Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
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Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Bonjour
Je souhaiterais vous faire partager une réflexion qui m'a soulagée, je me dis qu'elle peut servir à d'autres.
Quand quelqu'un d'autre fait quelque chose qui vient nous heurter dans notre fonctionnement on peut ressentir non-seulement une grande gêne, voire une souffrance, mais aussi une impression que l'autre ne fait pas attention à nous ou même qu'il le fait exprès.
On ressent donc de la souffrance ET de la colère (sentiment d'injustice, de persécution, etc.). Ce qui démultiplie la souffrance ressentie.
Personnellement c'est ce que je ressentais, la plupart du temps en tous cas.
Puis il m'est arrivé ceci :
Je vis en collocation avec ma sœur et elle a un fonctionnement complètement différent du mien : là où j'ai besoin que tout soit rangé, à sa place, accessible... elle laisse traîner, elle remet à plus tard, elle fait les choses à son rythme à elle.
Un jour alors qu'on sortait, elle enlève le sac poubelle plein pour l'emporter et se rend compte que le fond de la poubelle commence à être sale. Elle la laisse donc dans l'évier de la cuisine pour la nettoyer plus tard.
Déjà là j'ai tilté , je me suis dit que la connaissant elle ne la laverait pas rapidement et que ça me "retomberait dessus" (parce que mon besoin de ranger et d'utiliser des espaces "disponibles" est plus grand que le sien, donc j'aurais certainement besoin que cette poubelle retourne à sa place bien avant elle). Et je suis du genre à tout faire dans l'instant, je sais que si je remets quelque chose à plus tard ça risque de venir me gêner à un moment où je ne serais pas en disposition de m'en occuper. Bref, ce simple geste allait complètement à l'encontre de mon fonctionnement.
Plus tard, le lendemain je crois ou le soir-même, alors que j'avais fait tout ce qu'il y avait à faire pour être disponible à ce que je souhaitais faire ensuite (m'occuper de mon site internet) et qu'il ne me restait plus qu'à manger vite-fait... je retrouve cette poubelle dans l'évier. Et elle me bloque parce que j'ai besoin de cet évier pour me faire à manger et ensuite pour faire ma vaisselle et avoir enfin l'esprit libre pour mon site.
Je me sens gênée dans mon besoin, c'est une chose, mais je ressens aussi de la colère contre ma sœur. Je me dis qu'elle ne fait pas attention aux besoins des autres, qu'on est deux à vivre dans cet appartement et que le minimum serait qu'elle n'encombre pas les parties qu'on utilise en commun, etc. Grosse colère intérieure, sentiment d'injustice, de ne pas être prise en compte, etc.
J'en parle quelques jours après avec elle (on attend toujours que la colère soit redescendue pour se faire des remarques, ça passe mieux à froid, ça préserve notre relation) et elle est un peu surprise, elle ne pensait pas du tout que ça me gênerait, de son côté elle m'explique ce qu'elle aurait fait (elle aurait soit nettoyé la poubelle, ça ne lui pose pas de problème, soit posé la poubelle au sol dans un coin et ne s'en serait pas plus préoccupée que ça). Je lui explique que moi ça me gêne dans mon fonctionnement, que je n'ai pas sa souplesse à elle, que ça m'est déjà difficile d'éliminer mes propres tâches à effectuer alors que j'en ai terriblement besoin pour me sentir disponible à autre chose, alors quand quelqu'un vient m'en rajouter une c'est comme un grain de sable dans mon fonctionnement, etc.
Elle me comprend, je comprends aussi que ce n'était pas du tout malveillant de sa part ou je-m'en-foutiste, qu'elle a juste fait en fonction de son fonctionnement à elle qui est de devoir laisser une tâche qu'elle remet à plus tard en évidence pour ne pas l'oublier (comme ici la poubelle dans l'évier).
Elle va faire plus attention à ne pas encombrer les parties communes et de mon côté je vais essayer de m'assouplir si jamais ça se reproduit : je mets le truc de côté et je n'y pense plus.
