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Présentation :
Une pierre étrange trouvée sur la plage... Une antique légende, celle du chevalier Frater... Un secret bien gardé au cœur d'une grotte énigmatique... Voilà bien des mystères pour Cannelle et sa bande de copains !
L'énigme sera résolue grâce à Léo, jeune autiste extraordinairement perspicace, et grâce à la solidarité du groupe.
Et le trésor du chevalier s'avèrerra beaucoup plus important qu'il n'y paraissait ?
Dans "Le Télégramme" du 21.11.2006 :
Spoiler :Littérature. Le message de tolérance d’A. Duvert
La petite Cannelle est de retour. Pour le deuxième volet de ses aventures (1), la jeune habitante de la presqu’île de Crozon, entourée de sa bande de copains, doit résoudre le mystère du Chevalier Frater... Un roman destiné aux enfants. Mais pas seulement. En prenant une nouvelle fois la plume, l’auteur camarétois, Anne Duvert, a souhaité passer un message d’espoir, face à la perception d’un handicap, l’autisme. Rencontre.
Dans « Le trésor de Cannelle », vous avez créé le petit Léo, qui est autiste. Mettre en avant un handicap est peu ordinaire dans la littérature pour enfants.
J’ai un petit garçon de six ans, Hugo. Il est autiste, il a le syndrome d’Asperger (2). Tout est parti de là. J’ai appris cela, il y a trois ans. Et j’ai passé deux premières années extrêmement difficiles. La raison pour laquelle j’ai écrit ce livre, c’est que j’ai retrouvé de l’énergie en tant que personne et pas seulement en tant que maman d’un enfant autiste.
Quelle était votre motivation ?
J’avais envie d’écrire une histoire à la fois amusante à lire, pour les enfants et les parents - car la vertu du conte n’a pas d’âge - avec un message de tolérance. Je voulais aussi que le livre mette en lumière l’autisme. Mais je voulais que ça passe comme quelque chose de naturel; que la combinaison entre les capacités d’analyse de Léo et la perspicacité des autres permettent de trouver le trésor. (...) J’ai écrit ce livre, aussi, pour donner un matériel pédagogique aux instituteurs, qui peuvent travailler sur le roman en soulignant les comportements bizarres de Léo. Ça permet d’éduquer les enfants à la différence, pour qu’elle n’en soit plus une.
Vous vivez des moments difficiles. Le fait d’écrire était-ce, aussi, une façon de se libérer de tout cela ?
Tout à fait ! Ça permet de démystifier et de soulager. Ceci dit, je n’ai pas pu l’écrire avant; j’étais tellement prise dedans que je n’avais pas l’énergie pour. Et je ne voulais pas faire quelque chose de larmoyant. J’avais envie de faire quelque chose qui suscite de l’émotion, mais pas de la pitié.
Hugo va dans une école normale, à Camaret-sur-Mer. La sortie du livre a-t-elle changé quelque chose ?
Leur regard change sur Hugo. Au lieu d’avoir comme un petit agacement, ils ont un petit sourire. Le livre permet un regard plus tendre, plus tolérant. C’est bénéfique pour Hugo, qui se sent plus compris. Et pour les autres enfants, qui, du coup, deviennent plus gentils, moins moqueurs, plus attentifs.
- 1. « Le trésor de Cannelle », aux éditions Buissonnières, illustré par Béatrice Giffo, est sorti le mois dernier. Il est diffusé dans tout le Grand Ouest.
Propos recueillis par Sophie Benoit
- 2. Les enfants et adultes atteints du Syndrome d’Asperger représentent environ 5 à 10 % des personnes autistes. Anne Duvert a aussi créé Asperansa, avec d’autres parents d’enfants autistes Asperger, il y a deux ans. Depuis, l’association, basée à Brest, regroupe quelque 150 à 200 familles. http://www.asperansa.org