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Symptômes HPI/TSA ?

Posté : vendredi 8 novembre 2024 à 13:22
par Elemental
Bonjour,
Je poste aujourd'hui car ma démarche diagnostique, entamée début 2023 sous l'impulsion du psychiatre du CMP (dépistage TSA+), est enfin arrivée à son terme il y a quelques jours. J'ai passé WAIS-IV, ADOS-2, bilan TDAH, bilan psychomoteur au CRA. Résultat : THPI + trouble anxieux lié au THPI + dyspraxie importante (compensée par le THPI dans la vie quotidienne).

Je suis "satisfait" de ce diagnostic car je n'attendais pas de résultat particulier. Depuis l'annonce, je me suis documenté sur le HPI/THPI : je me reconnais bien dans la majorité des descriptions et cela explique pas mal de choses. Cependant, je m'interroge quand même car certaines de mes particularités (celles qui sont listées ci-dessous) me semblent en dissonance avec ce que j'ai lu, ou en tout cas peu fréquemment rencontrées dans le HPI. J'aurais donc souhaité avoir votre avis… À noter que selon le psychiatre du CRA, tout ce qui suit est lié à "l'anxiété du HPI". Rien n'empêche toutefois de recueillir d'autres avis 😉

- désintérêt/aversion pour les interactions sociales. Je n'ai aucun ami et aucune relation extra-professionnelle en-dehors de ma famille. Cela ne me manque pas. J'évite au maximum de parler avec les gens. Fatigabilité très marquée après des interactions sociales ou la proximité physique d'autrui, même sans interaction directe (par ex. open space, TGV…).
- hypersensibilité au bruit, provoquant un stress majeur ; incapacité à suivre une conversation s'il y a un stimulus bruyant
- difficultés majeures à enregistrer et reconnaître les visages
- aversion pour les changements en général (même minimes), les voyages etc. ; besoin important de routines
- crises de colère ou d'effondrement quand mon cerveau disjoncte (sur-sollicitations, bruit...)
- peur et évitement des appels téléphoniques
- "regard inhabituel" (sic) (??) retranscrit dans l'ensemble des comptes-rendus des tests

Lors de l'ADOS, j'ai eu un score total à 4 : 0 point en communication et langage, mais 4 points en interactions sociales (lesquelles constituent effectivement ma principale difficulté au quotidien depuis 40 ans). Ce score <7 exclut toute possibilité de TSA, d'après le psychiatre du CRA. Le psychiatre du CMP qui m'avait adressé au CRA m'avait dit : "je ne suis pas spécialiste, mais je n'ai aucun doute sur le fait que vous ayez un TSA".

Je suis ainsi démuni par rapport à ces points pour lesquels je reste sans explication réellement satisfaisante et donc, sans conduite à tenir.
Merci pour vos avis !

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : vendredi 8 novembre 2024 à 13:41
par Tugdual
Voir cette discussion...

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : vendredi 8 novembre 2024 à 20:49
par Carapa
Elemental a écrit : vendredi 8 novembre 2024 à 13:22 À noter que selon le psychiatre du CRA, tout ce qui suit est lié à "l'anxiété du HPI".
Cette explication me semble assez foireuse: l'anxiété (qui ne semble pas au demeurant être une caractéristique particulière du HPI, même si elle n'est pas incompatible avec) peut certes expliquer des phénomènes tels que crises de colère, aversion pour les changements ou évitement des appels téléphoniques, mais je doute fort qu'elle provoque une hypersensibilité au bruit, ou des difficultés à reconnaître les visages.

Il se pourrait que, sans être pour autant autiste, vous soyez néanmoins hyperesthésique (c'est-à-dire avec un ou plusieurs sens très développés). L'hyperesthésie est à vrai dire très peu étudiée - pour ne pas dire pas du tout - chez les non-autistes, on a presque l'impression que le sujet est tabou.

