L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
The extreme male brain revisited: gender coherence in adults with autism spectrum disorder
BJP August 2012 N°201
Susanne Bejerot, Jonna M.Eriksson, Sabina Bonde, Carlström Kjell, Mats B. Humble et Elias Eriksson
Le « cerveau masculin extrême » revu: cohérence du genre chez les adultes avec troubles du spectre autistique
Résumé (traduction Asperansa)
Contexte
La théorie du «cerveau masculin extrême» suggère que les troubles du spectre autistique (TSA) sont une variante extrême de l'intelligence masculine. Cependant, un peu paradoxalement, de nombreuses personnes atteintes de TSA affichent des caractéristiques physiques androgynes indépendamment de leur sexe.
Objectifs
Estimer des mesures physiques, supposées liées à l'influence des androgènes, chez les adultes avec et sans TSA.
Méthode
Les niveaux d'hormones sériques, l'anthropométrie, le rapport de la longueur du 2e au 4e doigt (2D: 4D) et la symptomatologie psychiatrique ont été mesurés chez 50 adultes avec TSA de haut niveau et des témoins neurotypiques appariés par l'âge et le sexe. Des photographies du visage et du corps, ainsi que des enregistrements vocaux, ont été obtenus et évalués par rapport à la cohérence du genre, à l'aveuglette et de façon indépendante, par huit assesseurs.
Résultats
Les femmes avec TSA avaient des niveaux de testostérone totale et bioactive [ ?] plus élevés, des traits du visage moins féminins et une circonférence de la tête plus grande que les femmes témoins. Les hommes du groupe TSA ont été évalués comme ayant moins de caractéristiques masculines du corps et de la voix, et ont affiché des ratios 2D: 4D plus élevés (c'est à dire moins masculins), mais des niveaux de testostérone similaires au groupe contrôle. Les traits androgynes du visage sont corrélés fortement et positivement avec les traits autistiques mesurés avec le Quotient Autisme-Spectre dans l'échantillon total. Chez les hommes et les femmes avec TSA le sulfate de déhydroépiandrostérone n'a pas diminué avec l'âge, contrairement au groupe témoin.
Conclusions
Les femmes avec TSA avaient des niveaux élevés de testostérone et plusieurs caractéristiques masculines par rapport aux témoins, alors que les hommes avec TSA affichaient plusieurs caractéristiques féminines. Nos résultats suggèrent que les TSA, plutôt que d'être caractérisés par une masculinisation chez les deux sexes, peuvent constituer un trouble défiant le genre.
BJP August 2012 N°201
Susanne Bejerot, Jonna M.Eriksson, Sabina Bonde, Carlström Kjell, Mats B. Humble et Elias Eriksson
Le « cerveau masculin extrême » revu: cohérence du genre chez les adultes avec troubles du spectre autistique
Résumé (traduction Asperansa)
Contexte
La théorie du «cerveau masculin extrême» suggère que les troubles du spectre autistique (TSA) sont une variante extrême de l'intelligence masculine. Cependant, un peu paradoxalement, de nombreuses personnes atteintes de TSA affichent des caractéristiques physiques androgynes indépendamment de leur sexe.
Objectifs
Estimer des mesures physiques, supposées liées à l'influence des androgènes, chez les adultes avec et sans TSA.
Méthode
Les niveaux d'hormones sériques, l'anthropométrie, le rapport de la longueur du 2e au 4e doigt (2D: 4D) et la symptomatologie psychiatrique ont été mesurés chez 50 adultes avec TSA de haut niveau et des témoins neurotypiques appariés par l'âge et le sexe. Des photographies du visage et du corps, ainsi que des enregistrements vocaux, ont été obtenus et évalués par rapport à la cohérence du genre, à l'aveuglette et de façon indépendante, par huit assesseurs.
