Zone Interdite - 19 janvier 2014

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
Avatar du membre
Laura Ingalls
Prolifique
Messages : 1461
Enregistré le : jeudi 31 janvier 2013 à 23:47

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Laura Ingalls »

ils ne devraient pas avoir le droit de travailler en HJ, ces gens! c'est ahurissant!
"L'autisme n'est pas contagieux et je trouve que c'est bien dommage d'ailleurs!" J. Schovanec

Diagnostiquée asperger
Nath62
Prolifique
Messages : 2508
Enregistré le : vendredi 7 décembre 2012 à 22:15

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Nath62 »

Effarant, mais si peu étonnant quand on entend dans la bouche du médeicn désigné référent autisme dans le département, que votre enfant ne peut pas être autiste, puisqu'elle parle.... Que vos propres difficultés sociales se résument en un "mais ça vous fait souffrir ?" auquel vous avez du mal à répondre parce que oui, vous vous rendez compte que vous êtes isolée mais que vous ne savez pas faire comment pour faire autrement et que vous ne sauriez pas alors que vous vous êtes résignée et qu'il vous répond "donc tout va bien"...
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22562
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Jean »

Il n'y a pas à dire : çà bouge.

22 janvier 2014
Discours de Marie-Arlette Carlotti à l’IME "Cour de Venise"
http://www.social-sante.gouv.fr/actuali ... 16966.html

Extraits :
L’ensemble des établissements créés avant 2002 doivent procéder à une évaluation externe réalisée par un organisme indépendant d’ici 2015. Aujourd’hui, pas même 30% s’y sont livrés. Qu’il n’y ait pas de malentendu : aucun renouvellement d’autorisation ne sera délivré aux établissements qui n’auront pas procédé à cette évaluation au cours de l’année. 100% des établissements devront justifier de leur bon fonctionnement pour pouvoir continuer à exercer.

Je demanderai que les ARS réalisent des contrôles inopinés, en priorité auprès d’établissements dont les évaluations externes auront laissé apparaître des failles. Les ARS connaissent leurs établissements et leur territoire. Je leur demanderai de créer en leur sein, des structures d’appui à la qualité des établissements médico-sociaux.

Je veux libérer la parole et rompre l’omerta. Je veux que les parents sachent que la place de leur enfant ne sera jamais menacée parce qu’ils auront fait un signalement, quelle que soit la suite donnée à ce signalement. Je veux que les professionnels sachent que leur emploi ne sera jamais menacé parce qu’ils auront fait un signalement, quelle que soit la suite donnée à ce signalement. Je veux qu’à tous les échelons, des familles jusqu’à l’Etat, en passant par les établissements, les gestionnaires, les MDPH, les ARS, et les associations, le souci de la transparence soit omniprésent. Car les situations de maltraitance ne peuvent exister qu’en raison d’une chaîne de défaillances, voire plus grave, de complaisances.

La semaine prochaine se tient une réunion du Comité national pour la Bientraitance et les Droits des personnes âgées et des personnes handicapées. Je veux que l’on repense ses missions et son organisation.

Il faut que les établissements remontent systématiquement les cas de maltraitance aux conseils généraux et aux ARS. Nous l’exigerons par la loi, à l’occasion de la loi « autonomie » portée par ma collègue Michèle Delaunay. Tous les sujets sensibles doivent remonter à la Ministre. Les directeurs d’ARS auront désormais l’obligation d’informer mon cabinet ; je saurai prendre mes responsabilités.

J’ai fait un 3ème plan autisme avec la création de 3500 places, pour rattraper le retard considérable accumulé dans ce domaine.

A travers les recommandations de pratiques professionnelles et les appels à projets, je procède à la transformation de l’offre : il est violent d’envoyer en hôpital psychiatrique des enfants qui n’en ont pas besoin. Surtout, quand on les traite à grands renforts de médicaments…

J’ai mis en place un dispositif d’urgence pour les situations critiques, suite à l’affaire terrible de la jeune Amélie Loquet, avec une organisation nationale/régionale/départementale et un numéro d’urgence : le 3977.