Grâce à cette anecdote j'ai donc pu différencier la gêne de la colère. Quand quelque chose du genre se reproduit je peux être gênée dans mon fonctionnement (et encore, la discussion avec elle m'a aidée à trouver des solutions pour y remédier), mais je n'en veux plus à l'autre, je n'ai donc plus de sentiment d'injustice voire de persécution (qui sont auto-destructeurs). Ma souffrance en est largement amoindrie.
Voilà, je ne sais pas si ça vous parle.
On en veut parfois aux autres de nous faire souffrir alors qu'ils n'en ont pas du tout l'intention. C'est injuste pour eux (surtout si la colère nous fait passer à l'acte contre eux), mais c'est surtout nous-mêmes que nous faisons souffrir avec ce ressenti. Donc si on peut s'en débarrasser...
Je souhaiterais vous faire partager une réflexion qui m'a soulagée, je me dis qu'elle peut servir à d'autres.
Quand quelqu'un d'autre fait quelque chose qui vient nous heurter dans notre fonctionnement on peut ressentir non-seulement une grande gêne, voire une souffrance, mais aussi une impression que l'autre ne fait pas attention à nous ou même qu'il le fait exprès.
On ressent donc de la souffrance ET de la colère (sentiment d'injustice, de persécution, etc.). Ce qui démultiplie la souffrance ressentie.
Personnellement c'est ce que je ressentais, la plupart du temps en tous cas.
Puis il m'est arrivé ceci :
Je vis en collocation avec ma sœur et elle a un fonctionnement complètement différent du mien : là où j'ai besoin que tout soit rangé, à sa place, accessible... elle laisse traîner, elle remet à plus tard, elle fait les choses à son rythme à elle.
Un jour alors qu'on sortait, elle enlève le sac poubelle plein pour l'emporter et se rend compte que le fond de la poubelle commence à être sale. Elle la laisse donc dans l'évier de la cuisine pour la nettoyer plus tard.
Déjà là j'ai tilté , je me suis dit que la connaissant elle ne la laverait pas rapidement et que ça me "retomberait dessus" (parce que mon besoin de ranger et d'utiliser des espaces "disponibles" est plus grand que le sien, donc j'aurais certainement besoin que cette poubelle retourne à sa place bien avant elle). Et je suis du genre à tout faire dans l'instant, je sais que si je remets quelque chose à plus tard ça risque de venir me gêner à un moment où je ne serais pas en disposition de m'en occuper. Bref, ce simple geste allait complètement à l'encontre de mon fonctionnement.
Plus tard, le lendemain je crois ou le soir-même, alors que j'avais fait tout ce qu'il y avait à faire pour être disponible à ce que je souhaitais faire ensuite (m'occuper de mon site internet) et qu'il ne me restait plus qu'à manger vite-fait... je retrouve cette poubelle dans l'évier. Et elle me bloque parce que j'ai besoin de cet évier pour me faire à manger et ensuite pour faire ma vaisselle et avoir enfin l'esprit libre pour mon site.
Je me sens gênée dans mon besoin, c'est une chose, mais je ressens aussi de la colère contre ma sœur. Je me dis qu'elle ne fait pas attention aux besoins des autres, qu'on est deux à vivre dans cet appartement et que le minimum serait qu'elle n'encombre pas les parties qu'on utilise en commun, etc. Grosse colère intérieure, sentiment d'injustice, de ne pas être prise en compte, etc.
J'en parle quelques jours après avec elle (on attend toujours que la colère soit redescendue pour se faire des remarques, ça passe mieux à froid, ça préserve notre relation) et elle est un peu surprise, elle ne pensait pas du tout que ça me gênerait, de son côté elle m'explique ce qu'elle aurait fait (elle aurait soit nettoyé la poubelle, ça ne lui pose pas de problème, soit posé la poubelle au sol dans un coin et ne s'en serait pas plus préoccupée que ça). Je lui explique que moi ça me gêne dans mon fonctionnement, que je n'ai pas sa souplesse à elle, que ça m'est déjà difficile d'éliminer mes propres tâches à effectuer alors que j'en ai terriblement besoin pour me sentir disponible à autre chose, alors quand quelqu'un vient m'en rajouter une c'est comme un grain de sable dans mon fonctionnement, etc.
