Petite enfance Asperger

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Valmont
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Re: Petite enfance Asperger

Message par Valmont »

L'autorité parentale se place normalement en garant de la sécurité de l'enfant et l'acquisition des comportements liés à la norme sociale (bien se tenir en lieux publics par exemple). L'exemple de la chambre en bazar peut se voir aussi rétorquer que c'est un nid à microbe potentiel. De plus si dans la chambre, le bazar est toléré, il peut ne pas m'être dans les parties communes, etc ... Tout ça c'est le parent qui, par son autorité (et sa responsabilité envers l'enfant), peut le transmettre à l'enfant.

L'autorité ne veut pas dire sévérité. L'autorité veut dire référence d'un cadre donné à un enfant.

Sans cadre suffisamment structurant, l'enfant ne peut explorer son environnement et montrer de la curiosité sans crainte.

On peut penser à l'école Montessori quand tu parles de laisser libre l'enfant dans sa découverte. Mais là encore, le maitre est le cadre avec le lieu de la salle de classe. C'est un référent qui permet aux enfants de pouvoir le questionner si besoin.
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WinstonWolfe
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Re: Petite enfance Asperger

Message par WinstonWolfe »

Valmont a écrit :Ce qui m'étonne le plus dans votre raisonnement, c'est l'aspect d'état (j'ai envie de prendre ce terme à la chimie). L'enfant est l'état liquide de l'eau et l'adulte est l'état solide (c'est un exemple à but comparatif et non une métaphore, entendons nous bien). A vous lire, on devient l'un puis l'autre. Ne peut on être l'un ET l'autre ?
En fait, je ne dis pas qu'on doit être l'un ou l'autre, je soutiens bien qu'on doit idéalement avoir conscience d'être l'un et l'autre.

La métaphore de l'état n'est pas celle à laquelle j'aurais pensé en premier lieu, même si elle marche : on peut être liquide et solide (un verre de Ricard avec deux glaçons qui fondent dedans en est une preuve scientifiquement suffisante).

J'emprunterais plus mes images aux mathématiques : l'état adulte est celui qu'on atteint asymptotiquement. L'état d'enfant, c'est celui qu'on quitte dès la naissance : on naît l'un pour tendre à l'autre. Et on est systématiquement quelque part entre les deux. On ne devient pas, un jour, adulte (même si la société place des critères pour dire qu'on est un jour suffisamment adulte pour telle ou telle chose). On peut l'être plus que la veille, on peut l'être plus ou moins qu'un autre. (J'insiste encore sur le fait que c'est simplificateur à l'extrême.)

Ainsi, pour finir d'expliciter ce qui n'est que mon point de vue, là où d'autres pourraient se voir arrivés à l'état d'adulte, là ou d'autres pourraient se voir adultes avec la capacité de redevenir occasionnellement enfant, je me sens enfant avec la possibilité d'un comportement d'adulte (« On ne fait que jouer à l'adulte »). Peut-être les vicissitudes liées à la condition d'autiste m'ont-elles souvent poussé du côté enfant tel que décrit par l'analyse transactionnelle, mais je ne ramène pas tout mon discours à ça ; j'y vois aussi une force, une conscience supplémentaire. Un détachement, aussi. Et surtout une perception du monde.
Valmont a écrit : Peut on tout connaitre un jour ?
Peut on affirmer sans se remettre en question raisonnablement ?
Non, sans conteste. Certains le croient, pourtant. Tout le problème est celui de la coexistence avec eux.
D'ailleurs (je ne voudrais pas écrire de boulettes, mais je tente quand même), tout ça se rapproche à mon sens du concept d'individuation. Et j'ai remarqué, à l'occasion, que ces personnes qui pensent être arrivées à l'état d'adulte, ces mêmes personnes rejettent fortement ce concept d'individuation. Comme si ça les choquait qu'il puisse y avoir quelque chose au delà de ce qu'ils sont déjà (mon échantillon test est restreint, toutefois !)
Modifié en dernier par WinstonWolfe le mercredi 29 janvier 2014 à 7:31, modifié 2 fois.
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Riwanon
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Re: Petite enfance Asperger

Message par Riwanon »

