L'autisme : une bonne excuse ?
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
C'est marrant, pour moi l'expression "t'es un bisounours" ou "tu vis dans un monde de bisounours", ça revient à dire : "t'es naïf et tu vis dans un monde de "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil"". Or vouloir essayer de rendre le monde un peu plus bienveillant... ça n'a rien de "bisounours".
Sinon à ce train là, pourquoi vouloir avoir la paix entre les peuples vu qu'on vit dtf ds un monde de guerre ? .... Or bon, ça n'empêche qu'on essaye de faire au mieux pour respecter l'environnement, respecter les peuples.. du moins même si les puissants ne s'y exercent pas ou peu, les gens essayent à leur échelle... C'est toujours mieux que rien..
Les campagnes de lutte contre les discriminations, contre les violences domestiques etc, c'est pas des trucs de bisounours.. oO Donc bon, vouloir faire de la prévention pour que les autistes soient respectés, en quoi ça le serait ? Pas sur d'avoir tout suivi là.
Sinon à ce train là, pourquoi vouloir avoir la paix entre les peuples vu qu'on vit dtf ds un monde de guerre ? .... Or bon, ça n'empêche qu'on essaye de faire au mieux pour respecter l'environnement, respecter les peuples.. du moins même si les puissants ne s'y exercent pas ou peu, les gens essayent à leur échelle... C'est toujours mieux que rien..
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
Pour l'autisme, je pense qu'il s'agit d'une façon de pousser la personne à voir le monde tel qu'il est.
Moi je pense être très conscient de comment il est le monde. Mais je sais aussi que même avec des pillules je ne pourrais jamais l'avaler, leur système.
(Réf. musicale incluse)
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Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
Bon, j'en reviens à ma question :
Donc, beaucoup de personnes, croyant bien faire, vont avoir une fausse idée de la personne qu'il aura en face de lui, si celui-ci est autiste. Il faudrait donc non seulement que les NT soient indulgents vis à vis des autistes, mais aussi qu'ils connaissent vraiment l'autisme.
Et pour moi, c'est aussi utopique que si on me disait : " Il faudrait qu'il n'y ait plus de guerres dans le Monde . " Là, nous sommes vraiment dans le monde des Bisounours...
J'ai aussi constaté que pour beaucoup, le mot autiste signifie " déficient ". Je me souviens d'un ami aspie qui se plaignait que certaines personnes lui parlaient comme si il était débile. Et la chose dont mon fils a horreur est qu'on lui parle comme à quelqu'un de déficient. Pourtant, je comprends que c'est l'image qu'il peut faire passer, bien malgré lui.Jonquille57 a écrit :Par contre, j'ai toujours dit que le fait d'être autiste ne doit jamais être une excuse pour faire n'importe quoi... Mais ce n'est pas toujours si facile de voir où se trouve la frontière entre le fait de penser :
- " Je suis autiste et alors ? Cela ne m'empêche pas de faire des efforts "
et :
- " Je suis autiste, donc, il y a des choses que je ne suis vraiment pas capable de faire. Tant pis, c'est aux autres à faire des efforts ".
Donc, beaucoup de personnes, croyant bien faire, vont avoir une fausse idée de la personne qu'il aura en face de lui, si celui-ci est autiste. Il faudrait donc non seulement que les NT soient indulgents vis à vis des autistes, mais aussi qu'ils connaissent vraiment l'autisme.
Et pour moi, c'est aussi utopique que si on me disait : " Il faudrait qu'il n'y ait plus de guerres dans le Monde . " Là, nous sommes vraiment dans le monde des Bisounours...
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
Je suis plus optimiste (j'espère de pas avoir tort). Mais je pense que l'information, et le fait aussi que de plus en plus d'autiste se fasse diagnostiquer, va jouer sur la perception que les gens en ont.Jonquille57 a écrit : Il faudrait donc non seulement que les NT soient indulgents vis à vis des autistes, mais aussi qu'ils connaissent vraiment l'autisme.
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
Je ne suis pas opposé à l'idée de déficience en ce qui me concerne. Je sais que je suis déficient dans certains domaines, et même très déficient. Je sais que je suis efficient dans d'autres, et même très efficient.