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : samedi 9 novembre 2024 à 12:22
par BRST
Hello,

Quelques propos rapportés de mes discussions avec le psychologue qui me suit en réhabilitation (qui par ailleurs fait passer des ados et adi-r en centre expert). C'est non sourcé mais simplement présenté sans filtre tel que dit:

* Il est possible (certes rarement) d'être au delà du seuil de l'ados avec un trouble anxieux seul, ou plus fréquemment associé à une schizophrénie ou un trouble de la personnalité.
* Inversement, en particulier pour des adultes d'âge avancé avec des compétences cognitives élevées, l'ados n'est pas forcément utilisé en routine (des diagnostics d'autisme sont posés malgré des ados "blancs"). Le protocole peut parfaitement cibler la dyade sans cet instrument et il y a un monde entre les préconisations de la has de 2011 et la pratique clinique effective actuelle.
* Un des points clefs repose sur l'histoire développementale. Pour des enfants/adolescents l'adi-r est un outil performant (mais pas sans faille évidemment). Par contre plus l'âge des informants augmente, plus il existe des biais significatifs dans un sens ou dans l'autre si on s'en tient à la stricte procédure standardisée. Parfois il est plus informatif d'adapter au cas par cas des sous-parties de cet instrument (et/ou d'en exploiter d'autres comme par exemple la SRS-2).

En tout cas le diagnostic reste clinique in fine.

J'ai vu que tu faisais référence au Nord et à Lille dans tes posts. Un fait sourçable est que la coordinatrice de l'évaluation adulte du CRA a participé à la rédaction de cet article:
https://shs.cairn.info/revue-le-carnet- ... 23?lang=fr

D'un point de vue strictement médical, si la prise en charge de ton anxiété résout la plupart des problèmes et des souffrances que tu rencontres, alors cela confirmera le diagnostic, sinon il est bien légitime de regarder ailleurs.

Bon courage !

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : dimanche 10 novembre 2024 à 22:42
par Elemental
Merci à tous pour vos réponses et ces pistes intéressantes. Je pense en effet avoir une hyperacousie, attestée de nombreuses fois (ou alors ce sont mes proches qui ont tous une hypoacousie !). Pour la suite, comme le suggère BRST, je vais rester pragmatique et suivre les préconisations de traitement de l'anxiété (qui, si elle est vraiment la seule source de mes problèmes, m'accompagne alors depuis toujours :shock: je me demande ce que cela fera(it) d'être zen ??).

J'ai un rdv (assez lointain malheureusement) avec un autre psychiatre en ville, pour un suivi plus régulier. Je serai curieux d'avoir son avis.

BRST au sujet de l'ADOS "blanc", j'avoue que je me suis posé beaucoup de questions en lisant dans le compte-rendu plusieurs phrases du genre "M. X prend plaisir à l'échange conversationnel" alors que j'étais en stress et n'attendais que de quitter la pièce :crazy: (l'idée qu'ils aient pu me confondre avec un autre patient m'a effleuré l'esprit une milliseconde '^^) De la même manière, au boulot on me dit souvent que j'ai l'air super à l'aise en groupe alors qu'en fait je morfle intérieurement et finis complètement épuisé...

En tout cas merci de m'avoir remis les pieds sur terre suite à ce diagnostic auquel je ne m'attendais pas, prenons les choses dans l'ordre une par une et on verra bien ce que ça donne !

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : mercredi 13 novembre 2024 à 15:13
par Flower
Pour le (T)HQI, certains cliniciens constatent une présence plus importante d'hypersensibilités, donc dans l'absolu ceci pourrait s'expliquer par cela, tout comme le manque d'intérêt pour les interactions sociales "lambda". Tu pourrais essayer de rencontrer d'autres THQI pour voir si tu y trouves plus d'intérêt...

Après, un QI (très) élevé peut à la fois être source de décalage et masquer d'autres difficultés... C'est un cadeau à double tranchant. Et si on a bien intégré le masque social, parfois même des spécialistes peuvent avoir du mal à le percer ! C'est là où l'enfance revêt un intérêt particulier quand même. Si les interactions sociales sont comme une langue étrangère, mais qu'on devient bilingue à force d'apprendre, il a dû y avoir une période où on ne l'était pas.

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : vendredi 15 novembre 2024 à 10:58
par Elemental
Je te rejoins sur l'analogie avec les langues étrangères, je n'ai pas été capable de communiquer avec mes semblables (plus ou moins) normalement avant l'âge de 8 ans, et ce n'est toujours pas complètement gagné... pourtant je suis plutôt doué pour les "vraies" langues étrangères :lol:

Rencontrer d'autres HQI ne m'intéresse pas, je ne recherche pas de lien social en-dehors de ma famille très proche. Je trouve que les inconvénients du lien social sont plus importants que les éventuels avantages. J'ai déjà eu l'occasion dans certaines circonstances d'échanger avec de très probables HPI (cf. histoire de vie et "feeling") ; l'interaction dans ce cas est moins pénible qu'avec des neurotypiques mais ne m'enthousiasme pas spécialement '^^