Elle me comprend, je comprends aussi que ce n'était pas du tout malveillant de sa part ou je-m'en-foutiste, qu'elle a juste fait en fonction de son fonctionnement à elle qui est de devoir laisser une tâche qu'elle remet à plus tard en évidence pour ne pas l'oublier (comme ici la poubelle dans l'évier).
Elle va faire plus attention à ne pas encombrer les parties communes et de mon côté je vais essayer de m'assouplir si jamais ça se reproduit : je mets le truc de côté et je n'y pense plus.
Grâce à cette anecdote j'ai donc pu différencier la gêne de la colère. Quand quelque chose du genre se reproduit je peux être gênée dans mon fonctionnement (et encore, la discussion avec elle m'a aidée à trouver des solutions pour y remédier), mais je n'en veux plus à l'autre, je n'ai donc plus de sentiment d'injustice voire de persécution (qui sont auto-destructeurs). Ma souffrance en est largement amoindrie.
Voilà, je ne sais pas si ça vous parle.
On en veut parfois aux autres de nous faire souffrir alors qu'ils n'en ont pas du tout l'intention. C'est injuste pour eux (surtout si la colère nous fait passer à l'acte contre eux), mais c'est surtout nous-mêmes que nous faisons souffrir avec ce ressenti. Donc si on peut s'en débarrasser...
"Enfants, on nous montre tant de choses que nous perdons le sens profond de Voir. Voir et montrer sont phénoménologiquement en violente antithèse. Et comment les adultes nous montreraient-ils le monde qu'ils ont perdu!"
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
j'en serais incapable. je vais y penser tant que c'est pas réglé. et tant que ce ne sera pas réglé, je ne pourrais pas passer a autre chose.si jamais ça se reproduit : je mets le truc de côté et je n'y pense plus.
c'est marrant mais le mot injustice, j'y pensais tout a l'heure. pour moi ce serais plutôt des remarque qu'on ne fait et que je ne comprend pas.
exemple: si on ne dit que je suis têtue. ca ne me fais ni chaud ni froid. par ce que je sais que c'est vrai, que c'est un fait et puis c'est comme ca. point.
si on me dit que je suis chiante, le fais que je n'ai pas identifié moi même cette "chiantise" en moi, va me faire me sentir mal. par ce que pour moi ce n'est pas justifié et du coup je ne comprend pas pourquoi on me dis ca et je ne vais pas savoir comment réagir et ça va m'angoisser et c'est la descente au enfer.
donc je répond souvent je ne comprend pas pourquoi tu me dis ca. et la si la personne est gentille, elle va me répondre : j'ai dis ca par rapport a ce comportement précis .et la je me dis ouf ok j'ai compris. je vais intégrer dans ma tête le fais que ce comportement est chiant et je vais le repérer systématiquement et je ne vais plus le refaire et je n'aurait plus de sentiment de gène ou d'injustice. Mais encore faut-il que je le sache, ce qui n'est pas toujours évident par ce que les gens ne sont pas précis.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Oui moi c'est pareil. Ça reste dans un coin de ma tête tant que ce n'est pas réglé et c'est une gêne.Tempus Fugit a écrit :j'en serais incapable. je vais y penser tant que c'est pas réglé. et tant que ce ne sera pas réglé, je ne pourrais pas passer a autre chose.si jamais ça se reproduit : je mets le truc de côté et je n'y pense plus.
Mais j'y arrive quand il s'agit des affaires de quelqu'un d'autre, ça ne me concerne pas. Dans le cas de la poubelle ça me concerne aussi à moitié mais c'est sa responsabilité (elle a choisi de la laver à ce moment-là), alors je considère que c'est son problème, pas le mien.
Avant tout était mon problème, mais après avoir vécu pas mal d'années avec un bordélique j'ai appris à me déresponsabiliser des affaires des autres (enfin en partie), je n'aurais pas pu y survivre sinon.