J’ai engagé une réforme des règles d’admission et de sortie des établissements pour empêcher les ruptures brutales.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
Avatar du membre
Nova
Prolifique
Messages : 2024
Enregistré le : mardi 19 novembre 2013 à 15:40

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Nova »

@jean oui, d'ailleurs peu importe nos avis, si on est contre, pour ect... du moment que les choses bougent, c'est positif
Đī@gnőstįqué TSA
Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22562
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Jean »

Nova a écrit :@jean oui, d'ailleurs peu importe nos avis, si on est contre, pour ect... du moment que les choses bougent, c'est positif
"Pour ect.." ?
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
Avatar du membre
Jonquille57
Intarissable
Messages : 10812
Enregistré le : samedi 14 juin 2008 à 5:39

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Jonquille57 »

Madu a écrit : Ca m'intéresse les bonnes adresses d'établissement. Ne serait-ce que pour notre amie
qui a été infirmière en FAM et en MAS dans plusieurs établissements, dans différentes régions de France.
Elle est en congé maternité et elle pense se reconvertir dans une autre profession plus humaine.
Madu, si tu veux l'adresse d'un établissement humain où les choses sont faites de façon intelligente, je peux t'en donner une.

Madu a écrit : C'est toujours chez les autres que cela se passe. Jamais près de chez soi.
Nous avons connu la même situation que pour Eva pendant 7 mois, jusqu'au jour où j'ai retiré mon filston de cet enfer. Il était aussi bourré de neuroleptiques, attaché quand il était énervé, enfermé dans sa chambre. Il bavait, avait le regard creux. Il y a peu de temps, il nous a dit que dans ces moments-là, il aurait été incapable de dire comment il s'appelait.
Nous avions un droit de visite de 10 minutes par semaine qui pouvait être annulé au dernier moment car notre fils " était trop fatigué ".

Lors des premières sorties que nous avons pu faire avec lui, il ne pensait qu'à se supprimer. Je me souviens d'une sortie que nous avons fait avec lui pour lui montrer les décorations de Noël à Laval. Mon mari et moi étions obligés de le tenir chacun par un bras pour l'empêcher de se jeter dans la Mayenne. Lors d'autres sorties, il ne savait que hurler.

L'enfer n'est pas toujours pour les autres. Il nous a touché aussi. Nous nous sommes battus et nous avons gagné. Mais combien vivent encore cet enfer ?

Je n'ai regardé que la première demi-heure du documentaire. Cela m'a suffit.
Avatar du membre
Nova
Prolifique
Messages : 2024
Enregistré le : mardi 19 novembre 2013 à 15:40

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Nova »

Jean a écrit :
Nova a écrit :@jean oui, d'ailleurs peu importe nos avis, si on est contre, pour ect... du moment que les choses bougent, c'est positif
"Pour ect.." ?
j'ai moi même mis du temps à me comprendre en relisant^^ je disais que nos avis sont accessoire et que le principal est la diffusion de ce reportage fait que les choses bougent, idem pour le reportage d'Eglantine Emayé
Đī@gnőstįqué TSA
Avatar du membre
Mizton
Prolifique
Messages : 910
Enregistré le : vendredi 13 janvier 2012 à 14:18
Localisation : Nantes

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Mizton »

J'ai trouvé bien court ce reportage, mais intéressant et édifiant.. (et ultra dur à regarder c'est clair...)
Choqué aussi par le manque total de regret des éducs condamnés et le détachement de la directrice qui ne se considère pas coupable sous prétexte qu'elle n'a pas "engendré" la dérive..!
Mais presque plus choqué encore par le discours ultra présent (surtout dans le second reportage mais également un peu dans le premier) de "mère qui tente de tuer ou tue son enfant car autiste = première victime. Elle l'a tuée car "poussée à bout". Elle tue son môme et elle prend 5 ans avec sursis ?! En gros, elle va même pas en taule ? Ha oui. C'est vrai. Son enfant étant autiste, la pauvre mère, on la comprend. C'était par amour.
Et donc la gamine, Eva, qui a vécu aussi attachée, baignant dans ses excréments et shootées aux médocs, elle ses parents auraient aussi pu la tuer en ne déchainant que des vagues de soutien et d'émotion pour LEUR souffrance ?!
Je trouve ça gerbant, alors qu'un ado ultra difficile qui tabasse ses parents, là si un parent craque et le tue, il sera condamné et prendra au moins trente ans. Fermes.

