A titre personnel (mais ça entre dans les questions de terminologie), je n'aime pas trop quand on dit "vous" pour "vous les NT" vu que je ne suis pas NT. A la limite "vous" pour "non-aspie" ça pourquoi pas, je suis pas aspie donc ça me concerne pleinement. Mais "vous les NT" j'avoue que j'ai du mal. Mais bon ça c'est ma remarque égoïste personnelle qui me regarde moi-même tout seul je. lol
Je partage ton sentiment Mizton.
L'antagonisme NT/NAT est purement théorique. Mais, cependant la définition n'est pas inintéressante, tant que ça reste dans la théorie.
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
A titre personnel lorsque j'emploie le terme de NT ou neurotypique il s'agit d'une façon de désigner une personne qui a un fonctionnement cognitive compris dans la norme. D’ailleurs c'est purement théorique, dans la rue je ne t'interpellerait jamais une personne en lui disant : "EH ! Toi ! Le neurotypique ! Viens voir ici !". Déjà parce qu'il y a très peu de chance pour que je lui parle (mais cela est un autre débat) et que je trouverais ça incorrect (je n'aimerais pas qu'on me dise "Toi l'autiste."). Dans ce genre de cas, il s'agit d'une dénomination bien trop réductrice. Mais dans un contexte ou l'on parle d'autisme, par exemple, il s'agit seulement de nommer les non-autiste. Ça s'arrête là.
Syberia a écrit :A titre personnel lorsque j'emploie le terme de NT ou neurotypique il s'agit d'une façon de désigner une personne qui a un fonctionnement cognitive compris dans la norme. [...] Mais dans un contexte ou l'on parle d'autisme, par exemple, il s'agit seulement de nommer les non-autiste. Ça s'arrête là.
Euh justement, du coup je ne trouve pas ça compatible : On peut tout à fait avoir un fonctionnement différent sans être autiste. Donc n'être ni NT ni autiste.
Comment peut-on considérer alors que toute personne non autiste peut être qualifiée de NT, (soit "neuro-typique") alors même que ça invalide les affirmations qui en découlent si on englobe là-dedans des gens n'ayant pas un fonctionnement neuro-typique ?
C'est un raccourci qui n'apporte rien et qui au contraire fausse le débat, alors même qu'il serait aussi simple de dire non-autiste (ou non-aspie, car j'imagine qu'on ne peut guère comparer le fonctionnement d'un aspie et celui d'un autiste non-aspie erf)
Tout le problème de la définition est là. Ici, j'emploie le terme de NT par pure commodité et parce qu'il est - à peu près - connu de tous lorsque l'on parle de tout ce qui touche à l'autisme.
Toutefois si l'on veut amener le débat dans un cadre purement théorique (attention : il ne s'agit pas d'insulter qui que se soit) alors la neuroatypie englobe tout un panel de diversités ayant pour source des interactions biochimiques et neuronales qui n'entrent pas dans la définition standardisée du fonctionnement cognitif moderne. Autrement dit cette définition, si elle n'est pas soumise à des valeurs plancher et plafond, regrouperait presqu'une infinité de variables indépendantes et dépendantes des unes des autres, et la neuroatypie se retrouverait certainement majoritaire par rapport à la neurotypie ce qui serait, pour tout dire, un paradoxe puisqu'elle est censée être minoritaire dû fait de sa structure grammaticale : "ce qui ne rentre pas dans la norme" (car jusqu'à présent une norme est toujours majoritaire). Il faudrait alors "normaliser" la définition - lui donner une moyenne - ce qui semble là aussi complètement paradoxal, puisque le but premier était de définir quelque chose qui n'entre justement pas dans la moyenne. Alors comment définir indéfinissable ? La logique pure et dure (d'un Wittgenstein, par exemple) nous mènerait tout droit dans une impasse, il ne nous reste donc plus que le compromis. Et c'est là que ça devient compliqué...
Personnellement, je dis simplement autiste/ non autiste.
Je n'aime pas le terme "neurotypique", parce que je le perçois de manière négative, surtout le "typique", c'est immuable comme mot, figé. Pour moi, le monde est une palette de nuances, et résumer ça à deux seulement deux termes, je trouve ça trop restreint. Pour moi, il n'y a pas vraiment d'échelle non plus, sur laquelle on pourrait placer les gens.
J'utilise le terme de constellation, entre l'arborescence, et le rhizome, tout est lié. (mais c'est purement artistique -vu que ça définit également ma manière de penser- et philosophique, si je puis dire)
Il y a énormément de variations et de déclinaisons en terme d'autisme, ça marche dans la globalité de l'être humain.
Pour précisément parler de choses liées à l'autisme, j'utilise "autiste" et "non autiste", ça me paraît plus juste déjà.
