Je vous remercie tous pour vos éclaircissements et aides, j'ai donc fini par remplir et envoyer le formulaire.
Je pense relancer le CRA la semaine prochaine dans le même mouvement, j'espère pouvoir obtenir les clefs pour pouvoir évoluer sainement dans ma situation.
Tugdual, je ne sais pas si ça me rassure de savoir que quelqu'un d'autre et dans la même situation, car je sais à quel point cela peut nous torturer l'esprit, mais en effet, je te retourne le conseil, cela peut être assez enrichissant et intéressant de se soutenir mutuellement dans ces démarches étant donné la synchronisation de nos perspectives (diagnostic entre autre...).
Pour donner quelques nouvelles, j'ai passé mercredi un de mes deux entretiens pour entrer dans une nouvelle école.
Il s'agissait de celle de Strasbourg, qui est privé, j'étais tellement angoissé que j'ai dormi dans le train à l'allée comme au retour et que j'ai passé la majeure partie de la journée à ressentir une énorme colère en moi.
Je ne sais pas si c'est le fait de cette colère, mais beaucoup de gens m'ont regardé bizarrement dans les rues (fixement pendant bien quelques minutes, l'air ébahie voir parfois curieux), ce qui n'a rien arrangé.
Mais une fois arrivée à l'entretiens cela c'est passé relativement bien malgré des difficultés à réussir à transmettre clairement ce que j'avais à dire et surtout à défendre mon travail.
Car le directeur, très naturel et direct, n'y est pas aller de main morte mais cela restait constructif, je sentais malgré tout sa bienveillance comme pour me pousser à évoluer.
A la fin de l'entretiens, il m'a annoncé qu'il voulait me voir parmi les 15 élèves de première année dans son école. Ca m'a fait un bien monstrueux, au point qu'une fois sortie de là, j'étais dans une phase euphorique très dur à controller.
Mais le revers de la médaille c'est de recommencer dès la première année... pour des études de trois ans !
Car l'année dans cette école coûte tout de même 3900€ et je n'ai réussi à mettre de côté (ma bourse et mes anciennes économies de job / chômage qui m'ont permis de vivre décemment ces deux années)...
Payant et sans bourse comme c'est hors contrat bien entendus, donc un bémol.
Cela m'a refait tomber dans une petite déprime mais j'ai appris le lendemain que j'étais prise pour un entretiens à l'école européenne de l'image à Angoulême ! Je n'ai plus qu'à peaufiner mon dossier à présenter le 24 mai pour me donner plus de chance d'être prise, car étant une école supérieure d'art, je pourrais obtenir une bourse scolaire conséquente.
Mais voilà (oui encore un mais toujours des mais) hier après-midi j'ai eu un rendez-vous avec ma directrice de promotion qui m'a fait un retour sur mes prises de contact, mes demandes de soutiens dans mes études etc... J'ai ainsi appris qu'elle avait pris à coeur mon appel à l'aide et qu'elle en avait discuté avec d'autres professeurs, que tous on été très étonné et ce désolait de perdre un élément productif, sérieux de leur école (
) elle a prit du temps pour me permettre de comprendre les changements de directive, c'est excusé pour le problème de gestion et d'administration, m'a conseillé pour le mémoire de fin d'année et la préparation du bilan (accrochage de travaux), a trouvé des pistes pour agencer mes idées. C'était vraiment fou et très agréable, je me sentais comprise et guidé pour la première fois ! Elle a insisté pour que je continus mes études jusqu'au bout, et ça m'a un peu perturbé.
Cela s'est accentué ce matin lors de ma présentation d'anglais, j'avais déjà discuté avec ce professeur de l'autisme, car elle avait des doutes concernant son enfant et à elle même un fonctionnement atypique. On a continué cette discussion et je me suis livré sur ma suspicion d'autisme et du syndrôme d'Asperger, je lui ai donné quelques conseils concernant les raisons de certains actions faite par son fils (stéréotypie avec les doigts, les problèmes alimentaires, le manque d'interet pour les autres enfants, son indisposition au changement contre balançant avec sa excellente réussite scolaire, ses grandes connaissances dans des sujets spécifiques etc..).
On avait abordé ce sujet suite à mes absences dut à mes rendez-vous médicaux et crise d'angoisse, et ma "qualité" de précision dans le choix des mots dans les travaux que je lu rendais. Elle m'a dit avoir très souvent fait le rapprochement, l'année précédente déjà, avec son fils.
Bref, lors de cet entretien, cet après-midi, elle m'a beaucoup soutenu et rassuré sur mon investissement, mes capacités, ma donnée des conseils et ma proposé, en cas de besoin, de ne jamais hésité à prendre contact avec elle lorsque j'ai des problème, qu'elle serait prête à m'accompagner quoique je choisisse de faire, changer d'école ou rester. Et cerise sur le gâteau, elle m'a avoué qu'elle sera directrice de ma promo l'année prochaine...
Cela m'a énormément chamboulé et touché, car c'est une personne pour qui j'avais déjà du respect, mais cela se développe en affection.
Ce qui remet en question mon départ de cette école...
Je ne sais pas, j'ai réussi à transmette mes particularités et mes besoins spécifiques que je pensais être passé au dessus de la tête de tout le monde, et voilà que je me rend compte qu'en fait, quelques personnes ont pris en compte mes demandes en prenant le temps de bien les analyser voir de les comprendre.
L'année prochaine il y aura un ARC Dessin / Peinture avec le professeur dont je suis le plus proche (mais que je n'ai pas eu cette année) et en référent mon professeur d'anglais avec qui je sens une réelle connexion tout ça plus, l'administration qui a commencé à prendre en compte mes besoins.
Sans compter sur la ville de Grenoble où j'ai rencontré des personnes formidables engagés dans la reconnaissance de l'autisme, un médecin générale qui a reconnu la légitimité de ma suspicion d'Asperger, des structures avec qui je me suis engagée pour un diagnostic...
Je suis perdue. Je ne sais pas qu'elles sont les bons choix, si je dois aller au bout de mes démarches, ce que je dois faire... Et si je perdais beaucoup finalement ? Et si ce n'étais qu'une impression à un instant T ? Et si je reste, est-ce qu'ils seront encore dans cette démarche de soutiens ? Est-ce que les gens que je viens de rencontrer ne finiront pas par partir ou disparaitre ?
Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdue...
Diagnostiqué(e) en février 2014.