Une fac pour les étudiants Asperger ouvre ses portes

[Jean]

23 juillet 2010 - Pays de Galles : http://www.southwalesargus.co.uk/news/8 ... pen_doors/

Un Collège pour les étudiants Asperger ouvre ses portes

Les ÉTUDIANTS avec syndrome d'Asperger vont bénéficier d'un nouveau centre d'apprentissage spécialisé à Torfaen.

Le Collège Prieuré du Pays de Galles ouvre le campus Pontypool du collège de Gwent en Septembre, lorsque dix élèves, âgés de 16 à 25 ans, seront les premiers à accéder à plus de 150 cours universitaires et de formation professionnelle au collège.

Il y a des salles de classe, des installations de TI, une salle de thérapie, une cuisine d'apprentissage et une salle à manger - tous conçus pour fournir un refuge lorsque les élèves se sentent remis en cause par des situations sociales dans le collège d'enseignement général.

Le centre d'apprentissage abritera également des services, y compris le soutien au calcul et à l'alphabétisation, l'orthophonie, le conseil et de thérapie par l'art.

Il vise à s'attaquer aux problèmes de chômage à long terme des personnes qui souffrent du syndrome d'Asperger.

En 2007, la campagne « Ne me considérez pas comme perdu » de la National Autistic Society a révélé que 15% des adultes atteints d'autisme en Angleterre avaient un emploi rémunéré à temps plein, qui pourrait être augmenté avec un meilleur soutien lors de leur passage de l'éducation au travail.

Le Collège Prieuré du Pays de Galles sera géré conjointement par le Coleg Gwent et les services de l'éducation du Prieuré, qui prévoit des services d'éducation pour des besoins particuliers.

Les élèves utilisent les autobus locaux pour voyager entre les campus du Coleg Gwent avec le but d'accroître les compétences de voyages indépendants pour l'avenir.

Dix emplois seront tout d'abord créés, mais pourraient passer à 50 dans les deux prochaines années, lorsque le centre pourra être élargi pour répondre à la demande.

Simon Coles, directeur de l'école du Collège Prieuré Pays de Galles a déclaré: « l’apprentissage basé sur le travail, l'expérience de travail et de compétences améliorant l'employabilité sont intégrés dans les programmes d'études pour aider à la transition et la préparation pour complément d'étude ou d'emploi. «

"Le résultat final est pour que les étudiants se préparent à une vie adulte remplie, à se sentir autorisés à faire des choix et à optimiser leurs compétences de vie autonome."

[Lila]

On verra bien comment cette initiative évolue. Après, tant que ça ne freine pas le développement de cellules d'accompagnement du handicap compétentes dans les universités, pour les étudiants Asperger qui peuvent "se contenter" d'un tel acccompagnement.
Merci pour l'article, mais attention au mot "college", qui est un faux ami : il désigne un établissement d'enseignement supérieur, le plus souvent une université. Penses-tu pouvoir modifier l'en-tête du sujet ? Sinon ça induit un peu en erreur.

[manu]

Après, tant que ça ne freine pas le développement de cellules d'accompagnement du handicap compétentes dans les universités, pour les étudiants Asperger qui peuvent "se contenter" d'un tel accompagnement.

A mon avis c'est malheureusement improbable, dès qu'on aménage une case spécialisé, c'est pour ranger ...

Pourquoi mettre les aspies "en case" a ce moment là?
Les aspies qui arrivent a l'université ont déjà passé les obstacles les pires, et l'université c'est l'endroit déjà le plus autiste qui soit (propos que je reprend d'une conférence d'une autiste australienne qui bosse a l'université elle même et qui expliquait que c'était pas difficile par ce qu'a l'université ces particularité étaient plutôt dans la norme).
L'age de l'université c'est après celui de l'adolescence, les esprits sont souvent plus ouvert, l'intégration et la communication plus libre, les singularité plus accepté par ce que c'est un lieu de brassage social fort (c'est l'image que j'ai gardé moi en tout cas de l'université).
Contourner cette zone de rencontre, la période ou l'échange me semble le plus ouvert et l'intégration la plus plausible, c'est pour moi le meilleurs moyens pour soigneusement éviter d'apprendre a vivre ensemble.

Perso j'ai foiré mon passage à l'université en terme de résultat, mais je n'échangerais pas cette période même pour un résultat assuré dans un milieux "préservé". C'est encore le genre de chose qui me donne l'impression que si se comprendre c'est bien, se faire diagnostiquer c'est risqué.
Sachant que les places a l'université sont rare, a partir du moment où un aspie a de la place dans sa case, alors qu'un autre ne l'a pas, s'il postule a une place normale il commence a prendre la places des autres ...

