Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
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Mars
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par Mars »

Du coup, je dois écarter la piste de l'autisme car je ne suis pas anorexique ou n'est pas tendance à l'anorexie ?
Comme l'a souligné Voile de Chine, ce n'est pas du tout un critère. Je connais quelques aspies très "enrobés".
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Lupine
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par Lupine »

voile de chine a écrit :Mais non

Ce n'est pas parc'il a été démonté que l'anorexie est plus fréquente dans l'autisme qu'il faut forcément être anorexique pour être autiste,tu fait des raccourcies un peu rapide la.


En cherchant un peu tu trouvera même des obèses parmi les aspies.
Beuh je ne fais pas de raccourcie, je pose une question pour comprendre c'est tout....
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Lupine
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par Lupine »

Mars a écrit :
Du coup, je dois écarter la piste de l'autisme car je ne suis pas anorexique ou n'est pas tendance à l'anorexie ?
Comme l'a souligné Voile de Chine, ce n'est pas du tout un critère. Je connais quelques aspies très "enrobés".
Mais du coup, c'est comme tout les monde non ? Il y a des anorexiques chez les neurotypique comme chez les autistes ?
Je ne comprend pas trop ce que veux démontrer cette recherche en fait, si ce n'est pas pour donner un critère, ni rajouter un symptôme, si ce n'est pas systématique, c'est juste normale non ? Puisqu'on sais déjà que dans l'autisme, le rapport à l'alimentation et les troubles alimentaires sont récurrent.

J'ai vraiment du mal à comprendre en fait.
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Syberia
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par Syberia »

Lou Morgan a écrit :
Mars a écrit :
Du coup, je dois écarter la piste de l'autisme car je ne suis pas anorexique ou n'est pas tendance à l'anorexie ?
Comme l'a souligné Voile de Chine, ce n'est pas du tout un critère. Je connais quelques aspies très "enrobés".
Mais du coup, c'est comme tout les monde non ? Il y a des anorexiques chez les neurotypique comme chez les autistes ?
Je ne comprend pas trop ce que veux démontrer cette recherche en fait, si ce n'est pas pour donner un critère, ni rajouter un symptôme, si ce n'est pas systématique, c'est juste normale non ? Puisqu'on sais déjà que dans l'autisme, le rapport à l'alimentation et les troubles alimentaires sont récurrent.

J'ai vraiment du mal à comprendre en fait.
Peut-être qu'il s'agit seulement du degrés de pourcentage qui varie ? Par exemple chez les NT il y aurait moins de cas d'anorexie relevés que chez les NAT ?
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Jean
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par Jean »

L'idée de l'article (d'après les résumés publiés) serait qu'en présence d'anorexie, les médecins ne cherchent pas plus loin que le bout de leur nez et qu'un diagnostic de SA leur échappe.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Lupine
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par Lupine »

Syberia a écrit :Peut-être qu'il s'agit seulement du degrés de pourcentage qui varie ? Par exemple chez les NT il y aurait moins de cas d'anorexie relevés que chez les NAT ?
Jean a écrit :L'idée de l'article (d'après les résumés publiés) serait qu'en présence d'anorexie, les médecins ne cherchent pas plus loin que le bout de leur nez et qu'un diagnostic de SA leur échappe.
Humm je crois commencer à saisir l'axe de la recherche là !

En gros, par l'exemple d'un pourcentage plus élevé de TCA reconnu chez les autistes comparé au nombre d'anorexique présentant des symptômes complémentaire allant dans le sens du spectre autistique, il est démontré que les médecins n'offre pas une aide complète à leur patient par manque de prise en compte d'une identification globale des problèmes de ceux-ci mais se concentre uniquement sur le TCA ?

Ce qui du même coup les empêche d'aider efficacement leur patient de leur TCA puisqu'il est indissociable du reste des symptômes ?
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Jean
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par Jean »

Démontré - non. Envisagé. Suggéré aux médecins d'y faire plus attention.

Voir aussi L’AUTISME affecte différemment le cerveau des femmes et des hommes
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Bubu
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par Bubu »

Un conseil pour les anorexiques en rémission : ne mangez pas trop de haricots, ça fait pêter
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par Cailla »

Parce que j'ai longtemps dénié le fait d'être anorexique ne me reconnaissant pas du tout dans l'image que l'on donne de cela dans la société. Rien à faire de la mode et de mon tour de taille (à ma décharge j'ai toujours été mince), rien a faire des calories mais effectivement un rapport très particulier et difficile avec la nourriture, difficulté à me nourire seule. J'ai fini par fondre, et ne plus réussir à prendre du poids si ce n'est au prix d'années d'efforts qui ont été reperdu aussi vite. C'est quand j'ai lu les articles sur le rapport entre aspie (surtout femmes) et anorexie que je me suis rendue à l'évidence. Ce blog d'une maman traite de l'anorexie et de l'asperger.

