L'autisme : une bonne excuse ?

[Mizton]

Sérieux, les gens qui se permettent le genre de réflexions que vous avez pu avoir Inovo, Jonquille ou Someone, ça donne envie de leur répondre : "Vous ? Vous avez votre bac ? Je n'en crois pas un mot !" -__-
Mon copain me disait qu'à une réunion du CRERA, ils disaient que les gens considéraient aussi que tout le monde se cherche un "truc" particulier, une maladie, un trouble quelconque, une particularité etc, et qu'en gros, le SA en faisait partie, que les psys qui donnent ce genre de diag sont complaisants.

Je comprends mal pourquoi les gens restent aussi figés dans une image qu'ils ont, qui est fausse (du moins en grande partie), et ce même face à 1) des gens directement concernés 2) qui en plus on des reconnaissances officielles attestant de leurs propos...

[Jonquille57]

C'est vrai que c'est usant d'expliquer.... C'est pourquoi, je pense, parfois il est préférable de se taire au risque d'être mal compris.

Mais, à la décharge des NT, il y a tellement de différences entre les autistes eux-mêmes. Quand je parle de mon filston, il arrive très souvent que la personne en face de moi me dise : " Ah oui, je connais un tel qui un enfant autiste et qui fait ceci ou cela... ". La plupart du temps, cela n'a rien à voir avec le comportement que peut avoir mon filston.

Alors, où est la solution ? Je crois malheureusement que lorsque l"on n'est pas concerné directement, il est difficile de comprendre ce qu'est l'autisme, à moins de s'y intéresser pour une raison bien particulière.

Et il suffit qu'une émission passe à la télé concernant une forme d'autisme pour que le public généralise....

[Nath62]

Et pourtant, Mizton, quand on voit la difficultés que tous ici ont subies pour être diagnostiquées, on a du mal à croire que ça puisse être posé de cette manière.... Je n'en serais pas là avec ma fille si c'était si facile.

Tu as raison, Jonquille, et on en est tous plus ou moins conscients, il faut faire au cas par cas selon ce que notre instinct nous dicte, en espérant que le choix de la révélation ou pas soit le bon.

[Mizton]

Et même si on prend au sérieux le diag ou disons, la reconnaissance "officielle" d'autisme (quelle qu'en soit la forme), ben c'est pas encore gagné. Je me rappelle, j'en discutais avec mon frère pour qu'il comprenne certains comportements de mon copain, et il m'a dit : "mais ce genre de situations (sociales), le cerveau doit être capable de s'y habituer à force d'y être confronté. Comme quand on est pas à l'aise au téléphone, à force on s'y habitue et ça devient moins difficile." ... :/ Sauf que ben.. pas vraiment, et là encore faut expliquer et c'est pas toujours évident (surtout quand on est pas soi-même aspie, pour le coup).

Mais l'information de masse, sur par exemple le SA, peut faire son chemin petit à petit, c'est long, fastidieux et foutrement fatiguant mais bon c'est comme tout... :/
Les docus à la TV n'aident pas, c'est certain. Si t'es pas matheux, génie à la RainMan ou à la Tammet, ben tu ne peux pas être un vrai autiste.....
Tout comme t'es pas un vrai surdoué si t'es pas comme ceux de la tv (présentés comme tels, ou mélangés dans le magma "précoce/génie/surdoués") : qui obtiennent leur bac mention TB à 13 ans ou qui visitent l'assemblée nationale en en comprenant toute l'organisation à 7 ans....

[Etienne]

J'ai beau être aspie ça fait bien longtemps que je suis plus sous ce prisme la...

Et j'ai appris un truc qui marche souvent:le pragmatisme.

Ça veut dire que même si on a raison bah parfois faut s'abstenir.Et ça vaut aussi pour les Nts...

Alors malheureusement je fais partit de ceux qui rêvent d'autre chose.

Je réédite mon post car ce que je veux vous dire doit être claire.Que ce soit sur internet ou ds le réel , personne n'apprecie ce qui est pas identifiable.

