Est-ce que les Asperger aiment lire ?

[malala]

Autre particularité, quand un auteur me plaît particulièrement, je lis tout ce qu'il a écrit, pour autant que les livres soient encore tous disponibles.

Oui, oui, même chose pour moi...

[chawacee]

Autre particularité, quand un auteur me plaît particulièrement, je lis tout ce qu'il a écrit, pour autant que les livres soient encore tous disponibles.

Oui, oui, même chose pour moi...

Pareil ici.

[chawacee]

J'ai vérifié, je n'ai pas répondu à ce post dis donc ? Bon.. à priori, je ne suis pas aspie, par contre, la lecture et moi... une histoire d'amour passionnelle et exclusive...

Je m'explique : j'ai commencé à lire couramment avant le CP. Soudain, ma mère a réalisé que je lisais couramment depuis probablement un moment en fin de section. (scène : je suis derrière son épaule, elle lit, elle me fait "tu regardes quoi ??" "bah je lis ton livre maman !" "Tu sais lire ??" Et là, TAC j'ai débité les phrases de son roman.)

Dès ce moment là, la lecture a fait partie de ma vie, et de façon intensive. Les petites lectures (genre bibliothèque verte, les trucs "pour enfants", je les lisais à la chaîne lorsque je n'avais rien d'autre sous la main, mais globalement, dés la primaire, j'ai attaqué des Sherlock Holmes, des Agatha Christie (pour débuter).

Au collège, j'ai lu énormément, mais c'est surtout un été passé sur Balzac et les Rougon-Macquart qui m'a marquée. Ma mère sachant que je lisais beaucoup, (et presque trop pour qu'elle puisse suivre niveau achats) avait décidé de me faire lire sa propre bibliothèque. Donc pour des vacances à la mer, histoire de pas se retrouver à court, elle avait embarqué plusieurs livres de cette saga. Et finalement, n'ayant rien d'autre, je suis parvenue à m'y intéresser.

J'aime, j'adore lire, mais seulement lorsque JE l'ai décidé, et souvent hors du moment ou "il aurait fallu". A la Fac de Lettres Modernes, lire les livres qu'on m'imposait m'était insupportable. Par contre, 6 mois après, je pouvais me faire tranquillement le Maupassant ou le Flaubert qu'il aurait fallu lire avant l'examen. Du moment qu'il n'était plus marqué du sceau de l'étude, mais bien du simple plaisir.

J'ai besoin de pouvoir me plonger de façon intensive et totale dans mes livres, comme d'autres, certains furent lus, relus et re re lus des dizaines et des dizaines de fois, parce que plonger dans leur monde m'apaise, me transporte, et m'aide à mieux gérer le quotidien.

Quand je parle d'exclusivité, c'est à 2 niveaux : j'aime l'outil livre. L'odeur du vieux livre ou du livre tout neuf qui sort de l'imprimerie (vous connaissez hein la première ouverture de l'ouvrage, le bruit des feuilles, et cette effluve de l'encre et du papier mélangés ? Et bien pour mes livres préférés, je me DOIS de les avoir moi même à la maison. Résultat, on déménage tout le temps, et ma dizaine de cartons grand formats blindés de livres a du rester chez mes beaux parents.. le drame pour moi..)
Le second niveau c'est que pour le moment, tant que j'ai mes enfants constamment avec moi, je ne lis pour ainsi dire plus. Et pourtant, j'ai deux tomes de Pratchett et du Trône de Fer en attente, ils sont là, ils m'attendent, mais je refuse tant que je sais qu'il y a toutes les chances que je sois arrachée de la lecture en plein dans mon monde, sans avoir le temps de m'arrêter moi même, tranquillement.. (souvent avec difficultés même sans ça.. j'ai souvent lu une bonne partie de la nuit pour terminer le livre jusqu'à la dernière page, par incapacité à sortir du lieu imaginaire ou je me trouvais).


Et concernant sinon mes choix de lecture, je me suis pas mal concentrée sur la science fiction et l'héroic fantasy ces dernières années, parce que ce sont les mondes les plus agréables à visiter pour moi, et j'aime rêver.

[Nath62]

Chawacee, Lettres Modernes aussi pour moi.
Pour les livres obligatoires, je trichais, je commençais par un autre livre du même auteur, juste pour ne pas être dans l'obligation de lire tel livre et comme j'ai ausis la propension à lire tout ce que je peux d'un même auteur et que je lis très très vite, je me retrouvais souvent, malgré 2-3 livres lus en plus, à avoir fini de lire le livre obligatoire avant les autres

[Cailla]

Passion pour les livres ici aussi.