Résultats
Les femmes avec TSA avaient des niveaux de testostérone totale et bioactive [ ?] plus élevés, des traits du visage moins féminins et une circonférence de la tête plus grande que les femmes témoins. Les hommes du groupe TSA ont été évalués comme ayant moins de caractéristiques masculines du corps et de la voix, et ont affiché des ratios 2D: 4D plus élevés (c'est à dire moins masculins), mais des niveaux de testostérone similaires au groupe contrôle. Les traits androgynes du visage sont corrélés fortement et positivement avec les traits autistiques mesurés avec le Quotient Autisme-Spectre dans l'échantillon total. Chez les hommes et les femmes avec TSA le sulfate de déhydroépiandrostérone n'a pas diminué avec l'âge, contrairement au groupe témoin.
Conclusions
Les femmes avec TSA avaient des niveaux élevés de testostérone et plusieurs caractéristiques masculines par rapport aux témoins, alors que les hommes avec TSA affichaient plusieurs caractéristiques féminines. Nos résultats suggèrent que les TSA, plutôt que d'être caractérisés par une masculinisation chez les deux sexes, peuvent constituer un trouble défiant le genre.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
Low sex hormone may increase autism symptoms Traduction Asperansa
Une hormone sexuelle basse peut augmenter les symptômes d'autisme
15 Août 2012 par Michael Slezak
Un manque d'hormone anti-Müllérienne chez les garçons atteints de troubles du spectre autistique (TSA) peut conduire à un plus grand nombre de symptômes.
Michael Pankhurst et Ian McLennan de l'Université d'Otago en Nouvelle-Zélande disent que des hormones comme l'hormone anti-Müllérienne (AMH) qui contrôle la vitesse à laquelle le corps et le cerveau se développent pourrait jouer un rôle central dans la façon dont les TSA progressent dans l'enfance.
Ils ont analysé le niveau d'AMH chez 82 garçons atteints de TSA. Plus le niveau d'AMH dans le sang était bas, plus ils faisaient preuve de nombre de traits autistiques.
Dans une étude antérieure , McLennan et ses collègues avaient constaté que l'augmentation du niveau de l'AMH était associée à une croissance et à un développement globaux plus lents chez les garçons. Ensemble, ils pensent que les deux études suggèrent que l'absence d'AMH pourrait entraîner le cerveau à se développer trop rapidement, conduisant à une augmentation du nombre de symptômes chez les garçons atteints de TSA.
«Le développement rapide est associée à une plus grande fréquence des troubles du développement», a déclaré McLennan. Un système complexe qui se développe rapidement est plus susceptible de comporter des erreurs que celui qui se développe plus lentement, explique t-il.
Étonnamment, il n'y avait pas de différence entre le niveau moyen de l'hormone anti-Müller chez les enfants atteints de TSA et les 16 garçons sans autisme. McLennan dit que cela montre que l'hormone ne provoque pas de TSA, mais peut augmenter le nombre de symptômes chez les personnes qui ont cet état.
Non mâles extrêmes?
Si elle est confirmée, l'étude remettrait en cause l'idée que les TSA so,t une version exagérée de la cognition mâle normale causée par un excès de testostérone au cours du développement précoce. Cette hypothèse du «cerveau masculin extrême" est que les hommes sont généralement 'systématiseurs' tandis que les femmes sont empathiques. En conséquence, l'autisme est considéré comme un état dans lequel une personne est extrêmement masculine: un super systématiseur mais un pauvre empathique
En plus de ralentir le développement et de supprimer la croissance des organes sexuels féminins chez les mâles, l'AMH a également été liée à des traits de comportement masculins chez la souris. McLennan dit que parce qu'ils ont trouvé moins de cette hormone chez les garçons atteints d'autisme plus sévère, les résultats ne vont pas très bien avec l'hypothèse du cerveau masculin extrême.
«À l'heure actuelle, les preuves sont encore trop préliminaires pour tirer des conclusions solides», explique Simon Baron-Cohen de l'Université de Cambridge, le principal promoteur de l'hypothèse du cerveau masculin extrême. Il dit que l'étude est trop petite et cherche trop d'associations, ce qui augmente les chances de tomber sur d'autres par accident.