ça m'a fait pensé aux articles postés ici (par Jean sans doute) et les débats qui suivaient sur la façon dont sous prétexte que l'enfant tué est autiste, on prend le parti de voir les parents comme pauvres victimes... Je conçois que ça doit être très très dur, à un point difficilement imaginable, et que les pensées morbides dans le genre peuvent survenir... Mais merde, ça reste un meurtre, il ne s'agit en aucun cas d'euthanasie consentie..><

Fin bon, ça me fout hors de moi.

Flippant aussi tous ses IME dans des vieux manoirs, châteaux aux briques rouges... ça fait stéréotype d'asile de fous dans les vieux films... On se croirait à Shutter Island, vraiment déjà je vois pas comment on peut aller là-bas sereinement... :(
Compagnon NPTT (neuro-pas-très-typique) d'aspicot :) -> HPI confirmé
Et Annihilator assumé :p
Avatar du membre
Jonquille57
Intarissable
Messages : 10812
Enregistré le : samedi 14 juin 2008 à 5:39

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Jonquille57 »

Mizton, je comprends que cela te fasse gerber comme tu dis, mais je pense aussi qu'il faut avoir connu une telle situation pour commencer à avoir un début de prémisse de jugement sur une situation pareille...
Avatar du membre
Madu
Prolifique
Messages : 1454
Enregistré le : mardi 5 juin 2012 à 22:50
Localisation : Nantes

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Madu »

Je sais où c'est Jonquille57 ! C'est d'ailleur grâce à toi que je sais que cet endroit existe.
Une peu de finesse dans ce monde de brutes :kiss:
Maman d'un seul petit gars né en 2005, autiste.
"By giving away what we want most (love, money, gratitude), we create a greater abundance of the very commodity we seek. What goes around comes around." ~ Barry Neil Kaufman
Nath62
Prolifique
Messages : 2508
Enregistré le : vendredi 7 décembre 2012 à 22:15

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Nath62 »

J'imagine très bien à quel point il ne t'a pas été possible de regarder la totalité du doc, Jonquille, c'est très compréhensible. Cen'était pas rien, comme discours et comme images :( :(
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22562
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Jean »

Mizton a écrit :ça m'a fait pensé aux articles postés ici (par Jean sans doute) et les débats qui suivaient sur la façon dont sous prétexte que l'enfant tué est autiste, on prend le parti de voir les parents comme pauvres victimes... Je conçois que ça doit être très très dur, à un point difficilement imaginable, et que les pensées morbides dans le genre peuvent survenir... Mais merde, ça reste un meurtre, il ne s'agit en aucun cas d'euthanasie consentie..><
Il s'agit du sujet "Meurtres d'autistes" créé par Ole.

Je dois dire que c'est la principale critique que je fais au documentaire. Deux témoignages de ce type, je trouve que c'est trop. Et que çà joue trop sur l'aspect émotionnel.

Les deux situations sont différentes :
- dans le premier témoignage, il s'agit d'une maladie neurodégénérative, d'une tentative de meurtre qui n'a duré que quelques instants : je n'ai pas de raison de douter du témoignage de la mère, qui indique que son fils ne lui en voulait pas et qui s'est suicidé ensuite;
- dans le deuxième témoignage, il y a bien eu assassinat (meurtre avec préméditation), et l'avis de la principale intéressée n'est pas connu.

C'est pour cela que les gifles, les injures, les menaces reprochés à juste titre à des membres du personnel de l'IME sont punis par quelques mois de prison avec sursis [avec perte d'emploi sans doute pour certains] : un assassinat, c'est autre chose.

Je comprends la situation d'impasse que vivent des parents, situation renforcée par l'isolement social conséquence du handicap. Mais il y a toujours une autre solution. Encore faut-il la trouver.