Je ne me souviens pas de ce que j'ai lu enfant ni à quel âge j'ai lu (note: question à poser). Par contre j'ai dévoré des romans très jeune. Littératures jeunesses, surtout des histoires d'animaux au début (genre Jack London et autres), canidés, félins, équins. Le monde de la forêt, les enfants sauvages, les aventures. Puis les "pauvres enfants" à qui il arrivent toutes les misères du monde et qui s'en sortent (Dickens et autre). Beaucoup de "livre de prix" d'un temps révolu, bibliothèques vertes, etc. Comme nous n'avions pas beaucoup d'argent, c'était des livres de bouquinistes, de brocantes etc. J'avais trouvé un filon avec une bouquiniste qui me laissait échanger les livres qui ne m'avaient pas plu. On y allait toutes les semaines. J'adore l'objet livre, l'odeur des vieux livres, dont j'ai fait collection pas mal de temps, certains achetés juste pour leur odeur.

Je lisais dans la cour de récréation, en marchant, partout. Je pouvais lire sous la couette avec une lampe jusqu'à des 2 heures du matin car il m'était impossible d'arrêter. On m'a toujours offert beaucoup de livres (le livre est sacré dans notre famille). Beaucoup de livres scientifiques pour enfants sur les animaux, le monde, l'espace. Les comtes et légendes aussi.
Puis est venu le temps des livres obligatoire. Même problème que dit plus haut, si je suis obligée c'est beaucoup plus difficile. J'ai découvert Balzac à cette occasion tout de même, j'ai tout lu de lui, j'adore (et je le lis très librement : en zappant toutes les descriptions ) Au lycée je séchais les cours pour les passer à lire au bord du fleuve, dans une église, ou à la bibliothèque. Grosse boulimie encore à cette période mais des auteurs classiques plutôt. Frénésie naissante pour la sf et fantasy, des sujets plus actuels, des essais, des livres scientifiques... et des BD.

Université dévoré tout ce qui avait trait à mes études d'une manière ou d'une autre, de plus en plus d'essais et de BD. Beaucoup de guide d'identification naturaliste. Puis J'ai fini par remplacer la bibliophile par la bédéphilie, avec la même boulimie (et non seulement les BD mais tout les ouvrages qui se rapporte aux bd, aux maisons d'éditions, des thèses etc.). Et les livres techniques d'hier (encyclopédie pratique, ancien livres de cours etc.) jusqu'aux années 1930 environ. Et les bouquins médicaux. Et...
Période de plusieurs années où mon compagnon lisait pour moi tous les soirs. Essentiellement de la littérature jeunesse et sf d'aujourd'hui. Un vrai bonheur.
Pour mon boulot d'indépendant, les livres sont l'une de mes plus grosses factures

Résultat de tout ça les déménagements sont une plaie, j'ai une pièce uniquement pour les livres, 3 murs de couverts jusqu'au plafond et il y en a encore dans les autres...
Aujourd'hui je ne lis quasi plus de BD, très peu de romans. Toujours des essais/livres pratiques et techniques. Mais je lis aussi toute la journée, par écran interposé.

Dans tous les livres je mets mon nom et la date, je garde le ticket et l'étiquette que je colle à l'intérieur car j'aime savoir où je l'ai acheté et combien. J'annote au crayon uniquement les essais (et je peux partir en grand débat toute seule si je ne suis pas d'accord). Je déteste prêter mes livres (je ne le fais donc pas), même si j'adore faire découvrir...

Je lis beaucoup sans être aspie. Mais je m'interroge sur la capacité de certain(e)s ici à dévorer autant de livres par an ou autant de pages par jour. Pouvez-vous m'expliquer cela? Avez-vous beaucoup de temps libre ou bien des capacités particulières pour la lecture rapide?

Dans mon cas je lis très vite. Je ne sais pas comment lisent les autres, moi je ne déchiffre pas, je vois les mots. Si je rencontre un nouveau mot, je peux le reconnaître à chaque fois que je le lis mais m'apercevoir en l'entendant dans la bouche de quelqu'un d'autre que je n'avais jamais pris la peine de le prononcer, voire que je n'avais jamais vraiment fait attention à la manière dont il est écrit. Pas simple à expliquer.

Par ailleurs je constate, surtout dans mon travail ou quand un texte commence à m'ennuyer, que je lis très vite en diagonal un texte. Je repère vite les phrases et paragraphes clés d'un texte assez long (je ne dirais pas qu'ils apparaissent en surbrillance mais le résultat est le même). C'est comme ça notamment que j'ai lu les Balzac de manière très fluide en zappant les descriptions.

