Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
et pour un truc simple : les petites injustices de la vie courante. par exemple, je t'accuses d'avoir bouffer la toute dernière tablette de chocolat ? (alors qu'en fait ce n'est pas toi !)
c'est quoi votre réaction ?
c'est quoi votre réaction ?
TSA
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
je ne réagit pas. je laisse l'autre se perdre dans les méandres de l’incompréhension de mon attitude exactement comme ce que sa remarque a provoqué chez moi.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Oui c'est démesuré.had a écrit :je suis un peu surpris par le vocabulaire.
parler d'injustice pour une housse de coussin déplacée (c'est pas une attaque Charles, ce n'est qu'un exemple), ou d'injustice pour une poubelle pas lavée (idem ) c'est vachement fort.
Mais ce n'est pas le vocabulaire qui l'est à la base, c'est le ressenti, le vocabulaire est tout à fait adapté au ressenti qui lui est démesuré.
C'est pour ça que j'étais contente d'avoir l'occasion de travailler dessus, parce que ce ressenti qui n'était pas à sa place me pourrissait la vie.
Et je suis contente d'avoir différencié mes besoins qui relèveraient d'Asperger, avec lesquels je vais donc peut-être devoir vivre toute ma vie, et ce ressenti qui vient s'y ajouter et qui relève de tout autre chose, dont je peux me débarrasser.
LaKapsule en parle très bien dans son expérience plus haut, j'ai ce même sentiment : d'avoir été tellement incomprise par le passé et d'en avoir tellement souffert, que tout ce qui s'y rapporte aujourd'hui, de près ou de loin, me le rappelle.
Dès que je ne me sens pas prise en compte même pour une petite chose anodine, ça vient toucher cette grosse-grosse souffrance inscrite en moi depuis toujours et ça explose. Comme un petit filet d'eau qui viendrait toucher par inadvertance un gros ruisseau : les deux ne font plus qu'un ensuite.
Charles, ce que tu décris dans ton quotidien me parle complètement.
Voui, cette pensée me vient souvent!charles a écrit :"si on ne le fait pas, l'autre maniaque le fera" ....
Bah je suis connue pour me justifier sans arrêt. Dès que je me sens accusée du moindre truc, même sans importance, je me justifie. Enfin, je vais peut-être commencer à pouvoir parler au passé parce que je travaille justement dessus.had a écrit :et pour un truc simple : les petites injustices de la vie courante. par exemple, je t'accuses d'avoir bouffer la toute dernière tablette de chocolat ? (alors qu'en fait ce n'est pas toi !)
c'est quoi votre réaction ?
Donc avant ça aurait été : un ressenti d'injustice et de colère et une justification : "Non ce n'est pas moi, pour preuve je n'étais pas là ce jour-là et puis tu me connais ce n'est pas dans mes habitudes et puis...". Si l'autre me croit : soulagement. S'il ne me croit pas : grrr, ça aurait tourné pendant des heures dans ma p'tite tête ensuite. Troisième réaction possible aussi que j'ai découverte récemment : "Non mais tu n'as pas besoin de te justifier.", grrr je me sens coupée dans mon besoin de me rendre justice et aussi de mettre la vérité en lumière, ce qui est très important pour moi (de dire ce qui est, peu importe que ça aille dans mon sens ou non, j'ai juste besoin de remettre la vérité à sa place).
Aujourd'hui, je pense que ma réaction serait tout simplement : "Non. ".
Mais je ne suis pas sûre-sûre d'être complètement guérie et si la personne ne me croit pas je me justifierais peut-être ensuite.
C'est de la vengeance. Ce qui est tout à fait normal quand on se sent attaqué.Tempus Fugit a écrit :je ne réagit pas. je laisse l'autre se perdre dans les méandres de l’incompréhension de mon attitude exactement comme ce que sa remarque a provoqué chez moi.
J'ai souvent ressenti ce besoin de "faire payer" à l'autre, mais je paye aussi : ça me bouffe.
Tu as toi aussi ressenti de l'injustice non-digérée plus jeune pour que ça te touche autant aujourd'hui?
