Asperger et maturité

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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La Bluble
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Re: Asperger et maturité

Message par La Bluble »

evolution650HBn°2 a écrit :Merci pour vos réponses que je lis avec soin, bien que je ne sache pas vraiment quoi répondre.

En fait, j'ai l'impression qu'il s'agit d'un choix à effectuer ; si on travaille, on ne peut pas être en couple, si on est en couple, on ne peut pas travailler, car cela serait trop à gérer. Bien sur, et certains témoignages le prouvent, ce n'est pas impossible, mais dans sa globalité je vois la chose ainsi.
Personnellement, je travaille, si en plus je devais être en couple et donc supporter une présence arrivée chez moi, le burn-out se ferait trèèèès rapidement.
Je suis impressionnée par la faculté qu'ont certains (aspie ou NT, pareillement) à travailler, avoir des enfants, une vie de couple, des amis. Je ne vois pas comment il est possible de tout cumuler sans péter un câble ni ressentir une quelconque fatigue..
Moi je suis dans l'échec : burn out+fausse couche.
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Tugdual
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Re: Asperger et maturité

Message par Tugdual »

evolution650HBn°2 a écrit :Personnellement, je travaille, si en plus je devais être en couple et donc supporter une présence arrivée chez moi, le burn-out se ferait trèèèès rapidement.
Je suis impressionnée par la faculté qu'ont certains (aspie ou NT, pareillement) à travailler, avoir des enfants, une vie de couple, des amis. Je ne vois pas comment il est possible de tout cumuler sans péter un câble ni ressentir une quelconque fatigue..
Avec des lieux de repli (chambre, bureau ...) pour
chacun, et une bonne organisation, donc des temps
de repos également pour chacun, pourquoi pas ?
La Bluble a écrit :Moi je suis dans l'échec : burn out+fausse couche.
Courage ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
Felixia
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Re: Asperger et maturité

Message par Felixia »

Je ne suis pas non plus diagnostiquée, pas plus que le père de mes fils.
Mais on est aussi "bizarre" l'un que l'autre. On a eu des enfants, mais on ne les a eu que quand on n'a plus eu à penser à l'autre comme étant l'autre. On etait tous les deux une partie d'un tout.
(Ca c'est pour ceux qui ne voient pas comment on peut construire un couple, puis avoir des enfants, le tout en travaillant :bravo: )

Ensuite ... la maturité ... euh, là joker. Quand j'ai mes fils, ben j'ai mes fils :
Spoiler :  : 
4 et 6 ans c'est quand même pas un âge où tu leur dis "y'a des oeufs dans le réfrigérateur, des légumes dans le congélo, je te laisse te débrouiller pour le repas ... ah oui et ne te couche pas trop tard, demain tu as école"
. je suis ce qu'on attend de moi (eux comme la société). Je ne dis pas que c'est facile,
Spoiler :  : 
là je sors d'une sinusite (diagnostiquée au bout de 6 smeaines mais je n'avais pas mal), j'ai consommé des allergènes pendant 10 jours sans le savoir et en plus je viens d'apprendre que mes vraies vacances sautaient (la gd mère qui devait prendre Tic&Tac est malade dc pas dispo la semaine prochaine ... où j'avais posé mes congés pour respirer un peu), bref, je m'emballe, pas facile, difficile même, là ce soir c'est juste horrible et ils font leur possible pour rester cool, mais ils n'ont que 4 & 6 (je m'égare)
Par contre quand je ne les ai pas ... je crois que je dois avoir pas loin de ... 15 ans, pourtant je viens de fêter mes 40 ans c'est certain et confirmé par ma carte d'identité. Je sors, je m'amuse jusqu'à la saturation sociale ... une sorte de crise d'adolescence que je n'ai pas faite à l'âge idoine (quel intérêt à aller en boite ? aller au café ? peuh, autant rester chez soi *rire* )
Leur père (qui aurait sûrement sa place ici autant que moi) ne vaut pas mieux. C'est même pire, je dirais : comme un enfant tout doit se rapporter à lui, il n'agit que si il y trouve son intérêt
Spoiler :  : 
(autant vous dire qu'il ne s'est pas battu pour avoir la garde de ses fils -> bruyant, encombrant, compliqué -> saturation pour lui et sans égard pour la mienne).
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isra
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Re: Asperger et maturité

Message par isra »

Je ne suis pas encore diagnostiquée non-plus...

Je fais partie des personnes qui ont pu développer leur autonomie vis à vis du foyer parental et dans la vie professionnelle.
J'ai réussi à quitter le foyer parental parce que vivre chez mes parents était un "enfer" pour moi,
j'étais en état dépressif chronique et je savais que le fait de vivre auprès de mes parents en était la cause
et que cela bloquait toute possibilité de développer un parcours professionnel.