Et j'ai aussi un problème, assez sérieux, que certains d'entre vous connaissent probablement : j'ai très souvent tendance à relire, parfois 10, 20, 30 fois, tel passage, d'une manière irrationnelle la plupart du temps. Mon esprit a décroché, alors je reprends le passage, et mon esprit décroche à nouveau une fraction de seconde, et je ne veux strictement rien louper alors je relis encore. Ça peut se produire plusieurs fois sur une même page. Parfois c'est vraiment pénible. A certaines périodes, le phénomène apparait de façon moins marquée,

Cela m'arrive aussi, c'est effectivement très pénible.

[Nath62]

J'ai lu Balzac de la même manière que toi (idem pour Zola même si je l'aime bien moins)

[Djems]

Hey,


Moi c'est un peu l'inverse, je sais que les Aspies ont beaucoup de mal avec les romans, c'était pas mon cas à la base, quand j'étais ado je lisais des livres en deux jours sans problème. Je lisais même les grands classiques de la littérature, jme rappelle que mes profs y croyaient pas puis je leur disais l'histoire et ses subtilités et ils passaient à l'admiration.

Depuis que j'ai fais des études universitaires, la tendance s'est renversée, j'arrive plus du tout à accrocher aux romans et je suis sur les livres de savoir dans des sujets très précis (herboristerie, archéologie, culture celtique, spiritualité, personnages historiques, etc...). Je crois aussi que c'est parce que y'a une grande perte de qualité dans l'écriture des romans, mais souvent je trouve que tout est prévisible ou alors juste impossible. Quant aux sentiments dégoulinants, ça me parle pas... bref c'est de moins en moins mon truc. J'en achète quasiment plus.

Sinon, mon parfum préféré reste l'odeur d'un livre neuf *-* depuis toujours je suis attirée par les livres, je les achète, les revends pour en racheter, c'est une vraie addiction! Quand j'étais étudiante, je photocopiais des livres entiers parce que les livres scientifiques peuvent vraiment coûter très chers! Je me suis aussi mise au kindle et je crois que j'ai tellement à lire à l'heure actuelle, qu'il me faudrait prendre une année sabbatique pour pouvoir tout lire Amazon est pour moi un site de perdition ^^

[freeshost]

Bon, quand j'étais au collège, les livres obligatoires... je ne les lisais pas forcément. A cette époque, je ne voyais pas encore d'intérêt dans la littérature.

Maintenant, j'en vois un, notamment pour des livres à la Zola : observer, à travers ses écrits, ses descriptions de la société. C'est le côté sociologue, psychologue et anthropologue qui m'y attire.

Je partage le point commun d'aimer lire seulement ce que j'ai décidé de lire. En fait, ce n'est pas seulement pour la lecture. Je suis plus motivé à apprendre un morceau de violon qui me plaît qu'un morceau qu'on m'impose. Je ne suis sûrement pas fait pour les institutions bureaucratiques et productivistes.

Par contre, libriste que je suis, je lis de plus en plus de pdf, je suis un téléchargeur. Si j'avais la plume, je mettrais mes oeuvres dans le domaine public via la licence CC0. Vive le libre partage.

[Djems]

C'est parce que je chargeais de plus en plus de pdf que je me suis achetée une liseuse ^^

Pareillement que toi, ce qui m'intéresse maintenant dans la littérature classique c'est plutôt la vision de l'époque que l'histoire en elle-même. Et j'ai adoré mes études car bourrée d'anthropologie et de sociologie!

Mon préféré restant Notre-Dame de Paris pour Frollo c'est bien un des seuls livres qui reste encore très actuel peu gnangnan dans l'histoire d'amour

[chawacee]

Je repensais en lisant plus haut : oui bd et mangas.... j'ai eu plus de 300 mangas collectés en 3 ans à un moment.. j'ai arrêté quand j'en ai eu assez d'acheter si cher des ouvrages lus en 5 min pour ensuite attendre 3 mois que la suite arrive..

La BD par contre.... j'aime l'art, le dessin, alors je me concentre à ce qui 'accroche mon oeil' souvent pour débuter (ainsi furent faites les découvertes de Blacksad et Skydoll). Avec parfois des déceptions (et des arrêts de collection en cours, parce que la qualité du scénario comme du graphisme chute à mes yeux).

Là aussi, je suis redevenue très raisonnable.. Je profite de cette "pause imposée" (drôle de phrase) pour réfléchir à ce que je souhaite racheter en "indispensables" par la suite.

[Djems]

C'est un peu mon cas aussi, j'ai jamais été une très grande fan de BD (mon compagnon si) mais quand je vois le prix mis et à la vitesse à laquelle c'est lu... ça me désole. (en plus dans mon pays natal c'est beaucoup plus abordable! c'est vraiment la France qui abuse)

[Benoit]

Une petite question pour le "club de lecture" et tout particulièrement celles et ceux qui ont suivi un cursus littéraire.