"Enfants, on nous montre tant de choses que nous perdons le sens profond de Voir. Voir et montrer sont phénoménologiquement en violente antithèse. Et comment les adultes nous montreraient-ils le monde qu'ils ont perdu!"
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
oui, j'ai eu pas mal d'injustices lorsque j'étais petite. on ne traitait de folle, de débile et de mongolienne. alors quand tu a 7/8 ans et que tu ne comprend pas pourquoi on te dis ca et qu'on te frappe en plus et tu comprend encore moins... donc oui la vengeance c'est pas mal dans certain cas.Riwanon a écrit :C'est de la vengeance. Ce qui est tout à fait normal quand on se sent attaqué.Tempus Fugit a écrit :je ne réagit pas. je laisse l'autre se perdre dans les méandres de l’incompréhension de mon attitude exactement comme ce que sa remarque a provoqué chez moi.
J'ai souvent ressenti ce besoin de "faire payer" à l'autre, mais je paye aussi : ça me bouffe.
Tu as toi aussi ressenti de l'injustice non-digérée plus jeune pour que ça te touche autant aujourd'hui?
ce qui est drôle c'est que ca a commencé vraiment a cet age la. avant on me disait que j'étais toute mignonne et drôle que je parlais comme une adulte. j'ai donc supposé que ce qu'on peut accepter venant d'un bébé, on ne l'accepte plus a l'age de raison.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
J'ai vécu ça aussi. Mise à l'écart, frappée, moquée...Tempus Fugit a écrit :oui, j'ai eu pas mal d'injustices lorsque j'étais petite. on ne traitait de folle, de débile et de mongolienne. alors quand tu a 7/8 ans et que tu ne comprend pas pourquoi on te dis ca et qu'on te frappe en plus et tu comprend encore moins... donc oui la vengeance c'est pas mal dans certain cas.
Par contre je n'ai jamais pu faire payer l'autre directement, je le retournais contre moi ("Je ne vais plus me nourrir / je ne vais plus être heureuse / je vais me tuer / ... et comme ça vous aller regretter de m'avoir fait du mal". Je ne le disais pas, je le pensais simplement).
Le problème c'est que ceux qui nous on fait du mal à l'époque ne sont plus là. Et aujourd'hui, en se vengeant contre une personne de façon démesurée c'est injuste parce qu'on veut en fait faire payer ces anciens persécuteurs.
Ce n'est donc juste ni pour la personne en face, ni pour soi-même (parce qu'on continue à se faire souffrir soi-même, alors qu'ils ne sont plus là pour le faire. Un peu comme si on était le bras droit de ces persécuteurs qui continue à agir pour eux, même en leur absence. On devient notre propre persécuteur.).
Et se débarrasser de cette ancienne colère permet de ne plus percevoir ces gênes comme des attaques personnelles.
L'autre a besoin de mettre un peu le bordel, de déplacer des coussins et de les remettre en place plus tard (bien après ton besoin à toi)? C'est son droit, c'est son fonctionnement, tout aussi légitime que le mien.
L'autre m'accuse injustement d'avoir mangé toute la tablette de chocolat? C'est son problème, moi je sais qui je suis et ce que j'ai fait, s'il veut me voir comme ça bah ça le regarde. (La réponse que je mets là vient de ma sœur à qui je viens de parler de cette question. C'est sa réaction à elle et elle me semble pas mal, je vais essayer de m'en inspirer. ).
Pareil.Tempus Fugit a écrit :ce qui est drôle c'est que ca a commencé vraiment a cet age la. avant on me disait que j'étais toute mignonne et drôle que je parlais comme une adulte. j'ai donc supposé que ce qu'on peut accepter venant d'un bébé, on ne l'accepte plus a l'age de raison.
Je me demandais pourquoi est-ce que j'étais plus extravertie et plus vivante dans l'enfance. Ça ne colle pas vraiment avec l'idée que je me fais d'Asperger (et de l'autisme en général). Mais je me dis qu'en tant qu'enfant on nous accepte tel que l'on est, avec nos différences, notre monde un peu étrange. Et en grandissant on commence à attendre de nous tout autre chose : de comprendre les personnes qui nous entourent, d'y faire attention, d’interagir correctement avec eux, d'avoir des comportements "adaptés" à notre âge (ne plus jouer avec l'eau du caniveau, ne plus marcher dans les "formes" au sol, de ne plus rêvasser hors-contexte, etc.). Et c'est là que ça peut commencer à bloquer, donc à renfermer la personne.