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : dimanche 17 novembre 2024 à 20:38
par Carapa
Flower a écrit : mercredi 13 novembre 2024 à 15:13 Pour le (T)HQI, certains cliniciens constatent une présence plus importante d'hypersensibilités, donc dans l'absolu ceci pourrait s'expliquer par cela, tout comme le manque d'intérêt pour les interactions sociales "lambda".
Hypersensibilités sensorielles, je suppose? Ceci ne me surprendrait pas du tout, mais a-t-on des informations plus précises sur le sujet? La position officielle est "circulez, y'a rien à voir", ce que je trouve assez moyennement crédible.
Flower a écrit : mercredi 13 novembre 2024 à 15:13 C'est là où l'enfance revêt un intérêt particulier quand même. Si les interactions sociales sont comme une langue étrangère, mais qu'on devient bilingue à force d'apprendre, il a dû y avoir une période où on ne l'était pas.
Dans mon cas, c'est plutôt à partir de l'adolescence que les interactions sociales se sont dégradées, donc, euh...

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : lundi 18 novembre 2024 à 10:33
par Flower
Carapa a écrit : dimanche 17 novembre 2024 à 20:38
Flower a écrit : mercredi 13 novembre 2024 à 15:13 Pour le (T)HQI, certains cliniciens constatent une présence plus importante d'hypersensibilités, donc dans l'absolu ceci pourrait s'expliquer par cela, tout comme le manque d'intérêt pour les interactions sociales "lambda".
Hypersensibilités sensorielles, je suppose? Ceci ne me surprendrait pas du tout, mais a-t-on des informations plus précises sur le sujet? La position officielle est "circulez, y'a rien à voir", ce que je trouve assez moyennement crédible.
Flower a écrit : mercredi 13 novembre 2024 à 15:13 C'est là où l'enfance revêt un intérêt particulier quand même. Si les interactions sociales sont comme une langue étrangère, mais qu'on devient bilingue à force d'apprendre, il a dû y avoir une période où on ne l'était pas.
Dans mon cas, c'est plutôt à partir de l'adolescence que les interactions sociales se sont dégradées, donc, euh...
Hypersensibilités sensorielles et émotionnelles. Niveau sources, ce sont des observations de psychologues cliniciens en consultation, donc toute la littérature un peu "grand public" sur le HQI. (Effectivement ces observations ont un biais puisqu'elles ne concernent que les HQI qui consultent un psy, donc qui ne vont pas bien.)

Quand je dis enfance, ça peut englober l'adolescence, normalement on est considéré comme enfant jusqu'à l'âge de 18 ans. :wink: Pour le TSA, j'ai un souvenir d'un test qui différenciait avant 16 ans ou après 16 ans, mais ça englobe en tout cas le début de l'adolescence.

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : mercredi 4 décembre 2024 à 5:39
par CookiesALaNougatine
Petite piste, si tu as un doute par rapport au TSA. Pour le regard, inhabituel. Tu n'arrives pas à regarder dans les yeux, c'est ça ? Est-ce que c'est parce que tu es stressé comme il te dit ou est-ce que c'est autre chose, comme une surstimulation dans le regard de la personne ou que ton regard est attiré ailleurs parce que c'est plus intéressant ailleurs ?

L'hypersensibilité, le désintérêt pour les relations sociales et la difficulté avec le téléphone, j'ai effectivement entendu dire que ça arrivait dans le HPI/THPI.
J'ai déjà entendu des gens neurotypiques dire qu'ils ne reconnaissaient pas les gens tout de suite non plus. Je ne sais pas à quel degré.
Je ne peux pas trop te comparer à moi parce que c'est à peu près sûr que j'ai les deux. Le besoin de routine, dans le TSA, c'est lié au stress aussi.
Crises de colère, j'ai aussi. Je ne connais pas d'autres personnes qui en aient, que ce soient des gens juste hpi ou des personnes qui pensent être sur le spectre.
Je ne connais pas l'ADOS, mais je sais qu'on compense plus facilement avec un qi élevé. Comme dit Flower, ça démarre dans l'enfance. Généralement, on est harcelé à l'école. Ça me paraitrait un peu bizarre que tu ais un TSA si tes traits sont apparus dans l'adolescence. C'est toi qui connais ton passé et sais ce que tu as vécu. Peut-être partir de là, réfléchir à si tes traits ont toujours été là et demander un deuxième avis si tu as un doute.
Après, il y a d'autres traits dans le TSA comme les stéréotypies et les intérêts spécifiques. Moi, je n'ai pas d'intérêts spécifiques, mais je fais des fixations sur des personnes parce que je suis dépendante affective et j'ai des stéréotypies. Il y a le fait de ne pas comprendre le second degré, on comprend, mais pas toujours.