Franchement ça me laisse une drôle d'impression entre la réserve indienne et la fabrique de cerveau, on peut facilement focaliser sur l'intérêt ou la nécessité, mais si on replace les choses dans leurs contexte, on réalise qu'insidieusement ça vas bien à l'inverse du principe d'égalité dont on parlais dans un autre sujet.

[Lila]

Attention, "college" peut aussi couvrir d'autres établissements d'enseignement supérieur, plus tournés vers les études professionnelles.
Ce centre m'a plutôt l'air d'être destiné à des SA qui y ont franchi le cap du lycée, qui ont le niveau pour des études supérieures, mais qui ont peut-être eu des grosses carences en socialisation que le milieu universitaire (même si plus ouvert, c'est vrai) ne peut compenser. ça ne doit pas être une situation si impensable que cela.
Je voulais dire que les deux types de système (centre spécialisé + cellule d'accompagnement en université) mériteraient d'être développés, pour répondre à tous les cas de figure.

Contourner cette zone de rencontre, la période ou l'échange me semble le plus ouvert et l'intégration la plus plausible, c'est pour moi le meilleurs moyens pour soigneusement éviter d'apprendre a vivre ensemble.

Le ratio milieu spécialisé / milieu ordinaire n'est pas précisé dans l'article, peut-être n'est-ce pas aussi "ghetto" qu'on se l'imagine. De plus, si on s'adresse à des personnes en grande difficulté dans les relations avec les autres, elles préfèrent peut-être s'y mettre petit à petit, dans un cadre ; après si le centre est souple ces personnes pourront demander d'elles-mêmes à être moins accompagnées.

[omega]

A mon avis c'est malheureusement improbable, dès qu'on aménage une case spécialisé, c'est pour ranger ...

Sans doute prosaïquement vrai...

Pourquoi mettre les aspies "en case" a ce moment là?

Yesss. Ceux qui ont déjà survécu à la maternelle, au primaire, au collège...
A partir du lycée, c'est quand même "moins pire", les systèmes éducatifs se diversifient (de la fac à la prépa en passant par le BTS, l'apprentissage ou les grandes écoles...) et on dispose alors d'un meilleur choix pour trouver un système adapté pour soi.

l'université c'est l'endroit déjà le plus autiste qui soit (propos que je reprend d'une conférence d'une autiste australienne qui bosse a l'université elle même et qui expliquait que c'était pas difficile par ce qu'a l'université ces particularité étaient plutôt dans la norme).

C'est aussi ce que me dit mon voisin de bureau, probable aspie lui aussi. Il n'imagine pas comment pour moi la fac a pu être un cauchemar.

Contourner cette zone de rencontre, la période ou l'échange me semble le plus ouvert et l'intégration la plus plausible, c'est pour moi le meilleurs moyens pour soigneusement éviter d'apprendre a vivre ensemble.

Remarque pleine de bon sens.

Perso j'ai foiré mon passage à l'université en terme de résultat

Pour quelles raisons? (si ce n'est pas indiscret) Mauvais choix de filière, ou le système ne te convenait pas vraiment?
Pour ma part, j'ai complètement foiré, car ces lieux étaient immenses, impersonnels, d'une architecture stalinienne à me foutre le cafard, c'était tellement coool que je ne comprenais pas ce qu'on me demandait (en fait, rien hormis 2 fois par an?). J'ai paniqué totalement à l'époque.
Même état d'esprit à mon boulot, sauf qu'aujourd'hui, je ne panique plus , je m'emm..bête et je surchauffe.

[Jean]

Je suis assez réservé sur l'idée de réer des structures spéciales universitaires pour des Aspies. Je préfère l'idée d'un accompagnement dans le cadre d'une structure "normale". A ce niveau d'études, de plus, une structure réservée en pourrait que restreindre beaucoup les choix possibles de pour suite d'études ou de débouchés professionnels.

Il y a cependant des arguments valides dans le texte de Jim Sinclair :
Les préoccupations concernant l'inclusion au sein de la communauté des personnes handicapées - Jim Sinclair, 1998

[Guy]

Je suis plus que réservé sur l'idée de créer des structures spéciales universitaires pour des Aspies.

L'université est le lieu où l'on apprend (émancipation intellectuelle) et il peut-être intéressant d'apprendre à son rythme et avec des méthodes adaptées.

L'université est aussi la préparation à une activité professionnelle (formation, entreprise, recherche, ...). J'ai peur qu'une structure spéciale ne prépare pas à ce monde du travail, de plus en plus souvent organisé en équipe.

Peut-être que l'étape suivante sera de créer des entreprises spéciales mais cela va à l'encontre des grands thèmes sur la diversité.