Je ne dis pas çà au nom d'un principe théorique du "droit à la vie" : je suis partisan de l’avortement, contre la peine de mort et favorable à l'euthanasie ou au suicide assisté (dans des limites à discuter).
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
Avatar du membre
Mizton
Prolifique
Messages : 910
Enregistré le : vendredi 13 janvier 2012 à 14:18
Localisation : Nantes

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Mizton »

Ha au tps pour moi, merci Jean d'avoir rendu à Ole ce qui lui appartenait ^^
Jean a écrit : Je comprends la situation d'impasse que vivent des parents, situation renforcée par l'isolement social conséquence du handicap. Mais il y a toujours une autre solution. Encore faut-il la trouver.

Je ne dis pas çà au nom d'un principe théorique du "droit à la vie" : je suis partisan de l’avortement, contre la peine de mort et favorable à l'euthanasie ou au suicide assisté (dans des limites à discuter).
Tu résumes exactement mon avis sur la question. (et j'aurais pu écrire ce dernier paragraphe mot pour mot), comme toi je suis convaincu qu'il existe toujours une autre solution. Je veux dire, la vie est dure pour beaucoup d'autres parents d'enfants maltraités, dépendants, difficiles à élever (que ce soit parce que handicap difficile à gérer pour les parents, maladie x ou y, autisme et compagnie), le manque d'accompagnement et la mise de "bâtons dans les roues" tout aussi invraisemblable, n'empêche que tous n'en viennent pas à assassiner leur enfant "pour son bien" (tout le mal qu'on fait "pour le bien" d'autrui hein). Les gens sont humains, ils ont leurs moments de faiblesse soit, et de pétage de câble, soit, mais qu'on pleurniche à ce point sur la pauvre maman qui a été "contrainte" de tuer son enfant car "poussée à bout", en voyant en elle la première (et seule!) victime de l'histoire, je trouve ça abusé.

Rien à voir, mais pendant le doc je me suis demandé s'ils viendraient à faire la même chose mais.. pour les adultes. Parce que bon, il y aurait à mon humble avis beaucoup à dire (et à afficher au grand jour) sur la violence et la maltraitance institutionnalisée de personnes handis adultes... :/
Compagnon NPTT (neuro-pas-très-typique) d'aspicot :) -> HPI confirmé
Et Annihilator assumé :p
Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22562
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Jean »

Enfants handicapés : Carlotti reconnaît des maltraitances
Le Monde.fr | 23.01.2014 | Par Pascale Krémer

« Libérer la parole et rompre l’omerta. » Car la maltraitance des enfants handicapés est une réalité dans certains des établissements qui les accueillent, a reconnu mercredi 22 janvier Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée chargée des personnes handicapées, qui se sait pourtant « première garante » de leur protection. Effectuant un déplacement dans l'institut médico-éducatif (IME) Cour de Venise qu’elle juge modèle, à Paris (3e arrondissement), elle a donc présenté un plan de renforcement des contrôles effectués sur ces établissements dont « la quasi-totalité » est de qualité. La quasi-totalité seulement.

Ce branle-bas de combat ministériel est né d’un électrochoc télévisuel. Dimanche 19 janvier, sur M6, l’émission « Zone interdite » diffusait un long et éprouvant reportage, fruit d’une année d’enquête, qui mettait en lumière des mauvais traitements infligés aux enfants handicapés au sein de certains établissements belges (ce que Le Monde avait décrit le 4 janvier) tout autant que français. Des images filmées en caméra cachée à la maison d’enfants de Moussaron, à Condom (Gers), montraient ainsi des enfants attachés à leur lit, dormant dans un réduit, lavés en groupe, sous camisole chimique de neuroleptiques…

Ce documentaire a bien évidemment provoqué l’émotion chez les familles d’enfants handicapés mentaux. A l’instar des quelque soixante-dix par l’association Parents en colère 77 (Seine-et-Marne) : « Les impôts liés au handicap ne sont pas contrôlés, ils servent à maltraiter nos enfants et entretenir un réseau mafieux », communiquaient-elles le soir-même.

« AGIR AVEC FERMETÉ »

« Personne ne peut être insensible aux images d’enfants handicapés violentés par ceux là mêmes qui sont censés leur apporter attention, soin et réconfort », a réagi la ministre trois jours après l’émission, admettant que « certains établissements accusent des dysfonctionnements graves, passent à travers les mailles du filet des contrôles ».