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : mardi 10 décembre 2024 à 14:33
par Elemental
Merci pour ton message. J'avoue que j'ai arrêté momentanément de me triturer les méninges ; en effet, le psychiatre qui me suit par ailleurs (non CRA mais compétent en TSA) refusait de me donner son avis tant que la procédure CRA n'était pas arrivée à son terme. Mais maintenant que c'est fini et que j'ai le compte-rendu, je compte bien creuser le sujet avec mon psychiatre habituel. S'il est du même avis que le CRA, ça clora la question !

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : mardi 10 décembre 2024 à 19:39
par Nico_33
Je sais pas à quel point c'est une 'hot take' ni à quel point je vais me faire insulter, mais je crois qu'avec le HPI on se trompe clairement de cible.

Avant de continuer, je dirais que je 'pourrais' être concerné, car mon WAIS-IV lors de mon diag au CRA indiquait quand même plus de 140 en ICV et IRP (mais score global trop hétérogène pour être calculé, comme souvent chez les personnes avec TSA visiblement). Mes parents m'avaient aussi dit, quand j'étais bien plus jeune, après avoir lu 'trop intelligent pour être heureux' comme c'était la mode à l'époque, que ça devait être ça la cause de mes soucis (sans me faire passer de tests bien entendu). Ce qui m'a laissé dans le brouillard pendant un temps bien trop long, et sans piste de solutions, en plus je trouvais déjà ça un peu foireux.

J'ai du attendre mes 35 ans pour arriver à savoir ce qui clochait, et la psychiatre du CRA lors de la restitution de mon bilan (et de mon diag TSA) m'a bien confirmé ce que je pressentais : la seule chose que la 'douance' a fait, c'est de pouvoir m'en sortir à peu près malgré mon TSA jusque-là (même si c'était vraiment pas simple).

Ne prenez pas mon message à l'envers, je ne dis pas que les gens qui s'identifient HPI / HPE / Zèbre / ce que vous voulez n'ont pas de souci. Je pense juste que ce n'est pas ça la source de leur problème, et que faire un focus là dessus est le meilleur moyen de ne pas permettre à des gens d'avancer. Si on pense que notre force est en fait notre faiblesse, dur de trouver un chemin pour mieux vivre. Dire à quelqu'un 'vous êtes HPI, vos difficultés viennent de là, voilà y'a pas de solution ça s'arrête là bon courage' c'est vraiment pas l'aider.

Et puis je me mets à la place de quelqu'un qui a de grosses difficultés cognitives et qui galère à cause de ça, je pense qu'entendre 'oh je souffre parce que je suis trop intelligent' ça doit être passablement irritant. De grandes facultés cognitives sont, je pense, toutes choses égales par ailleurs, toujours un atout, point. Alors oui, cela peut créer un sentiment de décalage, peut-être, mais pas beaucoup plus à mon avis.

Sans vouloir remettre en cause la compétence de la personne qui a donné ce diag, j'ai quand même l'impression que dire 'l'anxiété et ces symptômes sont 100% dus au HPI' c'est un peu étrange. Comment trancher ça? Un trouble anxieux peut-être... mais l'expliquer uniquement par ça n'est il pas possiblement manquer l'occasion de rater d'autres causes et de moins bien pouvoir progresser?

Je conseille cet entretien avec une neuropsy sur le sujet du HPI sorti ce week-end que j'ai trouvé très éclairant, en plus d'être bien sourcé et sérieux :
https://youtu.be/KUlOvmj-_yc?si=gwFDPxTnih7dhheh

Le titre de la vidéo est volontairement très provocateur, ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère, mais au moins c'est fait dans une démarche carrée et ça fait du bien, car même si tout n'est pas à jeter, le contenu en ligne sur les HP et autres c'est quand même beaucoup de bullshit...