J'avais 20 et un travail temporaire lorsque j'ai pris un appartement avec mon petit ami de l'époque,
puis la vie professionnelle s'est enchaînée mais ça a toujours été quelque-chose de très difficile et mes relations sentimentales n'ont pas tenu.
J'étais très instable professionnellement parce que très angoissée car je ne sais pas m'intégrer.
Puis j'ai trouvé un poste de travail où les interactions relationnelles sont très limitées, j'ai pu rester stable à cet endroit.

Par-contre je n'ai pas réussi à construire une relation sentimentale viable pour fonder une famille,à mon grand regret.
je n'ai pas encore pu construire cela pourtant c'était mon objectif de vie...
Les gens ne m'en parlent pas car ils savent que c'est une souffrance pour moi,
je n'ai donc pas ce problème de remarques et réflexions indésirables.
evolution650HBn°2 a écrit :Vous pourrez me dire "mais tu es jeune, attends que ça se fasse", mais je sais en mon for intérieur que ça ne sera pas le cas, je ne peux pas l'expliquer, mais je le sais, je n'arrive même pas à le concevoir.
Il y a des gens qui ne le souhaitent tout simplement jamais. Si un jour tu rencontres la personne qui te convient, l'envie te viendras peut-être tout naturellement, ou peut-être pas...
Je connais plusieurs femmes qui ne veulent pas avoir d'enfants ou vivre en couple, chacun son truc...
Il y a une grande pression sociale et familiale à ce sujet, les personnes qui ne veulent pas rentrer dans ce moule sont constamment embêtés par les remarques ou taquineries déplacées,
je ne sais pas ce que tu peux faire, si ce n'est de leur répondre clairement que leurs remarques te dérangent.

Comme toi je me suis toujours trouvée en retard par rapport aux autres au niveau de ma maturité,
même à bientôt 37 ans ça me fait parfois bizarre qu'on m'appelle madame, je me sent comme une enfant à l'intérieur.
Je pense que cela vient en partie d'une grande vulnérabilité/insécurité ...

J'imagine que si j'avais été bien auprès de mes parents, j'y serais peut-être encore ou j'y serais retournée entre-temps.
Et comme j'étais sensée être comme tout le monde j'ai été très dure avec moi-même pour y parvenir,
j'aurais été beaucoup plus indulgente vis à vis de moi-même en connaissance de ce syndrome.
Diagnostiquée SA en janvier 2015
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Tugdual
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Re: Asperger et maturité

Message par Tugdual »

Je reviens sur cette maturité, ou plus
exactement sur l'immaturité que plusieurs
d'entre vous semblent manifester.

Même si j'ai remisé mes Légos assez
tardivement, je ne me sentais pas vraiment
proche des autres enfants, et je me sentais
plutôt adulte en fait. J'enviais ce statut que
j'attendais avec impatience, jusqu'à ce que,
vers douze ans, je prenne conscience de
leur manque de cohérence, ce qui m'a
beaucoup déçu et pertubé également.

Je n'ai pas énormément changé depuis
ce moment, si ce n'est que j'ai peu à peu
identifié comme telles mes difficultés
relationnelles et émotionnelles.

Je me sens toujours aussi peu proche
des enfants que pendant ma jeunesse.
Je n'ai jamais non plus rencontré de
gamin qui, de près ou de loin, aurait
ressemblé à ce que j'étais moi-même ...
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evolution650HBn°2
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Re: Asperger et maturité

Message par evolution650HBn°2 »

En fait j'ai l'impression que l'on est adulte lorsque l'on réussit (entre autre) à être en adéquation avec son sexe, ou peut-être plus généralement avec son corps. Un homme et une femme ne réagiront pas pareil, n'auront pas la même gestuelle, mais tous deux savent occuper l'espace, réussissent à se mouvoir avec naturel (cela m'étonne d'ailleurs souvent, deux personnes qui vont dire la même chose n'auront pas la même gestuelle, mais pourtant cette dernière semble naturelle et 'leur va' - je ne sais pas si je suis très claire).
Pour ma part, non seulement je ne suis pas du tout en accord avec mon corps, non pas que je complexe, mais je ne me sens absolument pas femme (ni homme) mais je le considère comme presque étranger à moi, et pourtant j'en suis la marionnettiste, mais une marionnettiste bien malhabile.