C'est d'ailleurs une grande interrogation que j'ai et que je souhaitais aborder dans le forum. J'ai besoin de témoignages pour m'en assurer et comprendre.
Est-ce que d'autres asperger étaient "ouverts" étant enfants? Ou est-ce que vous étiez tous renfermés, peu bavards, apeurés par l'autre, etc.?
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Face à ce genre de situations... J'oscille entre justifications crétines (et en bafouillant, c'est mieux), ou bien indifférence... Je sais ce que j'ai fait, et souvent, tenter de raisonner l'autre empire les choses.
Riwanon, tu devrais poser cette question dans un autre sujet.
Tu auras peut-être plus de réponses par ce moyen, ta question sera moins perdue.
Riwanon, tu devrais poser cette question dans un autre sujet.
Tu auras peut-être plus de réponses par ce moyen, ta question sera moins perdue.
30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"
En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
C'est bien d'avoir cette conscience des choses.Loup a écrit :Face à ce genre de situations... J'oscille entre justifications crétines (et en bafouillant, c'est mieux), ou bien indifférence... Je sais ce que j'ai fait, et souvent, tenter de raisonner l'autre empire les choses.
C'est vrai que parfois, tenter de raisonner l'autre ne mène à rien.
(Et si ça se trouve... c'est nous-mêmes que nous tentons de convaincre dans ces moments-là, par manque de confiance en soi.)
Oui, je me suis dit ça après coup, merci.Loup a écrit :Riwanon, tu devrais poser cette question dans un autre sujet.
Tu auras peut-être plus de réponses par ce moyen, ta question sera moins perdue.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
C'est exactement la question que je posais.
J'ai l'impression qu'enfant, même différent, je me sentais plus heureux et j'avais de bonnes relations avec les autres enfants et même apprécié par les autres.
Même si je ne voyais personne en dehors de l'école, je n'avais pas l'impression de me cacher et j'étais moi même. Je faisais du sport, j'allais à l'école en vélo avec d'autres camarades, au lycée, j'étais même impatient de retrouver les camarades car on se faisait des parties de tarot avant les cours ou on allait au bar jouer.
En fait j'avais déjà des problèmes avec les adultes et ce problème est toujours présent. Mais étant adulte, cela ne passe pas. Il y a eu une cassure quand je me suis retrouvé propulsé dans le monde adulte à 18 ans, seul. Et là j'ai senti ma différence et mon comportement n'était plus adapté.
J'ai l'impression qu'enfant, même différent, je me sentais plus heureux et j'avais de bonnes relations avec les autres enfants et même apprécié par les autres.
Même si je ne voyais personne en dehors de l'école, je n'avais pas l'impression de me cacher et j'étais moi même. Je faisais du sport, j'allais à l'école en vélo avec d'autres camarades, au lycée, j'étais même impatient de retrouver les camarades car on se faisait des parties de tarot avant les cours ou on allait au bar jouer.
En fait j'avais déjà des problèmes avec les adultes et ce problème est toujours présent. Mais étant adulte, cela ne passe pas. Il y a eu une cassure quand je me suis retrouvé propulsé dans le monde adulte à 18 ans, seul. Et là j'ai senti ma différence et mon comportement n'était plus adapté.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Je me justifie souvent pour moi-même... ^^
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Merci pour ton témoignage, ça me rassure un peu!charles a écrit :C'est exactement la question que je posais.
J'ai l'impression qu'enfant, même différent, je me sentais plus heureux et j'avais de bonnes relations avec les autres enfants et même apprécié par les autres.
Est-ce que tu veux bien recopier ton message dans le nouveau sujet que je viens d'ouvrir ( http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?f=4&t=4617 ), comme ça on en discutera là-bas. J'aurais des choses à te répondre mais je n'ai pas envie de faire doublon.