Force à toi Elemental, et continue dans tes recherches si ça te paraît douteux, ne t'arrête pas là, les différents traits que tu évoques font quand même beaucoup penser à un TND, même si en l'état impossible d'en être sûr, j'espère que ton chemin te mènera à une meilleure compréhension de ton fonctionnement et à une vie plus sereine!

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : mardi 10 décembre 2024 à 21:15
par Ostara
Nico_33 a écrit : mardi 10 décembre 2024 à 19:39 Je sais pas à quel point c'est une 'hot take' ni à quel point je vais me faire insulter, mais je crois qu'avec le HPI on se trompe clairement de cible.

Avant de continuer, je dirais que je 'pourrais' être concerné, car mon WAIS-IV lors de mon diag au CRA indiquait quand même plus de 140 en ICV et IRP (mais score global trop hétérogène pour être calculé, comme souvent chez les personnes avec TSA visiblement). Mes parents m'avaient aussi dit, quand j'étais bien plus jeune, après avoir lu 'trop intelligent pour être heureux' comme c'était la mode à l'époque, que ça devait être ça la cause de mes soucis (sans me faire passer de tests bien entendu). Ce qui m'a laissé dans le brouillard pendant un temps bien trop long, et sans piste de solutions, en plus je trouvais déjà ça un peu foireux.

J'ai du attendre mes 35 ans pour arriver à savoir ce qui clochait, et la psychiatre du CRA lors de la restitution de mon bilan (et de mon diag TSA) m'a bien confirmé ce que je pressentais : la seule chose que la 'douance' a fait, c'est de pouvoir m'en sortir à peu près malgré mon TSA jusque-là (même si c'était vraiment pas simple).

Ne prenez pas mon message à l'envers, je ne dis pas que les gens qui s'identifient HPI / HPE / Zèbre / ce que vous voulez n'ont pas de souci. Je pense juste que ce n'est pas ça la source de leur problème, et que faire un focus là dessus est le meilleur moyen de ne pas permettre à des gens d'avancer. Si on pense que notre force est en fait notre faiblesse, dur de trouver un chemin pour mieux vivre. Dire à quelqu'un 'vous êtes HPI, vos difficultés viennent de là, voilà y'a pas de solution ça s'arrête là bon courage' c'est vraiment pas l'aider.

Et puis je me mets à la place de quelqu'un qui a de grosses difficultés cognitives et qui galère à cause de ça, je pense qu'entendre 'oh je souffre parce que je suis trop intelligent' ça doit être passablement irritant. De grandes facultés cognitives sont, je pense, toutes choses égales par ailleurs, toujours un atout, point. Alors oui, cela peut créer un sentiment de décalage, peut-être, mais pas beaucoup plus à mon avis.

Sans vouloir remettre en cause la compétence de la personne qui a donné ce diag, j'ai quand même l'impression que dire 'l'anxiété et ces symptômes sont 100% dus au HPI' c'est un peu étrange. Comment trancher ça? Un trouble anxieux peut-être... mais l'expliquer uniquement par ça n'est il pas possiblement manquer l'occasion de rater d'autres causes et de moins bien pouvoir progresser?

Je conseille cet entretien avec une neuropsy sur le sujet du HPI sorti ce week-end que j'ai trouvé très éclairant, en plus d'être bien sourcé et sérieux :
https://youtu.be/KUlOvmj-_yc?si=gwFDPxTnih7dhheh

Le titre de la vidéo est volontairement très provocateur, ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère, mais au moins c'est fait dans une démarche carrée et ça fait du bien, car même si tout n'est pas à jeter, le contenu en ligne sur les HP et autres c'est quand même beaucoup de bullshit...

Force à toi Elemental, et continue dans tes recherches si ça te paraît douteux, ne t'arrête pas là, les différents traits que tu évoques font quand même beaucoup penser à un TND, même si en l'état impossible d'en être sûr, j'espère que ton chemin te mènera à une meilleure compréhension de ton fonctionnement et à une vie plus sereine!
Ben non tu va pas te faire insulter et a un moment donné c'est la vérité,être HPI n'est pas un handicap,et ils n'auraient pas plus d'anxiété et de dépression que des personnes sans HPI,

Avoir un TSA ça rend le quotidien difficile et handicapant,mine de rien,a de multiples niveaux,

Et y'a pas besoin d'avoir un HPI pour savoir camoufler,je suis capable de le faire sans HPI pourtant et ça me fatigue tout autant :innocent:

En faite ce qui a tendance a être irritant,c'est qu'à lire les fils sur le HPI on a l'impression que le camouflage est le seul apanage des personnes qui ont un HPI,je vais peut être pousser un peu mes propos et exagérer mes propos mais on l'impression qu'on y lit que "si vous avez pas de HPI vous avez pas assez de capacités intellectuelles pour apprendre a le faire"

Sauf que ça n'as rien a voir avec le HPI puisque je sais le faire et je suis pas la seule,loin de là,donc j'ai jamais compris le rapport entre HPI et capacités de camouflages.