Valmont a écrit :On peut penser à l'école Montessori quand tu parles de laisser libre l'enfant dans sa découverte. Mais là encore, le maitre est le cadre avec le lieu de la salle de classe. C'est un référent qui permet aux enfants de pouvoir le questionner si besoin.
Oui mais avec une idée un peu différente de l'autorité : faire confiance à l'enfant en le responsabilisant et en l'aidant à trouver des voies par lui-même, plutôt que de tout lui "imposer" par la parole, donc par l'autorité.
Valmont a écrit :Sans cadre suffisamment structurant, l'enfant ne peut explorer son environnement et montrer de la curiosité sans crainte.
Si, heureusement, un enfant peut explorer son environnement, être curieux et sans crainte sans cadre structurant, il a justement plus de ressources que ce qu'on imagine. :)
Les enfants des parents dits "laxistes" ne sont pas connus pour être peureux ou craintifs, c'est presque le contraire.
Après ce n'est pas souhaitable évidemment, et la vraie question est : "C'est quoi un cadre structurant?". Je pense qu'il y a quasiment autant de réponses que de parents et d'adultes.

Il y a des façons de voir le rapport à l'enfant communément admises qui ne font pas sens pour moi. Ces idées reviennent souvent mais j'y vois surtout un besoin pour l'adulte de se rassurer ("C'est comme ça, c'est tout", "Ça ne fonctionne que comme ça de toutes façons"...).
Ceux qui essaient de faire "autrement" me parlent plus : l'école Montessori, la pédagogie Freinet, l'école Steiner, A.S. Neill avec son école de Summerhill, Maud Mannoni, des amis, souvent marginaux, qui voient l'éducation autrement, etc. Ils ont cette conviction que le rapport à l'enfant peut être autre et n'hésitent pas à l'expérimenter.
"Enfants, on nous montre tant de choses que nous perdons le sens profond de Voir. Voir et montrer sont phénoménologiquement en violente antithèse. Et comment les adultes nous montreraient-ils le monde qu'ils ont perdu!"
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Tempus Fugit
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Re: Petite enfance Asperger

Message par Tempus Fugit »

D’ailleurs qui décide de l'autorité? je veux dire lorsque j'étais enfant, je ne comprenais pas cette notion d'autorité. je ne la comprend toujours pas d'ailleurs. quelqu'un vient, il te dit obéi moi et toi tu t’exécute, par ce que c'est comme ca? l'autorité ne peut fonctionner que si elle est acceptée des deux cotés. et ca sous entend qu'il faut qu'il y ai une confiance dans le représentant de l'autorité. Or la notion de confiance est très vague pour un enfant voire inexistante.
je dis ca par ce que je me rappelle bien ce que je ressentais enfant. Il y avais des gens autour de moi et deux d'entre eux attendaient de moi certaine choses. Alors je me disais pourquoi ceux la et pas les autres, je pensais même que mes parent n’étaient pas mes parents. et tant que je n'avais pas une explication logique a ca, je n'en faisais qu'a ma tête.
je le vois bien aussi avec mon fils. il ne fais quelque chose que s'il y vois un intérêt propre. le reste du temps, il fait ce qu'il veut. et c'est a moi de le guider dans ce qu'il veut et l'aider a allez plus loin. J'imagine mal une école faire ca. il en ont 30 en moyenne, faudrait les cloner pour qu'il accordent a chaque enfants l'attention dont il a besoin.
J'ai toujours le même problème. d'ou mon incapacité a travailler pour quelqu'un. mon dernier boss ce tirait les cheveux et a la fin il est devenu chauve. (ou alors il a juste perdu ses cheveux avec l'age)
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Re: Petite enfance Asperger

Message par Tugdual »

Valmont a écrit :Je posais des questions à WinstonWolfe mais le post de Tempus s'est intercalé.
Ok.

Hier soir, en me couchant, j'ai repensé
à cette histoire "d'adultes et d'enfants".
J'ai surtout repensé à ce que je pensais
du monde des adultes à l'époque où
j'étais moi-même encore un enfant.

En ce temps là, j'imaginais qu'être adulte
consistait à mettre ses connaissances et
sa puissance de réflexion au service de tous.
Ça me fascinait et j'avais hâte de le devenir.