Rhoshel Lenroot , psychiatre au Neuroscience Research Australia à Sydney, dit que puisque que de nombreux enfants atteints de TSA ont une tête plus grosse, l'idée du développement du cerveau accéléré est plausible. Elle ajoute qu'il est «formidable d'avoir les résultats qui suggèrent un rôle des hormones autres que simplement celui de la testostérone".
Tous ceux avec qui New Scientist a parlé ont convenu que le travail est trop préliminaire pour spéculer sur l'utilisation des hormones en tant que traitement pour diminuer les symptômes autistiques.
Journal Reference: Translational Psychiatry, DOI: 10.1038/tp.2012.72
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hormone_an ... 3%A9rienne
L'hormone antimullérienne (en anglais Anti-müllerian hormone ou AMH) est une hormone endocrine glycoprotéique sécrétée par les cellules de Sertoli, se trouvant dans le testicule fœtal (pendant les premiers mois de la vie).
Cette hormone est responsable de la régression des canaux de Müller, qui sont des structures embryonnaires à l'origine de la formation de l'utérus et des trompes de Fallope chez l'individu féminin, et laisse donc place aux canaux de Wolff qui sont des structures embryonnaires à l'origine de la formation des canaux déférents chez l'individu mâle. Cette hormone permet donc le développement harmonieux du fœtus mâle.
Elle est responsable aussi du contrôle du développement des follicules en ovocytes et est donc un bon marqueur de la fonctionnalité des ovaires (cas de la ménopause).
Une hormone sexuelle basse peut augmenter les symptômes d'autisme
15 Août 2012 par Michael Slezak
Un manque d'hormone anti-Müllérienne chez les garçons atteints de troubles du spectre autistique (TSA) peut conduire à un plus grand nombre de symptômes.
Michael Pankhurst et Ian McLennan de l'Université d'Otago en Nouvelle-Zélande disent que des hormones comme l'hormone anti-Müllérienne (AMH) qui contrôle la vitesse à laquelle le corps et le cerveau se développent pourrait jouer un rôle central dans la façon dont les TSA progressent dans l'enfance.
Ils ont analysé le niveau d'AMH chez 82 garçons atteints de TSA. Plus le niveau d'AMH dans le sang était bas, plus ils faisaient preuve de nombre de traits autistiques.
Dans une étude antérieure , McLennan et ses collègues avaient constaté que l'augmentation du niveau de l'AMH était associée à une croissance et à un développement globaux plus lents chez les garçons. Ensemble, ils pensent que les deux études suggèrent que l'absence d'AMH pourrait entraîner le cerveau à se développer trop rapidement, conduisant à une augmentation du nombre de symptômes chez les garçons atteints de TSA.
«Le développement rapide est associée à une plus grande fréquence des troubles du développement», a déclaré McLennan. Un système complexe qui se développe rapidement est plus susceptible de comporter des erreurs que celui qui se développe plus lentement, explique t-il.
Étonnamment, il n'y avait pas de différence entre le niveau moyen de l'hormone anti-Müller chez les enfants atteints de TSA et les 16 garçons sans autisme. McLennan dit que cela montre que l'hormone ne provoque pas de TSA, mais peut augmenter le nombre de symptômes chez les personnes qui ont cet état.
Non mâles extrêmes?
Si elle est confirmée, l'étude remettrait en cause l'idée que les TSA so,t une version exagérée de la cognition mâle normale causée par un excès de testostérone au cours du développement précoce. Cette hypothèse du «cerveau masculin extrême" est que les hommes sont généralement 'systématiseurs' tandis que les femmes sont empathiques. En conséquence, l'autisme est considéré comme un état dans lequel une personne est extrêmement masculine: un super systématiseur mais un pauvre empathique
En plus de ralentir le développement et de supprimer la croissance des organes sexuels féminins chez les mâles, l'AMH a également été liée à des traits de comportement masculins chez la souris. McLennan dit que parce qu'ils ont trouvé moins de cette hormone chez les garçons atteints d'autisme plus sévère, les résultats ne vont pas très bien avec l'hypothèse du cerveau masculin extrême.