Ah, bienvenue au club.Loup a écrit :Je me justifie souvent pour moi-même... ^^
J'y travaille même si c'est dur de résister.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Bonjour,
Anecdote de ce week-end : normalement, j'ai l'appartement de mes parents pour moi toute seule, le week-end. Je peux alors, enfin, après une dure semaine, me recentrer, me reposer, ne sentir aucune présence alentour, être moi.
J'entends, la porte s'ouvrir, deux voix. Mon frère et un ami à lui. Je l'ai extrêmement mal vécu, me suis sentie littéralement bafouée, plus le temps passait et plus j'avais une envie folle de sortir de ma chambre et de leur demander de dégager, car j'avais l'impression qu'ils faisaient exprès de rester là sachant que j'avais besoin de ce moment rien qu'à moi.
Ils sont restés 3 heures, je ne suis pas sortie de ma chambre, ils m'ont gâché ma soirée, et par la même occasion tout mon week-end.
Mon frère sait qu'il faut me prévenir pour que je puisse me préparer, au lieu de me réjouir à l'avance en me disant "je vais enfin pouvoir être tranquille", il ne l'a pas fait.
J'étais très en colère, voire paranoïaque car sur le moment quasi-persuadée qu'ils faisaient exprès d'être ici pour me pourrir ces rares moments de paix.
Là où je veux en venir, c'est que tout en étant effondrée dans mon lit à pleurer de nerf, en les maudissant, ma raison savait qu'ils ne le faisaient pas exprès, même si mon ressenti était tout autre. Je savais, rationnellement, que le problème ne venait pas d'eux mais de moi, que cette gêne/colère ressentie n'était pas "normale", que ce sentiment d'injustice n'était pas fondé. La gêne ressentie était due a une injustice ressentie mais que je savais n'être pas "réelle".
J'espère être un minimum clair, et pas hors-sujet.
Anecdote de ce week-end : normalement, j'ai l'appartement de mes parents pour moi toute seule, le week-end. Je peux alors, enfin, après une dure semaine, me recentrer, me reposer, ne sentir aucune présence alentour, être moi.
J'entends, la porte s'ouvrir, deux voix. Mon frère et un ami à lui. Je l'ai extrêmement mal vécu, me suis sentie littéralement bafouée, plus le temps passait et plus j'avais une envie folle de sortir de ma chambre et de leur demander de dégager, car j'avais l'impression qu'ils faisaient exprès de rester là sachant que j'avais besoin de ce moment rien qu'à moi.
Ils sont restés 3 heures, je ne suis pas sortie de ma chambre, ils m'ont gâché ma soirée, et par la même occasion tout mon week-end.
Mon frère sait qu'il faut me prévenir pour que je puisse me préparer, au lieu de me réjouir à l'avance en me disant "je vais enfin pouvoir être tranquille", il ne l'a pas fait.
J'étais très en colère, voire paranoïaque car sur le moment quasi-persuadée qu'ils faisaient exprès d'être ici pour me pourrir ces rares moments de paix.
Là où je veux en venir, c'est que tout en étant effondrée dans mon lit à pleurer de nerf, en les maudissant, ma raison savait qu'ils ne le faisaient pas exprès, même si mon ressenti était tout autre. Je savais, rationnellement, que le problème ne venait pas d'eux mais de moi, que cette gêne/colère ressentie n'était pas "normale", que ce sentiment d'injustice n'était pas fondé. La gêne ressentie était due a une injustice ressentie mais que je savais n'être pas "réelle".
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Tu es très claire et pas du tout hors-sujet.
C'est exactement de ça qu'il s'agit : le sentiment d'injustice, qui peut tourner au sentiment de persécution et aller jusqu'à la paranoïa.
Dans tous les cas: colère et tristesse.
Je pense que c'est à cette "source"-là que la colère vient s'abreuver dans ces moments-là : une injustice pas digérée, vécue très intensément à un autre moment de ta vie, trop répétée dans l'enfance et/ou l'adolescence, etc.
Et tu as pu quand-même profiter de ton dimanche après ça?
C'est exactement de ça qu'il s'agit : le sentiment d'injustice, qui peut tourner au sentiment de persécution et aller jusqu'à la paranoïa.