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : mardi 10 décembre 2024 à 21:33
par Mizunotama
Nico_33 a écrit : mardi 10 décembre 2024 à 19:39 Je sais pas à quel point c'est une 'hot take' ni à quel point je vais me faire insulter, mais je crois qu'avec le HPI on se trompe clairement de cible.
Je risque d’être encore plus "cash" avec les "pauvres" HPI/HQI/surdoués/zèbres. Ca fait du bien de temps en temps de pousser un coup de gueule
Avant de continuer, je dirais que je 'pourrais' être concerné, car mon WAIS-IV lors de mon diag au CRA indiquait quand même plus de 140 en ICV et IRP (mais score global trop hétérogène pour être calculé, comme souvent chez les personnes avec TSA visiblement). Mes parents m'avaient aussi dit, quand j'étais bien plus jeune, après avoir lu 'trop intelligent pour être heureux' comme c'était la mode à l'époque, que ça devait être ça la cause de mes soucis (sans me faire passer de tests bien entendu). Ce qui m'a laissé dans le brouillard pendant un temps bien trop long, et sans piste de solutions, en plus je trouvais déjà ça un peu foireux.
Au moins, allez voir un médecin/professionnel de santé aurait pu permettre de peut-etre creuser le problème et de chercher à vraiment résoudre les problèmes. Mais c'est sur que c'est beaucoup plus simple de prendre une explication fumeuse et méliorative pour soi/ses enfants.
J'ai du attendre mes 35 ans pour arriver à savoir ce qui clochait, et la psychiatre du CRA lors de la restitution de mon bilan (et de mon diag TSA) m'a bien confirmé ce que je pressentais : la seule chose que la 'douance' a fait, c'est de pouvoir m'en sortir à peu près malgré mon TSA jusque-là (même si c'était vraiment pas simple).

Ne prenez pas mon message à l'envers, je ne dis pas que les gens qui s'identifient HPI / HPE / Zèbre / ce que vous voulez n'ont pas de souci. Je pense juste que ce n'est pas ça la source de leur problème, et que faire un focus là dessus est le meilleur moyen de ne pas permettre à des gens d'avancer. Si on pense que notre force est en fait notre faiblesse, dur de trouver un chemin pour mieux vivre. Dire à quelqu'un 'vous êtes HPI, vos difficultés viennent de là, voilà y'a pas de solution ça s'arrête là bon courage' c'est vraiment pas l'aider.

Et puis je me mets à la place de quelqu'un qui a de grosses difficultés cognitives et qui galère à cause de ça, je pense qu'entendre 'oh je souffre parce que je suis trop intelligent' ça doit être passablement irritant. De grandes facultés cognitives sont, je pense, toutes choses égales par ailleurs, toujours un atout, point. Alors oui, cela peut créer un sentiment de décalage, peut-être, mais pas beaucoup plus à mon avis.
Pour prendre un autre exemple, ce serait comme quelqu'un de riche/qui aurait plus d'argent, et qui dirait "Oh, c'est si dur d’être (trop) riche, on a l'embarras du choix". Bizarrement, je pense que dans ce cas là, tout le monde trouverait ca à la limite de l'indécence. Le pire, c'est que la notion même de HAUT Potentiel Intellectuel sous-entend implicitement qu'il y'a des bas potentiels intellectuels. Qu'il y'ait un ordre entre les quotients intellectuels vu qu'il y'a un chiffre qui y est associé (donc un ordre théorique, pas moral), si cela était assumé par les personnes qui se revendiquent du HQI/HPI, je trouverais ca plus honnête au moins. Mais le problème étant que cette distinction envers les autres, sous-entendu les bas potentiels intellectuels, n'est évident ps assumée (comment serait ce possible avec cette soif de justice propre au HPI ? cynisme), mais évidemment, les HPI vont tous me dire qu'ils ne veulent pas dire ca, qu'ils ne font pas de discrimination envers les gens "normaux".