«À l'heure actuelle, les preuves sont encore trop préliminaires pour tirer des conclusions solides», explique Simon Baron-Cohen de l'Université de Cambridge, le principal promoteur de l'hypothèse du cerveau masculin extrême. Il dit que l'étude est trop petite et cherche trop d'associations, ce qui augmente les chances de tomber sur d'autres par accident.
Rhoshel Lenroot , psychiatre au Neuroscience Research Australia à Sydney, dit que puisque que de nombreux enfants atteints de TSA ont une tête plus grosse, l'idée du développement du cerveau accéléré est plausible. Elle ajoute qu'il est «formidable d'avoir les résultats qui suggèrent un rôle des hormones autres que simplement celui de la testostérone".
Tous ceux avec qui New Scientist a parlé ont convenu que le travail est trop préliminaire pour spéculer sur l'utilisation des hormones en tant que traitement pour diminuer les symptômes autistiques.
Journal Reference: Translational Psychiatry, DOI: 10.1038/tp.2012.72
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hormone_an ... 3%A9rienne
L'hormone antimullérienne (en anglais Anti-müllerian hormone ou AMH) est une hormone endocrine glycoprotéique sécrétée par les cellules de Sertoli, se trouvant dans le testicule fœtal (pendant les premiers mois de la vie).
Cette hormone est responsable de la régression des canaux de Müller, qui sont des structures embryonnaires à l'origine de la formation de l'utérus et des trompes de Fallope chez l'individu féminin, et laisse donc place aux canaux de Wolff qui sont des structures embryonnaires à l'origine de la formation des canaux déférents chez l'individu mâle. Cette hormone permet donc le développement harmonieux du fœtus mâle.
Elle est responsable aussi du contrôle du développement des follicules en ovocytes et est donc un bon marqueur de la fonctionnalité des ovaires (cas de la ménopause).
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
Jean a écrit :Autre extrait : CERVEAU ROSE, CERVEAU BLEU
DANS LES LANGES BLEUS OU ROSES - pp.114-118
À la naissance, les filles sont-elles plus empathiques que les garçons ?
En 1971, le psychologue Marvin Simner voulut déterminer si les nourrissons étaient capables d’empathie. Il s’installa dans une pièce tranquille, juste à côté de la pouponnière de la maternité de Providence, dans le Rhode Island, et il testa l’un après l’autre les bébés pour connaître leurs réactions face à un stimulus social simple le bref enregistrement audio d’un autre bébé en pleurs. Il découvrit que les nourrissons des deux sexes réagissaient à ces pleurs en se mettant à pleurer à leur tour, mais il observa aussi qu’après avoir écouté la cassette, les filles pleuraient plus longtemps que les garçons. Statistiquement parlant, la différence entre les sexes était assez marginale. Mais comme les filles pleurèrent plus longtemps que les garçons dans quatre répétitions successives du test, et comme la même observation fut faite dans deux études réalisées plus tard par d’autres auteurs (études dans lesquelles les écarts n’étaient pas non plus statistiquement significatifs), ces pleurs plus durables prirent valeur de preuve que les filles étaient naturellement plus empathiques que les garçons.
Il y a loin de ces pleurs (par simple processus d’imitation) à la compréhension et au partage de l’expérience émotionnelle d’autrui. Chez les adultes, il est vrai, la différence d’empathie entre les sexes est une des données les plus fiables dont nous disposions : les femmes sont meilleures que les hommes pour ce qui est de déchiffrer correctement les émotions d’une tierce personne — pour déterminer si la personne manifeste de la colère, de la peur, de la curiosité, etc. Cette règle générale doit être accompagnée d’importants avertissements*, et la différence entre les sexes n’est de toute façon pas bien importante, avec une valeur d proche de 0,4. Mais elle soulève la question de savoir, comme le dit le psychologue Baron-Cohen, si « le cerveau féminin est programmé pour l’empathie » et, à l’inverse, la question de savoir si les garçons ont quelque déficience innée, dans ce domaine, qui réduirait leurs aptitudes dans les carrières où il est nécessaire d’être sensible et doué pour les relations humaines : infirmier, médecin, enseignant, prêtre, travailleur social, ou bien (oups !) psychologue.