Nous risquons de voir apparaître des populations de brillants diplomés incapable de trouver un emploi.

[omega]

Nous risquons de voir apparaître des populations de brillants diplomés incapable de trouver un emploi.

Ca existe déjà, ça s'appelle un thésard.

Blague à part, pour moi l'université prépare surtout à la vie sociale, mais est à des lieues du monde du travail. J'ai appris à travailler ... en travaillant, pas ailleurs.

[Jonquille57]

Une université réservée aux Aspies ? Pourquoi pas ? Après tout, tous les aspies n'ont pas forcément les mêmes difficultés, tous n'ont pas eu le même cursus scolaire.... Ce qu'il ne faudrait pas, c'est " enfermer " tous les étudiants aspies dans ce genre d'universités, mais si ce n'est qu'un choix parmi d'autres ( comme l'accompagnement en universités ordinaires ), pourquoi pas ? Cela peut ouvrir des portes à des étudiants qui auraient plus de difficultés que d'autres, ou cela pourrait peut-être être un tremplin avant de rentrer dans une université ordinaire. Plus il y a aura de choses créées pour les Aspies, plus ils auront le choix de choisir leur propre voie.

[Guy]

Blague à part, pour moi l'université prépare surtout à la vie sociale, mais est à des lieues du monde du travail. J'ai appris à travailler ... en travaillant, pas ailleurs.

Je suis étonné que lors des études supérieurs, on apprend rien qui sera utilisable dans le monde du travail.

Mais cela dépend sans doute des matiéres étudiées.

[omega]

Je suis étonné que lors des études supérieurs, on apprend rien qui sera utilisable dans le monde du travail.

Si, on acquiert les connaissances nécessaires.
Mais on n'apprend pas à bosser, ça j'en suis convaincue.
Un métier c'est ça et beaucoup d'autres choses... pas seulement du savoir, mais surtout du savoir-faire. Qui ne s'acquiert guère que par l'expérience et en apprenant auprès de personnes elles-mêmes dans le métier.

[manu]

Hmm, on est en pleins dans l'autre sujet.
On présuppose qu'on forme les gents en agençant les parties visibles, mais selon des repères de la norme.
Si la partie non visible est différentes, c'est un boulot a part de donner ce qui faut pour passer l'étape de l'apprentissage et un autre de tout ré-apprendre en situation.

Citer:Perso j'ai foiré mon passage à l'université en terme de résultat
Pour quelles raisons? (si ce n'est pas indiscret) Mauvais choix de filière, ou le système ne te convenait pas vraiment?

La principale raison que j'étais confronté a un mur de spécialisation, le fond de la misère intellectuelle pour moi, impossible de me résoudre a lutter pour me mettre en case justement, alors même que le premier niveau en bio est un vrais bonheur de pluridisciplinarité.
Je pense que de là j'ai usé mon temps et mon énergie a fonctionner socialement au dépends des résultats. De toute façon la politique en vigueur était d'imposer de se sociabiliser. Genre coté l'administratif les dates des examens affichés au derniers moment, les résultats affiché une journée pas plus avec l'information que les réclamations serrait ouvertes une heure le lendemain matin et c'est tout. Moi j'avais une heure et demis de trajet, d'autre plus, et pour un peut il aurrait fallu faire le pied de grue tous les jours devants le tableau, par ce que s'il y avait un truc important c'était que là, et sans prévenir. Si on râlait, ils nous expliquaient gentillement que c'était fait exprès qu'il fallait apprendre a se démerder avec les autres.

En fait j'ai stoppé net en une journée : Un jours je suis arrivé avec la ferme intention de tout rattraper ce qui coinçait pour enfin avoir le dug (j'avais le gros des modules mais des conneries coinçaient). Je devais me réinscrire en anglais (la dyslexie y pardonne pas, j'avais eut 2 ou 4 a l'écrit et au rattrapage le mec a jamais voulus me croire que j'avais pu avoir 10 a l'orale alors que c'était écrit sur ces papiers). J'ai jamais pu trouver la section de l'anglais qui était déplacé pour cause de désamiantage, pas faute d'avoir essayé de me renseigner. Ensuite je devais rattraper juste un TP pour lequel j'avais pas été informé du changement de datte. La prof me prenaient pour un tire au flanc, j'ai eut une réponse genre 'fallais y penser avant.
Le jour même j'ai quitté définitivement la fac.

[omega]

On présuppose qu'on forme les gents en agençant les parties visibles, mais selon des repères de la norme.
Si la partie non visible est différentes, c'est un boulot a part de donner ce qui faut pour passer l'étape de l'apprentissage et un autre de tout ré-apprendre en situation.