Syberia a écrit :...diversités ayant pour source des interactions biochimiques et neuronales qui n'entrent pas dans la définition standardisée du fonctionnement cognitif moderne.
Wahou, ben y'a pas eu le choc des photos mais on à déjà le poids des mots...
Quand je serais grand je voudrais parler comme Syberia...
Bon, mais je me demande... Les handis parlent bien des ... valides...
Et ça n'a l'air de déranger personne...
Puis faut bien les appeler... On dit hétérosexuels et homosexuels, ça blesse personne. C'est pas le même principe?
« Il est acquis que l’on peut dire n’importe quoi tant que l’on ne prétend pas parler avec précision et avec raison. » Allen Newell (1927-1992)
Pour certaines choses, on est obligés de séparer, il y a une limite nécessaire. Il y a un seuil atteint de difficultés (pour ne pas parler d'handicap), comme pour les HPI, le seuil est plus ou moins à 130 de QI(on peut baisser à 125), parce qu'il y a une différence perceptible, un écart de fonctionnement marqué, visible. Comme pour les autistes.
Au fond certains symptômes s'appliquent aux non autistes, les parents par exemple ou d'autres personnes au fonctionnement atypique (sans parler de "neuro"), sans pour autant qualifier les personnes d'autistes.
Mais à un moment, on fixe un seuil d'autisme (que par exemple l'ADOS mesure). Il me paraît plus juste, donc, personnellement, de parler d'autistes et de non-autistes, comme ça, pas de question de norme, de trucs typiques...
Loup a écrit :Je n'aime pas le terme "neurotypique", parce que je le perçois de manière négative, surtout le "typique", c'est immuable comme mot, figé.
D'une certaine façon je me demande si, lorsque l'on parle de neurotypique, si on parle vraiment de la personne. J'ai l'impression qu'il s'agit plus d'un concept, qui n'est donc pas réel, et que l'on devrait parler de neurotypie et pas de neurotypique. Et comme tu le dis, Loup, parler d'autiste et de non-autiste pour parler d'une personne.
En fin de compte, il en ressort que l'important est de distinguer une personne en tant qu'individu à part entière et de la respecter en tant que tel.
Ah, la norme, tu as raison Mizton, et même pire que ça, ce qui nous parait normal, à nous les occidentaux, ne l'est pas pour les orientaux. ce qui est normal pour un anglais (dans le genre, quand on fait visiter la maison, faire visiter la chambre conjugale, comme les autres pièces et de la même manière, avec des remarques sur pourquoi on a choisi tel couvre lit, en ouvrant le dressing pour le faire voir, ce qui est assez mal perçu par un français "typique"
Je résume en NT et non NT quand ça me simplifie la vie, en discutant avec des aspis ou de l'autisme, dans la vie, je distinguerais plus facilement les typiques et les atypiques, ceux qui sont bien dans la norme actuelle, point de vue comportement social, moeurs, pensée, enfin, les moutons dans leur parc et les autres, les atypiques, ceux qui ne sont pas comme les autres et soient l'assument, soit n'ont pas d'autre choix parce que ça se voit. J'avoue avoir toujours préféré même avant d'avoir une fille atypique, même avant de me rendre compte que j'étais atypique, les atypiques, c'est avec eux que je me sens dans mon monde.
Faut quand même y aller fort pour ne fréquenter dans la vraie vie que La personne aspi d'un forum, ne lier connaissance qu'avec La nana pas comme les autres et son frangin soit complètement psychopathe, soit Asperger (sa soeur le dit psychopathe, ce que je sais de lui est tout à fait dans le fonctionnement des hommes asperger mais je ne le pratique pas assez (méfiance vis à vis des hommes seuls, de peur que mon amitié envers eux soit mal perçue et de me retrouver dans des situations gênantes) d'une asso caritative....
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
Syberia a écrit :D'une certaine façon je me demande si, lorsque l'on parle de neurotypique, si on parle vraiment de la personne. J'ai l'impression qu'il s'agit plus d'un concept, qui n'est donc pas réel, et que l'on devrait parler de neurotypie et pas de neurotypique.
Cela revient à une catégorie, un groupe, pour moi.
Pour ma mère, par exemple (parce que mon père est hpi, et ma soeur, l'est très certainement), je me refuse de l'appeler neurotypique, je ne peux pas, ça me paraîtrait presque "insultant", "rabaissant", alors que c'est une personne tellement riche, généreuse, avec une certaine intelligence sociale, gardant une forte indépendance, et des traits autistiques, sans l'être.
C'est vraiment un mot violent, pour moi.
Loup a écrit :C'est vraiment un mot violent, pour moi.
Je suis désolée de t'avoir blessée, Loup. Je ne l'ai pas fait intentionnellement. Pour moi il s'agissait juste de parler d'un concept, d'une abstraction, pas de définir une personne à travers un pochoir, jamais je n'aurais pensé insulter quelqu'un.