C'est également réussir à être soi dans toutes les périodes de la vie, peu importe les personnes en face, peu importe les difficultés rencontrées. Souvent j'ai pu observer que les gens ont des réactions fidèles à ce qu'ils sont, quelques soient les circonstances. J'avoue être un peu admirative face à cela, moi je n'y arrive pas car j'ai toujours l'impression d'être une autre lorsque je suis en présence d'autrui.
Je ne pense cependant pas que ce soit une question de ne pas s'assumer, simplement lorsque l'on est animé par aucune question sociétale, on est obligé de feindre.
Au boulot, lorsque je vois mes collègues se révolter pour x raisons, cela me laisse totalement de marbre mais sans dire que je me révolte avec - il ne faut quand même pas pousser - je vais dire "ah oui", "tu as raison" (le "ah" est important, il donne un côté personnel, naturel). Je me vois mal leur dire "en fait, je m'en fous totalement", cela ne passerait pas, et il en est de même pour 95% des conversations. Comment ne pas faire semblant ?
Cependant, j'aimerais vraiment pouvoir ressentir ces indignations, ces colères, ces joies, car cela semble faire partie de la nature humaine, et ne pas être même capable de les ressentir exclue automatiquement, tout du moins psychologiquement.

J'ai encore dévié on dirait..
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evolution650HBn°2
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Re: Asperger et maturité

Message par evolution650HBn°2 »

J'en parlais à un ami (via msn), que dis-je, à mon seul ami, il me disait "fais semblant de t'intéresser", je trouvais ça très injuste car je ne vois pas pourquoi moi je devrais faire semblant de m'intéresser à ce que disent les gens, et que les gens n'aient pas à faire semblant de s'intéresser à mes sujets favoris.
Il me disait "mais parce qu'ils ne peuvent pas comprendre, ils ne connaissent pas le domaine" (ovni, quantique). Je ne demande pas aux gens d'être de fins connaisseurs, simplement d'être curieux, et j'avoue ne pas comprendre comment ils ne peuvent pas l'être, lorsque j'en parlais à ma mère elle me disait "ben ça m'intéresse pas ça m'intéresse pas, j'ai le droit". Objectivement oui, elle a le droit, mais je ne comprends pas comment c'est possible et j'avoue que cela me peine.
Bref tout cela pour dire que j'ai parfois l'impression que c'est à sens unique, se forcer à être intéressé par quelque chose, mais surtout ne pas exigé aux autres d'en faire de même sous prétexte que les sujets ne sont intéressant que pour une minorité. Ce n'est je crois pas très juste.
Non-diag.
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Tugdual
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Re: Asperger et maturité

Message par Tugdual »

evolution650HBn°2 a écrit :Pour ma part, non seulement je ne suis pas du tout en accord avec mon corps, non pas que je complexe, mais je ne me sens absolument pas femme (ni homme) mais je le considère comme presque étranger à moi, et pourtant j'en suis la marionnettiste, mais une marionnettiste bien malhabile.
J'aime beaucoup cette formulation.
evolution650HBn°2 a écrit :Au boulot, lorsque je vois mes collègues se révolter pour x raisons, cela me laisse totalement de marbre [...]
À contrario, j'ai été une fois le seul à me révolter.

Ce fut quand le nouveau DG annonça que dorénavant,
il faudra (formulaire à l'appui) s'auto-évaluer pour
préparer les entretiens annuels. J'ai d'abord "freezé"
pendant 24 heures, nuit blanche comprise, avant
d'arriver à exprimer que notre société à l'ambiance
si particulière allait se transformer en vulgaire "boîte".

Mais je fut le seul à ressentir ça de cette façon ...
:(
evolution650HBn°2 a écrit :Bref tout cela pour dire que j'ai parfois l'impression que c'est à sens unique, se forcer à être intéressé par quelque chose, mais surtout ne pas exigé aux autres d'en faire de même sous prétexte que les sujets ne sont intéressant que pour une minorité. Ce n'est je crois pas très juste.
Très bien décrit ...
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Tempus Fugit
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Re: Asperger et maturité

Message par Tempus Fugit »