Dans tous les cas: colère et tristesse.
Non effectivement, mais elle l'a certainement été à un autre moment de ta vie.evolution650HBn°2 a écrit :Je savais, rationnellement, que le problème ne venait pas d'eux mais de moi, que cette gêne/colère ressentie n'était pas "normale", que ce sentiment d'injustice n'était pas fondé. La gêne ressentie était due a une injustice ressentie mais que je savais n'être pas "réelle".
Je pense que c'est à cette "source"-là que la colère vient s'abreuver dans ces moments-là : une injustice pas digérée, vécue très intensément à un autre moment de ta vie, trop répétée dans l'enfance et/ou l'adolescence, etc.
Et tu as pu quand-même profiter de ton dimanche après ça?
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Tant mieux alors (je l'avoue, je n'avais pas lu la totalité de vos posts).
Colère et tristesse, oui, parfois même dégoût de soi, voire honte, aussi. Je me maudissais autant que je les maudissais, en fait.
(pour la paranoïa, effectivement elle peut être intense dans ces moments là.. je suis sortie deux minutes de ma chambre pour aller remplir ma bouteille d'eau dans la salle de bain, et COMME PAR HASARD c'est cet instant que son pote a choisi pour aller du salon à la cuisine ; on ne s'est pas vu, mais rien qu'entendre le bruit de la porte m'a dégoûtée de l'existence humaine, impression que tout était dirigé contre moi..)
Je ne peux malheureusement pas te répondre, je n'ai quasi-aucun souvenir de "ma vie d'avant", cependant des souvenirs que j'ai, je ne me souviens pas avoir été victime d'injustice particulière. Tout du moins, ni plus ni moins que tout le monde.
Mon frère est resté "chez moi" toute la journée du samedi, je ne lui ai pas adressé la parole par peur d'être méchante (l'épreuve de la veille n'était toujours pas digérée, l'épreuve de sa présence le samedi encore moins).
C'est d'ailleurs une chose que je ne "comprends pas", lorsque je suis dans ma chambre, même si je sais que personne ne vient, si je sais que je ne suis pas vraiment seule, il m'est impossible de vraiment me "ressourcer".
Mon frère m'avait d'ailleurs dit, une fois "je te dérange pas tu me vois pas", ce à quoi je lui avais répondu "oui mais je sais que tu es là" (il ne l'avait pas super bien pris, avec du recul je comprends pourquoi). C'est vrai que cela ne devrait pas me déranger, et pourtant..
Quant à aujourd'hui, oui c'était mieux, reposant, mais un jour n'est pas suffisant.
Colère et tristesse, oui, parfois même dégoût de soi, voire honte, aussi. Je me maudissais autant que je les maudissais, en fait.
(pour la paranoïa, effectivement elle peut être intense dans ces moments là.. je suis sortie deux minutes de ma chambre pour aller remplir ma bouteille d'eau dans la salle de bain, et COMME PAR HASARD c'est cet instant que son pote a choisi pour aller du salon à la cuisine ; on ne s'est pas vu, mais rien qu'entendre le bruit de la porte m'a dégoûtée de l'existence humaine, impression que tout était dirigé contre moi..)
Je ne peux malheureusement pas te répondre, je n'ai quasi-aucun souvenir de "ma vie d'avant", cependant des souvenirs que j'ai, je ne me souviens pas avoir été victime d'injustice particulière. Tout du moins, ni plus ni moins que tout le monde.
Mon frère est resté "chez moi" toute la journée du samedi, je ne lui ai pas adressé la parole par peur d'être méchante (l'épreuve de la veille n'était toujours pas digérée, l'épreuve de sa présence le samedi encore moins).
C'est d'ailleurs une chose que je ne "comprends pas", lorsque je suis dans ma chambre, même si je sais que personne ne vient, si je sais que je ne suis pas vraiment seule, il m'est impossible de vraiment me "ressourcer".
Mon frère m'avait d'ailleurs dit, une fois "je te dérange pas tu me vois pas", ce à quoi je lui avais répondu "oui mais je sais que tu es là" (il ne l'avait pas super bien pris, avec du recul je comprends pourquoi). C'est vrai que cela ne devrait pas me déranger, et pourtant..
