan à une formation de BTS Coiffure et esthétique. Problème : au bout d’un mois, et après avoir versé un premier acompte correspondant à un tiers du prix de sa scolarité, celle-ci s’est aperçue que les cours ne répondaient pas à ses attentes. Estimant n’avoir pas été suffisamment informée du contenu de l’enseignement au moment de son inscription, elle a alors décidé d’abandonner les cours et de stopper tout règlement.

L’établissement s’y est dans un premier temps opposé. Se réfugiant derrière une clause du contrat qui stipule que tout forfait de scolarité est intégralement dû dès sa signature, l’école a aussitôt poursuivi son élève devant le tribunal de proximité de Perpignan afin qu’elle s’acquitte du reste à payer. Le juge lui a d’ailleurs donné raison, ordonnant à l’élève de procéder au versement des sommes dues pour l’ensemble de l’année scolaire.

Possibilité de résilier pour un motif légitime

Patatras… La Cour de cassation* saisie de l’affaire par la jeune femme a finalement considéré comme abusive la fameuse clause du contrat de l’école, au motif que celle ne prévoit aucune possibilité pour l’élève de résilier en dehors d’un cas de force majeure (un événement totalement imprévisible, extérieur à l’élève et insurmontable).

Selon les magistrats, il aurait, en effet, fallu laisser aux étudiants la possibilité d’annuler leur engagement pour des motifs "impérieux et légitimes". En l'occurrence, il s'agissait de la prestation de l'école qui ne correspondait pas aux attentes de l'élève mais ça aurait pu être, un déménagement loin de l'école, un état de santé ne permettant plus de suivre les cours... La Cour de cassation a, en conséquence, condamné l’établissement scolaire à verser 3.000 euros à l’étudiante pour couvrir ses frais de procédure et d’avocat.

Chantal Masson

* Cour de cassation, chambre civile 1, Audience du 13 décembre 2012,n° de pourvoi: 11-27766
© Capital.fr
Donc, tu as un motif légitime pour arrêter de suivre ces cours qui ne te conviennent pas : ton diagnostic intervenu entre-temps.
Concrètement, tu devrais pouvoir arrêter de payer ton cours et rembourser tout ou partie de ton prêt.
Je suis bien consciente que ça en règle pas, hélas, la question de savoir ce que tu "dois" faire...
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
Pupuce
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par Pupuce »

..............
Modifié en dernier par Pupuce le lundi 20 novembre 2017 à 12:26, modifié 1 fois.
Officiellement non-autiste

"J'aurais pas été besoin" Nikos Aliagas, philosophe grec des Lumières
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G.O.B.
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par G.O.B. »

Courage Lou Morgan :wink:

Pour rebondir sur l'information de Mars, j'ai réussi à me faire rembourser un semestre en cours d'une école privée avant de me réorienter pour une des raisons évoquées plus haut (un état de santé ne permettant plus de suivre les cours). Je ne sais pas s'il faut que tu continues ou non, mais sache que c'est un possibilité (concrètement, il faut demander un rendez vous avec le directeur de l'établissement, tu peux te faire représenter par un membre de ta famille).
F84.5 | Things go wrong so that you appreciate them when they're right, you believe lies so you eventually learn to trust no one but yourself, and sometimes good things fall apart so better things can fall together.
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Lupine
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par Lupine »

Merci à tous pour vos conseils et vos informations !
En effet, après discussion avec des élèves qui ont arrêté en cours de route, il est possible de ne pas payer le reste de l'année, mais après de longues discussions et démarches fatiguantes... Dans mon cas, il est aussi peu probable qu'après 6 mois de cours je me sois rendu compte que cela ne me convenait pas et que je sois défendable pour ne pas avoir à payer le reste de la formation. Du coup, je me suis quand même forcé à continuer, mais à mon rythme. Je n'y suis que très peu retourné ces dernières semaines, mais je me suis toujours donnée à fond à chaque fois en prouvant que malgré mes absences je travaillais dur et que j'en voulais. Mon suivie avec le centre expert, m'aide aussi à tenir bon, mon neuro-psy et ma coordinatrice me dise de continuer jusqu'à la fin, même si ça n'aboutira pas forcément vers quelque chose, pour moi, compte tenu de ma dépression, une petite victoire comme de réussir à ne pas abandonner, permettrait de me prouver que je peux faire des choses et de me donner des éléments pour une reprise d'estime de moi-même (qui est inexistante apparemment ahahah....).