Est-ce que le S.A. a un impact sur votre façon d'aimer ou pas un livre en fonction de la forme plutôt que du fond?

Par exemple là, je viens de me faire avoir par un livre primé en France mais insupportable par la façon qu'à l'auteur de s'écouter écrire. L'auteur en question a manifestement préféré la forme et le "style" au fond, y compris au scénario et à sa cohérence (qu'il oublie en cours de route), ça se manifeste même dans le final fait exprès pour "placer" un mot de fin bien particulier ("l'enfoiré" en l'occurence)...
Je suis à peu près persuadé qu'il a été bien accueilli par la critique et les éditeurs à cause de ça (le milieu étant noyauté par les gens ayant un niveau de culture littéraire bien différente de celle du lectorat, et les quelques éditeurs hors du milieu rament à mort).

Moi les longues descriptions ont le même effet sur moi que l'annuaire, 3 lignes et je décroche...

Il va me falloir du temps avant de renouveler l'achat d'un bouquin français primé.

[Djems]

Généralement je n'adhère jamais aux livres primés... et à la fin de la lecture je me dis toujours "comment c'est possible?"

Je me rappelle avoir eu le cas avec un Goncourt y'a trois ou quatre ans... Mais je pense pas que ce soit le SA qui nous fait voir les choses autrement. J'avais passé le livre à d'autres personnes NT qui m'avaient dit la même chose...

Je suis comme toi, les livres avec des descriptions ça me donne juste envie de le déposer.

Et je suis assez déçue pour le moment, beaucoup de livres ne sont composés de descriptions interminables...

[Nath62]

Je parle en tant que moi et pas en tant qu'aspie (que je ne suis peut être pas).

Par respect pour l'auteur, je vais au bout d'un livre que j'ai commencé. De tête, il n'y en a que deux ou trois que j'ai posé avant la fin parce qu'illisibles.

Par contre, si l'écrit n'est pas bien construit, que l'intrigue n'a pas de sens ou qu'il n'y a pas d'intrigue (quelqu'elle soit), je n'aime pas. Si l'auteur a ajouté à son travail de narration un travail de style, je sais apprécier (Lettres Modernes obligent) mais je suis tout à fait capable d'apprécier la plume d'un Guy des Cars car tout en étant un peu (trop à mon goût) descriptif, il raconte quelque chose sur ses personnages et aussi sur une époque donnée. Je ne lis pas un livre pour ses prix mais parce que quelque chose m'a attirée, son auteur (fan de King, Jacq et Werber), son résumé, les premiers mots (ou s'il s'agit d'un livre informatif, son contenu réel, quitte à la feuilleter avant de l'acheter, pour être sûre qu'il ait de la consistance), son nombre de pages et la taille des caractères (car je me suis déja fait "avoir" en empruntant en biblio un livre assez épais et de m'apercevoir que c'était une édition pour déficients visuels et de le finir en deux heures )
Quand j'étais ado, j'avais adoré les "Harlequin", c'était rigolo, toujours le même fil conducteur, il n'y avait que les noms des personnages et les lieux qui changeaient. J'avais l'impression de re re re lire toujours le même bouquin (trop fort, Dany Boon dans son sketch à propos de ce type de "romans"). En fin de compte, ça m'amusait (pis fallait bien que je trouve quelque chose à emprunter au lycée, il n'achetaient pas les nouveaux livres assez souvent pour que je ne sois pas en manque )

[malala]

Quand j'étais ado, j'avais adoré les "Harlequin", c'était rigolo, toujours le même fil conducteur, il n'y avait que les noms des personnages et les lieux qui changeaient. J'avais l'impression de re re re lire toujours le même bouquin (trop fort, Dany Boon dans son sketch à propos de ce type de "romans"). En fin de compte, ça m'amusait (pis fallait bien que je trouve quelque chose à emprunter au lycée, il n'achetaient pas les nouveaux livres assez souvent pour que je ne sois pas en manque )

Quand j'étais gamine, j'ai lu tous les magazines "Nous Deux" de ma grand-mère (et pourtant il y en avait des piles impressionnantes dans son grenier). Pareil, je trouvait ça très rigolo, c'était toujours les mêmes histoires (type Arlequin, en plus court, c'est un magazine), je n'arrêtais pas...D'ailleurs, ça énervait ma grand-mère ; elle m'a sorti un jour où j'étais plongée dans ma lecture :" mais arrête donc de lire tout le temps, sinon tu vas devenir feignante plus tard ! "