Re: Symptômes HPI/TSA ?

Posté : mardi 10 décembre 2024 à 21:39
par Ostara
Mizunotama a écrit : mardi 10 décembre 2024 à 21:33
Nico_33 a écrit : mardi 10 décembre 2024 à 19:39 Je sais pas à quel point c'est une 'hot take' ni à quel point je vais me faire insulter, mais je crois qu'avec le HPI on se trompe clairement de cible.
Je risque d’être encore plus "cash" avec les "pauvres" HPI/HQI/surdoués/zèbres. Ca fait du bien de temps en temps de pousser un coup de gueule
Avant de continuer, je dirais que je 'pourrais' être concerné, car mon WAIS-IV lors de mon diag au CRA indiquait quand même plus de 140 en ICV et IRP (mais score global trop hétérogène pour être calculé, comme souvent chez les personnes avec TSA visiblement). Mes parents m'avaient aussi dit, quand j'étais bien plus jeune, après avoir lu 'trop intelligent pour être heureux' comme c'était la mode à l'époque, que ça devait être ça la cause de mes soucis (sans me faire passer de tests bien entendu). Ce qui m'a laissé dans le brouillard pendant un temps bien trop long, et sans piste de solutions, en plus je trouvais déjà ça un peu foireux.
Au moins, allez voir un médecin/professionnel de santé aurait pu permettre de peut-etre creuser le problème et de chercher à vraiment résoudre les problèmes. Mais c'est sur que c'est beaucoup plus simple de prendre une explication fumeuse et méliorative pour soi/ses enfants.
J'ai du attendre mes 35 ans pour arriver à savoir ce qui clochait, et la psychiatre du CRA lors de la restitution de mon bilan (et de mon diag TSA) m'a bien confirmé ce que je pressentais : la seule chose que la 'douance' a fait, c'est de pouvoir m'en sortir à peu près malgré mon TSA jusque-là (même si c'était vraiment pas simple).

Ne prenez pas mon message à l'envers, je ne dis pas que les gens qui s'identifient HPI / HPE / Zèbre / ce que vous voulez n'ont pas de souci. Je pense juste que ce n'est pas ça la source de leur problème, et que faire un focus là dessus est le meilleur moyen de ne pas permettre à des gens d'avancer. Si on pense que notre force est en fait notre faiblesse, dur de trouver un chemin pour mieux vivre. Dire à quelqu'un 'vous êtes HPI, vos difficultés viennent de là, voilà y'a pas de solution ça s'arrête là bon courage' c'est vraiment pas l'aider.

Et puis je me mets à la place de quelqu'un qui a de grosses difficultés cognitives et qui galère à cause de ça, je pense qu'entendre 'oh je souffre parce que je suis trop intelligent' ça doit être passablement irritant. De grandes facultés cognitives sont, je pense, toutes choses égales par ailleurs, toujours un atout, point. Alors oui, cela peut créer un sentiment de décalage, peut-être, mais pas beaucoup plus à mon avis.
Pour prendre un autre exemple, ce serait comme quelqu'un de riche/qui aurait plus d'argent, et qui dirait "Oh, c'est si dur d’être (trop) riche, on a l'embarras du choix". Bizarrement, je pense que dans ce cas là, tout le monde trouverait ca à la limite de l'indécence. Le pire, c'est que la notion même de HAUT Potentiel Intellectuel sous-entend implicitement qu'il y'a des bas potentiels intellectuels. Qu'il y'ait un ordre entre les quotients intellectuels vu qu'il y'a un chiffre qui y est associé (donc un ordre théorique, pas moral), si cela était assumé par les personnes qui se revendiquent du HQI/HPI, je trouverais ca plus honnête au moins. Mais le problème étant que cette distinction envers les autres, sous-entendu les bas potentiels intellectuels, mais évidemment, les HPI vont tous me dire qu'ils ne veulent pas dire ca, qu'ils ne font pas de discrimination envers les gens "normaux".
Ben moi je sais camoufler et je suis pas HPI soit je suis un miracle à l'échelle planétaire soit je suis pas autiste et je peut aller refaire un parcours diagnostic,

Moi aussi c'est le genre de fils qui me fait grincer les dents.

C'est un rapport que j'ai jamais compris le HPI et les capacités de camouflages.