evolution650HBn°2 a écrit :J'en parlais à un ami (via msn), que dis-je, à mon seul ami, il me disait "fais semblant de t'intéresser", je trouvais ça très injuste car je ne vois pas pourquoi moi je devrais faire semblant de m'intéresser à ce que disent les gens, et que les gens n'aient pas à faire semblant de s'intéresser à mes sujets favoris.
Il me disait "mais parce qu'ils ne peuvent pas comprendre, ils ne connaissent pas le domaine" (ovni, quantique). Je ne demande pas aux gens d'être de fins connaisseurs, simplement d'être curieux, et j'avoue ne pas comprendre comment ils ne peuvent pas l'être, lorsque j'en parlais à ma mère elle me disait "ben ça m'intéresse pas ça m'intéresse pas, j'ai le droit". Objectivement oui, elle a le droit, mais je ne comprends pas comment c'est possible et j'avoue que cela me peine.
Bref tout cela pour dire que j'ai parfois l'impression que c'est à sens unique, se forcer à être intéressé par quelque chose, mais surtout ne pas exigé aux autres d'en faire de même sous prétexte que les sujets ne sont intéressant que pour une minorité. Ce n'est je crois pas très juste.
Je vais te la faire a l'envers : imagine que t'a un gamin de 10 ans obsédé par les Pokemon et qui passe des heures et des heures a te détailler tout les détails dont tu n'en a rien a cirer, sachant qu'il y en a des centaine de ces foutu Pokemon et qu'il peut passer des heures a parler de chacun d'entre eux. même avec toute la curiosité et l'amour maternel ou paternel du monde, et bien au bout d'un moment. tu lâche l'affaire.
mon fils fait ca. et il lui arrive de me réveiller a 3h du mat pour m'en parler par ce qu'il n'arrive pas a dormir.... d’ailleurs il m'a dit la même chose que ta dernière remarque. ce n'est pas juste que moi je doive faire un effort et pas les autres. alors ce que je lui ai dit c'est que ce n'est pas tant le sujet qui est inintéressant, c'est la façon de le présenter et un monologue sur les détails des Pokemon ca n’intéresse personne. Je lui ai proposé d'essayer d'interagir avec la personne en partant de ces connaissances a elle et de ce qui l’intéresse elle et de faire une sorte de mayonnaise ( ça ne réussi pas toujours j'avoue) avec ce qu'il aime lui et ce qu'aime l'autre personne.
pour le moment il s’entraîne encore ( sur moi!!) Mais je sens qu'on est sur la bonne voie :D
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Re: Asperger et maturité

Message par evolution650HBn°2 »

Tempus je saisis ce que tu veux dire, le comprend, mais ce n'est pas pareil.
Je ne téléphone pas à des gens à 3h du mat' pour leur dire à quel point je trouve incroyable les figures acoustiques de chladni, non, simplement dans une conversation, je dois faire une heure l'effort de m'intéresser au boulot de Mr X et des déboires de son couple, moi je parle de "mon truc" deux minutes et ou bien on me coupe la parole pour changer de sujet, ou bien il n'y a aucune réaction. Le monologue, je n'ai jamais l'occasion de le faire.
C'est cela que je trouve injuste, moi je prends sur moi et fait l'effort d'entretenir la conversation du mieux que je peux (pas évident), de feindre l'intérêt, et ça n'est pas réciproque. Je ne trouve pas le boulot de Mr X passionnant, Mr X ne trouve pas le phénomène ovni passionnant, ça devrait donc être du 50/50, pas du 98/02.
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Re: Asperger et maturité

Message par Pupuce »

...............
Modifié en dernier par Pupuce le lundi 20 novembre 2017 à 11:39, modifié 1 fois.
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Tempus Fugit
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Re: Asperger et maturité

Message par Tempus Fugit »

evolution650HBn°2 a écrit : C'est cela que je trouve injuste, moi je prends sur moi et fait l'effort d'entretenir la conversation du mieux que je peux (pas évident), de feindre l'intérêt,
Pourtant, c'est assez quantique la vie de Mr. X parfois :lol:
et tu a déjà essayé de faire pareil? Je veux dire si les NT sont si fort pour deviner le non verbal, si tu montre un inintérêt total, il vont peut être arrêter et parler de quelque chose qui t’intéresse toi. c'est illusoire je sais, mais je comprend ce sentiment d'injustice qui vient surtout du fait que la norme veut qu'on parle comme si et comme ca et donc toi avec tes sujets, tu rentre pas dans la norme donc on a le droit de te zapper et de changer de sujet alors que eux vu qu'ils parlent de "sujets permis" ben personne a le droit de leur dire désolé ca n’intéresse pas et en plus c'est ultra basique ce que tu raconte. et si jamais tu le fais, ben personne veut plus te parler.
je ne sais pas si c'est clair ce que je dis.
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Re: Asperger et maturité

Message par evolution650HBn°2 »