Elle a publié récemment un article sur ce qui n'est pas "normal" dans le rapport à la nourriture. (désolée c'est en anglais) et effectivement je me retrouve dans certains de ces traits (certains seulement par le passé, ou sur de courte période).
IT.IS.NOT.NORMAL -

to exist on 1200 or less calories a day
to have a food/weight diary that is minute in detail that you are obsessed about filling in (a recovery food diary is different to this)
to have rules about food
to have strict routines, utensils or plates to eat food
to want to isolate yourself when it is meal time
to weight yourself every day (or more)
to feel guilty if you don’t exercise to the extreme each day
to feel guilty (or worse) if you ate food
to have a list of good and bad foods
to have fears of certain foods
to feel fat, worthless, ugly, useless, stupid if you eat
to have a very real fear of weight gain
to feel depressed or worthless to the point of wanting to disappear
to think the only way to happiness is to be thin
to think that your thighs shouldn’t touch
to think your ribs (hips or collarbones) should clearly show through your skin
to restrict liquids (this is so dangerous – seriously)
to suddenly be vegetarian, lactose/gluten intolerant, vegan when there is no diagnosis or life commitment
to be cold all the time
to be in pain, weak, tired, dizzy or have heart palpitations
to think recovery means you are eating a tiny amount of food not starving completely
to be addicted or obsessed with any kind of behaviour that consumes you all the time
to be intensely black and white (or rigid) in your thinking and approach to all areas of life (including food)
Et je me sens particulièrement touchée par son dernier article (qui m'a encouragée à poster ceci ici)

Enough ignorance about eating disorders
http://mylifewithanorexia.wordpress.com ... disorders/
cosima
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par cosima »

Je reviens sur ce post qui me parait intéressant.
J'aimerais qu'on englobe dans les TCA non seulement l'anorexie, mais aussi la boulimie, la petite soeur "cachée" de l'anorexie. Je dis cachée, car c'est une véritable pathologie (dont je souffre), mais beaucoup moins visible que l'anorexie car les boulimiques sont souvent "normo-pondérales" surtout celles qui vomissent (la plupart).
Les causes de ces TCA ne sont pas connues et invariablement mises sur le dos des mères.
Si on y regarde bien, ces mères sont souvent qualifiées de "froides", ce qu'on pourrait traduire comme manquant d'empathie.
La recherche actuelle sur les TCA, grâce à l'imagerie médicale, pose l'hypothèse de l'autisme dans cette pathologie. De quel autisme s'agit-il, je n'en sais rien. Mais il est vrai que, comme personne diagnostiquée TCA, je me reconnais dans bien des symptômes de l'autisme de haut niveau, mais pas dans tous non plus.

Les psychiatres s'arrêtent souvent au seul symptôme nutritionnel, tant il est vrai que c'est une pathologie surprenante, dangereuse pour la santé des femmes car pouvant conduire à la mort, par dénutrition pour les anorexiques et par suicide chez les boulimiques.
On retrouve chez les personnes atteintes de TCA de la dépression, de l'anxiété, des rituels, des difficultés devant les changements, des intérêts spécifiques (parfois), un niveau d'intelligence supérieur à la moyenne (souvent), des difficultés de socialisation, l'hypersensibilité... Personnellement je suis très peu empathique, j'ai "appris" à l'être par convenance sociale.