[Bubu]

Je dirais que quand on en arrive à dire que l'on est aspie à des gens qui ne nous connaissent pas, c'est plus par fatalité que par facilité. Je l'ai avoué à peu de personnes, et c'était parce que j'étais coincé, je n'avais plus le choix.
Donc dire que c'est une bonne excuse, je trouve ça intransigeant.

[Syberia]

De toute façon on en revient toujours à la mauvaise connaissance de l'autisme.
Par exemple, si on ne regarde pas une personne dans les yeux, et qu'elle fait une réflexion sur ce qu'elle pense être un manque de réciprocité/attention/honnêteté, on aura beau dire qu'on ne le fait pas exprès, que des particularités dues à l'autisme font que l'on a beaucoup de mal à regarder dans les yeux. Il y a de grande chance pour que la personne en face de nous réagisse de façon à nous faire comprendre que l'on vaut moins qu'elle (directe on parait soit fou/neuneu/menteur, au choix). Je trouve qu'il s'agit d'une situation très dure à vivre. Notamment lorsque cette personne ne croit pas à la thèse de l'autisme est que l'on passe pour un menteur/menteuse. Dans ce genre de moment j'ai l'impression de perdre toute crédibilité. On m'a souvent dit que c'était parce que j'étais "extrêmement timide", mais dès que j'aborde le sujet de l'autisme, il est nié d’emblée ("mais puisque je te dis que tu es très timide !"). C'est comme si on niait mes efforts et minimisait mes souffrances. Alors parfois j'en viens à me dire que je devrais laisser tomber, que ces personnes ont raison, que je suis "juste" timide et que je me fais un film...

[Benoit]

lors parfois j'en viens à me dire que je devrais laisser tomber, que ces personnes ont raison, que je suis "juste" timide et que je me fais un film...

Sincèrement, ces personnes disent ça histoire d'être débarrassées d'une question qu'ils ne veulent pas envisager (la différence) et seront passées à autre chose alors que tu seras encore en train de te faire un film.

Pire encore certains d'entre elles te voueront une haine sur plus de dix ans sur un problème débile de communication, ce qui n'est pas mieux.

Même en dehors du champ "Asperger", ne laisse personne te dicter qui tu es (j'inclus ceux des psys qui le voudraient te faire rentrer dans telle ou telle case).

[Madu]

je pense pareil que Benoit. Ce sont des personnes pleine d'idées préconçues et de préjugés.

C'est si pratique pour les personnes ayant ce type de réflexion de te dicter ce que "tu es"
comme ça cela ne bouscule pas leur référentiel sur ce qui existe dans le monde. (beurk beurk beurk)

[Inovo]

comme ça cela ne bouscule pas leur référentiel sur ce qui existe dans le monde. (beurk beurk beurk)

C'est exactement ça... le fait d'être "timide" et d'avoir peur des interaction sociales les emmerde, parce que ça remet en cause à chaque instant l'édifice de la société. Ça fonctionne comme ça, à coup de relations, d'échanges d'informations, d'alliances avouées et non avouées, de partages de secrets, de groupes et d'individus qui essaient de manipuler d'autres groupes ou d'autres individus, de relations de pouvoir, de "donnant-donnant" non verbaux.
Au milieu de ce paysage, le "timide" supposé, qui ne prend part à aucune de ces actions, tend à déséquilibrer toute la construction. On essaie de le traiter par la condescendance, mais finalement on en a peur, on essaie de l'exclure, parce qu'il a une fonction finalement subversive au sein de la société. Par ses silences et son retrait, il montre aux autres que leur société est bâtie sur du vent et du mensonge la plupart du temps.

Aujourd'hui je vais me taper la "fête du patrimoine", passer la journée entière au musée juste parce que je suis cadre, au cas où, pour rien, et sans être payé. Je vais essayer d'aller me planquer dans les bureaux avec un bon bouquin.