Quant à aujourd'hui, oui c'était mieux, reposant, mais un jour n'est pas suffisant.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
C'est déjà ça même si c'est trop peu.evolution650HBn°2 a écrit :Quant à aujourd'hui, oui c'était mieux, reposant, mais un jour n'est pas suffisant.
De quoi alimenter sérieusement la parano, c'est clair!evolution650HBn°2 a écrit :(pour la paranoïa, effectivement elle peut être intense dans ces moments là.. je suis sortie deux minutes de ma chambre pour aller remplir ma bouteille d'eau dans la salle de bain, et COMME PAR HASARD c'est cet instant que son pote a choisi pour aller du salon à la cuisine
Peut-être simplement d'incompréhensions, ou de jugements, ou autre.evolution650HBn°2 a écrit :Je ne peux malheureusement pas te répondre, je n'ai quasi-aucun souvenir de "ma vie d'avant", cependant des souvenirs que j'ai, je ne me souviens pas avoir été victime d'injustice particulière. Tout du moins, ni plus ni moins que tout le monde.
Et je pense que même si l'injustice n'est pas flagrante, pas énorme, on peut très mal la vivre si elle touche à un point particulièrement sensible.
Est-ce que tu penses que ça aurait pu être évité si tu avais pris les devants, en demandant par exemple explicitement à ton frère de ne pas venir ce week-end là, parce que tu voulais en profiter pour te ressourcer pleinement?
Le problème c'est que les autres savent plus ou moins ce dont on a besoin, mais ils ne sont pas à notre place donc ils ne peuvent pas l'intégrer aussi bien qu'on le voudrait malheureusement.
Du coup il faut apprendre à faire des demandes claires du genre "Ce week-end, j'ai besoin que tu ne sois pas là". Alors que "J'ai besoin que tu me préviennes quand tu viens pour que je puisse m'y préparer" n'est pas une demande claire puisqu'elle ne dit pas précisément quand, dans quel contexte, etc. L'autre peut donc y faire attention régulièrement et puis oublier parfois, ou ne pas l'associer au contexte présent, etc.
L'autre est totalement différent et surtout indépendant de nous, j'en parlais plus haut :
Je répondais à LaKapsule qui avait partagé son expérience sur le sujet :C'est même très intéressant. Parce qu'on peut effectivement penser que l'autre n'est pas clair, alors qu'il l'est pour lui, comme parfois nous ne le sommes pas pour l'autre alors que nous pensons l'être. Ton exemple est très parlant à ce sujet, comme mon erreur de reprocher à ma sœur de ne pas prendre en compte mon besoin alors que je ne le lui avais jamais expliqué.
Quand on le comprend, ça peut nous aider à nous réconcilier avec cet autre. Parce qu'il est "autre" que nous justement, avec un fonctionnement et des besoins différents. On souhaiterait qu'il soit dans notre tête, qu'il comprenne précisément et immédiatement nos besoins sans qu'on ai besoin de les exprimer... c'est une pensée magique malheureusement.
LaKapsule a écrit :En fait je prends cet exemple car il me concerne particulièrement. C'est le fait que je voyais l'erreur chez l'autre sans la voir chez moi-même. Je disais par exemple " mais on ne m'écoute pas " parce que mes besoins n'étaient pas entendus, mais, je n'en parlais pas non plus, je restais vague et j'utilisais des formulations indirects parce que, au fond, j'avais peur de demander clairement ce que je voulais, parce que j'avais peur du refus. Ne pouvant pas recevoir le refus, je formulais mes phrases d'une manière à que l'on ne puisse pas répondre par le " non ". Au lieu de dire " tu pourrais aller me chercher des cigarettes ? " j'aurais dit " quelle misère de vivre dans la crainte, la peur, le manque... ! " - je caricature un peu, mais ça y ressemble tout de même.
"Enfants, on nous montre tant de choses que nous perdons le sens profond de Voir. Voir et montrer sont phénoménologiquement en violente antithèse. Et comment les adultes nous montreraient-ils le monde qu'ils ont perdu!"