Tous les TCA ne sont peut être pas SA et les SA, TCA mais il y a sans doute une interconnexion.
La recherche futur sur ce sujet nous le dira peut être 8)

Je suis preneuse de toute information sur le sujet si vous en avez :bravo:
Neuro pas du tout typique, diagnostiquée hqi, ne souhaite pas faire de diagnostic SA
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La Bluble
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par La Bluble »

Cailla a écrit :j'ai longtemps dénié le fait d'être anorexique ne me reconnaissant pas du tout dans l'image que l'on donne de cela dans la société. Rien à faire de la mode et de mon tour de taille (à ma décharge j'ai toujours été mince), rien a faire des calories mais effectivement un rapport très particulier et difficile avec la nourriture, difficulté à me nourire seule. /
C'est tout moi.
L'an dernier j'ai fini par aller chez le docteur. Je lui ai expliqué que j'avais besoin d'un truc pour avoir faim quand je suis concentrée et stressée. Résultat : il m'a fait la morale "Avec notre niveau d'études on doit être capable d'affronter le stress et gnagnagna".
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par Cailla »

C'est tout moi.
L'an dernier j'ai fini par aller chez le docteur. Je lui ai expliqué que j'avais besoin d'un truc pour avoir faim quand je suis concentrée et stressée. Résultat : il m'a fait la morale "Avec notre niveau d'études on doit être capable d'affronter le stress et gnagnagna".
Bonheur... je n'ai jamais rencontré personne avec un problème similaire au mien capable donc de comprendre les difficultés qu'il y a derrière. Mes proches essayent de comprendre et de faire avec mais le "il suffit de..." me lasse tellement... Comment expliquer l'absence de faim (et de soif), l'absence de plaisir, l'impression de perte de temps totale (si pas la quasi torture en cas de repas avec beaucoup de monde et qui s'éternise), l'oubli, l'ennui, la nécessité d'intellectualisation de l'alimentation et du fait de s'alimenter, pour quelque chose qui est inné chez les autres, associé au bonheur de vivre ensemble et quasi sacralisé chez nous.

Par rapport au "niveau d'études" je crois que c'est à la fois ce qui me sauve et ce qui m'enfonce. J'ai une connaissance approfondie de la diététique et de l'alimentation saine, je donne même des conseils en la matière :roll: ce qui me permet de me maintenir aux prix d'efforts importants qui me fatiguent (et qui disparaissent totalement pour peu que je sois déprimée, préoccupée, sur un truc passionnant ou stressée (souvent donc)).

Mais en même temps en savoir autant m'empêche de m'alimenter si pas sainement au moins suffisamment, par des règles qui sont relativement intransigeantes (par exemple pas de plat préparé, pas de nourriture industrielle, même bio,... alors que je déteste la plupart du temps faire la cuisine et que ça m'aiderait probablement à prendre du poids :roll: :roll: ).

cosima je me suis demandée si ce n'étais pas l'anorexie qui provoquait mes comportements autistiques. Le fait est que cela s'auto-entretient. Pour ce qui me concerne mes traits autistiques ont commencé bien avant. J'ai d'autres comorbidité liées, et la description des femmes aspergers me corresponds tellement dans tous ces aspects...

J'ai par ailleurs traversé un problème d'aménorrhée de plusieurs années, masqué au début par la pilule, qui a précédé la perte de poids. Ce qui semble classique dans le cas d'anorexie. On parle même de cycle aménorrhée - anorexie. Sauf que dans mon cas l'aménorrhée a été clairement associée par IRM et analyses à un problème neuro-hormonal de l'axe hypothalamo-hypophysaire. J'avais même demandé à un endocrino si mon manque d'appétit et ma perte de poids pouvait être due à ce problème ("c'est possible mais rien est moins sûr allez voir un nutritionniste ou un psy...").

J'aurais tendance à dire : pour tout problème alimentaire de cet ordre, checker les hormones (voir aussi plus bas) !!