Ben en fait, j'ai toujours l'impression que mon désintérêt est visible mais il semblerait que j'arrive plutôt bien à le masquer car il est rare que l'on m'ait fait la réflexion. Ce qui est plutôt pas bien en fait, je ne veux pas peiner ou autre.
Le souci c'est qu'il est très facile de passer pour quelqu'un d'hautain même si ça n'est pas du tout le cas, dire "ta vie ne m'intéresse pas, je préfère la physique" passerait très mal et je le comprends, ça serait vu comme "oh celle là comment elle se la raconte".
Cet ami dont je parlais me disait "mais ils changent de sujet parce qu'ils ne peuvent pas suivre", je suis en désaccord total ; une personne n'y connait rien, je me ferais un réel plaisir de lui expliquer ce que je sais, de lui ouvrir les portes de "ce monde". Je ne peux pas suivre leurs discussions et pourtant ils continuent, ça n'est donc pas valable.
A bien y réfléchir, je crois que je vois leur discussion comme une perte de temps et eux voient les miennes ainsi. Simplement, comme tu le dis, eux sont intéressés par des sujets "permis", moi un peu moins.
Dire "ce week-end je suis sortie en boîte" passe nettement mieux que dire "ce week-end j'ai appris quelques décimales de Pi" (bien que maintenant il y a un collègue avec qui je peux dire la vérité, bien qu'il répète sans cesse que je suis folle, il semble apprécier parler avec moi, je peux donc être "plus moi"-dans la limite du décent, lol).
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Re: Asperger et maturité

Message par Tempus Fugit »

ah mais t'es une fille! j'ai toujours cru le contraire dsl. du coup je comprend mieux. c'est encore pire lorsqu'on est une fille et qu'on parle de ce genre de truc. moi c'est pareil, je peux passer des heure a détailler le montage d'un gabarit bois pour des queue d'aronde :lol:

Mais c'est vrai ce que tu dis. la plupart des NT ne sont pas livré avec l'option curiosité. et comme ils doivent payer pour l'avoir, du coup la plupart ca ne les intéresse pas.
ce que je disais tout a l'heure, c'est que l’intérêt de ma technique c'est d'arriver a les intéresser. en rendant accessible les sujets qui t’intéresse avec des exemple de leur vie a eux.
un exemple: je suis en train de fumer, je te raconte ma vie et mes difficultés a arrêter de fumer, et toi tu t'en fiche tu a trop envie de me parle du monde quantique, ben tu pourrais par exemple me dire, "tu sais si tu vivais dans le monde quantique, tu ne serais pas capable de prévoir ce qui va se passer si tu allume une clope. elle peut très bien exploser, ou disparaître ou alors il se passera rien! c'est fou nan?" et la je vais te demander ah bon? pourquoi? et la tu va me répondre que le monde du tout petit n’obéit pas aux même règle que le monde du très grand, et il y a une guerre dont personne n'est au courant qui a lieu dans le monde de la physique"...
tu comprend le principe? partir d'une "accroche" et théoriser avec tes sujets a toi. et dès que ca dévie banale, tu recadre, genre 5min de banal, 5 min de quantique, et pas de phrase qui durent plus que 14 secondes, sinon l'autre est perdu.
enfin c'est ma méthode a moi, et pour le moment ca marche.
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Re: Asperger et maturité

Message par evolution650HBn°2 »

Oh le lapsus ! je voulais dire "ce qui est plutôt bien en fait"..

Oui je suis une fille (ça me fait penser, lol, le dernier lourdingue qui m'a dragué a commencé sa phrase par "excusez-moi, vous êtes une fille ou un garçon ? - une fille. -ah, ouf, eh bien je vous trouve charmante." ça m'a beaucoup amusé - j'ai un côté androgyne).

Tempus, ton idée est très bonne, et je l'ai déjà mise en application mais honnêtement, rares ont été les effets escomptés, il est très rare d'avoir un "pourquoi ?" ou susciter un quelconque intérêt.
Ceci dit, je retenterai, je crois que même si la méthode était la bonne, je le disais trop sans passion, sans trop croire que ça marchait, donc je balançais ça comme ça sans espoir de retour.
Généralement, j'expérimentais les trucs de ce genre avec mon frère, plutôt curieux de nature. Mon problème était que quand "la mayonnaise prend", eh bien j'en rajoutais, j'en rajoutais et ça finissait par un "ah, voilà, là, tu me saoules" lol (ou un : "et sinon t'as rien d'autre à faire de ta vie ?", moins lol).
Bon ce n'est pas grave, c'est mon frère.
Merci de m'avoir remémorer cette technique que je tenterai de remettre en application quand les discussions seront trop "pesantes" (ceci dit, depuis que mon collègue s'intéresse à ce que je dis j'en éprouve moins le besoin, puisqu'au final je ne vois personne d'autre que ma famille restreinte/mes collègues -excepté les gros repas de famille qui restent relativement rares).

Simple curiosité, pourquoi pensais-tu que j'étais un garçon ? à cause de ces intérêts ?
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