Mais bien avant d'avoir atteint l'âge requis,
à force d'observer les adultes autour de moi,
d'analyser leurs propos, leurs réactions,
il m'a fallu déchanter et ce fut déconcertant.
Déconcertant et douloureux ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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chawacee
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Re: Petite enfance Asperger

Message par chawacee »

Tempus Fugit a écrit :D’ailleurs qui décide de l'autorité? je veux dire lorsque j'étais enfant, je ne comprenais pas cette notion d'autorité. je ne la comprend toujours pas d'ailleurs. quelqu'un vient, il te dit obéi moi et toi tu t’exécute, par ce que c'est comme ca? l'autorité ne peut fonctionner que si elle est acceptée des deux cotés. et ca sous entend qu'il faut qu'il y ai une confiance dans le représentant de l'autorité. Or la notion de confiance est très vague pour un enfant voire inexistante.
je dis ca par ce que je me rappelle bien ce que je ressentais enfant. Il y avais des gens autour de moi et deux d'entre eux attendaient de moi certaine choses. Alors je me disais pourquoi ceux la et pas les autres, je pensais même que mes parent n’étaient pas mes parents. et tant que je n'avais pas une explication logique a ca, je n'en faisais qu'a ma tête.
je le vois bien aussi avec mon fils. il ne fais quelque chose que s'il y vois un intérêt propre. le reste du temps, il fait ce qu'il veut. et c'est a moi de le guider dans ce qu'il veut et l'aider a allez plus loin. J'imagine mal une école faire ca. il en ont 30 en moyenne, faudrait les cloner pour qu'il accordent a chaque enfants l'attention dont il a besoin.
J'ai toujours le même problème. d'ou mon incapacité a travailler pour quelqu'un. mon dernier boss ce tirait les cheveux et a la fin il est devenu chauve. (ou alors il a juste perdu ses cheveux avec l'age)
J'ai déjà réfléchi aussi à cette question de l'autorité. En tant qu'adulte, j'ai besoin d'avoir du respect pour la personne qui me dit quoi faire en fait, un minimum, sans ça, je ne vois pas pourquoi "j'obéirais" si ça me semble un non-sens. Ou alors, je ne pourrai pas m'empêcher de polémiquer, et à chaque fois que ça m'est arrivé dans ma (courte) vie professionnelle, il faut l'avouer, on est allés dans le mur si la / le chef ne changeait pas d'avis.
Je pense qu'en fait, beaucoup pensent qu'on atteint le respect (sans même parler d'autorité) via la peur. Moi sans confiance, je n'ai pas de respect, et ça se termine mal. C'est pour ça que j'suis allée voir un psy il y a 8 mois, quand je me suis rendue compte que je reproduisais le schéma pourri que j'avais moi même rencontré, et que c'est par la peur que j'imposais les choses à mes enfants. Déjà la peur, ensuite imposer, les deux m'ont sauté aux yeux et m'ont fait décrocher le téléphone "madame.. j'ai besoin d'aide. Vite. ça va pas." Là ou on se rejoint (encore tu vois ? :mryellow: ) pour mon bonhomme, apprendre un truc sans piger l'intérêt de le faire, il y va pas. De toute façon, personne ne peut réellement l'obliger, il est très fort de caractère. Du coup, j'explique chaque fois l'avantage de savoir telle ou telle chose, ce que lui apportera à LUI dans son quotidien.

La fameuse phrase "c'est comme ça, et pas autrement", ça le rendait fou furieux. Genre ex typique : il HURLAIT parce qu'une porte de chambre se refermait seule, sans arrêt, j'avais évidemment été agacée et commencé par "on y peut rien, c'est bon là, arrête avec ça !". Rebelotte 2 min après, plusieurs jours comme ça.
A un moment, recrise de nerf. Je souffle un grand coup et j'ai dit texto à mon 4 ans et demi "bah écoute mon gars, en fait, la porte là, elle ne peut pas rester ouverte à cause d'un souci de niveau de la maison et de gravité terrestre". D'un coup, il a arrêté d'hurler, c'était tout simple : je l'avais pas pris pour un con, et j'avais donné une véritable explication concrète à un truc qui lui prenait la tête, sans lui imposer de laisser tomber alors qu'il avait BESOIN de savoir.

Il m'a plus fait de crise pour ça.

Et désormais, j'essaie de définir ce qui déclenche la crise, et j'explique les choses, même compliquées. Ne pas être pris pour un idiot, et qu'on lui EXPLIQUE pourquoi, clairement, ça change tout son comportement, de A à Z.

La loutre, (ma p'tite dernière) est dotée d'un caractère très très fort. Elle ne s'en laisse raconter par personne, même les soi disant "coincés du cul psychorigides" ne l'impressionnent pas (80 cm et 9kg la brindille). Je l'ai déjà vue soutenir le regard de son père, sans baisser les yeux, et lui gueuler sans hésiter "ça suffit main'nant ! T'a'ette de c'ier !!"..... Séché le père. Même lui a compris que ça ne servirait à rien de jouer sur "l'autorité" avec elle, ça n'a aucun impact, et on va toujours dans des crises de nerf monumentales quand on essaie de lui imposer certaines choses.