Je connais quelqu'un d'autre à qui exactement la même chose est arrivée.Tempus Fugit a écrit :si on me dit que je suis chiante, le fais que je n'ai pas identifié moi même cette "chiantise" en moi, va me faire me sentir mal. par ce que pour moi ce n'est pas justifié et du coup je ne comprend pas pourquoi on me dis ca et je ne vais pas savoir comment réagir et ça va m'angoisser et c'est la descente au enfer.
Tu fais bien de demander des précisions, c'est la meilleure chose à faire je pense!
Perso ça ne me le fait pas parce qu'en général la personne qui me dit "T'es chiante" le dit dans un contexte bien précis donc j'arrive à associer ça à la cause. J'aurais dit ou fait quelque chose de précis, donc je sais que c'est directement lié à ça. (Et la plupart du temps c'est aussi associé à mon côté têtue )
Mais en même temps on ne me le dit jamais en général, c'est toujours en réaction à quelque chose de précis et avec humour (c'est l'avantage je crois de n'être entourée que de proches-proches et de très peu sociabiliser avec les autres, du coup on a moins de chances de se faire "agresser").
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Bonjour,
En fait je prends cet exemple car il me concerne particulièrement. C'est le fait que je voyais l'erreur chez l'autre sans la voir chez moi-même. Je disais par exemple " mais on ne m'écoute pas " parce que mes besoins n'étaient pas entendus, mais, je n'en parlais pas non plus, je restais vague et j'utilisais des formulations indirects parce que, au fond, j'avais peur de demander clairement ce que je voulais, parce que j'avais peur du refus. Ne pouvant pas recevoir le refus, je formulais mes phrases d'une manière à que l'on ne puisse pas répondre par le " non ". Au lieu de dire " tu pourrais aller me chercher des cigarettes ? " j'aurais dit " quelle misère de vivre dans la crainte, la peur, le manque... ! " - je caricature un peu, mais ça y ressemble tout de même.
La communication pour tout le monde est délicate, autistes ou pas.
J'ai p'tête fait un petit hors-sujet et ça m'arrive souvent. C'est quand j'ai une chose à dire qui me trotte en tête, mais sans savoir où et à qui le dire. Alors, une phrase me fait penser à cette chose et je vais la dire, comme ça, parce que j'ai besoin que ça sorte. Je prends l'exemple pour justifier ce que j'ai à dire, l'autre ce sent visé comme si je m'adressais à lui alors que non, c'est simplement que ce que je cite m'a servit de support, ça a été un rappel à ce à quoi je pensais. Mais Riwanon me pardonnera je pense.
Je prends cette note car il m'arrive de le dire et aussi de le lire. On peut penser que " les gens ne sont pas... " ceci ou cela comme ils ne seraient pas précis. Employer le terme " les gens " n'est pas plus précis car ce sont qui " les gens " ? En fait, " les gens " représentent toutes personnes sur Terre. La Terre est peuplé de " gens " quand on dit " les gens " on parle de tous les humains. Ce n'est pas très juste puisque nous n'en connaissons qu'une infime partie et puis aussi parce que, à bien y réfléchir, quand on pense " aux gens " on pense à quelques personnes en particulier.Mais encore faut-il que je le sache, ce qui n'est pas toujours évident par ce que les gens ne sont pas précis.
En fait je prends cet exemple car il me concerne particulièrement. C'est le fait que je voyais l'erreur chez l'autre sans la voir chez moi-même. Je disais par exemple " mais on ne m'écoute pas " parce que mes besoins n'étaient pas entendus, mais, je n'en parlais pas non plus, je restais vague et j'utilisais des formulations indirects parce que, au fond, j'avais peur de demander clairement ce que je voulais, parce que j'avais peur du refus. Ne pouvant pas recevoir le refus, je formulais mes phrases d'une manière à que l'on ne puisse pas répondre par le " non ". Au lieu de dire " tu pourrais aller me chercher des cigarettes ? " j'aurais dit " quelle misère de vivre dans la crainte, la peur, le manque... ! " - je caricature un peu, mais ça y ressemble tout de même.