Par chance, nous avons aujourd’hui des données fiables sur le sujet, issues de plus de vingt études sur les capacités des bébés à reconnaître ou à faire la différence entre les diverses expressions faciales qui leur sont données à observer. Comme l’a relevé la psychologue Erin McClure de l’université Emory, les nourrissons filles sont un peu plus aptes que les garçons à déchiffrer les expressions faciales et l’écart se traduit par une valeur d de 0,26 — plus réduite, donc, que chez les adultes, mais, de façon étonnante, plus importante que plus tard dans l’enfance où le chiffre retombe à un modeste 0,16. McClure émet l’hypothèse que les filles sont effectivement plus capables de détecter les émotions d’autrui dans la petite enfance, mais que cet avantage est essentiellement affaire de maturation neurologique. Tout comme leurs capacités sensorielles et verbales sont légèrement en avance sur celles des garçons à la naissance, les filles sont peut-être dotées, dans les premiers mois de la vie, d’un cerveau assez mûr pour avoir une meilleure perception des gens de leur entourage, et en particulier des expressions faciales. Avec le temps et avec l’expérience que les enfants des deux sexes acquièrent au contact de leurs proches, l’écart se réduit et garçons et filles ne sont bientôt plus vraiment différents dans ce domaine (en tout cas jusqu’à l’adolescence).
La taille de la différence entre les sexes dans le domaine de l’empathie dépend de la façon dont on réalise l’étude. Concernant l’expérience émotionnelle et le sort d’une tierce personne, les femmes ont plus tendance que les hommes à dire qu’elles sont désolées ou qu’elles s’en veulent. Mais l’écart se réduit beau coup quand l’empathie est testée avec des mesures plus objectives, telles que la simple identification de l’émotion affichée sur le visage de la personne observée. Qui plus est, la capacité à détecter les émotions d’autrui dépend aussi de qui regarde qui les hommes savent mieux détecter les émotions des visages d’hommes que celles des visages de femmes, tandis que les femmes obtiennent des résultats équivalents avec les deux sexes (voir le chapitre 7).
Il est exact, donc, que les filles sont plus empathiques que les garçons. Mais cette différence entre les sexes est à la fois très réelle et clairement influencée par l’apprentissage. Il ne s’agit pas, contrairement à ce que trop de gens imaginent, d’une division nette. Voyez ce que Louann Brizendine écrit à ce sujet :En réalité, la valeur d de 0,26 enregistrée chez les nourrissons signifie qu’environ 60 pour cent des garçons sont en deçà de la fille moyenne pour ce qui est de la capacité à détecter les émotions d’autrui. Mais cela veut aussi dire que 40 pour cent des garçons sont en fait plus doués que la fille moyenne dans ce domaine. Et la proportion est encore plus importante chez les enfants plus âgés. Pas vraiment la preuve d’un manque de réactivité émotionnelle chez les garçons.
- Quiconque a élevé des garçons et des filles, ou les a observés grandir, sait qu’ils ne se développent pas de la même façon. Sur le plan émotionnel, en particulier, les petites filles communiquent avec leur entourage comme les petits garçons ne le font pas.
Aussi, les affirmations de Brizendine ne sont pas seulement fausses, elles sont carrément dangereuses. Imaginez que les parents de nouveau-nés considèrent qu’il leur sera impossible, quoi qu’ils fassent, de nouer des liens affectifs avec les garçons. Ceux-ci n’auront aucune chance. Comme nous l’avons vu, les parents réagissent déjà différemment, de toute façon, aux manifestations d’émotions de leurs filles et de leurs fils. Raconter que les garçons ne sont même pas équipés pour communiquer avec leur entourage, cela ne peut qu’exacerber ce travers des parents et, par ricochet, étouffer le développement socio-émotionnel des garçons.