Pareil que son frère, tu lui expliques l'intérêt, tu lui montres autant de respect que tu lui en demandes, et ça roule.

Essaie de la jouer dominant, et c'est une soufflante façon bulldozer qui te revient en pleine figure. (Oui je sais, à l'école, elle va se heurter à plusieurs murs.. On va tâter de la convocation pour "insolence", je le vois venir à 100 km !)

Enfin retour à la question initiale (qu'est ce que je m'égare tout le temps....) : l'autorité, dans un monde idéal, serait-elle nécessaire ? Pas dit. Le respect des compétences de chacun, et l'objectivité sur ses propres atouts et ses défaillances, qui feraient qu'on suivrait l'autre par respect pour ces fameuses compétences. J'sais pas j'essaie d'imaginer...
Maman d'un enfant TED diagnostiqué au CRA de Reims.
Je ne suis pas très typique, sans avoir pourtant creusé la question d'une façon ou d'une autre.
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Tempus Fugit
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Re: Petite enfance Asperger

Message par Tempus Fugit »

chawacee a écrit :


Pareil que son frère, tu lui expliques l'intérêt, tu lui montres autant de respect que tu lui en demandes, et ça roule.

Essaie de la jouer dominant, et c'est une soufflante façon bulldozer qui te revient en pleine figure. (Oui je sais, à l'école, elle va se heurter à plusieurs murs.. On va tâter de la convocation pour "insolence", je le vois venir à 100 km !)

Enfin retour à la question initiale (qu'est ce que je m'égare tout le temps....) : l'autorité, dans un monde idéal, serait-elle nécessaire ? Pas dit. Le respect des compétences de chacun, et l'objectivité sur ses propres atouts et ses défaillances, qui feraient qu'on suivrait l'autre par respect pour ces fameuses compétences. J'sais pas j'essaie d'imaginer...
hé ben dis donc! tu dois avoir un sacré boulot avec des caractère comme ca! :lol:
pareil pour mon fils, avant il criait systématiquement lorsqu'un bruit le dérangeait et surtout lorsque j'étais au téléphone. on en a eu des crises de nerfs avant que je comprenne qu'il était très sensible au bruit. et même maintenant a 10 ans, il continu a faire Hmmm Hmmm en se balançant a chaque bruit.
Mais c'est beaucoup moins stressant pour moi depuis que j'ai entendu ce que le dérangeait.

je rejoint ton point de vue sur l'autorité et la confiance. Avant je ne savais pas ce que c'était la confiance. jusqu'a ce qu'un jour mon psy me dise : " ton meilleur ami, tu lui fais confiance, mais si tu sais qu'il ne sais pas conduire un avion, tu ne va ps lui donner les commande en lui disant oué c'est bon vasy vole je te fais confiance" la j'ai compris que la confiance ne peut s'accorder que dans la limite des capacités de chacun. ca évite bien des déceptions.
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chawacee
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Re: Petite enfance Asperger

Message par chawacee »

Il est pas mal ton psy dis donc :mryellow: C'est exactement ce que je tentais d'expliquer.

Quelle crédibilité j'ai auprès des enfants par exemple, si je pète un câble régulièrement (et ça arrive), et qu'à côté, quand eux explosent, je leur hurle "ARRETE DE CRIER !". ça m'arrive, et je suis assez lucide pour savoir au fond de moi que c'est totalement absurde. Comment tu apprends à ton gosse à ne pas hurler en hurlant toi même ? Non sens total. Comment tu apprends à être un minimum poli en ne disant toi même jamais bonjour s'il te plait merci ? C'est aussi un non sens.

Sans essayer d'être irréprochable (j'en suis trop loin..) j'essaie au moins de montrer un minimum l'exemple et ils savent également que je ne sais pas tout et que la vie en elle même est de toute façon un perpétuel apprentissage. La confiance est donc de toute façon relative tu me dira.. :)
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Akamiaou
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Re: Petite enfance Asperger

Message par Akamiaou »

Ha clairement, je le vois avec mon petit de trois ans, depuis qu'il a accès à plus de compréhension (ouf, il grandit !) ça se passe bien mieux ! Il parle... tout le temps, mais vraiment, tout le temps. C'est totalement épuisant. Mais l'avantage, c'est qu'on peut lui expliquer beaucoup de choses. En revanche il n'a toujours pas saisi l'intérêt de se taire, sauf dans des moments bien précis (là papa dort, donc on chuchote... ou bien quand je suis au téléphone, souvent il se tait et me dit -j'allais dire fièrement, mais en fait je crois que c'est de manière purement factuelle, parce qu'il dit absolument tout ce qu'il fait et ce qui lui passe par la tête- "maman, j'ai pas parlé pendant le téléphone !" ^^ (heureusement que ça commence à arriver, j'ai déjà beaucoup de mal avec ça, alors s'il parle par dessus, ça me vrille les nerfs.