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J'ai p'tête fait un petit hors-sujet et ça m'arrive souvent. C'est quand j'ai une chose à dire qui me trotte en tête, mais sans savoir où et à qui le dire. Alors, une phrase me fait penser à cette chose et je vais la dire, comme ça, parce que j'ai besoin que ça sorte. Je prends l'exemple pour justifier ce que j'ai à dire, l'autre ce sent visé comme si je m'adressais à lui alors que non, c'est simplement que ce que je cite m'a servit de support, ça a été un rappel à ce à quoi je pensais. Mais Riwanon me pardonnera je pense.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Ce que tu as exprimé est tout à fait dans le sujet, je n'ai rien à te pardonner.LaKapsule a écrit :Mais Riwanon me pardonnera je pense.
C'est même très intéressant. Parce qu'on peut effectivement penser que l'autre n'est pas clair, alors qu'il l'est pour lui, comme parfois nous ne le sommes pas pour l'autre alors que nous pensons l'être. Ton exemple est très parlant à ce sujet, comme mon erreur de reprocher à ma sœur de ne pas prendre en compte mon besoin alors que je ne le lui avais jamais expliqué.
Quand on le comprend, ça peut nous aider à nous réconcilier avec cet autre. Parce qu'il est "autre" que nous justement, avec un fonctionnement et des besoins différents. On souhaiterait qu'il soit dans notre tête, qu'il comprenne précisément et immédiatement nos besoins sans qu'on ai besoin de les exprimer... c'est une pensée magique malheureusement.
Ton dernier paragraphe illustre bien tout ça : en précisant les choses on ne prend qu'un risque, celui de se faire comprendre. Donc de ne pas blesser et de ne pas l'être en retour.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Merci !
Je souhaite ajouter une autre chose. Après réflexion j'ai compris un peu mieux pourquoi je n'étais pas clair. En fait, il y avait en moi une attente de fond : celle de recevoir de l'attention, pas n'importe laquelle, une attention parentale. Cette attention était précise, c'est celle que l'on est censé recevoir dans la période de notre vie - plus ou moins longue - où l'on ne sait pas exprimer clairement la demande. Ce besoin qui n'aura pas été entendu aura créé un manque et de ce manque le besoin d'être comblé, d'être enfin entendu ! D'ailleurs, ça m'avait fait tilté aussi de me voir toujours reprocher à l'autre le fait qu'il ne m'entende pas. C'était si récurrent que j'en suis venu à me demander d'où me venait cette demande pour être si forte. De fil en aiguille j'ai compris. C'était donc la raison principale d'une demande pas claire. Si elle avait été claire je me serais pas senti entendu non plus, écouté oui, mais pas entendu et je n'avais pas besoin d'être écouté, c'est-à-dire de voir l'autre répondre à une demande mais je voulais qu'il la devine ! Si j'avais ce besoin que l'autre la devine c'était, inconsciemment, pour combler le manque du fait que ma mère ou mon père - voire les deux - n'avaient pas été au-devant de mes besoins et ne m'avait donc pas entendu dans ce que je suis profondément.
Un comportement peut en entraîner un autre. On peut penser avoir subi une injustice, mais parfois, la vraie injustice est double, c'est celle que l'on s'inflige en ne percevant pas la véritable cause de notre mal-être et aussi en reprochant à l'autre une chose qui prend sa source ailleurs, là où n'avait pas le moyen de nous nuire ou nous aider.