La petite différence observée entre les sexes, chez les nouveau- nés, dans le domaine de la perception des émotions, est davantage affaire de timing que de handicap fixe et permanent du côté des garçons. Les neuroscientifiques ont montré que le traitement des données visuelles chez les singes est assuré par une zone spécifique du lobe temporal, la région inférotemporale, et que celle-ci se développe plus lentement chez les mâles que chez les femelles — un retard qui est dû à la testostérone. Aussi, comme pour bien d’autres différences entre les sexes chez les nourrissons, la plus grande réceptivité des filles aux expressions faciales qu’elles ont devant les yeux est sans doute due à leurs quelques semaines d’avance de maturation neurologique. Cela ne suffit pas à justifier une refonte des modèles éducatifs des parents.
Le développement émotionnel des enfants est un processus à double sens. Garçons et filles arrivent au monde avec de très légères différences en termes de sociabilité et d’aptitudes émotionnelles. Et les parents, n’ayant pas les mêmes réactions face à ces différences, finissent par former des garçons et des filles réellement différents. La sociabilité des filles trouve de sérieux appuis chez les parents et se renforce facilement, tandis que la moindre maturité physiologique des garçons à la naissance (qui les rend légèrement moins sociables et plus nerveux) contraint les parents à adopter avec eux un mode d’interaction plus prudent. Et les garçons en arrivent bientôt à moins s’ouvrir aux personnes de leur entourage.
La bonne nouvelle, c’est que cette petite différence de sociabilité entre les sexes n’affecte pas la force du lien qui existe entre les bébés et leurs parents. L’attachement de l’enfant à ses parents a été énormément étudié au cours des cinquante dernières années ; on sait qu’il n’y a aucune différence entre garçons et filles quant à la force et à la qualité des liens qui les unissent à leurs pères et à leurs mères. Aussi, même si les deux sexes commencent bel et bien à se différencier socialement dès la petite enfance, cela n’affecte pas leurs rapports fondamentaux avec leurs parents et le sentiment de sécurité qu’ils en tirent.
Mais les parents ne sont pas les seules personnes à interagir avec les nourrissons. Et il apparaît dans certaines études que les garçons ne s’en sortent peut-être pas aussi bien que les filles quand ils sont pris en charge par d’autres adultes — baby-sitters ou puéricultrices de crèches, notamment. Si la plupart des études réalisées dans les crèches ne révèlent que peu d’effets positifs ou négatifs, globalement, sur le développement des enfants, certains indicateurs donnent à penser que les garçons sont traités de façon moins constructive que les filles dans ces environnements. Il se pourrait même que les crèches et les haltes-garderies perturbent les liens qui existent entre les garçons et leurs parents. Par contre, ces endroits n’ont aucune influence sur les liens entre les filles et leurs parents. Et les filles en tirent peut-être même davantage de bénéfices, sur le plan du développement cognitif, que si elles restaient à la maison avec leurs mères. Si l’on garde à l’esprit que les garçons sont à la fois plus nerveux et quelque peu moins sociables que les filles, il est bien possible, tout simplement, qu’ils ne « charment » pas autant que les filles les puéricultrices et les personnes chargées de s’occuper d’eux pendant la journée — ce qui a pour conséquence des interactions moins riches, moins intéressantes, moins formatrices pour eux. Si les parents sont prêts, sans doute, à faire des efforts supplémentaires pour leurs fils — à investir davantage d’énergie pour les réconforter et communiquer avec eux, en particulier —, les salariés des crèches ou des haltes-garderies n’ont peut-être pas autant à donner aux garçons. Ou bien ils accordent malgré eux davantage d’attention aux filles quand ils sont en présence d’un groupe mixte — ce qui revient au même, dans la mesure où leur attitude est susceptible, en définitive, d’avoir un impact négatif sur le développement émotionnel et comportemental des garçons.