Les personnes non-autistes ont leurs propres déficiences. Un bègue ne devrait pas avoir à faire un discours (même si certains en font !) Un autiste devrait être protégé des situations de panique sociale. Va-ton exiger des automobilistes qu'ils cessent de klaxonner pour le bien-être des autistes ?
Les personnes non-autistes ont leurs propres déficiences. Un bègue ne devrait pas avoir à faire un discours (même si certains en font !) Un autiste devrait être protégé des situations de panique sociale. Va-ton exiger des automobilistes qu'ils cessent de klaxonner pour le bien-être des autistes ?
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
Est-ce que plutôt que parler de déficience dans l'absolu tu es d'accord sur une déficience dans un contexte donné?
Je ne sais pas si tu le connais, c'est le principe du "modèle social" en matière de handicap.
Pour ta question, peut être pourrait on s'apercevoir que les autistes n'ont pas vocation à habiter dans des lieux où ça klaxonne nuit et jour? Au titre d'un plan autisme par exemple?
Je ne sais pas si tu le connais, c'est le principe du "modèle social" en matière de handicap.
Pour ta question, peut être pourrait on s'apercevoir que les autistes n'ont pas vocation à habiter dans des lieux où ça klaxonne nuit et jour? Au titre d'un plan autisme par exemple?
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
Je viens de lire l'article.Benoit a écrit :Est-ce que plutôt que parler de déficience dans l'absolu tu es d'accord sur une déficience dans un contexte donné?
Je ne sais pas si tu le connais, c'est le principe du "modèle social" en matière de handicap.
Pour ta question, peut être pourrait on s'apercevoir que les autistes n'ont pas vocation à habiter dans des lieux où ça klaxonne nuit et jour? Au titre d'un plan autisme par exemple?
Je ne sais pas quoi en penser. Je ne me sens pas inférieur, je me sens déficient. Et je ne pense pas que c'est la société qui me colle cette étiquette sur le dos. J'ai des aires de déficiences, que j'ai déjà évoquées ici, j'en suis responsable. Personne dans mon travail ne m'a demandé de dépasser ces déficiences jusqu'ici, à part au début de ma carrière et quelques autres exceptions, on accepte relativement bien mon fonctionnement, même si ça crée des vagues de temps en temps.
Mon problème est plutôt lié à ce qui caractérise toute trajectoire professionnelle classique : celui de l'avancement. Un conservateur, tôt ou tard, se voit proposer de devenir chef d'établissement. Je ne pense pas qu'on m'y obligera si je refuse. Mais c'est moi qui appréhende d'avoir à faire ce choix, les deux options étant aussi difficiles pour moi l'une que l'autre.
C'est justement parce que l'on ne me réduit pas à mon handicap qu'on me propose ce choix. C'est aussi, je crois, parce que la hiérarchie s'en fout et veut juste un responsable légal.
Si ça ne tenait qu'à moi, si je n'étais pas marié, si je n'avais pas d'enfant en train de faire des études supérieures, je n'aurais peut-être pas eu cette trajectoire là, peut-être aurais-je une vie plus pauvre, mais moins exposée, je ne peux pas savoir.
Mes déficiences se manifestent dans pas mal de contextes différents, elles ne dépendent pas vraiment d'un contexte donné. Je vais avoir du mal dans une réunion de famille, dans une grande surface un samedi après-midi (parfois je ne peux pas l'éviter), au travail dans des situations d'excitation, vernissage, réunions, etc, et dans ma vie amicale qui se passe quasiment sans ami (à part une personne que je vois 2 fois par an à peu près et un ou deux contact par mail).
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
En quoi est-tu responsable de tes déficiences?Inovo a écrit :J'ai des aires de déficiences, que j'ai déjà évoquées ici, j'en suis responsable.
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
(je m'arrête sur ce point de la citation).Inovo a écrit : Je viens de lire l'article.
Je ne sais pas quoi en penser. Je ne me sens pas inférieur, je me sens déficient. ...
Est-ce que tu ne penses pas qu'il s'agit plutôt d'une différence que d'une déficience? (voire du côté pile d'une pièce dont le côté face correspond à tes compétences spécifiques)
Est-ce que ce n'est pas la façon dont fonctionne la société (ou le poste en question dans ton cadre professionnel) qui en font une déficience?
Est-ce que des aménagements simples (ou pas) ne pourraient pas, sans trop remettre en question le périmètre du poste en question, te décharger des parties où il y a déficiences (par exemple via un adjoint, une secrétaire, ...) et te concentrer sur les parties où tu peux apporter au poste?
Je ne suis pas familier du tout avec le poste de chef d'établissement en question, donc peut être que mes interrogations sont non pertinentes et qu'il est impossible d'aménager ce poste sans en dénaturer la nature. Je sais que ça peut l'être - pertinent - dans d'autres domaines universitaires (maitre de conf' par ex.).
Je pense que pendant des années les gens se sont aménagés eux mêmes les postes, y compris des aspies passés à des postes de management, sans que personne n'y trouve à redire. Maintenant c'est plus compliqué parce qu'il faut impliquer les "RH" via les "fiches de postes" mais ça peut être envisageable. Enfin je le pense.
Le syndrome d'asperger existait bien avant qu'on ne le diagnostique.
C'est exactement ça la définition il me semble. Le "contexte donné" dans un sens général c'est la société à 95% neurotypique.Inovo a écrit :Mes déficiences se manifestent dans pas mal de contextes différents, elles ne dépendent pas vraiment d'un contexte donné.
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
Les automobilistes ont interdiction de klaxonner SAUF en cas de danger immédiat.... Donc de toute façon, l'interdiction est bien là.... Et entre sauver quelqu'un d'un danger immédiat ou veiller au bien-être de l'autiste qui passe dans le coin et qui subit le bruit du klaxon, je pense que la vie prime ^_~Va-ton exiger des automobilistes qu'ils cessent de klaxonner pour le bien-être des autistes ?
Je pense aussi que l'information peut jouer un grand rôle... Quand j'entends mon copain me raconter comme sa camarade de classe niait tout net qu'il était autiste (beeen oui, il ne se balance pas et il parle...! voyons c'est juste qu'il est "très timide" et voilà !) alors même qu'il avait son diag de fait... Sa conseillère mission locale qui elle aussi nie tout net le truc alors qu'il a la RQTH et son diag, donc quand même reconnaissance officielle qu'il n'est pas là à balancer un truc à la légère....! (poste qu'elle lui a trouvé et auquel il a obligation de postuler : du démarchage téléphonique............................................!!!!!!!!!)
Là c'est vraiment de l'information qu'il faut, de la sensibilisation.. Et ensuite ça devrait déjà mieux fonctionner. Je ne pense pas que c'est "bisounours" que de penser cela erf.
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
Je n'en suis pas responsable peut-être mais ce sont mes déficiences, et les autres en tout cas n'en sont pas responsables eux-mêmes.
Ce que tu évoques, Benoit, serait possible avec des équipes plus nombreuses : avoir un assistant à qui confier certains trucs, etc. Mais ce n'est pas le cas où je travaille. Nous sommes 6 dont 2 secrétaires. 2 cadres. Aucun n'accepterait de devenir mon assistant pour des tâches qui précisément sont intrinsèquement liées au rôle de chef d'établissement.
Et puis la question centrale est que personne, du premier au dernier, ne sait ce qu'est le syndrome d'Asperger. Ils ont déjà eu du mal à accepter que je sois bègue, alors Asperger... Personne même ne sait bien ce qu'est l'autisme. La seule personne à qui j'en ai dit un mot (ma supérieure hiérarchique, directrice des musées de la ville) m'a répondu : "Autisme, vous ? Je n'en crois pas un mot !" Je n'ai même pas essayé de lui expliquer le SA, elle était trop pressée. Je lui ai proposé de lui envoyer un document de présentation du syndrome, elle m'a répondu qu'elle ne prendrait même pas le temps de le lire.
Ils ne tiennent pas à savoir qui nous sommes, ils ne veulent rien savoir, ils veulent juste que le travail soit fait. Ils s'en foutent.
Ce que tu évoques, Benoit, serait possible avec des équipes plus nombreuses : avoir un assistant à qui confier certains trucs, etc. Mais ce n'est pas le cas où je travaille. Nous sommes 6 dont 2 secrétaires. 2 cadres. Aucun n'accepterait de devenir mon assistant pour des tâches qui précisément sont intrinsèquement liées au rôle de chef d'établissement.
Et puis la question centrale est que personne, du premier au dernier, ne sait ce qu'est le syndrome d'Asperger. Ils ont déjà eu du mal à accepter que je sois bègue, alors Asperger... Personne même ne sait bien ce qu'est l'autisme. La seule personne à qui j'en ai dit un mot (ma supérieure hiérarchique, directrice des musées de la ville) m'a répondu : "Autisme, vous ? Je n'en crois pas un mot !" Je n'ai même pas essayé de lui expliquer le SA, elle était trop pressée. Je lui ai proposé de lui envoyer un document de présentation du syndrome, elle m'a répondu qu'elle ne prendrait même pas le temps de le lire.
Ils ne tiennent pas à savoir qui nous sommes, ils ne veulent rien savoir, ils veulent juste que le travail soit fait. Ils s'en foutent.
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
Mizton a écrit :Les automobilistes ont interdiction de klaxonner SAUF en cas de danger immédiat.... Donc de toute façon, l'interdiction est bien là.... Et entre sauver quelqu'un d'un danger immédiat ou veiller au bien-être de l'autiste qui passe dans le coin et qui subit le bruit du klaxon, je pense que la vie prime ^_~Va-ton exiger des automobilistes qu'ils cessent de klaxonner pour le bien-être des autistes ?
Je pense aussi que l'information peut jouer un grand rôle... Quand j'entends mon copain me raconter comme sa camarade de classe niait tout net qu'il était autiste (beeen oui, il ne se balance pas et il parle...! voyons c'est juste qu'il est "très timide" et voilà !) alors même qu'il avait son diag de fait... Sa conseillère mission locale qui elle aussi nie tout net le truc alors qu'il a la RQTH et son diag, donc quand même reconnaissance officielle qu'il n'est pas là à balancer un truc à la légère....! (poste qu'elle lui a trouvé et auquel il a obligation de postuler : du démarchage téléphonique............................................!!!!!!!!!)
Là c'est vraiment de l'information qu'il faut, de la sensibilisation.. Et ensuite ça devrait déjà mieux fonctionner. Je ne pense pas que c'est "bisounours" que de penser cela erf.
Pareil pour moi. Je suis capable de m'expliquer, de raisonner, j'écris correctement, je marche, je me fais pas caca dessus, donc je ne peux pas être autiste.
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
Finalement, ce terme de Bisounours a quelque chose de péjoratif...
Quand je parle de pays du Bisounours, je voulais dire que pour moi, c'est pure utopie.
Mais effectivement, certaines personnes autistes trouveront un employeur qui est prêt à faire l'effort de s'informer sur l'autisme puis d'accepter une personne autiste dans son personnel, mais cela touchera combien de personnes autistes au total ? Une infime partie, j'en ai peur.
Et pour moi, le fait de nier l'autisme chez une personne relève plus de la facilité qu'autre chose. Avoir comme amie une personne timide rassure, mais avoir une amie autiste, c'est autre chose.... ne serait-ce que par rapport aux autres.
Quand je parle de pays du Bisounours, je voulais dire que pour moi, c'est pure utopie.
Mais effectivement, certaines personnes autistes trouveront un employeur qui est prêt à faire l'effort de s'informer sur l'autisme puis d'accepter une personne autiste dans son personnel, mais cela touchera combien de personnes autistes au total ? Une infime partie, j'en ai peur.
Et pour moi, le fait de nier l'autisme chez une personne relève plus de la facilité qu'autre chose. Avoir comme amie une personne timide rassure, mais avoir une amie autiste, c'est autre chose.... ne serait-ce que par rapport aux autres.
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
Terrible, pour ton compagnon, Mizton et pour toi, Inovo.
Allez, pour vous rassurer, la pédopsy du CAMPS a osé dire que ma fille parlait et regardait dans les yeux (quelques secondes) et que donc, elle ne pouvait absolument pas être autiste (avec ces affirmations comme seul argument), c'est mon métier, de voir ça, vous pouvez me faire confiance....
Je partage ton sentiment, Jonquille
Allez, pour vous rassurer, la pédopsy du CAMPS a osé dire que ma fille parlait et regardait dans les yeux (quelques secondes) et que donc, elle ne pouvait absolument pas être autiste (avec ces affirmations comme seul argument), c'est mon métier, de voir ça, vous pouvez me faire confiance....
Je partage ton sentiment, Jonquille
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
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Re: L'autisme : une bonne excuse ?
Je rencontre exactement les mêmes réactions que ton copain. Je n'ai plus l'âge d'être suivi en mission locale mais je suis suivi par une structure style pôle emploi mais pour les personnes en situations de handicaps, et pourtant....Mizton a écrit : Je pense aussi que l'information peut jouer un grand rôle... Quand j'entends mon copain me raconter comme sa camarade de classe niait tout net qu'il était autiste (beeen oui, il ne se balance pas et il parle...! voyons c'est juste qu'il est "très timide" et voilà !) alors même qu'il avait son diag de fait... Sa conseillère mission locale qui elle aussi nie tout net le truc alors qu'il a la RQTH et son diag, donc quand même reconnaissance officielle qu'il n'est pas là à balancer un truc à la légère....! (poste qu'elle lui a trouvé et auquel il a obligation de postuler : du démarchage téléphonique............................................!!!!!!!!!)
En général quand la question m'est posée trop abruptement (pourquoi vous avez la RQTH?) je réponds que je ne suis pas légalement tenu de le dire, je n'ai pas envie. Néanmoins il m'arrive de le dire quand la question est amenée plus subtilement et j'ai quasi systématiquement droit à une remise en doute d'un diagnostic avéré et reconnu par des psychiâtres, la MDPH etc. Je me balance mais très discrètement en public donc ça passe pour du stress ou je ne sais pas, je ne regarde pas les gens dans les yeux mais sais en donner l'impression à mon interlocuteur, et même quand j'explique que non je regarde son oreille ou sa bouche ou son nez en gros je passe pour un menteur. Je suis nul en maths donc non je ne peux pas être autiste type Asperger, etc etc etc.
C'est usant.
(Et parfois c'est l'effet inverse, je sais que je peux faire quelque chose, quitte à me fatiguer pour y parvenir, je sais que je peux et je reçois du "non mais ça c'est impossible pour vous, trop de contacts, trop de ceci, pas assez de cela. Comme si un emploi au fin fond d'une grotte sans aucun contacts sociaux existait. D'autre part, je dis moi-même que ce n'est pas ce que je souhaite, je ne veux pas me conforter dans mes difficultés mais la personne décide que non je ne PEUX pas... Bien-sûr, elle me voit genre 3 fois et sait mieux que moi qui me connais depuis plus de 30 ans ce que je peux ou ne peux pas faire/gérer etc.)
A côté de cela, je n'utilise jamais l'autisme comme "une excuse", j'essaie au maximum de faire en sorte de passer au dessus des trucs qui me demandent plus qu'à d'autres, néanmoins, parfois je me heurte à mes propres limites qui sont, je ne peux pas le nier typiquement autistiques... Et, dans ces cas là, le temps de gérer ou d'apprivoiser la situation pour trouver comment la gérer je me vois souvent reprocher le fait d'utiliser l'autisme comme une bonne excuse...
Parfois c'est décourageant.
Je le disais sur un autre fil (je ne sais plus lequel pardonnez-moi) je ne dis quasi jamais que je suis autiste, seules deux ou trois personnes très "proches" sont au courant, je ne veux pas de cette étiquette. Si les gens savaient mieux ce que c'est et ce que ça englobe je ne dis pas, mais en l'état actuel des choses je ne veux pas, les idées reçues me fatiguent.
Je connais une femme d'une soixantaine d'années qui a fait sa vie, de belles études, un mariage pas de tout repos, deux enfants pas des plus simples à élever etc, elle a ressenti le besoin de se comprendre récemment , elle est allé au CRA, au départ ça s'est bien passé, elle a passé des tests & cie, puis elle a eu un rdv avec plusieurs membres de l'équipe et là on lui a dit texto, après lui avoir confirmé quelques semaines plus tôt "c'est évident, vous présentez toutes les caractéristiques du syndrome d'Asperger, on ne vous laissera pas tomber", "Non, vous ne pouvez pas être autiste, parce que vous avez fait des études et que vous souriez".... Mais quelle imbécile d'avoir compensé sans s'en rendre compte après 60 ans d'habitude... (Cette dernière phrase est ironique).
Désolé, je fais peut-être du hors-sujet .
Someone.
Modifié en dernier par Someone le jeudi 12 septembre 2013 à 16:08, modifié 1 fois.