Je souhaite ajouter une autre chose. Après réflexion j'ai compris un peu mieux pourquoi je n'étais pas clair. En fait, il y avait en moi une attente de fond : celle de recevoir de l'attention, pas n'importe laquelle, une attention parentale. Cette attention était précise, c'est celle que l'on est censé recevoir dans la période de notre vie - plus ou moins longue - où l'on ne sait pas exprimer clairement la demande. Ce besoin qui n'aura pas été entendu aura créé un manque et de ce manque le besoin d'être comblé, d'être enfin entendu ! D'ailleurs, ça m'avait fait tilté aussi de me voir toujours reprocher à l'autre le fait qu'il ne m'entende pas. C'était si récurrent que j'en suis venu à me demander d'où me venait cette demande pour être si forte. De fil en aiguille j'ai compris. C'était donc la raison principale d'une demande pas claire. Si elle avait été claire je me serais pas senti entendu non plus, écouté oui, mais pas entendu et je n'avais pas besoin d'être écouté, c'est-à-dire de voir l'autre répondre à une demande mais je voulais qu'il la devine ! Si j'avais ce besoin que l'autre la devine c'était, inconsciemment, pour combler le manque du fait que ma mère ou mon père - voire les deux - n'avaient pas été au-devant de mes besoins et ne m'avait donc pas entendu dans ce que je suis profondément.
Un comportement peut en entraîner un autre. On peut penser avoir subi une injustice, mais parfois, la vraie injustice est double, c'est celle que l'on s'inflige en ne percevant pas la véritable cause de notre mal-être et aussi en reprochant à l'autre une chose qui prend sa source ailleurs, là où n'avait pas le moyen de nous nuire ou nous aider.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
je reformule : les gens qui ne sont pas précis me posent problème.
ma définition des gens est tout autre personne qui n'est pas moi. donc un "gens" peut être précis a un moment et vague a un autre. une autre personne, pour moi, n'est pas une entité bien définie. c'est un ensemble de chose qui n'ont parfois aucun rapport les unes avec les autres. donc parfois il m'arrive de confondre deux personne par ce que simplement elle ont dit la même chose dans deux contextes similaires.
un autre exemple; je vais voir un tableau quelque part. si je le revois ailleurs, je vais avoir tendance a penser que c'est le même. alors que non. il faut que je re-situe le premier dans son contexte et le second dans un contexte pour pouvoir les différentier.
donc un "gens" (jean?) c'est une entité fourre tout ou je met toutes les autres personnes et je classe au fur et a mesure. comme sur le forum, au début j'ai l'impression de parler a une seule personne et ensuite je dois les différencier une par une et je les classer par particularités.
dsl pour le hors sujet du hors sujet.
ma définition des gens est tout autre personne qui n'est pas moi. donc un "gens" peut être précis a un moment et vague a un autre. une autre personne, pour moi, n'est pas une entité bien définie. c'est un ensemble de chose qui n'ont parfois aucun rapport les unes avec les autres. donc parfois il m'arrive de confondre deux personne par ce que simplement elle ont dit la même chose dans deux contextes similaires.
un autre exemple; je vais voir un tableau quelque part. si je le revois ailleurs, je vais avoir tendance a penser que c'est le même. alors que non. il faut que je re-situe le premier dans son contexte et le second dans un contexte pour pouvoir les différentier.
donc un "gens" (jean?) c'est une entité fourre tout ou je met toutes les autres personnes et je classe au fur et a mesure. comme sur le forum, au début j'ai l'impression de parler a une seule personne et ensuite je dois les différencier une par une et je les classer par particularités.
dsl pour le hors sujet du hors sujet.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Ton expérience LaKapsule explique beaucoup de nos réactions "insensées" en apparence.
Ce n'est pas aussi prononcé chez moi, ça me le fait surtout pour les visages. Ça m'arrive de regarder deux photos d'acteurs qui se ressemblent par exemple et d'en observer tous les détails pour les différencier. Mais si j'en revois un des deux... je ne saurai toujours pas lequel c'est. Et peu importe, c'est comme s'ils formaient une même personne.
Pour moi il y a des "types" de personnes, je réussis à différencier ces types donc ça m'aide, mais dans un même type j'ai la même sensation que toi : ils ne sont quasiment qu'une seule et même personne au final. C'est pour ça que j'apprécie particulièrement les physiques atypiques, les gueules cassées, les bizarroïdes... au moins je les reconnais d'emblée et ils ont une présence bien à eux qui m'aide à les différencier des autres.
C'est marrant parce que, à un niveau plus général, je pourrais donc dire comme toi : "les gens qui ne sont pas précis me posent problème.".