J'ai lu par ailleurs
EtuDE DEs chEvAuchEmENts ENtRE L’AutIsmE Et L’ANoRExIE Cette thématique abordée par Annaig Courty s’inscrit dans la lignée du modèle de l’Institut de Psychiatrie de Londres selon lequel il y aurait un chevauchement entre les troubles du comportement alimentaire et les troubles envahissants du développement. Plus particulièrement, il y aurait chez certaines patientes anorexiques un lien entre la rigidité tempéramentale (perfectionnisme, obsessionnalité, traits autistiques) et cognitive (manque de flexibilité et de cohérence interne) et la sévérité du trouble alimentaire. De plus, ces caractéristiques seraient plus marquées dans le sous- type « anorexie restrictive » que dans celui de l’anorexie boulimie.
http://www.calameo.com/books/001216876d2c3ad33146b
Il semble bien que l’anorexie mentale soit un syndrome psycho-comportemental et métabolique où tout fonctionne pour perpétuer la maladie. Il y existe à la fois une remarquable capacité d’adaptation au jeûne chronique et un « gaspillage énergétique » dès que la malade se remet à manger pour tenter de combler le déficit pondéral.
http://www.anorexie-et-boulimie.fr/arti ... entale.htm
Dans l’anorexie mentale, ont été décrites des modifications hormonales touchant l’axe hypothalamo-hypophysaire, notamment l’ACTH, la TSH et la FSH et LH. Dans l’anorexie mentale, ont été décrites des modifications hormonales touchant les hormones thyroïdiennes, corticosurrénaliennes, médullosurrénaliennes et bien sûr ovariennes. Ces modifications sont le plus souvent en rapport avec les modifications des hormones et neuromédiateurs hypothalamo-hypophysaires décrites ci-dessus
http://www.anorexie-et-boulimie.fr/arti ... entale.htm
Et... comme toujours... le lien avec la sérotonine, qui est impliquée dans la régulation du bilan énergétique...
La stimulation des R5-HT4 dans une aire cérébrale de la motivation, le noyau accumbens (NAc), favorise la dénutrition.
http://www.acfas.ca/evenements/congres/ ... /100/131/c
J'ai désormais de nouvelle pistes puisque dans les thérapies qui semble fonctionner un minimum pour l'anorexie ET pour l'asperger il y a les thérapies cognitivo-comportementale. Bon j'y connais rien en la matière mais me dire que je dois être rééduquée plutôt que psychanalysée fait beaucoup plus sens pour moi... Je dois faire entrer l'alimentation dans mes routines. Le savoir est une chose passer le pas de me faire accompagnée, probablement longtemps et pour des résultats faibles et un risque de récidives très importants, en est une autre... Mais avant j'étais en plein brouillard, aujourd'hui cela s'éclaircit.
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par cosima »

Cailla a écrit :
Bon j'y connais rien en la matière mais me dire que je dois être rééduquée plutôt que psychanalysée fait beaucoup plus sens pour moi...
Je te comprends. Je suis passée par la case psychanalyse (longtemps... :wink: ) et à aucun moment durant celle-ci, je n'ai évoqué mes problèmes de TCA. Avec le recul cela me parait incroyable, même si cette psychanalyse m'a apporté beaucoup de choses par ailleurs.
Mais les thérapies comportementalistes ne m'ont pas apporté grand chose non plus, comme toi je connaissais tout en matière de diététique, de ce point de vue je n'avais pas besoin d'une aide extérieure. Elles m'ont surtout permis de me déculpabiliser :wink: , de ne plus me cacher et de pouvoir en parler à mes proches sans honte. C'est déjà pas mal, même s'ils ne comprennent pas trop (ah, le discours récurent des autres sur le plaisir de faire la cuisine, le plaisir social de manger ensemble...). Parfois je peux rester longtemps sans manger car je n'éprouve pas la faim, ce n'est pas une mesure restrictive, parfois aussi quand je suis stressée j'évite même de regarder le frigo ou de l'ouvrir... La nourriture ne m'intéresse pas en fait même si je peux rester des heures plongée dans des revues de cuisine, c'est comme un monde fascinant mais qui m'échappe totalement :mrgreen:
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Mizton
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par Mizton »

Je me demande en fait si les "causes" de TCA chez les personnes Asperger notamment sont les mêmes que chez les non-Asperger. J'aurais plutôt tendance à croire que ça peut provenir chez les Asperger de comportements amenant à de l'anorexie ou boulimie, comme l'oubli de manger, qui peut décaler et déséquilibrer le "cycle alimentaire", la sensation de faim et de satiété qui serait perturbé voire qui disparaitrait, bref plus des "dérèglements" de l'alimentation qu'autre chose. Ou du moins accentués par ces comportements pouvant être malsains (dans le sens premier du terme, "mauvais pour la santé") là où chez des non-Aspie ça semble plus provenir de mal-être généraux, de besoin de contrôle de soi, bref tout ce qui peut pousser un individu vers une addiction quelle qu'elle soit.

Du coup à ce niveau là effectivement c'est plus de la rééducation (à la faim, à l'acte de manger, aux horaires, à la sensation de satiété etc) que de la thérapie psy.. Chez une personne non-aspie, ce genre de comportement est apriori symptôme et non cause. La sensation de faim disparait, ou la sensation de satiété, le "cycle" est perturbé par l'alimentation irrégulière et/ou insuffisante, d'où des alternances possibles avec des phases boulimiques etc.