Et il est aussi capable de ce genre de comportement, comme ta fille, à s'offusquer et l'exprimer ouvertement quand quelque chose le dérange. Même pas peur ! Ca dédramatise souvent, d'ailleurs.

J'ai apprécié la lecture de Summerhil, mais aussi les écrits de John Holt, Alan Thomas ou Alice Miller. C'est grâce à ce genre de lectures que c'est aussi évident pour moi d'instruire mes enfants hors école.
Diagnostic positif reçu en mai au CRA de Limoges !
Valmont
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Re: Petite enfance Asperger

Message par Valmont »

L'autorité d'un adulte sur un enfant sans confiance c'est effectivement voué à l'échec et un non sens total.

Maintenant je me pose une question en lisant vos posts : Comment l'enfant peut il à terme gérer la frustration d'une non réponse ?

Les adultes ne sont pas infaillibles. L'autre n'a pas toujours l'explication ou la réponse à tout ce qui m'angoisse. Si on me répond tout le temps pour m'expliquer ce que je ne comprends pas, comment vais je supporter lorsqu'en demandant une réponse je n'en aurai pas (ou alors un "je ne sais pas") ?
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chawacee
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Re: Petite enfance Asperger

Message par chawacee »

Je ne saurais dire.

Je réponds régulièrement que je ne sais pas (et la quantité de choses que je ne sais pas est abyssale), alors on cherche ensemble..
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Riwanon
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Re: Petite enfance Asperger

Message par Riwanon »

Valmont a écrit :Maintenant je me pose une question en lisant vos posts : Comment l'enfant peut il à terme gérer la frustration d'une non réponse ?

Les adultes ne sont pas infaillibles. L'autre n'a pas toujours l'explication ou la réponse à tout ce qui m'angoisse. Si on me répond tout le temps pour m'expliquer ce que je ne comprends pas, comment vais je supporter lorsqu'en demandant une réponse je n'en aurai pas (ou alors un "je ne sais pas") ?
Les enfants entendent très bien le "Je ne sais pas". Ma sœur qui est directrice de centre de loisirs utilise même le "Je ne sais pas, qu'est-ce que tu en penses toi?" des fois où elle sait très bien. Ça implique l'enfant, ça le responsabilise et lui donne confiance en lui pour trouver des solutions par lui-même (avec la confiance et la fierté qui en découlent ensuite).

Et il ne faut pas oublier que les âges de l'enfant sont des étapes. On ne va pas demander à un bébé de parler au lieu de pleurer, c'est son seul moyen d'expression. On accepte que ça le soit sans se demander : "Mais là si je ne le force pas à parler, est-ce qu'il va acquérir le langage par la suite?!". Oui il va l'acquérir. Ensuite il y a une période où il a besoin d'explications, de comprendre, ça ne l'empêchera pas de réfléchir seul par la suite. Ensuite on peut l'encourager à trouver des solutions par lui-même. Etc.
L'accompagner au rythme de ses étapes sans vouloir en faire un adulte tout de suite.


Je me retrouve complètement dans ce que vous dites de vos enfants.
Plus jeune j'avais complètement conscience de l'incohérence des adultes et j'en ai beaucoup souffert. Les fois où ils se servaient de l'autorité avec moi alors que ce n'était pas juste (justice et justesse) ça me rendait furieuse. Et vu que par-dessus je devais taire ma colère :mryellow: ça me rongeait de l'intérieur.
Je voyais que certains de leurs refus étaient arbitraires, ils invoquaient une raison mais je raisonnais déjà tellement qu'elle ne me satisfaisait pas, la logique et le bon sens en venaient facilement à bout. Je crois que s'ils avaient été plus honnêtes en me disant qu'ils ne souhaitaient pas que je fasse telle ou telle chose tout simplement parce que ça les dérangeait eux, j'y aurais peut-être juste vu de l'injustice mais pas d'incohérence et ça m'aurait bien moins bouffée de l'intérieur.