Les gens "différents" me semblent plus "précis" que les autres.
Ça me parle ce que tu expliques là.Tempus Fugit a écrit :ma définition des gens est tout autre personne qui n'est pas moi. donc un "gens" peut être précis a un moment et vague a un autre. une autre personne, pour moi, n'est pas une entité bien définie. c'est un ensemble de chose qui n'ont parfois aucun rapport les unes avec les autres. donc parfois il m'arrive de confondre deux personne par ce que simplement elle ont dit la même chose dans deux contextes similaires.
un autre exemple; je vais voir un tableau quelque part. si je le revois ailleurs, je vais avoir tendance a penser que c'est le même. alors que non. il faut que je re-situe le premier dans son contexte et le second dans un contexte pour pouvoir les différentier.
Ce n'est pas aussi prononcé chez moi, ça me le fait surtout pour les visages. Ça m'arrive de regarder deux photos d'acteurs qui se ressemblent par exemple et d'en observer tous les détails pour les différencier. Mais si j'en revois un des deux... je ne saurai toujours pas lequel c'est. Et peu importe, c'est comme s'ils formaient une même personne.
Pour moi il y a des "types" de personnes, je réussis à différencier ces types donc ça m'aide, mais dans un même type j'ai la même sensation que toi : ils ne sont quasiment qu'une seule et même personne au final. C'est pour ça que j'apprécie particulièrement les physiques atypiques, les gueules cassées, les bizarroïdes... au moins je les reconnais d'emblée et ils ont une présence bien à eux qui m'aide à les différencier des autres.
C'est marrant parce que, à un niveau plus général, je pourrais donc dire comme toi : "les gens qui ne sont pas précis me posent problème.".
Les gens "différents" me semblent plus "précis" que les autres.
Pas de souci! Moi je voulais surtout faire partager une réflexion, c'est fait, maintenant si ça amène d'autres réflexions c'est chouette.Tempus Fugit a écrit :dsl pour le hors sujet du hors sujet.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
En fait j'aurais pu partir sur ce que le fait de se poser la question à " qui sont ces gens ? " peut révéler, mais dans un autre contexte. Cela dit, je préfère que vous poursuiviez ce que vous dites qui me semble plus intéressant.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
c'est exactement ca!Les gens "différents" me semblent plus "précis" que les autres.
le nombre de fois ou mon ami m'a repris lorsque je confond Stalone et Travolta! ben il a beau me reprendre, je les confondrais toujours! Alors j'ai fini par appeler les deux Stavolta. et paf!
ca me fait trop réfléchir ta phrase. j'arrive pas a répondre.LaKapsule a écrit :En fait j'aurais pu partir sur ce que le fait de se poser la question à " qui sont ces gens ? " peut révéler, mais dans un autre contexte. Cela dit, je préfère que vous poursuiviez ce que vous dites qui me semble plus intéressant.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Pas mal!Tempus Fugit a écrit :le nombre de fois ou mon ami m'a repris lorsque je confond Stalone et Travolta! ben il a beau me reprendre, je les confondrais toujours! Alors j'ai fini par appeler les deux Stavolta. et paf!
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
le nombre de fois ou mon ami m'a repris lorsque je confond Stalone et Travolta! ben il a beau me reprendre, je les confondrais toujours! Alors j'ai fini par appeler les deux Stavolta. et paf!
Je me lance...
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Ce sentiment d'injustice, je le vis aussi au quotidien avec ma famille. Mon psy m'a qualifié de psycho-rigide. Même si je l'ai mal pris il n'a pas tort. Dans mon esprit, quand quelqu'un ne respecte pas sa parole, me gène dans mon fonctionnement, il me manque de respect ou ne respecte pas ma liberté, mon organisation.
Cela arrive chaque jour et cela m'agace.
Hier encore. Je vais au marché. Deux petites vieilles se font servir devant moi. Puis elle passe derrière moi pour choisir leur morceau de viande. Arrive une autre cliente qui se place donc derrière ces vieilles dames pensant faire la queue. Mais un deuxième vendeur, libéré de sa tâche, va servir cette nouvelle cliente en m'oubliant. La cliente ne dit rien et commence à commander.
