non.normal a écrit : Mais au fait , c'est vrai , quand quelqu'un se coince les doigts dans une porte je me souviens de ce que j'ai pu ressentir quand ça m'est arrivé et je pense , ouf ça n'est pas pour moi aujourd'hui , mais quand je vois un maniaco depressif faire sa crise je n'y vois qu'un fou s'eclater et emmerder son entourage , alors je n'ai aucune empathie .Et aux yeux de certains Je suis un monstre car seuls les faits qui me concernent me touchent .
l'origine de mon manque d'empathie ?
Ne serait ce pas tout bonnement un hyper egocentrisme et egoisme consequence d'une enfance trop protégée et bienheureuse à regarder les petits oiseaux voler ?
pour un authentique égoïste égocentrique (narcissique, donc ?), peut-être
mais pour une personne avec autisme, je dirai qu'il y a plusieurs choses à prendre en compte :
- la capacité à se mettre à la place de l'autre (cf ToM).
à priori c'est ce qui déconne le plus pour un autiste. je vois bien la différence : autant les NT vont avoir une déferlante de sensation & de sentiments lorsque un enfant se blesse, automatiquement : il n'ont pas reflexion, juste un reflex. c'est naturel et instinctif : ils ressentent eux aussi la douleur, et donc vont aider le gamin.
Pour un NAT, le fait de s'être déjà peter la gueule me permet de savoir que ça fait mal, et que l'enfant a du coup peut etre besoin d'aide. mais pas de sentiments, pas de sensation. c'est neutre : tiens le gosse est tombé, il s'est fait mal (je le sais car je suis déjà tombé), il faut le soigner. pas d'affects.
le meme exemple fonctionne avec un sentiment : un de vos ami vient de perdre un proche, c'est limite si un NT ne va pas se mettre à pleurer comme l'ami en question. ya rien de raisonnable ni d'intellectuel là dedans, juste un reflex. reflex inconnu pour un autiste.
- la capacité à comprendre ses propres sentiments, et surtout ses propres sensations
comment se mettre à la place de l'autre, si déjà soit meme on ne sait gère lorsque l'on se fait mal. je ne trouve pas douloureux de coincer les doigts dans une porte.
par expl : je suis resté 20 min avec les doigts coincés dans la portière : on a fait 10km avant que qq1 s'en rende compte ... moi j'attendais la fin du trajet -et c'était chiant d'avoir une main coincée-. pas de pleurs, pas de plainte, pas de grimace (un peu freezé qd meme) : je ne savais pas que ça faisait mal (d'ailleurs, lorsque je découvre une nouvelle sensation, je freeze le temps de comprendre ce que c'est)
c'est donc savoir que telle sensation ou tel sentiment est douloureux (ou agréable, ya pas de raison) qui est compliqué. et donc, pour se mettre à la place de l'autre, lorsque l'on a pas le meme référentiel, ça marche moyen !
- les apprentissages (dont habilités sociales)
à force d'apprendre (et de se faire traiter de sans gène), le NAT va connaitre la bonne réaction à avoir face à une personne en souffrance ou super heureuse. ça c'est purement intellectuel : un apprentissage, acquis, qui permet de savoir que il faut aider celui qui à mal (dire "condoléances" en tirant la gueule), ou accepter le partager du bonheur de l'autre (et dire "félicitations" avec un sourire).
de la meme façon, un enfant aspie peut se mettre à pleurer de douleur pour des raisons sociales plus que parcequ'il s'est fait mal (car on apprends que quand on se fait mal, il faut pleurer, grimacer, ou crier. bref, communiquer).
Ou dans l'autre sens : un autiste peut avoir un sentiment puissant pour qqchose qui ne fait rien à un NT (j'ai plus d'empathie pour l'arbre que l'on abat, que pour la mémé qui vient de se peter la hanche en montant dans le bus)
de loin, ça semble hypocrite (et ça l'est un peu) ; de près, le NAT sais que un/ c'est ce qui est attendu, deux/ il comprends intellectuellement le sentiment de l'autre, et peut etre sincèrement touché, mais à posteriori. ça donne le change, en tout cas. (meme si parfois je ne sais pas du tout ce que ressent l'autre)
donc mettre les 3 points ensemble, et tu remues. pendant qqs années.
ça te donne des individus doués d'un peu d'empathie, aux réponses sociales plus ou moins bien formulés, et dont l'intellectualisation va rendre en apparence froid et distant ; mais qui ont bien des sensations et des sentiments : mais pas forcement les mêmes !
faudrait développer, mais j'ai plus envie
mes 2 cents