Enfin c'est ce qu'il me semble. Du coup, la façon d'en sortir n'est pas forcément identique, ce qui n'exclue pas la possibilité pour des aspies d'avoir des TCA pour les mêmes raisons que des non-aspies (mal-être, besoin de contrôle, dégoût de soi etc)...

Ne peut-il pas y avoir du coup parfois des confusions entre par exemple anorexie mentale et "maigreur maladive d'une perso aspie qui manquerait de sensation de faim, oublierait de manger etc" ?
Compagnon NPTT (neuro-pas-très-typique) d'aspicot :) -> HPI confirmé
Et Annihilator assumé :p
Cailla
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Re: Un lien entre anorexie mentale et autisme ?

Message par Cailla »

Du coup à ce niveau là effectivement c'est plus de la rééducation (à la faim, à l'acte de manger, aux horaires, à la sensation de satiété etc) que de la thérapie psy
C'est effectivement tout cela qui fait sens pour moi, c'est de cela dont j'ai vraiment besoin. Ce sont des comportements routiniers que j'ai "oublié" depuis très longtemps, et avant c'était tout de même bancal. Ma mère s'est battue à partir de mes 11/12 ans (où j'ai cessé de petit déjeuner... préférant dormir et où j'ai été libérée de la contrainte sociale de la cantine pour être libre de manger seule chez moi) pour que je mange suffisamment (sinon que l'on doive hurler des dizaines de fois pour que je daigne passer à table je pense que cela date de bien avant, et cela perdure).

J'ajouterai que ce qui joue dans le cas des aspie aussi c'est la rigidité, les tocs et routines et les hypersensations. Par exemple si je m'écoute, je mange une fois par jour à partir de 18h, tout le temps la même chose et très peu. Manger plus souvent est un gros effort, manger diversifié est une horreur. J'ai le goût développé et il y de nombreuses épices ou légumes que je n'aime pas, je n'aime pas les trucs mijotés où tous les goûts se mélangent. Il y a des textures que j'ai du mal à faire passer, des odeurs que je ne supportent pas, des aliments que je digère mal etc. J'ai une aversion pour l'amertume par exemple et après une analyse nutritionnelle approfondie il y a plusieurs années il s'est avérés que j'avais des carences, dont par exemple des éléments que l'on trouve essentiellement dans les trucs amers... :innocent:

Et puis aussi je mange mal, l'acte lui même : j'avale, je mâche très peu, l'une de mes caractéristiques depuis toujours c'est que je mange hyper vite j'ai toujours finit avant tout le monde. C'est expédié. Bref il y a tant de chose à travailler :yawn:
Du coup, la façon d'en sortir n'est pas forcément identique, ce qui n'exclue pas la possibilité pour des aspies d'avoir des TCA pour les mêmes raisons que des non-aspies (mal-être, besoin de contrôle, dégoût de soi etc)...
Je le pense aussi.

Pour ce qu est du dégoût de soi, je ne me dégoute pas et n'ai pas eu ce genre de problème là. Mais à ma première grosse chute de poids il y a quelques années (qui est venue progressivement), je me suis vue un jour nue en entier dans le miroir et cela m'a fait un choc. Mon corps m'a fait pitié. Et c'est là que je me suis dit que j'avais vraiment un problème alimentaire. Je me trouve clairement maigre et je n'aime clairement pas ça, cela fait partie des raisons pour lesquels je me bas pour manger depuis.
Ne peut-il pas y avoir du coup parfois des confusions entre par exemple anorexie mentale et "maigreur maladive d'une perso aspie qui manquerait de sensation de faim, oublierait de manger etc" ?
l'anorexie simple c'est la perte d'appétit, qui peut devenir chronique. Je pense qu'il y des degrés divers effectivement. Les personnes que je pense aspie autour de moi ont aussi des problèmes de ce genre. Mon homme mange aussi tout le temps la même chose, se force à faire à manger une fois par jour parce qu'il le faut et a passé de nombreuses années a très mal et peu s'alimenter. (aussi un choc à fait le déclic : son poids et la lecture attentive de la composition des quelques trucs qu'il mangeait à l'époque :sick: ). La différence c'est que lui il a faim (et grignote).
j'évite même de regarder le frigo ou de l'ouvrir...
Je n'ai pas de frigo :D
La nourriture ne m'intéresse pas
Voilà. En théorie cela touche au vivant cela reste passionnant, en pratique aucun intérêt.
Modifié en dernier par Cailla le mardi 29 octobre 2013 à 21:25, modifié 1 fois.