Je fais alors remarquer au vendeur que c'était à moi d'être servi. Il me lance "Pourquoi vous êtes pressé .... on vérifiera sur les caméras". Non, je n'étais pas pressé mais c'était à mon tour, c'est tout.
Et c'est ainsi pour les taches quotidiennes et familiales. Les enfants ou ma compagne bourrent la poubelle au lieu de remplacer le sac, défont les housses du canapé que je venais de bien arranger .... et comme je suis un peu maniaque et que j'aime que tout soit à sa place, j'ai beaucoup d'occasions de trouver des injustices au sein même de mon foyer.
Cela arrive chaque jour et cela m'agace.
Hier encore. Je vais au marché. Deux petites vieilles se font servir devant moi. Puis elle passe derrière moi pour choisir leur morceau de viande. Arrive une autre cliente qui se place donc derrière ces vieilles dames pensant faire la queue. Mais un deuxième vendeur, libéré de sa tâche, va servir cette nouvelle cliente en m'oubliant. La cliente ne dit rien et commence à commander.
Je fais alors remarquer au vendeur que c'était à moi d'être servi. Il me lance "Pourquoi vous êtes pressé .... on vérifiera sur les caméras". Non, je n'étais pas pressé mais c'était à mon tour, c'est tout.
Et c'est ainsi pour les taches quotidiennes et familiales. Les enfants ou ma compagne bourrent la poubelle au lieu de remplacer le sac, défont les housses du canapé que je venais de bien arranger .... et comme je suis un peu maniaque et que j'aime que tout soit à sa place, j'ai beaucoup d'occasions de trouver des injustices au sein même de mon foyer.
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
je suis un peu surpris par le vocabulaire.
parler d'injustice pour une housse de coussin déplacée (c'est pas une attaque Charles, ce n'est qu'un exemple), ou d'injustice pour une poubelle pas lavée (idem ) c'est vachement fort. justement, c'est plutot de la gêne, que de l'injustice. en tout cas, je n'utilise pas le mot injustice pour ça.
que ce passe t il face à un vrai injustice : lorsque on vous accuse à tort ? et que vous n'arrivez pas à faire valoir les faits et la raison (pcq avec logique, vous avez raison ; mais les autres ni croient pas ou ne comprennent pas, ou sont juste c0ns -ça arrive aussi- ) ?
parler d'injustice pour une housse de coussin déplacée (c'est pas une attaque Charles, ce n'est qu'un exemple), ou d'injustice pour une poubelle pas lavée (idem ) c'est vachement fort. justement, c'est plutot de la gêne, que de l'injustice. en tout cas, je n'utilise pas le mot injustice pour ça.
que ce passe t il face à un vrai injustice : lorsque on vous accuse à tort ? et que vous n'arrivez pas à faire valoir les faits et la raison (pcq avec logique, vous avez raison ; mais les autres ni croient pas ou ne comprennent pas, ou sont juste c0ns -ça arrive aussi- ) ?
TSA
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Re: Différencier la gêne ressentie du sentiment d'injustice
Comme dirait Caliméro : c'est trop injuste !
Je le voyais dans ce sens plus que dans le sens injustice morale ou institutionnelle.
Je ressens plus un manque de respect dans ces cas là : "si on ne le fait pas, l'autre maniaque le fera" ....
Bien sur cela n'a rien à voir avec le type innocent condamné à perpétuité. Et je vis une forme d'injustice en ce moment : un groupe exploite ma fille sans qu'aucune loi ne puisse permettre de nous aider à la sortir de la secte.
Je le voyais dans ce sens plus que dans le sens injustice morale ou institutionnelle.
Je ressens plus un manque de respect dans ces cas là : "si on ne le fait pas, l'autre maniaque le fera" ....
Bien sur cela n'a rien à voir avec le type innocent condamné à perpétuité. Et je vis une forme d'injustice en ce moment : un groupe exploite ma fille sans qu'aucune loi ne puisse permettre de nous aider à la sortir de la secte.