Je pense qu'à notre époque, on a surtout énormément normalisé les métiers, le savoir-faire, pour le faire rentrer dans des cases. Elimitant par là tout ce qui était impropre à toute classification, standardisant tout le reste.
Les métiers se sont vidés de toute âme, de tout leur savoir-faire, de l'expérience de tous les hommes qui les ont exercés, pour être décomposés en "fiches métiers" & autres fiches de poste, process, manuels qualité, etc. Où l'humain n'a aucune valeur puisque tout rentre dans une série de cases à cocher normalisées ISO-bidule-machin-chouette.
Les gens sont des exécutants interchangeables, ce qu'ils acquièrent n'a aucune valeur "cochable" sur une fiche quelconque, donc n'est reconnu nulle part, bref c'est la négation du métier au profit du "taf".

Plus "visible" (comme du dis) qu'une tripotée de fiches & cases à cocher, tu meurs.

L'école forme au monde professionnel, en développant le bagage technique de base, et l'aptitude à faire du "travail de singe".
Mais si c'est un métier (et non un travail) que l'on vise, on a tout à apprendre... et les hommes de l'art sont rares, pour nous l'apprendre.

Bouaiii, je suis super vieux jeu, mais c'est comme ça.

La principale raison que j'étais confronté a un mur de spécialisation, le fond de la misère intellectuelle pour moi, impossible de me résoudre a lutter pour me mettre en case justement, alors même que le premier niveau en bio est un vrais bonheur de pluridisciplinarité.

Ah, toi aussi!
Jamais compris ce mur de spécialisation d'un côté, et cette "ouverture d'esprit" (socialement, surtout), de l'autre. Comment peut-on être tellement hyper fermé et spécialisé, et se dire un esprit ouvert en même temps?
(chais plus, je te l'avais envoyé, cet article-là? http://medicalhypotheses.blogspot.com/2 ... -dull.html il devrait te plaire )

Si on râlait, ils nous expliquaient gentillement que c'était fait exprès qu'il fallait apprendre a se démerder avec les autres.

Haaa ben bien sûr, la bonne excuse!

[manu]

Je pense qu'à notre époque, on a surtout énormément normalisé les métiers

Oui mais dans les formation oirenté professionnalisation, justement la fac c'est normalement des apprentissage de savoir, déconnecté des besoins métiers, on lui reproche pas mal et c'est assez vrais (grosso modo une fois au bout on peut faire chercheur ou prof). Moi je trouve que ça reste une qualité (issue en droite lignes des premières ébauche du terme université qui remonte aux groupent de réflexions a notre dame au début de la renaissance si je dit pas trop de conneries, a vérifier). C'est difficile de lui reprocher le contraire même si c'est l'orientation politique choisie actuellement.

Les gens sont des exécutants interchangeables, ce qu'ils acquièrent n'a aucune valeur "cochable" sur une fiche quelconque, donc n'est reconnu nulle part, bref c'est la négation du métier au profit du "taf".
Plus "visible" (comme du dis) qu'une tripotée de fiches & cases à cocher, tu meurs.

Oui. Les cases sont des grandes muraille sociale pour se préserver de toute différence. Les A a droite, les B a gauche, les autres, choisissez entre A et B.

Citer:Si on râlait, ils nous expliquaient gentillement que c'était fait exprès qu'il fallait apprendre a se démerder avec les autres.
Haaa ben bien sûr, la bonne excuse!

Excuse je sais pas, sélection éhonté et affiché pour dégager ce qui fonctionne comme nous, sans l'ombre d'un doute, il te le disaient en face dès l'inscription vous avez intérêt a vous intégrer par ce qu'on fonctionne comme ça et c'est fait exprès!

(chais plus, je te l'avais envoyé, cet article-là? http://medicalhypotheses.blogspot.com/2 ... -dull.html il devrait te plaire )

Non, mais rien qu'aux premières lignes je sans qu'il vas me plaire.

[jakesbian]

université ou pas... aspi ou pas... l'idéal c'est l'alternance et l'acquisition de compétences autant que de savoirs.

le problème est que souvent, les gouvernements successifs veulent faire l'économie d'enseignants dans les matières "soit disant" non fondamentales... et pourtant

pour ce qui est d'une université pour aspis... why not!!! si çà permet une organisation plus adaptée aux difficultés des aspis; maintenant, il y a des lycées pour surdoués... des qui fonctionnent bien, et d'autres bien moins satisfaisantes;
donc une université pour aspis, ok... mais à condition qu'elle soit "très bien" pensée, bien organisée, sans le soucis de l'économie des problèmes de la minorité.

elle devra être une vrai ouverture sur la vie sociale et professionnelle.

enfin, vision personnelle .