« Face à l’intolérable », elle s’est donc décidée à « agir avec fermeté ». Comme elle l’a déjà fait par le passé, plaçant fin novembre 2013 sous administration provisoire l’IME Moussaron dont les pratiques sont épinglées dans le reportage, immédiatement après que l’Agence régionale de santé (ARS) a tiré le signal d’alarme. Mais depuis 1997, cet IME gersois avait déjà fait l’objet de trois signalements des autorités sanitaires…

La ministre a donc annoncé son intention d’accentuer toutes les procédures de contrôle. Elle a rappelé que les établissements créés avant 2002 devaient, d’ici 2015, se faire évaluer par un organisme indépendant. Seuls 30% d’entre eux s’y sont déjà pliés. Aucun renouvellement d’autorisation, a-t-elle menacé, ne sera délivré aux institutions qui n’auront ainsi justifié de leur bon fonctionnement.

ACCORD-CADRE SIGNÉ AVEC LA BELGIQUE

Mme Carlotti demande aux ARS de réaliser des contrôles inopinés, et de créer en leur sein des « structures d’appui à la qualité des établissements ». Les deux numéros permettant de signaler des faits de maltraitance (le 39 77 pour les personnes handicapées adultes, le 119 pour les enfants) devront être affichés dans les établissements et indiqués dans les livrets d’accueil et les contrats de séjour.

Les établissements devront systématiquement informer les cas de maltraitances aux ARS et aux conseils généraux. La formation des travailleurs sociaux aux spécificités du handicap devra être confortée. Les institutions wallons feront l’objet d’inspections communes franco-belges grâce à un accord-cadre récemment signé.

Une mobilisation attendue par la principale fédération d’associations de défense des personnes handicapées mentales et de leurs familles, l’Unapei. Sa présidente, Christel Prado, sait que les violences institutionnelles existent « d’autant plus qu’il n’y a pas suffisamment de places, et que les parents préfèrent se taire ». Elle apprécie donc que « la ministre prenne ses responsabilités, se porte garante de la bientraitance dans les établissements ».

Selon elle, les évaluations externes des établissements manquent néanmoins souvent de sérieux, et il y a grande naïveté à promettre aux familles, aux personnels, que la dénonciation d’éventuels dysfonctionnements puissent ne pas leur porter préjudice.

Il s’agirait aussi de proposer un site Internet d’usagers, où tout un chacun pourrait faire ses remarques sur les établissements, en toute transparence. Mais ce plan, conclut-elle, va dans le bons sens, celui de l’évaluation. « Nous-mêmes sommes gestionnaires de 3 000 établissements. Nous veillons à la qualité, mais elle n’est jamais quelque chose d’acquis. Il suffit d’un congé maternité non-remplacé pour qu’un équilibre se brise. Il faut être en veille permanente ».
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22562
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Zone Interdite - 19 janvier 2014

Message par Jean »

la lettre d'information de l'Unapei - n°1345 - 24 janvier 2014

http://partage.unapei.typhon.net/MU/MU1345.pdf

extrait : Bien que toutes ces réactions soient saines et justifiées, l’Unapei en tant que mouvement parental est bouleversée. L’Unapei en tant que gestionnaire est prise à parti. Ce documentaire est une double peine : une peine absolue pour les personnes handicapées et leur famille que l’Unapei représente, une peine immense des professionnels et des gestionnaires que l’Unapei accompagne. Cette double peine ne doit pas être vécue comme une condamnation mais comme une immense tristesse. On touche ici un point sensible qui interroge l’Unapei sur son rôle et son identité. Mais c’est la qualité de parent qui légitime son indignation et le fait de mettre tous les moyens en œuvre pour combattre la maltraitance y compris dans les établissements que ses associations gèrent. Si les médias ont ce pouvoir d’éveiller les consciences, ce n’est pas sans dommage collatéraux. Les structures dont le travail est remarquable sont la quasi- totalité. L’Unapei regrette qu’il faille montrer de telles images mais leur utilité est aujourd’hui démontrée. Ce documentaire constitue une tribune, maintenant à l’Unapei de valoriser les belles réalisations et le travail des professionnels pour rassurer les personnes handicapées et leur famille.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans