Je pense que tu abordes deux notions assez différentes là. Faire des efforts n'est pas synonyme d'uniformisation. C'est synonyme (dans ce contexte) d'adaptation. On s'adapte à une situation précise. ça n'implique pas de se perdre soi-même, de nier sa différence ou de tenter de l'annihiler.Jonquille57 a écrit : On peut partir sur des utopies, mais dans la réalité, les choses sont souvent bien différentes.
D'un autre côté, les personnes différentes sont intéressantes, touchantes, sympathiques ( et tout autre qualificatifs ), justement parce qu'elles sont différentes. Si on enlève cette différence, que reste-t-il ? Des personnes qui manquent de personnalité, qui n'ont aucun intérêt...
Cependant, on va de plus en plus vers une uniformité qui ne favorise pas les différences. De quel droit doit-on demander aux personnes autistes à faire des efforts ? Parce qu'elles sont minoritaires ?
Le mec qui est par exemple noir, ça ne va pas l'empêcher de travailler au guichet d'une banque : le travail doit "s'adapter" au fait que bah, il a les aptitudes donc si le fait qu'il soit noir dérange certains employés, ça les regarde eux et ne saurait remettre en question la présence de cet employé dans la banque.
Par contre, s'il veut ouvrir un restaurant vietnamien, baaaah, peut-être que ce sera plus compliqué (ça a tendance à faire plus "authentique" et moins fake, un restaurant tenu par les gens du pays, même si, oui, en soi c'est con.. Mais allez manger dans un resto japonais tenu par des chinois... si vous êtes un amateur, vous le regretterez !).
Bon, mes exemples sont pourris lol. Mais ce que je veux dire c'est que dans la réalité, ya certains trucs qui sont plus facilement faisable par l'entreprise, le compagnon, la société en générale, comme par exemple : l'accessibilisation (ça se dit ça ?, bref, "rendre accessible") des lieux pour les handis, l'aménagement dans une certaine mesure de conditions de travail, les concessions dans la vie au quotidien, l'acceptation de la différence sans que ça génère des discriminations etc...
Et d'autres qui le sont moins : le mec qui se fait insulter par son/sa partenaire aspie à longueur de temps, parce que "ben c'est parce qu'il/elle est autiste donc faut l'accepter avec son caractère de merde".... désolé mais non quoi... On ne peut pas tout accepter, ni tout subir impunément.
Il y a certaines choses qu'il est tout de même importante de parvenir à contrôler ou à essayer d'améliorer. Le type qui n'en fout pas une chez lui parce qu'il "oublie", sous prétexte qu'il est aspie, ben pour moi c'est une mauvaise excuse. Il existe tout un tas de moyens de penser aux trucs : noter, mettre des alarmes, choper des nouvelles habitudes, des automatismes.... C'est pas la mort quoi. Parce que si c'est à l'autre de :
- se taper tout le ménage, rangement
- faire tout ce qui requiert d'avoir un contact social (courses, certaines démarches administratives etc)
- subir les accès de colère etc
- travailler pour deux
etc etc etc, ben n'importe qui trouverait aussi tout bonnement ingérable. ça serait du sacrifice pur et... de quel droit pourrait-on demander à un non-aspie de "faire cet effort" ?
Je pense ne pas trop m'avancer - il pourra venir confirmer ou infirmer s'il le souhaite - en disant que mon copain est plus heureux grâce aux efforts qu'il fait au sein de notre couple. Parce que ça contribue à faire fonctionner et durer notre relation.
J'ai conscience que les difficultés ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Et que par exemple, s'il y en a pour qui faire la vaisselle est source d'angoisse intense, ou je ne sais quoi, ben forcément on ne va pas leur demander de "faire l'effort" (synonyme de grande souffrance) de la faire... ça fait partie des arrangements...
Mais disons que le fait que soi-disant les efforts seront toujours plus faciles à faire pour les non-aspie, et que donc c'est aux non-aspie de les faire, c'est peut-être vrai, mais si t'ajoutes un petit effort qui ne coute pas grand chose à un autre petit effort, puis à un autre, et encore un, etc, au final tu demandes de soulever un semi-remorque à un mec capable de soulever une voiture, et rien à celui qui peut soulever un vélo.... Si ce dernier est capable de soulever un vélo, ben qu'il soulève un vélo (qui sait si ça ne le musclera pas assez pour parvenir à soulever une mobylette un jour futur), plutôt que de laisser l'autre se péter le dos sous son semi-remorque.....
En tout cas, les aspies que je connais sont heureux quand ils parviennent à faire des efforts qui payent. Que ce soit une surprise qui a pu être bien réalisée, un emploi intéressant dégoté, ou juste une victoire personnelle de plus.... Et c'est extensible aux non-aspies... Généralement, faire des efforts, ça rend heureux quand ça apporte du positif et quand c'est pas à sens-unique.
Enfin ce n'est que mon humble avis de non-aspie