"La vie est une attente perpétuelle de ce qui peut être, un renoncement perpétuel à ce qui n'est pas, une angoisse perpétuelle de ce qui doit être"
Louis Dumur
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
C'est bizarre quand je clique sur "citer" le message que j'y joins n'apparait pas toujours..
Je disais donc, à lire si cela vous dit :
Le cerveau a-t-il un sexe de Catherine Vidal
Pour ceux et celles qui ont du mal à lire, il y a des vidéos sur YouTube ou Daylimotion.
Je disais donc, à lire si cela vous dit :
Le cerveau a-t-il un sexe de Catherine Vidal
Pour ceux et celles qui ont du mal à lire, il y a des vidéos sur YouTube ou Daylimotion.
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
L’AUTISME affecte différemment le cerveau des femmes et des hommes
12/08/2013Brain
Cette étude de l’Université de Cambridge qui suggère que l’autisme touche des zones du cerveau spécifiques chez les hommes et chez les femmes, met aussi en lumière des manifestations différentes selon le sexe et insuffisamment prises en compte en pratique clinique, chez les patients de sexe féminin. Ainsi, ces conclusions publiées dans la revue Brain, suggère une diversité des symptômes au sein de la diversité des troubles du spectre autistique.
Ces scientifiques du Centre de recherche sur l'autisme de l'Université de Cambridge ont utilisé l'imagerie par résonance magnétique pour examiner comment l'autisme affecte le cerveau des hommes et des femmes et constatent que l'anatomie du cerveau d'une personne atteinte d'autisme va dépendre essentiellement de son sexe. Ils remarquent en particulier que certaines femmes adultes atteintes d’autisme vont présenter des zones cérébrales atypiques, un constat qui n’est pas fait chez les hommes.
Les filles et femmes autistes présentent ainsi une sorte de masculinisation neuro-anatomique qui pourrait impliquer des mécanismes physiologiques liés au dimorphisme sexuel, comme des niveaux spécifiques d’hormones sexuelles prénatales ou des mécanismes génétiques liés au sexe. Cette conclusion va dans le sens d’une prévalence plus importante de l’autisme chez les hommes. Cette prévalence plutôt masculine explique aussi pourquoi les hommes sont souvent surreprésentés dans les études, et pourquoi la neurobiologie de l'autisme est mieux comprise chez les hommes que chez les femmes.
L’autisme pourrait se manifester de différentes façons selon le sexe : Les auteurs concluent même que l’autisme est à la fois sous-estimé et mal détecté chez les femmes, faute d’être moins bien compris. Le Dr Meng-Chuan Lai, qui a dirigé la recherche remarque que les cliniciens ne devraient pas aveuglément supposer que tous les signes connus chez les hommes atteints d'autisme s'appliquent aux femmes. Ces données montrent ainsi à nouveau toute la complexité et l’hétérogénéité du trouble.
Source: Brain doi: 10.1093/brain/awt216 August 8, 2013 Biological sex affects the neurobiology of autism
12/08/2013Brain
Cette étude de l’Université de Cambridge qui suggère que l’autisme touche des zones du cerveau spécifiques chez les hommes et chez les femmes, met aussi en lumière des manifestations différentes selon le sexe et insuffisamment prises en compte en pratique clinique, chez les patients de sexe féminin. Ainsi, ces conclusions publiées dans la revue Brain, suggère une diversité des symptômes au sein de la diversité des troubles du spectre autistique.
Ces scientifiques du Centre de recherche sur l'autisme de l'Université de Cambridge ont utilisé l'imagerie par résonance magnétique pour examiner comment l'autisme affecte le cerveau des hommes et des femmes et constatent que l'anatomie du cerveau d'une personne atteinte d'autisme va dépendre essentiellement de son sexe. Ils remarquent en particulier que certaines femmes adultes atteintes d’autisme vont présenter des zones cérébrales atypiques, un constat qui n’est pas fait chez les hommes.