[Syberia]

Effectivement, avec un peu de recul, je crois que ces personnes ont peur ; peur de la différence, peur de ce qu'ils ne connaissent pas et n'ont pas envie de connaître, peur de pas à côté de quelque chose.
Comme tu l'as écrit, Inovo, ces personnes préfèrent supporter la thèse de la timidité quasi maladive, car ils se disent qu'ils y a une chance de guérison, de transformation, bref de rentrer dans le rang. Même avec de piètres connaissances sur l'autisme, ces personnes savent - même si elles se trompent sur les causes et les effets au quotidien - qu'un individu autiste le reste toute sa vie. Dans un sens, il n'y a aucun moyen de rédemption et je suppose que cela les terrifie. C'est toujours la même histoire sur la différence qui ne peut, pour la préservation des valeurs traditionnelles, être acceptée. Nier l'autisme, c'est nier la différence, et par la même une façon désespéré de rendre les choses immuables. Ce qui, ci ce n'était pas tragique, serait d'une ironie mordante, puisque l'on reproche aux autistes leur volonté d'édifier un quotidien stable alors que l'on fait tout pour faire de même. Le poids de la majorité, en somme...

@ Inovo : Courage pour cette journée.

[Inovo]

Ça se passe bien, je suis dans mon bureau et j'ai accès à internet (je craignais qu'il ne soit coupé un samedi).

J'ai dû briefer une équipe de conférenciers pendant une demie heure, mais maintenant je lis tranquille dans mon bureau.

[Syberia]

j'ai accès à internet [...] maintenant je lis tranquille dans mon bureau.

[Etienne]

L'autisme une bonne excuse?

Surement pas.

Références qui vont vous permettre de comprendre mon fondement:

La pensée de Bastiat est une pensée fondamentalement individualiste et libérale qui défend de manière constante la liberté de l'individu face à toute autorité :

« Il y a trop de grands hommes dans le monde; il y a trop de législateurs, organisateurs, instituteurs de sociétés, conducteurs de peuples, pères des nations, etc. Trop de gens se placent au-dessus de l'humanité pour la régenter, trop de gens font métier de s'occuper d'elle »

— Frédéric Bastiat, La Loi (1850)

Le problème de l'autisme en France: Une coallition d'individus prétends,sans jamais faire preuve de recul ni d'esprit critique,que l'autisme serait une maladie mentale.

Conséquences: privation de liberté notamment le droit à l'instruction.Mais ce n'est pas tout.

Ceux qui ont pu échapper à la ségrégation scolaire ont un point commun:le refus de se soumettre à une idéologie sectaire qui à des influences à tout les niveaux.Ceux censés enseigner,ceux censés décider du bien commun.

Et je vais aller plus loin:toutes ces croyances,sans fondement entrainne discriminations à l'emploi.

Ce sont les raisons pour lesquelles je suis contre cette idéologie ou l'autisme est une excuse.

Et on est en train de se coaliser,en vu de vraiment pouvoir devenir une machine de hguerre médiatique et juridique et politique.

Je suis même prêt à organiser des manifs massives à Paris

[Mizton]

Je crois que l'idée de départ a été oubliée en chemin : la question concernant " l'excuse" n'est pas de savoir si l'autisme "est une bonne excuse", mais si il peut-être parfois utilisé comme tel, dans ce cas de figure précis :

D'un autre côté, peut-on accepter d'une personne avec autisme [qu'elle dise] : " Je suis autiste, et il faut donc m'accepter tel que je suis, un point c'est tout. ".

Dans ce cas là c'est une utilisation de l'autisme comme moyen de se déresponsabiliser vis à vis de comportements hors-la-norme ou de traits de caractères que l'on impute à l'autisme.. C'est comme tout, ya des "abus" partout, et des gens qui se réfugieront parfois ou tout le temps derrière ça pour se justifier...
Comme beaucoup diront abusivement : "nan mais je suis un homme c'est pour ça que je peux pas faire la vaisselle" ou "Désolé je suis trop malade pour aller travailler (mais pas pour passer ma journée sur le PC à jouer" ... ^^'

Après il n'est pas question de juger mais voir comment ça s'agence dans la réalité entre les efforts des uns et des autres..

Il me semble en tout cas que c'est comme ça que s'orientait une des idées de départ du topic, et la discussion qui a suivi. J'espère ne pas me tromper!