C'était à tel point que mon tout premier souvenir, à 4-5 ans, est un souvenir de cet ordre. Je me souviens de l'échange avec mon père, du contexte visuel, de ses paroles, de mes réactions (ressentis et paroles) et de l'issue de cette "discussion" (à sens-unique).
Depuis j'ai du mal à me contenir quand j'entends un "Il n'y a pas de "mais"", j'ai envie de mordre. :mryellow:
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Felixia
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Re: Petite enfance Asperger

Message par Felixia »

Déjà pour commencer, je ne sais pas si je suis ou non Aspie. Un certain nombre de concordances me le laisse penser mais de là à le reconnaitre pleinement et à vouloir le faire depister ... (oui théorie de l'Autruche - quand je suis au bord de la falaise, je saute, mais tant que je n'ai pas un talon dans le vide je fais semblant de ne pas savoir)
Pourtant mon enfance ...
Mon temoignage pourrait être celui de 650HB (pseudo entier ? pardon, j'ai du mal ... pourquoi ne pas porter des chiffres plutot que des lettres en guise de prénom (moi la première) 650HB c'est un n° de crayon ?)
Auquel j'ajouterais pour l'adolescence "seule au milieu de tous", jamais physiquement seule mais intellectuellement/psychologiquement/mentalement d'une solitude d'ermite. Un regard exterieur, comme si j'étais un cameraman ... un cameraman venu d'un pays étranger voire d'une autre planète. Trop sage, trop raisonnable (c'est cool que tu sois, là on va pouvoir boire/fumer, si ca va pas tu sais quoi faire -> raisonnable et responsable *yipeeeee*).
Avec en plus l'envie de toujours satisfaire, toujours faire plus toujours faire mieux ... et echouer par manque de compréhension de la situation/de la personne/ des règles du jeu. Echouer sans comprendre pourquoi dans les relations humaines parce que mon "crocodile" (je le vois plus comme un gros, très gros matou qui essaye de se prendre pour un tigre mais qui a peur de son ombre) sent les gens et leurs émotions qui vont parfois à l'encontre de ce qu'ils disent (t'es sûr(e) que ça va ? oui, ça va, pourquoi tu dis ça ? (euh je sais pas, si je te dis que tu transpires la peur/l'angoisse/le chagrin tu vas me croire ?))

(Mon témoignage est un peu en bazar, mais c'est un peu l'état général de ma tête ce soir, j'ai du mal avec les mots/ les idées, veuillez m'en excuser)
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Tugdual
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Re: Petite enfance Asperger

Message par Tugdual »

Felixia a écrit :(Mon témoignage est un peu en bazar, mais c'est un peu l'état général de ma tête ce soir, j'ai du mal avec les mots/ les idées, veuillez m'en excuser)
Ne t'inquiète pas, ici personne
ne viendra t'embêter pour ça !
:)

En plus il n'y a pas de quoi ...
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Padmé
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Re: Petite enfance Asperger

Message par Padmé »

Je profite de ce sujet pour vous poser une question:
Quand vous étiez collégien, ou vos enfants pour les parents d'enfant TED, et que quelque chose vous plaisez pas ou qui vous semblez injuste, est ce que vous etiez direct avec la personne en face que ce soit un élève ou un prof? Parce que mon fils de 12 ans (en cours de diagnostic TED/peut etre aspi) répond du tact au tact aux profs quand ils se trompent sur son compte. Exemple, un des prof s'est trompé et a cru que mon fils n'avait pas fait un travail. Mon fils le lendemain va le trouver "monsieur si je l'ai fait vous etes un menteur" Résultat, 2 heures de colle. Autre exemple, la prof de SVT a fait un contrôle sur un sujet qui n'a pas été appris en classe (elle voulait faire réfléchir ses élèves par rapport à un sujet traité pour qu'ils fassent le rapprochement avec celui du controle) et bien mon fils a écrit direct sur la copie "je n'en sais rien, on a pas appris ça". Résultat mot de la prof me disant qu'il faut que mon fils arrête sa "victimisation" ce qui ne veut rien dire bref.. Ca vous parle? car je commence à me poser des questions là...En plus on me le prend pour un gamin mal élévé, on est vite catalogué par les profs..

EDIT: j'ai écrit mon message avant de lire vos commentaires

EDIT bis: je reconnais bien mon fils quand vous dites que vous aimez la compagnie des enfants. Mon fils s'entend mieux avec les plus jeunes. Au centre aéré il était tjs avec les petits.
Maman atypique d'une fille nt de 20 ans tout aussi atypique et d'un gars de 17 ans dyspraxique et AHN