J'ai commencé les TCC depuis trois semaines, je pense que cela va aussi pouvoir m'aider pour mieux gérer la fatiguabilité et les crises m'empêchant de suivre les cours comme tout le monde.

Je voulais vous raconter un peu plus tout ce qui se passe au centre de réhabilitation, les choses mise en place au centre expert asperger tout frais, tout jeune de Grenoble, mais je n'arrive pas à tout raconter à l'envers du coup je suis en train d'écrire mon parcours diagnostic jusqu'à aujourd'hui, je ne sais pas si ça pourra être utile ou encourageant pour ceux qui hésite à se lancer.
Diagnostiqué(e) en février 2014.
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Tugdual
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par Tugdual »

Bon courage, alors, pour cette fin d'année d'étude.
C'est bien que tu puisses y aller à ton rythme ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Lupine
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Re: Un parcours bleu Lou

Message par Lupine »

Parcours diagnostic 1ère partie:

En arrivant sur Asperansa et après avoir pris la décision de me lancer dans une démarche diagnostic auprès du CRA de ma région, j’ai été dirigé vers M.P. qui m’a gentiment donnée le contact de la directrice de l’association la Compagnie des TED, F.A. Le contact est très agréable, doux et compréhensif, celle-ci me donne l’adresse d’un médecin généraliste sensibilisé à l’autisme et au SA vers qui me tourner pour obtenir la fameuse lettre à envoyer avec mon dossier au CRA pour une demande de diagnostic. Le rendez-vous pris, je rencontre F.A. dans la salle d’attente, nous discutons brièvement car nous n’étions pas les seuls patients à attendre et nous donnons rendez-vous après nos consultations respectives dans un petit salon de thé à côté.


Le médecin est une jeune femme, très douce, très calme, qui me demande pourquoi je viens à sa rencontre, je lui explique donc qu’après des années de doute et de souffrance, la piste du SA s’est présenté à moi et j’aimerai enclencher une démarche diagnostic pour savoir si les difficultés au quotidien jusqu’ici sont explicable ou non. Elle me demande donc ce qui me fait penser que je puisse être concerné par le SA, je lui li donc ma liste préparer la veille sous le conseil de plusieurs membres du forum et lui transmet aussi, une impression de ma description faite sur le forum lors de mon inscription. Elle m’écoute attentivement, prend le temps de lire ma présentation et me dit qu’en effet compte tenu de ces éléments et de la souffrance que cela semble me provoquer, une demande de diagnostic peut s’avérer une bonne piste, elle accepte de me faire ma lettre, garde précieusement les éléments fournie et me demande si j’ai un médecin traitant, je lui explique alors ma situation d’exilé récente à Grenoble pour mes études aux beaux-arts et ma difficulté à gérer le changement dont la prise de contact avec des professionnels de santé depuis que mon médecin de famille est partie à la retraite. Elle me propose donc de devenir mon médecin traitant, ce qui, dans la même journée, me soulageais de deux angoisses. Elle me donne donc un prochain rendez-vous pour la lecture ensemble de la lettre et l’envoi de celle-ci après validation mais aussi faire un check-up santé.

Je ressors plutôt soulagé et à la fois exténuée d’avoir rencontré une nouvelle personne et lui avoir confié autant de choses que j’ai longtemps considéré comme honteuses, à corriger ou déviantes me concernant. Mon conjoint et moi-même nous retrouvons donc un peu ensemble dans le salon de thé où nous nous étions donné rendez-vous avec F.A., celle-ci nous rejoint quelques minutes après et nous commençons à échanger sur mon parcours, sur une partie du sien, de son fils, de ce qu’est le SA, on conjoint lui a posé pas mal de questions, elle nous a répondu avec le sourire. Nous nous sommes ensuite quitté chacun de notre côté après qu’elle m’est invité à venir participer à quelques activités de l’association. Je suis rentrée chez moi à bout de force, à la fois heureuse et inquiète par la machine que je venais de lancer. Après tout, je pouvais me tromper ? Et du coup, est-ce que je méritais autant d’attention, de sollicitude et d’aide ?
Diagnostiqué(e) en février 2014.