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Oui, c'est déjà ça, c'est vrai (j'ai mis mon réveil tôt pour pouvoir en profiter davantage).
Non, si je le lui avais demandé il m'aurait répondu (à juste titre) : je suis chez moi autant que toi.
Et puis, j'ai honte d'avoir ce besoin, alors je n'en parle que très très peu ; mais je sais que lui m'en reparlera lorsque je le verrais, et je sais que c'est sur la défensive que je lui répondrais, comme quelqu'un "pris la main dans le sac" car depuis "toujours" je me force à ne rien laisser transparaitre de cette différence, et je n'ai pu la masquer le samedi (lorsque je l'ai croisé, je marchais la tête baissée avec mes deux sweats/capuches sur la tête, complètement désabusée).
Le truc c'est que la phrase "ce week-end j'ai besoin que tu ne sois pas là" s'appliquerait.. tous les week-end
Non, j'y ai réfléchi, il est probable que ce soit quelque chose qui n'était pas prévu mais qui s'est fait au dernier moment ; je pense que si cela était prévu il me l'aurait dit - normalement il le fait.
(c'est fou à quel point l'on peut être différent, deux extrêmes..)
Le problème, comme tu le dis, c'est que les autres ne sont pas dans notre tête, mais en ce qui me concerne, le problème est surtout que je m'exprime très peu, je suis très "secrète", je porte mon être comme un "fardeau honteux".
Il me faudrait vraiment un appartement.
Là aussi je me rends compte que mon envie n'est pas "normale" mais je n'arrive pas à penser autrement ; en fait, je suis passionnée par les ovni, et, habitant en ville, la visibilité du ciel est très mauvaise, trop polluée par les lumières. Je me suis donc mise en tête qu'habiter dans une tour, au dixième étage (avec ou sans ascenseur peu m'importe) était le mieux pour moi. Qui dit tour de 10 étages dit banlieue.
Je me vois mal annoncer à mes proches que je veux aller vivre en banlieue pour mieux voir les ovni s'ils se présentent un jour..
J'ai bifurqué là, alors je vais m'arrêter.
Non, si je le lui avais demandé il m'aurait répondu (à juste titre) : je suis chez moi autant que toi.
Et puis, j'ai honte d'avoir ce besoin, alors je n'en parle que très très peu ; mais je sais que lui m'en reparlera lorsque je le verrais, et je sais que c'est sur la défensive que je lui répondrais, comme quelqu'un "pris la main dans le sac" car depuis "toujours" je me force à ne rien laisser transparaitre de cette différence, et je n'ai pu la masquer le samedi (lorsque je l'ai croisé, je marchais la tête baissée avec mes deux sweats/capuches sur la tête, complètement désabusée).
Le truc c'est que la phrase "ce week-end j'ai besoin que tu ne sois pas là" s'appliquerait.. tous les week-end
Non, j'y ai réfléchi, il est probable que ce soit quelque chose qui n'était pas prévu mais qui s'est fait au dernier moment ; je pense que si cela était prévu il me l'aurait dit - normalement il le fait.
(c'est fou à quel point l'on peut être différent, deux extrêmes..)
Le problème, comme tu le dis, c'est que les autres ne sont pas dans notre tête, mais en ce qui me concerne, le problème est surtout que je m'exprime très peu, je suis très "secrète", je porte mon être comme un "fardeau honteux".
Il me faudrait vraiment un appartement.
Là aussi je me rends compte que mon envie n'est pas "normale" mais je n'arrive pas à penser autrement ; en fait, je suis passionnée par les ovni, et, habitant en ville, la visibilité du ciel est très mauvaise, trop polluée par les lumières. Je me suis donc mise en tête qu'habiter dans une tour, au dixième étage (avec ou sans ascenseur peu m'importe) était le mieux pour moi. Qui dit tour de 10 étages dit banlieue.
Je me vois mal annoncer à mes proches que je veux aller vivre en banlieue pour mieux voir les ovni s'ils se présentent un jour..
J'ai bifurqué là, alors je vais m'arrêter.
Non-diag.
"Just another brick in the wall."
"Just another brick in the wall."