Les filles et femmes autistes présentent ainsi une sorte de masculinisation neuro-anatomique qui pourrait impliquer des mécanismes physiologiques liés au dimorphisme sexuel, comme des niveaux spécifiques d’hormones sexuelles prénatales ou des mécanismes génétiques liés au sexe. Cette conclusion va dans le sens d’une prévalence plus importante de l’autisme chez les hommes. Cette prévalence plutôt masculine explique aussi pourquoi les hommes sont souvent surreprésentés dans les études, et pourquoi la neurobiologie de l'autisme est mieux comprise chez les hommes que chez les femmes.
L’autisme pourrait se manifester de différentes façons selon le sexe : Les auteurs concluent même que l’autisme est à la fois sous-estimé et mal détecté chez les femmes, faute d’être moins bien compris. Le Dr Meng-Chuan Lai, qui a dirigé la recherche remarque que les cliniciens ne devraient pas aveuglément supposer que tous les signes connus chez les hommes atteints d'autisme s'appliquent aux femmes. Ces données montrent ainsi à nouveau toute la complexité et l’hétérogénéité du trouble.
Source: Brain doi: 10.1093/brain/awt216 August 8, 2013 Biological sex affects the neurobiology of autism
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
Je dirais, juste par esprit de contradiction (juste pour faire chier quoi), que l'autisme est une forme mineure de cerveau hyper-féminin. (J'en ai marre d'entendre ces généralités, ces foutaises)
Hope it helps
Hope it helps
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
BubuLeChercheur a écrit :Je dirais, juste par esprit de contradiction (juste pour faire chier quoi), que l'autisme est une forme mineure de cerveau hyper-féminin. (J'en ai marre d'entendre ces généralités, ces foutaises)
Hope it helps

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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
L'avocat du diable est bien payé. 

Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
Je préviens de suite, je n'ai pas lu le fil, juste survolé, mais le titre m'interpelle : Cette histoire de différenciation entre cerveau masculin/féminin n'a pas déjà été démentie depuis un moment ?!
Compagnon NPTT (neuro-pas-très-typique) d'aspicot
-> HPI confirmé
Et Annihilator assumé :p

Et Annihilator assumé :p
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
Si. Grâce aux gender studies entre autre.
Diagnostiqué(e) en février 2014.
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
Un blog dont plusieurs articlesLou Morgan a écrit :Si. Grâce aux gender studies entre autre.
traitent de cette question :
-> Une heure de peine ...
Si j'ai bien compris c'est un prof
de SES, et j'ai dans l'idée que
ses élèves ont de la chance ....
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
petite remarque à la cantonade :
Joseph Schlovanec a le visage allongé
David Finch a le visage allongé
J'ai le visage allongé
Tous les asperger ont ils le visage allongé ?
( du coup ,se poser la question de l'aspergitude de Boris Vian ?
Joseph Schlovanec a le visage allongé
David Finch a le visage allongé
J'ai le visage allongé
Tous les asperger ont ils le visage allongé ?
( du coup ,se poser la question de l'aspergitude de Boris Vian ?
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
C'est une vraie question ou c'est ironique ?aspergeur a écrit :petite remarque à la cantonade :
Joseph Schlovanec a le visage allongé
David Finch a le visage allongé
J'ai le visage allongé
Tous les asperger ont ils le visage allongé ?
( du coup ,se poser la question de l'aspergitude de Boris Vian ?

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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
Tu me prends de vitesse, là ...Syberia a écrit :C'est une vraie question ou c'est ironique ?

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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?
c'est tout à fait serieux vu que je ne connais pas physiquement d'autres aspies males et que j'adore faire des statistiques à partir de 2 cas
aspergeur
diagnostiqué à un âge ou ça ne sert plus à grand chose
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